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Critiques de Estelle Faye (1497)
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Années Folles !

Entrez! Entrez! Ne soyez pas timides. Venez prendre part à un voyage dans le temps un peu spécial, un voyage de cent ans en arrière qui vous mènera dans une décennie appelée « les années folles ». Les maitres de cérémonie sont Jérôme Akkouche et Tepthida Hay et ils ont invités 15 écrivains avec eux afin de mieux recréer cette époque si particulière. Ils vous convient ainsi, avec une très belle illustration pile dans l’air du temps signée Georges Barbier, à des aventures palpitantes relevées d’un soupçon de science-fiction, d’urban fantasy et de beaucoup de fantastiques. Alors suivez moi vers cette époque au son du music-hall, des folies bergères en enfilant votre plus belle tenue.



À la fin de la première guerre mondiale, un mouvement d’euphorie et de libération envahit peu à peu le monde. Afin de panser leurs plaies et de mieux se reconstruire, les gens se tournent vers la culture, les fêtes, l’exubérance. Les années 20 sont ainsi marquées par le bouillonnement et l’effervescence dans plusieurs milieux d’où leur surnom d’années folles. Quand on pense aux années folles, on pense aux tenues nouvelles autant chez les femmes que chez les hommes, aux coiffures à la garçonne, à l’art, au développement du cinéma, au besoin de liberté, aux fêtes. Mais si on rajoutait un peu d’imaginaires à tout cela, la fête serait encore plus folle, l’évasion encore plus grande. C’est ce que nous propose les 15 nouvelles rassemblées dans cette anthologie, pour découvrir les années folles sous un nouveau jour. Petit tour d’horizon des années folles saupoudrées d’imaginaire:



Lucie Heiligenstein dans Les Ravisseurs de Lune nous propose un tour dans une soirée mondaine guidée par une photographe et un peintre avec une très légère touche de fantastique. Baptiste Minjat avec Comète Schloꞵchaffe nous fait découvrir le surréalisme dans un texte se déroulant en Allemagne. Malheureusement le style pompeux de l’auteur m’a fait passer à côté de ce texte. Dea Assoluta de Sylwen Norden nous propose de découvrir le côté spectacle dans les années folles au travers des souvenirs d’un homme amoureux d’une femme très énigmatique. L’ambiance de la période ressort particulièrement bien dans ce texte. On continue dans le milieu culturel, mais avec une ambiance totalement différente dans Le Saigneur de Nollendorfplatz de Fabrice Schurmans qui nous amène à Berlin pour la première de Nosferatu en présence du réalisateur et de l’acteur principal.



On change de pays, de thème et d’atmosphère avec une de mes nouvelles préférées de l’anthologie, Prohibition Times d’Estelle Faye. En pleine prohibition, 5 personnes ont pour mission d’aller au Kansas et d’y détruire Carrie Nation, l’esprit de la prohibition. Le texte ajoute une touche de mythologie nordique, de musique jazz, à des personnages très bien construits et c’est un véritable plaisir de lecture. Zurich 1924, ou L’Œil du Cyclone permet de découvrir Philippe Caza écrivain dans un texte de science-fiction qui s’offre Albert Einstein, Erwin Schrödinger et Tristan Tzara comme personnages dans une réflexion autour des voyages temporels et de leurs conséquences. Un texte réussi, à la fois drôle et finement écrit.



Little Cairo de Céline Badaroux propose de découvrir sous un nouvel angle un célèbre magicien des années 20, Houdini. Le texte est un peu court mais s’inscrit très bien dans l’ambiance des années folles. Anne-Laure Guillaumat dans Chasse Folle, Années Sauvages fait entrer un peu d’urban fantasy dans cette anthologie avec l’histoire d’une jeune femme appartenant à une famille de nécromancien. Un texte très agréable à découvrir à la fois pour son histoire et son univers. Éléa Daniels avec R’GIRLS parle du problème de la peinture au radium dans une usine de montres sous fond de vengeance et de fantômes. Une belle nouvelle sur un sujet délicat.



Nouveau genre et nouvelle planète avec Minuit au Clair de Terre d’Emmanuel Chastellière. Le texte se déroule dans l’univers de Célestopol, cité lunaire de l’empire de Russie dirigée par un duc extravagant et mégalomane. L’auteur nous convie à une visite guidée de la ville un peu spéciale, elle se déroule de nuit et sur les toits. Un très beau texte pour faire connaissance avec cet univers. Dans Contretemps pour Daisy Walker, Gillian Brousse nous fait découvrir le milieu de la mafia et de la prohibition. La nouvelle développe un concept intéressant mais aurait mérité quelques pages de plus. Patrice Quélard avec Le Malahou parle des ravages de la guerre avec les gueules cassées sous fond de magie, un texte pas toujours très clair.



Le Jeu de Pascal Malosse nous fait découvrir le milieu bourgeois des années 20 avec l’histoire d’un jeune héritier en vacances sur la côte d’azur prenant part à un étrange jeu. Une nouvelle à chute bien construite. La Dame en Noir et Blanc de Bruno Pochesci est une des nouvelles les plus réussies de ce livre. Elle mélange habilement l’évolution du cinéma au fil des années, fantômes et histoire d’amour. Une très belle réussite qui prend son origine dans une histoire véridique autour d’une dame en noir venant fleurir la tombe de Rudolph Valentino à chaque date anniversaire de sa mort. Anthony Boulanger vient clore l’anthologie avec Roaring Districts & Bubbles avec un texte se déroulant dans un vaisseau spatial reconstituant la période des années folles. Un texte un peu trop court pour être marquant.



Voilà, ce petit tour d’horizon est terminé. J’espère qu’il vous aura plu et vous aura donné envie de tenter le voyage vers Les années folles en compagnie de ces 15 textes qui reflètent chacun à leur manière un aspect de cette période. C’est une époque riche culturellement parlant qui mérite qu’on s’y attarde un peu plus, une époque exaltante et libre qui invite à la fête et à l’évasion. Alors n’hésitez à franchir le pas, parez vous de vos plus beaux atours et entrez dans la danse des Années Folles teintées d’imaginaire. Vous ne le regretterez pas!
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Bal masqué

J’ai pris énormément de plaisir à lire ce recueil ! Alors que je pensais que le thème du bal serait exploité de façon assez similaire, les auteurs ont su m’étonner, inventant des univers incroyables et m’emmenant dans des fêtes magiques, totalement improbables. J’ai aussi beaucoup aimé découvrir la plume de nouveaux auteurs, à qui les éditions du Chat Noir ont laissé leur chance, mais aussi retrouver des anciens qui ne m’ont pas déçu ! Un très bon recueil que je recommande grandement !



J'ai chroniqué chaque nouvelle séparément sur mon blog, n'hésitez pas à passer voir ;)
Lien : https://livraisonslitteraire..
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Bal masqué

J’avoue, j’ai craqué pour ce livre, uniquement pour sa couverture au départ. Surtout que les nouvelles ne sont pas mon genre préféré habituellement…Mais, de temps en temps, pourquoi pas et le thème me plaisait, donc je me suis laissée tenter !

Et je ne regrette pas mon achat ! Même si les nouvelles de la fin ont davantage retenu mon attention que celles du début. Parmi mes préférées, je citerai : « Les douze invitées » de Pauline Sidre, « Le yeux du Corbeau » de Céline Chevet ou encore « Le Grand Froid » de Clémence Godefroy.

