AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Gaëlle Nohant (1124)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La femme révélée

Je continue la découverte de cette auteure dont j'ai apprécié énormément "Légende d'un rêveur éveillé " et également "La part des flammes".



Vous pouvez trouver mes billets : Ici et là ou en tapant sur les titres !



Continuant sur ma lancée, j'ai eu la chance d'obtenir ce livre en version numérique grâce à Net Galley.



J'ai donc choisi ce livre car j'aime cette auteure et puis la belle couverture en noir et blanc de la photo de cette jeune femme au sourire doux, prise en contre-plongée m'a attirée. (dans les lectures numériques les couvertures me manquent ...)



Dans ce livre on suit l'histoire d'Eliza Bergman, ou plutôt de Violet Lee... L'auteur ne nous en dit pas vraiment plus dès le départ. On se retrouve directement à Paris mais on ne sait rien du pourquoi ni du comment de sa fuite de Chicago à Paris.



Nous comprenons qu'elle a laissé son enfant dans son exil et pris son appareil photo.



Violet/Eliza (je la nommerais Violet désormais) va ainsi arriver à Paris où elle va tenter de poursuivre sa nouvelle existence engendrée par son exil forcé.



Son appareil photo fait parti de sa vie. Par petites touches Gaëlle Nohant essaye de nous faire comprendre cette femme, mais j'avoue que j'aurais aimé en savoir plus dès le départ. Nous sommes informés que très tardivement de ce qui a poussé Violet à fuir son pays (vers la page 100). Ceci a eu pour effet de ne pas m'attacher à cette femme ...



L'exil et sa nouvelle identité font de cette femme une personne effacée, comme un négatif non révélé.



" La seule chose qui la distingue du flot, c'est le Rolleifleix"



L'auteur en profite de cette histoire pour dresser par l'intermédiaire de Violet les portraits de Paris et de Chicago dans les années d'après guerre.



Le portrait de cette femme qui a laissé cet enfant derrière elle.



La photographie dans la vie de cette femme est comme une bouée de sauvetage



" Depuis le jour où j'ai pris ma première photo, je n'ai jamais réussi à m'en passer. Je sais quand je tiens une image et alors il me la faut, rien d'autre ne compte. C'est un mélange d'instinct et d'urgence, une excitation très particulière. "



Elle ferra la rencontre de personnes qui vont l'aider malgré les rudesses de la vie, entre autre, Rosa une jeune prostituée. Mais également un homme Sam qu'elle fuira et aimera ou inversement...



J'ai aimé cette histoire, mais je regrette que l'histoire d'Eliza /Violet soit finalement survolée de façon très tardive et de plus pour un nombre important des grands moments de sa "double" vie.



Sur la deuxième partie du livre qui se déroule 20 ans après, Violet/Eliza retournera chez "elle" aux USA dans le but de retrouver son fils abandonné, Tim.

" L'exil est un poison tenace, tu le sais mieux que moi. j'avais rendez-vous avec les lambeaux de ma vie."

Le deuxième partie se situe en plein milieu des émeutes et autres manifestations anti-guerre du Vietnam et lutte pour les droits des noirs américains. Nous sommes déjà à la page 200 / 294 pages.



La vie de cette femme ne m'a pas autant été révélée que je l'aurais souhaité.



Si Gaëlle Nohant a une belle écriture, très visuelle et si elle sait très bien nous décrire des périodes de l'histoire avec un grand H, j'ai trouvé qu'elle a travaillé son personnage de Violet/Eliza un peu trop de façon elliptique.



Les vingt ans de la seconde partie sont quelque peu effleurés. Son histoire avec Horacio Price le pianiste d'un club de jazz parisien exilé lui aussi...



Ce livre se lit néanmoins agréablement et nous fait vivre tel un reporter photographe des événements historiques.



Un livre avec de nombreuses ellipses qui m'ont un peu dérangées dans la mesure où elles ont eu pour effet de me détacher du personnage principal.



Ce n'est pas mon préféré de cette auteure (vous l'aurez compris...) que je continuerais néanmoins à suivre pour son bel univers et son écriture.



Merci à Gaëlle Nohant pour cette histoire et je la remercie aussi pour l'excellente Play List qu'elle nous offre en fin de livre pour accompagner cette lecture et que j'écoute tout en écrivant ce billet.



Je me suis amusée à la créer sur Spotify ♥ Belle écoute à vous ! (A voir sur mon blog)

Commenter  J’apprécie          280
L'ancre des rêves

Les quatre enfants de la famille Guerindel font d’horribles cauchemars depuis des années.

Toujours les mêmes personnages, les mêmes situations.

Grâce au recherches de l’un d’eux, Lunaire, quatorze ans, on va rentrer dans es secrets de famille et s’apercevoir que tous ces rêves sont liés aux ancêtres de la mère.

On est en plein dans l’inconscient transgénérationnel.

C’est une histoire angoissante, complexe. De quoi appréhender de fermer les yeux ce soir !

Entre Dinan et Saint-Malo, on entre dans la vie des marins pêcheurs de la famille.

De vieilles personnes font ressurgir leur passé pour éclairer Lunaire.

Il est difficile de croire que les quatre enfants d’une même famille puissent être aussi fortement impactés par leurs ancêtres, mais l’histoire est prenante et bien menée.

On est dans un univers étrange et captivant servi par une belle écriture au rythme particulier.

