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Critiques de Emmanuelle Bayamack-Tam (330)
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Arcadie

Impressions mitigées ,malaise dominant face à cette communauté de dégénérés lubriques,vivant en repli complet du monde et refusant toute ouverture;personnages répugnants,laids ,obsédés par le stupre et des rapports de domination;aucun n'est attachant,aucun n'est vraiment sain et arcadie n'est qu'un minable gourou bien monté.L'arrière de cette toile esquisse en plus une tolérance limitée envers l'autre,aborde un peu lles migrants,beaucoup les lgbt,transgenres;original mais à l'excès,recherche de sensationnel plus que de vérité
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Arcadie

J'ai trouvé que les deux premiers tiers du livre étaient trop dilués, et ne suis pas rentré dans le style de l'auteur.

Mon intérêt s'est réveillé dans la dernière partie, mais pour une conclusion presque bâclée en quelques pages.

Qu'est ce qui a bien pu séduire le jury du livre inter?

J'ai tout de même lu le roman en entier, sans penser arrêter, mais quelle impression bizarre à la fin de ce roman!!

Alors je préfère ne pas le noter.
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Arcadie

Quel roman ! Foisonnant, contemporain, subversif, le lauréat du prix du livre Inter est une douce utopie teintée d’ironie et de grande liberté. Il raconte l’histoire de Farah une adolescente qui grandit dans une communauté libertaire rassemblant des gens fragiles, inadaptés au monde extérieur tel que le façonnent les nouvelles technologies, la mondialisation et les réseaux sociaux. Une sorte de paradis au milieu des arbres, des fleurs et des bêtes, dans lequel les adultes qui l’entourent mettent tant bien que mal en pratique leurs beaux principes : décroissance, anti-spécisme, naturisme, amour libre pour tous, y compris pour les disgraciés, les vieux, les malades… Farah grandit, et, devenir adolescente observe ce petit monde dans lequel elle gravite. La crise de l’adolescence ne l’épargne pas et alors que la puberté se manifeste, Farah découvre, stupéfaite, qu’elle n’est ni une fille, ni un garçon. Elle n’a pas de “genre” et va devoir apprendre à vivre avec cela. Avec ce corps ni féminin ni masculin, avec une éducation libertaire à bien des égards, avec une maître à penser qui sera tout à tour son mentor, son père spirituel, son amant et sa plus grande perte. Elle découvre aussi les migrants qui vivent autour de son petit paradis, elle découvre ses propres limites, elle découvre sa propre liberté (sexuelle, affective, intellectuelle…) et toute adolescente qu’elle est, elle (se) teste, se cherche, renie l’autorité, va à la rencontre de ses propres codes, déploie sa propre personnalité.

L’auteur a travers l’histoire de Farah et de sa communauté aborde tous les enjeux contemporains, qu'ils soient éducatifs, technologiques, sexuels, écologiques, ou encore migratoires. Loin d’en faire une tribune pour une seule et unique solution, l’auteur interroge, pèse les pours et les contres, ne fait entrer ses personnages dans aucune cases, aucun préjugés, elle les fait se questionner et le lecteur, avec eux. Elle en fait une tribune pour un monde meilleur, un monde où l’amour serait roi et où les différences seraient gommées, un monde dans lequel Farah pourrait être elle-même, un monde dans lequel, en refermant le roman, on a terriblement envie de croire. Alors évidemment Liberty House fait penser à une secte mais ce qu’Emmanuelle Bayamack-Tam a probablement voulu montrer à travers sa communauté de laisser pour compte, de grands peureux, d’électrosensibles et de malades en tout genre, c’est qu’entre le modèle hédoniste et la société dans laquelle on vit (et qui court clairement à sa propre perte) il y avait peut-être une autre voie. La voie de l'utopie, de la frugalité volontaire, de la liberté identitaire, de la décroissance et de la sobriété heureuse.

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Arcadie

435 pages, on me l'a prêté, ou plutôt, j'ai fait un échange avec Je viens et le documentaliste,

pour suivre Farah dans sa quête identitaire dans un lieu a-typique, un mode de vie alternatif, un éden, une secte, Liberty House version" hippies.". à vous de voir : un véritable kaléiodoscope...pour une héro_ine elle-même ...hors norme.

Emmanuelle Bayamack-Tam a le don pour surprendre par le style, avec elle je sors de ma zone de confort, et j'aime ça, sans aucun doute, mon deuxième, certainement pas mon dernier, même si, j'ai préféré Je viens.
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Arcadie

Que dire de la petite communauté où vit le personnage principal, Farah ?

À la fin de la lecture, mes impressions sont partagées, et je pense que l'auteur a cherché à ce que ce soit le cas, par le regard de Farah tantôt émerveillé sur son mode de vie (surtout lorsqu'elle n'est qu'une enfant), tantôt gentiment railleur, clairvoyant, lucide et même satirique. Car cette communauté peut autant plaire, attirer, fasciner que provoquer la réprobation et la stupeur.

