Emilie Plateau

Un livre aux dessins simples mais bien adaptés à l'histoire et au contexte. Un petit nombre de couleurs, parfaitement choisies, rehausse le contenu. Quand à l'histoire, c'est celle d'héroïnes de tous les jours, de femmes qui décident de ne pas se laissent faire, de ne pas laisser la société leur dicter leur actes. Car c'est un livre sur la ségrégation aux Etats Unis en 1950 certes, mais c'est aussi et surtout un livre sur le courage et la ténacité de ces femmes. On regrettera toutefois que certains passages, notamment ceux des différents jugements, ne soient pas plus explicites sur la question des faux témoignages et autres influences subies par les témoins.

L'auteur rend hommage à Claudette Colvin qui fut la première Noire à refuser de céder sa place à un Blanc en mars 1955 à Montgomery dans le sud ségrégationniste. L'histoire l'a oubliée, elle avait 15 ans, est tombée enceinte (hors mariage) peu après, sa famille n'était pas suffisamment traditionnelle. Rien à voir avec Rosa Parks qui avec la même action en décembre 1955 a initié la lutte contre la ségrégation et pour les droits civiques. Les leaders noirs attendaient un geste d'une femme plus "respectable" (selon les critères de l'époque). Rosa Parks, 40 ans, mariée, vie rangée, physique et apparence classiques correspondait à ce qu'ils cherchaient. Elle devint un symbole de la cause des Noirs, son passé militant fut gommé, Claudette et une autre militante (divorcée, mauvaise image en 1955) furent oubliées, effacées. Cela n'enlève en rien le courage de Rosa Parks, ne diminue pas la portée de son geste fort mais elle fut préférée à d'autres pour des raisons de communication.

L'auteur évoque aussi la réalité et l'absurdité des lois ségrégationnistes dans le sud des USA dans les années 1950 (lois Jim Crow), des lois humiliantes pour les Noirs, incroyables dans un pays démocratique.

Dans cette BD, nous découvrons l'histoire de Claudette Colvin, adolescente noire d'Alabama dans les années 1950. Cette femme, oubliée par l'histoire, a été Rosa Parks avant Rosa Parks : elle a refusé de laisser sa place dans le bus à une personne blanche.

L'auteur réhabilite cette femme dans cette BD. J'ai été en colère face à la façon dont elle est traitée, que ce soit par les blancs ou par les membres des associations qui luttent contre la ségrégation. Mais quand je vois qu'elle a accepté de témoigner une nouvelle fois, je ne peux que l'admirer. Une nouvelle facette de la lutte de Martin Luther King est dépeinte, et cette nuance me plaît beaucoup.

De plus, cette histoire est portée par un dessin et une palette de couleur très chouettes ! Ce sont les blancs qui sont tous pâlots à côté de ces personnes qui luttent pour leurs droits.

« Prenez une profonde inspiration », voilà le préambule de ce roman graphique.

Il est bien vrai qu’il est nécessaire de faire abstraction de notre vie de tous les jours dans notre petit pays pour nous replonger dans ce qui fut la vie dans le sud des États Unis dans les années 50 !

Difficilement pensable peut être bien …

Mais rappelons nous quelques années auparavant l’Europe était dans une période trouble de son existence où il n’était pas afficher « interdit aux noirs » mais « interdit aux juifs et aux chiens » pas vraiment plus respectables.

L’Europe s’était sortie de cette calamité mais le sud de l’Amérique lui en était resté à des lois ségrégationnistes honteuses.

L’illustration de ce livre est très agréable tout en légèreté, en simplicité pour nous rendre inacceptable les faits abordés.

Le thème de ce roman graphique est de rendre justice à Claudette Collin, une petite gamine qui a refusé la première de respecter ce qui n’aurait jamais dû être considéré comme respectable !

