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EAN : 9782021479348
208 pages
Seuil (06/05/2021)
3.06/5   79 notes
Résumé :
Dans une petite ville de province, un assassin prolifique terrorise les arrêts de bus et les passages piétons : plus de quarante cadavres sont à déplorer. Quatre ans que l’inspecteur Gamelle, dépressif et fraîchement largué, ainsi que le bourrin, son adjoint cul-de-jatte, pataugent dans la semoule. Quatre ans que les astres refusent de s’aligner pour leur donner une piste. Sacré Saturne !


Bien loin de laisser tomber l’affaire, Gamelle sera ame... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Un scénar à la Bartlet !
L'Inspecteur Wilfried Gamelle se ramasse. Avec un tel blaze, on se doute qu'on ne va pas tomber sur un cluster de petites cellules grises, sur des déductions savantes au tableau noir et sur des intuitions sniffées façon chien policier. Tintin Rintintin ! ,
Avec un tel état civil, le garçon aurait été plus à sa place dans la restauration canine que dans la flicaille. Bon, c'est pas joli joli de juger un pauvre bougre sur son état civil mais comme on a plus le droit de se moquer de rien et que Gamelle porte bien son nom, autant ne pas se priver.
Le Wilfried n'est pas un mentalist. Côté température, il ne connait pas le second degré. Depuis qu'il s'est fait larguer et qu'il doit faire face à un tueur stakhanoviste qui empile plus de 40 victimes depuis 4 ans à proximité d'arrêts de bus, il n'a plus le moral du tout. C'est un naïf doublé d'un BPI, bas potentiel intellectuel. Aucune chance de devenir un héros de série TV sur TF1.
Pour ne pas arranger les choses, il est secondé par bras droit… qui n'a pas de jambes, un cul-de-jatte prétentieux surnommé « le bourrin » et il est conseillé dans son enquête par un vieux monsieur un peu collant qui a toute sa tête mais plus ses yeux, monsieur Ladouce. Pas vu, pas pris.
Comme le titre l'indique, Gamelle est un homme honnête, ce qui dans la vraie vie n'est pas forcément un gros défaut, mais dans un polar de Franz Bartlet, cela devient rapidement un handicap. Trop bon, trop con, le paillasson. Il ira même jusqu'à accepter un emploi de chauffeur pour le nouveau compagnon de son ex.
Dans la foulée de son « Hôtel du Grand Cerf » et de «Ah, les Braves Gens », le romancier au sourire en coin poursuit son recensement d'originaux, sa check-list de marginaux hors sols et son inventaire de situations burlesques.
Condensé d'humour noir à l'irrespect salvateur, je suis néanmoins resté sur ma faim de loup cynique. J'ai trouvé l'intrigue trop vite expédiée comme si l'auteur ne s'était pas passionné par son histoire et avait voulu rapidement passer à autre chose. Un dénouement façon raccourci. Et puis, côté personnages féminins, c'est le minimum syndical. Ces dames auraient mérité une présence moins anecdotique. C'est dommage car les personnages sont réussis bien que peu attachants et les dialogues aux petits oignons fris, comme d'habitude.
Un Bartlet mineur reste néanmoins un incontournable pour les amateurs de comédies policières à l'ancienne. J'entends Siniac se gondoler dans sa tombe en lisant les facéties de l'un de ses trop rares successeurs.
Petit cru, l'eusses-tu cru ?
