AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Franz Bartelt (463)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Hôtel du Grand Cerf

J'avoue humblement que je ne connaissais pas cet auteur et c'est bien par hasard , en fouinant dans ma librairie préférée, qu'il m'a tendu les bras. Et bien , franchement , pour une rencontre , ce fut une belle rencontre.

L'histoire se déroule dans les Ardennes belges , dans le bourg un peu isolé de Reugny . Là , tout le monde se connaît, et tous les sentiments propres aux familles qui se côtoient depuis des lustres n'attendent qu'une étincelle pour éclater en un gigantesque et sublime feu d'artifice....Ça va barder!!

C'est dans ce village que se rend Nicolas Téque un jeune journaliste qui vient préparer un reportage sur une actrice connue , une star ,dont la mort , quarante ans plus tôt, a mis en émoi tout le pays.Hasard ou signe du destin , Nicolas descend à l'hôtel du Grand Cerf , lieu même du décès. Comble de l'horreur ,deux meurtres sont commis le jour de son arrivée. L'enquête est alors confiée au commissaire Vertigo Kulbutus qui, je vous le donne en mille , s'installe , lui -aussi , à l'hôtel du Grand Cerf.

Et c'est parti pour des allers retours entre le présent, le passé , les histoires de famille , la jalousie , les règlements de comptes de la libération. Les récits se multiplient , les faits s'enchaînent, tout cela dans le cadre restreint du village. Entre les recherches , les découvertes, les déductions, c'est tout le plus noir de l'âme humaine qui ressort , jusqu'au dénouement, sans fausses notes.

Tout est bien maîtrisé, bien découpé en journées, moments de journées , l'auteur tisse sa toile avec une rare dextérité et maintient l'intérêt du lecteur toujours au plus haut degré.

Un personnage retiendra toutefois l'attention. Le commissaire. C'est de lui qu'il s'agit . Improbable , granguignolesque , futé mais inénarrable. A lui seul , il capte une bonne partie de l'espace ( vous comprendrez pour quelles raisons ). Outrancier , cynique , il mérite une palme spéciale et on lui souhaite....une bonne retraite qu'il doit prendre dans quatorze jours. Mais quatorze jours , c'est bien plus qu'il ne lui en faudra pour résoudre l'équation, bien plus qu'il ne vous en faudra pour déguster ce roman noir d'excellente facture . Pour ma part , une fois plongé dedans , je suis resté en apnée jusqu'à la fin.

Et , oui , ce n'est pas avec ce genre de bouquin que l'on va faire des économies !! UN grand bravo et un grand merci , M Bartelt .Je suis certain que nos chemins vont bientôt se croiser à nouveau.
Commenter  J’apprécie          11715
Hôtel du Grand Cerf

On a retrouvé le fils caché d'Hercule Poirot en Belgique ! Il est belge (bien sûr), inspecteur de police (évidemment), et il est énorme au propre comme au figuré, ah, et aussi (signe des temps), c'est la version "punk" de son aïeul, carrément irrévérencieux, j'ai nommé, Vertigo Kulbertus.

Si le "Hercule Poirot" d'Agatha oeuvrait tout en délicatesse, le "Vertigo Kulbertus" de Bartelt est plutôt surprenant côté méthode, atypique serait un doux euphémisme, et pourtant, pour ce qui est de la finesse et de la roublardise, l'ascendance est incontestable.

Je découvre Franz Bartelt avec ce titre et j'ai très vite accroché tant le scénario est maîtrisé, c'est solide, cohérent et inventif. J'ai été bluffé par la maestria de l'auteur, à savoir nous proposer une enquête sérieuse et complexe en employant un ton tantôt sérieux et tantôt assez trash dès que Vertigo mène l'enquête.

Une histoire "à tiroirs" avec pas mal de personnages que l'on suit d'assez près, un village où tout le monde ou presque est suspect vu que la première victime était unanimement détestée. Il est aussi question d'un "cold case" vieux de quarante ans, c'est à l'Hôtel du Grand Cerf de Reugny qu'une "star" de l'époque, Rosa Gulingen, a été retrouvée morte dans sa baignoire pendant le tournage d'un film, la police avait alors conclu à un accident.

Hasard ou coïncidence, c'est à ce moment que Nicolas Tèque, journaliste, est envoyé sur place pour enquêter sur le passé dans le but de préparer un reportage sur Rosa...

J'ai trouvé cette lecture jubilatoire, j'ai adoré le ton résolument décalé et l'intelligence du scénario qui est d'une subtilité remarquable, cela évoque réellement une variation d'un roman d'Agatha Christie, mais en version trash complètement assumée, cette intrigue est géniale et la fin rien moins que grandiose, je n'en dis pas plus.

Je pense que je vais reprendre rendez-vous avec Franz Bartelt assez vite, j'adore son style sans réserve.
Commenter  J’apprécie          10413
Of course

Le tiercé, c’est vraiment pas mon dada. J’aime trop le désordre et mon cœur penche toujours du côté des tocards.

En revanche, quand un éditeur déterre un vieux roman de Franz Bartlet, je fonce au triple galop chez mon libraire. Bon, avec mon allure de Percheron, ce n’était pas non plus le Grand Prix d’Amérique. Pas besoin d’exhumer Leon Zitrone du paradis du PMU pour le commentaire.

