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Critiques de Estelle Faye (1514)
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Widjigo

Reconnue depuis une dizaine d'années comme l'une des voix les plus originales de la fantasy française (avec le dyptique de Bohen, ou ses romans Porcelaine et Un éclat de givre), Estelle Faye s'attaque dans Widjigo à des territoires plus sombres et plus fantastiques, même si on y retrouve des traits récurrents de son travail (la mer, le voyage...). Présenté dans le cadre du roman historique, Widjigo évolue vite vers des climats relevant de l'aventure maritime, avec naufrage à la clé, avant peu à peu, de virer dans le fantastique, dans une plongée au cœur des ténèbres (la référence à Joseph Conrad n'est pas ici innocente) qui emportera un à un tous les protagonistes de cette odyssée boréale. Finement dessinés, ses personnages aux apparentes figures d'archétypes du genre prennent un malin plaisir à déjouer nos attentes, à se révéler bien plus complexes qu'ils ne le paraissaient, à pouvoir tous se révéler coupables ou victimes à mesure que le petit groupe s'étiole et que les alliances et traîtrises évoluent, jusqu'au twist final, certes attendu, mais néanmoins imprévisible, qui vient clore en beauté cette méticuleuse mécanique narrative. Un excellent roman, gothique en diable, qui sait prendre le meilleur de chacun des genres qu'il aborde pour nous entraîner dans un labyrinthe où l'on n'est jamais vraiment certain que les événements relèvent du surnaturel, d'une volonté des personnages ou des effets de la folie et de la peur.
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Widjigo

La part du monstre.



Que ce soit en Bretagne où les embruns mouillent les visages et le vent fouette les peaux, ou à Terre-Neuve où le froid engourdit et la pluie détrempe les corps, l'immersion est totale dans ce roman, tant l'atmosphère, sombre et poisseuse, humide et glaciale, est réussie.

La boue s'accroche à nos semelles pour nous retenir, la côte puis la forêt se font oppressantes, avec cette menace qui rode non loin, toujours sur nos talons.

Tandis que les uns disparaissent après les autres, on en vient à soupçonner nos propres compagnons de naufrages. À qui peut-on faire confiance ? Qui sera le suivant ? Mais surtout, qui commet réellement ces atrocités ?



Car le roman est émaillé de scènes saisissantes, esthétiques et macabres, ou fascinantes, irréelles et diffusant un discret sentiment de malaise. Des scènes aux ambiances troubles mais envoûtantes.



Si les morts foisonnent, les mystères, eux aussi, pullulent. Ils planent autour du passé des personnages, de leurs motivations présentes, de l'identité du coupable ; ou simplement à propos de ce qu'il se passe en ces terres esseulées et maudites.



Mais le roman est court, et j'aurais aimé que l'autrice prenne plus son temps.

Pour développer les personnages, leurs relations, leurs psychologies... Ici, à part Justinien qui est un peu plus creusé, les autres, bien qu'avec leur part de mystères et de charisme, restent tout juste esquissés, et les évolutions dans leurs relations, leurs raisons, semblent parfois assez soudaines ; des péripéties précipités alors qu'ils auraient mérité qu'on s'y attarde plus.

Un Justinien qui se débat contre des événements qu'il ne maîtrise pas, tout en restant étrangement passif la plupart du temps, apathique, figé dans une torpeur moite. Comme ensorcelé d'épuisement et d'incompréhension face aux mystères qui l'entourent, face aux rêves obscures ou aux résurgences du passé, des lambeaux de souvenirs qui tentent d'arracher le masque de sel de l'oubli qui recouvre sa mémoire parcellaire, jusqu'aux révélations.



Des révélations qui s'enchaînent en approchant de la fin, sans sembler émouvoir les personnages plus que ça, sans véritables répercussions sur eux : à peine dévoilées, on passe vite à autre chose. Si certaines font mouche et sont efficaces, d'autres tombent bien vite à l'eau.

Car il faut toujours avancer dans cette fuite en avant, sans jamais s'attarder.

Peut-être aurait-il fallu que l'autrice prenne plus son temps pour faire monter la tension, nous pressurer pour nous faire vraiment frissonner, ressentir des émotions fortes ou nous attacher aux destins des personnages.



