Cette jolie bande dessinée s'adresse autant à ceux qui connaissent et aiment Stevenson qu'à ceux qui désirent le découvrir, peut-être pour ressentir le besoin de lire ses romans.
Elle retrace un portrait intéressant du grand écrivain écossais, de l'enfance à la mort, en montrant ses états d'âme, ses difficultés, son inspiration, son talent de conteur.
Elle alterne les temps de jeunesse à celui passé dans les îles Samoa où c'est Fanny qui devient conteuse sous la plume de Fabien Grolleau et elle le fait admirablement.
Les relations familiales sont analysées factuellement et, si on ne peut comparer ce texte à une biographie, il donne suffisamment d'informations pour comprendre le vécu de l'écrivain, tiraillé entre l'amour de ses parents, le désir du voyage et l'ambition d'écrire des textes aboutis.
Une belle planche, trop petite, figure l'auberge de L'Amiral-Benbow où commence L'île au Trésor, d'autres montrent Stevenson aux prises avec Modestine dans les Cévennes et plusieurs présentent comment lui est venue l'inspiration de L'étrange cas du Docteur Jekyll et de M. Hyde.
Toutes les réflexions de Stevenson sont savoureuses, celles de l'enfance et de la jeunesse, pleines d'humour, celles plus sombres de l'âge mûr, le tout donnant un ensemble tout à fait cohérent et un vrai plaisir de lecture.
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Pour faire le portrait d'un oiseau de Jacques Prévert
♫Peindre d'abord une cage
avec une porte ouverte
peindre ensuite
quelque chose de joli
quelque chose de simple
quelque chose de beau
quelque chose d'utile
pour l'oiseau
placer ensuite la toile contre un arbre
dans un jardin
dans un bois
ou dans une forêt
se cacher derrière l'arbre
sans rien dire
sans bouger ...
Parfois l'oiseau arrive vite
mais il peut aussi bien mettre de longues années
avant de se décider
Ne pas se décourager
attendre
attendre s'il le faut pendant des années
la vitesse ou la lenteur de l'arrivée de l'oiseau
n'ayant aucun rapport
avec la réussite du tableau
Quand l'oiseau arrive
s'il arrive
observer le plus profond silence
attendre que l'oiseau entre dans la cage
et quand il est entré
fermer doucement la porte avec le pinceau
puis
effacer un à un tous les barreaux
en ayant soin de ne toucher aucune des plumes de l'oiseau
Faire ensuite le portrait de l'arbre
en choisissant la plus belle de ses branches
pour l'oiseau
peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent
la poussière du soleil
et le bruit des bêtes de l'herbe dans la chaleur de l'été
et puis attendre que l'oiseau se décide à chanter
Si l'oiseau ne chante pas
c'est mauvais signe
signe que le tableau est mauvais
mais s'il chante c'est bon signe
signe que vous pouvez signer
Alors vous arrachez tout doucement
une des plumes de l'oiseau
et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau.♫
mis en musique pour Yves Montand-1978-
Que c'est bon, Ô du beau !
Audubon, peintre des oiseaux !
Une hirondelle fait son printemps
Il ne les peint qu'en mouvement...
Aventurier, explorateur et savant
précurseur en avance sur Mon temps
Un Français qui impose son Histoire aux U.S.A
Comme un oiseau blessé dans la nuit volera,
Il voulait partir avec vous
Tout au bout du ciel sur vos ailes
Les oiseaux des terres amères
Et mon cœur qui se perd
1851, Fée comme l'oiseau, il est tombé sans ailes...
à New York, loin de la Tour Eiffel.
Je ne sais pas
je ne sais plus
je suis perdu...
C'est arrivé un : 07 décembre.....2010
Un exemplaire de "Birds of América" s'est vendu
... 8.6 millions d'euros chez Sotheby's, à Londres.
Les 435 planches aquarellées des Oiseaux d'Amérique, un des livres les plus chers et des plus recherchés au monde
(p 179)
merci aux auteurs pour cet enseignement.
Ouvrage récompensé par le prix de la BD Géographique en 2016.