Vu l’épaisseur du roman, je n’ai même pas eu le temps de m’échauffer. A peine sorti du paddock à livres que le polar était déjà rangé dans l’étable. Je ne vais pas en faire tout un foin, mais l’auteur ne risquait pas de se faire une tendinite avec ce bouquin.

Avec les Editions de l’Arbre Vengeur, côté lectures, on est souvent dans la gourmandise rare, dans la prose insolente, dans l’amuse-bouche oublié au fond du frigo mais qui ne se périme jamais. C’est le cas ici. Ce n’est pas le meilleur texte de cet auteur que j’adore mais un condensé assez représentatif de son univers décalé où les personnages ne carburent pas au jus de légumes détoxifiant.

Si je parle canasson, au-delà de la couverture, c’est que le tueur de ce polar trouve son inspiration dans le jeu des petits chevaux. Cela rappelle des souvenirs de mercredis après-midi. Les psychopathes sont de grands enfants. Il ne trucide pas de jockeys, bien que les couleurs criardes des casaques mériteraient quelques coups de cravaches, mais des femmes avec un fer à cheval. Pas sûr que cela leur porte bonheur avec cet usage.

Pour mettre fin aux agissements de ce turfiste, un écrivaillon-détective à la généalogie incertaine, amoureux de la picole qui peine à trouver son style car il n'a jamais ouvert un livre, supplée un policier fumiste dont la sieste est la seule occupation.

Franz Bartlet s’amuse ici des codes du genre avec cette parodie de série noire. Il enchaîne les bons mots sans trop se prendre au sérieux et les personnages sont caricaturaux à souhait.

Comme souvent chez cet auteur, le monde est gris comme une BD de Tardi, mais à défaut de soleil ou de lampadaires bigleux, ce sont ses aphorismes qui illuminent les lignes.

Un billet court à l’échelle du roman… Plutôt un escabeau en l’occurrence.

Et comme dit l'auteur : "Quand le canard parle à demi-mot, il dit: "coin""

Commenter  J’apprécie          1022
Hôtel du Grand Cerf

Imagine. Un commissaire Maigret qui aurait percuté San-Antonio ! Inspecteur Vertigo Kulbertus qu'il s'appelle. Obèse frôlant le double quintal, qui engloutit consciencieusement 4 fois par jour dans un ordre alphabétique immuable boulettes - cervelas - fricadelles - steak dument accompagnés de frites et de bières. Il mène ses interrogatoires depuis son lit de pacha dans ledit Hôtel du Grand Cerf, lit renforcé de parpaings eu égard au poids à supporter. Mais attention, sous ses apparences de goinfre loufoque, c'est un subtil !



Et il en a du taf avec cette série de meurtres et disparation qui frappe un village paumé des Ardennes. Sa méthode, c'est de mettre le village sens dessus dessous, que personne n'y comprenne plus rien, qu'on ne sache plus qui cherche qui, qui a tué, qui n'a pas tué. C'est créer la panique, installer la folie. Tout le monde dans le même sac. Pas le temps de fignoler à 14 jours de la retraite. Et ce bon coup de pied dans la fourmilière va faire ressortir toutes les haines cuites et recuites de cette petite communauté, un petit jeu de massacre fort réjouissant d'autant plus qu'une enquête pararallèle se dessine autour de la mort mystérieuse d'une actrice célèbre 40 ans auparavant, toujours dans l'Hôtel du titre.



Les dialogues sont délicieusement truculents dès que notre flic d'anthologie y participe, de la verve, du caustique, de l'irrévérence, c'est un régal à la Frédéric Dard.



Pour autant, l'intrigue n'est pas délaissée et on a droit à un monologue de résolution efficace et brillant des deux affaires. A conseiller aux amateurs d'humour noir plutôt qu'à ceux qui ne jurent que par le palpitant, l'angoissant et les meurtres glauques.



Lu dans le cadre du jury Prix du Meilleur Polar Lecteurs Points
Commenter  J’apprécie          964
Hôtel du Grand Cerf

Quel bonheur d'interagir avec mes amis Babelio et d'être amenée à découvrir de nouveaux livres, nouveaux auteurs.

Pour Hôtel du Grand Cerf, je remercie mon ami @Antyryia qui suite à mon dernier post (Au bonheur des ogres) m'a proposé de lire du Franz Bartelt.



Il y a un je ne sais quoi de Romain Puèrtolas dans ce livre. C'est un roman policier qui surfe avec moult ingrédients comme l'humour, le second degré et une atmosphère des plus bucoliques. J'aime ces livres étiquetés thriller ou policier qui savent réinventer le genre et proposent du neuf.



A l'hôtel du Grand Cerf, la tenancière c'est Thérèse Londroit, elle est sur tous les fronts pour tenir son business avec sa fille Anne-Sophie qui rechigne à aider au service (à 23 ans, ses aspirations sont autres) et sa vieille mère Léontine qui à l'étage, chapelet à la main, sur son fauteur roulant compte et recompte le nombre de pintes de bière vendues aux clients (un passe temps comme un autre, c'est qu'elle s'ennuie la pauvre vieille).