Commenter  J’apprécie          280
La part des flammes

Le 4 mai 1897, l'incendie du Bazar de la Charité va bouleverser le destin de trois femmes : Sophie d'Alençon, petite sœur de Sissi, à la générosité sans bornes, Violaine de Raezal, jeune veuve victime d'une très mauvaise réputation au sein de la noble société et Constance d'Estingel, fragile et dévote, qui vient de rompre ses fiançailles …



C'est un roman comme je les aime. Sur fond de vérité historique, il narre un événement tragique et lourd de conséquence que je ne connaissais pas, mêlant personnages fictifs et réels. Une belle fresque sociale au goût de romance, il n'en faut pas plus pour que je sois comblée !



Eh bien ... non ... pas vraiment !



J'attends encore l'étincelle qui aurait permis à ce roman de m'embraser, de m'envelopper de ses flammes, de me consumer d'admiration, quoi !

N'en déplaise à Gérard Collard, célèbre chroniqueur du blog de La Griffe noire, je suis loin de qualifier ce roman de « coup de folie ».

Tout simplement parce que je m'y suis ennuyée...



Gaëlle Nohant navigue sans cesse entre les divers protagonistes et même si cette narration aux points de vue internes et multiples ne me gêne pas d'habitude, ici, elle ne m'a jamais vraiment permis de m'identifier ou d'accrocher avec un des personnages de l'histoire. J'ai tout de même été touchée par Lazlo, le jeune fiancé éconduit, qui n'hésitera pas à épingler la riche et bonne société de cette fin de XIX ème siècle et également par Joseph, le cocher de Sophie d'Alençon, fidèle et valeureux.



Ceci dit, ce livre n'est tout de même pas à jeter. C'est une peinture honnête de la haute société, avec ses petits travers mesquins et ses jolis ronds de jambe. Promis, je ne m'en servirai pas pour attiser le feu dans la cheminée cet hiver...
Commenter  J’apprécie          280
Le bureau d'éclaircissement des destins

Encore un. Encore un livre sur le nazisme et l'extermination juive. Mais, encore une fois, on apprend pas mal de choses. Ici, particulièrement, notre narratrice est une enquêtrice au sein du Centre d'archives d'Arolsen. Métier remarquable qui consiste à restituer aux survivants et/ou à leur famille les objets et souvenirs pillés, perdus, abandonnés, etc. Roman tiré de faits réels et rempli de témoignages. Et, une fin qui boucle joliment la boucle.
Commenter  J’apprécie          273
Le bureau d'éclaircissement des destins

Poussons la porte des archives Arolsen, devenu l’International Tracing Service, accompagnant Irène, enquêtrice méticuleuse du centre de documentation et de recherche de la persécution nazie.



Famille éclatées, enfants volés, individus persécutés, descendants en recherche de souvenirs ou réponses…

Le passé est un cimetière fait de morts aux destins inconnus et d’objets abandonnés. L’enjeu de retrouver les parcours des personnes déplacés ou disparues donne un éclairage nouveau de l’après-guerre, prenant en compte le nouveau contexte géopolitique où se dessine peu à peu la Guerre-Froide.



On peut encore et toujours s’interroger sur la pertinence de personnages fictifs dans le drame absolu de la Shoah. Est-il toujours besoin d’incarner les douleurs humaines du nazisme quand la réalité suffit ? J’ai beaucoup pensé à la démarche plus réaliste de Daniel Adam Mendelsohn avec Les disparus.



Roman d’enquêtes et de mémoire, structuré en chapitres dédiés à quelques exemples de personnes persécutées, perdues ou détachées de leur propre histoire familiale. En évitant néanmoins le piège de l’émotion tout en étant pétri d’humanité, le récit se fait volontiers documentaire et met en lumière une collection inscrite à l’Unesco peu connue du grand public.

Commenter  J’apprécie          272
Le bureau d'éclaircissement des destins

A toutes les lectrices et lecteurs de Gaëlle Nohant, vous pouvez dès aujourd'hui trouver son tout dernier roman dans toutes les librairies !



Bad Arolsen, c'est dans cette ville de la Hesse en Allemagne qu'Irène est installée maintenant depuis plus de vingt cinq ans. Divorcée juste après la naissance de son fils, elle reste là, ne revient pas en France, son pays d'origine. C'est au cœur de l'International Tracing Service qu'elle travaille. Ce centre de documentations sur les persécutions nazies qui dispose du plus important fond d'archives sur les victimes et survivants de la seconde guerre mondiale. L' ITS a hérité de quatre mille objets au début des années soixante, Irène à ce jour, se voit chargée d'une nouvelle mission et c'est une enquête exceptionnelle qu'elle va mener avec beaucoup d'émotion. Mais parviendra t-elle à temps à tous ses rendez-vous ?

Un roman foisonnant d'histoires terribles, tragiques, émouvantes à souhait que l'auteure met en lumière, elle donne avec élégance voix aux oubliés et toutes ces victimes.

" Ce que la guerre nous a arraché est notre secret. Si nous en parlons, qui serait prêt à nous écouter ? "




Lien : https://www.facebook.com/lec..
Commenter  J’apprécie          273
La femme révélée

Sans surprise, j’ai beaucoup aimé La Femme Révélée, le dernier roman de Gaëlle Nohant.