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Angela Davis est une militante afro-américaine, pacifiste et féministe, qui a défendu le droit des minorités. Elle était membre du Black Panther Party lors de la ségrégation.
Elle a soi-disant participé indirectement à une action violente qui a conduit à la mort d'un juge californien lors d'une prise d'otage qui a mal tournée en août 1970. Elle a été emprisonnée pendant 22 mois avant d'être finalement acquittée lors de son procès fort médiatisé. Elle poursuit désormais une belle carrière universitaire.
Il faut dire que durant sa jeunesse, cette femme a été profondément marquée par son expérience du racisme, des humiliations de la ségrégation raciale et du climat de violence qui règne dans son environnement quotidien et qui touchaient la population noire en quête de droits. Le Ku Klux Klan menait des exactions sans précédents en Alabama au sortir de la Seconde Guerre Mondiale.
A noter que cette BD se concentre sur sa fameuse cavale avant d'être arrêtée par le FBI. Cependant, il y aura des flash-back sur son passé. Elle est partie se mettre à l'abri en Europe avant de revenir et servir la cause du black power. La mort de Martin Luther King a sonné la fin de la récréation.
Je ne savais pas que le gouverneur de Californie, un certain Ronald Reagan, avait fait pression qu'elle soit renvoyée de son poste de professeur de philosophie à l'Université pour le simple fait d'avoir des sympathies politiques communistes. Bon, en même temps, je peux comprendre que le communisme était l'ennemi de l'Amérique à cette époque. Cependant, dans une véritable démocratie, il faut respecter la liberté de penser de chaque citoyen.
Cette BD met en lumière la manipulation des faits qui se sont réellement passés lors de cette prise d'otage. On se rend compte que c'est une tout autre version qui apportent un autre éclairage sur cette affaire et qui souligne un peu plus l'injustice dont sont victimes la population noire en quête d'un nouveau leader.
Elle va alors mener un combat contre l'injustice en ralliant le monde entier à sa cause contre Nixon, Reagan et Hoover, les trois plaies de l'Amérique. Elle risquait tout de même la peine de mort dans un pseudo-procès où on lui collait la mort d'un juge américain sur le dos.
J'admire ce genre de femme qui ont fait évoluer le monde pour la défense des minorités pour un pouvoir au peuple. Désolé de le dire ainsi aussi abruptement. Même les Rolling Stones ont écrit une chanson pour elle afin de la soutenir. La société blanche dominante n'a pas réussi son tour de force avec elle et c'est tant mieux pour le reste du monde.
On se rend compte que c'est ce procès qui a lancé véritablement la carrière d'Angela Davis. L'auteur Fabien Grolleau explique que c'est cette traque forcenée qui a façonné l'image d'Angela à travers le monde entier.
Un mot tout de même sur le dessin de Nicolas Pitz pour dire qu'il est avenant, plutôt sympathique et assez typique des productions actuelles. C'est juste dommage que la colorisation assombrie vraiment le tout sans offrir une clarté.
En conclusion, un biopics très intéressant à découvrir sur cette femme d'exception engagée pour la protection des droits civiques.
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Si, comme moi, vous avez lu « L’origine des espèces » il y a fort longtemps et que vous n’en avez que très peu de souvenirs, cette bande dessinée sera la bienvenue pour vous rafraichir la mémoire et parcourir quelques pans de la vie de Charles Darwin.
Nous allons le suivre durant un voyage qui va durer cinq années, au cours duquel il découvrira des espèces animales et végétales du monde entier et se posera aussi des questions concernant les divers peuples rencontrés et notre façon de les traiter.
J’ai été séduite par cette bande dessinée qui n’est en rien indigeste, puisqu’elle n’est pas le récit exhaustif de ce voyage, mais reprend des éléments clés de l’évolution de la pensée de Darwin.
On le voit grandir, se poser des questions, apprendre au contact des autres, se lier d’amitié avec différentes personnes, mettre au point une méthode de classification, etc… la multiplicité des thèmes abordés m’a enchantée et passionnée.