Reste une immersion sans pareille, et des images fortes plein la tête.
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Widjigo

Je n’étais pas sûre de vouloir lire ce livre au début, j’avais l’impression que le titre gâchait toute surprise que pourrait receler le roman (qui est assez court) et n’avait donc pas beaucoup de potentiel de me garder captive. Je suis contente d’avoir sauter le pas. L’ambiance était vraiment immersive, je me suis retrouvée happée dans cette histoire façon « Ils étaient dix » où on ne peut qu’être spectateur de cette étrange errance que ce soit dans le temps entre deux époques ou dans les paysages fascinants de Terre-Neuve. L’atout principal de ce roman ne se situe pas dans la nature de la créature ou sur qui survit ou non puisqu’on le sait dès le tout début, mais dans l’évolution des mentalités de nos naufragés, la résurgence de la vraie nature des gens lorsqu’ils se retrouvent face à leurs démons. Bien que la construction du récit autour des secrets ne soit pas des plus magistrales, Estelle Faye a réussit à détourner suffisamment mon attention de choses évidentes qui auraient dû me faire tilt grâce à une ambiance oppressante et des bonds dans le temps, faisant des révélations finales une véritable surprise. Sa plume est très plaisante à lire et même si après la fermeture du livre, certains choix de narration ne me paraissent pas logiques, ça ne s’est pas senti à la lecture, donc j’essayerai sans doute un autre roman de cette autrice qui, je crois, s’est essayée à plusieurs genres.

Si le roman est très bien fait et les personnages très bien construits, on regrettera que le roman soit trop court pour en apprendre plus et surtout pour avoir le fin mot sur leurs passés respectifs

Après avoir fermé le livre et avoir réfléchi à la trame, à l’écriture, au cheminement des personnages, j’en viens à me sentir un peu arnaquée par le twist final. La construction du récit autour de ce retournement me parait artificielle et trafiquée.

Mais je recommande cette lecture
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Widjigo

🦀 Un véritable "roman d'ambiance". Dès les premières pages j'ai été plongée dans une atmosphère lugubre, mystérieuse. La plume d'Estelle Faye est totalement immersive. Elle réussit, avec brio, à nous emmener dans son univers à la frontière entre le réel et l'étrange. On voyage dans le temps et on découvre un monde peuplé de superstitions, de noirceur, de cruauté. A travers les souvenirs de Justinien de Salers, l'autrice nous invite à vivre une folle aventure où le danger, la peur et l'incertitude sont rois.



🌊 J'ai beaucoup apprécié le côté très narratif du roman. Une narration qui, du coup, inclus de nombreuses descriptions très riches, qui renforce le côté oppressant, lourd de l'atmosphère qui se dégage tout au long de l'intrigue. Cela accentue considérablement toute sa dimension fantastique. Je trouve que l'époque dépeinte à travers cette histoire est, de plus, très bien choisie. J'ai trouvé que ça amenait clairement une touche d'originalité à cet univers.



❄ En ce qui concerne les personnages, j'ai apprécié tout particulièrement les personnages féminins de ce roman. Je n'ai en revanche pas pu accrocher davantage avec les personnages masculins. Leurs histoires m'ont néanmoins intéressée et cela ne m'a pas empêchée de passer un agréable moment de lecture.
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Widjigo

Widjigo d’Estelle Faye est un thriller historique teinté de fantastique et d'épouvante. L’histoire se situe en 1793 lorsqu’un jeune officier est envoyé avec son régiment en Bretagne pour arrêter un vieux noble. En cette nuit de tempête, le vieil homme va raconter à l’officier la sombre histoire qu’il a vécue il y a quarante ans.



Justinien de Salers, notre conteur de 1793, fut membre d’une expédition en Terre-Neuve en 1754. Malheureusement, suite au naufrage de leur navire, toute la petite troupe se retrouve du mauvais côté de l’île, dans un endroit dénué de vie et d’infrastructure humaines. Dans ce huis-clos en plein air, le lecteur assiste à la course pour la survie des rescapés. Car de nombreuses menaces rôdent, à commencer par le froid, la faim et les animaux sauvages. Mais bien vite, ils se rendent compte que ce ne sont pas les seuls dangers. Car chaque matin un survivant du naufrage est retrouvé mort.



La paranoïa s’installe chez les personnages impuissants qui se mettent à tous douter les uns des autres. Le lecteur est spectateur de tous les évènements à travers le regard et la parole de Justinien et on en vient aussi à suspecter tous les personnages tour à tour. Qui est le meurtrier ? Une personne extérieure ou un membre du groupe ? Une personne seule ou plusieurs assassins ? Le suspense est à son comble tout au long du récit. Le désabusement des personnages face à la mort est en revanche un peu déstabilisante.