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Voilà quatre ans que le dépressif inspecteur Gamelle galère sur la piste d'un serial Killer qui s'attaque aux passagers des arrêts de bus. Les morts s'accumulent et l'assassin court toujours. le moral est au plus bas pour le flic austère, sa femme, une grande jouisseuse vient de le larguer parce qu'elle n'arrive pas a le décoincer. Elle s'est s'accoquinée avec un milliardaire ripailleur. Quant à l'inspecteur maintenant célibataire, il est complètement largué dans cette affaire bien que secondé par Bourrin, un cul de jatte qui a les pieds sur terre et les yeux qui louchent sous les jupes des dames. Voilà que maintenant un aveugle qui a du flair et des lunettes de marque Gnagna se mêle de l'enquête sans faire de chichis et que le commissaire Valentin joue l'astrologue de service...De quoi en déboussoler plus d'un...Et moi, le premier !
Avec Franz Bartlet, il ne faut jamais s'attendre à un polar qui marche dans les clous. Et là encore, on est servi comme des coqs en pattes. L'intrigue, c'est du dada ! Vaut mieux pas en faire son cheval de bataille, sinon c'est la grosse déception. Et on passe à coté de l'essentiel, de son imaginaire sans borne, son humour décalé et coquin et de quelques fous rires . Notamment, la scène du sculpteur de sex shop. J'admets qu'il a parfois la main lourde et qu'il dérape facilement mais c'est ce qui fait de lui un auteur pas très poétiquement incorrect.
Amateur de thriller formaté, passez votre chemin ou tentez ce polar de traverse...Vous en sortirez forcement secoué des synapses.
Un flic bien trop honnête, c'est du poulet bien grillé !
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Au royaume des aveugles, les flics sont naîfs
*
C'est mon 1er Bartelt et je pense que j'aimerais essayer de lire d'autres polars de cet auteur prolifique. J'apprécie beaucoup les romans policiers au ton résolument humoristique, voire déjanté ou burlesque. Cette grande famille qui rassemble Puertolas, Ledun, Schwartzmann ou encore Monfils.
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De nouvelles voix du noir qui ne se prennent pas la tête et qui manient la plume avec un humour piquant, acide et clairement glauque !
*
Dans cette intrigue, qui je l'avoue, n'est pas la plus originale et qui mérite peut-être une fin moins bâclée, est tout de même intéressante car elle rassemble les codes d'une comédie policière à l'ancienne. Je pense à l'excellent et regretté Pierre Siniac ou encore Thierry Jonquet dont les réparties fusent au quart de tour et dont on se délecte de leurs calembours et autres joyeusetés de jeux de mots.
*
On imagine bien une adaptation cinématographique de ces personnages complètement ahurissants. Atypiques, hauts en couleurs, imprévisibles et inoubliables.
Le ton est sarcastique, l'auteur sait manier les mots avec justesse et ce qu'il faut de moquerie sans être vulgaire et déplacé.
Du grand art à la sauce "politiquement incorrecte".
*
A quand la suite?
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L'écrivain ardennais revient avec un polar à la couverture orange flashy ! Dans la collection du cadre noir, occasion de rappeler le précédent : L'hôtel du Grand Cerf, auréolé de prix dont celui du Grand Prix de littérature policière 2018.
Il réussit son entrée en matière car quel individu peut arborer « un bonnet de bain surmonté d'une aigrette en plastique » ?! On apprend que ce dernier a eu un violent différend avec un autre passager durant un trajet en bus. Lunettes de marque cassées. En citoyen honnête, l'inspecteur Gamelle veut les lui rembourser, pris de remords quand il apprend que cet homme est aveugle. On suit donc ses investigations pour le retrouver. Un opticien lui donnera de précieux indices. Enfin une enquête fructueuse, qui le conduit au restaurant L'AmiPopol où l'aveugle, Ferdinand Ladouce, a ses habitudes.
Dès la première page,le narrateur jette le discrédit sur certains journalistes en rétablissant la véracité des faits : «  Les choses ne se sont pas passées comme l'ont raconté certains journalistes... ».

