Citations de G. H. David (111)
Ou alors, est- ce cette blessure par balle qui me lance lorsque le temps change... Un prêté pour un rendu, elle aussi me rappelle qu'on n'échappe pas à la vengeance du destin: j'ai pris des vies, mais jamais sans contrepartie. A chaque fois, d'une manière ou d'une autre, j'en paie le prix.
J’ai flirté avec la folie et embrassé ses lèvres létales au goût d’abandon.
Les tourments ne sont pas des ennemis tangibles, mais des fantômes sournois. Si tu n’oses pas les exhumer, ils ne disparaissent pas : ils te hantent.
Sauf que Camille est bien plus que ça et j’en ai conscience, il est mon porte-avions en plein océan, le vaisseau amiral sans lequel je me perds.
Il y a des moments dans la vie où le meilleur s’accorde au pire. Entre les deux, on tente misérablement de trouver son équilibre et de se frayer un chemin à travers des doutes, des angoisses, des scrupules et ce n’est vraiment pas facile.
S'il tue, j'en ferai autant. Nous serons notre force, notre soutien, jusqu'en enfer s'il le faut, là où la morale n'a plus cours. Il mord sa lèvre inférieure avant de me serrer contre lui, conscient de ce mariage de déraison.
— Tu ne fais pas le poids, Hardy. Mes démons sont plus forts que les tiens, tu ne m’impressionnes pas.
— C’est beau d’être courageuse, ironisé-je. »
Je suis violent dans mes à-coups, elle est brusque dans ses mouvements, c’est rude, désespéré, exigeant, cette étreinte n’a pas la saveur des précédentes, elle a la couleur de nos ombres.
Alors, harassé d’être prisonnier d’un impitoyable joug invisible, de chaînes impossibles à casser, je m’effondre sur moi-même. J’en ai assez : assez d’être en vie pour contempler mon cadavre, mes os brisés et ceux qui les rongent.
Il faut que tout cesse.
Mon cœur ne se calme pas et un sentiment tout autre a pris le relais sur la surprise. Son charisme est intense, presque dévastateur, son calme extrêmement déstabilisant. J’essaie de me reprendre, je déglutis, inspire.
Il bascule mon bassin légèrement, soutient mes reins, je geins, c’est trop…
— Je vais jouir, Alistair !
— Alors… viens ! rage-t-il en me pilonnant avec exigence.
Mon souffle devient erratique, je bascule, encore, et il jure pour m’accompagner :
— Viens, Estelle, putain, viens !
Mes mâchoires se crispent de rage, parce que je prends toute la mesure du monstre que je suis, comme l’étaient mon père et son père avant lui : une dynastie de tarés sanguinaires. Les bêtes comme nous ne sont pas faites pour aimer et être aimées. Nous sommes des trous noirs absorbant toute bonté et, dans notre âme, la lumière ne perce jamais.
Dans son attitude et dans son regard se bousculent des démons aussi forts et effrayants que les miens, j’en suis persuadé. Quand a eu lieu la collision de nos corps, j’ai ressenti l’ampleur de nos désespoirs communs, nous avons tenté une chose folle et désespérée : nager ensemble à contre-courant. Nous n’avons pas seulement baisé, nous avons repris notre souffle. Je me suis émerveillé devant le corps athlétique de la fille que je tenais entre mes bras.
Les scènes de crime m’ont toujours fait cet effet, excitation malsaine et érotisme mêlés d’une avide curiosité. Je me relève lentement et je passe près de lui en inspirant son odeur. À cet instant, j’entre dans la peau du prédateur.
Alors je m’accroche à son regard comme à la lumière qui vous préserve des ténèbres, il réduit encore l’espace qui nous sépare pour que son corps vienne épouser le mien. Ce contact provoque dans mon ventre une explosion de chaleur qui affole mon cœur. Je commets alors une erreur : je ferme les yeux, juste une seconde. L’instant d’après, je le découvre paupières mi-closes, tandis que sa respiration est devenue aussi profonde que brève, trahissant son trouble.
Mon père, une Clio bien conduit, comme une étreinte bien menée, aboutit tout aussi bien à l’orgasme de l’arrestation. Et je brûle de vous en offrir la démonstration.
Plusieurs hommes m'ont enlacée, mais rares sont ceux qui m'ont inspiré le bien- être et la sensation d'être enveloppée réellement.
«-On dit du grand patron qu’il sent le soufre, que sa réputation n’est plus à faire et que son charisme est impressionnant. On parle d’un homme dont les yeux auraient fini par prendre la teinte de l’or qu’il amasse. J’ai sa main dans la mienne, vous dirigez seul, je ne suis pas dupe.
Je sais que je dois changer, prendre sur moi et grandir, je n’ignore pas qu’il y a des chapitres de ma vie que je dois me résoudre à clore. Je n’y suis pas encore prête, pas capable d’avancer seule et sans artifices. Finalement, je n’ai rien pour tenir ce poste, il faudrait que je sois irréprochable et forte, je suis l’inverse.
J’ai la tremblote, c’est mauvais signe, ce qui était occasionnel est en passe de devenir une habitude. Je sais que je suis sur une pente savonneuse et je n’ai aucune volonté pour la remonter, ça m’emmerde, mais je n’ai pas de solution non plus. Je me sens coincée, alors l’angoisse apparaît, insidieuse, amère, désagréable.