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En passant rapidement à la médiathèque la plus proche de chez moi il y a quelques jours sans avoir l’intention de reprendre quoi que soit par manque de temps j’ai néanmoins été regardé ce qu’il y avait dans les rayons consacrés aux romans graphiques le temps que ma petite sœur choisissait les mangas qu’elle souhaitait emprunter.
Je suis tombé sur Traquée la cavale d’Angela Davis et après ma très récente lecture du roman Alabama 1963 que j’ai beaucoup aimé je me suis dit qu’il pourrait être intéressant d’en savoir un peu plus sur cette femme que je connais de nom mais plus. En bref, une fois le résumé de lu, je n’ai pas reposé ce roman graphique dans les rayons en l’emportant chez moi ainsi qu’une petite dystopie d’une auteure suédoise dont la couverture attire l'œil. Moi qui ne voulais rien emprunter, on peut dire que c'était raté…
Je ne regrette cependant pas cet emprunt car non seulement ce roman graphique n’est pas très long et s'est avéré par ailleurs très intéressant. Je connaissais seulement de nom Angela Davi, ce roman graphique m’a permis d’en apprendre un peu plus sur cette femme qui n’a pas froid aux yeux.
Le roman graphique retrace comme le titre l’indique non pas sur toute la vie d’Angela mais seulement sur un évènement précis de sa vie, sa cavale en mai 1970 traquée par le FBI pour un crime qu’elle n’a pas commis. Un moyen radical mais efficace de se débarrasser d’une figure montante du combat pour l’égalité entre les blancs et les noirs, pour avoir une vie normal sans avoir la peur au ventre d'être tué au coin de sa rue à cause de sa couleur de peau. Un moyen efficace pour se débarrassé d’une femme noire qui se bat pour ses convictions dans une Amériques profondément tourmentés dans un contexte de guerre froide et de ségrégation raciale.
Le roman graphique prend le temps d’expliquer le contexte, et les enjeux de ce qui arrive à Angela Davis à ce moment dans sa vie. C’est très intéressant et une fois le roman graphique terminé je dois bien dire être assez curieux et vouloir en savoir plus sur cette femme qui a eu une vie bien remplie.
Il s’agit donc là d’un beau roman graphique dont je ne peux que recommander la lecture, malheureusement le combat pour un monde plus égalitaire sans discrimination, sans violence entre les noirs et les blancs est loin d’être fini comme le démontre encore la terrible actualité mais ce roman graphique rappelle que chaque combat qui ne conduit même qu’a une petite avancée mérite d’être mené pour espérons l’eux parvenir un jour à un monde meilleur.
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J'ai bien aimé l'histoire de Tanger sous la Pluie, ou plutôt les deux histoires qui se mêlent au fil du récit.
Il est d'abord et avant tout question des séjours de Matisse à Tanger sur les traces de Delacroix : la terrible déception des premiers jours quand la pluie s'abat sur la ville et l'oblige à se rabattre sur la peinture de modèles en intérieur ; puis, avec le retour du soleil et la découverte de Tanger et de ses environs, l'inspiration revient, foisonnante.
Mais cette bande-dessinée, c'est aussi l'histoire de Zohra, une jeune femme qui sert de modèle au peintre et qui, pour passer le temps pendant qu'elle pose, commence à lui raconter un conte berbère. Telle Shéhérazade dans les Mille et Une Nuit, elle égraine son histoire au fil des séances puisant l'inspiration dans son propre vécu...
Par contre les dessins m'ont moins plu, en particulier leur mise en couleur : du noir, du blanc et deux à trois couleurs très franches qui varient selon les planches. J'aurais juste apprécié un peu plus de nuances...
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Cette bande dessinée m’a été si chaudement recommandée que je ne me suis senti obligé de la découvrir…
Paris 1870. L’Écureuil est un enfant sauvage urbain qui bondit de toit en toit pour voler ce qui est beau et brillant, mais il n’a aucune valeur de l’argent vu qu’il échange volontiers les bijoux sans prix dont il s’empare chaque nuit contre diverses mignardises chapardées sur les balcons de Paname. Mais mine de rien, il donne du fils à retordre tant aux forces de police qu’aux sbires de Max le roi de truanderie parisienne...
