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Critiques de François Rabelais (188)
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Gargantua

Une déception, un rendez-vous manqué et, en fin de compte, une certaine tristesse de me sentir si loin de l'enthousiasme que j'aurais aimé afficher, moi qui m'attendais à passer un très bon moment avec Rabelais.



Peut-être m'accordera-t-on que je ne suis pas franchement hostile aux choses et écrits anciens ? Peut-être me concèdera-t-on que je n'ai rien contre l'humour gras ou grivois, bien au contraire ? Peut-être mettra-t-on à mon crédit que je me sens concernée tant par les questions d'éducation, de bonne gouvernance ou de trop forte emprise de la religion ? Peut-être reconnaîtra-t-on que j'ai une réelle passion pour l'histoire littéraire et la compréhension des œuvres en leur contexte ?



Peut-être me pardonnera-t-on d'avoir si peu aimé Gargantua malgré le fort désir que j'avais de découvrir cette œuvre ? Peut-être ai-je commis l'erreur d'aborder François Rabelais par ce livre plutôt que par son tout premier, Pantagruel ? Toujours est-il que malgré mon âge de plus en plus avancé, je n'avais jamais encore franchi le pas de la porte de notre grand épicurien d'auteur.



Il me faut bien confesser qu'hormis deux ou trois passages que j'ai trouvé assez drôles, mais sans plus, hormis deux ou trois idées que j'ai trouvées intéressantes, mais sans plus, ce livre m'est littéralement tombé des mains des dizaines de fois — au sens propre ! — et malgré sa relative petitesse (150 pages) il m'a fallu plusieurs mois pour en venir à bout ; c'est tout dire.



Du reste, de tout le reste, ne m'est apparue qu'une impression de lourdeur, de caricature tellement outrancière qu'elle en devient lassante au plus haut point. Les accumulations et les surenchères à n'en plus finir m'ont littéralement usée. Et pourtant, j'aurais vraiment aimé aimer. Mais non…



Je sais tout ce qu'on pourra me rétorquer, que vu l'époque, vu ce qui s'écrivait en ce temps-là, cette liberté de ton, cette audace, cette virulence ont un caractère inouï et novateur. Okay, certes. Mais je pourrais aussi vous dire que le grand souci du préfet de Paris, en 1900, était de savoir comment il allait pouvoir venir à bout de tout ce crottin de cheval (80 000 chevaux) qui jonchait et empestait les rues de la capitale. Ce n'était pourtant pas une question risible à l'époque.



Je pourrais aussi vous parler du Tour de France 1922 et de la victoire fameuse de Firmin Lambot, bénéficiant des déboires de Jean Alavoine qui perdit son maillot jaune dans les Alpes après plusieurs crevaisons et d'Hector Heusghem qui reçut une pénalité pour avoir changé de vélo après une chute. C'étaient pourtant des champions ces gars-là.



Je pourrais enfin vous parler des débats passionnés dans l'hémicycle de l'Assemblée Nationale entre les partisans d'Antoine Pinay et ceux de René Coty au cours de la deuxième législature en 1952. C'étaient pas des rigolos ces gars-là non plus, c'était le sommet de l'état français, et pourtant, comme le crottin de 1900, comme les crevaisons de Jean Alavoine, tout le monde s'en fout et royalement. (Et je dirais même que tout le monde à raison de s'en foutre.)



Eh bien, au risque de passer pour une hérétique, pour une odieuse sacrilège, ou, plus vraisemblablement, pour une simple ignare incapable de percevoir le bon grain derrière l'ivraie, je considère que beaucoup des combats de François Rabelais dans Gargantua sont passés de date. Ils étaient pertinents en leur temps, nécessitaient débats et réflexions, comme le crottin de cheval du préfet de Paris de 1900, mais que pour le lecteur du XXIème siècle, ils sont hautement dispensables.



Personnellement, ce qui me touche lorsque je lis des récits antiques, c'est de me sentir en résonance, de constater tout ce sur quoi l'auteur avait touché à l'universel dans l'humain, en somme, tout ce qui ne se périme pas. C'est peut-être la raison pour laquelle j'ai failli me décrocher la mâchoire avec Dante mais qu'en revanche je prends toujours mon pied avec les Grecs et les Romains, qu'ils soient tragédiens, philosophes, comiques ou poètes.



Je ne doute pas de la très grande érudition de François Rabelais, je ne doute pas du caractère innovant et insolite de son œuvre pour l'époque, je ne doute pas de l'influence qu'a eu son œuvre, très probablement sur une autre œuvre majeure comme celle de Cervantès (je pense notamment au chapitre XLII qui est carrément donquichottesque) ou les contes philosophiques du XVIIIème, mais passés mes premiers moments d'euphorie où j'espérais apprécier, je ne trouvais en moi que de l'ennui.



