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Critiques de Gaëlle Nohant (1124)
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Le bureau d'éclaircissement des destins

Kirzy dit « coup de coeur », je suis déjà aux portes de la bibliothèque ! Merci Babelio!

Effectivement un roman à ne pas laisser passer. Le support fictif est bouleversant de réalisme. Au travers de ces « remontées dans le temps », ces enquêtes pour restituer un objet à leur propriétaire, l’auteure nous éclaire sur de nombreux angles morts de la Shoah et l’après guerre. Les personnages et leurs histoires sont fictives nous dit elle en fin de livre, mais je n’ai pas trouvé de différence entre les mots qui témoignent et les mots qui romancent.

L’autrice nous amène (ou Irène mène son travail) à repenser par nous même. Nous questionner, voir de plus haut, prendre en compte des histoires de personnages au complet, leurs parents, grands parents, frères soeurs, enfants, ceux qu’ils côtoient… Elle le fait avec le don de ceux qui savent le faire mais pas que, vraiment, elle nous présente les ombres, les oubliés, ceux qu’on ne connaissait pas ou trop peu pour qu’ils aient du poids dans notre mémoire collective. Ainsi, le regard historique du roman m’a paru totalement passionnant, effroyable aussi mais surtout complètement à ma portée émotive. L’écriture de Gaelle Nohant est libre, sans dédales, fluide, passionnante.

Je n’ai jamais aussi bien lu sur la Pologne des années 1940, jamais lu avec détails les rapts d’enfants, la germanisation, les questions sur ces gamins volés qui doivent ou non être retirés à leurs familles adoptives, la destination des déplacés après les accords de Yalta, ni la portée des décisions de la guerre froide, les apatrides, la misère dans l’union soviétique, les infiltrés SS avec les déportés à l’arrivée des alliés, les sabotages aux archives, les espions dans les camps de déportations, la gueria anticommuniste, les soldats maudits.



L’archivage, la forme du roman (les enquêtes) donnent voix à tous ces pans (presque) invisibles, ceux qui sont maniés certainement pour l’écriture du roman national. On le sait, chaque pays officialise sa version de la guerre, la fait apprendre à sa nation. Ici, dans ce roman on comprend que l’archivage retrace avec une grande justesse et pudeur le déroulé des personnages. Passer par l’individualité pour nous donner à comprendre l’ensemble.



C’est ce qui m’amène à penser que l’autrice (ou Irene dans son travail) nous conduit nous aussi à repenser par nous même grâce à tous ces éclaircissements de destins. Et m’amène à penser que tout est manipulable. C’est ce qui ressort le plus de mon ressentie après lecture. La manipulation des faits, des normes, des souvenirs, des foules, des individus. Le travail des archivistes est indiscutablement vital, et le roman leur rend également un bel hommage.



J’ai choisi de ne parler que de ce point de vue pour me rappeler de ce livre mais sa lecture m’a également profondément marquée sur les destins de vie des déportés, l’atrocité de la Shoah, l’inhumanité des guerres et des hommes. Ce roman porte vraiment beaucoup de regards et trace de nombreuses lignes pour comprendre la seconde guerre mondiale. Peut être ne le lire qu’en fin d’adolescence mais il est dans les incontournables.



On a donc bien besoin d’un bureau d’éclaircissement des destins et de lire Gaelle Nohant. Ce livre est un vrai coup de coeur.

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Le bureau d'éclaircissement des destins

Ce livre dont je n’avais pas entendu parler m’a été prêté par mon libraire préféré afin que je lui donne mon avis. Je ne connaissais pas non plus son auteure. Me voici donc partie dans une lecture consciencieuse. J’en ressors déçue ces enquêtes pour redonner à des personnes déportées leur histoire sont passionnantes, ce mélange d’histoire et de fiction est un levier efficace pour happer le lecteur. Mais je n’ai pas aimé le style que j’ai trouvé facile et le mélange de l’histoire personnelle de l’héroïne avec les histoires des personnes déportées ou de leur descendance le semblent affadir et alourdir le livre. Je reste sur un arrière goût amer…
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Le bureau d'éclaircissement des destins

Ravensbrück, Buchenwald, Treblinka, Auschwitz, Sobibor... La litanie peut s'égrener ad nauseam, évoquant le roulement imperturbable de trains lancés vers l'innommable.