Pour chaque nouvelle, je vous propose un court résumé (plus une mise en bouche pour ne pas vous spoiler) ainsi que mon ressenti. C’est parti !! 😊

La première nouvelle est « Bal de Brume » d’Estelle Faye. Une auteure dont je possède plusieurs ouvrages dans ma bibliothèque mais que je n’ai jamais lue…Un bon moyen de la découvrir donc. Si sa nouvelle est bien, je m’attendais à plus percutant encore. « Bal de Brume » nous entraîne, à la suite de Gaël Ferrier, un étudiant en cinéma, au cœur de San Francisco. Gaël débarque de France dans l’espoir de trouver enfin un endroit où son art pourra s’épanouir. Il est également prêt à découvrir toutes les nouveautés et les surprises que peut receler une ville comme San Francisco …Il va être servi ! Cette histoire manquait un peu de piment pour moi dans le sens où j’escomptais un peu la fin. Cependant, j’ai totalement adhéré à la plume de l’auteure. Ses descriptions dans la forêt, notamment, étaient très convaincantes : j’avais l’impression d’y être.

Maude Elyther nous plonge ensuite au cœur des rêves et de l’inconscient avec « L’Orchidée rouge ». J’avoue avoir peu de souvenirs de cette nouvelle. Si ce n’est des bribes, un peu comme dans un rêve justement. L’écriture est très onirique et, malheureusement, je l’ai lue une semaine où j’étais fort fatiguée. J’ai eu du mal à m’accrocher à l’histoire et à bien comprendre le sens des phrases. Pourtant le style est très joli mais trop onirique et poétique pour moi à ce moment-là. J’avais plutôt tendance à glisser dans les bras de Morphée et à rejoindre notre héros dans l’inconscient plutôt que de suivre le récit.

« Le sang te va si bien » de Marianne Stern prend place dans un village des temps anciens (indéterminés) où rodent le Malin et ses sbires. C’est sans doute la nouvelle la plus « gore » du recueil. La nuit de Walpurgis approche et le père Irwin sait que cette célébration est l’occasion pour les démons de sortir de l’ombre et de se mêler aux vivants. Il est sur le qui-vive, tout comme la poignée de fidèles qui ont promis de l’aider à surveiller l’événement. Cette garde sera-t-elle efficace ? Satan s’avouera-t-il vaincu ou parviendra-t-il à étendre son emprise sur les hommes ? Une histoire que j’ai appréciée, bien que ce ne soit pas le genre que je lis habituellement !

Le héros de « Les larmes de Lucrèce » d’Elie Darco a un pouvoir étrange, très utile pour résoudre des mystères. Je vous laisse le plaisir de le découvrir. Un drame s’est produit lors d’un bal...masqué (évidemment) emportant une bonne partie des invités dans les flammes. Notre héros est chargé de découvrir ce qu’il est advenu du « Masque de Lucrèce », porté par Faustina Graziosa, charmante jeune femme en l’honneur de qui cette fête avait été organisée. J’ai bien aimé et le style et l’intrigue de cette histoire.

« En trois exemplaire » d’Emanuelle Nuncq est une histoire de voyage dans le temps. Il y est d’ailleurs question d’une Université Libre de Temporalité où les étudiants sont formés aux expéditions temporelles. Un événement d’une grande incidence pour tous les membres de cette université va venir perturber le bal annuel. Retourner dans le passé sera-t-il suffisant pour faire rentrer les choses dans l’ordre ? J’ai apprécié le style et les idées de l’auteure. Toutefois, je ne suis pas sûre d’avoir tout saisi, ce qui entache un peu ma lecture.

Je suis incapable de vous résumer « Lacrimosa » de Dee L. Aniballe. J’avoue que je n’ai pas trop compris cette nouvelle. De nouveau, le style est plus onirique et poétique et la fatigue a dû jouer sur ma non compréhension de l’histoire. Malheureusement, je pense n’avoir pas su l’apprécier à sa juste valeur.

Je n’ai pas cité « Têtes de tigre » de Cécile Duquenne dans mes nouvelles favorites mais elle aurait pu y figurer. C’est la première qui m’ait vraiment touchée dans ce recueil. Diane, l’héroïne, vit dans un monde où tout le monde porte un masque. Ces masques permettent d’atteindre une sorte d’immortalité. Cependant, plus le temps passe et plus Diane étouffe; elle rêve d’une autre vie, sans masque, même si cela implique que sa longévité soit écourtée. Dans ce monde plein de contraintes, osera-telle prendre son envol ? L’univers est très bien décrit et les personnages attachants. L’auteure dépeint parfaitement les émotions de ceux-ci ainsi que ce qui les entoure.

J’ai beaucoup aimé le contexte de la nouvelle « Le masque de la Mort noire » de Claire Stassin. Le récit se déroule dans une Venise moyenâgeuse. La peste y est présentée comme une créature vivante qui étend son ombre mortelle sur la ville. Nous suivons également des humains dans cette histoire, une prostituée tout d’abord, Vanozza, et, ensuite, une servante de bordel, Leora,. Comment ces deux jeunes femmes accueilleront-elles l’arrivée de la peste ? J’ai bien aimé ce récit bien qu’il soit fort descriptif, parfois un peu trop peut-être. Cependant, cela permet au lecteur de plonger corps et âme au cœur de Venise et du bal qui s’y déroule.

J’ai un avis mitigé concernant « Le maître des Masques » de Lucile G. Matteoldi. Je ne comprenais rien à cette nouvelle au début. Je pense que cet effet est totalement voulu par l’auteure. Malheureusement, je n’y ai pas complétement adhéré. J’étais trop perdue au départ pour réellement apprécier l’histoire par la suite. Malgré tout, l’idée est originale et bien menée et le style poétique colle bien au récit.

« Le grand Froid » de Clémence Godefroy est, comme dit précédemment, une de mes nouvelles préférées. Dans un environnement qui rappelle les régions nordiques (Russie, Norvège), de par les noms et l’atmosphère qui s’en dégage, nous retrouvons « Anna » ou « Leini », servante d’une jeune fille riche et bien née en passe de se marier. Anna vient d’une région où règne le « Grand Froid », censé tenir les barbares à l’écart. Elle a une mission à accomplir pour enfin pouvoir rentrer chez elle, mais parviendra-t-elle à la mener à bien ? J’ai beaucoup aimé le personnage de Leini, l’ambiance qui se dégage de cette nouvelle et l’intrigue, surtout le couperet final ! A découvrir !!

« Les yeux du Corbeau » de Céline Chevet est une autre de mes nouvelles préférées. Dans un monde où tout est uniformisé et où la devise est « Egalité, Unité, Dignité », les masques sont de rigueur. Pour éviter les discriminations de quelques sortes qu’elles soient, tout le monde est prié d’entrer dans le moule préconisé par le Conseil. Ceux qui ne le respecte pas en subissent les conséquences au bal mensuel organisé par ce même Conseil : le moindre écart de conduite, la moindre tentative pour se démarquer des autres est sévèrement réprimée. Pourtant, les rêves et les désirs d’Ambre la mène petit à petit sur des pentes interdites. Quelles seront les conséquences ? Y survivra-t-elle ? Une très jolie histoire, bien ficelée, aux multiples rebondissements, accompagnée de personnages attachants et soutenue par un style fluide !

