Ce court « essai » ( en réalité l’auteure s’est attelée à une exposition Jean Giono à Marseille ) brosse un portrait assez intéressant de l’auteur de Manosque. L’accent est mis sur la complexité de Giono ( ne dit-on pas qu’il n’y a pas un Giono mais plusieurs Giono en un seul ? ), son lien étroit avec son père et sa Provence radicalement opposée à l’image que l’on s’en fait habituellement. Des anecdotes viennent ponctuer régulièrement cette « biographie » de l’écrivain, rendant la lecture agréable et plaisante. Ce n’est pas suffisamment fouillé, cela reste un peu fragmentaire mais pour une première approche sur Giono, ce livre est tout à fait indiqué .
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Quel magnifique hommage à Giono. La biographie de Jacques Meny est limpide et replace l'homme dans son œuvre et dans son temps, et son temps fut plus que troublé et difficile à vivre pour un intellectuel. Les ambiguïtés de Giono, ses erreurs et ses manquements ne sont pas éludés, pas excusés mais simplement replacés dans leur contexte. Les failles de l'homme sont mises en regard du talent du romancier et poète.
Les textes des auteurs qui jalonnent le livre sont passionnants, richement écrits et pensés.
Les documents, photos, articles, et correspondances sont particulièrement émouvants.
J'ai ouvert de livre ce matin à l'aube, je viens de l'achever trois heures plus tard, ma journée est faite, et elle est belle.
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Grosse déception que cette lecture...
Je pensais lire une biographie de Colette, et j'ai lu les impressions d'Emmanuelle Lambert sur Colette.
L'aspect biographique est très imprécis. Par exemple on lit p33 qu'elle a des ancêtres noirs, sans aucune explication (j'ai cherché ailleurs et appris que sa mère était issue d'une famille martiniquaise).
Quant à l'aspect egocentré de la biographie, Emmanuelle Lambert réussit l'exploit de nous parler de sa propre grossesse lorsqu'elle en vient à parler de la grossesse de Colette p100. le problème c'est que la grossesse d'Emmanuelle Lambert ne m'intéresse pas plus que l'acné de ta cousine. Et cette enfant de Colette on n'en saura pas beaucoup plus...
Le seul aspect intéressant de ce livre, c'est qu'il contient un grand nombre de photos de Colette, de la petite fille à la femme âgée.
Bref, il va falloir que je me trouve une biographie de Colette !
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Ce livre n'est ni un roman, ni un récit, ni un essai,c'est un "musée intime" sur Colette créé avec envies par Emmanuelle Lambert, femme et écrivaine, il n'y pas de hasard! Comme Colette s'exposait dans tous les sens du terme, à tout va, quelle idée originale ĺà, de la raconter à partir de photos,et de se dire aussi! "c'est son souvenir que je poursuis car çà produit çà, de la poésie;brusquement on se souvient de gens qu'on n'a pas connus".Oui,j'ai regardé,apprécié cette "Colette,cet être de chair et de papier ",LIBRE,grâce à ce livre goûteux.
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J'ai adoré cet ouvrage de la main d'Emmanuelle Lambert. Elle évoque la vie de Jean Giono sans en dresser la froide biographie. Sa vie et son oeuvre dois-je préciser, ou plutôt sa vie à partir de son oeuvre. Ses ouvrages les plus connus comme ceux restés presque confidentiels. Ces derniers surtout dans lesquels elle est allée dénicher les pans les plus intimes de la personnalité de l'écrivain. Ceux qui à défaut de briguer la célébrité dévoilent des dessous, des travers aussi bien que des qualités étouffées par la pudeur. Comme cet amour qu'il vouait à son père, sans jamais le dire ou l'écrire, ou celui dirigé vers son ami Louis dont la guerre a enseveli l'innocence dans la boue des tranchées. Autant de sentiments qu'il faut trouver entre les lignes, ou dans ce regard un brin malicieux de son auteur.
Emmanuelle Lambert fait naître une intimité avec son sujet. Elle s'adresse à lui dans cet ouvrage, lui témoigne son assentiment quand il se déclare pacifiste après la première guerre mondiale, écologiste avant l'heure quand il voit ses contemporains mépriser les campagnes, mais elle l'admoneste aussi quand il a une position beaucoup plus ambigüe durant la seconde guerre mondiale. Mais toujours elle admire l'auteur. Elle aime celui qui sait parler au coeur, trouver et arranger les mots qui font vibrer l'être intérieur. Elle l'intronise comme l'un des plus grands stylistes de la langue française.
