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Citations de Fernando Aramburu (93)


Nerea économisa, acquit des actions, investit; bref, ses arrières étaient assurés. Mais bien sûr il faut remplir la vie d'événements, tenir son rang, avoir une adresse, trouver chaque matin une raison stimulante de sauter du lit, sinon avec enthousiasme, du moins avec énergie, et empêcher que l'inactivité n'ankylose la pensée.
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Arantxa et lui, installés dans la vie simple d’une modeste classe moyenne espérant un avenir prospère, étaient heureux où se croyaient/prétendaient heureux, ce qui, pensent-ils tous les deux, revient au même, mais cette vie s’effondrera dès lors que le sol financier se dérobera sous leur pieds.
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Son arrestation était la meilleure prédiction possible, pour ses victimes, sa famille, et pour lui même qui connaîtra ainsi la solitude qui aide les hommes à devenir sereins et à réfléchir.
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La peur, c’est pour ceux qui en ont besoin.
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Nous sommes ensemble depuis peu de temps ; mais il y a déjà entre nous une loi tacite selon laquelle elle propose et je ne dis pas non. Personne ne l’a imposée. Avec le temps, cette loi subira une dégénérescence progressive qui accordera à Amalia les pleins pouvoirs de décision sur tous les sujets communs, sans me consulter, en partie parce que je m’en désintéresse, en partie parce qu’elle a un caractère qui s’adapte à merveille à l’exercice du pouvoir, et parce qu’elle craint que ma maladresse, mon indécision, mon ignorance génèrent des problèmes ou empirent ceux que nous avons déjà.
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Moi, la seule chose qui m’intéresse, dans l’histoire de cette femme, c’est comment son fils s’est ôté la vie ; mais pour des raisons de scénario, ou pour que restent collés à l’écran les niais incapables de résister à leur curiosité, la femme omettait cette donnée essentielle dans chacune de ses interventions. J’aurais bien lancé une godasse à la présentatrice et une autre à cette Carmina.
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Ce ne sont que des images brèves, décousues. Il n’y a plus d’ironie, plus de plaisanteries ; mais il doit libérer ses souvenirs, les partager avec moi sur recommandation du psychiatre, afin de se remonter le moral, car, s’il les explicite lui-même, ils ne gâcheront plus ses nuits. Ses souvenirs sont très confus : la sensation d’une fournaise en rafale, la fumée grise, le silence soudain, les odeurs de chair brûlée.
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À notre arrivée, on partagea quelques lignes de coke. Je ne me rappelle pas que cela m’ait fait beaucoup d’effet. Cette poudre ne devait avoir de cocaïne que le nom. Ensuite, comme mes poches ne m’autorisaient pas de grands excès, je bus quelques bières, sans parvenir à m’enivrer. Je batifolai dans un coin avec une Française qui me laissa entrevoir certains espoirs et dit avec un accent plein de grâce qu’elle s’absentait quelques instants aux toilettes.
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Peu de gens peuvent se vanter de les connaître. La chaleur de la pierre transperçait mes vêtements. Au-dessus de moi, un ciel d’un azur parfait recouvrait le monde, nullement pollué, phénomène étrange, par les sillages blancs des avions. Sur ces entrefaites, il m’a semblé entendre des voix qui s’approchaient. Aussitôt, je me suis relevé et je suis parti.
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Je préférais qu’il voie en moi un copain plutôt qu’un père répressif. On ne peut pas l’accuser d’avoir mauvais goût. Je suis même tenté de lui attribuer une intention poétique, car il avait choisi une feuille de chêne, même si celle-ci, en raison de ses proportions minuscules, n’était reconnaissable qu’à très courte distance. Au-delà de trois mètres, elle devenait une tache informe.
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On sent que ce sujet est un régal pour lui : il en savoure tous les aspects, toutes les dimensions, toutes les citations. Je commence à croire qu’il ne me prend pas au sérieux. Et si je lui disais que j’ai renoncé à ce projet, dans lequel je ne vois plus que le fruit d’une impulsion passagère ? Je pourrais peut-être ainsi me débarrasser de son enthousiasme pénible, indestructible, et bien sûr puéril.
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Je lis la sérénité sur ses traits. Ce qui me ravit. Si je la voyais souffrir, j’en deviendrais fou. Elle respire paisiblement et je crois percevoir l’esquisse d’un sourire sur ses lèvres. Dans son sommeil, elle voit peut-être des images du passé, mais je doute qu’elle puisse leur donner un sens.
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À certaines époques, je voulais être un homme au service d’un idéal, en pure perte. Il ne m’a pas été donné non plus de connaître l’amour véritable. J’ai feint avec habileté, parfois par compassion, parfois pour recevoir en récompense des mots aimables, un peu de compagnie ou un orgasme, à l’image, semble-t-il, de ce que faisaient et font les autres. Lors de l’épisode de la tranche de foie, mon père a peut-être voulu me manifester son amour.
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Les femmes possédées par la rancœur ont coutume de cracher ce genre d’insultes. Ma mère, elle aussi, détestait mon père, ce que je comprends. Lui aussi se détestait, d’où sa propension à la violence. Ils nous ont donné un drôle d’exemple, à mon frère et à moi-même ! Ils salopent notre éducation, ils nous brisent intérieurement et espèrent qu’ensuite on sera droits, reconnaissants, affectueux, épanouis.
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- De la même façon, j'ai dénoncé le crime perpétré au nom d'une politique, au nom d'une patrie où une poignée de gens armés, avec le soutien honteux d'un secteur de la société, choisissent qui appartient à cette patrie et qui doit l'abandonner ou disparaitre. J'ai dénoncé sans haine le langage de la haine, et l'oubli tramé par ceux qui essaient de s'inventer une histoire de leur projet et de leurs convictions totalitaires.
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- Allons, Miren, détends-toi.
- Sacrebleu, je t'ai déjà dit que je suis calme. Je suis la mère de mon fils. Il est normal que veuille savoir où il est passé.
- Il est dans la clandestinité.
- Très bien. Et ça, c'est où ? Il n'a pas besoin de bouger, je ferai le déplacement.
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Neuf heures du soir. À la cuisine, fenêtre grande ouverte pour chasser les odeurs de friture. Le journal télévisé commença par une information que Miren avait entendue la veille à la radio. Arrêt définitif de la lutte armée – pas du terrorisme, comme disent ces gens-là, car mon fils n’est pas un terroriste.
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L'ETA doit agir sans interruption. Il n'a pas le choix. Il y a belle lurette qu'il est tombé dans l'automatisme de l'activisme aveugle. S'il ne fait pas de mal, il n'est pas, il n'existe pas, il n'a plus aucun rôle. Cette façon mafieuse de fonctionner dépasse la volonté de ses membres. Même ses chefs ne peuvent s'y soustraire. Oui, d'accord ils prennent des décisions, mais c'est l'apparence. Ils ne peuvent en aucun cas ne pas les prendre, car une fois que la machine de la terreur est lancée, rien ne peut l'arrêter. Tu comprends ? p.398
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N’écoutez pas les rumeurs. Les gens causent sans savoir. Encore moins les mensonges des journaux ; et il considérait le militantisme comme un sacrifice pour libérer notre peuple, et si quelqu’un venait raconter à l’aita ou à l’ama que leur fils s’était fourré avec une bande de criminels, il ne fallait pas le croire, tous ses efforts étaient au service d’Euskal Herria et des droits de ceux qui se plaignent mais ne lèvent pas le petit doigt
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Et voilà, la pauvre fille s'écrase une fois de plus !
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