« Belle rose porporine » de Vincent Tassy aurait également pu figurer dans mon top 5. L’héroïne de cette histoire reçoit une mystérieuse demande d’amis sur Facebook, émanant d’une certaine Violette S., accompagnée d’une invitation à un événement. Curieusement, sa meilleure amie, Jeanne, et d’autres de ses amis ont également reçu ces messages. Cependant, personne ne semble réellement connaître cette fameuse Violette. Décidées à participer à cette fête et à découvrir qui se cache sous ce nom, les deux amies vont se rendre au bal organisé par Violette et vivre des expériences étranges et traumatisantes. J’ai bien aimé la manière dont l’auteur a mené son intrigue ; la fin notamment m’a beaucoup plu. À la suite des personnages, je me posais de nombreuses questions. Une sorte de malaise s’installe rapidement dans cette nouvelle. Le style de l’auteur est direct et dynamique ce qui donne du peps au récit.

« Là où danse le jour » de Pascaline Nolot nous plonge au cœur d’un univers post-apocalyptique dans lequel a lieu un bal (hé oui 😊). Les humains qui s’y côtoient, survivants de l’Atomisation vont recevoir la visite d’un invité surprise. Je ne vous dit rien de plus et vous laisse le plaisir de la découverte. Tout ce que je peux vous dire, c’est que l’ambiance un peu glauque, étrange, presque malsaine qui se dégage de cette nouvelle m’a beaucoup plu. L’idée est originale et bien trouvée. L’invité surprise est particulièrement bien décrit et bien mis en scène. Une très chouette nouvelle !

« Sans que rien manque au monde » de Fabien Clavel est une sorte de nouvelle policière. En effet, plusieurs médecins ont reçu une lettre anonyme dont l’auteur les attend au « bal des folles », bal organisé pour les pensionnaires d’un hospice. L’inspecteur Ragon, dont la femme, malade risque un jour de se retrouver dans ce même hospice, est chargé de cette affaire. À lui de découvrir, lors de cette étrange bal, qui a envoyé la lettre et surtout, pourquoi ! J’ai bien aimé suivre cette petite enquête où le fantastique se mêle au réel. C’est une nouvelle très addictive dont l’intrigue est bien tournée et la fin bien orchestrée. L’inspecteur Ragon est un personnage particulier mais attachant.

« Les douze invitées » de Pauline Sidre est, sans conteste, ma nouvelle préférée. Elle met en scène douze sœurs, enfermées par leur père dans leur chambre et est divisée en douze parties. Chacune de ces parties est consacrée à une sœur dont le lecteur suit le point de vue. L’histoire débute avec la plus jeune et se poursuit, de sœur en sœur, pour (presque) se terminer avec la sœur ainée. Deux intrigues s’entremêlent : d’une part, celle de l’invitation mystérieuse et du bal, d’autre part, celle de la raison de leur claustration. J’ai adoré les changements de point de vue. Chaque sœur nous en apprend un peu plus et fait avancer l’histoire à sa manière. Cette nouvelle est merveilleusement bien construite, addictive, bien écrite…en un mot parfaite !

« Minuit démasquée » de Mélanie Fazi est l’histoire d’une maison dans laquelle s’est déroulé un événement tragique. C’est aussi l’histoire du groupe d’amis qui évoluaient autour de cette maison et dont la vie a basculé. Rokia va essayer de rétablir un équilibre entre les choses. Sa mission est délicate. Parviendra-t-elle à la remplir ? Si j’ai moins aimé le sujet de cette histoire (et donc moins accroché à l’intrigue), j’ai apprécié le style de l’auteure et l’idée originale qu’elle a eue !

En bref, un recueil de nouvelles qui a su me plaire, bien que les nouvelles plus oniriques du début ne m’aient pas spécialement convaincue. Je le conseille à tous ceux qui apprécient les nouvelles fantastiques, les bals et les masques. La couverture reflète parfaitement ce que renferme cet ouvrage !




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Bal masqué

J'ai enfin terminé ce livre ! Depuis le temps que je l'ai commencé :) Mais l'avantage avec les recueils de nouvelles, c'est qu'on peut piocher, lire des bouts, juste une nouvelle ou deux de temps en temps, et découvrir la plume d'autres auteurs sans y passer des heures. Ces nouvelles ne m'ont pas toutes plu, le style, surtout, m'a beaucoup rebutée pour certaines. Quelques pages, du plat, du lourd, du cliché ; et j'abandonnais.

En revanche, trois ont particulièrement retenu mon attention. En premier, "Minuit démasquée", de Mélanie Fazi. Cette fille a vraiment un don. Réussir à me faire pleurer, à faire naître tant d'émotions en une vingtaine de pages, c'est fort.

Ensuite, "Le sang te va si bien" de Marianne Stern. Je sais pas, c'est peut-être que le personnage d'Emily m'a rappelé l'ado que j'étais, et cette vengeance gore était pour le moins jouissive.

Et enfin, « Bal de Brume » d'Estelle Faye. Si le style ne m'a pas entièrement convaincue, l'histoire, ce bal de maison hantée et de vampires revisité de manière plutôt originale et moderne, était agréable et marrante à lire.

(Et puis y a la mienne, de nouvelle, mais je suis incapable de savoir ce que vaut mon travail^^)
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Bal masqué

Avec cette sublime couverture, je ne pouvais que craquer pour la dernière anthologie des éditions du Chat noir qui fait toujours la part belle au fantastique. Comme son nom l’indique, cette anthologie regroupe des nouvelles dont le thème central est le bal masqué. Qu’il soit vénitien, horrifique, vampirique, le masque est le fil conducteur du recueil. Masque pour mieux cacher ou à l’inverse pour mieux découvrir?…



Comme dans toute anthologie, j’ai mes préférences. J’ai trouvé certains textes bien trop ampoulés. A trop vouloir en faire, certains auteurs perdent leur lecteur même si le côté formel du texte reste travaillé et très beau. Une nouvelle comme L’orchidée rouge de Maude Elyther m’a laissée de marbre. Je n’ai pas été sensible à la plume de l’auteur. En revanche, d’autre nouvelles m’ont ravie comme celle de Fabien Clavel, Sans que rien manque au monde, qui reste ma préférée. J’ai adoré son personnage, son style, son histoire et je verrais bien son univers développé dans un roman! Il nous plonge au début du 20ème siècle. L’inspecteur Ragon, bibliophile averti, va devoir enquêter au sujet de lettres mystérieuses. J’ai adoré l’ambiance délicieusement surannée.



J’ai également énormément apprécié la nouvelle de Pauline Sidre Les douze invitées, qui réinvente le conte de fée. Douze sœurs sont enfermées dans leur chambre, punies par leur père jusqu’au jour où une étrange invitation leur parvient. Il y a un peu de Barbe bleue dans cette histoire originale où chacune des sœurs prend la parole à tour de rôle.



J’ai aussi été sensible à la plume d’Elie Darco. La façon dont son enquête est menée dans Les Larmes de Lucrèce m’a surprise et j’ai aimé le personnage qu’elle développe. Sa plume est toujours délicieuse et son univers intéressant.



Je passe rapidement sur les nouvelles de Cécile Duquenne avec Têtes de tigre, de Céline Chevet avec Les yeux du corbeau ou encore de Claire Stassin avec Le masque de la mort noire qui m’ont toutes embarquée dans leur univers riche et développé!!



