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Critiques de Eugène Savitzkaya (32)
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La traversée de l'Afrique

Eugène Savitzkaya est un créateur, véritable artiste riche d'un langage très personnel. C'est brillant, époustouflant . Rien dans le monde littéraire ne peut s'y comparer même si j'ai songé parfois à René Char ou Francis Ponge.

Mais c'est surtout au monde pictural de Pierre Bruegel le jeune que j'ai pensé durant toute ma lecture.

Parrainage très subjectif sans doute, mais qui explique pourtant dans quel voyage Eugène Savitskaya entraine le lecteur.

Rien d'étonnant à ce que ce soit les éditions de minuit qui publient cet ouvrage avant-gardiste. Je suppose que la découverte des premiers écrits en France de Samuel Beckett ont laissé le lecteur dans ce même sentiment d'inconnu et d'émerveillement.

Étrangeté de la banalité qui m'a laissé pantois au fil des pages, sans que jamais je ne détecte la moindre faiblesse dans la puissance créatrice de l'auteur. Sans que jamais je ne doute de son souffle.

Cinq étoiles pour ce livre qui m'incite à envisager la lecture d'autres œuvres de cet écrivain surprenant.

N'oubliez pas son nom.
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Bufo bufo bufo

 

 

DÉROUTANT, déconcertant, désorientant,

inattendu, insolite, surprenant,



ÉTRANGE, singulier, insolite, bizarre,



ÉNIGMATIQUE, , hermétique, insaisissable,

mystérieux, obscur, ténébreux,



mais non dépourvu d'une certaine MUSICALITÉ,

cette rieuse, cu-rieuse danse de mots assemblés

mêlés, entremêlés, procure quelques couleurs

inattendues.



Peut-être à LIRE À VOIX HAUTE, et à écouter

gratuitement, sans chercher absolument

à déchiffrer, à comprendre.





" Vidé de mon cœur je me reluis, disait le pêcheur

guettant l’ombre, son foie dans le liquide de

la rivière, doucement rouge et transparent,

de salive je suis rempli, elle déborde et coule

peu à peu, écume sur le liquide de la rivière,

la mangent les poissons montant en flèche,

l’étendard violet dressé, ondulant, ils

dévorent les fleurs que j’ai jetées dans le

soleil et perdues, il roucoulait, sa langue

enroulée, son vélocipède couché sur les roseaux,

je les mangerai cette nuit, leurs entrailles

sur l’assiette jaune de porcelaine et de limon,

avec du jasmin et la couleur bleue du pinceau,

les os sur le bord dentelé, puis je laverai

la faïence dans le pur liquide, troublant la

rivière, verre tremblant, glacé d’œufs, de

feuilles minuscules et rondes, avec le gravier

du fond et le sable de la berge, mais son

bras gela, parlant il s’endormit, de crachat

rempli, de sang parfumé, sa canne noire

au-dessus du monde, son reflet dans l’eau.

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À la cyprine

Voici un plaisant recueil de poèmes. C'est du belge ! Parfois, souvent, un peu cru -vous allez me dire que vu le titre on ne pouvait que s'y attendre-, mais de charmants courts poèmes quand même ! Cela chante sans rime avec beaucoup de joliesse dans le rythme des vers. Une belle découverte.
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Exquise Louise

Bien des hommes de tous les domaines artistiques, attendris, émerveillés, ont sollicité leur savoir-faire pour célébrer leur enfant, leur petite fille. Parce que ce qu'ils font de mieux est ce qu'ils peuvent offrir de plus beau à ce qui leur est arrivé de mieux. Pour les marquer d'une pierre blanche, Eugène Savitzkaya a écrit ces belles pages pour sa fille comme il fit pour son fils dans Marin mon cœur.



Chaque page est celle d'un émerveillement. Non celui du papa mièvre devant le berceau mais celui qui, presque intimidé, regarde grandir ce bout de fille, témoin privilégié de l'épopée d'une princesse aigre-douce dont vient un jour le temps de la conter. "Cela se passe toujours de la même manière : je prends des notes, presque quotidiennement. Et puis, au bout d'un moment qui peut être plus ou moins long, je relis ces carnets, ces feuilles éparses, et des directions se dessinent, qui me suggèrent une suite, un prolongement. Je me remets alors à écrire et cela donne un livre", confie l'auteur dans un entretien en librairie. Une poésie teintée d'histoires slaves venues de son ascendance mi-russe mi-polonaise.



Ah mais cette petite-là n'est pas comme les autres ! Tous les parents le savent, la leur est exclusive dont les composants du destin sont l'antimoine et la salsepareille...



Le charme vient de ce que Savitzkaya ne considère pas sa fille comme « son » enfant : "on les fait naître, on tente ensuite, maladroitement sans doute, de les aider, mais ils n'appartiennent qu'à eux-mêmes. Car Louise est la mer et la forêt et la nuit entière. Car personne ne peut l'attraper et rien ne peut entraver sa marche. (...). C'est toute Louise qui veut, et pas seulement le petit je au bout de la langue."



