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Critiques de Ernst Theodor Amadeus Hoffmann (178)
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Le violon de Crémone - Trois contes

Une étonnante relation de père et fille entre le conseiller Krespel et sa fille Antonia! Déjà pour recueillir sa fille, le conseiller construit une tour pour enfermer celle-ci. Etant lui meme joueur, collectinneur et accordeur de violon,en entendant discrètement la merveilleuse voix de sa fille, on se demande pourquoi ne jouaraient-ils pas ensemble.En plus il y a le fiancé de la fille qui est un pianiste mais il a l'interdiction de faire chanter la fille, car autant sa voix d'une beauté envoûtante, autant elle est source d'une malediction....
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Nouvelles musicales

Ce recueil regroupe cinq nouvelles se déroulant dans le milieu de la musique ou ayant un rapport avec la musique: Le Chevalier Gluck, Don Juan, La Fermata (parue également sous le titre Le Point d’Orgue), Le conseiller Krespel (autre titre: Le Violon de Crémone) et Les Automates.



J’ai été un peu déçue par cette lecture, je m’attendais à tout autre chose vu qu’on allait parler musique. Quand on en parle effectivement, c’était un peu trop pointu pour moi; quand on parle de sujets liés à l’époque d’écriture, aussi. Les intrigues en elles-mêmes ne m’ont pas paru particulièrement originales, j’ai trouvé que les éléments fantastiques, n’étaient pas assez exploités quand il y en avait. Les autres nouvelles ressemblaient à d’autres écrites par d’autres auteurs contemporains, sexisme flagrant compris.



Dans l’ensemble ça m’a semblé assez classique du romantisme allemand. Intéressant à découvrir, mais pas inoubliable. J’avoue que c’est un mouvement littéraire qui ne me parle pas trop, alors je suis peut-être passée à côté de l’essentiel ^^
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Casse-Noisette et le Roi des Rats

A ma grande honte, je plaide coupable : je n'avais encore jamais lu l'histoire du Casse-Noisette... L'ayant par hasard trouvé dans un vide-grenier, je me suis lancée, en compagnie de mon fiston de 9,5 ans.

Conclusion peu étonnante de mon côté, n'étant pas une grande fan du fantastique de manière générale : je n'ai pas été conquise outre mesure, même si l'idée de ces jouets animés, et surtout de cet univers très gourmand (et oui, je suis une fille ! ;) ). Ce qui m'a par contre surprise, c'est que mon fils a bien apprécié ce récit, en dépit d'une écriture quelque peu désuette et truffée de vocabulaire rare et difficile, d'une thématique fantastique, alors qu'il préfère les histoires plus réalistes habituellement, et d'un univers assez romantique-girly (ah, l'AAAAAmour !).

Bref, très contente d'avoir enfin comblé une grosse lacune culturelle, et agréablement surprise de constater qu'un tel récit peut plaire, encore de nos jours, à un jeune public, mixte qui plus est.
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L'Homme au Sable

L'Homme au Sable est une petite histoire qu'on pourrait dire d'horreur où ça frissonne pour des pas entendus tard dans la nuit, et qui ramène la legende de l'homme au sable, celui-là qui vient la nuit pour enlever les hommes. Beuh en fait, ce n'est qu'une histoire de traumatisme auquel notre narrateur n'est pas arrivé à vaincre depuis son enfance....
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Contes fantastiques

J'apprécie beaucoup les contes fantastiques écrits au XIXème siècle. Ainsi j'ai apprécié les contes de Th. Gautier (par exemple la cafetière), Villiers de L'Isle-Adam, A.E Poe, O.Wilde et mon préféré Guy de Maupassant. Mais je n'avais jamais lu Hoffmann. Je suis tombée sur l'exemplaire des contes fantastiques édités par Maxi-livre au fin fond de mes combles. Donc je l'ai lu. J'ai aimé particulièrement les 2 contes : L'homme au sable et Bonheur au jeu.



Ce sont des contes qui mettent très souvent en scène une belle jeune fille, des vieillards inquiétants, de jeunes hommes, romantiques ou cyniques ou passant d'un statut à l'autre. Et du fantastique ou bien une psychologie qui se trouble fortement pour certains personnages ?