L’auteur raconte la ségrégation raciale aux Etats-Unis, et plus particulièrement à Chicago, dans les années 1950 et 1960. Si elle n’est pas inscrite dans les textes de loi, elle n’en est pas moins violente et sournoise. Et puis il y est aussi question des manifestations de 1968 contre la guerre au Viet-Nam, les violences policières, lors du congrès des démocrates ; des manifestations qui ont tourné à l'émeute à cause des répressions violentes ordonnées par le maire.

Outre l’aspect historique, le roman dresse le portrait d’une femme chahutée par la vie. A cause d’une seule erreur, parce qu’elle s’est montrée trop naïve lorsqu’elle a choisi son mari (un magnat de l’immobilier qui profite de la ségrégation officieuse pour louer des taudis à prix d’or et préfèrerait la voir morte que de divorcer), elle a dû renoncer à sa vie aux Etats-Unis, à son fils, à sa mère et à son identité même… On la suit les premiers mois en France, alors qu’elle essaye de se construire une nouvelle vie sur des mensonges et des silences ; puis dix-huit ans plus tard, à son retour à Chicago après la mort de son mari, tandis qu’elle tente de renouer les liens avec son passé et surtout avec son fils.

Le style de Gaëlle Nohant est très agréable à lire, avec un texte très fluide émaillé de quelques expressions américaines (mais après tout la narratrice est américaine et cela semble donc tout à fait naturel). L’auteur retranscrit avec beaucoup de justesse les émotions de son héroïne (peur, déchirement, bonheur impossible,…) et elle parvient aussi à insuffler dans son récit un certain suspense en ne nous dévoilant qu’à petites touches ce qui a obligé cette jeune femme à tout quitter puis en l'immergeant dans un Chicago à feu et à sang.

Donc un très beau roman cette fois encore pour Gaëlle Nohant…
Commenter  J’apprécie          270
La femme révélée

Un passeport au nom de Violet Lee, Eliza ignore tout de celle dont elle porte désormais le nom. A-t-elle fini poignardée dans une ruelle ou étranglée par un amant de fortune ? Elle est peut-être morte de froid sur un banc ou d’une dose de trop. Désormais, elle doit oublier jusqu’à son prénom. Elle a fui Chicago et a trouvé refuge à Paris dans un hôtel minable qui transpire la crasse et l’avarice. Ceux qui sont à ses trousses ne penseront pas à l’y chercher. De son passé, il ne lui reste que la photo de son fils et son appareil photo accroché à son cou.



En refermant ce roman de Gaëlle Nohant, j’ai eu l’impression d’avoir lu deux romans bien différents. La première partie ressemble à un Polar, le lecteur se demande bien quelle menace a bien pu conduire une jeune femme à abandonner son fils et à fuir Chicago. Gaëlle Nohant nous entraîne dans le Paris des années 50 celui de Saint-Germain-des-Prés et de ses caves voûtées où résonne le Jazz. L’auteur nous parle aussi de la passion d’Eliza pour la photo. Depuis le jour où elle a pris sa première photo, elle ne peut plus s’en passer. Elle cherche à attraper les images, à retenir ce qui va mourir. Ses amis l’ont baptisée « Kodak Girl ». Elle parcourt les petites rues de Paris à la recherche d’un visage singulier, d’une scène à capturer sur le vif, des prostituées que la police est en train d’embarquer. Des clochards qui dorment sous un pont, des couples d’un soir qui s’embrassent, des petites gens, des ouvriers, des vieilles au sourire édenté. Ces passages m’ont rappelé l’histoire de Vivian Maier photographe de génie complètement ignorée, dont Gaëlle Josse a tracé un magnifique portrait dans « une femme à contre-jour ».



Mais voici Eliza de retour à Chicago 18 ans après,

« L’exil est un poison tenace, tu le sais mieux que moi. J’avais rendez-vous avec les lambeaux de ma vie. »

Commence alors dans cette deuxième partie un récit totalement différent. Gaëlle Nohant nous plonge dans l’Amérique de la discrimination, par avidité, on rase des quartiers pauvres pour construire des ensembles luxueux, repousser les Noirs en périphérie. Après les assassinats de Martin Luther King et de Robert Kennedy, nous suivons de l’intérieur les manifestations contre la guerre du Vietnam. L’écriture de l’auteur se fait précise et le lecteur devient acteur de la révolte de la jeunesse contre cette société où la prospérité repose sur l’injustice, nous voilà au milieu des émeutes et de la sauvagerie de la répression policière.



Dans ce roman captivant et très bien écrit, Gaëlle Nohant nous offre deux portraits de femmes magnifiques Rosa la prostituée au grand cœur, humiliée à la fin de la guerre, le corsage déchiré, les crachats, les insultes, une bête marquée, exposée en place publique pour avoir aimé Hans. ; et puis Eliza, élevée par un père dans le souci permanent de la justice et qui se retrouvé bafouée par un mari qui a perdu toute moralité. Une femme prête à tout pour retrouver son fils. Mais aussi l’auteur nous plonge dans deux grandes villes à deux époques différentes, l’insouciance de Paris après-guerre et la violence de Chicago fin des années 60.



Une fois de plus Gaëlle Nohant réussit, avec sa plume réaliste, à restituer les événements en mettant en scène des personnages forts et attachants.



Commenter  J’apprécie          271
La part des flammes

Je connais Gaelle Nohant depuis fort fort fort longtemps. Bien avant son "Ancre des rêves", c'est dire si ça remonte à loin !

