Emma Healey

Ce roman est profondément touchant. Ce roman est assez terrifiant aussi…



Oubliez toute idée de vous plonger dans un thriller classique ou violent, ce bouquin est une vraie expérience interactive. Vous voilà dans la peau d’une vieille dame de 85 balais, atteinte de la maladie d’Alzheimer (à un stade plutôt avancé). Un personnage atypique qui va vous faire vivre de l’intérieur ce que l’on peut ressentir quand on est atteint par cette maladie.



Les symptômes et les conséquences sont si bien décrits que s’en est effectivement assez terrifiant, mais également vraiment touchant. Oui, le grand point fort de ce roman, c’est cette mamie si attachante et si crédible.



Aucun pathos dans le traitement de l’histoire, Emma Healey, du haut de ses (à peine) 29 ans, en parle avec un tel naturel qu’on se demande comment elle peut aussi bien mesurer l’impact de cette maladie sur le quotidien d’une personne (expérience personnelle ? Elle dédicace son roman à ses deux grands-mères).



Parce qu’Emma Healey frappe vraiment fort avec ce premier roman bien maîtrisé et qui sort du lot, grâce à son traitement hors des sentiers battus (et rabattus) du thriller.



Entre le présent qui file entre les doigts de Maud (le personnage principal) et les retours en arrière dans ses souvenirs qui sont eux parfaitement bien ancrés dans sa mémoire, c’est un voyage intérieur étonnant auquel nous convie l’auteure.



Deux affaires de disparition, une dans le passé, une dans le présent et cette femme qui perd la tête au quotidien. Équilibre instable et de vrais risques de se prendre les pieds dans le tapis pour l’écrivain qui se lance dans un premier roman.



Mais le risque est ici bien maîtrisé, le tout se tient parfaitement dans ce roman à ambiances (ne vous attendez pas à y trouver un rythme effréné). Ambiances, oui, en suivant Maud jeune à la recherche de sa sœur en parallèle à la même Maud en proie aux affres de la maladie et à la recherche de son amie Élisabeth (le titre original est : Elisabeth is missing).



Côtoyer la Maud d’aujourd’hui est une expérience marquante, fascinante, dérangeante, mais surtout bouleversante. Les passages se déroulant dans le passé sont, quant à eux, plus convenus, mais donnent une couleur délicieusement surannée à l’ensemble.



Un premier roman réussi donc, un vrai drame psychologique qui repose tout entier sur les frêles épaules de cette vieille dame déboussolée. Clairement de quoi ne pas faire tomber cette histoire dans L’oubli.
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Maud a des petits papiers partout; c' est une vieille dame dont l'esprit bat la campagne.



Atteinte de démence sénile, elle entrelace le présent et le passé. Entre confusion et lucidité, la disparition de son vieille amie Elisabeth fait écho à celle de sa sœur Sukey dans les années d'après-guerre. En trouvant enfouis dans le jardin les restes d'un miroir de poche, ses souvenirs de petite fille lui reviennent en foule, polluant de plus en plus la compréhension de son quotidien en totale perte de repères, en dépit de l'attention de ses proches et de ses pense-bêtes innombrables.



Je n'ai pas lâché cette lecture!

C'est un premier roman, et en cela c'est déjà remarquable de maturité et d'analyse. La maladie psychiatrique est finement mise en place, entre la mémoire immédiate qui s'efface de plus en plus vite et les souvenirs d'enfance qui s' affinent peu à peu. Le cerveau ne sait plus traiter les informations mais le subconscient, encore programmé, cherche à gérer les émotions en les rendant obsessionnelles..

L'angoisse de la perte va-t-elle pouvoir déverrouiller le passé?



Le lecteur "est" Maud. Il ne reçoit pas plus d'informations sur l'enquête que la vieille dame n'est capable d'en trouver ou d'en retenir. Il vit avec elle les bizarreries de l'intrigue car les faits se dessinent au compte-goutte comme des pensées qui arrivent en foule et en vrac, avant de s'effacer comme des bulles de savon.On dirait un disque dur qui se déformate.



Emma Healey offre avec une précision d'orfèvre un thriller psychologique, en double mystère, au montage impeccable et à l'écriture ciselée. Elle semble être dans la tête de la vieille dame tant le réalisme psychique est convainquant. Indépendamment de la fiction, elle parle avec précision du contexte de la maladie d'Alzheimer, du poids angoissant et violent de la pathologie sur le malade mais aussi sur l'entourage proche. Il s'en dégage beaucoup d'émotion et d'empathie, et, heureusement, des pointes d'humour britannique rafraîchissantes.



