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Citations de Frédéric Gros (325)


La différence entre le profit et le bénéfice, c'est que les opérations qui permettent le profit, un autre pourrait les faire à ma place [...] À moins que ce ne soit moi qui l'ai délégué, mais il demeure que l'activité profitable pourrait toujours être accomplie par un autre.


P125
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Ainsi la grande séparation du "dehors" et du "dedans" se trouve bouleversée par la marche. Il ne faudrait pas dire qu'on traverse les montagnes, les plaines, et qu'on s'arrête dans les gîtes. C'est presque le contraire : pendant plusieurs jours, j'habite un paysage, j'en prends lentement possession, j'en fais mon site.
Et peut éclore alors cette impression étrange du matin, quand on a laissé derrière soi les murs du repos, qu'on se retrouve les joues au vent, tout au milieu du monde : c'est bien ici chez moi tout le jour, c'est là que je vais demeurer en marchant

p50
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L'Eternel Retour [...] : j'ai toujours été là, demain, à contempler ce paysage.

p 40
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Ils font un livre avec d'autres livres, en comparant des lignes avec d'autres, en répétant ce que les autres ont dit de ce que d'autres encore auraient bien raconté. On vérifie, on précise, on rectifie : une phrase devient un paragraphe, un chapitre. Un livre devient le commentaire de cent livres sur une phrase d'un autre.
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Marcher, comme une décision continue du délire, haute conquête des solitudes. Et voir qu'ici tout scintille, fait signe, appelle. Nerval voyait une étoile s'agrandir, les lunes se multiplier. La marche épanouit le délire. [...] Les autres nous croient errer, alors qu'il s'agit de suivre son idée, l'idée qui entraîne, porte. Les mots viennent à la bouche : on parle comme on marche. Tout est vrai. La marche, c'est de la mélancolie active.

P206
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Le Cynique ne connaît pas non plus les frontières, car c'est chez lui partout où il peut marcher. Citoyen du monde [...] Parce que cet élémentaire, ce nécessaire, cette crudité du monde, ce dehors, ils sont d'une profusion sans limites.

P189
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Car le marcheur est roi : la terre est son domaine. Le nécessaire, une fois conquis, on n'en manque jamais, car il est partout et appartient à tous, comme il n'est à personne. D'où cet ultime retournement, de la pauvreté en richesse.
Après tout - c'était déjà une démonstration épicurienne - est riche celui qui ne manque de rien.

P188
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Le pèlerinage porte en soi aussi une utopie de renaissance cosmique. C'est particulièrement vrai pour la grande marche du peyotl qu'accomplit le peuple des Huichol au Mexique.

P171
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Mais surtout, l'épreuve ultime attend le pèlerin : le col Dölma, à 5800 mètres, permettant de redescendre vers les vallées. Une fois atteintes ces hauteurs inhumaines, glacées, le pèlerin s'arrête, s'étend comme un mourant sur les pierres, et repense à tous ceux qu'il n'a pas su aimer, priant pour eux, se réconciliant avec son passé avant de le quitter définitivement. Puis il descend jusqu'au lac de la Compassion (le Gauri Kund, couleur d' émeraude) se laver de son identité, de son histoire. C'est la fin du cycle. Le pèlerin pourtant ne renaît pas à lui-même, mais au détachement de soi, à l'indifférence au temps, à la bienveillance universelle.

P171
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Il reste encore à faire le tour de la montagne sacrée, et cela prend plusieurs jours : le rite oriental impose en effet qu'on fasse en marchant et priant le tour d'un lieu saint (circumbulation), et le Kailash est comme un temple naturel, un monument sacré que les dieux auraient sculpté dans la glace.

P170
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Le premier sens de peregrinus, c'est : l'étranger, l'exilé. Le pèlerin n'est pas, primitivement, celui qui se rend quelque part (Rome, Jérusalem, etc. ), mais d'abord celui qui n'est pas chez lui là où il marche.

p149
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Marcher, comme on dit, cela "vide la tête". Bien autrement, marcher remplit l'esprit d'une autre consistance. Pas celle des idées ou des doctrines, pas au sens d'une tête bourrée de phrases, de citations, de théories : mais pleine de la présence du monde.

p135
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On ne le dira jamais assez : il n'y a pas besoin d'aller très loin pour marcher.
Le vrai sens de la marche, ce n'est pas vers l'altérité (d'autres mondes, d'autres visages, d'autres cultures, d'autres civilisations), c'est à la marge des mondes civilisés, quels qu'ils soient. Marcher c'est se mettre sur le côté : en marge de ceux qui travaillent, en marge des routes à grande vitesse, en marge des producteurs de profit et de misère, des exploitants, des laborieux, en marge des gens sérieux qui ont toujours quelque chose de mieux à faire que d'accueillir la douceur pâle d'un soleil d'hiver ou la fraîcheur d'une brise de printemps.

p 130
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La lente respiration des choses fait apparaître le halètement quotidien comme une agitation vaine, maladive.

P114
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J'aime à marcher à mon aise, et m'arrêter quand il me plaît. La vie ambulante est celle qu'il me faut. Faire route à pied par un beau temps dans un beau pays sans être pressé, et avoir pour terme de ma course un objet agréable; voilà de toutes les manières de vivre celle qui est le plus de mon goût.

p112
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L'homme que je rencontre m'apprend souvent moins que le silence qu'il brise.

p85
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Une randonnée à pied doit se faire seul, car la liberté est essentielle; parce que vous devez être libre de vous arrêter et de continuer, et de suivre ce chemin-ci ou cet autre, au gré de votre fantaisie; et parce que vous devez marcher à votre allure.

p77
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"les poings dans mes poches crevées." Il n'y a que sur la route vraiment, sur les sentiers, sur les chemins que ce n'est pas ici.

Au revoir ici, n'importe où.

p 69
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Il faut partir. "En avant, route !" Toute route bonne à prendre, tout chemin vers le soleil, vers plus de lumière, d'aveuglement sourd. Ce n'est sans doute pas mieux ailleurs, mais c'est au moins loin d'ici. Il faut la route, pour s'y rendre.

p69
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Pour Verlaine, il était "l'homme aux semelles de vent". Lui-même, très jeune, s'était jugé ainsi : " Je suis un piéton, rien de plus." Rimbaud marcha sa vie durant.

p56
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