C’est certes un propos qui rend justice à une femme dont l’histoire n’aurait peut être pas garder trace, mais on constate toutefois dans Mejesaistout qu’elle n’est pas oubliée :

« Comme l'ont fait avant elle Claudette Colvin, 15 ans, le 2 mars 1955, Aurelia Browder (en), 36 ans, en avril 1955 et Mary Louise Smith, 18 ans, le 21 octobre 1955, à son tour Rosa Parks, 42 ans, refuse, le 1er décembre 1955, de céder sa place à un passager blanc dans l'autobus conduit par James F. Blake. Arrêtée par la police, elle se voit infliger une amende de 15 $. Le 5 décembre 1955, elle fait appel de ce jugement. Le pasteur Martin Luther King, avec le concours de Ralph Abernathy, pasteur de la Première église baptiste d'Amérique, lance alors une campagne de protestation et de boycott contre la compagnie de bus qui dure 380 jours. Le 13 novembre 1956, la Cour suprême des États-Unis casse les lois ségrégationnistes dans les bus, les déclarant anticonstitutionnelles. »



Pour ma part, je considère que Claudette Colbert tout comme Rosa Park avec d’autres ont popularisé la lutte contre la ségrégation, et que l’important reste tout de même l’abrogation de ces lois contre nature et que notre mémoire collective nous empêche de laisser quiconque les promulguer un jour prochain !

Une BD qui se lit très vite, accessible dès 8-9 ans (parfois avec un adulte pour expliquer quelques concepts).

Colette Colvin est une toute jeune fille qui vit au milieu de la ségrégation raciale en Alabama, et qui un jour refuse de laisser sa place dans le bus, quelque temps avant Rosa Parks. Pas engagée, ne faisant partie d'aucune association militante de l'égalité des droits ou autre, elle se retrouve néanmoins en prison. S'en suit un combat qui sera suivi par toute une population, par Rosa Parks ensuite, et Martin Luther King.

J'ai trouvé cette BD très bien faite, car elle explique très bien et très simplement les lois ségrégationnistes, de sorte qu'elle est vraiment à la portée de tous. Les dessins sont petits, fins simples, et le style rompt totalement avec les codes de la BD: très peu de bulles, surtout des cartouches qui racontent cette incroyable histoire.

Je l'ai mise aussitôt dans les mains de mes enfants et ils ont beaucoup aimé également. Un beau point de départ également pour une discussion autour des droits humains!

Cette BD m'aura appris une foule de choses : que la première personne à avoir refusé de céder sa place à un Blanc n'était pas Rosa Parks, que celle-ci était déjà une militante convaincue et qu'elle a été choisie comme "étendard" parmi d'autres femmes parce qu'elle avait un profil plus respectable (il faut parfois se battre avec les armes que l'on peut), que Luther King est devenu le leader du mouvement des droits civiques parce qu'il était inexpérimenté (et donc le seul à bien vouloir se lancer, les autres pasteurs craignant d'y perdre), que les femmes avaient été les fers de lance du mouvement avant sa récupération par les hommes. Autrement dit, l'histoire de Claudette Colvin montre à la fois les compromis(sions) qui vont souvent avec les plus nobles combats, et qu'une fois de plus, le rôle des femmes a été oublié/volontairement occulté. Le propos est donc passionnant, peu conventionnel et j'ai beaucoup aimé l'approche narrative. Les dessins et les textes m'ont semblé en revanche beaucoup trop petits, ca complique la lecture et n'apporte pas grand-chose visuellement. J'ai trouvé dommage également que les personnages soient noirs aient parfois la peau blanche. On s'y perd parfois un peu (les personnages sont difficiles à reconnaître d'une planche à l'autre) et sur le fond, je ne comprends pas ce choix de ne pas les montrer dans leur véritable apparence.

Encore une bande dessinée prise par hasard au travail (être bibliothécaire à décidément des avantages !) et qui s'est révélée très intéressante. Cette fois, c'est la vie volontairement tombée dans l'oubli de Claudette Colvin qui révèle un pan de l'histoire, dans l'ombre de grands noms comme Rosa Parks ou Martin Luther King. À cplus de cinquante ans de distance, les thèmes sont tristement actuels sur bien des points. La narration à la deuxième personne oblige à une implication émotionelle presque inconfortable par moments, car ce sont des faits qui dérangent et on se les voit presque jetés à la figure, forcé-e-s de s'identifier à Claudette. En bref, c'est un roman graphique que je recommande fortement si vous vous intéressez au racisme et à l'oubli des femmes dans l'histoire.

L’histoire trop souvent effacée de Claudette Colvin qui, plusieurs années avant Rosa Parks, avait déjà refusé de céder sa place à un blanc dans un bus bondé. D’abord encouragée à faire appel et à combattre cette décision, elle a ensuite été écartée par le mouvement anti-ségrégationniste car elle ne correspondait pas à leur représentante idéale; enceinte à 16 ans, qu’allaient-dire les gens ? Une manière simple et épurée de raconter l’histoire profonde de cette adolescente aux valeurs fortes et au courage remarquable.