C'est écrit avec l'élégance du XIXème siècle donc il y a un petit côté désuet que personnellement j'apprécie.



A (re)découvrir !
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Contes fantastiques

Hoffmann convoque les esprits d'Ossian, les spectres, le sphinx, un charlatan et d'autres mythes universels.

Et le basilic, herbe aromatique que j'utilise en cuisine et qui, ici est un animal mythique (souvent représenté par un petit reptile).



C'est une belle écriture, le fantastique est omniprésent. Ma seule réserve est la narration. J'ai du mal avec les témoins et le style indirecte.



Le conte que je préfère est "le vase d'or.
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Les Elixirs du Diable : Papiers laissés à sa mo..

Un roman fantastique du XIX ème siècle à l’atmosphère « gothique » dont l’intérêt réside dans les jeux sur l’identité du héros : le malheureux frère Médard s’est laissé tenter par le diable, a bu un élixir satanique conservé dans son couvent et se trouve dès lors entraîné dans une course folle : en proie à des crises de démence, il s’abandonne à la passion et au meurtre. On apprend ensuite que sa prédestination au crime est imputable à ses ancêtres : Médard doit racheter les fautes de sa lignée.

Une action foisonnante : Médard est sans cesse confronté à des sosies, des spectres ou apparitions qui portent son nom. Le dédoublement de la personnalité, analysé ici est nourri par les connaissances d’Hoffmann qui était parfaitement informé des théories scientifiques de son temps.

Une belle œuvre de cet écrivain à l’imagination débordante.

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Dans la nuit d'E.T.A. Hoffmann

"Dans la nuit" d'E.T.A. Hoffmann

Il y a deux siècles, un écrivain allemand bousculait la littérature avec ses contes fantastiques, s'érigeant en pionnier du genre. Ernst Theodor Amadeus Hoffmann puise dans le réel de son époque ; la rénovation d'un château, le travail aux mines de cuivre et de fer, une maison sinistre qui fait tache sur un beau boulevard, un vendeur de baromètres, un concepteur d'automates, etc. Puis, ses récits à la première personne basculent dans l'irréel et ses personnages se demandent s'ils sombrent dans le folie. Hoffmann a le goût des narrations complexes, des mises en abîme. Il use de la correspondance, de la figure du double, des récits imbriqués, de l'irruption des rêves. Parfois, il s'adresse directement au lecteur, se lance dans la méta-fiction, réfléchissant sur la distinction entre l'étrange et le fantastique. L'auteur se montre aussi ironique, d'une sensualité dangereuse. Les spectres, les puissances diaboliques ou animistes rôdent toujours, prêts à surgir, lors de fulgurantes accélérations. Le style proche de l'oralité n'oublie pas la vocation de ces contes à être lus un soir de tempête, près d'un feu de cheminée. Sigmund Freud s'appuiera plus tard sur l'œuvre de Hoffmann pour définir "L'inquiétante étrangeté", achevant d'assurer sa postérité.

Les éditions du Typhon ont conçu un très beau livre-objet relié, avec des illustrations intérieures de Tristan Bonnemain.
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Le Chat Murr

Je voulais rédiger l'autobiographie de mon chat mais Hoffmann l'a fait pour moi. Le récit de la vie du chat, qu'on suit dès sa naissance, s'entremêle au récit du Maître de chapelle (on reconnaît là l'art du fantastique et du merveilleux d' Hoffmann, avec ce personnage un peu farfelu mais Hoffmann nous donne quelque chose de totalement nouveau avec l'intervention du chat Murr). Les deux récits se font écho, se complètent, et ne forment qu'un seul et même livre . Hoffmann feint non sans amusement un concours de circonstance : le chat écrirait sur les feuillets de l'homme. Cette parodie du roman d'apprentissage et du roman autobiographique m'a tellement fait rire ! parce que la fausse modestie du chat, c'est la fausse modestie de l'écrivain. Le chat, il caricature toutes les postures de tout écrivain qui se respecte (trop). Le chat a un ego démesuré mais on l'adore quand même.

Anecdote : c'est un livre "inachevé". Hoffmann s'est arrêté à la mort de son chat. Il ne pouvait plus apposer ses pattes ( et ses griffes) pour écrire. Dommage ! R.I.P. le chat d'Hofmann.