Dans ce bourg perdu en Belgique, les villageois sont bien mystérieux. Certains se vouent une haine sans précédent, l'idiot du village passe son temps à chantonner, une taxiwoman consulte une voyante illuminée, l'espoir en bandoulière et pendant ce temps-là un meurtre est commis puis un second, puis une disparation.



C'est là qu'entre en scène Vertigo Kulbertus, l'inspecteur, belge une fois, désigné pour l'affaire Reugny. Kulbertus est obèse et fier de l'être, il lui faut ses frittes quatre fois par jour. Il n'est pas compliqué, il consomme les viandes dans l'ordre alphabétique: boulettes, cervelas, fricadelles, steak. "Toujours dans le même ordre. Toujours avec des frites". Et ses litres de bière. A force, faut dire qu'il n'a pas toutes ses frites dans le même sachet le dikkenek. Il rote, il pète, à quinze jours de sa retraite, il en perdrait ses tartines puis c'est qu'il n'a pas sa langue dans sa poche, bref, cet inspecteur c'est une tornade qui nous en fait voir de toutes les couleurs et apporte à cette histoire une consistance appréciable.



A côté de lui, il y a Nicolas Tèque, un journaliste français, de Paris carrément avec l'accent parisien et tout et tout (la vielle Léontine ne va pas le rater d'ailleurs, oeil pour oeil...). On l'envoie pour enquêter sur le suicide suspect de Rosa Gulingen, une ex star du cinéma dans les années soixante. On l'a retrouvée noyée dans la baignoire d'une chambre du Grand Cerf le 6 du 6 1960.. Drôle de coïncidence. Depuis, le Grand Cerf, c'est un peu le mausolée à la mémoire de Rosa.



J'avais pris soin de noter sur une petite fiche la liste des personnages histoire de n'oublier personne et de mener ma propre enquête. Finalement, l'auteur parvient très bien à nous rendre accessible chacun d'entre eux, à force d'anecdotes, de répétitions utiles. Les personnages sont attachants, singuliers et ne passent pas inaperçus.



J'ai beaucoup aimé la première partie de ce roman qui plante le décor, je l'ai préférée à la seconde qui distille indices sur révélations. Tout n'était malheureusement pas toujours très clair à suivre et en refermant le livre, je suis restée sur ma faim n'ayant pas eu toutes les réponses aux questions que je me posais. C'est peut-être le genre de livre qu'il faut lire deux fois pour en assimiler toutes les subtilités. Les indices sont distillés dans un certain brouillard où il suffit d'un moment d'inattention pour en perdre le fil.



Malgré mes bémols, j'ai aimé le style rafraichissant de Franz Bartelt qui ne manque pas d'humour ni même de poésie pour camper un thriller policier aux allures anticonformistes à mon plus grand plaisir.



J'ai vu sur Babelio que cet auteur a écrit pas mal de livres assez diversifiés. "Depuis qu'elle est morte, elle va beaucoup mieux" sera certainement mon prochain.



Sur ce, mes p'tits poyons, je vous fais la baise et vous dis qu’à torat.
Commenter  J’apprécie          8812
Un flic bien trop honnête

Un scénar à la Bartlet !

L’Inspecteur Wilfried Gamelle se ramasse. Avec un tel blaze, on se doute qu’on ne va pas tomber sur un cluster de petites cellules grises, sur des déductions savantes au tableau noir et sur des intuitions sniffées façon chien policier. Tintin Rintintin ! ,

Avec un tel état civil, le garçon aurait été plus à sa place dans la restauration canine que dans la flicaille. Bon, c’est pas joli joli de juger un pauvre bougre sur son état civil mais comme on a plus le droit de se moquer de rien et que Gamelle porte bien son nom, autant ne pas se priver.

Le Wilfried n’est pas un mentalist. Côté température, il ne connait pas le second degré. Depuis qu’il s’est fait larguer et qu’il doit faire face à un tueur stakhanoviste qui empile plus de 40 victimes depuis 4 ans à proximité d’arrêts de bus, il n’a plus le moral du tout. C’est un naïf doublé d’un BPI, bas potentiel intellectuel. Aucune chance de devenir un héros de série TV sur TF1.

Pour ne pas arranger les choses, il est secondé par bras droit… qui n’a pas de jambes, un cul-de-jatte prétentieux surnommé « le bourrin » et il est conseillé dans son enquête par un vieux monsieur un peu collant qui a toute sa tête mais plus ses yeux, monsieur Ladouce. Pas vu, pas pris.

Comme le titre l’indique, Gamelle est un homme honnête, ce qui dans la vraie vie n’est pas forcément un gros défaut, mais dans un polar de Franz Bartlet, cela devient rapidement un handicap. Trop bon, trop con, le paillasson. Il ira même jusqu’à accepter un emploi de chauffeur pour le nouveau compagnon de son ex.

Dans la foulée de son « Hôtel du Grand Cerf » et de «Ah, les Braves Gens », le romancier au sourire en coin poursuit son recensement d’originaux, sa check-list de marginaux hors sols et son inventaire de situations burlesques.