Le retour de Victor Hugo à Paris après la chute de l’empire et la proclamation de la république (qui est inaugurée par un « courage fuyons ! » ^^), lève le voile sur l’origine de l’Ecureuil, et les choses se compliquent quand il se lie d’amitié à la fiancée recluse de Max alors que les Prussiens se rapprochent de Paris… La Commune is coming !
Les graphismes ne font absolument pas ma tasse de thé, mais je suis obligé de signaler qu’ils sont travaillés à l’image d’un découpage assez simple certes mais au final très fluide. La grande qualité est d’avoir deux niveaux de lecture, avec une histoire et un ton très jeunesse, mais un background historique et des références culturelles très adultes. Je n’attendais rien de cette bande dessinée, mais maintenant j’ai envie d’en connaître la suite… (voire de découvrir les autres titres des éditions Sarbacane ^^)
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Suite des aventure du disciple de Renard, qui s'émancipe et devient le héros de cette bande dessinée jeunesse de très bonne facture...
On est en plein conte avec ces animaux qui s'opposent, représentants de peuples divers : Grenouille, Salamandre, Musaraigne, Chats et bien sûr... Serpent dragon.
Le scénario est très bien ficelé, proposant un enchaînement d'actions crédible. Les personnages, malgré le nombre et l'épaisseur assez modeste de l'ouvrage, sont bien définis.
Le dessin est clair, les vignettes agréables, c'est un très bon travail graphique résolument jeune sans être surchargé.
J'ai hâte de découvrir la suite...
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J’avais beaucoup aimé « sur les ailes du monde », la B.D de Grolleau et Royer consacrée au naturaliste Audubon. Quand j’ai vu que ce même duo avait écrit une B.D au sujet de Darwin, j’ai eu très envie de la lire. « HMS Beagle, aux origines de Darwin » s’avère une très bonne B.D même si elle m’a tout de même moins plu que « sur les ailes du monde ».
Le scénario est très bien fichu et on retrouve ici la façon originale de Grolleau pour aborder les biographies. Plutôt que de raconter la vie entière du grand scientifique, il préfère se concentrer uniquement sur le voyage qu’il a effectué à bord du Beagle, périple fondateur pour Darwin, quasi matriciel de toute sa pensée ultérieure. Grolleau ne craint pas non plus de s’éloigner de la réalité chronologique pour mieux saisir l’esprit du voyage.
Les dessins de Royer sont encore une fois très beaux. A travers ses crayonnés simples et grâcieux et joliment colorés, la nature est magnifiée.
Je pense que si j’ai été un peu moins séduite par ce « HMS Beagle, aux origines de Darwin » c’est parce qu’il s’intéresse à une figure extrêmement connue au sujet duquel on a déjà lu pas mal de choses. Audubon est une personnalité beaucoup moins connue. Même si je connaissais ses planches ornithologiques, j’ignorais tout de l’homme avant de lire « sur les ailes du monde ». Je ne prétends pas être spécialiste de Darwin mais on connait tous à peu près les grandes lignes de sa vie. Ceci dit, la B.D de Grolleau et Royer mérite largement le détour. Même si on connait le sujet, le scénario est bon et bien mené et c’est un plaisir pour les yeux. Pas de raison de bouder son plaisir.
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L'étrange voyage de R.L. Stevenson signé Fabien Grolleau et Jérémy Royer parait aux Editions Dargaud.
Stevenson, voyage, étrange me voilà harponnée! le voyage attendu était bien là, R.L. Stevenson aussi et ne parlons pas de l'étrangeté bien tangible dès les premières pages de ce roman graphique consacré à ce romancier exceptionnel, véritable OVNI et objet de scandale pour la bonne société d'Edimbourg.
J'ai beaucoup appris sur l'homme, sur sa vie, ses amours, ses attaches, son projet littéraire. Edimbourg, Paris, Giverny, Menton, les Cévennes, New-York, les îles Samoa ...Fanny Osbourne bien sûr.
Je me suis laissée séduire par les dessins , le graphisme historique, fantasmagorique et onirique , ou "ethnographique" selon.
A mon grand regret je n'ai pas trouvé la traduction de certains textes laissés en version originale.