De sorte que, si je suis redevable de quelque chose à Gargantua, ce n'est absolument pas ni sur le fond, ni sur la forme, mais c'est de m'avoir permis une vraie réflexion sur l'évolution de notre langue. Là où j'ai pris le plus de plaisir, c'est à comprendre l'origine de mots sur lesquels je ne m'étais jamais questionnée. Par exemple, j'ai enfin compris que le mot fainéant vient tout simplement de " fait néant ". C'est d'ailleurs fou de constater l'évolution langagière ahurissante du français en cent ans seulement, par exemple, avec un auteur comme Pierre Corneille qui écrit Le Cid 103 ans après Gargantua.



J'ai aussi beaucoup rigolé en découvrant des orthographes délirantes, preuve, s'il en était besoin que l'orthographe ne sert peut-être pas tellement à grand-chose et qu'elle aussi se périme. Il y a aussi ces usages extrêmement libres (eux aussi !) d'orthographes différentes pour un même mot et à quelques lignes d'intervalle. Je peux vous citer, parmi pléthore d'autres, l'exemple suivant : harquebousiers et arquebuziers au chapitre XLVII.



Bien évidemment, on a envie d'être de son côté pour l'éducation ou encore, au chapitre XLVI, quand il nous dépeint son Grandgousier qui se montre magnanime envers Toucquedillon et qui représente sans doute pour l'auteur le summum du bien savoir gouverner : ne pas humilier ses ennemis et se montrer humble, même dans la victoire ; garder une ligne de conduite honorable et s'y tenir coûte que coûte ; ne pas montrer d'agressivité vis-à-vis de ses voisins, etc.



Bien sûr qu'on a envie d'applaudir à sa définition du monastère idéal, qui ressemble en tous points à la description d'un camp hippie, mais qu'est-ce que ça m'apporte tout ça, aujourd'hui, au XXIème siècle, vieille et décatie comme je suis… je me le demande.



Alors, certes, en matière de gauloiserie, on doit énormément à Rabelais, en matière d'humour aussi, en matière d'ironie également, et, plus fondamentalement, en matière de roman, tout simplement. Mais que cette forme primitive de roman m'a semblé pesante, que ces longues énumérations m'ont semblé sans intérêt.



Rabelais n'est pas en cause, c'est assurément moi qui suis une mauvaise lectrice mais si je dois témoigner honnêtement de l'impression qui me fut faite, force m'est de constater que nous ne nous sommes pas rejoints, lui et moi, lors de cette lecture et j'en suis la première désolée. Toutefois, et plus que jamais, souvenez-vous que ceci n'est qu'un misérable avis sur le géant Gargantua, autant dire pas grand-chose.
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Pantagruel

Alors oui, oui, je sais, je sais, c'est très vilain, vraiment très vilain de dire du mal des précurseurs, des inventeurs, des originaux ; c'est très vilain de dire du mal de celui qui est le père légitime du roman français (voire mondial) ; et c'est très laid enfin, en ces heures de bien pensance reine, de s'en aller tacler le chef de file des malséants, des trublions. Oui, je sais, je sais… Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa…



Sincèrement, croyez-moi, du fond du coeur, j'aimerais m'enthousiasmer pour quelqu'un qui déborde tellement d'humour (je n'ai rien, bien au contraire, contre l'humour gras d'un Hurtaut ou grivois d'un Bukowski), qui ne se prend pas au sérieux, qui fait montre d'une culture ahurissante, qui parodie à qui mieux mieux, qui règle leur compte à bon nombre de grands messieurs ou dames persuadés d'être des gens très bien, etc., etc.



Mais qu'est-ce que c'est chiant à lire pour moi ! Putain de putain que c'est chiant à lire ! Ça me tombe des mains, ça n'en finit pas (alors même que le livre, de taille modeste, est découpé en plein de petits chapitres). Outre le fait qu'il faille parfois quasiment une traduction pour le lire — là n'est pas encore le principal problème en ce qui me concerne — mais les listes interminables avec des liens quasi infaisables (à moins d'être experte) avec ce qu'il parodie, l'outrance vraiment outrancière, les digressions sans queue ni tête, et puis, de façon générale, la caducité fréquente du propos.



Ce que j'aime, ce que j'adore, dans mes lectures d'oeuvres anciennes, c'est de débusquer ce qui n'a pas vieilli, ce qui touche à l'universel. En revanche les querelles de clocher d'il y a 500, 700 ans, qu'est-ce que je m'en fous. C'est ce qui me rebute chez Dante et c'est ce que je reproche beaucoup à notre François Rabelais national.



Finalement, ce qu'il me reste à admirer, ce n'est pas tellement le propos, ni la forme, ni quoi que ce soit ayant réellement trait au fonctionnement romanesque, c'est plutôt l'apport de Rabelais pour la langue française. Là je me délecte : on ne compte plus, dans ses livres, le nombre d'expressions qui sont désormais passées dans le langage courant. C'est en ce sens qu'il est géant et patrimonial : notre français et ses expressions lui doivent énormément et lire ces vieilles orthographes nous aide parfois à comprendre et retracer l'étymologie de bien des mots qui s'est évaporée au cours des siècles.