Bal masqué est une anthologie qui rassemble des textes travaillés et intéressants. Une belle manière de découvrir de nouvelles plumes!
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Bal masqué

Outre la renommée de certains des auteurs parus dans cette anthologie (notamment Mélanie Fazi, une autrice dont j’apprécie particulièrement la plume), c’est la superbe couverture qui m’a immédiatement attirée vers cette lecture tout en jeux de masque et de faux-semblants : d’une beauté, d’une sensualité folle, fleurant avec le fantastique et les fées, le danger et la grâce. Il est rare que je lise un recueil de nouvelles aussi vite, prenant d’habitude le temps de déguster lentement, mais j’ai vraiment été transportée dans tous ces univers et voulait toujours en découvrir davantage. Il y a énormément d’excellentes nouvelles, dans des styles aussi variés que plaisants et qui développent des univers uniques, des personnages attachants... Pour moi c’est une anthologie qui dégage une vraie ambiance, une belle cohérence, lorgnant souvent du côté du XIXe siècle ou de l’Italie, tout en proposant parfois des sous-thématiques plus surprenantes (dystopie, réseaux sociaux…).

Mes nouvelles favorites sont ainsi « Bal de Brume », « L’Orchidée rouge », « Le Grand Froid », « Là où danse le jour » et « Minuit démasquée ». Néanmoins pratiquement toutes les autres m’ont beaucoup plu, plus circonspecte seulement sur « Le sang te va si bien ». Si cette lecture n’a pas été désagréable, loin de là, je trouvais qu’elle manquait clairement d’enjeux et ressemblait plus à un exutoire sanglant… Enfin deux nouvelles ne m’ont pas beaucoup plu, à savoir « Lacrimosa » et « Le maître des masques », que j’ai malheureusement détesté, ayant rarement autant soufflé d’agacement en la lisant ! Je pense qu’il s’agit hélas d’un style auquel je n’adhère tout simplement pas ; trop ampoulé pour moi…

Pour moi il s’agit donc d’une belle découverte ; et je pense qu’il peut s’agir d’une jolie entrée en matière dans l’univers si riche des nouvelles :)

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Bal masqué

Une couverture envoûtante et la promesse de diverses histoires sur un thème mystérieux et fascinant : voilà ce qui m'a séduite de prime abord. Si plusieurs nouvelles ont su être originales (Les yeux du corbeau, Là où danse le jour, Minuit démasquée, Les douze invitées), on retrouve également avec plaisir des univers connus (Le sang te va si bien). De manière générale les plumes sont excellentes mais aucune pourtant n'égale celle de Dee L. Aniballe dans son Lacrimosa. Pour moi, c'est la nouvelle qui porte littéralement le recueil, celle qui donne tout son sens à la couverture. Elle recèle ce savant mélange de poésie tourmentée et de rêve éveillé. Par ailleurs le dénouement m'a littéralement clouée sur place ; la transition était intelligemment brutale. Un choix de thème réellement périlleux, audacieux et engagé que je salue ! Merci pour ce rêve mélancolique dont la mélodie résonne encore dans mon esprit.
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Brouillard sur la baie

Fini de lire "Brouillard sur la baie" d'Estelle Faye, un recueil de 2 nouvelles (gratuites) sur San Francisco.

Une petite lecture rapide et dépaysante, l'une fantasy urbaine, l'autre dystopie. Deux genres dans lesquels elle excelle avec une écriture toujours aussi inspirante.
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Brouillard sur la baie

Le plus grand risque en lisant ce Brouillard sur la baie est d'avoir en tête ce San Francisco de Maxime Le Forestier pendant quelques jours.

Mais c'est en prenant des risques que, parfois, on découvre une pépite.



Je déplore régulièrement que les éditeurs de romans grand format soient très frileux dans le fait d'y ajouter du contenu supplémentaire : entretins, paratexte, nouvelles. Albi Michel Imaginaire ne déroge pas à la règle, mais propose de temps en temps de petits fascicules disponibles gratuitement en format numérique pour accompagner la sortie d'un nouveau roman, ici Widjigo. Brouillard sur la baie comporte deux nouvelles, dont l'une est exceptionnelle.Vous pouvez télécharger ce titre dans votre boutique habituelle.



Les anges tièdes

Cette nouvelle était ma première plongée dans l'univers d'Estelle Faye, une réussite. La nouvelle suit les pas d'une jeune fille pour qui le monde parfait manque un peu de saveurs. Je rajouterai, sans en déflorer plus, que le récit se situe à San Francisco.

La force de ce texte est d'avoir dilué les informations sur l'univers peu à peu, le lecteur découvrant les tenants de l'histoire au fur et à mesure, jusqu'à la chute, je devrais dire les chutes car il y a plusieurs paliers dans la révélation finale.



Nous sommes dans un univers de science-fiction où la quincaillerie ne l'emporte pas sur l'histoire. Certains pourront donc reprocher à Estelle Faye quelques facilités, quelques ellipses opportunes, je préfère y voir sa volonté de se concentrer sur les émotions et l'histoire de la jeune fille. C'est la SF que j'aime, où le personnage importe plus que le contexte, nous permet de nous mettre à la place de (et ici, je pense que ma décision serait identique à la jeune fille). La morale de l'histoire pourrait se résumer à : On a les utopies qu'on peut ! Les anges tièdes, c'est aussi un texte dont les images surgissent du texte. Un must.

Quelques fulgurances dans l'écriture, comme ce "velours de pénombre", quelques légèretés humoristique, tel ce "concours du plus gros navet", ou cette "trottinette déambulateur" !



J'avais rencontré ce texte grâce à l'expérience Coliopod, un podcast dont le texte avait été lu par l'autrice elle-même, un choix judicieux. Elle réussit à transmettre toutes les intonations voulues à son texte, un ton parfois naïf, ironique ou légèrement désabusé, ponctué de silences ou au contraire d'une rapidité dans la lecture. Le podcast est toujours écoutable.

La nouvelle a remporté le prix Rosny Ainé 2017.



Bal de brume



"C'est une maison bleue

Adossée à la colline

On y vient à pied

On ne frappe pas

Ceux qui vivent là

Ont jeté la clé "



Gaël Ferrier a quitté la France sur un coup de tête pour poursuivre ses études cinématographiques à Los Angeles. Il y fait quelques connaissances et est invité par un vieillard excentrique dans sa villa perdu dans le fog. L'autrice prend son temps pour nous peindre sa galerie de portraits et la ville où ils se trouvent. Un quotidien banal jusqu'au moment où...

Lu sans savoir de quoi parlait le texte, la plume Estelle Faye m'a emporté avec elle pour m'emmener où je ne pensais pas aller. Même si je ne suis pas très fan de cette thématique, dont je tairai le nom, qu'il me manque sûrement certaines références pour savourer les clins d'œil qui doivent y être, j'ai bien apprécié me perdre dans ce brouillard et son pouvoir étrange. J'ai même eu un goût de trop peu, j'aurais aimé y flâner un peu plus.
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Brouillard sur la baie

"Brouillard sur la baie" est un petit corpus de deux nouvelles écrites par Estelle Faye, offert par Albin Michel Imaginaire à l'occasion de la sortie de Widjigo. Je découvre l'autrice par ces deux petits textes... Et c'est plutôt une réussite!

Faisons court, puisque j'ai lu ça il y a un bon moment déjà et que l'idée principale était bien de m'être fait plaisir.



