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Critiques de Emmanuelle Lambert (81)
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Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau..

J'ai reçu un beau cadeau à noël de la part de mon bien-aimé : le coffret de DVD des 9 films d'Alain Robbe-Grillet avec une biographie illustrée, livret actualisé réalisé en 2002 pour l'exposition « Alain Robbe-Grillet, le voyageur du Nouveau Roman » à Caen. Depuis, le maître du nouveau roman est mort.

Ce livret actualisé est passionnant car il retrace la richesse et la variété de son parcours : j'ai découvert, entre autres, l'amitié qui le liait à Roland Barthes et sa participation à la création du prix Médicis en 1958. J'aime beaucoup ce genre de livre illustré qui se dévore comme une BD.

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Apparitions de Jean Genet

Reçu dans le cadre de la masse critique, je me suis plongée dans ce livre pour partir à la découverte de Jean Genet. C'est un auteur que je n'ai jamais lu, mais qui m'intéresse. Plonger dans la découverte d'un auteur avec les yeux et les sentiments d'une lectrice est une expérience enrichissante. Ce livre nous en apprend sur l'auteur, et je le conseille à qui veut bien plonger dans l'univers de Genet !

L'auteure de ce livre nous emmène dans les recherches, dans son amour et sa révélation pour Genet, et c'est passionnant. C'est une nouvelle façon pour moi de découvrir un auteur et j'ai beaucoup aimé l'expérience.
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Apparitions de Jean Genet

La première fois que j’ai entendu parler de Jean Genet, c’était pour une exposition à l’abbaye de Fontevraud qui a été une prison au milieu du XXème siècle. Genet évoque ce lieu dans « Le miracle de la rose » mais aussi dans « Notre-Dame-des-Fleurs ».

Je me rappelle avoir eu envie de lire un de ses livres suite à cette exposition mais je n’ai jamais pris le temps de le faire. La masse critique Babelio m’a permis de manière détourné ici de m’intéresser de plus près à cet auteur qui en son temps à déchaîner les passions par ce qu’il était, ce qu’il pensait et écrivait.



Dans ce livre, on fait la connaissance de l’auteur à travers une autre auteure en charge de faire une exposition sur celui qui a bercé ses études.

On la suit dans sa découverte et re découverte de l’auteur à travers les archives sur cet homme qui a été abandonné par sa mère et qui a fait de la prison pour de multiples raisons.

Elle retranscrit les émotions que lui procure la lecture de ces archives pour la plupart inédites qui lui montrent des facettes inconnues de son auteur de jeunesse.



Il ne faut pas s’attendre à une biographie complète de l’auteur. Ici on survole juste quelques moments marquants de sa vie à travers les archives mais aussi à travers ceux qui l’ont connus. Ceux là on a l’impression qu’ils sont presque chargés d’une mission qui serait de montrer qui il était vraiment.

Emmanuelle Lambert mets aussi d’une certaine manière en parallèle l’histoire de Genet dans le contexte d’aujourd’hui et la vision qu’en avaient ceux de son époque. Elle nous donne une lecture assez globale de qui il était.



Ce court livre a été passionnant du début à la fin. Il s’est révélé être une très bonne approche de l’œuvre de cet auteur mais aussi de sa personne. L’écriture exigeante demande toute notre attention mais ne nous perds pas un seul instant. C’était une très belle découverte que je recommande à tous ceux qui aiment déjà l’œuvre de Genet mais aussi à ceux qui souhaitent la découvrir d’une manière accessible.


Lien : https://leslecturesdamandine..
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Apparitions de Jean Genet

Je souhaite vivement remercier les éditions "Les impressions nouvelles" pour cet envoi depuis la Belgique et Babelio pour l'organisation de l'opération Masse critique.

C'est la deuxième fois que j'ai l'honneur de recevoir un ouvrage et je suis une nouvelle fois très heureuse de cette lecture et de cette découverte.