Condensé d’humour noir à l’irrespect salvateur, je suis néanmoins resté sur ma faim de loup cynique. J’ai trouvé l’intrigue trop vite expédiée comme si l’auteur ne s’était pas passionné par son histoire et avait voulu rapidement passer à autre chose. Un dénouement façon raccourci. Et puis, côté personnages féminins, c’est le minimum syndical. Ces dames auraient mérité une présence moins anecdotique. C’est dommage car les personnages sont réussis bien que peu attachants et les dialogues aux petits oignons fris, comme d’habitude.

Un Bartlet mineur reste néanmoins un incontournable pour les amateurs de comédies policières à l’ancienne. J’entends Siniac se gondoler dans sa tombe en lisant les facéties de l’un de ses trop rares successeurs.

Petit cru, l’eusses-tu cru ?

Commenter  J’apprécie          884
Le jardin du Bossu

Il s'agit peut-être du titre le plus emblématique de l'oeuvre de Franz Bartelt, une lecture à peu près inclassable tant elle est décalée, que ce soit au niveau des dialogues ou encore du scénario, un pur régal pour qui apprécie la prose et l'humour de l'auteur, ce qui, vous l'avez deviné est mon cas.

Un auteur qui est un peu le Brussolo du récit déjanté et humoristique, c'est le meilleur compliment que je pourrais faire tant j'aime ces deux auteurs.

Le narrateur est un homme "basé sur l'idée de gauche" comme il aimera le rappeler tout au long de l'histoire, un escroc allergique à l'idée de travailler mais aussi et contre toute attente un poète expert en alexandrins, un cocktail déroutant et particulièrement réjouissant.

Cette histoire qui est en partie un huis clos m'a séduit par ses dialogues "hors sol" et pourtant d'une grande pertinence, si vous aimez la psychologie et l'humour décalé vous allez être servi comme jamais, si vous aimez les personnages retors et pervers, vous allez adorer le "con", l'autre personnage du roman qui se révèle carrément hors compétition.

L'intrigue est assez fabuleuse même si le thème de la séquestration n'est pas franchement original, ici les échanges entre le geôlier et son captif m'ont captivé sans peine, car le plus important c'est que l'histoire tient vraiment en haleine, et que l'attente du dénouement sera largement récompensée tant il est inattendu et stupéfiant.

L'histoire commence quand notre narrateur escroc pense pouvoir se renflouer facilement et sans risque en suivant un homme ivre et plein aux as, un "con" tellement saoul qu'il décide de s'introduire chez lui et profiter de son sommeil d'ivrogne pour agir à sa guise et surtout sans risque.

Je vous laisse découvrir la suite si le coeur vous en dit, dans ce cas je vous promets une lecture mémorable car que l'on aime ou pas, cette histoire se classe dans la catégorie "inoubliable".
Commenter  J’apprécie          8346
Hôtel du Grand Cerf

Une semaine du dernier été du XXe siècle

Bienvenue à Reugny, bourgade lovée dans une boucle de la Semois côté belge non loin de Charleville rebaptisée Larcheville par l'auteur, présente dans la plupart de ses livres.

Reugny et son hôtel du Grand Cerf tenu de mère en fille par Léontine, Thérèse et Anne Sophie Londroit..., son centre de Motivation pour cadres dont la sélection draconienne du directeur Richard Lépine et son adjointe Elizabeth Grandjean entraine des éliminations immédiates qui font le bonheur de Sophie Monsoir chauffeur de taxi qui se charge de les raccompagner à la gare......

Mais "À Reugny comme partout ailleurs, le crime était la face cachée de l'innocence". Celui qui connaissait en détail tous les dessous sales était Jeff Rousselet le douanier qui avait consigné sur des cartons à bière toute l'intimité sordide de ce village à l'air faussement endormi.



Deux enquêteurs se croisent Nicolas Tèque et Vertigo Kulbertus :

Nicolas Tèque journaliste recherche, en vue d'un film documentaire, des éléments du passé qui pourrait prouver qu'une actrice morte au Grand Cerf il y a quarante ans a peut-être été assassinée.

Vertigo Kulbertus inspecteur venu de Liège proche de la retraite, obèse qui fait tout pour le demeurer, enquête lui sur les morts récents.



A la fin passé et présent se rejoignent et s'il apparaît de vrais coupables, il y a aussi de faux innocents.



Un excellent Bartelt à l'égal du "Grand Bercail" paru il y a maintenant 15 ans, où se croisent humour noir, poésie et tendresse, des personnages grotesques et touchants, inoubliables.

Un roman parsemé de moments poétiques et mélancoliques, plein d'humanité. Autant de traits lumineux qui viennent nuancer la noirceur de l'âme humaine :

"Le taxi progressait entre deux rangées de digitales et d'épilobes, dont les mauves accordés éclataient sur le fond noir des sapinières."

" Kulbertus se laissa distraire par le chant d'un merle...

Le chant du merle avait varié sept fois et Kulbertus s'émerveillait qu'un oiseau aussi rudimentaire pût, en si peu de temps et sans presque reprendre son souffle donner plusieurs versions de la vérité."