C'est une communauté d'amour et de bienveillance envers tous les êtres et toutes les particularités (pour ne pas dire disgrâces) physiques et mentales, de liberté de penser et d'agir -car Arcady, le « gourou », n'a pas d'autorité et prêche ses idéaux et convictions parce qu'il aime ça mais laisse la parole à tous, qui se sentent libres de ne pas être d'accord avec lui- , à l'écart du monde, qui permet aux enfants de gambader dans la nature et faire leurs expériences, de découvrir les joies de la lecture et du partage, coupés des écrans trop invasifs, qui cherche à ce que chacun s'aime et s'accepte comme il est, sans hypocrisie. Chacun a la liberté d'être lui-même.

Mais en même temps, les principes de végétarisme et de non technologie peuvent être lourds à supporter pour certains, notamment les adolescents qui ont aussi besoin de vivre avec leur époque et de partager une culture commune avec leurs camarades de lycée, qui aimeraient s'informer en dehors du mode de pensée de ce groupe restreint vieillissant, qui ne reflète rien du monde réel, plus cruel, et qui ne leur permet pas réellement de faire face à ses difficultés. Et souvent, dans le groupe, le manque d'intimité se fait sentir, tout comme, souvent, paradoxalement, la solitude, celle de Farah dont on sent qu'elle aimerait ne plus être une parmi d'autres pour ses propres parents mais recevoir une attention différente et privilégiée de leur part, pas celle qu'on distribue uniformément à l'ensemble. Et quand un migrant surgit, on voit bien que les belles idées de tolérances et de générosité ne s'appliquent pas à tout le monde et que ce microcosme a aussi ses peurs et préjugés limitants.

C'est aussi le livre de l'érotisme solaire, qui se déploie où il veut, quand il veut, sans entraves. Et un roman qui fait vaciller les idées installées sur la grande différence d'âge entre les amants, qui choque aussi. Alors on doute, on se pose des questions. On pense un peu tout et son contraire, à différents moments, et c'est là ce qui fait un bon roman, je trouve, cette capacité à faire s'interroger un lecteur.

C'est aussi le livre de la découverte de soi et du questionnement sur son identité, surtout pour Farah qui découvrira qu'elle n'est pas comme la plupart des gens (). Les avants derniers chapitres montrent bien que quelle que soit la communauté ou l'esprit dans lequel on grandit, on finit toujours, en tant que personne en devenir, à remettre en question farouchement ses principes puis à les voir sous un jour plus tolérant et objectif, plus tard, adulte.

Par contre, ce qui tourne autour des relations sexuelles et de la jouissance est tellement présent que c'en devient lassant (alors que ça ne devrait pas l'être, a priori, bien au contraire) et parfois on attend qu'il se passe quelque chose qui prenne plus de consistance, dans l'intrigue, qui se poursuive sur la durée, du moins (par exemple le lien entre les ados et le jeune migrant ou bien au moins les interrogations de Farah sur ce thème de la migration). Alors je ne sais pas, j'oscille, allez je mets 4/5 pour le côté surprenant et déroutant du roman.
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Arcadie

Que dire de ce roman qui aborde des thèmes aussi importants que l’écologie, l’intolérance aux ondes, le syndrome de Stockholm, les sectes, les transgenres ?



Farah est toute petite lorsqu’elle entre dans une communauté libertaire en zone blanche, sa mère ne supportant pas les ondes.



Elle évolue au milieu d’adultes plus ou moins nus et grandi au milieu de la nature et des livres.



Le récit commence quand elle a 15 ans et découvre qu’elle ne pourra jamais avoir ses règles, faute d’utérus, et que son corps se masculinise.



Mais elle est amoureuse d’Arcady, le chef de la communauté qui la fait patienter jusqu’à sa majorité sexuelle.



Farah vit dans une espèce d’Eden loin du monde, même si elle se connecte à Internet au collège.



Puis un migrant arrive qui fait basculer Farah dans la société actuelle.



J’ai aimé ce groupe très années 70 qui prône l’écologie sans le savoir.



J’ai aimé le regard de Farah sur son enfance enchantée que seuls des personnes butées qualifie de déviante.



J’ai aimé que le corps de Farah mature loin des codes sociaux et ne devienne ni femme ni homme, juste ce qu’elle veut (même si elle a du mal au début avec ces changements).



J’ai en revanche moins goûté les répétitions de l’auteure sur les catastrophes sociétales : les pluies acides, les ondes….



Un roman avec des idées intéressantes et modernes, et qui propose une autre forme de lutte.