Formidable ouvrage fait d'une écriture riche, érudite et sincère. Un ouvrage très personnel quand Emmanuelle Lambert entremêle des pans de sa propre vie dans sa démarche à la rencontre d'un Giono qu'elle est allée dénicher dans ses murs à Manosque. Regrettant que les palmiers qui font le décor de certaines photos de l'auteur soient dévorés par le parasite qui a gagné toute la Provence. C'est une partie de Giono qui se dissout dans le temps. Son ouvrage à elle a lui aussi ses tournures poétiques et allégoriques qui lui confèrent la chaleur de l'amitié. Si ce n'est plus. Ouvrage d'une passionnée à l'égard d'un écrivain pétri d'émotions. Avec cette pointe d'amertume à l'égard de l'espèce à laquelle il appartenait quand elle se fourvoyait dans la guerre ou dans la destruction de son milieu de vie. Très bel ouvrage, incitatif à se précipiter vers ceux de son sujet pour se frotter à l'âpreté des caractères de personnages qu'il a si bien dépeints.
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J'ai mis deux étoiles uniquement pour l'objet-livre qui est superbe, mais certainement pas pour le fond ! Emmanuelle Lambert propose une biographie (auto-fictive ?) dans laquelle elle se permet de poser ses propres réflexions sur Colette, mais surtout de juger cette femme qu'elle ne connaissait pas, ainsi que ses proches, à l'aune de sa propre morale et de ses propres convictions ! Il y a même des passages dans lesquels on ne sait pas qui écrit - s'agit-il de citations de Colette, de réflexions d'Emmanuelle Lambert ? Je ne supporte pas ce manque de remise en contexte historique et d'objectivité, pour moi cela s'apparente à du mensonge.
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Si on ne devait lire qu’un seul ouvrage sur Colette en cette 150e année de sa naissance, ce serait celui-là !
Ce livre est beau, magnifique, indispensable, abondamment illustré de photographies connues ou moins connues de Colette, écrit remarquablement par Emmanuelle Lambert.
L’autrice nous livre une biographie « vivante et participative» de Colette dans le sens où, en nous révélant une Colette plus intime, elle installe son personnage tout en nous nourrissant de ses propres réflexions, et c’est très agréable. Elle nous prend à témoins, nous raconte sa Colette, celle qu’elle a découverte à 20 ans et qui depuis remplie sa vie de femme. Elle nous la détaille d’après ses portraits, ses amours plurielles, son tempérament, son féminisme, sa maternité secondaire, son indépendance morale, sa liberté, et ses écrits évidemment.
Alors bien sûr elle nous parle de Colette, nègre de son 1er mari Henry Gauthier Villars dit Willy grâce à qui elle rencontrera tout le gotha littéraire de Paris, romancière sous pseudonyme puis sous le nom de plume qu’elle se choisit, artiste de music-hall, comédienne, théâtreuse, danseuse, mime, journaliste, chroniqueuse ; Colette fille de Sido et d’un père qui se voulait écrivain mais n’a jamais réussi à écrire ; Colette fille de la nature, provinciale née dans l’Yonne qui terminera ses jours à Paris dans son appartement face au jardin du Palais-Royal ; Colette mariée trois fois à des hommes bien différents, n’ayant engendrée qu’une fille de son 2e mari Henri de Jouvenel ; Colette qui aura droit à des obsèques nationales. Elle nous raconte tout cela avec une écriture fluide, addictive, qui invite à la continuité de la lecture, faisant de son « Sidonie Gabrielle Colette » un pageturner.
Même si on connaît Colette, sa vie, on est pris par le texte, les photographies d’elle si explicites et expliquées par l’autrice, on a l’impression de la redécouvrir, et c’est tant mieux.
Seul petit bémol, lorsque l’on ouvre ce livre, on aimerait entrer directement dans le vif du sujet, dès la première phrase, on est là pour entendre parler de Colette ; or on se heurte à un premier long paragraphe qui nous parle de Marguerite Duras ! Choix de l’autrice, mais légère frustration du lecteur.
Il n’empêche que je suis devenue fan d’Emmanuelle Lambert, de sa façon d’écrire, de raconter. J’ai envie de me plonger dans ses autres romans et récits.
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Giono, Furioso est un essai consacré au grand écrivain Jean Giono.
Rien de bien spécial, jusque là le titre était assez clair.
Mais pourquoi Furioso ? Et bien à vrai dire je me pose encore la question après avoir refermé la dernière page du livre.