Nous nous sommes suivies pendant des années par blogs interposés, jusqu'à abandon plus ou moins simultané du sien et du mien...



Ce n'est pas une auteure prolifique, mais elle a du talent. Ici, ce roman historique de fin de siècle traite de l'incendie du Bazar de la charité, et surtout de la condition des femmes en cette fin de XIXème siècle, c'est d'actualité, d'ailleurs, avec la série du même nom sortie il y a peu à la TV, puis sur Netflix.



Dans un style absolument impeccable, l'auteure nous narre en premier lieu cet événement dramatique, décrivant des scènes insoutenables, avec brio. Ses protagonistes sont à la fois des personnages fictifs et des personnages réels (le duc et la duchesse d'Alençon, soeur de l'impératrice Sissi, par exemple). Tous les événements décrits sont véridiques... Les entorses à la réalité concerne les personnages à qui sont arrivés certaines choses, comme la diffamation postérieure à l'événement du comte Robert de Montesquiou qui est reportée dans le roman sur Laszlo.



Le personnage de Constance est le plus travaillé. Je ne sais pas ce qu'a vécu l'arrière-grand-mère de l'auteur (dont elle dit s'être inspiré pour ce personnage), mais il est visible que c'est celui qui lui tenait le plus à cœur. Pour des raisons qui me sont personnelles (bien que personne de ma famille n'ait été présent lors de cet événement), toute cette histoire m'a beaucoup touchée... J'ai dévoré ce livre cette nuit, j'ai pleuré, l'histoire de Constance m'a révoltée.

Ces fichus apprentis sorciers d'aliénistes qui avaient tout pouvoir sur ces pauvres jeunes femmes internées de force en ont brisé combien à force de tortures diverses et variées ? En ont emprisonnées combien histoire de bien maintenir leurs revenus ? Quelle bande de pourritures...



Bref, mon avis est tout sauf objectif, j'assume. J'ai beaucoup aimé ce livre, malgré de petits défauts dont je suis consciente, hein, notamment un survol des autres personnages, à part peut-être Violaine, une intrigue un peu trop optimiste et peu réaliste sur la fin.
Commenter  J’apprécie          274
Le bureau d'éclaircissement des destins

Le dernier livre de Gaëlle Nohant ne pouvait que me faire très envie alors je l'ai sollicité sur Net Galley et obtenu en version numérique.



Gaëlle Nohant est une auteure que j'aime beaucoup et dans sa bibliographie il ne me reste plus beaucoup de livre à découvrir d'elle.

Et dans toutes mes lectures, il y a un de ses livres qui reste tout au creux de moi comme une lecture précieuse :



" Légende d'un dormeur éveillé " est un livre qui restera en moi longtemps.

J'ai fait là une très belle rencontre avec cet homme,

ce poète doué pour vivre et pour aimer

que vous m'avez fait aimer à mon tour.

Un homme éperdu de liberté, d'amour et d'amitié.

Un poète qui fait danser les mots pour couvrir les maux !

Un homme bon et généreux.





J'ai appris d'ailleurs que c'est grâce à l'écriture de "Légende d'un dormeur éveillé " que Gaëlle Nohant a découvert l'existence de l’International Tracing Service !



https://lubartworld.cnrs.fr/its-archives-bad-arolsen/



Et c'est à partir de ce lieu qu'elle a tissé la trame de son histoire.



Irène est le personnage principale de ce livre, cette femme qui travaille dans ce lieu et se consacre à remettre aux descendants de déportés, d'exécutés, des objets trouvés dans des camps de concentration.



J'ai fini ma lecture depuis longtemps et je suis embêtée pour en faire un billet. Non pas parce que que je n'ai pas aimé, mais justement et au contraire car j'ai vraiment apprécié ce livre et que j'ai peur d'en abîmer la teneur tant celle-ci est riche ...



Comment ne pas être encore une fois sidérée par toutes ces destins brisés par toutes ces horreurs commises …



Irène a donc comme mission de restituer des objets des disparus aux descendants.



C'est par ce prisme que Gaëlle Nohant enquête sur toutes les horreurs que les déportés, les déplacés, les exterminés ont eu à subir. De nous plonger dans le noir de tous ces destins brisés, de ces vies volées.



Trouver les descendants n'est pas chose aisée et Irène a à cœur de le faire pour apporter des éléments parfois très ténus à des personnes qui vivent avec en eux, des silences, des fêlures immenses. Elle redonne des racines à des vivants. Elle éclaircit les destins.



Dans ce livre, j'ai aussi appris des choses, en premier l'existence de ces archives mais aussi celle des enfants juifs (ceux qui avaient le plus de caractères physiques de types aryens) kidnappés pour être donnés à des familles allemandes pour leur donner une éducation allemande. Tous ces enfants qui ont été "reconditionnés" avec un total mépris de leur véritable famille.



Je suis toujours stupéfaite de ce que les hommes ont pu, peuvent (hélas encore...), faire subir à d'autres hommes, ça m'a toujours beaucoup tourmenté et stupéfaite.



Alors, ce travail engagé par ces archives me parait essentiel, fondamental. Il permet de redonner des liens, des réponses de redonner un peu d'existence à toutes les personnes disparues, exterminées.