P.S : C'est sans conteste le livre que mon chat amènerait sur une île déserte.

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L'Homme au Sable

L’homme au Sable, c’est tout simplement notre bon vieux marchand de sable, mais en plus méchant et diabolique, avec un côté père fouettard. A partir de cette histoire pour enfant Hoffmann a composé un conte, pour le coup, vraiment fantastique, dans tous les sens du terme, peut-être son chef d’œuvre en la matière.

Tout va très vite, malheureusement, dans un conte, et j’ai l’impression que dans celui-ci Hoffmann a condensé toute son œuvre ; il n’a l’air de rien mais il contient des possibilités d’exégèse impressionnantes. Les psychologues ne s’y sont pas trompés d’ailleurs, il touche quelque part à une vérité indicible. Mais les moralistes et les philosophes peuvent s’y pencher aussi, il y est question du mal, de la liberté de choix, du matérialisme et de l’idéalisme. Il y a quelque chose de fou dans cette histoire de fou.

Des fois les intrigues des livres sont très bien faites, et Hoffmann pèche souvent de ce côté-là, ses intrigues sont mal arrangées, j’ai l’impression qu’il écrivait très vite, dans le feu de l’inspiration et sans trop se soucier du bon agencement. On peut faire ce reproche à L’Homme au Sable, il commence comme un roman épistolaire, puis se reprend et se moque ouvertement des manières traditionnelles de conter : « La singularité de l’aventure m’avait frappé, c’est pourquoi je me tourmentais pour en commencer le récit d’une manière séduisante et originale. « Il était une fois ! » beau commencement pour assoupir dès le début. « Dans la petite ville de S***, vivait... » ou bien d’entrer aussitôt medias in res, comme : « Qu’il aille au diable ! s’écriait, la fureur et l’effroi peints dans ses yeux égarés, l’étudiant Nathanaël, lorsque le marchand de baromètres, Giuseppe Coppola... » J’avais en effet commencé d’écrire de la sorte, lorsque je crus voir quelque chose de bouffon dans les yeux égarés de l’étudiant Nathanaël ; et vraiment l’histoire n’est nullement facétieuse. »

Un petit peu facétieuse quand même… Il continu comme une histoire de fantôme, un dilemme amoureux, une histoire d’automate complètement irréaliste et fini en pure tragédie. Plus que dans aucun autre conte, on sent Hoffmann se démener pour se libérer des formes. Souvent il se rate et gâche son intrigue, mais là il a miraculeusement réussi, ce n’est pas une intrigue artificielle qui entraîne le lecteur mais le tourbillon d’une vérité grotesque et terrifiante à la fois.
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Princesse Brambilla

Ce roman est un joyeux délire. Nous sommes entraînés dans une sarabande effrénée dans les rues de Rome lors du carnaval. D'éminents et curieux personnages ont été repérés dans la ville où règne une ambiance survoltée. Avec ses revirements, ses effets de miroirs, ses alter-egos et autres fantaisies, ce tourbillon a de quoi étourdir le lecteur. Mais ce n'est rien à comparer à ce que va ressentir Giglio, l'un des personnages principaux, acteur ayant une très haute opinion de lui-même : confusion, paranoïa, états dissociatifs... Il aura également, tel M. Mini-Wheat (je crains que cette référence ne soit saisie que des québécois), du mal à trouver l'équilibre entre le côté sérieux et rationnel de sa personnalité et son côté insouciant et déluré. Cette dichotomie est illustrée dans le roman par l'espèce de rivalité entre la tragédie classique et la comédie italienne.



À un moment donné, on entre dans la narration d'un conte fantastique, et puis au bout d'un moment on se dit : « Mais attendez un peu, ce personnage, ne serait-ce pas... ? » Et les alter-egos de se multiplier.



Mon passage favori est le début du chapitre 4, où Hoffmann entretient directement le lecteur avec des propos, une verve et un style exaltants.
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Casse-Noisette et le Roi des Rats

Casse-Noisette est un joli conte de noël pour enfant. Prônant les valeurs de courage, d’amitié et de bienveillance, il montre aux plus jeunes qu’il reste important de se battre pour les causes qui nous tiennent à coeur. A l’image de la petite Marie qui tentera, malgré l’incrédulité des adultes, de sauver le petit Casse-Noisette, le livre offre une vision plutôt idyllique de l’amour et de l’amitié.