Emmanuelle Lambert part sur les traces de Jean Genet. Après un choc esthétique reçu à l'âge de 20 ans (la boule) elle poursuit son exploration de l'oeuvre et la vie de cet écrivain qui fait polémique autant qu'il demeure attachant.

Elle se voit confier le co-commissariat d'une exposition "Jean Genet, l'échappée belle" au Mucem réalisée en 2016. "Apparitions de Jean Genet" revient sur le pas à pas de l'auteur menant à une rencontre intime avec l'écrivain, ses archives. Elle collecte et égraine une foultitudes d'impressions au fil des rencontres, des réflexions, des lectures. .

A bien des égards ce court essai intimiste m'a évoqué la plume de Marie Darrieusecq et le récit "Être ici est une splendeur" autour de l'oeuvre de Paula Modersohn-Becker et du commissariat d'exposition au MAMVP.



Une lecture délicate et intelligente qui m'a amené à explorer les archives de l'INA, l'agence de photographie de Magnum photos et du Getty Images et bien entendu le Mucem pour le synopsis de l'exposition pour prolonger le récit et l'illustrer.



Maintenant il ne me reste plus qu'à plonger dans la lecture des oeuvres de Jean Genet!
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Giono

Parfait complément à une visite de l’exposition (ce que j'ai fait) mais aussi bien incitation à l’effectuer (ce que j'incite à faire ) elle peut également s’y substituer en cas de nécessité , ce fort volume est instructif et attractif à la fois. Biographie complète accompagnée d’une iconographie soignée ( qui reprend des éléments de l’exposition mais aussi des textes d’écrivains divers qui commentent ou entrent en résonance avec l’œuvre de Giono . J’aime beaucoup la contribution de Jean-Marie Le Clézio « Giono le révolté » et celle de Philippe Claudel « Un « Roi » en Hiver »
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Giono

Quel magnifique hommage à Giono. La biographie de Jacques Meny est limpide et replace l'homme dans son œuvre et dans son temps, et son temps fut plus que troublé et difficile à vivre pour un intellectuel. Les ambiguïtés de Giono, ses erreurs et ses manquements ne sont pas éludés, pas excusés mais simplement replacés dans leur contexte. Les failles de l'homme sont mises en regard du talent du romancier et poète.

Les textes des auteurs qui jalonnent le livre sont passionnants, richement écrits et pensés.

Les documents, photos, articles, et correspondances sont particulièrement émouvants.

J'ai ouvert de livre ce matin à l'aube, je viens de l'achever trois heures plus tard, ma journée est faite, et elle est belle.
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Giono

Un catalogue qui est plus qu'un catalogue d'exposition.

En plus des nombreux documents présentés au public au Mucem, on retrouve de beaux textes sur Giono qui éclairent des bouts d'oeuvres, des romans, des aspects de l'écrivain manosquin.

Très chouette pour continuer la visite et découvrir encore des choses sur cet auteur magnifique, profond et passionnant.
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Giono, furioso

Emmanuelle Lambert, commissaire de l’exposition en honneur à Jean Giono et son œuvre, et qui ouvrira ses portes le 30 octobre prochain au MUCEM de Marseille, se décide à écrire un essai sur cet auteur emblématique. Je peux d’emblée vous dire que j’en ressors conquise.



Jean Giono est incontestablement l’une des grandes figures de la littérature du vingtième siècle. Qui ne connaît pas ce grand auteur, duquel on a lu tant de livres, parfois avec un ennui poli lorsque nous étions jeunes, tout comme l’auteure, mais en apprivoisant peu à peu ce style si particulier ? C’est d’ailleurs grâce à l’enthousiasme immodéré de l’un de ses professeurs, monsieur S., que l’auteure admet ne pas avoir renoncé à découvrir Giono plus tard.