D'ailleurs elle ne découvre pas les choses, ce sont elles qui la rencontrent. Le jour de son premier bain dans l'Ourthe, "la rivière a rencontré Louise dans les courbes de son lit de galets". Puis la forêt rencontrera Louise au détour d'un chemin et la mer viendra à elle en plein vent.



Je ne veux pas rompre le charme et n'en dis pas plus, emplissez-vous de ces septante jolies pages et reportez-vous à l'entretien avec le poète mentionné plus haut.



Notons enfin que la critique sur "Promotion des lettres belges" se montre plus nuancée et regrette qu' Exquise Louise ne fait que charmer alors que Marin mon cœur avait ébloui.


Lien : http://www.christianwery.be/..
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Sister

Poésie pour ceux qui vivent fendus comme de l’ardoise.



Paru en 2017 aux éditions de L’œil d’or, «Sister» est issu d’un projet porté à l’origine par l’auteure et metteure en scène Hélène Mathon, qui a sollicité Eugène Savitzkaya pour écrire sur la schizophrénie.



«Je voulais depuis longtemps parler du regard des normaux sur les anormaux, utiliser le théâtre comme chambre d’écho à cette relégation des fous, des « dingues », hors des frontières de la bienséance conventionnelle. Je voulais ainsi mettre en lumière une question réservée trop souvent aux amphithéâtres des facultés et à l’intimité des chambres. Celle de la folie.

Ce faisant, il me semblait qu’il ne s’agissait ni plus ni moins que d’envisager ce qu’il reste en nous d’accueillant pour le différent», écrit Hélène Mathon dans son avant-propos.



La suite sur mon blog ici :
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Marin mon coeur

Le résumer de l'auteur est parfait donc je n'en dirai pas davantage.



Tout ce dont j'ai retenu de ce livre est qu'il n'est que douceur et beauté. Je l'ai lu à 3 reprises dans les transports en allant travailler sur Paris et à chaque fois, je me sentais apaisée, heureuse, j'avais le sourire aux lèvres alors qu'il n'y a pas moment plus stressant dans la journée.



Voilà un homme qui s'est arrêté sur un être, son ressenti, sur ce qu'il se représente du monde avec une intelligence rare. Durant mes lectures, j'ai eu l'impression de m'arrêter quelques temps sur la beauté et l'innocence du monde. Ce livre m'a fait énormément de bien.

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Exquise Louise

Une petite fille grandit sous le regard de ceux qui l’aiment. Elle s’appelle Louise et elle est un poème à elle seule avec ses questions, son amour pour la nature, sa passion pour la vie, ses rires et se grands yeux qui ne cessent de s’étonner. Une petite fille bouge avec ses grands pieds et nous surprend au détour de chaque geste. Une petite fille nous redonne le goût de l’essentiel que les grandes personnes ont enfermé dans une armoire parce qu’il faut bien un jour laisser l’enfance derrière soi. Et pourquoi donc?



Une petite fille nous pose la question sans la poser. Et nous ne pouvons qu’y répondre en contemplant les étoiles, en comptant les taches des coccinelles et en se dessinant une moustache en buvant un verre de lait.



Une petite fille nous apprend à vivre à nouveau. Le temps d’un livre. D’un très beau livre signé Eugène Savitzkaya.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Sister

60p avec de belles illustrations, le texte est d'Eugène Savitzkaya, belge, mère russe, père polonais, compagne russe...Sister est un spectacle au départ.

Une jeune fille porte un regard sur son frère schizophrène. Des notations intéressantes sur ceux qui sont différents, l'auteur estime que cette maladie est celle des émotions; il semble bien connaître ces malades?
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Fraudeur

"A six ans, dans un pré voisin de la maison que louaient ses parents, il vit des truies faire le liquide et le solide, de si près qu'il put observer tout le curieux ajutage par lequel le fluide et l'épais sortaient en abondance. Et chaque fois qu'il défèque, c'est toute une porcelaine rose qui danse devant ses yeux. Et la dégustation d'un thé fin dans une délicate céramique lui cause la même vision dont il ne peut se défaire. De porc à porcelaine, un énorme con danse devant ses yeux".

"N'accumulons pas trop les matières" nous dit l'auteur au début de son livre. D'accord, mais de quelles matières s'agit-il ? Fèces, urine (que les femmes déversent debout, sans relever leurs robes ! Ce n'est pas moi qui le dit !), embaumant les foins, animaux crevés sur les tas d'ordures, purin.... j'en passe et pas des moindres....