Un très bon roman, entre drame et suspense.

Elizabeth a disparu, récemment. Son amie Maud la cherche désespérément, seule. Son entourage ne l'aide pas, il se montre même parfois hostile.

Sukey aussi a disparu, il y a soixante-dix ans. Maud cherche ce qui lui est arrivé. Quand ? En 1946 ? Ou l'a-t-elle su puis oublié et creuse-t-elle aujourd'hui dans sa mémoire défaillante ?



♥ Brillant roman à suspense hors du commun où les quêtes sont menées non par des policiers mais par une octogénaire atteinte de la maladie d'Alzheimer.

La jeune auteur a indéniablement beaucoup de talent et de sensibilité pour réussir à mettre son lecteur dans la peau et dans la tête de la vieille dame déboussolée. Elle exprime parfaitement le désarroi, la détresse, la honte, la confusion, la peur, la solitude, l'angoisse, qui accompagnent le chaos de cette amnésie en pointillés.

J'ai dévoré ce récit, émue et mal à l'aise, envoûtée par la tendresse, l'amour, la poésie, la tristesse qui en émanent.

J'ai trouvé un post it sur mon ordinateur... Elisabeth a disparu.

Qui est Elisabeth ? Je ne me rappelle pas.

Je ne sais pas non plus qui a collé ce post it... C'est peut être moi, je ne m'en souviens pas. Ca doit etre important... Je vais me renseigner.

Assis devant mon ordinateur j'ouvre un moteur de recherche. Au moment d'entrer l'objet de ma recherche, j'ai un blanc... Qu'est ce que je voulais chercher, deja ? Un numéro de téléphone... une recette... Je ne sais plus...

Mes yeux se pôsent sur un post it collé sur l'écran de l'ordinateur.

« Elisabeth a disparu ». Qu'est ce que ça veut dire ? C'est ça que je cherche ? Qui est Elisabeth ?...

J'entre la phrase « Elisabeth a disparu ». Peut être Google va-t il m'aider. Google est ton ami Il y a quelqu'un qui me dit ça souvent, mais je ne rappelle pas qui c'est. Elisabeth ? Non, je ne crois pas...La recherche m'envoie sur un site que je reconnais sans pouvoir vraimentl'identifier précisement. BABELIO.

Babelio... c'est un fromage, non ? Non je connais les fromages, j'adore le fromage. J'ai envie de manger du reblochon. Je me lève et vais à la cuisine.

J'ouvre le frigo et reste une minute a le regarder sans savoir quoi faire. Je me sers un verre de jus d'orange.Je pose le verre sur la table de la cuisine

J'entends une sonnerie mais je n'arrive pas à l'identifier. Quelqu'un à la porte ? Ou est la bonne porte ? Je ne sais plus... c'est par la.

J'entre dans le bureau, guidé par la sonnerie... C'est le téléphone. Je décroche...La sonnerie s'arrete... Je suis content... je pose le téléphone sur la petite table. Il faudra que je pense à ranger tous ces verres de jus d'orange sur cette table.

Mes yeux se posent sur l'écran de mon ordinateur. BABELIO. L'image d'une tour me vient en tête. Je me rappelle, je souris... Une très grande tour avec plein de gens qui se disputent parce qu'ils ne parlent pas la même langue... A la fin, un avion arrive et percute la tour qui s'effondre... Je me souviens...C'est horrible, il y a tant de victimes... Je suis terrifié devant ma télé... je pleure... C'était il y a longtemps. Hugo était petit. Maintenant Hugo est parti de la maison.

C'est drole, je pense à Mon fils et c'est l'image d'Homer Simpson qui me vient à l'esprit. Je dois confondre... C'est un autre Hugo, celui qui était homme grenouille avant... Oui je me rappelle... lui et les autres... Celle qui m'a fait lire Jane Austen, je ne sais plus son prénom... Lizzy je crois... et une jolie colombienne... un cow boy sur une norton.. et aussi une Marina, jolie comme un dessin de Jiro Taniguchi quand il me faisait rever...

Mais c'était avant... Avant le grand silence...

Je regarde l'écran de mon ordinateur :  Vous avez 408 jours de retard sur la publication de votre chronique de «Journal d'un looser»

Zut, j'ai encore oublié... J'oublie beaucoup de choses, ces temps ci, je crois...