Bartelt déstabilise le lecteur en faisant ressortir les petites lâchetés, les craintes qui peuvent mener au crime même sans l'avoir voulu, beaucoup de travers qui sont aussi les nôtres. Son regard décalé les fait accepter en déclenchant le rire. Et avec une écriture, un style qui n'appartiennent qu'à lui comme ses remarques sous forme d'aphorismes cocasses : "Tous les assassins ont des alibis. Un assassin sans alibi, c'est un pompier sans échelle."



Sans oublier la conclusion de l'histoire par la voix de Vertigo Kulbertus : " Il n'y a que dans les romans qu'on connaît le fin mot de l'histoire, Nicolas. Dans la vie, on n'arrive jamais à tout savoir. Ce n'est d'ailleurs pas très utile. Mais, à propos de toutes ces histoires, s'il fallait savoir une chose, Nicolas, une seule, ce serait que nous ne sommes pas dans un roman."

Commenter  J’apprécie          805
Ah, les braves gens !

À Puffigny, les habitants sont renommés pour être tous plus menteurs les uns que les autres, voilà tout est dit ou presque !

Franz Bartelt comme à son habitude nous propose une comédie légère et déjantée, le scénario ressemble une fois de plus à une enquête et elle sera menée de façon plutôt insolite par Julius Dump, écrivain en devenir, parti sur les traces d'un mystérieux tableau au fin fond de nulle part, à Puffigny donc où les autochtones vivent depuis toujours en dehors du temps et des lois...

J'ai retrouvé avec plaisir l'humour de Frantz Bartelt que j'apprécie beaucoup même si je l'ai trouvé ici un cran en dessous de mes précédentes lectures.
Commenter  J’apprécie          784
Depuis qu'elle est morte elle va beaucoup m..

Je m'étais imaginé parce qu'il s'agissait de Franz Bartelt, que ce livre témoignage "Depuis qu'elle est morte elle va beaucoup mieux" où il nous parle de sa mère vieillissante, ressemblerait dans le ton et le traitement à "Où on va, papa ?" de JL.Fournier... Erreur.

Dans ce court récit (40 pages en numérique), le regard de l'auteur est grave et lucide et si à aucun moment le nom de la maladie n'est évoquée, on devine sans peine de quelle pathologie il s'agit.

Franz Bartelt nous fait entrer dans l'intimité de ses rapports avec sa mère qui "perd la tête", il évoque nombre de dialogues et situations avec le recul nécessaire pour nous aspirer dans une fiction qui n'en est pas une, sans pathos, sans exagération, il s'agit d'un témoignage livré par un témoin oculaire doté d'un talent d'écrivain, c'est une lecture parfois hypnotique.

Je pense que ce petit livre parlerait à toutes et à tous que l'on soit concerné ou non par ce qui est aujourd'hui un phénomène de société, la fin de vie des personnes âgées dépendantes.

Il s'agit pratiquement d'un documentaire, le récit s'étend sur une dizaine d'années, d'abord chez la mère de l'auteur qu'il visite quotidiennement, puis à la "maison de retraite", un regard objectif et souvent désabusé.

C'est une lecture qui m'a instruit, une lecture utile, de celles qui permettent de se préparer émotionnellement à rencontrer un jour une problématique qui peut tous nous concerner.
Commenter  J’apprécie          757
Le jardin du Bossu

Karine, elle est de droite : le flouze ça l'excite. Son compagnon le narrateur s'en tape, lui à des idées de gauche et un gros poil à la main...droite. Bon, c'est rare mais ça arrive, quand il ramène UNE PATATE à la maison, elle monte illico au rideau...le grand numéro. Alors forcément quand un jour un con au bistrot, bourré comme un coing, crache qu'il a un tas de pognon au chaud chez lui, il le raccompagne...

Alors là chapeau à Franz Bartelt qui nous sort du dessous de comptoir un roman noir déjanté bien arrosé de tirades argotiques de sa composition, de situations absurdes, de citations à la pelle, que dis-je au bulldozer. Les personnages sont de sacrés acrobates. Elle, Karine dure et sensible comme un corps au pied pour son homme de gauche qui passe son temps à se jeter des verres en alexandrin avec brio et à se mettre dans des situations et des états pas possibles au bistrot et ... chez un con qui a plus d'un tour dans son chapeau !

Franz Bartelt roule sa bosse et sa prose.

Le jardin du bossu, il est drôlement bien ratissé.

Commenter  J’apprécie          746
Le fémur de Rimbaud

C'est ma deuxième lecture de Franz Bartelt après "Hôtel du grand cerf" en même temps qu'une confirmation, j'admire le style de cet auteur, j'aime sa prose et son humour irrévérencieux, c'est une musique qui s'accorde parfaitement à mes goûts.

Avec le "Fémur de Rimbault", préparez-vous à entrer dans une ambiance parfaitement amorale, un narrateur, un seul, j'ai nommé Majésu Monroe, oui pour les patronymes Mr Bartelt a des goûts étranges, mais passons.

Majésu est un mythomane narcissique, il est de plus parfaitement égocentré, après avoir passé tout ce récit en sa compagnie, croyez moi vous ne verrez plus la société ni le monde de la brocante avec le même oeil.

