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Citations de Frédéric Gros (325)


Et qu'importent alors les détails, les précisions, les exactitudes : c'est la nervure du destin des hommes qu'il faut voir dessinée.

p38
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C'est alors qu'il deviendra ce marcheur sans pareil que la légende retient. Nietsche marche, il marche comme on travaille. Il travaille en marchant.

p27
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il faut savoir obéir pour savoir commander

p 22
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"Demeurer le moins possible assis : ne prêter foi à aucune pensée qui n'ait été composée au grand air, dans le libre mouvement du corps - à aucune idée où les muscles n'aient été aussi de la fête. Tout préjugé vient des entrailles. Etre "cul-de-plomb", je le répète, c'est le vrai péché contre l'esprit"
Nietzsche (Ecce Homo)
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La deuxième liberté est agressive, plus rebelle.[...] On peut aussi décider de rompre. [...] en finir avec les conventions imbéciles, avec la sécurité endormeuse des murs, avec l'ennui du Même, l'usure de la répétition, la frilosité des nantis et la haine du changement [...] Ainsi sommes-nous une bête à deux pattes qui avance, juste une force pure au milieu des grands arbres, juste un cri. [...] La marche dans la les montagnes constituait un moyen parmi d'autres, d'autres qui comprenaient les drogues et les alcools, les beuveries, les orgies, par lesquels on tentait d'atteindre l'innocence. Mais elle laisse apercevoir un rêve : marcher, comme l'expression du refus d'une civilisation pourrie, polluée, aliénante, minable.
p14-16
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D'abord, il y a la liberté suspensive offerte par la marche, ne serait-ce qu'une simple promenade : se délester du fardeau des soucis, oublier un temps ses affaires. [...]
C'est un bonheur par parenthèses, une liberté comme escapade d'un ou plusieurs jours. Rien n'est vraiment changé quand je rentre. L'appel de la simplicité aura duré le temps d'une marche : "le bon air t'a fait du bien". Libération ponctuelle et je replonge.
p11-13
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Les journées à marcher lentement sont très longues: elles font vivre plus longtemps, parce qu'on a laissé respirer, s'approfondir chaque heure, chaque minute, chaque seconde, au lieu de les remplir en forçant les jointures.
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Cette existence que Thoreau a menée-existence de refus (Emerson raconte que son premier mouvement à toute sollicitation était de dire non, qu'il lui était tout plus facile de refuser que d'accepter), mais aussi de choix radicaux: ne travailler que pour le nécessaire, marcher longuement tous les jours, ne pas se laisser prendre par le jeu social- a vite été considérée par les autres (les bien-pensants, les laborieux, les possédants) comme proprement extravagante. Elle se confondait pourtant avec une quête de vérité et d' authenticité. (p.141)
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[...] la foule, qui adore adorer comme elle adore haïr, se presse pour acclamer son héros et son prêtre.
(p. 97)
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Une dernière dimension du Cynique voyageur, c'est le nécessaire. [...] Là encore, il s'agit de subvertir un système d'opposition traditionnelle : entre l'utile et le futile.[...] Distinctions vaines pour les Cyniques, parce qu'elles ne vont pas jusqu'à l'épreuve du nécessaire.[...]
Voilà le nécessaire : une conquête d'ascète.[...] On est bien au-delà de la résignation. Ce dépassement conduit à l'affirmation d'une souveraineté absolue. Car ce nécessaire, conquis au-delà de l'utile, renverse la signification du dénuement.

P188
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Troisièmement, le Cynique vit évidemment dehors.[...]
Ce dehors des Cyniques déstabilise l'opposition traditionnelle du privé et du public. [...] Le privé, c'est l'intimité des passions familiales, les secrets du désir, la protection des murs, la propriété. Le public, c'est l'ambition et la réputation, la course des reconnaissances, le regard des autres, les identités sociales.
[...] Et c'est depuis cet ailleurs, cette extériorité au monde des hommes que le Cynique peut confondre les bassesses privées et les vices publics. C'est depuis ce dehors qu'il conspue, qu'il se moque et rabat l'un sur l'autre le privé et le public comme autant de petits arrangements humains.

P186
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Le philosophe qu'on pourrait dire ''de bureau'' se plaît à opposer l'apparence et l'essence. Derrière le rideau du spectacle sensible, derrière le voile des visibilités, il veut discerner l'essentiel et le pur, s'attachant à faire miroiter, bien au-delà des couleurs du monde, l'éternité transparente de sa pensée. Le sensible est mensonge, dispersion mouvante des apparences, le corps un écran, et la vérité vraie se rassemble dans l'âme, la pensée, l'esprit.
Le Cynique brise le jeu de cette opposition classique. C'est qu'il ne va pas chercher, il ne va pas reconstruire une vérité au-delà des apparences. Il ira la débusquer dans la radicalité de l'immanence : juste en-dessous des images du monde, il traque ce qui les soutient. L'élémentaire : il n'y a de vrai que le soleil, le vent, la terre, le ciel. Ce qu'ils ont de vrai, c'est leur indépassable vigueur.

P182
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La philosophie cynique est liée à l'État de marcheur bien au-delà des apparences de l'errance, mais selon des dimensions d'expérience inhérentes à ces grandes pérégrinations et qui deviennent, une fois importées en ville, de la dynamite.

P181
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Par là se répète l'histoire même du dieu, car le peyotl est né quand la divinité du Soleil envoya une flèche de lumière sur le dieu-Cerf, dont les cornes, en tombant sur le sol, se transformèrent en le précieux cactus.

P173
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L'enfant éternel, c'est celui qui n'a jamais rien vu d'aussi beau, parce qu'il ne compare pas.

P116
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Faire ceci, passer voir cela, inviter un tel : contraintes sociales, modes culturelles, affairement ... Toujours à faire quelque chose, mais être ? On laisse pour plus tard : il y a toujours mieux, toujours plus urgent, toujours plus important à faire.[...] Tunnel sans fin. Et ils appellent cela vivre. C'est tellement prégnant que même les moments de détente devront porter la marque de cette obstination : du sport à outrance, des détentes excitatives, des soirées coûteuses, des nuits performantes, des vacances chères. De telle sorte qu'enfin il n'y a plus, comme issue, que la mélancolie ou la mort.
On ne fait rien en marchant, rien que marcher. Mais de n'avoir rien à faire que marcher permet de retrouver le pur sentiment d'être, de redécouvrir la simple joie d'exister, celle qui fait toute l'enfance. Ainsi la marche, en nous délestant, en nous arrachant à l'obsession du faire, nous permet d'à nouveau rencontrer cette éternité enfantine.

P116
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A quarante ans passés, il faut tourner la page des quêtes sociales, des amitiés célèbres, celle des modes tourbillonnantes et des ragots incessants.

p 100
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Il a déjà écrit que la culture, les lettres et les savoirs ont participé à la décadence de l'humanité, plutôt qu'à son accomplissement.
Quand tous les penseurs de son temps, autour de lui, ne savent qu'entonner le chant de la libération par la raison, de la perfectibilité par l'éducation, du progrès par la science, eh bien lui entend montrer que la société pourrit l'homme.
p100
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A seize ans ou même à vingt, on n'a rien à porter que ses espérances légères. Les souvenirs ne pèsent pas sur les épaules. Tout est possible encore, tout est à vivre. On sent en soi les désirs prendre forme, on se trouve heureux de tous les possibles. C'est la marche des aubes heureuses, des resplendissants matins de l'existence.

p98
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Dès que je marche, aussitôt je suis deux. Mon corps et moi : un couple, une rengaine. Véritablement l'âme, c'est le témoin du corps.

p83
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