C'est long... trop long... je perds un peu le fil... Je reprendrai demain...



Elisabeth a disparu...

Maud, une vieille dame de 82 ans atteinte de la maladie d’Alzheimer vit encore seule dans sa maison. Elle vit entre souvenir de son enfance et un présent, qui est pour la vieille dame, ressemble à un ensemble de moments étranges où elle n'a pas forcément toujours sa place.

Pour lui éviter de tout oublier, Clara, son aide à domicile et Helen, sa fille lui laissent de petits bouts de papier qu'elle retrouve partout chez elle et dans les poches de son gilet. Mais comme elle perd le fil du temps, ces petits mots ne lui sont pas d'une grande aide.



Maud a le souvenir que son amie Élisabeth a disparu de sa maison. Elle part à sa recherche et ne la retrouve pas. Cette quête pour retrouver Élisabeth perturbe beaucoup Maud qui revient très souvent sur la disparition de Sukey, sa sœur. Une disparition qui ne fut jamais élucidée.

Maud semble tout confondre entre ces deux disparitions qui ont quelques décennies de décalage. Malgré les notes qu'elle prend, Maud ne se souvient pas de ce temps qui lui joue des tours et lui fait parfois défaut.



L'auteur, Emma Healey, donne l'impression au lecteur que l'histoire tourne en rond et qu'elle n'arrivera nul part. Mais c'est faux, Maud est bien dans son monde, prisonnière du temps et perdue dans sa vie... perdue entre aujourd'hui et 1946, l'année de la mort de sa sœur. Année où tout a commencé, où Maud a perdu pieds.



J'ai beaucoup aimé ce livre parce que l'auteur, Emma Healey, met le lecteur dans la tête de Maud. C'est triste à dire, mais c'est fabuleux de pouvoir vire en quelques pages ce que vit une personne atteinte de cette affreuse maladie tout en sachant que l'auteur, Emma Healey, n'a que 22 ans quand elle a écrit ce livre, ça laisse à réfléchir !!! tout de même...



Un livre qui fait prends conscience d'une maladie qui va devenir la maladie du siècle, celui dans lequel nous vivons... A MÉDITER !!!
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La vieillesse et Alzheimer, les petits pense-bêtes que l'on sème partout et que l'on oublie quand même, le mélange du passé et du présent … un thème actuel qui interpelle à juste titre. L'auteur a sans doute observé de près un proche, et le quotidien de cette vieille dame est décrit avec beaucoup de réalisme. Mais cette approche quasiment documentaire ne m'a pas entièrement convaincu. J'avais aimé " demain j'étais folle" d' Arnhild Lauveng, sur un thème voisin de la schizophrénie, parce que le livre était écrit par une ancienne malade elle même. Ici, il s'agit d'un roman sur la vieillesse écrit par une jeune femme de 28 ans. Même si elle s'est sérieusement documentée, difficile de faire la part entre documentaire et imagination. Bien sur, il y a aussi une intrigue, mais elle est réduite au minimum et tarde à accrocher l'intérêt. C'est avec beaucoup de persévérance que je me suis accroché pour ne pas abandonner, attendant de trouver un peu de suspense dans le passé émergeant lentement du quotidien de cette vieille dame. Ca finit par arriver, mais un peu tard à mon goût. Au final, les péripéties de cette grand mère m'ont bien sûr marqué, mais on est loin de l'incroyable suspense psychologique, dont il est question en quatrième de couverture. Un livre dont je ne garderai pas un mauvais souvenir mais que j’ai quand même trouvé un peu laborieux.

A quatre-vingts ans passés, Maud n'a plus toute sa tête.

Elle est même carrément Alzheimer.

Son obsession : retrouver son amie Elizabeth qui a disparu.

Mais ne confond-elle pas avec sa sœur qui a disparu quand elle était jeune ?

Confusion dans son esprit brouillé, confusion totale malgré les centaines de pense-bêtes qu'elle dissémine un peu partout.

Le comportement d'une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer est parfaitement bien analysé et décrit.

On est souvent agacé par le comportement de Maud, comme sa fille Helen, mais on sourit beaucoup aussi de ses incongruités.

A vrai dire, j'ai trouvé cette lecture un peu longue même si Maud et sa famille sont très sympathiques.

On tourne pas mal en rond et il y a profusion de détails, comme dans beaucoup de romans anglais.