Bien qu'étant novice en la matière, je classerais ce livre dans la catégorie parodie et satire, et j'ajouterais que c'est une lecture à prendre intégralement au deuxième degré (Et ça j'adore !).

Ce qui me bluffe, c'est qu'en plus cette histoire tient la route, c'est complètement barré certes, mais cohérent et structuré, il y a une intrigue pas si loufoque que ça et des thèmes qui ne sont pas survolés mais plutôt très travaillés même si c'est de façon satirique et outrancière parfois.

Lutte des classes, perversion par l'argent, reniement des convictions, bassesse, corruption et j'en passe, si le ton est léger et souvent trash, la réflexion est évidente et souvent pertinente.

Avec un bonimenteur de la dimension de Majésu à la narration j'ai vraiment souvent rigolé en cours de lecture mais comme je l'ai dit plus haut, c'est un humour qui me convient parfaitement (j'assume :)

L'intrigue est carrée et sera indécise jusqu'à la toute dernière page, et ça aussi c'est fort, bref, j'ai beaucoup aimé.
Commenter  J’apprécie          7210
Ah, les braves gens !

Si tous les chemins mènent à Rome, seul le dernier roman de Franz Bartlet peut vous guider jusqu'à Puffigny.

L'auteur n'écrit pas des guides touristiques et il ne faut pas trop compter sur lui pour faire l'article des curiosités culturelles de patelins égarés. Il n'invente aucun passé romain à un vase cassé, il fuit les marchés locaux qui vendent des pots de miel qui pèguent sur les étals et il ne se pâmera pas devant les trois géraniums qui labellisent les villages fleuris.

S'il ne s'intéresse pas non plus aux abats des saints dans les églises, il se passionne pour ceux des braves gens de Puffigny.

La galerie de portraits n'a rien de la photo de classe aseptisée. Les habitants sont accueillants mais un peu particuliers. Un bonhomme vient fleurir la tombe de sa jambe amputée, l'épouse du bistrotier, joue l'assistante sexuelle bénévole pour les vieux garçons du bourg, un châtelain désoeuvré s'est constitué un musée des ragots et secrets du village, un détective privé… d'affaires mais pas de bonne volonté, une vieille qui promène sans raison et toute sa raison un landau, un maire bonimenteur, des jeunes filles pas très farouches, un mari jaloux qui effarouche .…

Des personnages bizarres aux noms improbables (Myrtille Briochard, Bouillanne Lassalle, Eddy Lambortin, Zouave Gambier…) qui cultivent avec passion une spécialité locale qui a fait leur renommée dans les alentours : le mensonge.

Ici l'intrigue est secondaire mais elle intrigue un peu quand même !

Un écrivain qui se cherche, Julius Dump, gare sa Cadillac et s'égare dans le bistrot de la gare de Puffigny pour mener une enquête. Feu son père lui a laissé un drôle d'héritage : un butin à retrouver qui a déjà causé la perte de vieux complices. Puffigny n'est pas le lieu idéal pour découvrir la vérité.

La situation se complique quand une jeune femme du village s'évanouit dans la nature, ne laissant derrière elle qu'un escarpin rouge à l'orée d'une maison forestière. Tout un programme car la belle ne passait pas par là pour apporter une motte de beurre à mère-grand.

Troisième roman de Franz Bartlet que je déguste comme une gourmandise et j'y retrouve la même empathie pour les personnages et le même humour qui le place à la même table que d'autres amuseurs de mots comme J.M Erre, Jacky Schwartzman ou Olivier Maulin.

La suite est aussi rythmée qu'imprévisible.

Pour découvrir cet auteur dont les dialogues perpétuent la mémoire d'Audiard et de Frédéric Dard, inutile d'armer un galion et de traverser l'Atlantique. Il suffit de quitter les grandes métropoles et de se perdre dans nos campagnes pour retrouver sa trace littéraire.

Moins abouti que son « Hôtel du grand cerf », « Ah les braves gens ! » éclaircit néanmoins une production automnale qui n'achève pas que les feuilles.

Commenter  J’apprécie          716
Hôtel du Grand Cerf

Dans ce roman on est vite emballé par le plaisir satyrique et pétillant de la rencontre avec un héros inattendu. L'inspecteur Kulbertus est un drôle d'hurluberlu aux méthodes peu orthodoxes.

Rien que les descriptions du personnage et ces traits d'humour en valent le détour.



De plus la construction de ce roman est étonnante : les faits sont profondément liés mais s'éparpillent sous l'effet des urgences ou des souvenirs, de faits étrangers, ils semblent vivre leur propre vie.

Malentendus, rebondissements, hasard, malédiction, génie, tout peut arriver lorsqu'une enquête prend des dimensions de fable maudite.



Un roman noir cocasse, parfois abracadabrant, où Franz Bartelt, sous ses airs légers, parvient à tisser un savant maillage de personnages sans jamais s'emmêler les pédales.





Commenter  J’apprécie          641
Comment vivre sans lui ?



Commencer la nouvelle année avec "13" nouvelles, je ne sais pas si c'était une bonne idée pour une superstitieuse comme moi...mais bon je m'en suis aperçue à la fin....trop tard.....la faute à koalas ( merci, en passant).