A Ravensbrück, droit et fier, se dressait l'arbre de Gœthe, où il se dit que le grand homme aimait se reposer et méditer. Peut-être est-ce en ce lieu qu'il composa la phrase "Écrire l'histoire est une façon comme une autre de se libérer du passé.". Gaëlle Nohant s'attelle à la tâche, prenant comme point d'ancrage l'International Tracing Institut né après-guerre à la croisée des zones allemandes occupées par les alliés. Le fond d'archives d'Arolsen est une boîte de Pandore. Il s'agit du plus important fonds mémoriel au monde. Archives administratives, photos, lettres personnelles, billets jetés depuis les trains roulant vers l'est y côtoient les milliers d'objets exhumés, retrouvés, cachés et sauvés. Ainsi ce Pierrot sur le ventre duquel est écrit un matricule.

Ce jouet devient l'enjeu d'une quête acharnée pour Irène, archiviste de l'institut. Retrouver des survivants ou leurs descendants est sa mission afin de leur rendre ces reliques venues d'un passé que la fureur a englouti. L'enquête va la mener sur les pas de Wita, jeune polonaise qui s'est sacrifié pour un petit orphelin; sur les pas de Lazar, spectre ressuscité de Treblinka dont il fut l'un des émeutiers; sur ceux de Karl, enfant blond volé pour alimenter un reich avide de pureté aryenne.

Des héros anonymes, envolés, sidérants de courage s'invitent pour rappeler l'histoire de celles qui, à Ravensbruck, se sont faites militantes pour protéger les jeunes Kaninchen, ces jeunes filles victimes d'expérimentations chirurgicales insoutenables.

Le chemin est long et torturé pour rendre un Pierrot, pour réunir un frère et une sœur, pour rassurer sur l'amour d'un père disparu.

Pas de ligne superflue dans ce livre documenté et pudique. S'il ouvre des gouffres insondables, il s'acquitte de l'injonction d'écrire l'histoire. L'arbre de Gœthe est tombé sous un bombardement, mais le poète peut se reposer. Le relai persiste à se transmettre, et c'est bien ainsi.
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La femme révélée

Dans les années 50, Eliza fuit Chicago, son mari et son petit garçon pour Paris où elle devient Violet. De sa vie aisée, elle n'a gardé que son appareil photo, autant bouclier qu'arme. Dans la ville Lumière, elle se cache autant qu'elle se réinvente. « La vérité, c'est qu'il y a dans nos vies des impasses dont on ne peut s'échapper qu'en détachant des morceaux de soi. » (p. 20) Progressivement, le lecteur découvre à quoi Eliza/Violet a voulu échapper, notamment un mariage fondé sur des illusions et pétri de violence plus ou moins larvée. « À défaut de te montrer enthousiaste, tu pourrais être décorative. » (p. 139) Bien que torturée par l'absence de son fils, l'Américaine n'a pas peur de se battre pour son indépendance et pour les autres, farouchement animée par des idéaux de justice et d'égalité. « C'est humain, tu vois, d'aspirer à la liberté, de ne pas supporter la cage. » (p. 18)



Sur fond de scandale immobilier dans le ghetto noir de Chicago, l'autrice dépeint une ville au bord de la rupture qui, une décennie après le départ de Violet, explose. « Derrière le racisme, il y a la rapacité d'un système qui a besoin de fabriquer des esclaves. » (p. 256) Les figures martyres de Martin Luther King et de Robert Kennedy ne font que couronner la pile des jeunes Américains morts au Vietnam. Et Violet ne cesse de brandir son appareil photo pour saisir la vérité et finir de renouer avec elle. « Mais vous, petite femme blanche dans ce grand pays empoisonné par le racisme, comment vous retrouvez-vous à photographier ces gens ? » (p. 154)



Violet se raconte et se révèle progressivement, comme sortie du bain de ses souvenirs. Dans les premières pages, j'ai craint un roman convenu et cousu de fil blanc, avec une histoire d'amour un peu trop facile. Mais c'est tout le talent de l'autrice d'avoir su me surprendre avec une ellipse qui, loin d'être frustrante, tombe fort à propos. De fait, la dernière partie du roman est celle qui m'a le plus convaincue, au terme d'une lecture finalement très agréable.
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La femme révélée

J'avais besoin d'un roman qui m'embarque tout de suite et ne me lâche plus. Un roman qui ne laisse pas mon esprit s'égarer vers des questions sans réponse pour l'instant. Gaëlle Nohant m'a offert ce précieux répit, quelques heures arrimées à d'autres destins, non pas légères - les questions abordées sont trop importantes et dramatiques - mais denses, dépaysantes, immersives, instructives. J'ai toujours aimé les romans dont le héros ou l'héroïne est photographe, professionnel ou amateur, alors au début, j'ai eu un peu peur d'en avoir déjà trop vus. A tort. Le choix de Gaëlle Nohant n'a rien de superficiel, bien au contraire. Tout au long du roman, il est question du regard, celui du photographe qui aide à décrypter le monde, à révéler les êtres dans ce qu'ils ont de plus profond et souvent caché à l’œil non averti.



