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Citations de Ernest Hemingway (1288)


Il était énorme. Je pense qu'il faisait bien ses cinq cents kilos.
Je hurle à Johnson de lui donner du fil, mais à peine ai-je le temps d'ouvrir la bouche que je vois Johnson s'élever dans les airs avec son fauteuil tout comme s'il avait été soulevé par une grue, rester une seconde pendu à sa canne, et la canne plier comme un arc et alors le talon le frapper en plein dans le ventre et tout le bastringue passe par-dessus bord.
Il avait serré le frein à fond, et quand le poisson avait mordu, ca avait soulevé Johnson hors de son fauteuil et il avait été incapable de soutenir le choc.
Il avait le pommeau passé sous une cuisse et la canne sur les genoux. S'il avait eu le harnais, il partait avec.
(...)
- Qu'est-ce que c'était ? il demande.
- Un marlin noir, je réponds.

(pp.26-27)
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-Alors vous ne voulez pas ?
- C'est exactement comme je vous ai dit hier soir. Je ne peux pas !
- Mais vous ne parlerez pas? " dit Pancho.
Cette unique chose qu'il n'avait pas bien saisie l'avait rendu mauvais. Je suppose que la déception devait aussi y être pour quelque chose. Je ne lui répondis même pas .
" Vous n'êtes pas une lengua larga, non ? demanda-t-il, toujours hargneux.
- Je ne crois pas !
- Comment, vous ne croyez pas? C'est une menace?
- Ecoutez, je lui dis. Ne faites pas le méchant si tôt le matin. On le sait que vous avez coupé la gorge à un tas de gens. Je n'ai même pas encore bu mon café.
- Alors, comme ca vous savez que j'ai coupé la gorge à des gens?
- Je n'en sais rien ! je dis. Et je m'en fous éperdument. Vous ne pouvez donc pas parler affaires sans vous mettre en colère ?
- En ce moment je suis en colère, il dit. J'aurais envie de vous tuer !
- Oh! ca va, je lui dis. Epargnez votre salive.
-"Viens Pancho" a fait le premier. Puis à moi " Je regrette beaucoup. Je voudrais bien que vous nous preniez."
- Moi aussi je regrette, mais je ne peux pas."
Ils ont pris tous trois le chemin de la porte, et je les ai regardés partir.C'étaient des jeunes gens de bonne mine, bien habillés.
Aucun n'avait de chapeau et ils avaient l'air d'avoir beaucoup d'argent.
Ils en avaient plein la bouche, en tous cas, et ils parlaient l'anglais que parlent les Cubains qui ont de l'argent.

(pp.11-12)
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Il embrassa la mer d'un regard et se rendit compte de l'infinie solitude où il se trouvait. Toutefois il continuait à apercevoir des prismes dans les profondeurs ténébreuses. La ligne s'étirait à la proue ; d'étranges ondulations parcouraient l'eau calme. Les nuages se portaient à la rencontre des alizés. En avant de la barque, un vol de canards sauvages se découpait contre le ciel ; il disparut, puis reparut, et le vieux sut que nul n'est jamais complètement seul en mer.
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J'ai vu certains faits, certains faits très simples de ce genre, et j'ai pu m'en souvenir. Parfois j'y étais acteur ; d'autres fois, j'étais chargé d'en rédiger le récit sur-le-champ, et j'avais donc dû remarquer les détails nécessaires pour un compte rendu immédiat. Pourtant, je n'avais jamais été capable de les observer, comme un homme pourrait, par exemple, observer la mort de son père ou, si l'on veut, la pendaison d'un inconnu, sans être obligé d'en faire un compte rendu immédiat, pour la première édition d'un journal du soir.
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Dans tous les arts, le plaisir croit avec la connaissance que l’on a d’eux.
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- Qu'est-ce qu'une canaille? demandai-je. N'est-ce pas quelqu'un qu'on a envie d'étriller jusqu'à ce que mort s'ensuive?
- Pas nécessairement, dit Ford.
- Ezra est-il un homme du monde ? demandai-je.
- Naturellement pas, dit Ford, il est américain.
- Un Américain ne peut-il être un homme du monde ?
- Peut-être John Quinn, expliqua Ford, certains de vos ambassadeurs.
- Myron T.Herrick ?
- Peut-être.
- Henry James était-il un homme du monde ?
- Presque.
- Êtes-vous un homme du monde?
- Naturellement. J'ai été officier de Sa Majesté.
- C'est très compliqué, dis-je. Suis-je un homme du monde?
- En aucune façon, dit Ford.
- Alors pourquoi buvez-vous en ma compagnie ?
- C'est en qualité de confrère. Je prends un verre avec un jeune écrivain qui promet.
- Vous avez bien de la bonté, dis-je.
- Vous pourriez être tenu pour un homme du monde en Italie, dit Ford avec magnanimité.
- Mais ne suis-je pas une canaille?
- Bien sûr que non, mon cher garçon. Qui a jamais prétendu pareille chose ?