Une lecture amusante et un peu ennuyeuse à la fois que je ne qualifierais pas de thriller comme annoncé.

Maud est une femme de 82 ans souffrant d'Alzheimer nous le comprenons rapidement dans le roman avec ces notes et les achats multiples de pêches au sirop qu'elle effectue en magasin.



Nous la suivons dans sa période actuelle mais également lorsque celle-ci était jeune et que sa soeur Sukey a soudainement disparu. Les deux partie sont intéressantes à suivre cependant la partie actuelle revient sans cesse avec les mêmes questions ce qui est normal étant donné la maladie de Maud, cependant certaines de ces questions sont peut-être moins anodines de ce que l'on pourrait penser.



Une plongée au cœur de la mémoire ou plus tôt lorsque celle-ci fait défaut car Maud ne se rappelle pas de choses qui se sont déroulées il y a peu mais concernant son passé certains faits remontent à la surface plus facilement.



Sous la quête de la recherche de son ami Elisabeth, une autre enquête va surgir du passé, une lecture d'ou on ne peut ressortir insensible face à cette maladie qui rend Maud très touchante à suivre.

Elisabeth a disparu... et son amie Maud, qui est atteinte d’Alzheimer la recherche. Mais à ses souvenirs du présent se mêlent intimement ceux de sa jeunesse lorsque sa sœur Sukey a disparu. L'auteur possède le sujet sur le bout des doigts ; on ressent parfaitement la confusion dans laquelle évolue son personnage et ses angoisses. Et je dois dire que pour ma part, moi qui évolue avec des personnes atteintes de cette pathologie, cette lecture ne m'a hélas pas apporté l'évasion qu'un livre me procure habituellement- d'ou mes trois étoiles et demie - parce que sinon, il n'y a rien à redire sur cette intrigue, qui est très habilement menée.

Ce livre m'a fait découvrir ce qu'était vraiment l'oubli.

Les pertes de mémoires.



La narratrice, c'est Maud, une femme de 82 ans qui a des pertes de mémoires.

Elle ne se souvient pas ce qu'elle a fait il y a 5 min ou ce qu'elle était venue chercher à l'épicerie.

Parfois, elle a des difficultés à faire des gestes du quotidien.

Parfois, elle lit des mots mais ne les comprend plus. Ils ne font plus sens à ses yeux.

Cette dernière difficulté complexifie d'autant plus son quotidien qu'elle vit avec des petits papiers dans les poches où elle note tout : sa liste de course, ses RDV, les conseils de sa fille et..."Elisabeth a disparu".

Elisabeth, c'est son amie. Celle qu'elle va voir tous les jours mais depuis combien de temps ne l'a t-elle pas vue finalement ?



Nous sommes dans la tête de Maud et comme vous l'avez compris, c'est assez embrouillé là dedans. Le passé et le présent se mélangent et les pensées s'entremêlent.

Ainsi les deux intrigues du livre et les indices disséminés sont censés rester mystérieux jusqu'à la fin.

Dans les faits, la disparition d'Elisabeth nous semble moins intrigante vers le milieu du livre mais peu importe.



L'écriture est soignée, mature (l'auteure n'a que 28 ans ?!) et d'une belle sensibilité.

L'auteure arrive parfaitement à nous rendre les difficultés, les douleurs et les angoisses d'une veille femme qui sait qu'elle perd des morceaux de sa vie et de son autonomie.



Elle a parfaitement réussi à capter mon attention et à m'attacher à Maud.

J'ai été touchée par cette histoire et comme je le dis plus haut, j'ai découvert réellement les ravages que peut causer la perte de mémoire.

Ce livre aurait pu avoir 5 étoiles si vers la fin, je n'avais pas senti quelques longueurs.



Une très belle découverte malgré tout qui restera pour moi un livre marquant.

Deux choses me terrifient plus que tout hormis la mort : Perdre la vue et perdre la mémoire. Vieillir est une chose déjà suffisamment ignoble… Je ne sais ce qui est le plus terrible : ne plus voir les beautés de ce monde ou les visages aimés, ne plus être capable de lire et en être conscient ? Ou oublier sa vie, son nom, sa famille et ses amis sans s’en rendre compte ?



Cela doit être ça l’enfer : Plonger dans le néant en oubliant qui l’on est ou bien à quoi sert une fourchette.



Inutile de dire à quel point ce roman m’a touchée et dérangée.