D'emblée, Rabelais nous dit que nous évoluons dans la fiction, qu'il ne faut pas lire ni comprendre au pied de la lettre. Soit, pourquoi pas. Très vite, il va dans l'outrance, la démesure, la matière fécale, les parties génitales, l'humour, les voyages improbables, les références à la pelle. Mais à quoi bon ? Pour nous délivrer son message ? Quel message ? Il se classe parmi les humanistes, proche d'Érasme, et donc ami du savoir vrai, pas des dogmes, pas de l'église telle qu'elle se conçoit à l'orée de la réforme.



Soit, soit tout ça. Mais en quoi la forme sert-elle le fond ? Là, je m'interroge et j'ai furieusement tendance à penser qu'elle dessert au contraire le propos. le lecteur inattentif peut tout à fait prendre les convictions véritables de l'auteur pour autant de dérisions, engluées comme elles le sont dans cette gangue de gauloiseries. Comment mieux ridiculiser le savoir véritable dont Rabelais était le dépositaire que de le pervertir comme il le fait constamment. Comment ne pas voir en lui un genre de pédant (exemple du chapitre IX et de la présentation de Panurge), lui qui raille constamment la pédanterie ?



Bref, ne m'en veuillez pas si comme une idiote je crache sur une idole, d'ailleurs, ceci n'est qu'un bien misérable, bien insignifiant avis duquel Rabelais doit bien rigoler, lui qui n'a besoin de personne depuis cinq cents ans pour continuer d'être lu, critiqué et admiré un peu partout sur la Terre…
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Le quart livre

Après avoir délivré son pays des Dispodes dans « Pantagruel », « Le quart livre » est la suite des aventures du géant Pantagruel. Celui-ci décide, avec toute sa fine équipe, à laquelle Panurge est maintenant bien intégré, de partir en Inde, à la recherche de Babuc, la Dive Bouteille.



Il quitte donc son père Gargantua en Grèce ; son expédition se compose de douze navires ! Il décide de passer par le nord de l'Europe (sic, on est en 1548, la mappemonde n'est pas précise ! ). L'équipée va voguer d'île en île, toutes sorties du cerveau imaginatif de François Rabelais. Sur l'île de Médamothi, il reçoit, par un vaisseau rapide, une lettre de son père, soucieux de savoir son fils en bonne voie. Pour le remercier, il lui renvoie des licornes, puis repart en pleine mer.



Survient alors l'épisode molièresque au combien célèbre, ingénieux, et faussement dénommé, des « moutons de Panurge ». Ahem... Je vous le laisse découvrir !!!

C'est cet épisode qui m'a lancé dans l'écriture de mon quatrième livre : « PANURGE ».



Ils arrivent sur une île loufoque où chacun trouve chaussure à son pied ; puis ils découvrent l'île des « chicanous », où, dans une écriture anecdotique plus ou moins transparente, les chicanous, les maîtres de la chicane, bref, le personnel judiciaire en prend pour son grade !

Ensuite, après une tempête qui révèle un Panurge comique au mal de mer persistant, qui le rend peureux et désirant à tout prix regagner la terre ferme, ils abordent plusieurs îles plus ou moins bizarres , qui permettent à l'auteur de rire sous cape de différents corps de profession.

Chez les Carêmeprenants par exemple, Pantagruel et Panurge ironisent sur la religion ; chez les Andouille, on assiste à un combat gigantesque de mets, Andouilles et Saucissons se battent (!) et là, les logorrhées savantes de Rabelais prennent tout leur sens. Je pense que l'auteur critique le gaspillage de ripaille à peine consommée des grands seigneurs ; tout comme dans l'île du tyran Maître Gaster, auquel les habitants sacrifient, là encore, une ribambelle de nourritures!

Chez le roi Hypoaménien, Bringuenarilles fait des cures de moulins, et le corps médical est mis à mal.

Chez les Papefigues, c'est encore la religion qui est visée, et particulièrement le « Dieu sur Terre », c'est à dire le pape et les décrétales, des textes papaux.

Il y a aussi l'île des hypocrites, que connaît Xénomane, et sur laquelle on ne prend même pas la peine de s'arrêter.





Ce livre est mon troisième Rabelais, et je commence saisir l'auteur, et à prendre plaisir à le lire, surtout les dialogues, qui ne volent en général pas au dessus de la ceinture, comme d'habitude, pour distraire, je pense le rare menu peuple qui sait lire, et que j'aborde en vieux françois sur les pages de gauche !



Le savoir de l'auteur est bien grand ! Le livre est ponctué d'histoires mythologiques, certaines sont vraies, d'autres sont inventées par l'auteur.