(p.178)
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Mais Paris était une très vieille ville et nous étions jeunes et rien n'y était simple, ni même la pauvreté, ni la richesse soudaine, ni le clair de lune, ni le bien,ni le mal, ni le souffle d'un être endormi à vos côtés dans le clair de lune.

(p.89)
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Il n'y avait presque jamais de temps mort au cours d'une conversation avec Miss Stein, mais, cette fois, nous avions cessé de parler et elle avait quelque chose à me dire et je remplis mon verre.
-"Vous ne savez vraiment rien de ces choses, Hemingway, dit-elle. Vous n'avez rencontré que des criminels, des malades ou des vicieux notoires. Ce qui importe, c'est que l'acte commis par les homosexuels mâles est laid et répugnant; et après ils se dégoûtent eux-mêmes. Ils boivent ou se droguent pour y remédier, mais l'acte les dégoûte et ils changent tout le temps de partenaire et ne peuvent jamais être heureux.
- Je vois.
- Pour les femmes, c'est le contraire. Elles ne font rien qui puisse les dégoûter, rien qui soit répugnant; et après, elles sont heureuses et peuvent vivre heureuses ensemble.
- Je vois. Mais que diriez-vous d'Une telle ?
- C'est une vicieuse. Elle est vraiment vicieuse, de sorte qu'elle ne peut jamais être heureuse si elle ne fait sans cesse de nouvelles conquêtes. Elle corrompt les êtres.
- Je comprends.
- Vous êtes certain de comprendre ?"
J'avais tant de choses à comprendre en ce temps-là, que je fus heureux de changer de sujet.

(pp.62-63)
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En ce temps-là, je n'avais pas d'argent pour acheter des livres. Je les empruntais à la bibliothèque de prêt de "Shakespeare and Company": la bibliothèque-librairie de Sylvia Beach,12, rue de l'Odéon, mettait en effet dans cette rue froide, balayée par le vent, une note de chaleur et de gaieté, avec son grand poêle, en hiver, ses tables et ses étagères garnies de livres, sa devanture réservée aux nouveautés, et, aux murs, les photographies d'écrivains célèbres, morts ou vivants... Sylvia avait un visage animé, aux traits aigus, des yeux bruns aussi vifs que ceux d'un petit animal et aussi pétillants que ceux d'une jeune fille...

(p.64)
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Je ne suis pas encore une salope. Je me comporte et je parle comme une salope, c'est tout.
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Une partie de vous-même meurt chaque année, quand les feuilles tombent des arbres dont les branches demeurent nues sous le vent et la froide lumière hivernale; mais vous savez déjà qu'il y aura toujours un printemps, que le fleuve coulera de nouveau après la fonte des glaces.

(pp.74-75)
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Je n'ai jamais rien vu de plus grand, de plus beau, de plus calme et de plus noble que toi, mon frère
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Je travaillais toujours jusqu'au moment où j'avais achevé un passage et m'arrêtais quand j'avais trouvé la suite. Ainsi j'étais sur de pouvoir poursuivre le lendemain. Mais parfois, quand je commençais un nouveau récit et ne pouvais le mettre en train, je m'asseyais devant le feu et pressais la pelure d'une des petites oranges au-dessus de la flamme et contemplais son crépitement bleu. Ou bien je me levais et regardais les toits de Paris et pensais: " Ne t'en fais pas. Tu as toujours écrit jusqu'à présent, et tu continueras. Ce qu'il faut, c'est écrire une seule phrase vraie. Ecris la phrase la plus vraie que tu connaisses." Ainsi, finalement, j'écrivais une phrase vraie, et continuais à partir de là. C'était facile, parce qu'il y avait toujours quelque phrase vraie que j'avais lue, ou entendue, ou que je connaissais.