On raccommode les filiations brisées et Gaëlle Nohant à grâce à ce livre fait parler le passé mais aussi s'intéresse aux répercussions de cette guerre sur le monde contemporain.



Dans une interview de Gaëlle Nohant dans le magazine Page (offert par ma librairie ♥), l'auteure nous dit :



" Je tenais beaucoup à la dimension contemporaine de ce roman qui n'est pas sur la Seconde Guerre mondiale mais sur les traces transgénérationnelles de cette guerre dans nos vies actuelles".



Gaëlle Nohant a réussi parfaitement grâce à ce livre à nous faire remonter dans cette histoire terrible, avec un travail de documentation extrêmement riche et intéressant.



Par le biais de la restitution de ces objets et avec les personnages fictifs de son roman elle nous plonge dans le destin de toutes ces "Petites" histoires ( au sein de la grande qui se répercutent encore sur tous les descendants.



Je vous invite à découvrir les personnes qui peuplent ce roman : Irène, Lazar, Eva, Wita, Elvire et les autres (si j'ai un bémol à émettre pour cette lecture, c'est d'avoir eu du mal, parfois, à comprendre tous les liens entre les uns et les autres).



Merci à NetGalley, aux éditions Grasset

et surtout à Madame Gaëlle Nohant pour avoir éclairci ces destins

tout en nous parlant des répercussions contemporaines

de la Seconde Guerre Mondiale avec justesse et originalité.
Lien : https://imagimots.blogspot.c..
Commenter  J’apprécie          260
La part des flammes

L'incendie du Bazar de la Charité comme si vous y étiez !



L'évènement, complètement inconnu pour moi, que j'ai découvert grâce à la série télévisée, est très bien décrit.



Paris, 4 Mai 1897 : ce jour-là, les femmes de la haute société se retrouvaient au Bazar de la Charité, évènement mondain, et faisaient preuve de générosité en achetant des objets et vêtements vendus pour aider les plus pauvres.



Le bâtiment accueillant l'événement prend feu (suite à une manipulation de l'appareil de cinéma et d'une allumette) et prit des dizaines de personnes au piège.



Cet incendie détruisit en quelques minutes le Bazar de la Charité, faisant plus de 120 morts ; essentiellement des femmes de la haute société et leur personnel…



L'auteur sait nous immerger dans cette fournaise et nous fait suivre le destin des hommes et des femmes marqués et traumatisés à jamais par cet incendie.



Mais elle sait aussi nous rappeler les problèmes de l'époque (dont certains sont toujours contemporains)

- la position de la femme dans la société, piégée dans une éternelle minorité entre son père et son mari, son absence de liberté.

- le sexisme, le mépris de classe, les tensions sociales de cette fin du XIXe siècle.



Un superbe roman historique.
Commenter  J’apprécie          262
La femme révélée

Lu par hasard car ce titre figurait dans les livres de la liseuse que j'avais empruntée.

1950

Eliza Donneley a quitté Chicago où elle laisse derrière elle son fils Tim, son mari fortuné et une vie confortable. Elle se retrouve à Paris dans un hôtel de passe. Très vite ses bijoux lui sont volés. Il ne reste plus qu'à Eliza son nom d'emprunt, violet, et surtout son Rolleiflex. Elle va rencontrer une prostituée qui va l'aider et se mettre à photographier des scènes de vie.

A Paris Eliza va se reconstruire. On va découvrir peu à peu ce qu'elle fuyait.

Et le roman prend une tournure à laquelle je ne m'attendais pas en mettant en scène des événements historiques dont la ségrégation des afro américains, la guerre du Vietnam et les hippies.

J'ai trouvé l'écriture très belle mais j'avoue avoir eu un peu de mal avec la politique de l'Amérique. De plus, je ne me suis pas vraiment attachée à l'héroïne dont j'ai eu du mal à comprendre les choix de vie.
Commenter  J’apprécie          250
Le bureau d'éclaircissement des destins

Le thème du nazisme et ses ravages semble infini. Parce que son horreur est infinie. Je suis toutefois admirative de ces auteurs qui s'y frottent, armés de toute leur humanité, leur délicatesse et leur détermination à exprimer différemment ce qui a déjà été exprimé, mettre en lumière une facette laissée dans l'ombre jusqu'à présent.

Ce roman fait un peu écho à celui d'Anne Berest : La Carte postale. Comment les descendants retrouvent des morceaux du passé entre ceux qui n'ont pas voulu voir, qui se sont arrangés avec la réalité pour soulager leur conscience ternie, et ceux qui ont tout tenté.

Là tout se passe en Allemagne, aux archives Arolsen. J'ai été fascinée et extrêmement rassurée humainement parlant, de découvrir que ces archives existaient pour de vrai. Que dans ce monde qui va vite, on prenne encore le temps des dizaines d'années après, de tenter d'apporter des bribes d'informations sur des gens dont le nazisme a tragiquement bouleversé la vie. Je suis convaincue que le traumatisme de la Shoah est inscrit dans les gènes des descendants des survivants. Ils portent le chromosome H comme Holocauste. Pour avoir croisé une survivante d'Auschwitz il y a quelques années, j'ai été frappée par la lumière et la douceur de sa présence. Cette rencontre a été extrêmement marquante, car il était difficile de superposer le bonheur, l'amour et le confort actuel dans lequel elle vivait, avec l'horreur des camps. Alors j'imagine à peine la force de caractère qu'il a fallu pour avancer vers la vie lestée du poids de cette période funeste.