Au milieu du livre, l'auteur écrit une logorrhée médicale ( il a été médecin ), peut être pour prouver le sérieux de ses dires, et essayer de gagner, encore une fois, l'indulgence de ces messieurs les théologiens de la Sorbonne ?



Une fois de plus, ces messieurs de la Sorbonne condamnent le livre ; une fois de plus le roi, c'est François pour la première édition, puis Henri II pour la seconde, autorise sa publication !

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Gargantua

Je pense qu'il faut être indulgent, car c'est, à mon avis, un des tous premiers vrais romans ! Rabelais se situe dans le courant humaniste d'Erasme et Montaigne. A cette époque, l'Eglise catholique, toute puissante, est surtout représentée en France par les docteurs de la Sorbonne ; or Rabelais, dans la première partie de ce livre, s'attaque à eux, il avance donc à fleurets mouchetés !

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Vers Chinon, lieu de naissance de François Rabelais ( 1483 ), mais aussi de son héros, Gargantua ( vers 1420 ). Gargantua vit au royaume de son père Grandgousier, avaleur de litres de vin de de kilos de victuailles ... comme Obélix.

Une vieille femme ayant bouché les sphincters de Gargamelle, la femme de Grandgousier, car elle chiait ses tripes par kilos, le foetus Gargantua n'a pas d'autre solution que de grimper et de sortir par l'oreille d'icelle !

Calambours à la louche, jeux de mots, grossièretés, farces, jeux littéraires, mots-valises, néologismes, situations comiques, contrepèteries, anagrammes, rébus, élucubrations inversions, satires, lapsus, outrances, coqs à l'âne sont le lot de la première partie, visant, sans doute, à mettre les docteurs en théologie dans la confusion ( est ce du lard ou du cochon ? )

En effet, Rabelais démontre l'inefficacité de ces grands savants, quant à l'instruction des élèves, et ne veut sans doute pas se retrouver décapité comme Thomas More, cette même année en Angleterre, ou exilé !

Gargantua, très intelligent et très grand, est envoyé à la Sorbonne pour y apprendre la scolastique, par des docteurs très savants en jargon théologique, notamment Janotus, son premier précepteur ; mais il n'apprend que la paresse ! Tout cela est décrit par le narrateur, non pas François Rabelais, mais Alcofribas Nasier, anagramme d'icelui, pour sans doute, le protéger des foudres de la Sorbonne !



Si vous survivez au tsunami de cette première partie, que je compare à "Le bruit et la fureur", ou certains écrits de Nietzsche,la deuxième partie, la guerre contre Picrochole, se lit aisément, et c' est un lac calme, en comparaison ! Même si Picrochole-le-bileux, le colérique, est un tyran aussi bête que ses pieds, et que, semble-t-il, Rabelais compare à Charles Quint.



La troisième partie, que j'appelle le pardon, est intéressante, mais un peu naïve.

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Je pense que la première partie, brumeuse, comme "Les Provinciales" de Pascal ou même certains ouvrages de Nietzsche, est une protection contre les jésuites de la Sorbonne, l'église catholique étant encore très puissante !

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Outre les jeux de mots, farces de Polichinelle, Rabelais fait un vrai roman, rare en 1534, et c'est même, dans la partie deux un essai courageux contre les moines oisifs, les docteurs doctifiant des mots hasardeux, les indulgences, bref, tout le système catholique, ainsi que la lenteur de la justice.

Dans la troisième partie, c'est un véritable plaidoyer pour la paix qui se situe dans le courant philosophique et humaniste d'Erasme et de Montaigne.

Voltaire, avec Micromégas, reprendra le système de "Le bon gros géant" ainsi que Roald Dahl.
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Gargantua

Je n'avais pas du tout aimé l'étude des textes de Rabelais au lycée. J'y suis revenue à l'âge adulte pensant que ce style passerait mieux, rien à faire. Je suis imperméable. Je n'aime définitivement pas. Rabelais n'est pas pour moi.
Lien : http://araucaria.20six.fr
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Pantagruel

Maître Alcofribas Nasier ( anagramme de François Rabelais ) est abstracteur de quinte essence.

Dans ce volume de 1532, interdit comme les autres par les théologiens de la Sorbonne, mais, comme les autres, publié par dérogation du roi, Alcofribas raconte l'histoire du géant Pantagruel, fils du géant Gargantua, grand buveur devant l'éternel.

Etudiant à Paris, il reçoit une magnifique lettre de son père, une lettre de toute beauté, intemporelle, que chaque enfant pourrait encore maintenant recevoir de ses parents.

A part ça, pour détourner l'attention des théologiens, le livre, comme Gargantua, est parsemé d'excréments, couilles, braquemarts, braguettes, etc... qui côtoient de savants termes d'anatomie ou de quantités de maîtres de philosophie, de Grecs anciens, sur lesquels chacun pourrait passer du temps pour améliorer ses connaissances, bien que cela nuise au rythme du récit.