Si Justinien de Salers est un protagoniste plutôt banal, voire déplaisant aux premiers abords, spectateur passif, qui se laisse porter par les évènements, il va tout de même avoir une belle évolution face à la situation extrême dans laquelle il se retrouve. Les autres personnages sont plus ou moins développés mais ont en tout cas tous une psychologie bien construite et ils se révèlent dans leur complexité au fil des pages. Je retiens en particulier la charismatique Marie, la mystérieuse Pénitence et l’ambigu Veneur.



Avec sa plume incisive et poétique, parfois philosophique, Estelle Faye construit avec habileté et talent une atmosphère sombre, glauque et pesante. Elle nous immerge dans des contrées froides et hostiles nord-américaines et tout est empreint d’une aura mystérieuse. Entre les cauchemars (ou visions ?) de certains personnages, le comportement étrange d’autres et l’importance du folklore et de la religion, la frontière entre surnaturel et réel est sans cesse questionnée. De plus, l’autrice nous livre des scènes marquantes très visuelles de body horror à la fois gores et sordides.



Widjigo aura été une lecture intense et captivante jusque dans les dernières pages qui apportent leur lot de révélations finales qui m’ont surprises et que je n’avais pas vu venir ! C’est un court roman efficace à l’ambiance étouffante qui met en parallèle, interroge les limites de la monstruosité et de l’humanité.
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Widjigo

Je me suis un peu emmêlé les pinceaux au début du récit avec les deux temporalités (à ne pas lire quand la nuit a été courte), mais après quelque heures de sommeil et une fois que l’intrigue s’est mise en route, je ne pouvais littéralement plus poser ce livre avant de l’avoir fini.



Mise en abime, nous découvrons donc le récit que fait Justinien à Jean Verdier, celui de a accepté de faire partie d’une mission de reconnaissance, composé de personnages plus mystérieux les uns que les autres.

Le but de ce groupe est donc de découvrir ce qui est advenu d’un groupe disparu sur les côtes de la Basse-Bretagne, mais rien ne se passe comme prévu et les membres du groupe commencent à disparaitre leur aussi les uns après les autres…

Mêlant habilement les codes du fantastique et de l’horreur avec un twist final des plus inattendus, ce roman de Estelle Faye ne vous laissera pas de marbre.



WIDJIGO va bien plus loin que le roman fantastique, nous avons là une réflexion complexe sur le (dis)fonctionnement de la nature humaine et de la société à travers deux récits qui se font écho, deux histoires qui se déroulent durant une période de tension et de mort.

Un livre que je vous recommande si vous aimé les atmosphères angoissantes et les personnages à la limite de la réalité.
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Widjigo

Tout comme pour un bon verre de vin où j’aime retrouver en bouche ce que j’ai décelé au nez, « Widjigo » m’est apparu comme une présage de voyage, d’exotisme même, mâtinée de mystère et de fantastique…et, comme attendu, le roman d’Estelle Faye a tenu toutes ses promesses !



1793. Réfugié dans un vieux donjon en ruine en Basse-Bretagne, Justinien de Salers, marquis des Eaux-mortes, est rejoint un soir de tempête par une troupe de soldats de la Révolution. Ces derniers sont venus l’arrêter, lui le noble condamné par la toute jeune République, mais les voilà tous retenus au sein de la vétuste forteresse du fait des éléments déchainés. Une drôle de nuit commence alors pour le jeune lieutenant de la troupe qui a accepté un marché passé avec le maitre des lieux : ce dernier les suivra sans lutter à une condition : qu’il puisse conter l’histoire qui a marqué sa vie à jamais, celle de son naufrage sur l’île de Terre-Neuve...



Plus je lis Estelle Faye, plus je m’enthousiasme pour cette jeune auteure et scénariste… Séduite par son incursion dans le fantastique post-apocalyptique avec Un éclat de givre et Un reflet de lune, je l’ai suivie cette fois sur ce roman fantastique se déroulant entre Terre-Neuve et Bretagne.

Avec son récit tout autant nourri de faits historiques, de descriptions géographiques que d’introspections fines, je me suis trouvée happée dès les premières pages, vivant la rudesse des lieux décrits, la tension grandissante entre chaque protagoniste, l’immersion progressive dans la déraison des uns et la folie des autres. Avec ce huis-clos haletant, la réalité s’efface petit à petit devant l’imaginaire et la fiction, les cauchemars de certains personnages rattrapés par leurs passés, leurs secrets, leurs culpabilités.



Bref. Un roman envoutant et habité, un « roman de monstres » liant l’aventure et le fantastique : une réussite !