"Bal de Brume" raconte l'arrivée de Gael à San Francisco et sa rencontre rapide avec Asclépios, vieillard homosexuel très en forme et décidément charmant, qui fera découvrir à notre jeune français toutes les joies de cette vie à l'américaine. Ceci basculera le soir d'Halloween, où Gael pénètrera dans un monde nettement plus inquiétant. C'est un texte de facture fantastique classique, faisant penser à un agréable Stephen King dans sa façon de faire. J'ai adoré ce petit voyage, certes sans surprise, mais bien aghréable.



"Les anges tièdes" raconte la lutte d'une jeune femme contre un méta-univers, sorte de jeu vidéo dans lequel les gens s'immergent, perfusés à leur domicile pour subsister dans cet univers virtuel loin de la crasse et de l'oppression du monde réel (un ready player one en moins rigolo, si vous voulez). C'est joliment fait, bien construit, même si on s'écarte nettement des genres littéraires que j'affectionne.



Le conseil est clair: lisez ce dyptique gratuit et bien agréable.







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Brouillard sur la baie

Je ne note plus les livres de cette maison d'édition suite aux attaques contre la libre critique dont je m'estime victime. Je dis ce que je veux d'un livre, c'est le principe et c'est ma personnalité. Je ne me laisserai jamais dicter ma conduite. Et tant pis si je mets en lumière des réalités qui ne plaisent pas.



Estelle Faye a l'air d'être une excellente autrice.



On entre dans ce livre par le brouillard pour profiter d'une atmosphère glaçante. Tout cela va crescendo dans une dérive parfaitement orchestrée, même si le thème de base a été traité des milliers de fois. Le renouvellement est suffisant pour nous offrir le plaisir des situations et des postures d'esprit des protagonistes. Un doux mélange du bal des vampires de Polanski et de Entretien avec un vampire de Ann Rice.



Ce recueil de deux nouvelles sert de promotion et c'est une bonne entrée en matière pour connaître cette autrice de talent. Le dénominateur commun des deux nouvelles est San Francisco (SF pour les intimes), ville magnifique.



La deuxième nouvelle est cyberpunk et décoiffe. Le thème passionnant du métavers y est abordé. Pour ceux qui ne suivent pas l'actualité, il s'agit de ces univers "online" ou parallèles. Le thème est intéressant parce qu'il y a un beau parallèle entre le monde parti à vau-l'eau d'une apocalypse et le métavers qui a muté et, lui aussi, été délaissé pour la vraie vie.
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Civilisations n°5 : Les Vagabonds du Rêve

Un joli petit recueil de nouvelles qui vous aidera à passer le temps à n’importe quel moment de la journée, voire de la nuit, entre deux métros, entre deux trains (quand il y en a), entre deux plats au restaurant.



Par exemple, vous avez dégusté votre apéritif, et en attendant l’entrée, que le cuistot prépare amoureusement en ôtant l’emballage des barquettes achetées au traiteur du quartier qui lui-même se fournit dans une charcuterie industrielle, je vous conseille L’obscurité entre les étoiles d’Estelle Faye.



Un voyage en compagnie de Juan qui traverse l’Altiplano, en provenance de Bolivie et vient de mettre le pied au Chili. Il est frêle, mais courageux, et redoute toutefois les douaniers, la police, car il est un clandestin recherchant du travail. Il se réfugie pour la nuit dans une cabane et l’Inca, la figure légendaire de l’Altiplano, fait son apparition. Au petit matin, Juan se rend compte que traverser la Panaméricaine sera aussi difficile, sinon plus, et dangereuse que traverser les Andes sous la froidure.



La venue de l’entrée se laissant désirée, probablement que le cuisinier est confronté à des problèmes d’emballage résistant, plongeons-nous, oui j’en profite pour vous accompagner pendant la lecture, dans la nouvelle suivante, Une araignée au bout du fil de Dounia Charaf, qui nous propulse dans le désert, lequel pourrait être marocain. Nous voyons évoluer trois personnages, un spationaute et une policière accompagnée de son droïde. Le spationaute est à la recherche d’une jeune fille, la fille du gouverneur d’une station spatiale. A-t-elle été kidnappée, s’est-elle enfuie ? Alors que certains recherchent la quiétude d’un monde superficiel, d’autres s’en échappent revenant à la dure réalité et aux difficultés, mais dans un esprit de liberté.



Enfin nous sommes servis, je me suis effrontément installé à votre table afin de profiter de ce recueil dont le sommaire est plus appétissant et plus diversifié que le menu du supposé restaurant. Puis en attendant que le maître-queux procède à la décongélation du plat principal, je vous l’ai dit, la carte proposée est assez restreinte, du plat signé d’un célèbre cuisinier dont la figure est apposée sur les produits élaborés dans une cantine industrielle, reprenons notre lecture.



Et comme je suis d’humeur enjouée, malgré l’attente, je vous conseille Une nuit facétieuse de Chantal Robillard. Une quarantaine de congressistes débarquent à Venise afin de visiter la ville, la lagune, Murano, et éventuellement papoter selon un temps imparti. Justement en parlant de temps, il fait froid et la lagune est gelée. Alors pourquoi ne pas se rendre en cette île célèbre pour ses verreries à pied sur la glace, proposition du guide.



Le plat rapidement expédié, il ne valait pas le temps passé à une dégustation, reprenons notre lecture en attendant le plateau de fromages, des pâtes molles sans odeur, sans saveur, fabriquées à base de lait pasteurisé au lieu du bon vieux lait cru honni par les paranoïaques des bactéries.



Morgane Marchand dans La nuit avant l’envol nous offre un texte onirique, parabole de la chenille et du papillon ou de l’enfant et de l’adulte tandis qu’Andrea Lalex nous incite à suivre Nora, dans Point de vue, dans son devoir de mémoire. Perpétuer le Grand Cataclysme dans l’esprit et le cœur des hommes. C’est une marcheuse infatigable, et si certains la surnomme Nora la folle, les histoires qu’elle raconte sont fort prisées, même si on n’y croit guère.



Je quitte à regret ces quelques belles pages, et à peine le doigt levé que la note est déjà arrivée. Apparemment on est pressé de se débarrasser de moi maintenant. Ce qui m’arrange, je vais me poser sur un banc dans le parc voisin et vais pouvoir continuer déguster ce recueil en toute sérénité sous un arbre ombrageux. Car d’autres belles histoires m’attendent, écrites par des auteurs connus et reconnus, ou par de nouvelles plumes qui valent largement le détour, mettant leur talent pour développer un thème qui offre bon nombre de possibilités.



Et pour quoi ne pas suivre mon exemple ? Vous pouvez vous procurer ce volume en vous rendant sur le site de l’éditeur dont l’adresse est dans le lien ci-dessous.







Sommaire :



FAYE Estelle : L'obscurité entre les étoiles



CHARAF Dounia : Une araignée au bout du fil



ARRECHI Alberto : Rêve en haute mer



EHRENGARDT Renaud : Utoña



REY Timothée : Coucher de soleil sur Xkurulub



MONRAISSE Bérangère : Porteur de lumière



MARCHAND Morgane : La nuit avant l'envol



LARUE Ïan : Tête de hibou



DAVERAT Loïc : Poubelle la vie



ANDREVON Jean-Pierre : Scant



ROBILLARD Chantal : Une nuit facétieuse



MORENCY A.R. : Galéné



ANDREA Lalex : Point de vue



CERON GOMEZ Céline : Klaziennes



MARINES Johanna : Panem & Circenses



BAYLE Pascal : La dernière nuit du monde



SEDAN Mara : Eiréné



STEWARD Ketty : La mauvaise herbe



BELLAGAMBA Ugo : Sur la route d'Alcalà




Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Dimension

Un recueil en demi-teinte, qui vous fera passer un bon moment de lecture, mais que l’on ne peut ranger pour autant dans la catégorie des indispensables de votre bibliothèque.
Lien : http://www.elbakin.net/fanta..
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Dracones

Recueil ayant pour objet central le dragon, la majorité des nouvelles qui le compose met en conflit l’humanité et cette espèce que ce soit dans notre monde ou un autre, dans un temps proche ou lointain.