L’image que je retiendrai :



Celle du baldaquin de verdure où Farah et Arcady font sans cesse l’amour.
Lien : https://alexmotamots.fr/arca..
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Arcadie

Ce n'est pas un livre vers lequel je serai allée naturellement si je n'en avais pas entendu du bien. Alors j'ai tenté et je ne suis pas déçue. Cela fait du bien de sortir des sujets habituels et de s'ouvrir à de nouveaux horizons.

Car c'est ce que j'ai ressenti en suivant l'histoire de Liberty House, cette communauté en zone blanche, végane et naturiste. Cela nous pousse à sortir du cadre et à questionner nos préjugés.

Bien qu'assez volumineux, il y a suffisamment d'actions, d'évolutions pour ne pas le trouver long et cela laisse le temps de se familiariser avec cet environnement atypique.

Il faut en effet dépasser les premiers ressentis, parfois un peu gênés pour finalement s'attacher aux personnages et trouver de l'intérêt à leur histoire.
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Si tout n'a pas péri avec mon innocence

Un roman sur la famille et l'apprentissage que m'a prêté une amie blogueuse qui sait que j'avais beaucoup aimé "Après l'enfance" de Julie Douard et qui trouve des ressemblances aux 2 romans.

C'est très bien écrit, divertissant et intelligent. Mais j'ai tellement préféré la 1ère partie à la 2è que je suis un peu déçu car je me suis forcé à finir. Le début (à mon humble avis) est très fort et nous embarque et puis, avec la rencontre de Gladys, personnage qui m' a peu intéressé, on a l'impression (très subjective) que l'auteur ne sait pas comment finir, cela pourrait même durer 400 pages au rythme de leur discussions. Surtout la mécanique retombe, rien n'est plus nécessaire, les choses semblent simplement s'ajouter les unes aux autres.

Cela dit, j'ai envie de lire d'autres romans de cette auteur.
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Arcadie

Un ovni littéraire ! Je pense que c'est d'abord pour ça qu'il a obtenu le prix France Inter.

Tout du long de la lecture, je me suis interrogé sur ce que j'étais en train de lire. J'ai toujours pas la réponse mais je sais que j'ai apprécié cette lecture.

L'auteur nous dépeint, à travers ses habitants, une communauté bien particulière puisqu'elle est naturiste, très libertaire sexuellement, écologique, etc. Les habitants sont tous des personnes particulières soient inadaptés sociaux, électrosensibles, hermaphrodites, en fin de vie, etc. Tout cela nous est raconté par Farah, une adolescente de 16 ans dont le corps se transforme petit à petit pour devenir plus masculin suite à une particularité génique.



Ce qui est chouette dans ce roman c'est d'abord, dans un premier temps, l'évolution de notre regard sur cette communauté. Basiquement, on se dit d'abord que c'est une secte. Petit à petit, on se dit finalement que c'est une grande famille qui essaye de vivre plus sereinement dans un monde fou. On peut aussi être choqué par le fait que le chef de la bande (un adulte âgé) prenne en main l'éducation sexuelle de Farah dès lors qu'elle a 16 ans. Mais finalement elle en semble heureuse et on se demande si elle aurait été aussi épanoui avec un autre adolescent qui aurait dû faire avec son corps, si particulier.

Bref, nos valeurs sont un peu mises à rude épreuve et c'est génial de revoir ses propres préjugés.



La seconde partie du roman va nous faire voir la communauté sous un autre angle : quelles vont être les réactions face à la présence involontaire d'un clandestin noir dans la communauté. Vont ils l’accueillir et suivre leurs valeurs ou le rejeter ?



Un chouette roman qui aborde de nombreux thèmes actuels : la sexualité, l'identité de genre, l'écologie, l'entre soir, l'immigration, etc, etc.

Une très bonne lecture !

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Arcadie

Ce livre ressemble à certains films hollywoodiens : la bande annonce est géniale, elle vend un chef-d'oeuvre, puis vous vous enquillez 2h de film en vous demandant si vous ne vous êtes pas trompé de salle de cinéma.



Le résumé paraissait excellent, les quelques critiques lues, dithyrambiques, et même le début donnait envie de plonger dans le monde de la secte dans laquelle grandit Farah. Et puis...Et puis, au bout de quelques chapitres, la question se pose : me suis-je trompée de livre ? Est-ce que quelqu'un se moque de moi? Et même, l'autrice a-t-elle des difficultés personnelles dans sa vie pour avoir envie d'imposer ça au lecteur ?



Le récit m'est devenue tellement étranger que je ne peux même pas vous dire si il est bien écrit, il est, et c'est déjà trop. Vous partiez pour lire la vie de Farah, et son émancipation possible de la secte ? Vous tombez dans le récit de difficulté sur le genre stéréotypée à tout va, sur de la pédophilie fantasmée, sur des viols non remis en question, et sur des détails que personne n'a envie de lire si c'est sans but dans le récit.