Si l'on passe un peu outre, cela est agréable et se lit vite.

L'intérêt pour moi est la découverte du gavroche Panurge, 35 ans, homme efflanqué, miséreux et facétieux, mais d'immense culture. Il raconte sa vie à Panurge qui l'adopte comme camarade ; il a roulé sa bosse et me fait penser à Candide, mais en plus dépravé :)

J'ai retenu six "tours" sympas, sur toutes les facéties présentées par Panurge...personnage que je vais étudier plus avant dans Le quart livre !



Dans la bataille de Pantagruel contre les Dipsodes, son mentor Epistémon passe, comme on dirait actuellement en NDE ( near death experience ) ; c'est alors que, d'une façon délicieuse, Alcofribas règle ses comptes avec tous les rois, papes et autres usuriers qui abusent sur le peuple, puisqu'Epistémon raconte les avoir reconnus, dans l'au-delà, à la peine, en petites gens trimant et suant à leur tour !

Et donc, comme je le pense, en accord avec Rabelais, et selon Matthieu :

"Ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers".

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Je me suis régalé. Evidemment, je commence à saisir notre François :

il faut choper la pensée de Rabelais et non faire du mot à mot.

J'ai hâte de lire la suite des aventures de Panurge dans le quart livre !

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Gargantua

Un délice de la joie de vivre, mais pas d'une joie de vivre injustifiée, hallucinée et naïve, qui se dupe ou se tromperait dans ses visées : une joie de vivre qui inclut dans ses principes de plaisir la déliquescence même que la vie connaît à chaque seconde et qui fait de ses sources potentielles de laideur la preuve d'une diversité foisonnante de ses manifestations.



Gargantua est monstrueux. Il déborde de vie. C'est à en frissonner de plaisir et de terreur... mais le plaisir est si grand qu'on en oublie rapidement la terreur.
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Pantagruel

J'ai passé une part importante de mon adolescence à lire de la littérature du Moyen-Âge. Un des trucs qui me fascinaient, c'est qu'en lisant le vieux français avec l'accent québécois, j'arrivais à comprendre presque tout.



Mais bon, je ne m'étais jamais donné la peine de lire Rabelais. La Renaissance, c'était moins mon truc. Je me serais d'ailleurs attendu à ce que le moyen français soit plus accessible que le vieux, mais en fait non, j'ai dû m'aider de la version translatée pendant toute la lecture. J'imagine que c'est parce que Rabelais venait plutôt du sud de la France, à une époque où les influences culturelles venaient surtout d'Italie.



Alors voilà, j'ai lu Pantagruel. J'ai été surpris d'y trouver une parodie des romans de chevalerie, quoique beaucoup plus superficielle que, disons, Don Quichotte. J'ai bien aimé le style, qui se permet beaucoup de libertés avec la langue, les jeux de mots, les néologismes, les emprunts à d'autres langues.



L'humour est omniprésent et joue sur plusieurs niveaux. On passe rapidement de l'humour absurde aux blagues de flatulences puis à des blagues sur les œuvres de Platon, Cicéron et autres classiques.



On plonge aussi dans la vulgarité. Parfois très drôle, comme Panurge qui propose de fortifier Paris en bâtissant un mur en vagins. Puis qui entre dans les détails de l'entretien et de l'architecture de l'édifice.



Parfois moins. Comme cette scène ou Panurge, fâché qu'une femme mariée refuse de coucher avec lui, s'arrange pour la faire violer par un millier de chiens. Devant toute la ville qui observe, hilare.



Aussi, une bonne part de Pantagruel est, paraît-il, une satire sociale, plutôt critique de l'Église en plein schisme. Je ne connais visiblement pas assez la période pour avoir repéré ces passages.



Bref, cette lecture est une expérience intéressante, qui part dans toutes les directions mais qui, ultimement, n'arrive à aucune destination. J'ai ri quelques fois. Mais au final, je lui préférerais mille fois quelques vieux textes médiévaux poussiéreux.
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Le cinquième Livre

On veut savoir, après ce long périple, ce long pélerinage du Quatrième livre !

On veut savoir, malgré les logorrhées abracadabrantes de François Rabelais ;

on veut savoir, malgré l'immense savoir de philosophie antique et de mythologie antique de l'auteur ( connaissances parfois plus ou moins volontairement trafiquées ) ;

on veut savoir, malgré la multitudes d'îles traversées, toutes autant bizarres les unes que les autres ...

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On veut savoir, enfin, qu'est ce que cette fameuse Dive Bouteille ?

On veut savoir qu'est ce que cette Dame de la Quinte Essence ?

On veut savoir qui sont les Abstracteurs ?

On veut savoir quel est ce pays du Lanternois ?

On veut savoir quel est cet Oracle de la Bouteille ?