Je remercie chaleureusement les éditions Dargaud pour ce partage via netgalley, #LÉtrangevoyagedeRLStevenson #NetGalleyFrance !
Une version numérique ne reflète évidemment pas les qualités inhérentes au livre papier.. un petit tour en librairie s'impose donc.
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Les plus grandes joies viennent des œuvres dont on n'attendait rien car si le tome 1 était fort sympathique, le tome 2 est lui carrément une franche réussite à l'histoire poignante et aux graphismes aboutis : mieux, un merveilleux conte historique pour petits et grands !
Ce qui m'a frappé de prime abord c'est la bonne volonté et la bonne humeur qui transpire dans la manière donc la fiction rejoint la réalité : les personnages de cette BD incarnent tout en les mélangeant de manière savoureuse les protagonistes de "Notre-Dame de Paris" et des "Misérables", et durant le siège de la capitale parisienne en 1870-1871 c'est un grand plaisir de voir évoluer les alter ego de Jean Valjean, Fantine, Causette, Marius, Gavroche, mais aussi d'Esméralda et de Quasimodo. Ainsi en retrouvant l’Écureuil, Victor Hugo devient Jean Valjean, mais en retrouvant Esméralda, l’Écureuil devient Jean Valjean à son tour : magnifique passage de témoin entre les générations, donc enfin un jeu d'écriture postmoderniste qui ne se regardent pas le nombril !
Mais l’Écureuil, alias Irène Dayton fille de l'ambassadeur américain naguère enlevée puis abandonnée à son sort, n'est pas qu'une sauvageonne candide qui hante les toits de Panane, c'est aussi un avatar du Héros aux Mille et un visages (mythe immémorial de l'humanité qualifié d’idéologie fasciste par par les intellos freudistes qui prennent leur cas personnels pour une vérité universelle) ! Pour devenir adulte l’Écureuil doit se confronter à son croquemitaine, mais si Max le voleur est un méchant dixneuvièmiste archétypal il incarne également Javert, Claude Frollo, et cette grosse pourriture ploutocratique et suprématiste d’Adolphe Thiers, le pire ennemi que la France n'aie jamais eu (et qui absent par sa personne est omniprésent dans le récit par ses décisions et ses actions).
A travers les aventures et les mésaventures de l’Écureuil nous suions celle de la Commune, et le détournement de Fifi Brindcier finiy par devenir plus que jamais l'Esprit de Paname, que tout le monde y compris elle-même juge immortelle jusqu'au jour ou elle mettra pied à terre. Mais les dieux ont un étrange sens de l'humour : c'est bien ce qui arrive lors de sa confrontation avec son croquemitaine, et elle se retrouve sous le feu croisé des chiens de gardes du Grand Capital et des révolutionnaires idéalistes car Adolphe Hitler, euh pardon Adolphe Thiers a décidé d'en finir une fois pour toute avec la vermine communarde qui après avoir vaillamment combattu l'envahisseur prussien en lieu et place de la bourgeoisie qui a lâchement lui fui devant l'ennemi ose prêcher la liberté, l'égalité et la fraternité...
La fin douce-amère est d'une immense tristesse : tout le monde se demande si l’Écureuil a survécu à la tourmente de feu et de fer, alors que l’Écureuil lui contemple les Tuilleries en flammes, bûcher des rêves de la population parisienne dans lequel ont sans doute péri bon nombre de ses amis et de ses amies… Le mot fin n'apparaît finalement même pas : la fin est-elle est un commencement ? Au fond de la Boîte de Pandore reste-il l'Espoir ? Durant la IIIe République L’Écureuil va-t-il grandir en même temps que la démocratie ???
Les graphismes ne sont pas ma tasse de thé, mais j'ai été bluffé par leur maîtrise tant dans la fantasmagorie de l’Écureuil blessée qui confond rêve et réalité, que dans la mise en scène de l'écrasement dans le sang de la Commune qui mêle épique et tragique, espoir et désespoir... J'espère de tout cœur que l'histoire n'est pas vraiment finie, et qu'une bonne fée animatrice se penchera sur le berceau de son éventuelle adaptation au grand ou au petit écran...