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Widjigo

En 1793, Jean Verdier, jeune lieutenant de la République se rend en Basse Bretagne pour arrêter un noble, Justinien de Salers, reclus dans une forteresse. Justinien le reçoit et accepte son sort mais à la condition de lui raconter son histoire. Et quelle histoire…



Le décor est planté pour un roman à l’ambiance sombre agréablement lu par l’autrice elle-même. Les personnages sont complexes et le mélange historique/fantastique est intéressant et l’histoire prenante. Le froid intense de Terre Neuve, la menace du légendaire Widjigo, le huis clos mettant en lumière la noirceur cachée des différents protagonistes font de cette lecture un conte envoutant, oppressant.



Si vous aimez les livres avec une vraie ambiance, une immersion totale dans l’histoire, foncez !

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Widjigo

Cette lecture m'a permis de valider la sous catégorie "Sakuma drops au milieu des lucioles" du #pumpkinautumnchallenge2022 ET la catégorie "Maupassant" du #cocoricochallenge 😋



Bon alors, en lisant le résumé de ce roman, j'ai quasi sûre que j'allais apprécié ma lecture. Gros euphémisme, j'ai adoré !!! "Widjigo" a tout pour me plaire : c'est un thriller légèrement horrifique et historique puisque tout se passe au 18ème siècle, une partie en France peu après la Révolution, l'autre 40 ans plus tôt à Terre-Neuve, Canada. Je suis fan de double temporalité, d'autant plus quand elle est due, comme ici, à l'un des personnages racontant une histoire à un autre personnage.



Aussi, on se pose des questions sur tout, tout le monde, tout le temps. Rien n'est sûr, on avance à tout petits pas dans nos suppositions, et ça pour moi c'est pépite ! J'adore quand un roman me surprend de par sa fin et les révélations sur les dernières pages m'ont étonné !

Bon, OK, j'avais vu venir l'une d'entre elles avant mais sans être sûre de moi à 100% non plus !



Bon, et la plume d'Estelle Faye ?! Hé bien j'adore tout autant, fluide mais riche en vocabulaire, encore une fois j'ai direct plongé avec nos personnages dans leur aventure singulière 😈



Bref, "Widjigo", j'en entend TRÈS peu parler et c'est franchement dommage parce que c'était GÉNIAL, et en plus c'est une lecture absolument parfaite pour l'automne et Halloween (si vous êtes dans les vibes Histoire, thriller, ambiance horrifique et oppressante, mystère, huis clos, légendes, morts suspectes et survie en territoire sauvage)



Et cerise sur le gâteau, il ne fait que 250 pages DONC pas d'excuses pour le procrastiner dans sa PAL
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Widjigo

J'ai vu passer de nombreux avis positifs sur cet auteur et j'ai eu envie de commencer en lisant son petit dernier Widjigo car il a peu de pages et cela me permettait de tester la plume d'Estelle Faye.



Je me suis donc lancée dans cette lecture à un moment plutôt opportun pour moi car la saison d'automne avec l'obscurité qui arrive rapidement m'a permis d'entamer celle-ci en me mettant déjà bien dans une atmosphère particulière.



J'ai mis un petit temps à me situer au niveau du récit et des personnages car ici l'on se situe dans un récit au final plutôt historique alors que je m'attendais plus à un récit dans le futur.



Une fois ce petit détail bien mis en place dans notre esprit , le récit se déroule tout seul et les personnages se mettent rapidement en place.



Malgré le fait que ce récit se passe en extérieur nous sommes rapidement oppressée par cette ambiance et il se passe assez rapidement des choses plus qu'étranges.



Mon côté fan de thriller a été ravie avec ce récit plutôt court mais avec des morts plus que suspectes et des individus plus que louches qui parsèment ce récit.



Celui-ci au final reste très abordable à mes yeux malgré le fait que je sois plutôt novice en terme de lecture fantastique.



Je lirai avec plaisir de nouveau l'auteur car cela a été une bonne découverte à mes yeux.



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Widjigo

C'était l'un des événements de la rentrée imaginaire 2021 : la sortie dans la chouette collection AMI du nouveau roman de survie horrifique d'Estelle Faye. Alors Widjigo, ou j'y go pas ?



2e incursion pour moi dans l'univers d'Estelle Faye, après Un Eclat de Givre qui m'avait laissé une impression mitigée : conquis par le Paris post-apo et les personnages hauts en couleurs, beaucoup moins par le manque d’un fil conducteur fort et par une fin décevante.



Avec ce Widjigo, changement radical, avec un récit dans le récit, dans lequel un vieil aristocrate raconte à un jeune révolutionnaire chargé de l’arrêter comment sa quête sur l’île de Terre-Neuve 40 ans auparavant vira au carnage avec démembrement progressif de tous les copains. Ambiance, donc !