On veut enfin savoir qui est cette fameuse Pontife Bacbuc ?

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Vous voulez savoir ?

Vous connaissez ma réponse !

Et malgré les digressions, malgré les cachotteries pour ne pas terminer sur un bûcher (nous sommes en pleine Inquisition ), malgré les allusions, malgré les métaphores et les images symboliques, Alcofribas Nasier nous offre un livre plein d'embûches, très bien analysées par les translateurs, mais un livre d'où on ne décroche pas, car on veut savoir.....

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Oeuvres complètes

On lit peu Rabelais, pour de bonnes et de mauvaises raisons. Une des mauvaises, c'est la désaffection dans laquelle est tombée la littérature française, suite au désastre scolaire et aux entourloupes contemporaines autour de la culture (devenue "patrimoine" en certains cas, autrement dit mort et poussière, et en d'autres cas, rap et post-littérature). Une bonne raison de ne pas lire Rabelais, c'est l'état dans lequel la défunte école française l'avait réduit, en tranchant dans le texte pour n'en laisser surnager que la noble prose humaniste et quelques récits "populaires". Une autre bonne raison de ne pas lire cet auteur, c'est sa langue magnifique, mais d'un abord difficile et même pénible quand on n'a pour soi que Virginie Despentes ou Edouard Louis. Le lecteur de Rabelais plonge dans une langue française variée, multiple, "verte", allant du registre le plus bas, le plus grossièrement physique, au pastiche de la rhétorique latine, et inversement, des utopies les plus innovantes aux aventures et voyages de romans de grande consommation. Le tout parodié, retravaillé et fondu dans un ensemble incompréhensible où la règle d'unité de ton est systématiquement transgressée. Aristote surgit en pleine histoire de moutons, les rêves autoritaires, totalitaires, égalitaires de Thomas More s'incarnent en une abbaye aux proportions soigneusement cabalistiques, réservée à une élite qui fera ce qu'elle veut. Le roi, censé être le héros, laisse la place à un Panurge qui parcourt le monde non pour y amasser trésors et connaissance, comme un vulgaire Ulysse ou un conquistador courant, mais pour savoir s'il sera cocu s'il se marie. Tout ceci dépasse largement le lecteur moderne, mais comme une randonnée en montagne, lui accorde les plus grandes joies. Nous aimons que les livres "culturels" reflètent nos préjugés, notre langue informe, notre triste passion du lynchage et de la "dénonciation" : le culturel est fait pour ça, sermonner le lecteur en le flattant comme un miroir magique. Rien de plus familier et normal que la prose de Virginie Despentes ou d'Edouard Louis : ils sont nous-mêmes en pire, ils écrivent et pensent comme nous. Rabelais n'est pas difficile parce qu'il est en français de la Renaissance, il est difficile parce que nous ne sommes pas prêts à l'écouter nous surprendre.
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Gargantua

Certains, incontinents, consideroient pompeusement que maistre Rabelais, rabelinant rabelinoisement, n’estoit que pauvre diable conteur de scandales et d’infections. Lesditz meschants lecteurs doivent estre constipez de ventre Ces « trop diteulx, breschedents, plaisans rousseaulx, galliers, chienlictz, averlans, limes sourdes, faictneans, friandeaulx, bustarins, talvassiers, riennevaulx, rustres, challans, hapelopins, trainneguainnes, gentilz flocquetz, copieux, landores, malotruz, dendins, baugears, tezez, gaubregeux, gogueluz, claquedans boyers d’etrons et bergiers de merde » ne sont pas beuveurs illustres et sont demourer lecteurs de surface, rustres consommateurs de culture. Cestuy avaleurs paperivores n’ont pas rompu l’os et sugcé la sustantificque mouelle, « avecques espoir certain d’être faictz escors et preux à ladicte lecture ; car en icelle bien aultre goust trouverez et doctrine plus absconce, laquelle vous revelera de très haultz sacremens et mysteres horrificques, tant en ce que concerne religion que aussi l’estat politicq et vie oeconomicque. »
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Gargantua

Lu dans la Bibliothèque de la Pléiade, dans le texte établi par Mireille Huchon en1994.



Voilà un texte qui se mérite!

En plus d'écrire en moyen français (ça c'est bien normal c'est la langue de son époque), François Rabelais brouille les pistes, joue avec son lecteur et avec la langue, et recherche la rareté du vocabulaire. Au besoin, il crée des mots. Et pour couronner le tout, nous ne baignons plus dans les références antiques des érudits de la Renaissance.

Heureusement, l'édition de Mireille Huchon fourmille d'explications et de notes. Alors avec un peu de patience, on peut goûter l'humour de Rabelais et les enjeux de ce célèbre texte.

Il y a d'abord la belle irrévérence vis-à-vis du système d'éducation. Les théologiens et autres enseignants religieux, prudemment et plaisamment appelés "Sophistes", sont raillés durement. Ils sont remplacés par Eudemon, un précepteur dont le nom signifie simplement "heureux".