On a déjà beaucoup parlé de ce livre, donc vous êtes nombreux à connaître le pitch : dans les années 50, Eliza Donneley s'installe à Paris sous un nom d'emprunt et devient Violet Lee pour ses nouvelles connaissances. On apprendra peu à peu les raisons qui l'ont poussée à quitter précipitamment Chicago, la bonne société, son mari et leur fils de 8 ans pour ce cacher de l'autre côté de l'Atlantique dans un hôtel miteux, tout en la suivant dans sa nouvelle vie, non exempte de péripéties. Accro à la photographie depuis que son père lui a offert son premier appareil, Violet/Eliza ne se sépare jamais de son Rolleiflex et c'est avec ses yeux que nous, lecteurs captons l'essence de ces années d'après-guerre entre les deux rives de la Seine. Des quartiers populaires aux brasseries et caves de Saint-Germain, du Luxembourg aux faubourgs d'Aubervilliers le regard et le pas de Violet s'affirment et se superposent à ceux d'Eliza encore meurtris d'avoir dû abandonner son enfant. Les destins sont faits de rencontres et celui de la jeune femme ne déroge pas à la règle ; de quoi consolider sa posture lorsque, de nombreuses années plus tard, elle retournera à Chicago où se joue un moment crucial de l'histoire des États-Unis.



Il y a deux raisons essentielles à l'intérêt de ce roman. D'abord le coup de projecteur donné à la lutte des Noirs américains contre une ségrégation de fait sur un territoire censé ne pas les discriminer, raison de leur migration des états du sud vers ceux du nord. On sent que Gaëlle Nohant s'est totalement imprégnée du sujet au point de fondre son propos de façon particulièrement fluide dans la trame romanesque du roman ; ce sont bien les personnages, y compris les (superbes) seconds rôles qui portent l'ensemble et offrent aux lecteurs une expérience immersive, toujours bien plus agréable qu'un cours magistral. Mention spéciale aux scènes des manifestations de 1968 au moment des primaires démocrates dans un Chicago où se mêlent cortèges anti guerre du Vietnam et défenseurs des droits des Noirs sur fond d'assassinat de Martin Luther King et de Robert Kennedy. Vivantes, vibrantes, jamais trop appuyées mais spectaculaires, à hauteur de l'appareil photo de Violet/Eliza. Et puis, il y a comme une déclaration d'amour à la ville de Chicago que l'auteure nous fait partager par l'intermédiaire de son héroïne, la saisissant dans toutes ses contradictions mais aussi ses forces, et donnant follement envie d'aller voir un peu sur place.



Au final, cela donne un très bon roman qui a le mérite de montrer le travail du temps, ce qui est appréciable à une époque où nous sommes habitués à convoquer le changement d'un claquement de doigts. Ici, le temps fait son œuvre, révélant progressivement la femme jusqu'à ce qu'elle soit prête à affronter son destin qui se confond avec celui des citoyens américains au moment d'affronter le leur. Véritable hymne à l'engagement, invitation à l'action, hommage à ceux qui luttent et superbe portrait de femme : que demander de plus ?
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La femme révélée

Deux identités, deux vies, deux continents, ainsi pourrait se résumer la vie de « La femme révélée »



Lorsque nous faisons sa connaissance, c’est à Paris que Violet essaie de se reconstruire, après avoir mis quelques milliers de kilomètres entre elle et celle qu’elle était avant.



Installée dans un hôtel de passe, on comprend rapidement qu’elle a peur et tente de passer inaperçu.

A cours d’argent, après le vol des bijoux qu’elle comptait vendre, elle doit gagner sa vie et trouve une place dans une famille bourgeoise, pour s’occuper des enfants.

Ses nombreuses déambulations dans la Ville Lumière vont lui permettre d’assouvir sa passion pour la photographie. Munie de son Rolleiflex qui ne la quitte jamais, elle observe et fixe sur la pellicule des visages, des sourires, des rides, des instantanés de vie comme autant de rencontres qui l’ont bouleversée l’espace d’un instant.



Qui où quoi fuit-elle ? Pourquoi a-t-elle quitté « Son rêve américain fortuné » est la question que nous nous posons dans la première partie du roman, jalonnée de belles rencontres, de belles amitiés.



Les personnages secondaires sont intéressants, parfaitement décrits. On comprend que Violet ne veut pas les blesser en gardant le flou sur les fantômes qui la hantent.

Rosa, la prostituée est une figure majeure du récit.



L’écriture de Gaëlle Nohant est parfaite et rend tout à fait l’angoisse, mais aussi l’espoir qui habitent son héroïne.



La seconde partie du livre est le retour aux sources, une sorte de voyage à l’envers vers Chicago, ville où tout paraissait possible.