La structure narrative, faite d’allers-retours entre passé et présent, et l’écriture par moments très réussie de l’autrice, permettent d’installer un climat oppressant et instillant tension et doute dans l’esprit du lecteur. L’ambiance surnaturelle de cette escapade dans les cercles polaires est glaçante, parfaitement aidée par les jeux d’influences dans ce petit groupe d’inconnus moins innocents qu’il n’y paraît de prime abord. Une galerie de personnages au passage fort réjouissante (si on peut le dire ainsi), avec son lot de caractères bien trempés et assez facilement reconnaissable (même s’il ne faut pas trop s’attacher…).



Oui, j’y go, alors !

Pas si vite ! Parce qu’il y a un « mais » (ou deux)…

Déjà, oui, c’est très bien écrit, mais on a parfois l’impression que le bouquin le sait un peu trop (et ça me fait parfois un peu sortir du récit). Et puis… Ben cette fin (encore une fois), qui n’est pour moi pas à la hauteur du reste du livre tant j’attendais un effet « whaouh » qui n’est jamais arrivé. La douche froide, quoi !



En bref, un petit survival arctique avec un petit côté horrifique qui fait plaisir mais à la conclusion décevante.



J'ai aimé :

• L'ambiance… glaçante !

• L'écriture très réussie…



J'ai moins aimé :

• … même si elle a parfois tendance à le savoir…

• La fin pas au niveau

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Widjigo

C’est quelque chose que j’adore chez Estelle Faye : sa création d’ambiances et d’atmosphères. C’est ce que j’avais adoré dans Un éclat de givre et Un reflet de Lune, plus que l’intrigue d’ailleurs.



Widjigo, c’est donc une ambiance, en premier lieu. Un hiver glacial, d’un froid qui vous transperce la peau jusqu’aux os. Un froid humide; une humidité qui colle à vos habits, qui ne sèche jamais vraiment, qui s’infiltre dans vos blessures, qui vous glace le sang. Dans ce roman, il fait sombre, nuageux, gris sombre, noir.

Et tout est à l’avenant. Les personnages sont perdus, seuls, tristes, épouvantés, en proie à leurs démons et à la sorcellerie à l'œuvre.

C’est un huis-clos en plein air que nous offre Estelle Faye, dans un univers désolé, glaçant, hostile.

J’ai particulièrement aimé la manière dont l’autrice parvient à relier l’ambiance à l’intrigue.



D'autre part, Widjigo est court, et possède selon moi les attributs d’une novella : il est percutant, rapide dans sa manière d’évoluer, ne se perd pas en chemin. L’autrice a trouvé le bon mix entre le roman et le format court.

Il offre également une structure narrative que j’aime personnellement beaucoup : le récit dans le récit. Sans aller jusqu’à la mise en abyme, cet emboîtement permet un va et vient passé/présent qui fonctionne bien. Cela fonctionne d’autant mieux que le récit emboîtant se déroule sur une soirée dans un phare perdu à Pétaouchnok; il est donc très ramassé mais parvient à déborder de ce cadre temporel avec l'histoire emboîtée avec laquelle il dialogue constamment.



Enfin, j’ai eu la sensation de lire une revisite des 10 petits nègres d’Agatha Christie. Car les personnages sont réunis dans une entreprise un peu louche; sacrée galerie de cas désespérés dont on se doute que leur réunion n’est pas fortuite. Cela permet à l’autrice d’amorcer une plongée dans l’âme humaine, crasse et noire, quelle qu’elle soit.

Le suspense monte doucement mais sûrement, et j’ai lu avec avidité pour savoir qui, mais qui ! était le semeur de cadavres. Alors Widjigo se teinte pendant un bon bout de temps de fantastique, laissant place au doute et à l’angoisse caractéristiques du genre, face à des événements inexplicables. Et lorsque la révélation arrive, Estelle Faye nous plonge dans le merveilleux, et nous offre des rebondissements finaux que personnellement je n’avais pas vus venir du tout. Un final en point d’orgue, là encore qui me fait penser à une fin de novella. Et j’ai refermé le bouquin en me disant que je venais de lire mon roman préféré de l’autrice.
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Widjigo

Estelle Faye nous emmene au cœur d'une expédition narré par un vieux noble sur la côte Bretonne, Justinien de Salers. Cet homme doit être arrêté par Jean Verdier, un lieutenant de la révolution française. Mais il acceptera de se rendre à condition d'accepter d'écouter son histoire.

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Ce récit d'aventure horrifique nous impose une ambiance sombre et glacée dès le départ.