"Un livre qui bruisse d'une langue poétique tellement magnétique" a écrit un critique. Je veux bien. Mais pour moi c'est un livre nauséabond, qui ne m'a, personnellement rien apporté et qui n'a même pas eu le mérite de me divertir pendant la période de canicule ; par contre il m'a grandement, disons, ... ennuyée (pour être gentille) ... même si le jars n'a pas cessé de jargonner et que nous étions en pleine saison des reines-claudes : "comme c'est beau les reines-claudes ! "

Soyons charitables, il y a de très belles pages, mais ... dommage qu'elles soient émaillées d'histoires de con (le terme n'est pas de moi !).
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Exquise Louise

Un père écrits des textes sur sa fille. Ses qualités, ses petits défauts .... tout est dit de manière souvent amusante.

Et même si elle s'appelle pas Louise, beaucoup de parents y retrouveront leur petite fille.
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L'Amour de loin

https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=CI7DguHcCL8



Sous-titré : « troubadouresque ». En rappel de l’une des plus anciennes traditions de la poésie occitane, celle des troubadours, aujourd’hui oubliés qui, entre le 11e et le 14e siècle, « chantèrent » l’amour courtois dans diverses régions d’Europe.

Eugène Savitzkaya devient un troubadour intemporel, célébrant un amour de loin, un amour charnel, un amour joyeux dont l’élue revient, sous la forme de ritournelles et de scansions régulières :



« Elle avait des yeux de chat

Sous son chapeau

Elle roulait des queues de rats

Sous son pied droit »

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Marin mon coeur

Petit par sa taille mais immense pour l'intensité des émotions et l'enchantement qu'il nous apporte!

Quel savoureux bonheur de lecture tant cette poésie pour nous conter le voyage de la vie nous est "caresse".

Un grand merci à mon gentil libraire pour ce conseil de lecture.



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Exquise Louise

Eugène, père émerveillé, trace le portrait de son exquise Louise, et c'est délicieux.

Des pages empreintes de bonheur et de tendresse, d'une grande douceur, de poésie.

Je découvre cet auteur belge. Il mérite d'être lu...d'être davantage connu en France.



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Correspondance 1977-1987 : Lettres à Eugène

Un échange pur, sensible, sensuel où les mots sont beaux, puissants, altiers, parfois doux, parfois brutaux. Le verbe est poétique, manié avec finesse et savoir faire.

C'est avec plaisir que je me suis laissée entraîner dans la frénésie de Guibert, suspendue comme lui à l'attente.
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La Folie originelle

Texte dramatique. Sentiment de fin du monde après un tremblement de terre : les êtres survivants se mêlent, s'absorbent, s'interchangent. Interviennent aussi les objets, les bruits, les odeurs...Très curieux...
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Mentir

Dans ce roman, qui relève encore plus de poésie que du roman tel qu'on l'entend généralement nous emmène en voyage dans un domaine indéfini de l'incertain, ou du possible. Toute énonciation précise et langage même semblent se révéler mensongers : couleurs et gestes contradictoires, ou tout au plus possibles, le terme "peut-être" revenant souvent dans le texte.
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Fraudeur

Disons que c'est un livre assez spécial. Il m' a fallut parfois relire deux fois la même phrase pour comprendre ou encore revenir en arrière. Par contre, son écriture poétique m'a tout à fait séduite même si j'ai regretté ça et là quelques vulgarités. La condition humaine des familles modestes est sublimée grâce à ce ton poétique jamais plaintif.

Notons que ce livre a reçu le prix Rossel en 2015
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Fraudeur

Livre qu'il faut prendre le temps de savourer, ce dernier nous entraine dans une forme de nostalgie heureuse. Via les tableaux que ce livre nous présente, nous nous retrouvons aux portes de la poésie. Il nous invite à redécouvrir et à vivre des moments hors du temps. Un très bon livre qu'il faut savoir savourer.
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Fou de Paris

Un voyage poétique qui débute sur la Seine, où se réinvente le paysage urbain, du canal de l’Ourcq au Jardin des plantes, où se brouillent les repères d’une géographie – et d’une histoire – réelle, combinée aux détails de la plus parfaite rêverie.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Au pays des poules aux oeufs d'or

Après avoir lu plusieurs romans d’auteurs belges, je découvre ici Eugène Savitzkaya dont seul le nom m’était connu, mais qui a déjà publié plusieurs romans, recueils de poésie et pièces de théâtre.



Il s’agit ici d’un récit ou plutôt d’un conte. Celui-ci voit son action située aux confins de la Pologne et de la Russie et nous dévoile en filigrane l’histoire d’un couple peu probable : un héron et une renarde. Et où il est question aussi de poules qui ne pondent plus… L’auteur nous décrit le voyage de ces personnages à forme humaine évoluant dans des paysages d’origine du monde, où le règne animal semble englober toute forme de vie.



Le vocabulaire est détaillé et riche, le phrasé imagé. J’ai particulièrement apprécié l’utilisation de répétitions de formules, pimentant le texte de saveurs poétiques. Mais en-dehors du cadre vert, naturel, champêtre, et de la forme du récit, ce livre ne me laissera pas un souvenir impérissable.



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