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Cette biographie en bande dessinée du peintre ornithologique John James Audubon raconte la vie d'un passionné, le scénario insiste sur le côté aventurier et ajoute une pointe de fantastique. le dessin est assez brut, les couleurs naturelles et lumineuses, il ne se met pas en concurrence avec les réalisation d'Audubon. Les options choisies par les auteurs sont judicieuses et nous font entrer dans cet univers d'un point de vue totalement romantique et naturaliste, celui de l'homme de son temps face à la nature, avec quelques prises de conscience écologique, bien qu'Audubon doive tuer les oiseaux pour les peindre, il nous fait aussi entrer dans cette époque (première moitié du XIXe siècle au États-Unis), dans le monde scientifique d'alors, le contexte social et économique. À travers un belle histoire,
cette bande dessinée apporte une aura romantique à ce personnage, pourtant pas toujours sympathique. Pour moi, c'est une belle découverte.
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Je connaissais déjà Audubon avant de tomber sur cette B.D biographique. J'étais déjà béate d'admiration devant la beauté de ses planches ornithologiques. J'étais donc curieuse d'en savoir plus sur la vie de ce naturaliste aventurier.
Avec "sur les ailes du monde", Grolleau et Royer ne proposent pas une biographie classique. Les auteurs ne cherchent pas l'exhaustivité, ils ne racontent donc pas la vie d'Audubon de façon linéaire et chronologique. Ils préfèrent s'attarder sur des épisodes précis de la vie de l'ornithologue et s'autorisent même pas mal de liberté narrative, ayant recours à des passages oniriques, à de nombreuses ellipses, en inventant des anecdotes (le dialogue Audubon / Darwin) tout en faisant l'impasse sur certains aspects de la vie d'Audubon. Ce parti-pris permet à "sur les ailes du monde" de se lire avec une grande fluidité. Ce n'est jamais indigeste comme le sont parfois certaines biographies trop factuelles.
En s'intéressant à certains aspects précis de la vie d'Audubon, les auteurs abordent des thèmes très intéressants. Par exemple, le fait qu'aux Etats-Unis les planches étaient perçues comme artistiques et non scientifiques (alors qu'Audubon définissait son œuvre comme un travail purement scientifique) permet de s'interroger sur les liens entre art et science. Un travail scientifique peut-il être beau ?
En revanche, sur le vieux continent, son travail a été immédiatement reconnu et il a trouvé sans mal les fonds nécessaires pour publier "les oiseaux d'Amérique".
A travers cette succession d'anecdotes, on découvre un homme passionné, au delà du raisonnable, qui va jusqu'à délaisser sa famille pour poursuivre son œuvre.
Le dessin de Royer est réussi. Il a eu l'intelligence d'opter pour un dessin à l'opposé du trait très réaliste d'Audubon, la comparaison n'aurait peut-être pas été flatteuse. La mise en couleurs, assez rétro, est très bien faite et en adéquation avec le récit.
Moins de 200 pages pour narrer la vie si riche de ce scientifique aventurier, bien sûr c'est court, ça va très vite. Si on ne s'ennuie pas, on reste un peu sur sa faim, il reste beaucoup de zones d'ombres.
Mais globalement, cette B.D est une jolie réussite qui aura le mérite de mieux faire connaitre Audubon qui, s'il est très célèbre aux USA, reste ici très méconnu. Je vous invite d'ailleurs chaudement à admirer les œuvres d'Audubon qui sont un régal pour les yeux et qui ont inspiré nombre de naturalistes venus après lui. La planche représentant les perruches de Caroline, une de ses plus connues, reste ma préférée, elle est tout simplement magnifique.
Challenge B.D 2017
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Bande dessinée jeunesse très agréable. Premier tome d'une série qui, si on en croit les Atlas fournis en début et en fin de volume, risque de durer. Les dessins sont très colorés, très détaillés et magnifiquement naïfs. Ils servent un scénario finalement assez banal mettant en scène tout un bestiaire bien moderne : dragon, ninjas, sorciers... Sous des traits d'animaux familiers : renard, chat, tortue... Une bande dessinée à offrir à un jeune lecteur sans hésitation.