Et si ce n'était que ça. Mais ça m'a tellement mise en colère pour celles et ceux qui ont vécu les sectes, pour celles et ceux qui se posent des questions sur leur genre, pour celles et ceux qui même se posent des questions sur leur attribution sexuelles, sur leur attirance pour l'un ou l'autre sexe ? Pourquoi donner du grain à moudre aux préjugés et au stéréotype ?



Je n'ai pas compris, je ne comprends pas le but de ce roman, et je n'arrive même pas à comprendre à qui est destiné ce livre. En tout cas, pas à moi, pas à nous qui n'avons pas besoin de se vautrer dans cette fange.
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La treizième heure

« Je me demande comment font les autres pour s’arranger dès l’enfance avec le désespoir. Moi, on m’a toujours parlé de l’immortalité de l’âme et de la nature miraculeuse de toute existence.Ca aide. »



Farah, adolescente et narratrice de la première partie du roman, vit depuis sa naissance au sein d’une communauté de doux illuminés rêveurs (et angoissés) réunis autour du créateur de la Treizième Heure, qui n’est autre que le père de Farah, fondateur d’une sorte de secte des poètes disparus, où la poésie est la remède à la plupart des maux de notre monde.



Dans la seconde partie, elle laisse la parole, à Lenny son père, enfant mal aimé de ses parents, homme brisé par le chagrin d’amour de sa vie, et père aimant, empreint d’un besoin de dévouement et d’héroïsme qu’il mettra au service de la création de cette communauté pour âmes abimées.



Et puis, il y a Hind, qui clôture le récit . Hind, grand amour perdu de Lenny, et mère d’intention et absente de Farah, à la beauté sulfureuse, et… père biologique de Farah.

Je n’en dis pas plus et vous laisse partir à la rencontre de cette communauté, sorte d’arche de Noé pour désespérés en quête de sens à donner à la Vie.



Un Roman, inclassable, ultra contemporain, qui pourrait heurter de chastes oreilles, aussi déjanté que poétique, aux références littéraires multiples.

Un roman sur la quête de sens et d’identité, sur la différence et la tolérance, et tant d’autres choses encore. Un roman atypique, marquant et qui clôture mes lectures dans le cadre du Prix landerneau des lecteurs . Une agréable surprise, moi qui partait avec un à priori, mais qui n’aura cependant pas suffi à en faire mon élu de cette édition 2022 du Prix.

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La treizième heure

Ceux qui ont lu « Arcadie », le précédent roman d'Émmanuelle Bayamack-Tam, retrouveront une certaine Farah que, cette fois-ci l'autrice a glissée dans une tout autre aventure. Un point commun lie néanmoins les homonymes : un genre indéterminé.

C'est par la voix de Farah que s'ouvre ce récit choral qui se déroule au cœur d'une communauté créée par Lenny, son père adoré, sous le nom d'Église de la Treizième Heure, sorte d'association de Dépressifs Anonymes que le fondateur entend bien sortir de la neurasthénie à coups de poèmes, armes destinées à révéler la beauté et la joie.

Malgré un « prosélytisme acharné », la congrégation peine à recruter. Parce que tout le monde se fiche de la joie, et encore plus de la beauté, se désole Farah.

En pleine adolescence, cette amatrice de littérature romanesque un brin misanthrope s'interroge sur son identité de genre. Normal quand on a un corps à la pilosité abondante, un clitoris qui ressemble à un micropénis, une poitrine à peine bourgeonnante, un vagin en cul-de-sac et que tout le monde vous appelle « jeune homme ». Et, à seize ans, elle n'a toujours pas ses règles. À sa naissance, les médecins ont hésité sur la « malformation » dont elle était atteinte : hyperplasie congénitale des surrénales, insensibilité aux androgènes, hypoplasie vaginale. Bref, elle est ce qu'on appelle, pour faire simple, intersexuée. « Je suis rien, en fait » constate-t-elle.

Mais c'est surtout le mystère de ses origines qui la perturbe. Sa mère ayant disparu une semaine après sa naissance, elle n'a de cesse de la retrouver et assaille son père de questions. Les réponses seront évasives, voire mensongères, et Farah n'a que le prénom Hind pour entamer ses recherches. L'indice est bien mince mais la gamine ne se décourage pas. Lorsqu'elle est la trouve enfin, la surprise sera totale et elle tombera sous le charme de cette femme, sorte de miroir inversé d'elle-même.

Lenny, deuxième voix de « La Treizième heure », est un homme foncièrement bon, ouvert d'esprit, charismatique et destiné à être un martyr. Pour protéger sa « fille », il préfère mentir par omission sur le secret qui entoure la naissance de celle-ci et sur son amour inconditionnel pour sa « mère », dont le départ a généré une grande souffrance et une dépression que seule la vitalité de Farah lui a permis de surmonter.