Revenant à nos treizzze nouvelles,



"Comment vivre sans lui ?", comment survivre à son "idole"?, satire truculente du verbe "aimer",



"Brocantes et vide-greniers", Musette,l'ingénue,"pure comme l'eau en bouteille,

innocente comme la première neige", mariée à Guy, le mec, "synthèse réussie du

mahatma Gandhi et de Superman "....aaaah, les amours "d'intérêt public",



"Travail d'artiste", faire de l'art avec des pseudonymes, pourquoi pas ?, mais Si l'amour s'en mêle.....,



"Histoire du bandit", vivre pépère se faisant un petit couple de vieux à la semaine, puis paf! recevoir la visite de Dieu qui vous propose un marché truculent(?),aïe,aïe,aïe,.....

toujours question d'amour,



" Surveillance surveillée", super dispositif de surveillance pour petit délinquant suivi de

"ses apôtres", eh oui, toujours l'amour, l'amour aveugle,



"Les boules", comment faire avec un commis qui vous singe, vous grand patron, portant la même mallette de cuir italienne, la même cravate de soie, conduisant la même grosse berline allemande, et quasi le même tattoo sur le cœur, "Il est à toi, Leonor !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!",....les déboires d'un Trump de province,.....et toujours l'amour,



Suite dans le livre.....

Vous avez compris, des histoires complètement déjantées, si bien qu'à chaque nouveau récit, à la façon d'un mini thriller, on se demande dans quel trou on va bien tomber....mention spéciale pour "Histoire du bandit " , "Le bel été " et "Les boules". Bartelt aime jouer avec les faiblesses humaines et les vicissitudes de la vie, poussant leurs conséquences à l'extrême. Et l'imagination ne manque pas....comme dans " le bon chien", où un chien abandonné et réadopté ne répond qu'à un nom très embarrassant.

Même si c'est absurde, le fond de vérité est toujours là, enrobé d'humour noir et relevé d'un zeste de métaphysique.



Un joyeux début pour 2017 et une première rencontre haut en couleur avec Bartelt,

malgré le numéro treizzze.......









Commenter  J’apprécie          642
Hôtel du Grand Cerf

à la frontière des Ardennes belges, l'hôtel du Grand Cerf de Reugny est réputé pour avoir hébergé la star Rosa Gulingen qui crevait jadis l'écran géant et à l'hôtel ses dernières bulles... dans l'eau du bain moussant.

Plusieurs décennies plus tard, le jeune romantique et nostalgique Nicolas Tèque se rend sur place en vue d'un documentaire sur la mort mystérieuse de l'idole

et se retrouve plongé dans un village en pleine effervescence, secoué par des meurtres et disparitions inquiétantes.

A quelques jours de la retraite, le ventripotent inspecteur Vertigo est désigné d'office pour se décarcasser sur ce chaos des familles... ce qui ne lui coupe pas l'appétit !

L'auteur du Jardin de bossu se lance avec son habituel humour noir, son imagination débridée et sa plume acidulée dans une enquête à priori très classique qu'il baigne de mauvaises herbes de sa région et d'un brin de folie champêtre.

Il jongle avec dextérité avec deux enquêtes et enquêteurs décalés - un inspecteur gargantuesque rouleau compresseur en fin de course à la répartie hardie et outrancière et un petit journaliste du dimanche - qui vont plonger dans la vie, les souvenirs, les jalousies et secrets bien gardés d'Ardennais franco- belges très cintrés et ultra... motivés.

les réflexions décalées et les méthodes peu orthodoxes...de Vertigo en font un enquêteur hors norme qu'il est difficile d'oublier.

l'Hôtel du Grand Cerf, un genre rural très très baroque qui ne manque pas d' excès ni d'éclats.

Je remercie Babelio, Masse critique et les éditions du Seuil pour le nouveau grand roman noir du très bon Franz Bartelt.

Commenter  J’apprécie          594
Ah, les braves gens !

Allez , un petit Bartelt avant la reprise. On sait où on met les pied s. Une histoire rocambolesque , des bargeots à toutes les page, des dialogues savoureux . Et ce coup ci, cela a encore fonctionné.

Dump est un écrivain raté, comme il y en a plein me diriez vous .Il décide de s'intéresser à l'histoire familiale où son père, malfrat, a sillonné la France à la recherche d'un certain individu introuvable. Mais voilà, Puffigny, bourgade aux relents de terroir exacerbés, n'a pas été visité.



Alors, Puffigny, c'est le cliché de la "France profonde", où sans la bière, rien ne se fait, où le kitsch est le must absolu et où les prénoms semblent issu d'un jeu de scrabble hasardeusement mélangé.

Alors l'histoire , on s'en fiche, on se laisse porter par les personnages , tous aussi truculents qu’énigmatiques , avec leur philosophie bien propre et loin des standards.

C'est gai , l'écriture est crue mais les vérités se succèdent.

Un bon Bartelt, mais moins que le le jardin du bossu, véritable chef d’œuvre du genre.



Commenter  J’apprécie          574
Ah, les braves gens !

