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Critiques de Gaëlle Nohant (1127)
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Le bureau d'éclaircissement des destins

Il existe dans une ville du centre de l'Allemagne nommée Bad Arolsen un organisme qui centralise les archives de l'Allemagne nazie et notamment des camps de concentration. Initié par les alliés et d'abord intitulé "International Tracing Service" il avait pour but de retrouver les personnes déplacées pendant la guerre, ce qui n'était pas une mince affaire on l'imagine très bien. C'est le point de départ du nouveau roman de Gaëlle Nohant qui a découvert son existence en 2020, en rapport avec Robert Desnos. Je n'ose penser au choc de l'exposition à de telles archives, à l'atmosphère qui peut régner dans ce lieu situé dans une ville qui fut, ironie de l'histoire, hautement inféodée aux SS. On se situe effectivement au carrefour de milliers de vies, de destins brisés. Ce roman aura ainsi au moins le mérite de faire découvrir ce lieu à ses lecteurs.



Il y a donc à l'origine de ce roman une matière énorme, l'opportunité de parler d'une période moins souvent abordée dans les livres, celle de l'après-guerre, après massacres, après libération. Les familles séparées, des enfants esseulés, sans oublier ceux qui ont été enlevés à leurs parents dans le cadre de la politique de germanisation menée par les nazis. Gaëlle Nohant choisit de l'aborder par le prisme d'une française, Irène, employée dans ce centre depuis une trentaine d'années. C'est le hasard d'un mariage avec un Allemand qui l'a conduite à s'installer dans cette région dans les années 90, à trouver ce travail et à prendre goût aux enquêtes qui l'amènent sur les traces de disparus à la demande des membres d'une famille. Lorsque nous faisons sa connaissance, la directrice vient de lui confier une mission particulière, travailler à partir d'objets sans valeur récupérés dans les camps, des objets qui dorment dans les archives depuis des décennies et qui pourraient éventuellement être rendus à des descendants. C'est à travers les enquêtes d'Irène que nous allons découvrir les destins tragiques et compliqués de plusieurs familles.



Alors, malgré l'importance du sujet et la richesse de la matière, qu'est-ce qui m'a gênée ? Plusieurs choses. D'abord la construction romanesque que j'ai trouvée brouillonne, mêlant tellement d'histoires différentes qu'il est difficile de les suivre, et des coïncidences trop belles pour être crédibles - sans parler de quelques incohérences. On enfile les situations, les faits assénés mais on n'a jamais le temps de s'en imprégner ni de les personnaliser. Je sais bien que le roman est toujours un concentré mais à ce point... La belle-famille tellement "cliché" dans l'évitement voire la négation, le meilleur ami journaliste français qui comme par hasard a aussi remué la boue des familles pétainistes dont la sienne... La révélation de la fin qui vient ajouter une couche à un vase déjà trop plein. Mais le plus ennuyeux est sans doute le manque total d'épaisseur des personnages principaux. Ils sont juste esquissés, si prévisibles, et que dire des interactions entre eux. C'est service minimum, au point qu'en refermant le livre j'avais oublié tous les prénoms. Alors bien sûr il y a des moments poignants liés aux enquêtes et à ce qu'elles mettent en évidence. Comment ne pas être sensible à ces parcours ou ces retrouvailles tronquées par-delà la mort, comment ne pas être choqué par les faits révélés ? C'est sans doute l'effet recherché. Mais moi, ça ne me suffit pas. Peut-être parce que j'ai déjà beaucoup lu sur la période mais pas seulement. Un sujet et des recherches fouillées ne font pas un roman. Il y a des essais ou des documents pour ça. Pourquoi se contenter de cette accumulation mal ficelée, pourquoi ne pas s'attacher à construire de vrais personnages avec de la chair, de ceux qui existent longtemps, qui font vibrer et portent réellement le propos ? Cette lecture m'a parfois mise en colère parce que cette matière méritait tellement mieux que ce titre aux allures feel good et cette trame romanesque grossièrement tissée.