J'ai adoré cet ouvrage plein de finesse qui nous présente Claudette Colvin. On y découvre l'existence de cette adolescente qui a décidé de se battre pour faire reconnaître ses droits et lutter contre la ségrégation, bien que tout le monde ignore aujourd'hui qui elle est. Une belle découverte.

L'origine de l'histoire de Rosa Parks est là ! Elle s'est en fait inspirée de Claudette Colvin qui a eu le courage la première de ne pas céder sa place dans le bus.

L'autrice montre avec humour les absurdités des règles de ségrégation qui régnaient dans les bus américains des années 50.

BD vraiment facile à lire qui permettra aux ados de découvrir ces histoires de résistance !

L'attribution de cette note ne concerne pas le fond du propos, mais sa forme, la manière dont il est traité dans cette BD.



Sur le fond : j'avais déjà entendu parler de cette jeune femme qui avait refusé de laisser sa place dans un bus quelques mois avant Rosa Parks; mais je ne connaissais pas les détails de son histoire, ni les aspects récupération politique de l'évènement et rôle de la gente masculine dans sa "mise en lumière".



Mais alors sur la forme, cette lecture a été laborieuse : des dessins très petits, parfois répétés jusqu'à 6 fois sur une même page, les expressions des visages difficilement déchiffrables, voire inexistantes.

Par ailleurs, les dialogues sont plutôt pauvres, et la répétition des couleurs pour les personnages, les bâtiments, la nature.. m'a rapidement lassée. J'ai trouvé que cela rendait peu aisé la distinction des lieux et des protagonistes.

Au final, j'ai trouvé la BD un peu bâclée, alors qu'elle a certainement demandé un important travail de la part de l'auteure/illustratrice.

Je serai curieuse de savoir ce que pense Tania De Montaigne de l'adaptation de son livre.



La partie "notices historiques" aurait mérité, selon moi, toute sa place en début d'ouvrage.

Rendez-vous manqué, dommage.

Tout le monde connaît Martin Luther King. Tout le monde connaît Rosa Parks. Mais qui connaît Claudette Colvin? Peu de personnes et pourtant elle a eu son rôle à jouer dans l'abolition de la ségrégation dans le sud des États-Unis. Le pari de Tatiana De Montaigne est de rendre hommage à cette jeune fille qui, comme Rosa Parks, refusa un jour de céder sa place dans le bus à une personne blanche et qui fut arrêtée pour cela.

J'ai profondément aimé le choix narratif de l'interpellation à la 2e personne du pluriel, incluant le lecteur et donnant vie à Claudette Colvin, la matérialisant même sous nos yeux et ainsi la sortant de l'ombre de l'histoire.

Ce livre m'a également plu parce qu'il reprend bien les problèmes liés à la ségrégation et permet d'épouser le point de vue d'une personne noire et ce sans faux-semblants.

Un roman graphique essentiel et incroyable qui rend honneur à Claudette Colvin. En plus de dénoncer la ségrégation et le racisme, il dénonce aussi les idées bien pensantes et rigoristes de l'époque, le patriarcat et ce syndrome de "l'homme, sauveur de la femme" qui ont eu pour conséquence la mise au placard de C. Colvin et la mise en avant de R. Park.

Les dessins sans fioritures accompagnent très bien les propos et les couleurs choisies jouent aussi un rôle important dans la lisibilité du sujet.

Vous connaissez Rosa Parks ? Et bien, Claudette Colvin aurait pu avoir sa notoriété si les choses s’était passées autrement. Contemporaines, elles ont livré le même combat, vécu les mêmes humiliations liées aux lois Jim Crow (lois ségrégationnistes dans les états du Sud aux USA).

 

Nous voilà plongé dans l’Amérique suprémaciste des années 50, à la rencontre d’une sacrée femme dont l’histoire n’a pas retenu le nom.

Une bande dessinée qui interroge sur la place de la femme dans l’Histoire.

Un roman graphique intéressant sur des détails méconnus de l'histoire. Claudette Colvin avait refusé de céder sa place à un blanc dans un bus avant Rosa Parks, mais son nom est inconnu car les hommes, dont Martin Luther King, ont récupéré le boycott des bus par les femmes noires et ont évincé Claudette Colvin car elle était une jeune mère célibataire. Un récit qui nous invite à ne pas mettre sous un piédestal des célébrités ayant une apparence parfaite. A lire!