Pour ce qui est du roman qui nous intéresse, nous marchons dans les pas d'une enquêtrice qui tente de redonner des objets aux descendants, et de restituer aux familles des vérités longtemps cherchées ou évitées. On y apprend quelques passages de l'Histoire dans le guetto, dans les camps. On y touche du doigt la difficulté pour le peuple allemand, de vivre avec l'ombre de ces horreurs perpétrées sur leurs sols et par certains des leurs. L'après-guerre a remélangé tout le monde : ceux qui ont lutté contre le nazisme, ceux qui se sont tus, ceux qui sont passés à travers les mailles du filet et ceux qui par fierté nationale ont du mal à reconnaitre tout ce qui est reproché. C'est exagéré, ça ne peut pas être aussi grave non ?

Bien que l'angle soit très intéressant, je me suis un peu perdue dans les enquêtes qui s'entrecroisaient, peinant, malgré le sujet fort, à susciter mon empathie pourtant particulièrement développée.

Et puis je ne peux m'empêcher d'être sceptique, peut-être à tord, sur le fait de transmettre ces objets. J'ai eu l'occasion il y a quelques années, de visiter Auschwitz et j'avais été choquée par les monceaux de valises, de lunettes, de chaussures et objets personnels qui étaient exposés pour témoigner de l'horreur individuelle appliquée au collectif. C'était il y a plus de trente ans et je suis toujours incapable de dire si c'est un témoignage bouleversant et nécessaire pour en pas oublier, ou un effet voyeuriste. Mais en effet il ne faut pas oublier. Et ces objets dans le roman m'ont rappelé le malaise que j'ai éprouvé devant ces objet orphelins. Je pense qu'il faut laisser les morts et leurs ombres en paix et que la plus belle façon de leur rendre hommage est de vivre dignement, du côté du bien.

Alors faut-il le lire ? Si vous voulez, c'est intéressant. Tentez aussi La Carte postale de Anne Berest. Sans vous citer des romans ultra connus, je vous propose Kinderzimmer de Valentine Goby.

De Gaëlle Nohant, je recommande La Part des flammes un roman historique sur l'incendie du Bazar de la Charité.

Commenter  J’apprécie          253
La femme révélée

Quelle terrible menace a donc poussé Eliza, femme d'un riche homme d'affaires Chicagoan, à fuir sa patrie et à renoncer à son identité, laissant derrière elle, son fils de huit ans et le confort douillet d'une vie de bourgeoise nantie ?

Nous sommes à Paris au début des années 1950. Une page se tourne pour Eliza qui devient Violet, une jeune veuve à la conquête d'une vie nouvelle. Vite à court de ressources, cette dernière va devoir trouver des solutions pour survivre et s'adapter à une vie de bohème.

Lui reste ses souvenirs et son précieux rolleiflex. Sa passion pour la photo va lui permettre de supporter de nombreuses déconvenues et lui ouvrir les portes d'un monde totalement inédit, aussi dangereux que stimulant pour sa créativité.

C'est une femme nouvelle que l'on voit émerger au fil des pages de ce lumineux roman, une femme laissant l'audace prendre le pas sur la crainte, s'ouvrant à la vie et aux autres, telle une plante trop longtemps privée d'oxygène qui renaît à la lumière du soleil.

Navigant entre le présent de l'aventureuse Violet et le passé de l'énigmatique Eliza, le lecteur va découvrir peu à peu le secret bien gardé de cette femme au destin d'exception...



Flirtant avec le roman d'apprentissage, cette fiction merveilleusement narrée nous dresse le portrait d'une femme en quête de liberté dans une société en pleine mutation. Des caves enfumées de Saint-Germain-des-Près qui swinguent au son du jazz aux ghettos de Chicago, des hôtels de passe parisiens aux mouvements contestataires pour les droits civiques dans l'Amérique de la fin des sixties, l'auteure nous livre un récit bouillonnant d'énergie qui foisonne de personnages aussi étonnants que passionnants.

Alternant les lieux et les époques, l'auteure nous plonge dans le fabuleux destin d'une femme qui va refuser les compromis et se battre pour plus de justice et de liberté envers les minorités bafouées.

Militant et palpitant, ce roman basé sur des faits historiques rend hommage à ces combattants de la liberté qui ont parfois perdus la vie pour que d'autres puissent entrevoir la lumière d'un monde plus juste !
Lien : https://leslecturesdisabello..
Commenter  J’apprécie          250
La part des flammes



Nous sommes en plein dans ce qui sera appelé plus tard La belle époque. Chez les aristocrates les hommes se rencontrent à leur clubs avant de retrouver maîtresses et petites danseuses. Les femmes se reçoivent selon des règles non écrites mais cependant très rigoureuses, font oeuvre de charité et surtout vivent en fonction de deux grands moments de leur vie, leur propre mariage, puis celui de leurs filles.



Dans ce roman je distingue trois moments : la présentation des différents destins, l’incendie du Bazar de la charité et les nouvelles orientations de vies des principaux personnages.



La comtesse Violaine de Raezal a un passé que l’on dit ne pas être sans tache. Elle doit se conformer au désir de son mari récemment décédé qui voulait qu’elle se créée un réseau dans la bonne société lorsqu'il ne serait plus là pour la protéger. Elle souhaite donc obtenir l’une des places très convoitées de vendeuse au Bazar de la Charité et offre ses services dans un sanatorium pour ouvriers. Elle espère y rencontrer une grande dame qui y passe plusieurs heures par semaine, et se lie ainsi avec la duchesse d’Alençon.