Bon, les amis et amies , quand on lit le titre, " Ah , les braves gens " , et quand on a lu " Hôtel du grand cerf " , on sait tout de même à quoi s'attendre .Le père " Bartelt " , c'est pas du premier degré, plutôt du second , voire ...Moi , j'aime bien , ça me fait une pause dans un monde plutôt anxiogène...et c'est pas fini . Lui , l'auteur , c'est la dérision, et il nous entraîne dans une histoire "abracadabrantesque" dans un village ou un bourg , même là ,on ne sait pas trop.Ça me rappelle une émission où l'on fait une visite déterminée par ...un lancer de fléchette . Là , ça tombe à Puffigny .Et Puffigny , c'est où ? J'en sais rien , moi , mais une fois à Puffigny , vous n'avez pas intérêt à perdre quelque chose ....ce serait perdu à jamais , même la vie ..... A Puffigny , c'est pas simple , oh non ...Non , je plaisante mais, en même temps je vous aurai prévenus. Si tu viens à Puffigny ( franchement, tu l' auras tout de même bien cherché ) tu vas côtoyer des personnages que l'on qualifiera de " hauts en couleurs " . Et ça picole , et ça b......, ça vit , quoi , méme si une gamine disparait et qu'un coupable ....apparait .Et puis , il y a un auteur de roman , pas forcement doué...Quoique ,si on le suit bien ...L'écriture ? Je l'ai déjà dit , faire du second degré, ce n'est pas facile et , le bougre , il m'a fait sourire , rire , bref , passer un bon moment sans me " prendre la tête ", un bon moment qui m'a sorti du marasme ambiant .Alors , un chef d'oeuvre?

Sans doute pas . Un bon roman , oui , je le crois . J'ai retrouvé des accents de René Fallet et de Charles Exbrayat ,de vrais " copains" de mes " années lycée " , vous savez , celles où l'on va "tout casser ! " Les belles années, quoi .Oui , bon , ça , c'était avant ....Si vous aimez vous marrer , allez - y , mais si vous n'aimez pas la dérision , laissez tomber. Et surtout , si vous trouvez Puffigny sur la carte et que vous êtes à cours de carburant...pauvres de vous..Enfin , moi , j'dis ça, j'dis rien . C'est bien vous qui voyez . Là, y'a du lourd ....Mais du ...beau lourd .
Commenter  J’apprécie          565
Les bottes rouges

Le narrateur, journaliste local,

adore éplucher des patates pour se détendre,

qu'importe si ce sont des Belles de Fontenay , des Charlottes, des Fortuna...

Mais en ce moment, Basile, son pote d'apéro l'inquiète...

Ce dernier a la Ratte au court-bouillon depuis qu'il

a succombé au plaisir de la jeune chair (pas de patate)

avec une autre Rose que sa femme

qui pour se venger lui en fait voir des vertes et des pas mures...

Franz Bartelt virevolte avec les épluchures des sentiments et les mots

qu'il envoie balader de manière toujours aussi cinglante et fantaisiste.

J'accroche à son humour ardennais qui donne la frite

et à la mayonnaise de sa composition qui prend toujours

Les bottes rouges, ça m'a bien botté et décrotté !
Commenter  J’apprécie          558
Charges comprises

Le jour de l'enterrement de sa mère, la généreuse  Gontrane  qui "pèse son quintal" prend conscience que sa vie est une tarte à la crème...

Du matin au soir  elle se tartine Marc, un mari goujat et violent,

elle se plie en quatre, comme un feuilleté, aux volontés de sa soeur si fine et parfaite.

Dorénavant, elle décide  de ne plus se prendre le chou et de vivre enfin sa vie. En route vers le centre commercial qui regorge de victuailles, elle rencontre, Jean Trégaille, un  auteur de romans policier, ancien alcoolique repenti, en manque d'inspiration qui l'aborde sans à priori.

Devant les boutiques et les rayons, ils discutent de tout et de rien. Le  courant passe, l'appétit s'ouvre en grand pour Gontrane qui remplit à ras son caddie et l'inspiration revient petit à petit pour Jean ....

Sans de départir de son humour noir féroce, Franz Bartelt éclaire deux destins ordinaires

réunit deux écorchés de la vie qui se sont pris des coups ...

Sa plume tendre pour les êtres fragiles se révèle aussi  acide, ironique contre ceux qui n'acceptent pas la différence et les faiblesses .

Le frère spirituel de feu Pascal Garnier, un autre autodidacte, est tout trouvé.

Charges comprises, c'est pas lourd... c'est finement enrobé !
Commenter  J’apprécie          532




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Franz Bartelt (1566)Voir plus

Quiz Voir plus

Les objets d'exception du brocanteur, héros du roman de franz Bartelt :

Attention vous n’êtes pas obligé d’avoir lu « Le fémur de Rimbaud » pour répondre à ces questions rigolotes.

Le fil à plomb d’un bâtisseur de cathédrale.
Le monocle triangulaire d’un franc-maçon écossais.
Une montre molle, 100% caoutchouc, ayant appartenue à S. Dali.

9 questions
18 lecteurs ont répondu
Thème : Le fémur de Rimbaud de Franz BarteltCréer un quiz sur cet auteur

{* *}