C’est un bel hommage que va ici livrer Emmanuelle Lambert à cet auteur. Elle ne va pas se contenter de consacrer son essai à l’œuvre de l’écrivain, mais elle mettra également en avant la source de ses écrits. Lorsque l’on évoque Giono, on pense immanquablement à la lumière, à la Provence, mais Emmanuelle va mettre en exergue cette part d’ombre qui ressort des romans, cette obscurité qui, sans elle, ne permettrait pas à toute la luminosité de l’œuvre de Giono de ressortir. Il y a une véritable dualité que l’auteure nous explique avec finesse et clarté.



Rédiger un essai sur un écrivain nécessite une parfaite connaissance de ses œuvres. Et il faut dire que l’auteure a excellé dans ce domaine, maîtrisant les écrits de Giono à la perfection. Elle connaît son sujet et c’est essentiel pour une parfaite immersion du lecteur.



En marchant dans les pas de Giono, Emmanuelle Lambert va nous rapprocher de lui, et laisser de côté la part uniquement écrivaine de l’auteur. Elle va nous présenter diverses facettes, qu’elles soient humaines ou sociales, de cet auteur au quotidien si riche. J’ai tour à tour découvert une personnalité sensible, complexe, lumineuse, mais également avec ses parts d’ombre. Pour Emmanuelle, Jean Giono est le « furieux » et cette fureur de vivre se reflètera tout au fil des pages.



La plume est sublime. Tantôt délicate, tantôt furieuse, elle s’harmonise à la perfection avec le sujet du livre. L’auteure parsèmera son essai de quelques réflexions personnelles que j’ai trouvées fort intéressantes, et nous livre une analyse des œuvres de Giono, avec beaucoup de respect, d’admiration et de justesse.



Cet essai constitue un magnifique hommage à la mémoire de Jean Giono, l’une des grandes figures littéraires du vingtième siècle. Sous une plume sensible et furieuse à la fois, et grâce à une connaissance exhaustive de l’œuvre de cet écrivain, Emmanuelle Lambert nous livre ici un document de poids, qui mettra en exergue bien d’autres facettes de Giono que celle du simple écrivain. Une réussite.
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Giono, furioso

Comment aborder l’œuvre d'un écrivain et se défaire des poncifs qui lui sont attachés ? Giono, par exemple, ne serait-il que ce boniface replet, adepte d'un scoutisme laïc, pacifiste forcené et collabo adventice qui, "avé l'assent", fait pigner Orane Demazis et braire Fernandel ?



Emmanuelle Lambert, dans son formidable essai, filtre Giono, cette "eau de source du roman" (dixit Malraux), pour étancher notre soif de découverte. Sans aménité, ni indulgence, elle brosse du grand homme un portrait purifié de ses scories. L'on y entrevoit un immense romancier minéral, un poète de l'humaine tératologie, un amoureux charnel des terres arides et cela donne une envie furieuse de le dévorer.



Mêlant ses propres souvenirs à ceux de l'écrivain, traquant la vérité dans les détails d'une photographie ou d'une correspondance, humant l'atmosphère du Paraïs, la maison du grand homme, Emmanuelle Lambert esquisse un Giono, tour à tour fils, père et amant avec nuance et passion.



Un fructueux sésame... A moi, Regain, Jean le Bleu et autre Hussard sur le toit !
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Giono, furioso

Imaginez votre rencontre avec un inconnu qui vous parle de son amour pour une femme que vous avez aimé aussi (ça marche aussi au masculin) . Jalousie , complicité , sourde inquiétude ? C’est pourquoi j’ai abordé cet ouvrage à pas de loup car mon long compagnonnage amoureux de l’œuvre de Giono me rendait étrangement méfiant. Cette inconnue allait-elle me dévoiler à mon grand dam quelque aspect inconnu de moi ? Déflorerait-elle ma passion à coup de sournoises révélations ? Eh non ! Ce livre est l’expression d’une compréhension de l’auteur et de l’œuvre pleine d’empathie, sans flagornerie , ni pédantisme . L’essayiste pousse le mimétisme jusqu’à , comme Giono à propos de Virgile, de Melville , de Machiavel , mêler sa propre biographie à celle du sujet . Beau travail.
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Giono, furioso

Cinquante ans après sa mort, Jean Giono a tout du grand auteur patrimonial. De sa fable écologiste L’homme qui plantait des arbres au Hussard sur le toit, récit d’une terrible épidémie, son oeuvre ne cesse de resurgir dans notre actualité. Mais que sait-on de l’homme qui, marqué dans sa chair par son expérience des tranchées, resta toute sa vie soigneusement à l’écart du monde et défendit le pacifisme avec une telle vigueur qu’il finit par s’attirer, à l’heure de la Libération, les foudres de la Résistance ?