L’atmosphère toute faite de guimauves enrobée de pâte d’amandes, fait de ce conte une oeuvre de fin d’année idéale. Ainsi, c’est surtout l’atmosphère du roman qui me restera, indépendamment de l’histoire parfois un peu confuse, au dénouement abrupt. Une oeuvre sympathique, à réserver aux plus jeunes.
Lien : http://leblogdeyuko.wordpres..
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La leçon de violon

La leçon de violon est un des contes d’E.T.A. Hoffmann. C’est le récit par un jeune homme de sa rencontre avec un grand violoniste, élève de Tartini, personnage réel. Ce grand violoniste est un maitre exceptionnel, mais la perfection n’est pas de ce monde…

Balzac a repris toute la trame de cette narration en la transposant dans le monde de la peinture, avec Le chef d’œuvre inconnu. Il s’agissait sans doute d’un hommage.

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Le petit Zachée, surnommé Cinabre

Petit roman aux allures de grand conte. L'histoire se déroule dans un petit état dont le souverain, dans le but d'y instaurer les lumières, banni le merveilleux enraciné dans la place, tout en accordant quelques accommodements raisonnables. Le petit Zachée, enfant affublé de tares tant physiques que mentales, a la fortune d'être favorisé par une fée ayant évité l'exode. Mais le jeune homme qu'il est devenu est-il vraiment digne de toutes ces largesses ? Plusieurs autres personnages, incluant le héros romantique Balthazar, auront l'occasion d'en douter.



Avec l'écriture et l'univers de cet auteur que je prise particulièrement, le caractère enjoué de la narration, ainsi que l'humour et la dérision, la balade a été bonne. Les autorités et autres gens importants du récit sont la cible d'un traitement satirique d'une délicieuse et revigorante ironie. Or donc, l'objectif par toi recherché, gracieusement exposé dans le chapitre 10, a été pleinement atteint en ce qui me concerne, mon cher Hoffmann !
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Le cœur de pierre

Hoffmann nous prend par la main pour nous mener au cœur du jardin du conseiller aulique Reutlinger. Là s’agitent telles des figurines de porcelaine dans une boite à musique messieurs et dames des temps anciens.

Je n’ai pas envie de dévoiler l’histoire, qui d’ailleurs n’a pas à mes yeux une grande importance. Il me semble que l’intérêt est moins dans ce qui est raconté que dans la façon de le faire. Il y a bien un peu de fantastique avec le thème du double, mais surtout beaucoup d’humour dans la description des personnages.



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Ignace Denner

Cela commence comme un conte : « À une époque fort éloignée de la nôtre, vivait, dans une forêt inculte et solitaire... » Comme ceux que je lisais enfant et qui disaient que si le malheureux supportait ses épreuves et restait vertueux il serait récompensé.

Toutefois il glisse ensuite dans le pacte maléfique.

Et si l’on peut aussi en faire une lecture moderne et le comparer à certains polars où une personne quelconque se trouve sans le vouloir entrainée dans une litanie d’actes qui en appellent d’autres et dont elle ne peut sortir.

Une lecture très agréable et très prenante. Je ne l’ai pas lâchée une seconde, même au cœur de la nuit.

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Mademoiselle de Scudéry

On tient souvent Double Assassinat dans la rue Morgue paru en 1841 pour l'archétype du roman policier. Mais voici que Madame de Scudéry paru plus de vingt ans plus tôt (1819) contient tous les ingrédients du polar : une série de meurtres non élucidés qui mettent en émoi le Paris de 1680, la recherche de l'assassin, une enquête rondement menée, sur fond d'une chasse aux empoisonneuses qui donne un tour fantastique à cette nouvelle.