Les décors et les détails sont très bien soignés ce qui rend l'histoire encore plus angoissante. C'est dans une nature hostile de la Terre-Neuve que la troupe de marginaux va devoir avancer et survivre mais des événements viendront perturber leur mission. Et là ce sont des personnages à l'esprit fragile auxquels nous faisons face. Quand le doute, la faim et la fatigue s'installent, qu'une partie de l'équipe disparaît, plus rien n'a d'importance que sa survie et les interrogations vont tomber.

Je ne rentre pas trop dans les détails car il faut vraiment le lire pour le vivre.

Ce livre psychologique m'a fait glacer le sang plus d'une fois et il était impossible de m'en détacher avant la fin.
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Widjigo

L’auteure nous transporte au 18ième siècle et l’histoire se déroule principalement sur l’ile hostile de Terre-Neuve sur laquelle des personnes disparaissent de façon inexpliquée. Justinien de Salers y sera envoyé afin de découvrir ce qu’il leur est arrivé. Il va nous raconter ce qui est réellement arrivé sur cette terre sauvage. Pourquoi certains sont revenus et d’autres non.



Sur la base de cette intrigue, Estelle Faye nous propose un récit mêlant surnaturel et problèmes sociétaux de cette époque.

Les personnages gardent une part de mystère, ce qui me rend d’autant plus méfiantes à leur égard, aucun d’entre eux ne trouve grâce à mes yeux. Ce n’est pas cette nature indomptée et inamicale qui risque de me faire changer mon fusil d’épaule car l’atmosphère oppressante est très réussie, vous ne vous y sentez pas en sécurité. Vous avez également l’impression de vivre dans la moiteur et la crasse et les actes qui s'y déroulent laissent à penser que la civilisation n'est pas armée pour dompter la nature sauvage. Les événements s’enchainent et tout est fait pour entretenir la mystère.



Beaucoup d’éléments sont mis intelligemment en contraste grâce à la plume maîtrisée de l'auteur : l’innocence/ la culpabilité, la civilisation/la nature sauvage, la doctrine/les croyances. Cette multitude d’éléments ne fait pas qu’enjoliver l’intrigue, ils auront tous un rôle à jouer dans le dénouement de cette équipée.

Les révélations finales sont surprenantes et inattendues et j’avoue que l’explication du pourquoi et du comment m’a convaincu.



Au final, ce fut un bon moment de lecture que je vous invite à découvrir.
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Widjigo

Une lecture assez différente des autres livres d'Estelle Faye, j'ai bien aimé sans pour autant avoir trouvé cela exceptionnel, mais on retrouve avec plaisir la plume de l'auteure dans ce thriller fantastique.



Je ne lis pas souvent de thriller et pourtant j'ai quand même réussis à trouver le récit assez classique. Ce flou du début qui évolue en tension jusqu'au dénouement final, c'est ce qui fait les thrillers selon moi, donc pas de surprise ici. Estelle Faye mélange historique (période de la Terreur de la Révolution française) à une dimension fantastique avec cette étrange créature, le Widjigo, qui va semer la peur dans la troupe qui va devoir traverser Terre-Neuve suite à un naufrage



Le récit est en fait sur deux temporalités, le personnage principal va se faire arrêter et raconte ce qu'il s'est passé 40 ans plus tôt. Les passages dans le présent ne sont pas très intéressants mais servent simplement à faire durer le suspense. Je dois avouer que j'ai trouvé cela un peu long et j'avais hâte de découvrir enfin le dénouement. Et la fin est malheureusement un peu vite expédiée, je n'ai pas eu ce "wow" attendu, malgré le retournement de situation inattendu sur le personnage principal.



Heureusement, le style d'Estelle Faye est toujours aussi merveilleux. C'est fluide, avec de belles descriptions qui nous mettent très bien dans cette ambiance pesante et humide des espaces sauvages et froids de Terre-Neuve. J'aurais aimé que les histoires des différents personnages soient un peu mieux amenées (je pense notamment à l'histoire avec Salaun et Justinien qui arrive franchement de nulle part), au final on oublie vite les personnages qui disparaissent (mais je pense que c'est fait exprès ?) et on se concentre sur la survie et les propres démons de Justinien.



Ce fut une lecture rapide et satisfaisante, je n'en attendais pas forcément plus, mais malheureusement je sens que je vais très vite oublier ce livre, il ne m'a pas marqué plus que cela.
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Widjigo

Je dois bien l'avouer, je n'avais jamais lu d'œuvre d'Estelle Faye avant Widjigo, mais lorsque je suis tombée sur ce roman qui avait l'air de traiter du sujet trop peu abordé à mon goût du Wendigo, j'ai eu envie de tenter l'expérience, et c'est une bien belle découverte que voilà !