(p.51)
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Je t'ai vue, mignonne, et tu m'appartiens désormais, quel que soit celui que tu attends et même si je ne dois plus jamais te revoir pensais-je. Tu m'appartiens et tout Paris m'appartient, et j'appartiens à ce cahier et à ce crayon.

(p.45)
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"Si vous avez eu la chance de vivre à Paris quand vous étiez jeune, quels que soient les lieux visités par la suite, Paris ne vous quitte plus, car Paris est une fête mobile."
( citation d'Hemingway )
(P.11)
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C'était un café plaisant, propre et chaud et hospitalier, et je pendis mon vieil imperméable au portemanteau pour le faire sécher, j'accrochai mon feutre usé et délavé à une patère au-dessus de la banquette et commandai un café au lait. Le garçon me servit et je pris pris mon cahier dans la poche de ma veste, ainsi qu'un crayon, et me mis à écrire.

(p.44)
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-C'est ce que vous êtes. C'est ce que vous êtes tous, dit Miss Stein. Voius autres, jeunes gens qui avez fait la guerre, vous êtes tous une génération perdue.
- Vraiment ? dis-je.
- Vraiment, insista-t-elle. Vous ne respectez rien, vous vous tuez à boire.
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Un continent vieillit vite quand nous y arrivons. Les indigènes vivent en harmonie avec lui. Mais l'étranger détruit, coupe les arbres, draine les eaux, de sorte que l'approvisionnement en eau est changé et au bout de peu de temps le sol, une fois la terre retournée, s'épuise et, ensuite, il commence à s'envoler comme il s'est envolé dans tous les vieux pays et comme je l'ai vu s'envoler au Canada. La terre se fatigue d'être exploitée. Un pays s'épuise vite à moins qu'on ne remette dedans tous ses déchets et tous ceux de ses animaux. Quand l'homme cesse de se servir d'animaux et emploie des machines, la terre triomphe rapidement de lui. La machine ne peut pas reproduire, ni fertiliser le sol, et elle mange ce qu'il ne peut pas produire. Un pays a été fait pour être tel que nous l'avons trouvé. Nous sommes les envahisseurs et, après notre mort, nous pourrons l'avoir ruiné, mais il sera toujours là et nous ne savons pas quels seront les changements qui se produiront par la suite.
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At either of those places you felt that you were taking part in a crusade. That was the only word for it although it is a word that has been so worn and abused that it no longer gave its true meaning. You felt, in spite of all bureaucracy and inefficiency and party strife something that was like the feeling you had when you heard Bach, or stood in Chartres Cathedral or the Cathedral at León and saw the light coming through the great windows; or when you saw Mantegna and Greco and Brueghel in the Prado.
(Dans chacun de ces endroits, tu as l’impression de faire partie d’une croisade. C’est le seul mot qui convient bien que ce soit un mot qui a été si longtemps galvaudé et malmené qu’il ne donne plus son vrai sens. Tu te sens, malgré toute la bureaucratie, l’inefficacité et les conflits partisans un peu comme ce que tu ressentais quand tu entendais du Bach, ou te tenais dans la cathédrale de Chartres ou la cathédrale à León et que tu voyais la lumière percer à travers les grands vitraux ; ou quand tu as vu Mantegna et le Greco et Breughel au Prado.)
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“But are there not any fascists in your country?”
“There are many who do not know they are fascists but will find it out when the time comes.”
“But you cannot destroy them until they rebel?”
“No”, Robert Jordan said. “ We cannot destroy them. But we can educate the people so that they will fear fascism and recognize it as it appears and combat it.”
("Mais il n'y a pas de fascistes dans ton pays?"
"Il y en a beaucoup qui ne savent pas qu'ils sont des fascistes mais le découvriront le moment venu."
"Mais tu ne peux pas les détruire avant qu'ils se révoltent?"
"Non" dit Robert Jordan "nous pouvons les éduquer de sorte qu'il craindront le fascisme et le reconnaîtront quand il apparaîtra et ils le combattront.")
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