Hoffmann emploie un style un peu précieux dans la veine de Mme de Scudéry, sorte de miss Marple avant l'heure.
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Le Vase d'or

Un jeune homme, le jour de l’Ascension, percute malencontreusement une vieille femme, qui l’accable de reproches étranges sonnant comme une malédiction. Ce qui dans la vie courante serait une anecdote amusante devient sous la plume d’Hoffmann un récit à la croisée du conte merveilleux, de la quête initiatique et de l’histoire d’amour. Magie et métamorphoses, quête poétique de l’idéal, combat de l’amour et du doute, Le vase d’or allie à ces qualités une ironie teintée de tendresse. Après avoir renversé le panier de la vieille, l’étudiant Anselme s’approche en effet d’un sureau à l’écart de la ville, où il entend chanter des couleuvres d’or aux yeux bleus… Illusion ou réalité ? C’est le début d’une aventure digne d’un roman fantastique.



Hoffmann se plaît à jouer avec nous. Le vase d’or multiplie les personnages en autant de jumeaux, au point de perdre parfaitement le lecteur. La sublime Serpentina est-elle réelle, ou bien ses yeux bleus et sa voix de cristal se confondent-ils avec ceux de la jolie Veronika ? L’archiviste Lindhorst aux terribles pouvoirs se dresse en miroir de la vieille sorcière, jusque dans leurs familiers respectifs, l’oiseau et le chat. Seul Anselme n’a pas de double, Anselme qui ne sait s’il devient fou ou s’il doit croire aux inexplicables miracles qui se produisent alors qu’il recopie les mystérieux manuscrits de l’archiviste. Son point de vue alterne avec celui de Veronika, de sorte que le lecteur, jusqu’à la dernière ligne, est en proie aux mêmes hésitations que l’étudiant.



Doute de la réalité, doute amoureux, doute poétique, Le vase d’or allie en un même sentiment trois quêtes parallèles. L’union parfaite de la nature et du sentiment, l’émotion devant la beauté, la soif d’idéal sont l’expression magique d’une réalité poétique. L’amour qui en résulte ne peut exister sans une foi profonde, aveugle et qui pourrait paraître folie, un désir qu’ont en commun l’amant et l’artiste. Lindhorst l’a compris, qui recherche un homme capable de manier habilement la plume : réalité dont le pragmatisme est le pâle reflet de ce monde plus haut, de cette compréhension absolue dont l’archiviste fut jadis banni. Le fameux vase d’or, casserole ou pot selon les traductions, n’est-il pas lui-même l’incarnation de l’imagination ? Mais Hoffmann, loin de se laisser aller à la mélancolie du poète maudit, conclut avec humour sur la richesse toute relative de la poésie… Réelle à condition d’être capable de la percevoir.



Le vase d’or est le premier conte d’Hoffmann que je lis. Un conte très long, dont j’ai adoré la portée métaphorique ! J’ai beaucoup apprécié de suivre tour à tour les aventures de Veronika et d’Anselme, et jusqu’à la fin je suis restée incapable de deviner la chute.



Pauline Deysson - La Bibliothèque
Lien : http://www.paulinedeysson.co..
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L'Homme au Sable

Fantasmagorie d'un siècle qui projetait dans son imagination les futures prouesses de sa descendance.

De l'automate au cybergénie . Conte fantastique, l'Homme au sable appartient au 19e siècle.

Doit on considérer nos rêves ou nos cauchemars comme des prophéties ? Ou bien comme le premier lieu de l'élaboration de nos projets ? La littérature peut elle être retranscrire les plans de l' architecture d'un devenir de la pensée humaine ? Ce que nous construisons aujourd’hui ne serait il qu'un écho que nous adresserait le passé ?

1817 Mary Shelley écrit Frankenstein. 1815, Hoffmann, l'homme au sable.

Tout est allé très vite en ce 19eme siècle ; Maîtrise de la fée électricité, de la photographie, du télégraphe, de la locomotive...Transport du son, de l'énergie, de l'image, et également des corps.

Le monde se déplace, se transpose. On rêve d'en disposer. De l'esprit également. Mais reste l'âme. Que contient cette énergie, que contient tous ces fluides ? Ressemblance, symétrie, mimétisme : répercussions de toute cette alchimie. Diableries, hypnoses, psychiatrie. Ce siècle au cerveau d'adolescent rêve enfermé dans son corps de vieillard. L'âme est au regard. On peut tout imaginer, tout élaborer, à condition de veiller à ce regard. Ce regard que l'homme porte sur le monde et qui lui permet de s'y refléter.

Il faut être voyant nous hurlait Rimbaud. Voyant et non regardant ?