Dès le début de ce roman, j'ai été charmée par l'ambiance oppressante, par cette forteresse qui donne l'impression d'être posée au bout du monde, en pleine tempête, et ce calme entre Justinien de Salers, étrange personnage plein de mystère, et Jean Verdier, venu l'arrêter et qui ne s'attendait pas du tout à cet accueil (et qui pourrait l'en blâmer). Le récit des évènement qui se sont passés quarante ans plus tôt est sombre, immersif, constamment sur le fil entre rêve et réalité, bercé par les superstitions et les croyances de chaque personnage. Ici, pas de gore à profusion, tout est dosé, ce n'est pas de l'horreur trash qui nous est proposée mais quelque chose de plus vrai et de plus profond. C'est au niveau de la fin que je suis plus mitigée, car bien que certains retournement de situations m'aient prise au dépourvu et qu'elle soit pleine de potentiel, je l'ai trouvée assez rapide par rapport au reste du livre qui est très contemplatif et qui laisse monter l'horreur petit à petit.

Ceci dit, ça reste un très bon bouquin dont j'ai beaucoup apprécié la lecture ! La plume est belle, accessible, et l'autrice sait nous embarquer avec elle dans les recoins les plus sombres se son imagination. C'est un livre qui parle de la nature humaine et du monstre qui peut se cacher en chacun de nous, nous dévorer et dévorer ceux qui nous entourent, juste pour survivre.
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Widjigo

Voilà un roman noir et oppressant.

Nous passons d'une discussion en huis clos, qui se passe dans le présent, au crapahutage en pleine forêt avec des personnages intriguants,mystérieux lâchons le mot dangereux.

Une quête de tous les dangers,ou la peur, l'angoisse et la mort guètes.

Dès le début nous savons qu'il n'en restera qu'un, ce qui pour moi à encore augmenté le niveau de stress ressenti pour les protagonistes. Je n'ai pas pu m'empêcher d'aimer certains et d'en détester d'autres.

Malgré le fait d'un ultime rescapé je me suis mise à espérer pour les autres.

La fin est surprenante et nous explique les choses où la chose?

Une plume percutante, Incisive, noir et perturbante.

Vous voulez frissonner, voir, trembler.

Il ne vous reste plus qu'à ouvrir ce livre, qui va vous happer dès les premières pages.
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Widjigo

Je dois avouer qu’il m’a fallu trouver mon ambiance musicale pour me plonger dans la lecture de ce livre. Je vous conseille donc des playlists de vents qui soufflent, et de tempêtes diverses.



Une fois l’ambiance posée, il est bien plus facile de rentrer dans le livre, qui nous plonge dans une histoire de survie.



On retrouve un certain nombre de personnages, qui se retrouvent pris au piège sur une île hostile, sous des tempêtes de neige, et d’autres obstacles qui bloquent leur route. À commencer par une série de meurtres étranges qui commencent à tous les décimer un par un.



Ce que j’ai aimé dans ce livre, c’est que quasiment du début à la fin, on ne sait pas si tout ce qu’il se passe est fantastique. Ou si simplement, les personnages deviennent fous, et surtout dangereux. Ainsi, le livre traite du sujet du monstre, et de ce que les gens deviennent lorsqu’ils n’ont plus rien pour survivre.



Tout se fait du point de vue externe de Justinien de Salers, un alcoolique notoire, que le passé semble rattraper au fur et à mesure de l’histoire. Cet homme qui parais bourru au début, m’a donné l’impression d’être naïf au fur et à mesure de l’histoire. Naïf et dépassé par les évènements, et assistant à la cruauté des hommes sans pouvoir faire grand-chose de plus que survivre lui-même.



Il y a un travail sur la façon dont le récit est raconté et construit, qui m’a fait retrouver le style de l’autrice, qui semble tout de même un peu changer dans ce côté plus mature, plus sombre qu’est Widjigo. On retrouve quelques retournements de situation, qui m’ont fait comprendre des choses sur le choix du style, qui m’interrogeait durant ma lecture. Tout est bien placé, et amène à une conclusion.



Du reste, je me suis laissé plonger dans l’histoire, et sans forcément m’attacher, persuadé que tout ceci ne serait qu’une escalade vers l’horreur. Bien que chaque personnage avait son propre passé, ses propres désirs et ses peurs. J’ai néanmoins apprécié Pénitence, qui me faisait de la peine vu la tête de son père. J’ai trouvé Gabriel intéressant aussi. C’est un personnage mystérieux du début à la fin, par sa manière de très peu parler, entre autre. Et Marie était dépeinte de telle façon qu’elle m’intriguait.