Parfois merveilleuses, la plupart du temps dramatiques et macabres, ces nouvelles sont dans l’ensemble sympathique même si parfois un peu courtes et même pour certaines expéditives.

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Dragons

Un recueil sans nom d'anthologiste sur la couverture, et publié chez Calmann-Lévy, ça aurait du me mettre la puce à l'oreille. Les textes s'étaient peut-être sélectionnés tout seuls. De plus, ils avaient oublié de s'écrire eux-mêmes une préface ou une postface.

Et, après lecture, l'idée d'une auto-sélection paraît moins absurde tant cet assemblage hétéroclite de textes de commande sent le loyer à payer.

Quelques nouvelles surnagent, et il est dommage pour elles et leurs auteurs de se trouver en si piètre compagnie.
Lien : http://quoideneufsurmapile.b..
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Dragons

Avec cette anthologie « Dragons », les éditions Calmann-lévy proposent de nous faire découvrir pas moins de dix-huit textes nés de la fertile imagination aussi bien d'auteurs confirmés comme Thomas Day, U. Bellagamba ou encore Charlotte Bousquet, que d'auteurs moins connus... et qui le resteront malheureusement pour moi puisqu'on ne trouve aucune présentation, même succincte, des différents participants. De même, il est un peu dommage de démarrer l'ouvrage abruptement par la première nouvelle sans qu'il n'y ait de préface nous présentant en quelques mots le sujet et la ligne principale de cette anthologie (la présence de belles illustrations en noir et blanc au début de chaque nouvelle est cependant très appréciable). Tour à tour bêtes malfaisantes faisant la ruine d'une ville ou d'un peuple, monstres incompris et persécutés, divinités aériennes à la beauté majestueuse, légendes inlassablement recherchées mais toujours insaisissables et rarement comprises..., les auteurs explorent ici différentes facettes de cette créature mythique et désormais emblématique du genre de la fantasy. Le résultat est mitigé, la première partie de l'anthologie étant assez difficile à digérer et manquant trop souvent d'originalité, tandis que la seconde se relève de très grande qualité.



Impossible dès qu'il s'agit de critiquer un ouvrage de ce type de parler de tous les textes, surtout lorsque ceux-ci sont aussi nombreux qu'ici. Je me contenterais donc de citer ceux vers qui penche ma préférence, même si certains non mentionnés méritent également le coup d’œil. Commençons par la nouvelle de Philippe Guillaut qui signe avec « Quelques bêtes de feu et d'effroi » le plus beau texte de cette anthologie et nous entraîne au cœur de l'époque tourmentée des Diadoques où un soldat et un poète se lancent en quête des légendaires créatures du dieu de la guerre Arès. Le style y est extrêmement travaillé et d'une grande poésie, de même que l'intrigue par laquelle on se laisse aisément embarquer. Estelle Faye réussit également son coup avec « Suriedad », nouvelle mettant en scène un dragon des mers et un marin destiné à purger le monde. De même pour Johan Héliot qui nous fait vivre avec « L'huile et le feu » l'enquête d'un shérif d'une bourgade insignifiante des États-Unis du XIXe où se mêle trafic de femmes chinoises, complot organisé par une secte à la Ku Kux Klan, et évidemment saurien de taille gigantesque. Thomas Day, enfin, signe comme toujours un texte captivant comprenant son lot de personnages attachants et un univers intéressant et que l'on devine d'une grande richesse.



Au final, si l'ouvrage souffre de quelques défauts, notamment dans sa première partie, il serait toutefois dommage de passer à côté de certaines nouvelles qui valent franchement. le détour. « Dragons » est donc un bel hommage à ces créatures légendaires qui ne cessent de titiller notre imagination depuis des siècles et qui prennent ici vie le temps de quelques pages.
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Dragons

J'aime les dragons mais je n'ai pas trouvé dans ces nouvelles la magnificence que je leur accorde. Certes certaines nouvelles sont belles ou bouleversantes, bien écrites mais j'ai souvent eu l'impression que le dragon n'était que l'excuse, le déguisement pour écrire sur un autre sujet.



Aucune nouvelle ne m'a vraiment emporté sur les ailes de ces terribles créatures, pris dans leur souffle épique ou enivré de la sagesse d'un Fuchur(Falcor pour les cinéphiles). Celles qui ont suscité mon envie m'ont laissé sur un gout de trop peu et les autres m'ont carrément déçu.



Une lecture teintée de déception par rapport à son titre et aux promesses de sa couverture!



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Dragons

Première anthologie de la collection Fantasy de Calmann-Lévy, Dragons réunit dix-huit textes francophones ayant pour thème commun la figure emblématique de la Fantasy. L’anthologiste est Sébastien GUILLOT, fondateur de la collection, mais curieusement non mentionné dans l’ouvrage. Autre bizarrerie, les nouvelles se succèdent sans aucune présentation, si ce n’est une illustration de Alain BRION, leur titre et leur auteur. On ne trouve pas non plus d’introduction générale qui aurait pu avoir le mérite de présenter aux lecteurs les auteurs réunis ici, certains étant de nouveaux venus dans le paysage des littératures de l’imaginaire.



Mais cessons de parler de ce que l’on ne trouve pas dans le recueil et venons-en maintenant plus précisément au contenu…



Chansons pour Ouroboros, DAYLON



Cette nouvelle est un récit mythologique contant la destruction d’une cité consécutivement à la trahison d’un amour. Les six voix qui s’enchaînent indifféremment rendent le texte haché, ce qui est intéressant d’un point de vue littéraire mais rend la lecture d’autant plus difficile qu’elle fait la part belle à l’allégorie.



Soldats de plomb, Frédéric JACCAUD



Un jeune garçon aime faire combattre ses petits soldats contre un dragon alors que son père participe à une guerre souterraine bien réelle dans laquelle les deux parties se disputent l’accès au gaz, principale source d’énergie. L’idée est originale et le traitement soigné ; malheureusement le final tombe quelque peu à plat du fait de sa prévisibilité précoce.



La contrée du dragon, Thomas DAY



Un couple de villageois recueille une jeune fille qui vient d’échapper aux griffes d’une bande de mercenaires. Mais comme sa religion n’est pas celle du village, le prêtre contraint le père adoptif de reconduire la jeune fille dans sa ville d’origine. Avec cette histoire l’auteur ne fait guère preuve d’originalité mais montre des qualités de conteur indéniables.



Cœur de pierre, Virginie BÉTRUGER



Un jeune garçon est le souffre-douleur de tous les autres enfants de son village. Fils de porcher, il est malingre et introverti, et rêve de surcroît de piloter une montgolfière, un statut bien au-dessus de ce à quoi il peut prétendre. De plus il est victime d’une étrange maladie qui le rend difforme : des écailles de plus en plus nombreuses surgissent sur son corps. Il s’agit là d’une très belle histoire, certes peu originale, mais dont la tragédie, la violence et l’émotion sont parfaitement rendues.



