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Citations de Emmanuel Levinas (185)


Voir le visage, c'est parler du monde. Parler, c'est rendre le monde commun.
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Etre sans être meurtrier. On peut s'arracher à cette responsabilité, renier le lieu où elle m'incombe, rechercher le salut d'anachorète. On peut choisir l'utopie. Mais on peut au contraire ne pas fuir, au nom de l'esprit, les conditions où son oeuvre puise son sens, rester ici-bas. Et cela veut dire choisir l'action éthique.
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Si l’ontologie –compréhension, embrassement de l’être- est impossible, […] c’est parce que la compréhension de l’être en général ne peut pas dominer la relation avec Autrui.
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Tout commence sans conteste dans le respect de l'homme et dans la lutte pour sa libération, pour son autonomie, pour la loi qu'il se donne à lui-même, pour « la liberté gravée sur les Tables de pierre ", comme le veulent nos docteurs de la Loi.
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Le monde moderne a oublié les vertus de patience. L'action rapide et efficace où tout s'engage en une seule fois a terní l'obscur éclat de la capacité d'attendre et de pâtir. Mais le déploiement glorieux de l'énergie est meurtrier. Il faut rappeler cette vertus de patience non pas pour prêcher la résignation contre l'esprit révolutionnaire, mais pour faire sentir le lien essentiel qui rattache à l'esprit de patience la révolution véritable. Elle vient d'une grande pitié. La main qui se saisit de l'arme doit souffrir de par la violence même de ce geste. L'anesthésíe de cette douleur amène le révolutionnaire aux frontières du fascisme.
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La solitude est une absence du temps.
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Emmanuel Levinas
Seul un moi vulnérable peut aimer autrui.
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Emmanuel Levinas
"Après vous" : cette formule de politesse devrait être la plus belle définition de notre civilisation.
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Emmanuel Levinas
Si on pouvait posséder, saisir et connaître l'autre, il ne serait pas l'autre. Posséder, connaître, saisir sont des synonymes du pouvoir.
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L’Autre métaphysique est autre d’une altérité qui n’est pas formelle, d’une altérité qui n’est pas un simple envers de l’identité, ni d’une altérité faite de résistance au Même, mais d’une altérité antérieure à toute initiative, à tout impérialisme du Même.
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Comment attendre d'un autre qu'il se sacrifie pour moi sans exiger le sacrifice des autres ? Comment admettre sa responsabilité pour moi, sans aussitôt me trouver, de par ma condition d'otage, responsable de sa responsabilité même. Être moi, c'est toujours avoir une responsabilité de plus.

L'idée de l'otage, de l'expiation de moi pour l'Autre, où se renversent les relations fondées sur la proportion exacte entre les fautes et les peines, entre liberté et responsabilité (relations qui transforment les collectivités en sociétés à responsabilité limitée) ne peut s'étendre hors de moi. Le fait de s'exposer à la charge qu'imposent la souffrance et la faute des autres pose le soi-même du Moi. Moi seul, je peux sans cruauté être désigné comme victime. Le Moi est celui qui, avant toute décision, est élu pour porter toute la responsabilité du Monde. Le messianisme, c'est cette apogée dans l'Être – renversement de l'être "persévérant dans son être" – qui commence en moi.
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Ce sentiment que la Bible est le Livre des Livres où se disent les choses premières, celles qui devaient être dites pour que la vie humaine ait un sens, et qu'elles se disent sous une forme qui ouvre aux commentateurs les dimensions mêmes de la profondeur, n'était pas une simple substitution d'un jugement littéraire à la conscience du 'sacré'. C'est cette extraordinaire présence de ses personnages, c'est cette plénitude éthique et ces mystérieuses possibilités de l'exégèse qui signifiaient pour moi originellement la transcendance. Et pas moins. Ce n'est pas peu de choses que d'entrevoir et de sentir l'herméneutique avec toutes ses audaces comme vie religieuse et comme liturgie. Les textes des grands philosophes, avec la place que tient l'interprétation dans leur lecture, me parurent plus proches de la Bible qu'opposés à elle, même si la concrétude des thèmes bibliques ne se reflétaient pas immédiatement dans les pages philosophiques. Mais je n'avais pas l'impression, à mes débuts, que la philosophie était essentiellement athée et je ne le pense pas aujourd'hui non plus. Et si, en philosophie, le verset ne peut plus tenir lieu de preuve, le Dieu du verset, malgré toutes les métaphores anthropomorphiques du texte, peut rester la mesure de l'Esprit pour les philosophes.
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Je pense […] que l’accès au visage est d’emblée éthique. C’est lorsque vous voyez un nez, des yeux, un front, un menton, et que vous pouvez les décrire, que vous vous tournez vers autrui comme vers un objet. La meilleure manière de rencontrer autrui, c’est de ne pas même remarquer la couleur de ses yeux ! Quand on observe la couleur des yeux, on n’est pas en relation sociale avec autrui. La relation avec le visage peut certes être dominée par la perception, mais ce qui est spécifiquement visage, c’est ce qui ne s’y réduit pas.
[…] Le visage est exposé, menacé, comme nous invitant à un acte de violence. En même temps, le visage est ce qui nous interdit de tuer.
[…] Mais la relation au visage est d’emblée éthique. Le visage est ce qu’on ne peut tuer, ou du moins dont le sens consiste à dire : « tu ne tueras point ».
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l'homme moderne se prend pour un être d'entre les êtres, alors que sa modernité éclate comme une impossibilité de demeurer chez soi
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Je suis tout seul, c'est donc l'être en moi, le fait que j'existe, mon exister, qui constitue l'élément absolument intransitif, quelque chose sans intentionnalité, sans rapport. On peut tout échanger entre êtres, sauf l'exister. Je suis monade en tant que je suis.
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Je pense, quant à moi, que la relation à l'Infini n'est pas un savoir, mais un Désir.
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La peur de mourir, c'est la peur de laisser une œuvre inachevée, et donc de n'avoir pas vécu. Il y a échec dans toute vie, et la mélancolie de cet échec est sa façon de se tenir dans l'être inachevé.
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Emmanuel Levinas
L'avenir, c'est l'autre
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Emmanuel Levinas
La peau du visage est celle qui reste la plus nue, la plus dénuée. La plus nue, bien que d'une nudité décente. La plus dénuée aussi : il y a dans le visage une pauvreté essentielle; la preuve en est qu'on essaie de masquer cette pauvreté en se donnant des poses, une contenance.
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L'essence de la raison ne consiste pas à assurer à l'homme un fondement et des pouvoirs, mais à le mettre en question et à l'inviter à la justice.
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