Ensuite, les guerres picrocholines, qui sont une parodie de la lutte entre François 1er et Charles Quint.

Ces récits posent la question de la guerre, quand un côté veut la guerre sans en démordre tandis que l'autre tente de l'éviter par tous les moyens, mais est finalement contraint d'y entrer. Le bon côté représente évidemment le roi de France, ce qui n'est peut-être pas de la plus grande exactitude.

Et puis il y a l'exagération propre à la parodie (nous sommes chez des géants, ne l'oublions pas): les quantités monstrueuses de vin et de mangeaille, l'habillement, et toutes les allusions sexuelles et scatologiques qui ne sont pas sans drôlerie. De l'art d'être grivois sans être vulgaire.

Bref une lecture riche, drôle et instructive, d'un livre qui n'a pas volé son titre de classique, mais qui s'en échappe aussitôt avec espièglerie.

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Pantagruel

Pas la peine d’insister sur le caractère éminemment savoureux de la langue rabelaisienne, ni sur le récit paillard et satirique de la société de son temps lorsqu’on évoque le Pantagruel. Peut-être rappeler l’extraordinaire richesse formelle de l’œuvre, à faire pâlir d’envie les sombres copistes contemporains qui ont la naïveté de croire que la modernité est l’apanage des modes du temps présent. Rabelais pisse sur les conventions pour exhiber une littérature opulente et revigorante, mais, il est important de le souligner, avec art et intelligence.
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Pantagruel

De temps en temps, j'aime bien lire un classique que je pioche dans les indémodables sans m'attacher à une époque ou à un auteur. Mais c'est vrai que cela faisait très longtemps que je lorgnais vers Rabelais.

On ne va pas se mentir, c'est une lecture plutôt ardue. Surtout que l'écriture de ce livre date d'avant la grande réforme de l'orthographe de 1740, et de ce fait, les mots sont différents de ceux que l'on emploie de nos jours. Mais cela reste compréhensible dans l'ensemble.

Sortie de là, l'histoire est vraiment très acerbe sur les travers de l'époque et libertine à la moindre occasion. Rabelais ne mâchait pas ses mots.

Bref, cela a été un bon moment pour moi et je vais de ce pas me mettre les aventures du papa Gargantua de coté.
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Gargantua et Pantagruel

C’était peut-être mon jour de chance lorsque le hasard a mis entre mes mains ce volume qui contient deux œuvres de celui qui est peut-être considéré comme le premier grand romancier de l’Histoire de la littérature. Ce volume, dans les éditions Marabout, avait deux caractéristiques essentielles. La première est que les deux écrits sont adaptés au français moderne par le grand philologue Maurice Rat. La deuxième est que ce volume était illustré par le célèbre peintre Gustave Doré. Cette version modernisé m’a beaucoup facilité la lecture et m’a permis d’éluder cette première difficulté linguistique pour mieux cerner l’intérêt de cette œuvre.



Gargantua et Pantagruel font partie de ces œuvres complètes qui à elles seules embrassent plusieurs sources littéraires : le roman de chevalerie, le conte fantastique, la parodie et la satire… ; ainsi que plusieurs thèmes et sources d’inspiration : guerre, éducation, dialogues burlesques, voyages fantastiques, vraisemblance et invraisemblance, fantaisie ... Ce mélange hétéroclite repose sur une grande liberté et improvisation; style plaisant et surprenant qu'on retrouve dans les premières grandes œuvres romanesques comme Don Quichotte de Cervantès, Jacques le fataliste de Diderot ou encore Tristam Shandy de Sterne. Ces œuvres qui ont fait rêver les romanciers et qui fascinent toujours les lecteurs.



Cela pourrait repousser certains amateurs du roman classique apanage du XIXème siècle. Mais il faut savoir que nous sommes devant deux œuvres magistrales où l'imaginaire avait cette magie des contes des Mille et une nuits. Ce genre de suite d'histoires où l'on peut insérer d'autres histoires de la même veine, une autre nuit fantastique sans que le texte perd de son unité générale. Un imaginaire qu'on retrouve chez les maîtres du réalisme magique chez qui humour va de pair avec profondeur. Dans Pantagruel et Gargantua, Rabelais a mis son érudition et son sens de l’observation en œuvre pour créer cet univers avec ses personnages inoubliables (parmi eux ce fameux Panurge).



Pour le lecteur moderne que nous sommes, Rabelais et ses deux ouvrages sont un lien avec ce XVIème, où tant de changements se sont opérés, surtout au niveau de la langue. Rabelais nous fait revivre ce siècle révolu avec ses mœurs, ses conflits, ses grandes idées, ses querelles, cet esprit de l’humanisme ainsi que cette soif du savoir digne de la Renaissance, tout cela exprimé avec beaucoup de relief et de pittoresque, mais surtout avec humour et érudition. Rabelais nous raconte l’itinéraire de ces deux bons géants depuis leur naissance, en décrivant leur éducation et leurs exploits et prouesses.