La troisième voix du récit n'est autre qu'Hind, une sublime transsexuelle née dans un corps de garçon. C'est elle, avec son ambivalence, qui est la véritable héroïne du récit. Personnage libre en apparence, extravertie, égocentrique, superficielle, colérique, inconstante, volage, brûlant la chandelle par les deux bouts, elle dissimule, par son excentricité, son langage cash, une joie de vivre communicative, un je-m'en-foutisme porté en étendard, des fêlures venues d'une enfance en Algérie toujours bien présentes, ravivées dans le regard de ceux qui condamnent ses choix et sa désinvolture. Au mitan de sa vie, elle en fait un bilan bien sombre et veut rattraper le temps perdu.

Tout est trans, et surtout transgressif, dans cette histoire jubilatoire qui dynamite la famille traditionnelle et brouille les frontières entre le sexe assigné à la naissance et le genre dans lequel on se reconnaît qui peut différer du premier.

Variation sur l'amour comme champ de tous les possibles, éloge de l'altérité, « La Treizième heure », avec son écriture virevoltante, ses saillies drolatiques et sa folle imagination, s'empare de sujets sociétaux graves sur le ton de la farce. Et c'est cet humour libérateur qui fait du dernier livre d'Émmanuelle Bayamack-Tam un modèle de tolérance, de fantaisie et un plaidoyer pour la cause des queers plus efficace que bien des essais sur la question parce qu'il est incarné par des personnages qui émeuvent et bousculent nos certitudes. C'est le la magie et le privilège de la littérature.



EXTRAITS

L'inconvénient d'avoir un père extraordinaire, c'est qu'il est à la fois omniprésente, insurpassable, et tyrannique à son cœur défendant.

C'est ma nouvelle grande idée : personne n'aime personne – et je défie quiconque de me prouver le contraire.

Le doute est permis et le doute est mon royaume.

Que peut la philanthropie contre le ravage méthodique de la beauté et la persécution de l'innocence ?

On vit très bien avec un gros clito et un petit vagin, vous savez.

On ne peut pas préjuger de l'identité profonde de Farah, mais élevée comme une fille par une mère trans, ça m'étonnerait qu'elle devienne un petit macho homophobe.

Être une femme à bite, ça n'a rien de problématique quand personne ne s'en étonne ou ne s'en insurge ; quand personne ne vous l'envoie à la figure comme s'il s'agissait de la pire des insultes.


Lien : http://papivore.net/litterat..
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Une fille du feu

Charonne, obèse, promène sa vie le verbe haut alors qu’autour d’elle tout n’est que cauchemar. J’ai déjà croisé Charonne dans « Si tout n’a pas péri avec mon innocence » mais ici, c’est elle le personnage principal.

Une verve pantagruélique et une prose qui part dans tous les sens. Il faudrait presque relire deux fois le roman et s’arrêter sur chaque phrase. Une écriture particulière et un style bien différent de ce que je lis habituellement. Les thématiques sont sensiblement les mêmes que « Si tout n’a pas péri avec mon innocence ».

Comme dans ce roman, On retrouve les mêmes obsessions : les parents toxiques, la beauté et la laideur, l’enfer familial, l’excision, le viol, le sexe, le racisme, le rapport au corps, l’anorexie et la boulimie, le manque d’amour, la maternité … et j’en oublie très certainement.

Les propos sont dérangeants jusqu’au malaise et parfois je me suis noyée devant tant d’imagination et de digressions. C’est mon quatrième roman de l’autrice et c’est, sans contexte, le plus fou. C’est brut de décoffrage mais j’aime bien.

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La treizième heure

La treizième heure est un roman en trois parties avec trois narrateurs différents, une fille Farah, son père Lenny et sa mère Hind. C'est donc un roman triptyque.

Ce roman a un ancrage dans des réalités très contemporaines, en particulier par la conception de Farah, issue d'une GPA, avec une mère porteuse qui fût inséminée par le sperme de Hind qui sera sa mère d'intension mais son père biologique.

Ce roman interroge sur ces nouvelles familles qui se mettent en place en France et ailleurs dans le monde.

C'est un roman sur la transidentité notamment avec le personnage flamboyant et beau de Hind, malgré un comportement problématique.

C'est également un roman sur nos angoisses contemporaines telles que le réchauffement climatique, la pandémie, les guerres et conflits armés, les catastrophes climatiques qui inquiètent les membres de cette « Treizième heure » qui trouvent en Lenny un leader charismatique qui les rassure. On peut aller jusqu'à faire le parallèle avec le Christ et ses apôtres qui auraient pu être des personnes en rupture de ban ou des inadaptés sociaux, tels les membres de la Treizièmes heure.