Constance d’Estinguel, jeune fille très pieuse et indifférente aux conventions sociales, peu aimée de ses parents, a été élevée dans un couvent. Lorsque Laszlo de Nérac qu’elle aime la demande en mariage elle accepte puis se tourne vers la directrice du couvent qui lui conseille de ne plus le revoir. Elle sera la troisième vendeuse au comptoir de la duchesse suite à un désistement.



Le bâtiment en bois qui accueille pour la première fois cette vente de charité, a un décor particulièrement inflammable. De plus une nouvelle invention le cinématographe y prend place. C’est de lui que par une maladresse viennent les premières flammes. En très peu de temps l’édifice devient un piège mortel. Il y aura de nombreuses morts, en grande majorité des femmes, quelques hommes et enfants. Et beaucoup d'autres gravement brûlés. Gaëlle Nohant met superbement en scène l’incendie, les comportements égoïstes ou altruistes, le désarroi des familles qui recherchent leurs proches, et les souffrances des survivants.



J’ai beaucoup aimé ce roman historique qui parle de la meilleure société, mais aussi des domestiques, des conditions de vie des pauvres, leur logement, leurs maladies en particulier la tuberculose, des “maisons de santé” et du début des tentatives de guérison des aliénés mais aussi des internement abusifs. Bref c’est toute une époque dans sa diversité, servie par une belle langue.





Challenge ABC 2017-2018



Commenter  J’apprécie          250
Légende d'un dormeur éveillé

Une très belle biographie, sensible et documentée, de Robert Desnos, ponctuée d'extraits fort bien choisis de l'oeuvre de ce grand poète.

Au-delà de la trajectoire d'une destinée exceptionnelle, ce livre restitue également avec beaucoup de justesse la vie intellectuelle et artistique parisienne pendant l'Occupation.

Instructif et passionnant !



A Robert Desnos, in memoriam :

"Je pense à toi Desnos qui partis de Compiègne

Comme un soir en dormant tu nous en fis récit

Accomplir jusqu'au bout ta propre prophétie

Là-bas où le destin de notre siècle saigne"



Louis Aragon
Commenter  J’apprécie          250
La part des flammes

Un très bon roman historique. A travers trois destins de femmes de l’aristocratie, Gaëlle NOHANT décripte le 19ème siècle.



Trois femmes déçues par leur place dans la société où la part belle est faite aux hommes.



« Ils avaient créé ce grand théâtre où les hommes venaient en voyeurs – disculpés par la recherche médicale – se repaître de cette folie des femmes à travers laquelle éclatait toute l’imperfection de leur nature, les vices et les faiblesses inhérents à leur sexe. Bien entendu, il s’agissait de les guérir, de les rendre dociles au rôle que leur assignait la société, et de discipliner les secousses sismiques de leurs corps par la maternité et une sexualité rigoureusement contrôlée. »



Avec ce roman Gaëlle NOHANT s’élève à la hauteur de Jane AUSTEN. Il mérite amplement les prix reçus.

Commenter  J’apprécie          252
La part des flammes

Violaine de Raezal, jeune veuve souhaite consacrer une partie de son temps aux oeuvres de charité et rejoint la Duchesse d'Alençon - une des jeunes soeurs de l'impératrice d'Autriche-Hongrie Sissi - et l'une des grandes participantes et animatrices du Bazar de la Charité, un évènement mondain annuel, destiné à venir en aide aux plus démunis. Au stand N° 4, elles seront rejointes par Constance d'Estingel, jeune fille sortie du couvent, qui vient de rompre ses fiançailles. En ce début mai 1897 et au deuxième jour de l'évènement, la foule et toute la crème de l'aristocratie parisienne, est nombreuse au Bazar, d'autant plus qu'une démonstration de cinématographe est organisée comme attraction moderne, attirant autant de curieux. Malheureusement, une erreur d'un des techniciens du cinématographe, craquant une allumette près des émanations d'éther de la lampe, va embraser les toiles ainsi que le velum tendu sur toute la longueur du plafond. L'embrasement est rapide et laissera plus de 130 morts et 200 blessés par brûlures ou par contusions, une partie du toit s'effondrant sur les victimes - principalement des femmes (dames patronnesses) et des enfants. Ce drame va marquer le milieu aristocratique et révéler les facettes les plus noires de la nature humaine : comment expliquer les négligences et le manque de sécurité, l'aide au victimes défaillante, la lâcheté des quelques hommes présents mais ayant fui rapidement, l'organisation de l'évènement dans un tel lieu et les rumeurs de piétinement dont vont être accusés certains survivants.



J'ai beaucoup aimé le sujet du roman de Gaelle Nohant, La part des flammes, je connaissais cet épisode dramatique, qui avait vu entre autre, la mort de la soeur de Sissi et qui avait rofondément marqué l'époque.