Drame narcissique que de vouloir perpétuellement se ressembler. Créer le monde à son image. Éternellement. Vouloir engendrer. Qu'est ce alors véritablement une création ? Si la création se rattache à nous, comme une main à un corps, nous produisons une extension. L’extension de la pensée est partie prenante de la réalisation de nos projets. Quelque soit la main, l'idée est toujours la même. Rester maître, quitte à oublier ,en ce que nous produisons, ce qui nous regarde en l'humain. L'imagination ne serait qu'un lieu de hantise ? Ou serait elle le seul espace pour une libre pensée ?

L'homme au sable est conte fantastique d'un pessimisme métaphysique profond. Une camisole de force tentait de gainer l'esprit du siècle. A t il vraiment réussi à lui échapper ?



Astrid Shriqui Garain

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Le choix d'une fiancée

Parce qu'il était musicien dans l'âme et déçu par ses échecs de compositeur, Ernest Theodor Amadeus Hoffmann (1776-1822) est devenu un grand auteur de contes. Vitesse, liberté, rebondissements font un tempo de pièce musicale qui fait fi du plausible. Comme l'écrit Pierre Péju en préface, «pour lui une belle histoire est une horloge compliquée qui fonctionne de façon surprenante mais ne donne pas forcément l'heure exacte».



L'ironie permanente de ses écrits est assortie de notes désespérées et inquiétantes. Freud a mentionné l'«inquiétante étrangeté» (Unheimlichkeit) qu'il a décelée dans "L'homme au sable". Mais Le choix d'une fiancée demeure un récit vif et léger, qui atteste de la vision gaie qu'avait Hoffmann de Berlin, cadre de cette comédie un peu vénitienne.



La trame met en scène une combinaison des principaux types de personnages hoffmanniens. Le jeune fille idéale, belle et convoitée, (Albertine), le bourgeois rustre et intéressé (le baron Bensch), le fonctionnaire maniaque (le secrétaire de chancellerie Tusmann), l'Artiste (le peintre Edmund) – avec le A majuscule de celui qui a entendu un appel, celui qui a une mission, comme celle qu'Hoffmann lui-même espérait accomplir en musique – et le magicien inquiétant et ambivalent, aux pouvoirs sans limites, qui agit comme un marionnettiste fascinant, mi-diable, mi-mage (tel l'écrivain...). Ce dernier «masque» figure le moteur surnaturel qui anime les contes fantastiques de l'auteur prussien.



Imbroglio amoureux qui voit l'héritière Albertine, éprise du jeune peintre Edmund, devenir l'objet des convoitises de deux autres prétendants aux motivations moins limpides. Si on sait dès le départ qui l'emportera comme dans tout beau conte, le lecteur est suspendu à la façon dont les décisions se font, par l'entremise d'une abracadabrante scène de loterie où chacun trouve son compte, parodie de la scène des coffrets du Marchand de Venise de Shakespeare. Mais une ombre hoffmannienne plane jusqu'à la fin, et la comédie s'achève avec une virevolte qui sonne comme un grand rire noir, pour reprendre les mots de Péju pour qualifier l'œuvre d'Hoffmann.



Avec son aisance de la caricature, il n'est pas étonnant que l'auteur ait connu quelques ennuis avec des collègues et amis. Il fait communiquer des mondes et facilite les dédoublements, en maître d'une sorte de «réalisme fantastique», fondement de son art. Il n'hésite pas à mélanger les genres, passant de la drôlerie à l'angoisse, multipliant les références empruntées à la tradition et à la littérature. Une connaissance fine des mœurs des petits-bourgeois lui permet de traduire le fantastique en une réalité troublante.



"Le choix d'une fiancée" qui se présente sous la forme d'une nouvelle longue – assez pour que les personnages deviennent familiers –, a servi de base à un opéra-comique fantastique de Ferruccio Busoni qui n'eut pas de succès. On ignore peut-être que le "Casse-noisette" de Tchaïkovski est tiré d'un texte de Dumas qui s'inspirait d'Hoffmann. On ignore moins comment Offenbach fit revivre avec bonheur son univers. J'espère pouvoir vous entretenir prochainement de "L'homme au sable" qui m'attend sur l'armoire.
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