C'est aussi une histoire d'amour, de passion, de rupture , entre Lenny et Hind, de retrouvailles entre Hind et sa fille Farah. Cette histoire d'amour et de passion est vue par Lenny puis par Hind. On voit comment Lenny se remettra de son chagrin d'amour par le biais de la poésie. Histoire d'amour qui charge ce roman d'une émotion et d'une sensibilité et qui interroge sur qui aime le plus dans un couple, qui se laisse porter par les sentiments de l'autre, qui est incapable d'aimer.

Donc, c'est Farah qui prend la parole en premier, elle a dix-sept ans et vit au sein de la congrégation de la treizième heure fondée par son père. Elle n'est jamais parvenue à connaître sa véritable histoire familiale et ne connait pas sa mère qui les a abandonnés après sa naissance. En pleine adolescence, elle découvre son intersexuation et pose d'innombrables questions à son père, mais elles restent sans réponse, quant aux réponses de ces grands parents, elles restent confuses.

La seconde partie donne la parole à Lenny , il élève seule Farah après que Hind les ait abandonnés. Lenny raconte sa rencontre avec Hind et sa passion pour elle, qui se révèle être une femme trans. Il a fondé la congrégation de la Treizième heure, une église liturgique basée sur la poésie et plus particulièrement sur un sonnet de Nerval « Artémis ». Lenny pense qu'en lisant et en scandant de la poésie on arrive à une sorte de cheminement spirituel qui aide à aller mieux.

Enfin Hind prend la parole pour raconter son histoire avec Lenny, qui diffère beaucoup de celle de ce dernier, elle raconte également son parcours de vie chaotique en tant que trans.

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La treizième heure

Le livre s’ouvre sur la voix de Farah. Elle se raconte, jeune fille de 16 ans, n’a jamais connu sa mère. Son père, Lenny, a monté une Église inclusive et queer qui recueille les âmes meurtries : l’église de La Treizième Heure. Il y est question de conférence « Proof of Heaven », de psaumes à base de Baudelaire et Naval et de deparasitage psychique. Le désarroi présent des disciples doit se muer en confiance en soi au fil du temps. Le mantra de l’Eglise contient les mots tolérance, acceptation de soi et de l’autre et à tendance à pourfendre les artifices. Ce père, Lenny, n’a jamais tissé de lien avec son propre père bien plus intéressé par l’aîné Kenny. Il est ainsi devenu le Père de son église.



Farah semble égarée dans ce monde où les romans lui permettent de s’extraire de la réalité, ou de mieux la comprendre ? Elle s’y noie aisément. Et puis un jour on lui dit que sa mère s’appelle Hind. C’est tout ce qu’elle sait d’elle, comme un phare dans la nuit, sa vie se mue en enquête digne de ses romans.



Hind, pareille a une chimère, donnera sa voix aussi sur le dernier tiers du livre pour raconter sa version, sa vie, pourquoi elle a fuit à la naissance de Farah. Comme pour conjurer le cercle familial qu’elle a subit elle même.



La Treizième Heure c’est une ode à la tolérance, à la liberté d’être ce que l’on souhaite, homme ou femme pourquoi vouloir s’insérer dans une case ? Surtout quand il est question d’intersexualité mais pas que. C’est une sorte de dichotomie ce livre : entre un cadre religieux à la congrégation plurielle et un langage soutenu parsemé de lâcher prise à base de « meuf ». Chaque page est truffée de références littéraires et poétiques. L’humour détient une place importante, se prendre au sérieux mais pas toujours… rire et chanter aussi!



Finalement il y est question de l’amour à tout va : s’aimer, être aimer, se sentir aimer. L’amour comme ciment d’une vie saine. L’apparence comme cocon pour soi et non les autres.

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La treizième heure

Aujourd’hui je vais évoquer La Treizième heure le nouveau roman déjanté d’Emmanuelle Bayamak-Tam. Elle est notamment l’auteur d’Arcadie et de La princesse de dans la même veine que ce nouvel opus et sous l’identité de Rebecca Lighieri elle a publié d’autres romans comme Il est des hommes qui se perdront toujours.