Franz Bartelt campe son intrigue dans une ville de province, sans la nommer. On serait tenté de la situer sur les terres ardennaises, par fidélité de l'auteur à son territoire. Une localité où la psychose règne , en effet la presse rend compte de 44 crimes. L'enquête diligentée par l'inspecteur Gamelle piétine depuis quatre ans.
Son bureau ? « Un foutoir » :murs tapissés de citations de Rimbaud et de Montaigne, d'articles,de photos , pages de catalogue...!

On peut aussi douter de l'efficacité de celui qui l'assiste car il s'agit d'un cul de jatte, obèse, dit « le bourrin », qui se déplace en chaise à porteurs, dont le passe-temps favori est de tirer des traits sur une page blanche !

Et si l'aveugle, croisé malencontreusement par l'inspecteur, s'avérait le plus intuitif, lui qui aurait voulu être policier ?! Ils se retrouvent à table et même au domicile de Ladouce. Aucun risque pour Gamelle de s'entrucher(1) quand l'aveugle lui offre le champagne, lui qui ne boit que de l'eau parle toutefois des vins comme un oenologue ! Mais sachez que le champagne, « ça s'écoute » !On peut « juger de la qualité des bulles, de l'accent qui marque le terroir » . Amélie Nothomb ne contredira pas cette assertion !

Or ce Jack l'éventreur tue « comme on fait des mots croisés », quatre victimes à son actif en un jour et le serial killer toujours en cavale. Pas de quoi affoler ce policier qui mise plutôt sur le hasard ! Cependant il consent à appliquer la suggestion de l'aveugle, envers qui il est redevable. Cette idée saugrenue s'avérera-t-elle payante ?
On assiste à une scène cocasse, épique même : la toise des suspects !


Toujours est-il qu'une jeune stagiaire compte parmi les victimes. Tombée en mission pour un sandwich ! Ce drame anéantit le commissaire Valentin, qui l'aimait cette « magnifique créature » et l'avait même aimée dans le local de la photocopieuse !
Ce qui est nouveau, c'est que le criminel a opéré de jour, la paranoïa enfle...
Quand vous aurez, vous aussi, déduit qui est cet « effroyable monstre qui terrorise les arrêts d'autobus et les passages protégés », agissant selon un rituel bien codifié, vous serez sidérés ! Vous aurez même envie de revenir sur son parcours… N'avait-il pas rêvé d'embrasser la carrière de limier ? Rappelons que dans le roman précédent de Franz Bartelt, un personnage est diplômé d'EIFFEL ( école internationale de formation des Fins Extra Limiers) !

Rebondissement quand l'inspecteur prend un congé sans solde, trop attiré par le gain d'un futur job providentiel au salaire notoire ! le comble, son employeur milliardaire est le compagnon de son ex-femme ! Pourquoi l'a-t-elle quitté ? ( Ne dévoilons pas leur différence, sujet de mésentente).
Ainsi il va découvrir un train de vie de luxe, où 20 employés sont au service du couple et croiser la bien plantureuse, callipyge serveuse, Magdeleine.

le narrateur glisse un message écologique aux automobilistes afin de sauver la planète et évoque la conduite de Gamelle tout « en douceur », comme si c'était le corps de Justine qu'il avait entre les mains, « freinant avec une délicatesse d'amant » ! Description très évocatrice, sensuelle et mémorielle pour le flic.

À noter que les personnages principaux de l'auteur apprécient de rouler dans des voitures qui en imposent. Celle du milliardaire Jeffrey Durandal- Beethove est«  longue et large comme un bateau » .Dans Ah , les braves gens, Julius Dump se déplace en « Cadillac , une décapotable jaune citron » !

Quant au 48ème homicide, une histoire de bouton pourrait confondre le meurtrier !
Laissons le suspense… Une intrigue que l'on verrait bien adaptée à la scène !

Franz Bartelt se révèle virtuose d'un style tiré à quatre épingles, il manie l'absurde avec brio et nous inciterait à lire notre horoscope ! Loufoque. Détails croustillants...

Ses personnages sont toujours atypiques, déglingués, burlesques, hauts en couleur, leurs noms parfois un aptonyme comme Gamelle… Situations rocambolesques.
On retrouve sa verve, sa tendance au sarcasme, à la farce noire et sa plume corrosive quand il épingle les institutions ou évoque les moeurs illicites des soirées ludiques !
Du Bartelt pour jus qui réjouira les adeptes de ce genre de littérature. Savoureux.