Elle se replonge dans le ghetto où son père, médecin engagé dans la défense des noirs l’emmenait régulièrement.

« Mon père estimait que je grandirais mieux s’il me montrait le monde tel qu’il était ».



La violence la rattrape pendant les émeutes qui secouent la ville, elle arpente inlassablement les scènes d’émeutes, toujours munie de son appareil photo pour témoigner et laisser une trace tangible.



Par son écriture subtile et romanesque, Gaëlle Nohant a l’art de nous entraîner dans la psychologie et les pensées intimes de ses personnages, nous faisant partager les émotions qui les assaillent.

L’écrivaine restitue aussi à merveille l’ambiance du Paris des années 50 avec ses clubs de jazz où elle aime traîner jusqu’au bout de la nuit.



A Chicago, c’est une partie de l’histoire de la ville et du racisme qui nous est décrite, du crash de Wall Street jusqu’en 1968 avec l’attentat de Martin Luther King.



En mêlant la petite histoire à la grande, l’auteure nous offre une belle fresque romanesque et historiques foisonnante et réaliste, ancré dans l’histoire et la société, porté par une plume poétique, visuelle et une héroïne mystérieuse qui peu à peu va se révéler.



Une magnifique lecture pour laquelle je remercie NetGalley et les Editions Grasset.

#Lafemmerévélée #NetGalleyFrance





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Le bureau d'éclaircissement des destins

Avec ce roman, je découvre la plume – agréable – de Gaëlle Nohant. Ma libraire préférée m’a dit que son écriture est encore plus belle dans L’ancre des rêves, son premier roman. C’est normal : ici, l’autrice a choisi l’angle de l’enquête, de l’Histoire, des objets confisqués à des personnes déportées par les nazis.



Nous suivons donc Irène – au prénom tellement approprié – dans sa quête minutieuse, obsessionnelle pour retrouver les descendants des déportés à qui elle pourrait remettre une poupée de chiffons, un médaillon ou autres objets très modestes. Elle travaille pour l’ITS (International Tracing Service) basé à Arolsen dans le nord de l’Allemagne, un centre (qui existe vraiment et s’appelle en réalité le Centre d’archives d’Arolsen) qui a recueilli les archives de la déportation et des persécutions nazies sur 17 km de linéaire (ça aussi, c’est le chiffre réel). Dans cette mission de restitution des objets volés, elle va être amenée à voyager de Thessalonique à Varsovie, de l’Europe à l’Amérique du Sud en passant par le camp d’extermination de Treblinka et le camp de femmes de Ravensbrück. Elle va se focaliser particulièrement sur le destin de Lazar Engelmann, rescapé de Treblinka et de Wita Sobiecki, morte à Ravensbrück. Au cours de son enquête, nous (re)découvrons avec elle les persécutions les plus ignobles que les SS ont fait subir aux Juifs, aux femmes, à tous ceux qui n’entraient pas dans leur « idéal » aryen : transports en wagons à bétail, sélections, travail forcé, expériences médicales, résistance et destruction du ghetto de Varsovie, programme Lebensborn, sans oublier la fuite des bourreaux à la fin de la guerre, les entraves aux enquêtes, les témoignages glaçants des employés des camps et le difficile devoir de mémoire des Allemands.



Comme nous l’a expliqué Gaëlle Nohant, en tournée en Belgique ces derniers jours, l’écriture du roman s’est basée sur un important travail de documentation (fait notamment en ligne pendant le confinement, grâce aux archives numérisées d’Arolsen) et si toutes les personnes et les histoires individuelles qu’elle raconte sont fictives, elles auraient parfaitement pu exister. Certes on a déjà lu beaucoup sur la Shoah mais ici, le point de vue original est celui de ces enquêtes à partir d’objets. Et parfois, comme dans le roman, même si le passé saute parfois à la figure de descendants qui ne connaissaient rien ou presque de l’histoire de leurs aïeuls, se voir restituer ces maigres objets perdus leur permet de s’approprier leur passé familial, de l’apaiser quelque peu en en recueillant une trace tangible. L’autrice a pu participer à la restitution d’un objet par Georges Sougné, un bénévole belge qui aide le Centre d’Arolsen : nous avons pu aussi entendre avec Gaëlle Nohant le témoignage émouvant de ce monsieur.