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De belles planches colorées dans les tons bruns pour raconter les aventures d'un homme amoureux de la nature, bien que pour dessiner les oiseaux d'Amérique, il fasse de véritables carnages.
Audubon est un passionné et il en oublie sa famille, lorsqu'il vole après ses oiseaux, sur les ailes du monde, comme un oiseau qu'on ne pourrait tenir en cage.
Il a hâte de saisir la beauté de ces milliers d'oiseaux, de noter leurs caractéristiques, de comprendre le mystère des migrations, dans ces contrées encore sauvages de l'Amérique encore naissante, avant que certains disparaissent à tout jamais.
Rencontre avec les Indiens qui tentent de survivre, ou avec des esclaves en fugue, dans des lieux qui semblent ceux des tous premiers instants du monde, avant que l'homme détruise peu à peu ces forêts.
Peintre ornithologique de talent, aventurier, considéré comme l'un des pères fondateurs de l'écologie américaine, Audubon est cependant un chasseur redoutable.
« Aux États-Unis, John James Audubon est le seul français aussi connu que La Fayette. En France, il est quasiment inconnu. »
Il publie en 1842 une édition populaire des Oiseaux d'Amérique qui connaît un vif succès.
On en apprend un peu plus sur lui à la fin de cette BD.
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Paris, 1870, un gamin écureuil vagabonde sur les toits comme le faisait Gavroche dans les rues. Il vole de toit en toit, sauvage et généreux. Contre un peu de nourriture chapardée sur un balcon, il laisse un trésor.
Le décor est planté. On ne peut que demander la suite des aventures de ce gamin et du mystère qui l'entoure.
Les dessins sont précis et les couleurs agréables.
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Cette bande-dessinée m'a permis de découvrir un peu mieux le célèbre naturaliste, Audubon, dont je ne connaissais les dessins que pour en avoir vu quelques reproductions et pour en avoir entendu parler, dans d'autres livres, comme des œuvres d'art exceptionnelles ou des pièces de collection de grande valeur.
L'homme ne vit que pour sa passion, abandonnant sa famille pour de longues périodes afin de parcourir l'Amérique avec l'ambition de représenter tous les oiseaux ; une quête sans fin qui l'amènera à traverser tout le pays, à affronter toute sorte de dangers, à rencontrer Indiens, colons, scientifiques, et même le président des Etats-Unis.
Les dessins aux couleurs sombres renforcent à l'atmosphère souvent pesante du récit : la vie d'Audubon est marquée par les épreuves (pauvreté, solitude, incompréhension de ses pairs...). En plus, c'est une autre époque, où il est normal de tuer (et même en quantité) pour observer et peindre les oiseaux alors même que le naturaliste est conscient de la rareté de certaines espèces.
Si je n'ai pas été complètement séduite par la forme, j'ai apprécié d'en apprendre davantage sur ce grand personnage...
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Grâce aux éditions Dargaud, via net galley, j'ai pu lire : L'étrange voyage de R.L. Stevenson de Fabien Grolleau et Jérémy Royer.
Robert Louis Stevenson est un des plus grands, sinon le plus grand écrivain de la fin du XIXe siècle.
Il meurt à seulement 44 ans, dans les îles Samoa, dernière étape de sa vie voyageuse.
Ce roman graphique lui rend hommage autant au niveau des textes que des illustrations, qui sont très réussies.
Connaissant très mal cet homme, j'ai pris plaisir à découvrir sa vie, son œuvre, ses amours, ses projets.
Je connais bien sur L'île au trésor, que j'ai lu de nombreuses fois étant plus jeune et évidemment je connais de nom L'étrange cas du docteur Jekyll et Mister Hyde. Mais à part ça, j'avoue que je ne connaissais pas vraiment cet écrivain, sauf de nom.
C'est pour cela que j'ai trouvé cet ouvrage très intéressant, et très instructif car il m'a permis d'apprendre de nombreuses choses.
A aucun moment je ne me suis ennuyée et je mets quatre étoiles à ce roman graphique, que je vous recommande.
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