(1) Terme entré dans Le Robert 2022 : s'étouffer en avalant de travers. ( origine champenoise)

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Vous aimez les romans policiers mais vous êtes frustré de ne jamais trouver le coupable ?
Alors ce roman est pour vous !
Trop bon, trop con dit l'expression. Eh bien c'est exactement dans cette catégorie qu'il faut ranger Wilfried Gamelle, le policier le plus crédule ( pour ne pas dire autre chose ) qu'il m'ait été donné de rencontrer.
"Gamelle était un flic tellement prévisible, tellement honnête, tellement dépourvu de vices, qu'il mordait à tous les hameçons."
L'expression "tendre le baton pour se faire battre" semble presque avoir été inventée pour lui.

Il n'est cependant pas le seul.
Pour cette occasion de circonstance, il est temps pour moi de vous avouer qu'il m'ait arrivé par le passé de faire confiance à la mauvaise personne.
A l'aube de mes vingt ans, je faisais un tout dans le centre-ville d'Arras entre deux cours de la faculté de lettres modernes quand un grand gaillard m'a alpagué.
- Dis, t'aurais pas une clope ?
Je lui en ai offert une, et dans un chaleureux esprit de camaraderie naissante, il m'a proposé de boire quelques bières avec lui.
C'était un ancien skinhead très musclé et très tatoué. Il était encore très perturbé par une histoire d'arabes qui avaient coupé les testicules de son frère. Il venait d'arriver en ville et cherchait de nouveaux amis.
Moi pas spécialement mais je suis quelqu'un de poli et cet échange relevait d'une certaine curiosité.
C'est encore devenu plus étrange quand il m'a raconté l'histoire de ses tatouages ( il y avait un dragon ) et quand il m'a proposé de constater par moi-même à quel point ses biceps étaient gonflés.
Après nous avons fait un jeu. Je devais faire semblant d'avoir une arme et lui parvenait à me maîtriser grâce aux arts martiaux qu'il avait pratiqués.
C'est ainsi qu'il me fit une clé de bras alors que je le mettais en joue avec une arme à feu imaginaire.
Ensuite ça a été au tour du couteau. Dans la liesse générale, comme j'avais un cran d'arrêt dans une poche ( plus pour me donner un genre qu'autre chose ), je l'ai sorti d'un air faussement menaçant et hop, nouvelle clé de bras qui lui a permis de récupérer mon bien.
Après quoi il n'a plus du tout été mon ami. Il est même devenu un tantinet agressif.
Ne me demandez pas comment mais je me suis retrouvé sous la porte cochère d'une église, avec mon propre couteau sous la gorge. Les rares témoins de la scène ont fait comme si de rien n'était.
Et moi je n'en menais pas large face à cet étranger devenu fou de rage et très antipathique. Surtout quand il a commencé à tracer de légers sillons sur ma gorge avec la lame que je lui avais involontairement remise, faisant couler le sang.
Pas à grands flots bouillonnants mais je ne me sentais pas brillant de m'être mis dans un tel pétrin.
J'ai fini par m'en sortir en me tournant progressivement vers la rue piétonne et en me délestant d'un billet de cinquante francs, qui a suffi à le calmer un peu.
Encore choqué, j'ai repris le chemin de la faculté sous la pluie. Je suis arrivé en retard avec le cou encore dégoulinant de mes plaies heureusement superficielles.
Et oui, on peut le dire : J'ai fait preuve d'une naïveté confinant à la connerie.
J'aurais pu incarner le capitaine Wilfried Gamelle.

Bien au-delà des stéréotypes, on est carrément dans le burlesque, la mascarade. Mais toujours raconté avec le plus grand sérieux, la marque de fabrique de l'auteur ardennais qui raconte d'énormes conneries avec un ton impeccable et logique, comme si tout était normal, ce fameux humour pince sans rire qui fait qu'on ne sait plus toujours si c'est du lard ou du cochon.
Et quand on pense que Gamelle est probablement le meilleur élément du commissariat, dirigé par un illuminé qui résout ( ou pas ) ses enquêtes en s'appuyant sur l'astrologie, et qu'il a pour binôme un cul-de-jatte qui rentabilise ses heures de travail en dessinant des traits sur des pages blanches, alors on peut se dire que les malfaiteurs sont bien à l'abri, en particulier le meurtrier qui décime la ville ( une quarantaine de victimes à son actif ) et qui a encore de beaux jours devant lui.
Dans aucun autre polar je n'ai lu des investigations de ce genre pour mener à bien une enquête.