Travaillant les archives et les correspondances comme un matériau romanesque, Emmanuelle Lambert signe une biographie intime, à hauteur d’homme. Sans jamais faire d’impasse sur les paradoxes de ce grand humaniste dévoré par un pessimisme et une noirceur intenses, elle signe ainsi un portrait incroyablement animé et émouvant : celui d’un homme sans cesse poussé par une fureur de vivre et d’écrire, qui chercha tout au long de sa vie à transcender sa part d’ombre dans ses livres.
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Giono, furioso

Un indispensable « petit livre » (pas évident de se limiter à 200 pages sur le sujet) qui désincarcère définitivement Giono de sa gangue régionaliste (il est le plus souvent engoncé dans les rayons régionaux de nos bibliothèques avec Pagnol et Proal, Magnan et Mauron…) pour éprouver sa stature à ses/nos préoccupations contemporaines. Alors Giono s’impose non seulement furioso mais d’une fraîcheur universelle ! Emmanuelle Lambert accompli humblement un travail de virtuose qui rend Giono vibrant d’actualité bien au-delà du cinquantenaire de sa mort : une belle occasion d’explorer toute l’étendue de ses textes, au-delà des plus connus, sans oublier les journaux et les correspondances. Si l’exposition dont elle est commissaire au Mucem peut donner le sentiment de dresser d’entrée de jeu un pare-feu contre toute attaque sur les « ambiguïtés » de Giono pendant la guerre, elle livre aussi l’extrême complexité d’un être à la fois vulnérable (comme nous) et littéralement hors du commun. « Alors, nous savions qu’il y avait des choses plus grandes que nous-mêmes, et qu’on entend dans le vent. »
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Giono, furioso

Jean Giono, elle l’aime. Furieusement. Dans cet essai, elle lui rend hommage. Un hommage furieusement poétique. Elle nous fait découvrir l’homme derrière la plume, l’homme caractériel, l’homme blessé, l’homme volage, l’homme créateur, l’homme furieusement humain. Un essai, furieusement majestueux, gionosement vôtre.
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Giono, furioso

J'ai adoré cet ouvrage de la main d'Emmanuelle Lambert. Elle évoque la vie de Jean Giono sans en dresser la froide biographie. Sa vie et son oeuvre dois-je préciser, ou plutôt sa vie à partir de son oeuvre. Ses ouvrages les plus connus comme ceux restés presque confidentiels. Ces derniers surtout dans lesquels elle est allée dénicher les pans les plus intimes de la personnalité de l'écrivain. Ceux qui à défaut de briguer la célébrité dévoilent des dessous, des travers aussi bien que des qualités étouffées par la pudeur. Comme cet amour qu'il vouait à son père, sans jamais le dire ou l'écrire, ou celui dirigé vers son ami Louis dont la guerre a enseveli l'innocence dans la boue des tranchées. Autant de sentiments qu'il faut trouver entre les lignes, ou dans ce regard un brin malicieux de son auteur.



Emmanuelle Lambert fait naître une intimité avec son sujet. Elle s'adresse à lui dans cet ouvrage, lui témoigne son assentiment quand il se déclare pacifiste après la première guerre mondiale, écologiste avant l'heure quand il voit ses contemporains mépriser les campagnes, mais elle l'admoneste aussi quand il a une position beaucoup plus ambigüe durant la seconde guerre mondiale. Mais toujours elle admire l'auteur. Elle aime celui qui sait parler au coeur, trouver et arranger les mots qui font vibrer l'être intérieur. Elle l'intronise comme l'un des plus grands stylistes de la langue française.



