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Citations de Frédéric Gros (325)


Marcher, c'est la condition du pauvre.
L'humilité, pourtant, ce n'est pas exactement la misère. C'est la reconnaissance tranquille de notre finitude: nous ne savons pas tout, nous ne pouvons pas tout. Ce que nous savons n'est rien au regard de la Vérité, ce que nous pouvons n'est rien au regard de la Force.

p266
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Un sage taoïste disait : " Les pieds sur le sol occupent très peu d'espace; c'est par tout l'espace qu'ils n'occupent pas qu'on peut marcher."

p248
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La joie n'est pas la contemplation satisfaite d'un résultat accompli, l'émotion d'une victoire, la satisfaction d'avoir réussi. Elle est le signe d'une énergie qui se déploie dans l'aisance, elle est une affirmation libre : tout est facile. [...] C'est pourquoi encore, contrairement au plaisir, la joie augmente avec la répétition, et s'enrichit.

P195
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On lui jeta comme à un chien un os encore rempli de viande. Diogène se précipite, s'en saisit, le ronge goulûment, puis revient, se met débout sur la table et pisse sur les noceurs. Je mange comme vous, messieurs, et je pisse comme vous.
Le Cynique n'est pas immoral. Mais il se sert de la simple affirmation de son corps, au ras de ses fonctions biologiques, pour dénoncer tout ce que les hommes refourguent de bonne éducation, de valeurs apprises, d'hypocrisies quand ils parlent de la Nature.[...] Le cru est révolutionnaire.

P185.
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La deuxième expérience, suscitée par l'État de nomade, est celle du cru. Beaucoup d'écrivains de l'époque représentent le scandale des Cyniques en les accusant de se nourrir de viande crue. Diogène ne serait-il pas mort en tentant de manger un poulpe vivant ?

P183
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Marcher est une question non seulement de vérité, mais aussi de réalité. Marcher, c'est faire l'expérience du réel.

p131
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Mais les richesses, il est encore plus facile de les acquérir que de s'en débarrasser. L'âme du possédant s'encroûte, s'enkyste, s'endurcit à force de se frotter aux biens matériels, tandis que le coeur du misérable se rétrécit d'envie et de rage à ne pas les posséder.

p129
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Le corps devient pétri de la terre qu'il foule. Et progressivement, ainsi, il n'est plus dans le paysage : il est le paysage.

P119
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Je ne suis en marchant qu'un simple regard.

P117
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La première éternité qu'on rencontre est celle des pierres, du mouvement des plaines, des lignes d'horizon : tout cela résiste. [...] Marcher fait taire soudain les rumeurs et les plaintes, arrête l'interminable bavardage intérieur par lequel sans cesse on commente les autres, on s'évalue soi-même, on recompose, on interprète. Marcher fait taire l'indéfini soliloque où remontent les rancoeurs aigres, les consentements imbéciles, les vengeances faciles.

P114
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Mes orteils se dressèrent pour écouter ; car ses oreilles, le danseur les porte sur les orteils.

P34
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Cette marche-là, dans ces forêts frissonnantes, qui vont du bleu le matin à l'oranger le soir, sans rien de vif ni de coupant, n'apaise pas la tristesse. Elle n'en constitue pas le remède tonifiant, la ressource d'énergie. Elle ne l'annule pas : elle la transforme.[...] On se promène alors comme on se laisse aller dans l'eau, pour diluer le chagrin et se noyer avec.

P203
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La frugalité, ce n'est pas exactement l'austérité. Par là, je veux dire que l'austérité comporte toujours l'idée de résister contre la tentation du trop : trop de nourriture, trop de richesses, trop de de biens, trop de plaisir. L'austérité dénonce la pente du plaisir vers l'excès. [...] Il y a, dans l'austérité, une bonne dose de sévérité, un mépris ou plutôt une peur des plaisirs. L'austérité, c'est le refus de s'abandonner, c'est s'interdire de trop sentir par crainte d'être emporté. La frugalité, c'est la découverte d'une jouissance parfaite avec trois fois rien : de l'eau, un fruit, et le souffle du vent. Ah ! pouvoir s'enivrer, écrit Thoreau, de l'air qu'on respire !

p128
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Arranger sa vie de sorte qu'on n'ait plus ni à courir ni à ramper, mais marcher.

p100
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les collines seront son chevalet d'écriture, et la mer sa grande voûte.

p29
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Marcher n'est pas un sport. Mettre un pied devant l'autre, c'est un jeu d'enfant. Pas de résultat, pas de chiffre quand on se rencontre : le marcheur dira quel chemin il a pris, sur quel sentier s'offre le plus beau paysage, la vue qu'on a depuis tel promontoire.

p8
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Certains décident de consacrer à l'écriture le même temps qu'ils ont donné à la lecture. Thoreau, rappelle Emerson, s'était donné comme principe de ne s'accorder de temps d'écriture qu'autant qu'il aurait marché. Pour éviter les pièges de la culture et des bibliothèques. Car, autrement, ce qu'on écrit est rempli de l'écriture des autres. (...) (p.132)

Les livres ne sont pas ce qui nous apprendrait à vivre (c'est le triste programme des donneurs de leçons), mais ce qui nous donne envie de vivre, de vivre -autrement-: retrouver en nous la possibilité de la vie, son principe. La vie ne tient pas entre deux livres (gestes monotones, quotidiens, nécessaires, entre deux lectures), mais le livre fait espérer une existence différente. (...)

"Il est vain de s'asseoir pour écrire quand on ne s'est jamais levé pour vivre" (Thoreau-Journal) (p.133)
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Dostoïevski avait mesuré ce risque dans une formule saisissante : nous sommes, écrivait-il, tous responsables, de tout et devant tous, "et moi plus qu'un autre". Moi plus qu'un autre, parce que, invoquant les autres, je risque de diluer ma responsabilité. Après tout, si nous sommes tous responsables, c'est peut-être que je suis un peu moins responsable que tous les autres, ou plutôt que je suis d'autant moins responsable moi que nous partageons à plusieurs la responsabilité.
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Wordsworth est un personnage incontournable dans une histoire de la marche, beaucoup d'érudits le considérant comme l'authentique inventeur de la randonnée.

p279
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Gandhi meurt assassiné par un hindou fanatique le 30 janvier 1948.

p274
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