Effectivement, l'auteur fait quelques liens avec l'Arioste et son Roland Furieux (Orlando Furioso en VO), et sur la fureur de vivre de Giono, mais sans plus.
Parlons-en, de l'auteure (trice ?). Commissaire de l'exposition Giono au MUCEM, elle s'est plongée dans les romans, l’œuvre et la vie du grand écrivain français pour réaliser l'itinéraire des visiteurs du musée marseillais. J'en ai été, d'ailleurs. Elle a alors découvert ce qu'un reste de modestie m'empêche d'appeler l'eau tiède, mais ce reste est minuscule: Que Giono n'est pas le poète des cigales, le conteur de la Provence éternelle, du soleil et du Mistral. Mais bien plus que cela, avec sa part d'ombre, ses lâchetés, ses bassesses, ses petitesses, ses trahisons.
Bon, j'ai été un peu méchant en parlant d'eau tiède, mais tout lecteur attentif de Giono a bien vu que son œuvre était parcourue de noirceur, de pessimisme, de désir puissant, de mort et de violence aussi. Et de là à comprendre que sa vie ne fût pas une longue Durance tranquille... il n'y a qu'un pas. Durance, qui jusqu'il y a peu était encore au nombre des fléaux de la Provence (avec le Mistral et le Parlement).
Qui a parcouru ses journaux sait ce qu'à vécu l'écrivain, quelles furent ses positions lors de la deuxième Guerre Mondiale. Et ses ennuis, ses prises de distance avec les communistes, ses publications dans les journaux collaborationnistes, mais aussi sa protection accordée aux résistants, à des familles juives.
Ses tromperies à sa femme, aussi. On le sait, il n'était pas un ange.
Le talent d'Emmanuelle Lambert n'est donc pas de nous offrir des scoops à toutes les pages, mais plutôt de rebrasser tout ça, de le synthétiser dans un beau portrait, tendre mais qui ne laisse que peu de zones d'ombres, pour le meilleur et pour le pire.
Le style est délié, agréable, on passe du présent au passé, de la famille de l'auteur à sa vie puis à son oeuvre, de la préparation de l'exposition au Mucem à des souvenirs plus personnels de l'autrice.
A lire peut être pour découvrir Giono, ou pour passer encore un petit moment à ses côtés quand on a (presque) tout lu de lui.
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Un beau livre qui rend hommage à celle que fut Colette, à savoir une écrivain, une journaliste, une artiste de music-hall, une jeune fille, une épouse, une amante, une mère, une femme libre et hors norme.
E.Lambert nous fait une relecture très littéraire de la vie et l'oeuvre de Colette en 9 chapitres témoignages de sa vie intense, en s'appuyant sur des photos prises par de célèbres photographes de l'époque preuve de sa célébrité.
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Enfin Giono dépoussiéré de cette image de bon grand-père qui écrit les cigales et les lavandes. Voilà extirpé l'écrivain du soleil qui brûle, de l'humus et du sang. Celui que la violence fascine et terrorise, qui plonge entre les racines ses mains aux ongles noirs. Magnifique et indispensable pour qui lisent Giono.
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"Ce livre n'est pas un livre de deuil. Le deuil c'est après. Il travaille votre être, votre corps, vos rêves et peut vous arracher à la vie présente."
Un livre très fort, un livre de vie qui évoque pourtant les derniers jours du père de l'auteure emporté par un cancer.
Un magnifique hommage d'une fille à son père, sans "pathos" mais avec une infinie douceur et beaucoup d'amour. Un livre lumineux!
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"Le garçon de mon père" relate les derniers jours du père de l'auteur. Elle va, avec sa soeur lui faire des visites à l'hôpital durant ces 5 derniers jours jusqu'au moment de l'adieu.
Ce n'est pourtant pas triste. La façon dont Emmanuelle Lambert traite cette fin de vie est, certes poignante, mais c'est aussi apaisant.
Il y a une sensation de sérénité qui se dégage de ces lignes.
Ces 5 jours sont jalonnés de souvenirs mettant en avant la personnalité aimante et aimable de ce père. C'est plein de douceur, de poésie et d'amour.
C'est un bel hommage que Emmanuelle Lambert fait à son père.
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Plus qu’un roman, ce livre est un récit autobiographique dans lequel une fille aimante rend hommage à son père, héros imparfait de son enfance.
Le récit débute à l’hôpital. La narratrice, sa sœur et la seconde épouse du père sont au chevet de cet homme atteint d’un cancer et condamné à brève échéance. La fille raconte ces journées éprouvantes dans la chambre d’hôpital, ce terrible décompte avant la mort annoncée. Au fil des jours et des heures, les souvenirs émergent qui font revivre ce père mourant mais aussi toute une époque révolue.