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Pantagruel

Entendant le renom de ses écrits, inestimables, j'ai laissé tout en plan, activités de moindre importance ou essentielles, et me suis transporté à ce récit, comptant pour rien la longueur d'attente devant la médiathèque, avec ses précautions, uniquement pour le lire et parler de lui et de certains passages de philosophie, de magie, d'alchimie et d'astrologie sur lesquels j'ai des doutes et ne peux contenter mon esprit; tout en souhaitant les résoudre pour moi pour en rire; mais aussi de tournures caustiques et graveleuses dont le maître au râble laid se bombe le torse.

Eh bien, je n'ai rien lu à me donner qui soit assez pour me récompenser. Il n'y eut que hâbleries sur la braguette et le bren de Panurge puis sur la gloutonnerie et les frasques de Pantagruel qui, avec son compère, s'illustrent tant à table qu'au pieu avec la truculence des mots, plus que sur l'engagement des idées.



Car c'est bien cela "Pantagruel", des bons mots, bien gras, bien troussés sous la ceinture qui n'ont pas de messages autres que la provocation sauf un passage contre les théologiens de la Sorbonne.

Laissant ces deux protagonistes à leurs servitudes organiques et-nique-nique, comme disait la chanson, je m'en suis allé tout simplement, avant la fin, assez altéré sans qu'on m'échauffe davantage.
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Gargantua

D’ordinaire les romans se situent dans le lieu de la réalité. Ils doivent être sinon réalistes, au moins probables, pour que le lecteur y accorde un minimum d’intérêt et de crédit.



Avec Rabelais d’emblée on tombe dans le pays de Merveille. Par ce procédé il peut laisser libre cours à sa fantaisie et exprimer des opinions, mettre en scène des actions qui autrement auraient excité la haine et la vengeance des tristes «farfadets», chiens de garde de l’Église.



Rabelais se rapproche aussi de l’Utopie de Thomas More. Il y situe d’ailleurs explicitement le pays d’origine de Badebec, la femme de Gargantua (cf. Pantagruel chap. II). Pourtant ses romans fantastiques se situent bien en France, mais contrairement à Thomas More, dans le lieu de l’imaginaire populaire. L’Utopie, acte de rebellion intellectuelle, vise un public d’intellectuels. Le Gargantua demeure un livre de divertissement, même de défoulement satirique, de jubilation langagière, de bouffonnerie, qui n’a pas de frontière ni de classe.



C’est-à-dire que nous avons à faire là à une oeuvre proprement universelle.



Pantagruel (le "Tout-Altéré") était à l’origine un démon du sel qui assoiffait et desséchait tout à l’avenant, hommes, bêtes et champs. Les géants ont toujours eu une place réservée dans le folklore des peuples. On les voit encore courir à Carnaval ou à d’autres occasions festives, dans maints lieux de notre pays ou d’ailleurs.



Il fallait bien des géants pour renverser le carcan de l’ordre moral institué alors par l’Église, religion d’État. Rabelais sait très bien ce qu’il fait. Le rire est le propre de l’homme, parce qu’il est l’indice de la liberté.



FAY CE QUE VOULDRAS



Était la seule règle de l’abbaye de Theleme. «Parce que gens liberes, bien nez, bien instruictz, conversans en compaignies honnestes, ont par nature un instinct et aguillon qui tousjours les poulse à faictz vertueux et retire de vice...»
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L'Anti-sèche universelle

Magnifique recueil de citations qui remonte le cours de l'Histoire.







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Gargantua

Ce soir à la maison, repas de fouaces. C'est fête.



Qu'ils viennent nous en empêcher les hapelopins, gobregeux, gogueluz, bustarins, talvassiers, agends immeubliers, riennevaulx, rustres, landores! Nous leur ferons la guerre et les culbuterons jusqu'en Inde, après avoir conquis au passage le Berry, l'Espagne, la Maurétanie, le Cathay et toutes terres attenantes.

Qu'ils viennent les sorbonnistes! Nous caguerons à plaisir dans leur chaperon à bourrelet.

Méfiez vous des agélastes.



En attendant, chopinons théologalement et discutons sur la meilleure éducation. J'ai idée que la dispute sera longue. L'oncle François nous accompagne.

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Oeuvres complètes

Troisième lecture (en 60ans) de ce chef d'œuvre d'imagination, de truculence satyrique et toujours la même intensité de bonheur renouvelé.



Un " OVNI " dans la . littérature du Moyen Age



.. ...." .Et pourquoi Rabelais? Parce ce qu'il est le pionnier, le fondateur, le génie du non sérieux dans l'art du roman " ( Salman Rushdie )



Gargantuesque et Pantagruelique
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