Pour parfaire cette galerie de personnages ubuesques, il faut ajouter l'ex-femme de Gamelle : la belle, l'attachante, l'alcoolique Justine. Une femme qu'il n'a jamais méritée. Il se console en pensant qu'il n'était qu'un simple ver de terre amoureux d'une étoile et qu'il aura au moins eu la chance de passer une partie de sa vie à ses côtés.
Le nouveau mari de celle-ci, un homme très fortuné au noble patronyme de Jeffrey Durandal-Beethove, fera également partie de l'aventure.
Il me faut également évoquer cet aveugle qui aurait voulu être policier, Fernand Ladouce, très riche lui aussi comme en témoignent ses lunettes de la collection Gnagna ( "ce sont des lunettes qui en mettent plein la vue aux gens qui voient clair." ), ses repas quotidiens chez l'Ami Popol, ses meubles luxueux ou son champagne hors de prix.
"Courir sur la piste des grands criminels doit être un bonheur incomparable."
"Ah, si je n'avais pas été aveugle, quelle belle carrière de fin limier aurais-je pu faire ?
Ou encore ce sculpteur qui sur commande pourra reproduire une statuette fidèle à votre fier phallus ou à votre délicat vagin, des éléments indispensables pour décorer votre intérieur.

Un flic bien trop honnête est un roman qui m'a d'abord enthousiasmé. Tellement décalé que j'étais toujours dans l'attente de la nouvelle invention inédite et abracadabrantesque de Franz Bartelt. Se douter du coupable des meurtres dès les premiers chapitres n'a rien de dérangeant, je pense même que c'est tout à fait volontaire de la part de l'auteur. Certaines scènes n'auraient pas fonctionné sinon. Et ça n'empêchera pas quelques révélations beaucoup plus inattendues ou quelques surprises un peu plus tard.
J'ai donc souri régulièrement pendant la première partie du livre même je trouvais parfois que Bartelt en faisait un peu trop pour qu'on puisse vraiment entrer dans son délire.

Et puis ça s'est gâté ensuite en seconde moitié avec la mise en place d'une seconde trame, où on retrouve Wilfried Gamelle mais cette fois dans le cadre de sa vie privée. Et si cette partie confirme à quel point notre inspecteur est d'une gentillesse confinant à la naïveté la plus débile qui soit, il faudra trop longtemps avant de comprendre où voulait en venir l'écrivain et le plaisir a laissé place à l'ennui.
Egalement, l'Ardennais a toujours eu une plume d'une rare élégance qui, alliée à son imagination, donne des romans ou des essais uniques en leur genre. Quel que soit le genre auquel il s'adonne, on lit du Bartelt et non un policier ou un livre dit de littérature générale. C'est un auteur qui a un vocabulaire et une façon de manier les mots extraordinaires et qui peut décrire les scènes les plus crues d'une façon raffinée. Alors ça n'est pas que mes petits yeux sont chastes, mais c'est bien la première fois que je le vois écrire bite et chatte dans une de ses oeuvres. Avec n'importe qui d'autre ça serait passé comme une lettre à la poste mais de sa part ça m'a réellement surpris ... et déçu.

Il y a donc du pour et du contre dans cette parodie de roman policier, et je n'arrive pas vraiment à trancher dans un sens ou dans l'autre.
Tout ce que je peux dire, c'est que Franz Bartelt a à mon avis déjà été bien plus inspiré sans pour autant mettre son humour au placard, une ironie plus mordante avec souvent cet air de ne pas y toucher. Pour le découvrir, La fée Benninkova ou L'hôtel du grand-cerf me paraissent de bien meilleurs choix.