Ce que j’ai aussi aimé, c’étaient les indices laissés par le livre pour en venir à la conclusion. Indices glissés dans les parallèles du “présent” avec l’année 1793 et de l’évènement horrible de l’année 1754. Il y avait des choses qui me faisaient tiquer. Comme des incohérences dont je n’arrivais pas à trouver le sens.



Ainsi, à la fin, j’ai pu faire “ah oui, du coup, ça explique beaucoup de choses.”



Je pense que ce livre, en huis-clos de survie, se lit avec la bonne ambiance, et conte une histoire de l’horreur humaine, et que le monstre n’est pas forcément celui qu’on pense, ni aussi monstrueux qu’on ne le croit.
Lien : https://koalavolantchronicle..
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Widjigo

Après de nombreux romans chez Les Moutons électriques, Scrinéo et Critic, Estelle Faye entre cette fois dans le label Albin Michel Imaginaire avec Widjigo, sorti lors de la rentrée littéraire 2021. Voyons ce que ce roman du genre fantastique apporte à ce label.



Récit de survie

Un lieutenant républicain aborde un vieux château breton baigné par les embruns de l’Atlantique lors de l’année 1793 pour aller y saisir un noble, Justinien de Salers. Celui-ci héberge sa troupe pendant le déluge et en profite pour retenir le jeune Jean Verdier avec un récit de sa jeunesse. Une fois raconté, il sera prêt à le suivre, puisque celui-ci l’a traqué jusqu’ici. C’est ainsi que d’un contexte révolutionnaire, nous remontons de quarante années pour aller voyager en Amérique du Nord quand le jeune Justinien traînait son mal-être de noble déshérité là où ses relations de passage pouvaient l’emmener. Embringué un peu malgré lui dans une expédition pour enquêter sur une disparition, le protagoniste connaît à son tour un naufrage. Avec une dizaine d’autres survivants divers sur un équipage bien plus conséquent, il doit poursuivre sa mission mais surtout survivre. Dès la sortie de l’épave, les cadavres s’accumulent, d’autres surviennent, c’est la panique et l’évidence est là : il y a un tueur au sein du groupe et ça ne semble pas Justinien !



Horreur fantastique du Nouveau Monde

Même si les premiers paragraphes se tiennent en 1793 et en Bretagne, la quasi-totalité de ce roman se déroule quarante ans plus tôt sur l’île de Terre-Neuve et c’est l’occasion d’utiliser à bon escient les paysages de l’Amérique septentrionale. De grands espaces qui vous avalent et vous épuisent, une culture algonquine sur l’esprit des bois, bref il y a de quoi faire pour s’immerger dans ce « Nouveau Monde » vu par quelqu’un qui ne le connaît pas. Après quelques romans en fantasy ou en science-fiction, Estelle Faye mise ici sur un fond historique mais dans une forte ambiance de thriller horrifique, un peu à l’image du très bon Notre-Dame des Loups d’Adrien Tomas (chez Mnémos). Le côté survie à la suite d’un naufrage met un compte-à-rebours à la tentative de ce petit groupe pour atteindre leur destination, mais au bout du compte il y a plus dangereux que le grand froid et les tempêtes à répétition. Bien sûr, le lecteur ne sait pas toujours ce qu’il voit, mais le mystère n’en est que plus malaisant, jusqu’aux ultimes chapitres.



Widjigo est donc un roman tout à fait maîtrisé et efficace qui colore d’une belle façon le côté fantastique du label Imaginaire d’Albin Michel.



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Widjigo

PRIX LITTÉRAIRE HISTOIRES DE ROMANS 2022



Estelle Faye nous confronte à l'angoisse, mais surtout au Monstre - au Monstre fait homme, au Monstre fait âme, au Monstre fait bête - pour questionner sur la vérité tandis que le doute prend de plus en plus d'ampleur.

Pour cela, elle aborde le mythe du wendigo - ou wìdjigò en algonquin - une créature décharnée anthropophage vivant dans les profondeur de la forêt, issue du folklore des nations autochtones d'Amérique, allégorie des rudesses de l'hiver ou encore associée à divers péchés.

L'auteur en fait même un outils pour déconstruire progressivement les différences de classes, de moeurs, de religions et se recentrer sur ce qui fait l'humain, sur ce qu'il est profondément.



critique complète sur :
Lien : http://histoiresderomans.fr/..
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