Les passages où la narratrice accompagne puis veille son père mourant dans sa chambre d’hôpital sont émouvants et ne peuvent laisser indifférents. Le lecteur s’imagine immanquablement endurer la même épreuve ou songe à sa propre finitude. Rien de sinistre cependant car l’agonie du père est brève, le personnel hospitalier se montre humain et compétent et, surtout, le malade devenu presque inconscient meurt en douceur, entouré de l’amour de « ses 3 femmes ».
Les passages relatifs aux souvenirs intimes et familiaux, qui alternent avec ceux qui se déroulent à l’hôpital, m’ont paru, en revanche assez décousus, d’inégal intérêt. La figure du père est noyée au milieu de celles de tous les membres des 2 branches familiales paternelle et maternelle qu’on a peine à bien identifier et distinguer les uns des autres. Beaucoup d’anecdotes relatives au passé sont banales n’apportant rien au récit tandis que la relation entre le père et la mère, avant et après leur divorce, est évoquée très succinctement alors qu’elle avait de l’importance pour cerner le personnage du père qui reste au final assez insaisissable. Personnellement, je n’ai pas réussi à percer l’intimité de cette famille ni à cerner leurs relations.
Le ton de ce livre est sensible et sincère et pourtant il n’est pas parvenu à m’émouvoir. Je pense que le récit manque d’évènements marquants, que les personnages ne sont pas suffisamment mis en valeur et caractérisés. Le style, comme souvent, est trop fouillé et parfois abstrait. A vouloir trop bien écrire, certains auteurs se complaisent dans une forme d’artifice qui ne permet pas à l’émotion d’émerger. Emmanuelle Lambert a aussi choisi de dépasser la stricte histoire familiale pour évoquer en parallèle l’évolution de notre pays sur le plan sociologique et économique. Il est aussi beaucoup question du statut des femmes au travers des figures féminines de cette famille aux origines diverses. Ces diversions ne m’ont pas convaincue et le discours féministe simpliste consistant notamment à faire de l’homme coureur de jupon une généralité pour ce qui concerne la génération du père m’a déplu aussi.
En conclusion, ce livre n’est pas désagréable à lire et comporte de beaux passages sur la perte d’un parent aimé et sur le deuil mais le style manque parfois de clarté et les personnages me sont restés assez étrangers aussi n’ai-je pas ressenti l’émotion que l’on pourrait attendre en lisant ce genre de récit.
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Dans ce roman, on navigue entre la douleur du présent et la nostalgie du passé. L’auteure nous embarque avec elle dans ce que je pense être une biographie. Ainsi, on est proche d’elle, on vit ses ressentis, ses émotions, ses élans de vie,
le poids de l’agonie de son père malade.
On est dans l’intimité d’une histoire familiale, les derniers moment d’une vie, et tous les souvenirs qui en résultent.
Ici, l’acceptation de la mort est douloureuse certes, mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas un ouvrage larmoyant.
La plume est originale, cela a joué sur la fluidité de ma lecture, je devais parfois relire à plusieurs reprises.
J’ai néanmoins apprécié cette histoire poignante, qui m’a parfois émue, et qui m’a parfois fait sourire. J’ai passé un bon moment, toutefois, ce n’est pas un coup de cœur.
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L'autrice nous raconte les cinq derniers jours de vie de son père. C'est un récit autobiographique. La plume est riche et très agréable à lire, convoquant de beaux souvenirs et dépeignant une atmosphère agréable des années 80.
Elle raconte des bribes de la vie de son père avec une grande douceur et beaucoup de pudeur. Trop pour moi, peut-être. Je me suis sentie tenue à distance de ce père et de leur relation. La tendresse est là mais trop lointaine pour m'attacher aux personnages et être réellement émue. Après, j'ai conscience du caractère personnel et cathartique d'un tel texte donc l'autrice y a livré ce qu'elle a pu mais c'est ce qui m'a manqué pour embarquer dans ce voyage.
Il y a de chouettes passages sur l'amour des livres qu'ils partageaient qui m'ont beaucoup plu et parlé. Les références de l'autrice enfant sont les mêmes que les miennes : la Comtesse de Ségur, Roald Dahl, les quatre filles du Dr March...
En bref, un roman qui m'a indéniablement sortie de ma zone de confort mais pour lequel je n'ai pas eu les émotions que j'aurais aimées !
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