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critiques presse (1)
LeMonde
14 juin 2021
Depuis ses Ardennes, qu’il quitte peu, l’écrivain sait que, si la vie n’est pas rose, elle prête pourtant à rire. D’où le ton inimitable des livres qu’il cisèle jour après jour, et qu’il veut bien, parfois, faire paraître, tel « Un flic bien trop honnête ».
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
- Le chef ne pense qu'à ce que ça coûte. C'est un flic qui travaille au budget. Son calcul est primaire. Pour lui, il est plus rentable de courir derrière quarante criminels qui ont fait chacun une victime que derrière un cinglé qui a commis quarante crimes.
- Il a raison, le chef, dit le bourrin, qui, au fond, s'en fichait. Il a toujours raison. Depuis que ce type a commencé son carnage, on a arrêté trois maris qui avaient tué leur femme, six femmes qui avaient tué leur mari ou leur amant, un employé de banque qui avait tué son supérieur pour lui piquer sa place, un joueur de football qui avait tué un pêcheur à la ligne portugais...
(page 41)
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Depuis cet incident, le commissaire ne se lassait pas de répéter à ses hommes : « Le policier ne doit pas prendre son métier trop à cœur. Chaque matin, il doit s’imposer de lire son horoscope. Il doit se fier à la conjoncture astrale. Il doit savoir attendre. Et surtout, il ne doit pas voir le mal partout. Il y a des crimes horribles, je ne le nie pas. Trop nombreux, je ne le nie pas. Mais quand je vois les files d’attente à la caisse du supermarché, je me dis que ce serait bien pire s’il n’y avait plus d’assassins. Il y a trop de monde sur la terre. Avec les progrès de la médecine, les épidémies ne jouent plus leur rôle de régulation. Quant aux tremblements de terre et autres catastrophes naturelles, c’est devenu trop prévisible pour en espérer la moindre efficacité. »
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La femme, son plaisir, c'est de faire souffrir l'homme. Si elle est féroce, elle le fait souffrir en se barrant et là, de loin, elle se régale. Elle imagine la pauvre loque qu'elle a laissé à la maison. C'est puissance dix, en équivalent orgasme. Si c'est une tendre, une affectueuse, elle fait souffrir l'homme rien que pour le plaisir de le consoler. Plus elle le fait souffrir, plus elle jouit en le consolant. Celles-là, c'est les pires, parce qu'elles ne s'en vont jamais.
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J'entends votre estomac glouglouter. Vous savez, je suis aveugle, mais pas sourd. Les aveugles reconnaissent au premier coup d'oreille un estomac qui crie famine. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle ils ont toujours le temps de prendre la fuite quand ils se trouvent en compagnie d'un groupe de cannibales. L'histoire est formelle, il n'existe aucun exemple d'explorateur aveugle qui ait été inscrit au menu d'une tribu africaine. C'est un détail que vous ignoriez sans doute, monsieur Gamelle ?.
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La grossièreté est un style, je trouve, inspecteur. On se veut grossier comme on se veut raffiné. C'est un choix, n'est ce pas ? Dans les deux cas, l'exercice demande du travail, de la constance, de la discipline.

Un authentique grossier n'est pas dénué de génie, je vous prie de me croire. Bien sûr, le fait d'être cul-de-jatte est un petit plus, une aide à la création.
Comme le fait d'être aveugle a développé mes dispositions naturelles pour le raffinement, la beauté, l'élévation de la pensée. N allez pas imaginer que j'exècre le grossier.
Non. Au contraire. S'il est lui-même dans la grossièreté comme je suis moi-même dans le raffinement, alors je le considère comme mon semblable, comme un confrère et, si je ne craignais pas de passer devant vous pour un cryptocommuniste, je n'hésiterais pas à dire que je le considère comme un camarade.
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Une minute quarante de Franz Bartelt à consommer sans modération, extrait du livre "Le bon temps" paru à L'Arbre vengeur.
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