Ce roman est vraiment très beau, très fort, par la richesse des personnages et des situations, par sa construction maîtrisée de bout en bout, par le magnifique personnage d’Irène, par le message positif apporté malgré l’horreur des camps et la difficulté à appréhender cette réalité sans l’avoir vécue. Gaëlle Nohant n’use pas de facilité pour nous tirer la larme, ce sont ses personnages qui nous touchent, nous émeuvent. Elle-même, comme Irène, a souvent été envahie par son sujet pendant l’écriture du livre. A sa lecture, bien qu’il soit passionnant, j’ai eu besoin de ménager quelques pauses pour « souffler » si j’ose dire. Cette lecture demande de l’attention car il n’est pas évident de retenir tous les noms des déportés et de leurs descendants mais elle en vaut vraiment la peine, même si vous avez l’impression d’avoir lu beaucoup sur le sujet.



L’autrice fait dire à un de ses personnages : « Ne pas laisser leur mort éclipser leur vie. » et « Quelquefois, en cherchant les morts, on trouve des vivants. » C’est un beau message pour nos démocraties. C’est un grand livre.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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La femme révélée

Gaëlle Nohant a l'art de peindre, outre des histoires de vie passionnantes, des époques bien documentées...

"La part des flammes" parle de la fin du XIX ème siècle et y campe de belles figures féminines ; " La légende d'un dormeur éveillé" évoque la vie de Desnos et les poètes qui l'ont entourés..

Dans " Une femme révélée", nous sommes juste après la deuxième guerre, années 50 et Eliza Donnelly a quitté son mari, son fils, et les beaux quartiers de Chicago pour se réfugier à Paris sous le nom de Violet Lee. Sa passion, la photographie, elle peut alors la vivre sans barrières.

Violet donc va de rencontres en découvertes. Avec elle et ses photos Paris des années 50 nous est révélé. le jazz dans les caves, les quartiers sombres , le monde des proxénètes et des prostituées.

Elle découvre aussi l'amour , Violet, et peut un instant oublier la douleur de l'exil et ses brûlants souvenirs .

Dans la deuxième partie du roman, de retour à Chicago, fin des années 60, elle trouve une ville à feu et à sang, une population qui se bat pour la liberté, contre les injustices raciales.

J'ai beaucoup aimé cette femme sensible, traquée, et son rapport à l'autre à travers la photographie.

En fin d'ouvrage, une liste magnifique de titres de morceaux musicaux... Ne pas passer à côté de l'écoute!

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La part des flammes

Lecture agréable pour moi, mais il m'a manqué un petit quelque chose pour que ce livre devienne passionnant.

L'action se passe en mai 1897 lors du Bazar de la Charité. Tout le monde veut se montrer à cet événement. On va suivre 3 femmes que tout oppose. Un grand incendie va détruire le bâtiment qui abrite cette œuvre de charité. De nombreuses victimes, pour la plupart des femmes, ne parviendront pas à s'échapper. Les issues de secours ainsi que les moyens pour lutter contre l'incendie étaient bien insuffisants. L'auteur décrit très bien l'atmosphère de l'époque, l'arrivée du cinématographe, les limites de la médecine à ce moment-là, les convenances, les fractures sociales...

Peut-être aurais-je préféré un portrait plus complet de l'une des trois héroïnes, plutôt que trois ou même quatre personnages, si l'on compte Laszlo, d'importance quasiment équivalente.
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La femme révélée

Un excellent roman. Gaelle Nohant nous raconte l’histoire de Violet/Eliza avec délicatesse. J’ai beaucoup aimé son héroïne l’auteure à su lui donner une âme et des valeurs touchantes.

Un livre qui nous emmène dans le Paris des années 50 et à Chicago dans la fin des années 60 en pleine émeute.

J’ai passé un agréable moment de lecture et j’ai adoré cette histoire ou se mèle suspens, émotion et secret.

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La femme révélée

Gaelle Nohant signe en un très beau roman riche d'histoire et quête de soi.

Eliza abandonne mari et enfant pour se réfugier à Paris, avec comme seul souvenir un appareil photo, que sera l'élément clé de sa révélation en tant que femme-object qui participera à son émancipation, à révéler le monde dans lequel elle vit.

Dans une 1ere partie, à travers ses souvenirs de femme des années 50 dans une Amérique qui tente de sortir de la ségrégation avec grandes difficultés, le rôle de femme à foyer empêchée de penser et surtout des libertés et des droits des Noirs et des opprimés. Elle mettra sa propre vie en danger avec comme conséquence de devoir abandonner son fils.

18 ans plus tard la voilà revenue dans son pays, sa ville de Chicago où cette fois elle rejoindra les combattants pacifiques contre la guerre du Vietnam.



L'auteure fait encore preuve de vérités historiques, très approfondies pour nous relater les dégâts des guerres, le racisme, la corruption, les violences policières, les abus de pouvoir.. Tous ces faits sont véridiques sous couvert de fiction et nous apprend un pan de cette histoire méconnue où oubliée des émeutes de Chicago.