On connait presque tous l'histoire de Rosa Parks, mais la même histoire est arrivée, avant elle, à Claudette Colvin, qui a consacré sa vie à se battre contre la discrimination et est restée dans l'oubli. On croise Rosa Parks aussi, et Martin Luther King, qui n'a pas le rôle qu'on lui connait habituellement. Les dessins sont beaux et les couleurs aussi, l'histoire est trop triste alors qu'on aurait envie de les afficher chez soi.

« Noire, la vie méconnue de Claudette Colvin » est un roman graphique d’une bonne tenue. Je ne suis pas une habituée de ce genre de medium littéraire. Il s’agit d’un ouvrage historique faisant la lumière sur les évènements liés à la ségrégation des noirs dans les Etats du Sud des Etats-Unis.

La ligne épurée des dessins alliée à une composition narrative expurgée nous plonge dans l’Etat de l’Alabama dans les années 50. Les couleurs sépia confèrent une patine élégante et nous immerge dans les conditions de vie indignes des afro-américains.

Ce roman graphique permet de prendre la mesure de l’engagement des femmes dans la lutte contre les lois Jim Crow. Le lecteur entend une voix précieuse et hélas toujours actuelle.

Je ne sais plus comment j'en suis arrivée à lire cette BD, je crois que c'est suite à ma lecture de Blanc autour qu'on me l'a conseillée, ou peut-être même qu'elle était dans la bibliographie... Quoiqu'il en soit, cette semaine, j'ai découvert une nouvelle héroïne oubliée de la lutte contre la ségrégation et j'ai été marquée de me rendre compte comment l'Histoire peut, finalement, assez facilement choisir ses héros et en oublier d'autres.



Qui est le premier noir à refuser de laisser sa place à un blanc dans un bus ? Rosa Parks, c'est ce que l'on pense tous, ce que l'on apprend. Et bien non, quelques mois avant elle, en 1955, une jeune fille de 15 ans est restée assise, s'est vue mettre dehors du bus par le conducteur, emprisonnée et jugée. Il s'agit de Claudette Colvin, toujours en vie actuellement, oubliée de l'Histoire. Pourquoi ? Parce qu'elle tombe enceinte peu de temps après et que la communauté noire masculine pense qu'elle ne montre pas une bonne image alors que Rosa Parks, une citoyenne exemplaire, présente mieux.



Ce sont des hommes qui ont détourné l'événement afin qu'il marque le plus possible les esprits, après l'organisation du boycott des bus par des femmes :

"J'ai convaincu le jeune pasteur Martin Luther King d'être à la tête de notre mouvement. Je vous rappelle que, pendant que nous tergiversons entre hommes, les femmes agissent dans la rue. Renversons l'histoire ensemble et cessons de nous cacher derrière celles qui font tout le travail ! Nous allons réimprimer le tract rédigé par Madame Robinson."



La bande dessinée est assez minimaliste. Des dessins tout petits sur de grandes pages blanches, peu de texte, peu de couleurs, mais le message passe et c'est le plus important !

Entrez donc dans cette BD et participez ainsi à la réhabilitation de Claudette Colvin, jeune fille tellement courageuse et humble.

Dans cet ouvrage, nous sommes Claudette Colvin, nous vivons sa vie. Le texte est fort et poignant. Les écrits sont hors case, le découpage est aéré, les décors simples, les couleurs entre le noir, le blanc et le marron. Cette adaptation du roman de Tania de Montaigne (que je n'ai pas lu) nous fait découvrir la vie de celle qui a dit non avant même Rosa Parks. Cela permet de redonner de la place à cette femme, et à toutes celles qui se sont battues pour le droit des noirs aux Etats-Unis.
Lien : http://capocapesdoc.over-blo..

Cet album est l’adaptation d’un roman de Tania de Montaigne. Il est utile car il raconte l’histoire de la jeune fille noire qui la première a dit non ! Je connaissais Rosa Parks mais pas Claudette Colvin. J’ai donc apprécié son histoire, douloureuse et révélatrice de son époque d’un point de vue racial bien sûr mais pas que….

Par contre je suis assez déçu de la narration graphique que j’ai trouvé trop naïve, statique et infantile. Certains verront cela comme une qualité, je dois dire que ça n’a pas fonctionné avec moi. Certaines planches sont splendides, la couleur joue son rôle de façon ingénieuse et précise mais il m’a vraiment manqué quelque chose pour adhérer totalement et j’ai fini par trouver ça vraiment dommage tant cette histoire aurait mérité davantage de souffle et de force !