La Treizième heure est une histoire d’amour, de quête spirituelle et d’identité. Le roman est organisé en trois parties principales ayant chacune un narrateur différent. Cela commence par Farah, puis c’est le récit de Lenny et enfin la version de l’histoire proposée par Hind. Les liens de parentés sont a priori simples entre eux : Farah est la fille adolescente, Lenny est le père et Hind la mère absente. Farah n’a pas été élevée par Hind qui a fui le domicile peu après la naissance de la petite fille. Mais en réalité le jeu des identités et des orientations de genre rend la situation beaucoup plus complexe et drôle. Il faut se méfier des apparences, le sexe de naissance ne correspond pas nécessairement au genre assumé. Chaque protagoniste raconte la quinzaine d’années précédant les faits à sa façon, avec quelques règlements de compte à la clé. Le père est le fondateur d’une communauté religieuse qui pour sa liturgie utilise de la poésie qui est récitée par les fidèles. Suite à la naissance de sa fille et à la défection d’Hind, l’amour de sa vie, il est resté célibataire ; mais il a été épaulé par Sophie mère de famille amoureuse de lui, et a bénéficié des largesses financières d’une vieille dame qui l’a soutenu pour fonder son église. Sa fille précise : « c’est mon père qui a créé l’Église de la Treizième Heure, et si elle compte moins d’adeptes que celle du Septième Jour, c’est une injustice que le temps se chargera de réparer – car je tiens à dire que notre religion est à la fois beaucoup plus libre, beaucoup plus inventive et surtout beaucoup plus poétique que celle des adventistes. » Il ne faut pas trop raconter l’histoire de cette famille, juste dévoiler quelques indices. Farah est intersexuée et disgracieuse elle a côtoyé les membres de la communauté mais comme elle le dit : «je ne sais pas si c’est le fait d’avoir grandi chez les illuminés, mais je voue désormais une passion aux sciences exactes – comme une sorte de syndrome réactionnel aux discours mystiques et aux songeries idéalistes. » Au moment du récit elle est en pleine crise d’adolescence, en interrogation sur ses choix futurs et à l’affût de la vérité sur sa mère. Sa mère déclarée, Hind, est en réalité un homme qui va abandonner Lenny pour le magnifique Sélim. On imagine la difficulté de révéler à l’adolescente la vérité, Lenny ayant toujours opté pour le mensonge. En effet : « pour bien faire, selon elle, il faudrait que je dise à Farah que sa mère est un homme – ou que sa mère est son père, comme on voudra. Et puis tant qu’on y est et toujours pour bien faire, il faudrait que j’ajoute qu’elle-même est un garçon. » Le ton du roman est souvent grivois, il est question avec une certaine liberté de sexe et de plaisir, même si l’amour n’est pas toujours heureux et épanoui. Voici quelques extraits emblématiques : « papa, j’ai à la fois des couilles et un vagin ! Et un truc qui pend, trop petit pour être un pénis et trop gros pour être un clito ! Ils vous ont dit quoi les médecins. (...). J’ai encore le goût tourbé de la salive sur ma langue, ma cuisse est encore engluée de son sperme, mais je tremble déjà, dans l’attente d’un commentaire désobligeant, voire d’une sentence de bannissement à vie tombant de cette bouche magnifique. » Dans le roman le thème identitaire (personnages trans, intersexué) est largement brassé. Ce qui donne des phrases presque cliniques : « un garçon avec un phénotype féminin, certes, mais un garçon quand même. Nous avons affaire à un syndrome d’insensibilité aux androgènes ! Pour faire simple, faute de récepteurs ad hoc, la testostérone n’a pas pu viriliser les tissus cibles pendant la vie fœtale. Mais comme les testicules de votre enfant fabriquent quand même l’hormone antimüllérienne, l’utérus ne s’est pas développé non plus. Ni les ovaires. » Songeant à son histoire d’amour unique et passée Lenny constate : « elle me laisse avec l’enfant née de ses rêves – mais aussi de sa giclée de sperme ; elle me laisse avec l’enfant de l’amour, et avec la blessure inguérissable de son départ. »

La Treizième heure est l’église qui rassemble les personnages du roman. Ils sont tous attachants malgré leurs particularités et leur difficulté d’insertion sociale. Le texte est truffé de références littéraires et de citations de chansons (Serge Lama, Edith Piaf, Michel Sardou notamment). Emmanuelle Bayamak-Tam est en empathie avec les personnages et son message de tolérance est évident.

Voilà, je vous ai donc parlé de La Treizième heure d’Emmanuelle Bayamak-Tam paru aux éditions POL.


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Arcadie

A rebours de bien des lecteurs et lectrices, ce roman m'a d'abord amusée puis profondément ennuyée. Les thèmes abordés, secte et genre, sont des plus intéressants. L'écriture de l'autrice est fine et drôle. Mais, il y a de ces longueurs......! J'ai eu le sentiment de relire plusieurs fois la même chose: les questionnements de Farah, les discours d'Arcady, ....C'est un peu décousu. Bref! je n'ai pas du tout accroché!
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Arcadie

Liberty House est une "confrérie libertaire" située au sud de la France près de la frontière italienne. Une trentaine de membres tous marginaux vivent là à l'année.Liberty House est une sorte de paradis à la végétation luxuriante, un véritable havre de paix. Farah, 15 ans, nous raconte avce ses mots d'ado cette communauté hyppie fondée sur les principes de l'amour libre, du naturisme, du peace and lovisme. Arcadie est une sorte de gourou, que tous les membres vénèrent. C'est dans cet environnement proche de la secte que Farah découvre la vie... Thèmes abordés multiples, écriture crue... Roman un peu "malaisant"...
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Arcadie

Un très beau roman plein d’humour et de belles réflexions sur notre vie moderne. Belles réflexions dont l’auteur nous précise d’ailleurs la liste des personnes à qui elle a emprunté celles-ci, ce qui est tout à son honneur.