J'y ai retrouvé la plume, l'exactitude des faits, et l'ambiance d'une époque que j'avais découvert avec le bazar de la charité. Sans oublié, le rôle de la femme, son désir de lutte pour les libertés et de vivre.
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La femme révélée

Tous les romanciers contemporains, ou presque, semblent d'être donné le mot : autant que le contenu ou le style, la forme la plus complexe doit prévaloir. Œuvres polyphoniques, temporalités chahutées, narration éclatée : bien des récits préfèrent faire compliqué alors qu'il serait autrement plus efficace de choisir la simplicité. La femme révélée de Gaëlle Nohant a au contraire opté pour le classicisme et on l'en félicite : une première partie à Paris, dans les années 50, agrémentée de nombreux flashbacks pour expliquer les raisons de l'exil de son héroïne, une deuxième située à Chicago, alors que des émeutes agitent la ville. Il y a un côté désuet dans l'ouvrage qui est fort agréable, rehaussé par l'écriture impeccable de Gaëlle Nohant. Portrait de femme blessée et en fuite, donc, et aussi d'époque entre le Paris de l'après-guerre, avec notamment ses caves et son jazz, et l'Amérique en plein cauchemar du Vietnam, avec une contestation croissante, réprimée dans le sang. La romancière est à l'aise sur tous les tableaux mais son intrigue souffre un peu, avis personnel, d'une sorte de manichéisme dans la caractérisation de ses personnages qui sont vraiment divisés en deux catégories bien distinctes : les bienveillants et les autres, ces derniers manquant certainement de nuances. Cette vision très tranchée est très perceptible dans la partie américaine de la vie de son héroïne (mais aussi un peu en France) où certains "méchants" sont traités sans ménagement (le mari, le maire de Chicago). Le monde selon Gaëlle Nohant, plus de 50 ans après les événements qu'elle décrit, est peut-être trop clairement scindé entre les exploiteurs et les opprimés et son livre devient alors quelque peu sentencieux et moral, sans laisser suffisamment de place au lecteur pour faire la part des choses. Le côté délicat, sensible et très humain de la majeure partie de La femme révélée est alors remplacé par une volonté de convaincre qui dépasse le romanesque avec une démonstration un peu trop assénée dès lors que le choix du camp à suivre est l'évidence même, surtout avec le recul historique. Ce n'est pas que Gaëlle Nohant devient donneuse de leçons mais elle en oublie in fine le fin portrait de femme qu'elle s'est ingéniée avec talent à dessiner sur de nombreuses pages.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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La femme révélée

Que fuit donc Eliza , une jeune femme américaine pour avoir laissé derrière elle à Chicago son petit garçon, Tim , et être devenue Violet réfugiée à Paris dans un sordide hôtel de passe .



L'appareil photo qu'elle a emporté avec elle, lui sert à la fois de masque et de miroir et c'est par lui qu'elle va faire la connaissance de Rosa, une prostituée qui lui fait découvrir le Paris nocturne de ces années cinquante , les caves et les concerts de Jazz et va la sortir des griffes de la mère maquerelle . Entre ses premiers pas parisiens et ses rencontres, Violet se remémore l'enchainement des faits qui l'ont poussé à disparaitre.



La partie américaine est palpitante, sombre, montrant le malaise profond lié à la ségrégation et la face obscure d'hommes blancs hauts placés . Celui qui a le courage de dénoncer ces pratiques ou de s'y opposer risque sa vie .



Violet est une femme courageuse, elle a fait un choix difficile et même si quelques rencontres marquantes lui apporte une certaine sérénité , la béance énorme de son cœur ne se referme pas .



Bien sûr, sa passion pour la photographie évoque Viviane Maier dont Gaëlle Josse nous a raconté la vie dans Une femme à contre jour mais Gaëlle Nohant a le talent de faire vivre les photos par les détails qu'elle sait instiller et j'ai vraiment vu ces clichés ...



La deuxième partie se déroule au moment de la mort de Martin Luther King et la montée des mouvements de jeunes contre la guerre du Vietnam, les faits racontés sont centrés autour des événements de 1969 lors d'une marche de mobilisation contre cette guerre . Une pirouette élégante de Gaëlle Nohant pour plonger Violet parmi les protestataires avec son fidèle Rolleiflex et livrer son propre combat, celui du pardon et de l'amour de son fils qu'elle a conquérir .



Même si mon cœur de mère s'est offusqué du choix initial fait par Eliza-Violet , c'est un beau portrait de femme et une réflexion pertinente sur une Amérique qui a si peu changée ...



Je remercie NetGalley et les Éditions Grasset de leur confiance .