Le Dragonneau anorexique, Jean-Claude BOLOGNE



Ce texte conte l’histoire d’un jeune dragon qui refuse sa condition, à commencer par le fait qu’elle lui impose de se nourrir de princesses. Une idée originale et un traitement plein d’humour sont un peu gâchés par une chute sans relief.



Les Années d’orichalque, Ugo BELLAGAMBA



Un vieil ermite raconte sa jeunesse à un enfant, de sa formation en tant qu’yggdrakhsil, à la façon dont il sauva son Peuple d’une invasion de géants en l’exilant dans un autre monde. Il s’agit là d’un nouveau récit mythologique, d’inspiration scandinave et de très bonne tenue.



Au seuil de Loïkermaa, Francis BERTHELOT



Dans cet univers les hommes sont strictement séparés des dragons même si ni les uns ni les autres n’ignorent leur existence. Les hommes abandonnent d’ailleurs les enfants bâtards au dragons pour sauvegarder la morale. Mais l’un de ces enfants est un jour sauvé par un dragonneau orphelin, les deux êtres grandissant ensemble. Séparés à l’adolescence, ils passent le reste de leur vie à se rechercher. Il s’agit là d’un texte particulièrement émouvant sur l’acceptation de l’autre.



La Mort de Tlatecuhtli, Charlotte BOUSQUET



Courte nouvelle à la prose délibérément poétique, elle se veut un hommage à Tlatecuhtli, divinité aztèque sacrifiée à Quetzalcóatl, le serpent à plumes. Sa totale appréhension est à réserver à un lectorat averti de la mythologie aztèque.



Au plus haut des cieux, Robin TECON



Un chevalier est envoyé par son seigneur dans la grotte d’un dragon pour le convier aux festivités du mariage de sa fille. Le dragon est en effet devenu un véritable animal domestique, pratique un langage châtié et est un fervent chrétien. Tel est le point de départ d’un récit peu crédible dont le final frise le ridicule.



Draco Luna, David CAMUS



A la fin du XIIème siècle Baudouin IV règne sur Jérusalem. Mais il est malade de la lèpre et doit fuir son palais pour échapper à l’assassinat que ses rivaux complotent. Accompagné d’une poignée de fidèles, il s’enfonce dans le désert en quête d’un remède à son mal. Si ce type d’intrigues a été maintes fois exploité, l’Histoire y est ici habilement romancée et la nouvelle se lit avec beaucoup de plaisir.



La Suriedad, Estelle FAYE



Cette histoire d’expédition maritime du temps des corsaires est très prenante et agrémentée d’une prose efficace. C’est donc une excellente nouvelle.



Le Feu sous la cendre, Eudes HARTEMANN



Dans la Bavière du XIXème siècle, un étudiant vient demander à un éminent professeur de diriger ses recherches visant à prouver l’existence des dragons. Le professeur ne pense plus qu’à voler les travaux du jeune homme. Une idée originale agrémentée d’une prose rythmée et pleine d’humour font de cette nouvelle un très bon texte.



Quelques Bêtes de feu et d’effroi, Philippe GUILLAUT



Antigone, un successeur d’Alexandre le Grand, envoie une petite troupe à la recherche des dragons, seuls capables de surpasser les éléphants de son rival du moment. Une ambiance hellène moyennement rendue, mais une jolie allégorie sur un thème universel (les mythes sont ce que nous en faisons) rendent cette nouvelle agréable à lire.



D’un dragon l’autre, Jérôme NOIREZ



L’Allemagne nazie envoie un homme à Sigmaringen, sur le Danube, pour éveiller un dragon. C’est intelligent, bourré de références, en particulier à Louis Ferdinand Céline, et plein d’humour. C’est un très bon texte.



Archéologie d’un monstre, Fabrice COLIN



Un gardien de zoo mène une course contre la montre pour connaître les origines de son pensionnaire favori avant sa mort : un dragon. Si l’idée de départ est intéressante, le récit tombe finalement à plat.



L’Huile et le feu, Johan HELIOT



Du côté de la frontière entre le Texas et la Louisiane, dans les années 20, le Ku Klux Klan pratique des rites visant à éveiller un dragon capable de trouver le sang de la terre, c’est-à-dire le pétrole. Mais comme cela s’est avéré meurtrier, le shérif local compte bien mettre fin à cette activité. C’est une histoire improbable dans une Amérique pas très bien rendue qui rendent cette nouvelle peu intéressante.



Dragon caché, Mélanie FAZI



Abel est un garçon bien étrange. Très proche de la nature, il aime se fondre en elle, loin des hommes. Il n’a guère qu’une amie, Amalia, le fantôme d’une jeune femme brûlée en un autre temps pour sorcellerie parce qu’elle détenait un don du fait de la présence du dragon Providence dans son corps. Un sujet original, une jolie prose, ce texte fait passer un très bon moment de lecture.



Tératologie des confins, François FIEROBE



Cette dernière nouvelle prend la forme d’un véritable traité de zoologie sur les différentes espèces de dragons. C’est donc une indéniable curiosité qui aurait certainement gagnée à être placée au début de ce recueil afin de faire office d’introduction.



Au final cette anthologie s’avère inégale. Les très bons textes ne sont pas nombreux, de même que les plus décevants d’ailleurs. En revanche, la grande majorité des nouvelles présentées ici sont très agréables à lire mais pèchent soit par une intrigue peu originale, soit par un final peu percutant. Alors que cela n’arrête pas le lecteur potentiel : s’il est un tant soit peu intéressé par la figure du dragon, il y trouvera largement son compte.
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Dyrméa

C'est avec beaucoup de joie et des souvenirs de rencontre plein la tête que j'ai terminé ce recueil de nouvelles en seulement quelques jours. L'objet-livre est très beau et recèle quelques dédicaces dont je ne suis pas peu fière, ce qui motive d'autant plus à la lecture.

Les nouvelles explorent tous les pans de la fantasy : de la dark fantasy avec les deux nouvelles de Thomas GEHA : Des sorciers et des hommes en début et fin de recueil, l'histoire de deux mercenaires, Hent Guer et Pic Caram, guerrier et sorcier aux rubans, chaque "épisode" se cible sur l'un des deux larrons et très franchement cela donne très envie d'aller lire le roman du même auteur qui se situe sur la grand île de Colme et de découvrir d'autres aventures. J'ai adoré les caractères des deux anti-héros, cruels mais sympathiques tous de même, de bonnes brutes épaisses sans trop de morale comme on aime en suivre en dark fantasy. Hâte de les retrouver dans le roman qui file dans mon "Pense-bête" d'emblée.

J'ai beaucoup aimé également Je ferai le jour, tu feras la nuit de Fabien CLAVEL qui retrace, sur fond de légende préarthurienne, le lien originel entre ogres et fées, plein de poésie et de féérie j'ai vraiment trouvé cette nouvelle touchante.

La clé de Fah d'O'SCARYNE retrace une quête inter-mondes pour découvrir le pourquoi de l'isolement du royaume souterrain, là où vivent gnomes et lampades, deux amis s'y aventurent et la découverte de ce monde interdit va les étonner. L'idée est très originale, les créatures rencontrées tout autant, la résolution fait beaucoup penser aux contes de fées.