Le récit est très bien documenté et l'on en apprend énormément à la fois sur les mentalités de l'époque, les us et coutumes ainsi que sur la Duchesse d'Aleçon en particulier; j'ai trouvé la reconstitution de l'état d'esprit de l'époque extrêmement cohérente, évidemment avec la vision contemporaine, difficile d'imaginer certaines réactions de l'époque - mariage de convention plutôt que d'inclination (c'est à dire par amour), maintien de l'étiquette à tout prix... La psychologie des personnages est bien rendue également mais comme j'ai pu le lire dans d'autres critiques, il m'a manqué un je ne sais quoi pour être complètement transportée par ce roman, peut-être un style que j'ai trouvé quelque fois un peu emphatique et ampoulé ou une narration qui manquait un peu de punch, un peu trop lisse.

La part des flammes est une lecture intéressante, très instructive qui séduira les amoureux des romans historiques, mais attention aux âmes sensibles pour les descriptions très détaillées de l'incendie.
Commenter  J’apprécie          251
La part des flammes

[Chronique complète sur mon blog].



Dans cette histoire, nous sommes à Paris en 1897. Toutes les femmes aristocrates se pressent au Bazar de la Charité pour assister à une vente mondaine. Lorsqu’un incendie se déclenche, provoqué par un appareil de projection cinématographique, les flammes prennent très vite. Le bilan est de plus de 120 mort·es et 250 blessé·es, majoritairement des femmes. Parmi elles, se trouvent Constance d’Estingel, pour qui la foi est très importante, la charismatique duchesse d’Alençon et Violaine de Raezal, comtesse devenue veuve qui est depuis rejetée par ses pairs.



Fort heureusement, les descriptions de l’incendie ne sont pas trop longues, mais ça a rendu quand même une partie de ma lecture éprouvante. Gaëlle Nohant a su (trop ?) bien raconter un tel événement et cette partie m’a bouleversée.



C’est un très bon roman historique qui, s’il s’inspire de faits réels et de certains personnages ayant existé, a su trouver sa patte et capter l’intérêt de ses lecteur·rices. L’autrice est douée pour nous décrire l’époque mais aussi le terrible incendie du Bazar de la Charité et de ses désastreuses conséquences. C’est un livre qui m’a touchée et émue, j’ai aimé le style d’écriture et j’ai envie de m’intéresser davantage à cet événement que je ne connaissais pas.
Lien : https://anaislemillefeuilles..
Commenter  J’apprécie          240
Le bureau d'éclaircissement des destins

Je remercie #NetGalleyFrance et Audiolib pour m'avoir permis de découvrir #LeBureaudéclaircissementdesdestins.



Irène travaille à ITS (l’International Tracing Service - Archives Arolsen) pour percer les mystères que recèlent des objets récupérés après la Seconde Guerre Mondiale, dans le but de les restituer aux descendants des personnes spoliées, maltraitées, enlevées, emprisonnées, torturées... Irène tente de rendre leurs voix aux personnes à qui ses objets ont appartenu ou auxquelles ils devraient appartenir depuis tant d'années. Comme le dit Stéphane, Irène "aide les gens à renouer les fils que la guerre a brisés. [Elle] leur rend quelque chose d'essentiel, même si ils ne le savent pas encore"

C'est aussi, en parallèle, le récit d'une maman des années 2000, d'un enfant devenu grand, Hanno, 20 ans. Elle raconte leurs jeunes années et dévoile patiemment ce qui l'a séparée de son père.



La multiplicité des personnages et des histoires demandent une bonne dose de concentration en audio. Mais la voix d'Anne Le Contour est tellement belle, ses intonations tellement justes et Gaëlle Nohant écrit est tellement bien que j'ai réussi à m'accrocher aux personnages (principaux et secondaires), si émouvants, et à suivre les différentes enquêtes.

Le style travaillé, journalistique, parfois presque documentaire, convient parfaitement à l'Histoire, relatée avec juste ce qu'il faut d'émotion pour rendre hommage aux courages et aux horreurs racontées. Chaque chapitre est intitulé par un prénom, fantôme d'un passé ténébreux, inavouable, terrible. Gaëlle Nohant mélange les styles, les périodes (années 1940, 1970, 1990 jusqu'en 2016) pour donner vie à des personnages fictifs presque réels, dans leurs époques plus ou moins troublées. Elle met tout son talent d'autrice au service de l'Histoire, comme pourrait le faire l'historienne qu'elle n'est pas. Autre originalité de l'ouvrage : la parole est donnée aussi à quelques bourreaux ou repentant.e.s de l'Allemagne Nazie, ce qui est assez rare.



Ravie de retrouver la belle plume de Gaëlle Nohant que j'aime tant, j'appréhendais un peu d'y coller une autre voix que la mienne. J'ai été happée dès les premières secondes par la magnifique voix d'Anne Le Contour, lectrice hors pair ! Elle change d'accent, de ton et d'intensité pour donner tout leur sens aux mots. Pour rendre au mieux les dialogues et confidences des protagonistes, elle modifie sa voix et enchaîne les tonalités différentes, ce qui facilite allègrement l'écoute audio. La diction d'Anne Le Contour est absolument parfaite, y compris lors des changements de langue (Allemand, Anglais, Polonais...). Sa lecture est suffisamment théâtrale pour être totalement immersive, sans pour autant tomber dans l'exagération : aucun sur-jeu et aucune fausse note ! D'ailleurs, les quelques notes de piano entre chaque chapitre, en plus de faciliter la visualisation du livre, sont très agréables.



#LeBureaudéclaircissementdesdestins #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          240




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Gaëlle Nohant Voir plus

Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4961 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur cet auteur

{* *}