#Lafemmerévélée #NetGalleyFrance
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La part des flammes

Fidèle à mes idées (peut-être des préjugés), lorsque j’ai vu la bande annonce de la minisérie Le bazar de la charité sur TF1, j’ai cherché le roman à la médiathèque ! Oui je préfère me plonger dans l’atmosphère et me faire mon idée d’abord, avant que le réalisateur m’impose la sienne !

Nous sommes en mai 1897 à Paris et le combat est rude entre les différentes dames patronnesses : il faut sélectionner des vendeuses pour le bazar, une sorte d’événement très mondain en fait où il faut être vu pour s’assurer une bonne image.

C’est le cas de la comtesse Violaine de Raezal, veuve. Sa réputation étant légèrement entachée par un amour de jeunesse, il lui faut se racheter une conduite.

Dans ce nouvel entrepôt, dans un décor médiéval avec des boutiques aux noms charmants « la truie qui file », « le cadran bleu », … et une église gothique, les organisateurs cherchent vraiment à attirer les badauds avec l’annonce de la présentation du cinématographe !

Mais c’est hélas lui, modernité, progrès, qui amène la mort en ce lieu : les gaz utilisés s’enflamment et un feu gigantesque éclate.

Hormis cet événement historique, l’autrice nous fait découvrir la condition féminine à l’époque : les femmes dont la réputation ne tient qu’à un fil, l’importance de leur chevelure, le développement de la neurologie à l’époque et cette idée récurrente de l’hystérie féminine, les veuves …

Bref un roman très plaisant et oui je vais regarder l’adaptation maintenant !

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Légende d'un dormeur éveillé

Très beau roman que cette légende d'un dormeur éveillé! Si j'ai trouvé quelques longueurs dans la première partie j'ai ensuite été captivée par ce tourbillon autour de Robert Desnos.Je me suis laissée embringuée dans les nuits festives des noctambules de La Belle Epoque, par leurs débats tant poêtiques que philosophiques, attendrir par les peines de coeur de ces érudits si dépendants de leurs muses, par leurs passions aussi dévorantes qu'essentielles à leur vie! Mais surtout je me suis révoltée avec Prévert, Artaud,Eluard, Picasso ,Desnos etc...face à l'Occupation et la noirceur, la petitesse de certains personnages avides de pouvoir, jaloux de l'honneur et du courage des autres au point d'en oublier d'être des hommes parmis les hommes.

C'est un hymne poignant à l'amour, à l'amitié, à la dignité et à la Liberté. Je le recommande vivement car il est riche d'enseignement et tristement bien d'actualité...
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La part des flammes

Violaine de Raezal vient de perdre son mari et se sent désœuvrée. Elle tente d’obtenir l’amitié de Sophie d’Alençon (petite sœur de Sissi), épouse du petit fils de Louis-Philippe. Son but est de se racheter une réputation à l’occasion du Bazar de la charité. Elle réussit tant bien que mal à se faire une place auprès de cette grande dame respectée.

Constance d’Estingel a été élevée dans un couvent. Ses parents ne lui apportent pas beaucoup d’amour et n’aspirent qu’à la voir mariée. Elle a trouvé une seconde mère en la personne de Mère Marie-Dominique. C’est en toute confiance qu’elle vient lui demander conseil au sujet de son prochain mariage avec Laszlo de Nérac. C’est à la suite de cette entrevue qu’elle décide de rompre les fiançailles.

Laszlo de Nérac, le fiancé éconduit de Constance tente de se faire un nom dans le milieu du journalisme. Il se fait embaucher par le journal « Matin ».

Ces personnages vont être réunis autour du même drame, l’incendie du Bazar de la Charité le 4 mai 1897.

Tour à tour, Gaëlle Nohant nous fait vivre cet évènement à travers les voix de ces personnages et bien d’autres encore.

Un roman passionnant qui se lit très vite tellement l’histoire nous porte. A partir d’éléments réels, elle a construit des personnages avec de très fortes personnalités. On tressaille aux premières fumées et lorsque l’incendie s’intensifie. L’auteure nous emporte avec elle au gré de sa fantaisie. Le contexte historique est très bien exprimé. Une belle écriture riche en vocabulaire mais sans être pompeuse. Une très belle réussite et un prix France Bleu/Page bien mérité.

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Le bureau d'éclaircissement des destins

Je plonge dans le bureau d'éclaircissement des destins de Gaëlle Nohant. Irène, experte des Archives Arolsen, révèle des récits à travers des objets sans valeur, mais porteurs d'adieux poignants. Son engagement, hérité de sa mentore Eva, dévoile des tragédies, des rédemptions et des secrets d'une époque troublée. Ce roman audio dévoile l'Europe méconnue de la Seconde Guerre mondiale. Entre Irène et son fils Hanno, le travail et les blessures du passé se mêlent. Nohant honore les Archives Arolsen, dévoilant un monde souvent ignoré. Un baume sur les cicatrices du nazisme, ce livre offre une réflexion sur la mémoire et les leçons de l'histoire. Un récit captivant qui résonne bien au-delà des pages.