Formidable ouvrage fait d'une écriture riche, érudite et sincère. Un ouvrage très personnel quand Emmanuelle Lambert entremêle des pans de sa propre vie dans sa démarche à la rencontre d'un Giono qu'elle est allée dénicher dans ses murs à Manosque. Regrettant que les palmiers qui font le décor de certaines photos de l'auteur soient dévorés par le parasite qui a gagné toute la Provence. C'est une partie de Giono qui se dissout dans le temps. Son ouvrage à elle a lui aussi ses tournures poétiques et allégoriques qui lui confèrent la chaleur de l'amitié. Si ce n'est plus. Ouvrage d'une passionnée à l'égard d'un écrivain pétri d'émotions. Avec cette pointe d'amertume à l'égard de l'espèce à laquelle il appartenait quand elle se fourvoyait dans la guerre ou dans la destruction de son milieu de vie. Très bel ouvrage, incitatif à se précipiter vers ceux de son sujet pour se frotter à l'âpreté des caractères de personnages qu'il a si bien dépeints.

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Giono, furioso

Quand Emmanuelle Lambert écrit : « Giono s'est tant laissé aller à son goût de l'auto-invention qu'on le perd légèrement en route : lovés dans la chaleur de sa parole, pris dans le plaisir de se laisser mener au bout du compte, on oublie les livres, on inverse l'ordre des priorités. », elle ne croit pas si bien dire, elle aurait pu écrire tellement sa phrase le suggère : pris dans le plaisir de se laisser mener au bout du conte.

Dans son Giono furioso, elle rappelle à chacun a son Giono, un Giono multiple que l'on découvre différent à mesure qu'on le lit mais aussi à mesure que l'on vieillit que l'on gagne en sagesse ou en extravagance.

Elle regarde l'homme Giono, ce moqueur à la pipe dont le regard vous dévisage avec un rien de goguenardise comme s'il vous défiait de le débusquer. La photo du N° 100 de la revue l'Arc consacrée à Giono est révélatrice de ce regard facétieux et mérite le détour https://www.babelio.com/livres/LArc-N-100-Jean-Giono/716513.

En nous faisant partager son amour pour Giono, Emmanuelle Lambert interroge le lecteur sur sa propre passion ou sa détestation de Giono.

Loin de l'homme de Manosque ou du provincial, elle présente son Giono, un Giono écrivain reconnu par la littérature, ses auteurs les plus prestigieux - Malraux qui le considère comme « cette eau de source du roman » - Paulhan, Gide et ses éditeurs phares Grasset et Gallimard.

La leçon du livre est qu'il faut garder son propre Giono, celui dont Emmanuelle Lambert a lu le chant du monde dans un collège de la banlieue parisienne – au pied d'une ligne de RER - dont elle dit « Nous n'y avons strictement rien compris. », elle avait douze ans, et dont elle écrit maintenant qu'il est un « apôtre de l'écologie avant la lettre. » osant écrire à l'époque nous n'avons « pas plus de droit que la bête. »…Une phrase qui sonne dans l'époque actuelle.

Elle nous parle aussi du Giono dont la mère lorsqu'elle évoque ses livres « les prend pour de la rigolade », du Giono dont le père avait prophétisé « tu te tromperas comme moi. », du Giono pacifiste et soupçonné de collaboration avec l'occupant.

Alors qu'elle est dans la maison de Giono en compagnie de l'association des amis de l'auteur, Emmanuelle remarque une étiquette apposée par une de ses deux filles sur un tiroir « papa en vrac ».

Je partage cette idée d'un Giono « En vrac », qui se livre à nous sans artifices.

Plus jamais ça nous dit Emmanuel Lambert « (…) on dit Giono et l'affaire est dans le sac. « Ah oui, Giono » (air pénétré). »

Un des meilleurs livres sur Giono qui n'ait jamais été publié. Qu'on se le dise !