Ce n’est pas l’intrigue qui prend le devant de la scène mais la construction. A travers les mots et les souvenirs d’une vieille femme atteinte d’Alzheimer, c’est l’évolution terrible de cette maladie qui est mise en avant. Pudiquement et délicatement, Emma Healey décrit l’inexorable déclin de Maud et sa régression vers un passé douloureux.



Ses phases de lucidité poignantes se font de plus en plus rares au fil des pages pour laisser la place à cet oubli qui n’a aucune pitié. Certaines scènes enserrent le cœur dans un étau tel ce passage où Maud se perd dans son quartier et jette des bonbons sur le trottoir comme une petite Poucette vieillissante, les retrouvant par la suite et les ramassant pour les manger.



Les tranches de vies en alternance se superposent l’une l’autre, Maud l’enfant se fond dans Maud l’aïeule. Ses faits et gestes sont presque similaires dans les époques différentes de sa vie, l’auteure se sert de fondus enchaînés comme pour appuyer le côté régressif inhérent à Alzheimer. Un exercice de style remarquable d’intelligence, de maîtrise et de sensibilité pour une jeune femme qui n’avait pas 30 ans lorsqu’elle a écrit ce roman.



J’aime les allégories et l’auteure s’en sert à merveille. Ainsi, Maud est tour à tour la mère-grand du Petit chaperon rouge se faisant dévorer par le loup/maladie et Alice au pays des merveilles, poursuivant sa mémoire/lapin blanc. En creusant le récit, le lecteur découvre une foultitude de rappel à ces contes qui accentuent l’effet pervers d’Alzheimer.



Merci à Emma Healey pour avoir su mettre en scène un de mes pires cauchemars avec tant de talent et d’avoir remué des souvenirs douloureux que je tente d’oublier tout en me faisant passer un très bon moment de lecture. Le paradoxe est réussi et l’émotion reste intacte même le livre achevé.


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Qu'elle est touchante cette Maud dont les souvenirs s'effilochent. Enfin surtout ceux du temps présent. Maud qui essaie de se dépêtrer avec les aides ménagères. Qui a les poches pleines de petits papiers pour noter, tout et n'importe quoi. Des mots écrits pour ne pas oublier ... Qui s'insurge et se perd....

La mémoire, comme une serpillière trop utilisée, s'effiloche peu à peu. Malgré tout elle reste chez elle, très entourée par sa fille Helen. Son obsession : Élisabeth ( son amie) a disparu. Elle le clame haut et fort et l'écrit aussi, mais cela ne semble intéresser personne

Et puis il y a une autre disparition, celle de Sukey, celle-ci remonte à 70 ans. Sukey, sa sœur ainée . On n'a jamais su ce qui c'était passé.

Dans ce roman passé et présent s'emmêlent... Maud est au centre de cette histoire. Qu'est-il arrivé à Elisabeth? Et à Sukey?

Ces questions hantent l'esprit de la pauvre Maud.

La 4 eme de couverture titre : un thriller inoubliable...Thriller? J'étais dubitative au fur et à mesure que ma lecture avançait..... Cela ne correspondait pas vraiment à l'idée que je m'en fais.

Et puis peu à peu on avance dans l'histoire pour un dénouement assez poignant.

L'histoire de Maud est touchante. Le livre se traîne un peu par moment mais l'histoire ne laisse pas indifférente.

Sacrée Maud... Pauvre Maud...

Attention, esprits fragiles s'abstenir... Cette plongée vertigineuse à l'intérieur d'un esprit brouillé peu à peu par la maladie d'Alzheimer ne laisse pas indifférent et, je dirais même plus, pas tout à fait intact. J'étais moi-même moyennement décidée à lire ce livre pourtant couvert d'éloges, à cause du sujet, sensible et douloureux. Résultat : je suis bluffée par le travail de l'auteur dont il s'agit du premier roman à seulement 28 ans ; tout sonne juste, le climat, le suspense, c'est stupéfiant. Pourtant, plusieurs heures après l'avoir refermé, une sorte de malaise persiste, comme la sensation d'avoir pénétré par effraction dans un univers auquel on préfèrerait ne jamais être confronté.



