Citations de Emilie Chazerand (481)
- Dis papa, elle était comment l'horr... euh ... mémé, quand elle était juste ta maman?
Mais moi, j'avais l'habitude des macchabées. J'en avais fait quelques dizaines déjà. Je savais que si on ferme pas les yeux dans les premières minutes, ça devient compliqué après. La paupière résiste, elle coince comme un accordéon qui refuse de se déplier et de lâcher une note. Pareil pour la mâchoire. Si le type claque la bouche ouverte, faut rapido la lui fermer, en calant un truc sous son menton ou en faisant un œuf de Pâques, avec un tissu, une écharpe, sa cravate ou sa ceinture, pourquoi pas. Sinon, le mec des pompes funèbres est obligé de la lui casser. C'est pas non plus la fin du monde. Ça fait un crac un peu dégueulasse. Pour les autres. Les os qui pètent, ça a un son de xylophone à mes oreilles.
La lâcheté, c'est ce qu'il y a de pire chez un homme. Ça le rend carrément indigne de vivre, je trouve. (…) Ils font tout en douce, par derrière: critiquer, agir, manipuler. Un type comme moi, ça tue de face, le regard bien droit planté dans les yeux de sa proie.
Je ne veux pas dire par là que les souffrances endurées étaient normales et justifiées. Loin de là. Je veux juste t’expliquer que nous avons tous un destin. Les épreuves que nous traversons, les douleurs que nous supportons et les pertes que nous essuyons ont une raison d’être. En les effaçant, juste comme ça, on supprime de la sagesse, de l’expérience, du mérite et de la dignité. On s’ampute de nos valeurs les plus constructrices. On s’abîme soi-même. Parfois ce que nous avons de plus sombre en nous est aussi ce que nous avons de plus beau.
Tu avais fait d'une phrase de la journaliste Elizabeth Meriwether Gilmer ton dicton, ta bannière. "La confession est toujours un aveu de faiblesse. Une âme forte garde ses secrets et accepte son châtiment en silence.
Un père n'est pas celui qui donne la vie, ce serait trop facile. Un père, c'est celui qui donne l'amour. (Denis Lord)
- Qu'est-ce que je peux faire pour toi, Luc?
Ce garçon porte merveilleusement bien son nom. Il suffit de le lire de droite à gauche pour comprendre pourquoi.
Et la tragique réalité est qu’il en est ainsi pour tout le monde. Il n’y a pas un seul être sur cette Terre qui puisse être parfaitement assuré d’être aimé pour ce qu’il est et non ce qu’il montre, apparaît ou symbolise, incarne ou représente.
(...) on n'est pas supposé aimer les gens pour des raisons logiques et concrètes. Ni parce qu'ils ont fait quelque chose pour nous. On les aime parce que c'est comme çà, que c'est plus fort que nous. Et cet amour domine la réflexion, le bon sens et la pensée.
(...) Je vous aime viscéralement, intuitivement. Cet amour est sanguin, épidermique, névralgique. Il parasite le moindre de mes raisonnements, habite chaque cellule vivante de mon corps et subsiste à tout.
Les femmes et la guerre, c'est le mariage d'un baril d'essence et d'une allumette. Cléopâtre, Hélène de Troie, Jeanne d'Arc... Que des emmerdeuses et des cinglées. Et je ne parle même pas de la fameuse Eve.
On s'habitue à tout, même à l'hostilité, au silence agressif, aux regards dégoûtés. Y compris lorsque tout ça vient de son propre père.
Tu ne sentiras jamais le frisson sur la peau de quelqu'un grisé par ta main. Tu ne devineras pas sa timidité en sentant sa paume devenir moite contre la tienne. Tu ne pourras jamais vivre ton premier baiser parce qu'il serait fatalement le dernier pour l'être aimé. Tu ne connaîtras pas les plaisirs de la chair puisque cela ferait de toi un assassin. Est-ce qu'il y a pire perspective ? Je ne crois pas.
Tout est lié. Tout est connecté. Les oiseaux sont connectés aux limaces. Le vent est connecté à l'eau. Les humains sont connectés aux fleurs et les étoiles du ciel sont connectées aux étoiles de terre.
Mais tu sais, la vie, c'est pas comme tes cahiers de vacances : toutes les solutions ne sont pas fournies à la dernière page. Faut les chercher soi-même. C'est plus long et ça demande des efforts, mais après, qu'est-ce qu'on est fier !
Car vois-tu, la Nature sait tout, mais elle garde certaines choses pour elle, parfois. Elle a ses secrets et le temps de l'éternité pour les révéler.
Parce que personne dans tout l'univers ne me regarde comme elle. Comme un miroir qui ne me déforme pas.
Papa se marre, Maman a les yeux levés au ciel, Velma sourit , pouce ironique en l'air, et moi je ris les yeux fermés. Mais Annie est au milieu et son sourire, à elle, est authentique. Parfaitement candide.
Je veux qu'on puisse toujours prendre des photos comme celle-là.
Albertine se retourna et découvrit Merle, à l’entrée de la boutique. Elle portait le même pull en mousse des bois que l’autre jour, et puis une sorte de jupe de bonne soeur, mais Albertine lui trouva une classe folle !
Et même si ce n’était que la deuxième fois de leur vie qu’elles se voyaient, elles semblaient particulièrement heureuses de se retrouver.
C’est comme ça : l’amitié peut prendre son temps ou s’installer tout de suite. Celle de ces deux filles-là semblait pressée
Est-ce qu'un paradis est toujours un paradis si on n'a pas le droit de le quitter ?
La famille, c'est le meilleur des gilets pare-balles.