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Le bureau d'éclaircissement des destins

Irène travaille au centre d'Arolsen dont le but est de restituer des objets retrouvés dans des camps nazis à leurs propriétaires survivants ou leurs descendants.

Elle entreprend tout un travail de recherche minutieux pour restituer un Pierrot, un mouchoir et un médaillon. a travers ces enquêtes, ce sont beaucoup d'évènements qui seront relatés : les Kaninchen de Ravensbrück, les rafles d'enfants remis aux allemands, l'horreur des camps bien évidemment.



Tout comme l'auteure, j'ai été très jeune attirée par les romans historiques sur cette période. A chaque fois que je pense en avoir fait le tour, je me laisse surprendre par de nouveau faits. J'ignorais l'existence du centre d'Arolsen par exemple.



Les précédents romans de Gaelle Nohant m'ont toujours passionnée, remplies de connaissances, de recherches poussées et d'émotion.

Je suis encore une fois conquise par son écriture intelligente, fluide, empathique et terriblement recherchée.



Hâte de lire son prochain !

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Le bureau d'éclaircissement des destins

Cela faisait longtemps que je tournais autour de Gaëlle Nohant. Plusieurs de ses derniers romans me faisaient de l’œil mais mon planning lecture plutôt chargé m’avait jusque-là empêché de tenter l’expérience. Heureusement que le livre audio est là pour pallier cet obstacle.



Le thème de la seconde guerre mondiale et de ses atrocités est assez éculé. Beaucoup de choses ont été racontées et on a l’impression d’avoir déjà tout vu ou entendu. Et pourtant, l’autrice met sur le devant de la scène un établissement dont la plupart des gens ignorent l’existence.



Ce lieu situé au cœur de l’Allemagne, regroupe toutes les archives relatives aux actes des nazis. Les descendants des victimes peuvent contacter ou être contactés les services de ce bureau afin de retracer le parcours de leurs ancêtres.



L’autrice utilise ce point d’ancrage pour nous narrer le destin de trois personnages qui sont passés par les camps de concentration. Les histoires se croisent au fil des indices trouvés par l’enquêtrice. On découvre le passé des personnages ainsi que toutes les relations qu’ils ont pu se faire.



Malgré une narration un peu pragmatique, les émotions sont multiples et le lecteur est baladé entre tristesse et espoir. A travers l’histoire de ces femmes et de ces hommes, qui ont fait preuve d’un courage incroyable, on assiste aux répercussions sur les familles et leur postérité. L’écrivaine aborde les différentes facettes de la tragédie grâce à la fiction et propose une vue d’ensemble du carnage humain.



La lecture d’Anne Le Coutour est fidèle au texte et lui rend justice. Loin d’être un énième livre sur la Shoah, cette fresque romanesque constitue une pierre supplémentaire à la mémoire collective. Encore un livre nécessaire pour que les actes du passé ne se reproduisent jamais.



En prime, cette aventure m’a permis de rencontrer la belle plume de Gaëlle Nohant ! Que demander de plus ?
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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La femme révélée

« La quête de liberté de l'exilé volontaire est inséparable

de sa nostalgie de la terre natale.

Plus ou moins enfoui dans l'inconscient,

cet écartèlement dure toute la vie. »

Susha GUPPY, A Girl in Paris



Violet Lee/Eliza Bergman Donneley, photographe américaine, a épousé l'un de ces nababs de l'immobilier qui, par avidité, ont laissé toute morale sur le palier. Pour des raisons que je ne peux dévoiler, elle a dû fuir son pays, pour la France, laissant derrière elle son petit garçon.

Une fuite en avant vers l'inconnu, avec la peur d'être traquée, et un récit qui nous plonge dans le Paris du milieu du siècle dernier, abîmé par la guerre.

Elle est une femme en fuite, une femme libre, à la recherche d'une nouvelle vie, à la recherche de son indépendance.

Mais qui est-elle vraiment ?

« Mais la vérité, c'est qu'il y a dans nos vies des impasses dont on ne peut s'échapper qu'en détachant des morceaux de soi. »

J'ai déploré quelques longueurs dans la première partie du roman, mais l'histoire passionnante de cette photographe et le suspense installé ont fini par m'embarquer.

La plume est poétique, enlevée. Un maelström romanesque, garant de quelques heures d'évasion. et d'un bon moment de lecture qui nous fait traverser deux décennies riches en événements historiques.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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