L'Oubli est classé dans la catégorie "Polar" mais il détonne parmi les classiques du genre. Peu d'action, un rythme lent, pas d'enquête à proprement parler, pas de rebondissements en série. Non, l'essentiel se passe dans le cerveau de Maud, octogénaire peu à peu rattrapée par Alzheimer. Maud ne cesse de retrouver des petits papiers dans ses poches, notamment ceux qui indiquent que "Elizabeth a disparu". C'est bien elle qui les a rédigés mais quand ? Impossible de se souvenir de la dernière fois où elle a vu son amie Elizabeth, mais toujours ce leitmotiv qui l'obsède, Elizabeth a disparu. Dans la tête de Maud, tout se mélange, le passé et le présent. La disparition de son amie et, plus de soixante ans auparavant, celle de sa sœur aînée, Sukey, au lendemain de la fin de la guerre. Disparition inexpliquée et jamais résolue. Alors que son entourage assiste avec tristesse et effroi à l'impact grandissant de la maladie sur Maud, cette dernière embarque le lecteur dans sa tête et lui fait perdre tous ses repères. Qu'est-il vraiment arrivé à Elizabeth et quel rapport avec le drame de la disparition de Sukey ? Quels sont ces indices qui semblent captiver Maud sans qu'elle-même comprenne pourquoi ? Rien à dire, on est ferré, complètement scotché dans les méandres de ce cerveau qui sombre peu à peu, on doute, on tremble à l'idée que Maud n'arrive pas à se faire entendre, on se demande au fil des pages où est la vérité... Fascinant.

Ce roman est impeccablement construit et j'imagine que l'auteur a dû passer énormément de temps à comprendre les mécanismes et les symptômes liés à la maladie pour parvenir à les restituer avec autant de vérité. C'est sûrement de là que provient la situation de malaise : tout cela sonne tellement vrai que le lecteur en est forcément chamboulé. Je comprends toutes les critiques ravies qui ont accueilli la sortie de ce livre vraiment très original. Si j'en juge par l'effet dérangeant qu'il a eu sur moi, je dis que l'auteur a parfaitement réussi son coup.
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Maud navigue entre présent et passé.



Son présent est jonché de petits papiers, ses aide-mémoires, même si elle oublie pour quelle raison elle les écrits. Car le présent se dissout et s’efface presque instantanément. Des mots griffonnés qui lui rappellent aussi que son amie Elisabeth a disparu. Elle est malheureusement la seule à le croire.



Toute l'intégrité de son passé est lui bien vivant dans sa mémoire ; la vie de famille avec ses parents et la douloureuse disparition de sa sœur aînée, il y a de nombreuses années, et qui n'a jamais été retrouvée.



Par cette fiction, et avec une grande sensibilité, Emma Healey nous met face à une réalité où Maud perd les repères du quotidien, son désarroi et la honte face à la maladie, et aussi la souffrance de ses proches.



Quel courage pour cette jeune auteure d’aborder la maladie d’Alzheimer en se disant qu'elle pourrait toucher aussi ses aïeules.

Drôle d'expérience que cette lecture, jamais je n'avais ressenti ça, ça en est déroutant, voir même dérangeant... Dans ce roman qui est pour moi assez inclassable, même si la notion de thriller psychologique est justifié à son terme, l'ensemble ne l'est pas.

Avant de donner mon sentiment sur ma lecture, je voudrais remercier Emma HEALEY pour son formidable travail. A travers ce livre, vous ne lirez pas l'histoire de Maud, personnage âgé de 82 ans et atteint de la maladie d'Alzheimer à un stade à mon sens très avancé, mais vous serez Maud. Et c'est en ce sens que cette expérience est troublante!!! Comment cet auteur de 28 ans a-t'elle pu retranscrire aussi bien ce que les malades pouvaient vivre??? C'est un grand mystère pour moi.... On connait tous cette maladie, on en parle assez depuis des années, mais le vivre comme ça de l'intérieur.... ça fait froid dans le dos.

Maintenant, pour ce qui est de l'histoire et de ma lecture....j'avoue qu'à l'instar d'Avant d'aller dormir de S.J. Watson auquel il est souvent comparé, je m'y suis perdu. Les passages présent/passé sont souvent entremêlés et, même s'ils sont justifiés à cause de la maladie, ils m'ont plus perturbés à ma lecture qu'autre chose et je n'ai pas aimé cette sensation.

Après cet avant-goût, j'espère ne jamais être atteint de cette maladie et je ne le souhaite à personne.

Au final, même si je ne garderais pas un très bon souvenir de cette histoire, cette "expérience" restera gravé dans ma mémoire pendant longtemps je pense et je suis très content de l'avoir lu.