Ce roman se divise en deux parties ; la première, drôle, émouvante, philosophique… et la deuxième qui surprend par son côté très terre à terre. Fini les rêveries, l’humour, on passe dans le monde tel que nous le connaissons ; agité, brouillon, débordant d’énergie, dans le bon et mauvais sens du terme pour quelqu’un qui vient d’un milieu protégé de toutes les agressions extérieures. Une deuxième partie beaucoup plus « rationnelle et pragmatique » par rapport à la première. On a perdu l’innocence de la jeunesse, on est brutalement confronté aux réalités du monde adulte où tout se bouscule.

Mais la transition est finalement logique au vu du déroulement de l’histoire.

J’ai en ce qui me concerne vraiment aimé découvrir durant les trois-quarts du roman cette communauté, partagé entre l’envie de classer Arcadie dans la catégorie « secte » ou dans une catégorie plus tolérante du genre « utopie ».

En fait il s’agit bien d’une secte, ne serait-ce que parce qu’ils cherchent des nouveaux membres préférablement fortunés !

Car on trouve toujours en filigrane les questions que pose le beau projet de vouloir vivre en autarcie, avec en particulier la question de l’argent… de nos jours il faut de l’argent pour vivre et cette communauté n’échappe pas à cette règle.

Mais j’ai également envié cette liberté des corps et des esprits, ce bien être fraternel d’Arcadie.

J’ai beaucoup aimé le langage cru parfois mais qui passe très bien dans ce roman. Le sexe est présent dans une simplicité propre à cet esprit communautaire. Les mots y sont : on parle de « bites », de « partouze », de « sperme »… le sexe est évoqué ici comme l’acte de donner, évoqué comme un droit que tout le monde a de jouir de ce plaisir.

Une bien belle vue des choses de la vie qui a comme tout ses limites.

Et là encore, une petite phrase de Farah vient remettre les pendules à l’heure page 307 : « On m’a élevé dans l’idée que l’amour était la grande affaire de la vie, mais on ne m’a jamais parlé de la séduction ». Quelques mots qui illustrent la complexité de l’humain ; si l’on pense que nous serions heureux de pouvoir nous envoyer en l’air avec qui l’on veut en se moquant des conventions, il faut garder à l’esprit que le jeu de la séduction est aussi ce qui fait « le charme » de l’humain. Reste qu’Arcadie a réuni un ensemble d’éclopés que la vie a laissé sur le côté de la route et qui n’auraient peut-être pas eu leurs chances à ce jeu. A Arcadie, le gourou est là pour donner à tout le monde son lot de plaisir. C’est une belle idée, un bel engagement, une belle abnégation… dans un parterre d’Apollo on peut imaginer que ce n’est pas un sacrifice… mais au vu de la population peu fringuante d’Arcadie, on se prend à penser que c’est en fait un beau sacrifice.

Je vous conseille Arcadie, pour une balade dans un univers original qui pose beaucoup de bonnes questions et qui au passage nous confirme qu’il n’y a pas de vraies bonnes réponses à toutes ces questions… mais c’est peut-être là ce qui fait le charme de nous autres les humains !

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Arcadie

Quel livre étonnant qui aborde des sujets aussi différents que l’amour, la différence, l’ouverture d’esprit, l’acceptation de soi , la sexualité ou encore la vieillesse et j’en oublie !

Farah arrive dans un paradis pour Freaks surnommé Liberty House, qui est un paradis pour délaissés, malades, et autres bi-polaires, obèses, électro -sensibles ... Ce refuge n’est pas à proprement parler une secte (tout le monde est libre de partir, les enfants sont scolarisés à l’école du village) mais les portables y sont interdits, le végétarisme, l’amour libre et le naturisme portés aux nues.

Farah nous raconte, dans la langue des jeunes, ses années d’insouciance dans cet univers préservé de toute influence moderne. Sa lucidité et son esprit critique jaillissent à travers son humour et son ironie à nous conter les turpitudes des hôtes de cette communauté hors normes où la devise virgilienne « omnia vincit amor » (l’amour triomphe tout) est érigée en mantra.

Deux évènements vont venir bouleverser l’équilibre de Farah : la découverte d’une intersexuation liée au syndrome de Rokitanski et surtout l’irruption d’un jeune érythréen dans ce domaine où l’utopie règne.

La vie rêvée dans ce phalanstère est décrite de façon à la fois crue et poétique. L’auteure, par le biais de cette adolescente érudite, ni fille ni garçon, aborde avec sérieux, humour, ironie et sensibilité des thèmes graves (le genre, l’immigration et tous les thèmes cités précédemment) et le résultat est un livre touchant, drôle et un brin déjanté ... ça fait du bien !
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