Lien : https://camalonga.wordpress...
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Giono, furioso

Enfin Giono dépoussiéré de cette image de bon grand-père qui écrit les cigales et les lavandes. Voilà extirpé l'écrivain du soleil qui brûle, de l'humus et du sang. Celui que la violence fascine et terrorise, qui plonge entre les racines ses mains aux ongles noirs. Magnifique et indispensable pour qui lisent Giono.
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Giono, furioso

Cette biographie sur Jean Giono est très intéressante. Très bien écrite. L’écriture est fluide. J’ai beaucoup apprécié ce mélange entre la biographie de Jean Giono et la vie de l’auteur même si parfois je m’y perdais un peu. Elle mérite vraiment son prix femina de l’essai 2019.
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Giono, furioso

Pendant que je découvrais ce petit ouvrage, Emmanuelle Lambert a été récompensée pour son écriture par le Prix Fémina Essai. En parallèle se déroule l’exposition rétrospective sur l’œuvre de Jean Giono au MUCEM. Tout le monde connaît Giono, un grand auteur prolifique, imposé par les programmes scolaires, mais on oublie parfois que son œuvre très vaste est aussi riche que multiple.



Pour moi, ça a été une redécouverte d’un auteur traversé par des problématiques sombres, une noirceur incomparable de ces auteurs qui ont observé les ravages de la guerre. Un homme pourtant en quête de lumière, sous la plume d’Emmanuelle Lambert, on découvre aussi un furieux et en colère contre les évènements complexes de la vie, il a un rapport au mal qui animent les choses, tout en rendant aussi hommage à la vie.



La redécouverte de cet auteur dual dans son pays à lui : Manosque, dont la mémoire est protégée par l’association des amis de Jean Giono qui offre une belle énergie pour prendre soin de l’écriture du grand Giono.

Dans ce livre, Emmanuelle Lambert met aussi en avant les écrits de Giono sur d’autres écrivains, on découvre alors un homme autodidacte, où la littérature joue le rôle de relais et lui donne une certaine forme de liberté insoupçonnée.

Les femmes chères à son cœur également, passage touchant où l’on imagine l’homme qu’était Giono, dans sa simplicité, avec ses propres sentiments.



Cette lecture m’a transportée, il s’agit d’un petit livre percutant à l’écriture divine. J’ai eu envie d’en savoir encore plus et de redécouvrir par moi-même ces écrits que l’on connaît car ils font partie du paysage littéraire mais qui méritent d’être relus méticuleusement, ma prochaine (re)lecture sera donc « Les âmes fortes » !
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Giono, furioso



A l'aube du cinquantième anniversaire de sa mort, Jean Giono, revient en force, pointant le nez d'un purgatoire littéraire dans lequel on le laissait un peu croupir. Le MUCEM de Marseille le célèbre avec une grande exposition et sa commissaire, Emmanuelle Lambert, se voit décerner le Fémina 2019 du meilleur essai, pour son flamboyant ouvrage sur celui qui pâtit de l'image un peu fausse d'un écrivain provençal à la Pagnol.

Se plonger dans "Giono, furioso", même si on ne connaît que peu l'auteur du " Hussard sur le toit" , c'est ressentir le mistral des mots qu'une auteure totalement inspirée, emportée par son admiration vous offre avec passion. Et même si vous n'avez jamais posé vos yeux sur un roman de Giono, il serait étonnant qu'une fois cet essai refermé vous ne fonciez vous plonger dans "Un roi sans divertissement" ou "Un de Beaumugne", tellement la fougue et l'intense envie de partage qui émane du livre est communicative. Il faut dire qu'Emmanuelle Lambert, en plus d'être totalement passionnée par son sujet, envoie valser les conventions du genre. Son livre est un essai mais métissé d'une biographie et de tout un tas de considérations personnelles, parfois autour de l'air du temps qui donnent à un sujet que l'on aurait pu penser très académique, une légèreté formidable. Elle fouille les archives, lit tout ( et quand on voit la quantité des écrits, c'est une performance), interroge les descendants, interpelle Giono, le sermonne, interprète sa production, glisse des anecdotes, se confronte à son passé ( autant l'enfance que la zone grise de l'occupation), à l'aigreur de son journal, ausculte sa sexualité...et de pages en pages nous le rend de plus en plus vivant, de plus en plus complexe, de plus en plus intéressant. Elle interroge aussi l'image qu'il véhicule, nous parle de celle qu'elle avait de lui avant qu'elle ne soit plongée dans la préparation de l'exposition et de ce livre... et nous engage à nous poser cette même question : "Et pour vous, c'est quoi Giono ? ".