ATTENTION TALENT !!! quelle claque ! et c’est un premier roman, alors là j’ai vraiment adoré je n’ai pas pu décrocher avant la fin . C’est totalement addictif et j’espère qu’Emma Healey va continuer sur cette voie en tout cas moi c’est sur je vais la suivre et de près. Totalement conquise par ce puzzle que j’ai aimé reconstitué au fur et à mesure. Quelle maîtrise dans la plume et dans le scénario de ce polar !!!



On suit donc Maud, une femme de 70 ans attteinte d’Alzheimer et c’est elle qui nous raconte l’histoire, ce personnage est d’ailleurs très attachant on ressent réellement l’envie de la protéger, sa meilleure amie a disparu et elle va tenter de la retrouver mais son passé et son présent se confondent.



C’est haletant, prenant et captivant. Tout s’imbrique avec brio et c’est vraiment un plaisir de lire un polar avec une telle qualité d’écriture. L’auteur a bien mis tout les ingrédients nécessaires, suspens, personnages forts, mystère, recherche, fausse piste et elle les a mis dans la quantité idéale.



Une réussite totale, je ne me suis pas ennuyée et je n’ai pas vu le temps passé en le lisant. De plus, j’ai trouvé ça très original le fait que l’héroïne soit une septuagénaire.



VERDICT



Mais allez-y , achetez-le c’est sûr vous ne le regretterez pas. Un bon, un grand polar il ne faut pas passer à coté. Les adeptes de polar vont adorer et les autres vont découvrir et adopter un nouveau style de littérature.

Livre que je possédais depuis plusieurs années, je me suis enfin décidée à le lire.

Maud est une grand-mère de plus de 80 ans qui n'a plus toute sa tête, malgré le passage quotidien de son aide-menagére et de sa fille, la vie de tous les jours devient de plus en plus compliquée, surtout qu'elle n'arrête pas de parler de son amie Elisabeth, en disant à qui veut l'entendre que celle-ci a disparu. Si les moments récents semblent difficiles à se rappeler, Maud se remémore très bien son enfance et surtout la période où sa soeur aînée a disparu, mais tout ceci est dans sa tête et rien n'arrive à en sortir.

J'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire, trouvant le récit un peu lent mais une fois lancée difficile de lâcher ce livre, l'alternance des deux époques a rendu l'histoire plus intrigante, les personnages sont crédibles et surtout très attachants et l'écriture de l'auteure vraiment très agréable, je recommande donc volontiers ce roman.

Il me tardait de découvrir L’oubli d’Emma Healey, les avis à sa sortie étaient très positifs et surtout, il a été édité en France chez Sonatine, un excellent éditeur à mes yeux. Je regrette de ne pas l’avoir lu plutôt car… waouh !



Dans L’oubli, le lecteur suit exclusivement Maud, une dame âgée atteinte de la maladie d’Alzheimer. Lorsque l’on débute le roman, l’état de Maud n’est pas encore trop « grave ». Elle a une aide à domicile et la visite quotidienne de sa fille Helen et sa petite fille, Katy. Elle oublie des détails concernant la mémoire à court terme comme le fait qu’elle a déjà acheté certaines choses au magasin et qu’elle achète en double et perd la notion du temps. Mais grâce à des aide-mémoires, des notes sur papier qu’elle garde sur elle, elle arrive à s’en sortir à peu près. Elle a aussi une amie qui habite près de chez elle, Elizabeth, mais la dame ne répond pas à son téléphone, ne semble pas chez elle et Maud s’inquiète. Et s’il lui était arrivé quelque chose ? Pourquoi personne ne la prend au sérieux ? Maud sait qu’elle a la mémoire qui flanche, alors elle essaye d’enquêter, de comprendre et note jour après jour ses découvertes. Cette enquête la plonge dans le passé, où on découvre que pendant son adolescence, la sœur de Maud a disparu.



L’oubli est un roman que je n’ai pas pu lâcher malgré des choses importantes à faire dans mon quotidien. Qu’importe, je voulais connaître la suite de l’histoire ! J’ai adoré le fait qu’on oscille entre passé et présent, on avance dans deux histoires à la fois, on est intrigué et on a besoin de savoir. J’ai été émue par Maud et par la maladie qui empire au fur et à mesure. J’ai eu beaucoup de peine pour ses proches qui la voient diminuer et qui doivent constamment répéter et qui ont surtout peur pour elle. Car le quotidien de Maud est truffé de dangers : et si elle mettait le feu dans la maison ? Et si elle sortait et se perdait ? On s’attache tellement à elle, cette femme qui a vécu plus d’un drame dans sa vie. C’est difficile de la voir peiner à ce point, oublier ce qu’elle cherche, faire plusieurs fois la même action… On espère qu’elle trouvera les réponses à ses questions, avant qu’il ne soit trop tard.