Une flûte d'os d'Estelle FAYE est un conte macabre d'une jeune noble chasseresse aventureuse et téméraire qui se lance dans la poursuite d'une biche vespérale mais la mélodie de la brume risque de lui coûter cher. Un conte savamment orchestré dans un décor peu courant, un atmosphère lourde de menaces, bref tous les bons ingrédients pour une légende qui se poursuivra longtemps.

Dans vos caves de Jacques FUENTALBA retrace l'histoire de Jeremy, enfant maltraité. C'est une nouvelle assez courte sur les anges gardiens, qui vous fera frissonner. L'auteur arrive en très peu de pages à nous plonger dans la situation et le dénouement laisse pantois.

Kroak de Patrick McSPARE est une suite à Aelfic, roman retraçant la première incursion de Kroak, âme damnée de la fée Morgane dans le monde des humains. Cette fois-ci, c'est dans le New-York moderne qu'il se cache dans un mercenaire, pourchassé une fois encore par les Veilleurs. Le style est très fluide, l'histoire donne envie d'aller lire le roman pour en découvrir plus sur la nature de Kroak et celle des Veilleurs, dédiés à la magie lumineuse.

L'aurore éternelle de Gary LASKI se situe à mi-chemin de la science fiction et de la fantasy puisque l'action se passe en partie sur un vaisseau spatial d'un genre particulier. Le héros d'un combat épique se retrouve dans une sortie de "Paradis" pour soldats à la retraite mais les choses ne sont pas si idylliques qu'elles le paraissent. Une longue nouvelle assez particulière par son thème d'Eden maléfique, je n'ai pas trop réussi à m'attacher aux personnages. Par contre, les descriptions des paysages sont grandioses et très parlantes.

Les nettoyeurs de Pierre BRULHET est une très courte nouvelle qui se situe sur une planète désertique où deux soleils se pourchassent et deux ennemis vont devoir s'allier pour survivre aux Nettoyeurs. Efficace, pleine d'action, ramassée dans le temps et l'espace, c'est une scène d'action particulièrement géniale puisqu'en une dizaine de pages l'auteur nous décrit l'univers, les guerres intestines avec une ébauche de description du système politique et de la "faune" locale, les personnages sont bien caractérisés et la fin est percutante. Une des meilleures nouvelles du recueil.



En bref, un nouveau recueil savouré avec beaucoup d'avidité. Je me suis régalée des nouvelles de Thomas GEHA, de celle de Pierre BRULHET, de Fabien CLAVEL. Un peu moins accroché au style de Gary LASKI, même si j'ai adoré ses descriptions. J'aime beaucoup les autres nouvelles, même si les trois auteurs cités plus haut ont été mes coups de coeur, 4 nouvelles sur 9 ce n'est déjà pas si mal me direz-vous.

Avis aux amateurs de tous les styles de fantasy, chacun y trouvera son compte, entre créatures féériques ou cauchemardesques, magie, truands et voleurs, nobles, chevaliers et sorciers, vous trouverez forcément une nouvelle qui vous conviendra.
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En dessous

Après la relative déception de l'anthologie précédente publiée par Parchemins&Traverses ("Le Corps"), j'ai pris beaucoup de plaisir avec celle-ci. A une exception près, toutes les nouvelles m'ont plu d'une manière ou d'une autre... Dans le détail, voici mon impression sur chacune d'entre elles :



Revoir les étoiles, Tepthida Hay

Parfaite pour démarrer l'anthologie en douceur, une nouvelle agréable à lire, qui vaut surtout pour son contexte culturel, rarement exploité en SFFF : celui des peuples du Sud-Est asiatique.



Cénotaphe, Fabien Clavel

A l'inverse de la nouvelle précédente, au cadre spatio-temporel clairement identifiable, celle-ci cultive le flou, ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose : même si au bout du compte je ne suis pas certain d'avoir tout saisi, il demeure après cette lecture de belles images, ainsi qu'un goût de sable sur la langue. Je pense que c'est une nouvelle qui appelle une seconde lecture pour être pleinement appréciée.



Le Terrier, Johan Scipion

Je suis toujours bon client quand il s'agit de relectures des contes et autres grands motifs littéraires, j'ai donc aimé cette variation moderne sur le thème d'Alice et du Lapin Blanc. Je mettrais juste un bémol sur la fin du texte : l'article de journal nous exposant le destin de l'étudiante perdue est une chute en elle-même, et son impact est amoindri par un dernier paragraphe sans doute superflu, ou du moins trop explicatif.



Le Système d’extinction, Laurent Salipante

Parmi les règles à la noix qui pullulent au sujet de l'écriture de nouvelles, il y a la nécessité de respecter une certaine unité de temps. Ici l'auteur n'en fait qu'à sa tête, avec une construction alternée jonglant avec les milliards d'années... Et cela fonctionne parfaitement ! Cette nouvelle est pour moi une vraie réussite, à tous points de vue, avec, cerise sur le gâteau, un message qui me parle.



Dans la merde jusqu’au cou, Sylvain Johnson

Une nouvelle sur un tel sujet, il allait oser ! Bien répugnant comme il faut, j'ai apprécié ce texte, qui pour moi est une réussite... jusqu'à la révélation finale. Celle-ci n'est pas mauvaise en soi, mais elle aurait mérité d'être amenée de manière différente, d'être suggérée et non assénée au lecteur sur le mode "ce que vous venez de lire était faux, voilà ce qui s'est réellement passé". En outre, avec cette explication ne laissant subsister aucune zone d'ombre, le texte perd tout aspect SFFF.



La Marche des Endogés, Guillaume Mézin

Le style de l'auteur est maîtrisé, son univers post-apo peut être intéressant... Mais je suis passé à côté de ce texte, qui me laisse l'impression paradoxale d'une nouvelle interminable qui, une fois sa lecture achevée, paraît n'avoir jamais vraiment débuté.



Le Roi d’Automne, Anthelme Hauchecorne

Il y a dans cet en-dessous arrageois quelque chose du Neverwhere de Neil Gaiman. Un texte inventif, foisonnant... mais peut-être trop : cette nouvelle a beau être très longue, elle mériterait sans doute de l'être davantage afin que chaque idée soit exploitée à son maximum. Un peu trop foutraque à mon goût pour que j'adhère totalement, mais une bonne lecture malgré tout, au final les soixante et quelques pages passent comme une lettre à la poste.



Ascendance, Thomas C. Durand

Un texte aux thèmes assez proches de la "Marche des Endogés", avec cette remontée graduelle vers la surface remuant le passé et les souvenirs... Mais à l'inverse de la nouvelle sus-citée, "Ascendance" m'a captivé de la première à la dernière ligne. Tout comme Laurent Salipante, je ne connaissais pas du tout Thomas C. Durand, et ces deux auteurs sont pour moi les deux très bonnes surprises de cette anthologie.



L’Appel de Sirannon, Raphaël Boudin

Une conclusion un peu décevante n'entache pas la bonne qualité globale de cette nouvelle. Le format "journal à la première personne" est un choix souvent risqué, mais ici l'ensemble sonne juste. J'ai apprécié le ton employé par le narrateur et, plus globalement, l'écriture de l'auteur, en dépit d'erreurs un peu gênantes ("se faisant" pour "ce faisant", "flan" pour "flanc", "répudier" pour "répugner"...)



Maintenant, je passe mon tour pour l'anthologie suivante, mais j'essaierai d'être là pour "Frontières"...
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