Oui, pour moi, c'est quoi Giono ? La question est intéressante, car , j'ai eu, jusqu'à peu, une image assez banale de cet auteur. Tout d'abord, je n'avais jamais lu Giono ! Au lycée, aucun prof ne me l'avait présenté ( pas même un extrait du Lagarde et Michard de l'époque) et ensuite, il fut victime des adaptations cinématographiques Pagnolesques, le rangeant dans mon esprit pour un écrivain provençal très académique ( comme le fut Pagnol). Et puis, les hasards de la vie font que l'ami de ma fille cadette se mette à écrire un mémoire sur Giono... Evidemment, ne l'ayant jamais lu, et pour pouvoir entretenir d'intéressantes conversations, j'ai, cet été, sur son conseil, ouvert " Un roi sans divertissement". Et donc, une après-midi d'août, sur une plage girondine, j'ai ouvert ce Folio qui m'a littéralement scotché sur le sable ! Oubliés l'Atlantique, les vagues et les touristes allemands jouant aux raquettes, j'ai été transporté dans un village perdu quelque part en Isère... Quel style, quel regard sur les hommes et surtout quelle modernité dans la construction et l'écriture ! Un choc, une découverte, qui fait pâlir la plupart de nos écrivains contemporains ! Voilà, j'avais ( mieux vaut tard que jamais ) rencontré un des grands auteurs français !

Et pour revenir à l'essai d'Emmanuelle Lambert, il est certain qu'il saura vous (re)conduire direct vers les ouvrages de Giono, car sa force de conviction, celle émanant d'une amoureuse et d'une passionnée qui sait être simple mais poétique, enflammée et littéraire, est hautement communicative. Les dames du Fémina ont décidément très bon goût !
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Giono, furioso

N'y allons pas par quatre chemins, la lecture de "Giono, Furioso" est un délice.



« A cette époque, je déchiffrais la vie, mot à mot ; aujourd’hui je la lis rapidement du coin de l’œil » écrit Giono dans une chronique intitulée « Le temps » (in « La chasse au bonheur »)



Quand on débute « Gionio, furioso », on a ce vague sentiment d’une évocation du « coin de l’œil » de l’écrivain de Manosque, par petites touches, l’air de rien



Puis la magie d’Emmanuelle Lambert se déploie :

1/ réussir en vingt courts chapitres à saisir la complexité d’un géant de la littérature du XXe,

2/ fracasser la problématique « domestication posthume de cet homme enfiévré »



Tout y passe : le styliste génial, le conteur insatiable, la place du désir, la dureté qui affleure et s’épanouit, la relation au père, la beauté des monstres, le pacifisme et les ambiguïtés coupables, les grands astreignants et la « lumière de fer » d’une Provence tourmentée.



Ce livre fait œuvre de salubrité littéraire car « abîmé par le temps et la postérité » et comme presque privé de « la gloire d’être le fils de ses œuvres », Giono apparaît soudain aussi rayonnant qu’obscur, âpre, voluptueux et multiple.



Découvrir au fil des pages la figure de ce « roi barbare » régnant sans partage sur un royaume littéraire bâti d’un « demi-sourire » donne une irrépressible envie de se (re)plonger dans l’œuvre foisonnante de Giono, « l’écrivain furieux ».



Formidable !
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