L’intrigue m’a énormément plu, les thrillers psychologiques sont indéniablement ceux que je préfère. Peu d’action mais un suspense qui nous tient en haleine. Gros point positif pour les personnages, pour ce pari risqué de prendre pour personnage principal quelqu’un de malade, à qui on ne peut pas toujours se fier hélas. L’oubli brille par sa justesse et son réalisme dans sa façon de traiter Alzheimer. Contrairement au titre, je n’oublierai pas cette histoire ni ses personnages.
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L'oubli, définition destinée à réfléchir :

"L'oubli est un état caractérisé par l'apparente absence ou disparition de souvenirs encodés dans la mémoire à long terme d'un individu."

On complète un peu :

"L'oubli est un processus progressif ou spontané qui fait que l'individu ne peut se rappeler les souvenirs qu'il avait enregistrés.

On déstresse :

"Il peut être considéré comme bénéfique d'oublier une certaine quantité de souvenirs que le cerveau "juge" inutiles."

Et on se rassure car

"Une défaillance des mécanismes d'oubli peut être source d'hypermnésie, une trop grande accumulation de souvenir, qui peut être considérée comme une pathologie."

Finalement l'oubli nous fait peur, mais n'est il pas beaucoup plus stressant par la réaction des autres, de l'entourage ?

N'est ce pas les autres qui nous le font ressentir, n'est on pas malheureux seulement car on culpabilise par rapport aux autres ?

Mais soi même on finit par oublier que l'on oublie !

L'oubli est une marmelade du cerveau, tout se mélange, tout s'embrouille.

Peut être faudrait t'il que pour soi même on s'applique des nouveaux principes.

On ne peut pas être malheureux de ne pas reconnaître les autres, puisqu'on ne les connaît pas.

On ne sait plus ce qu'on aime, et alors réapprenons à découvrir.

On ne sait plus où on habite, et alors partons à l'aventure d'un nouveau monde, soyons les explorateurs de ces nouveaux continents.

On ne sait plus où on va, et alors la vie cela a toujours été la découverte de l'inconnu.

On ne reconnaît plus ceux qui nous entourent, et alors essayons de garder la curiosité et d'aller aux devants des autres.

Et, et

Ce qui me semble le plus important, que les autres comprennent que celui ou celle qui oublie, est parti ailleurs et qu'il ou qu'elle ne souhaite plus être accompagné comme l'ex mari, l'ex femme, l'ex papa, l'ex maman ...

Le rôle ou la fonction de l'individu en face de nous n'est plus le même.

C'est un nouvel être qui démarre une nouvelle vie, les liens passés n'existent plus.

Il n'est dorénavant plus possible de renouer les fils de l'histoire ni même d'en tisser de nouveau.

Il faut accepter de reconstruire d'autres attaches éloignées des notions de durée car tout est à recréer à chaque instant.

Voilà les quelques réflexions qui surgissent de mon pauvre petit cerveau après cette lecture éprouvante, non par le style mais par le sujet traité car nous nous sentons très vite partie prenante dans l'histoire.

La durée de vie s'allonge. Elle nous pousse à envisager de vivre avec cette maladie qui peut nous toucher ou toucher nos proches.

Pleurer, s'apitoyer sur notre sort ne sert pas à grand chose. Il va falloir apprendre à vivre avec !

Facile à dire tout cela certainement peut être, pas facile à faire mais c'est certainement le seul moyen de ne pas céder à la dépression annoncée !

"Elizabeth a disparu" et personne ne prend au sérieux cette litanie de Maud, une dame de plus de 80 ans. Nous comprenons au fil des pages que Maud a des problèmes avec sa mémoire, que Maud oublie de plus en plus ce qui vient de se passer et que ses petits papiers commencent à ne lui être d'aucun secours... Maud a la maladie d'Alzheimer

Pourtant Maud n'a rien oublié de la disparition de sa sœur aînée voici plus de 70 ans. Et avec elle nous menons l'enquête.

C'est un livre qui se lit avec plaisir