Pourtant, tout le monde va aimer ce roman. L'aime déjà d'après ce que j'ai pu voir. Il y a suffisamment de faits terribles relatés pour secouer le quidam, le sujet le rend quasiment inattaquable et la plupart des lecteurs vont découvrir la réalité et les conséquences de certaines vérités historiques ce que l'on ne peut que saluer. Ce n'est pas parce que tout le monde va l'aimer que c'est un bon roman (encore moins un grand roman comme j'ai pu le lire), et il me laisse à moi un arrière-goût bien amer.
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La femme révélée

De Chicago à Paris, Eliza devient Violet pour échapper à un mari fortuné mais sans scrupule dont elle craint qu’il ne veuille la faire tuer.

Son drame ; elle a laissé son enfant

Sa survie : son appareil photo.

Quelle merveilleuse conteuse que Gaëlle Nohant !

379 pages de pur bonheur.

L’histoire de cette femme est subjuguante.

Les tournures de phrases sont un délice.

Chaque mot est bien choisi, bien à sa place. Il n’y en a pas un de trop.

Ils sont rares les livres aussi aboutis, aussi parfaits.

Intelligence, sensibilité, documentation riche….. que de bons ingrédients au service de ce superbe roman.

Contrairement à certains livres qu’on a hâte de terminer, je ralentissais la lecture de celui-ci pour en garder encore un peu pour le lendemain.

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La part des flammes

Magnifique !



Quelle fresque époustouflante que ce Paris autour du 4 mai 1897, date de l'incendie du Bazar de la Charité si prisé par ces Dames de la haute société soit pour y tenir un comptoir soit pour s'y faire voir.

Quelle plume flamboyante qui en quelques traits nous plonge dans l'horreur la plus noire où le courage et l'abnégation des uns côtoient la lâcheté et l'ignominie des autres.

Quelle société que ce monde aristocratique où la sécheresse de cœur semble une vertu, où la liberté des femmes se déploie dans une hypocrisie bienfaisante et bien pensante, où la religion cache une ivresse de pouvoir et de vengeance, où la médecine même s'allie à l'Homme pour briser en toute impunité les plus fragiles.

Quelle personnage enfin que la Duchesse d'Alençon, enfant sauvage et ivre de liberté comme sa sœur Sissi, qui sera sa vie durant emprisonnée dans le carcan de la Société, dont la lumière intérieure sera étouffée par cette médecine si particulière des aliénistes et qui ne pourra alors retrouver un semblant de vie que dans un dévouement excessif et quasi morbide aux personnes les plus pauvres, les plus malades, les plus contagieuses…



Un roman où l'amour transcende les plus grandes bassesses, les pires méchancetés, l'intolérance et le mépris.

Un roman d'une grande humanité où l'Histoire se retrouve au fil des pages dans ces coupures de journaux qui pendant les semaines qui ont suivi l'incendie ont maintenu Paris et une grande partie de l'aristocratie de l'époque en grand deuil.



Difficile de critiquer un tel ouvrage, il faut juste le lire :-)
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Légende d'un dormeur éveillé

Dans ce livre, Gaëlle Nohant nous fait entrer dans la vie de Robert Desnos et dans celle du Paris des années folles avec sa pléiade d'artistes connus (Picasso, Eluard, Breton, Jean-Louis Barrault, Foujita, Garcia Lorca, Man Ray, Alejo Carpentier,...).



Après un début un peu long et une énumération de noms montrant un peu trop le côté « recherche documentaire » de l'auteur, le personnage de Robert Desnos prend peu à peu de l'épaisseur et nous découvrons cet homme très doué, généreux, passionné, vivant pour la poésie, cultivant l'amitié et vivant intensément et douloureusement son amour pour Youki.



La seconde partie avec le début de la guerre et l'engagement de Desnos est vraiment très intéressante et, et bien sûr la dernière partie, (arrestation et départ de Desnos), avec le journal de Youki qu'elle écrit pour lui, est une très belle idée et procure une profonde émotion.



Gaëlle Nohant prend le temps de développer son sujet (plus de 500 pages) et peu à peu nous entrons dans cette période et dans la vie de Desnos. L'insertion de poèmes ça et là permet de faire le lien entre la vie du poète et ses oeuvres.

Nous devons nous aussi prendre le temps de nous plonger dans cette vie et dans cette période et c'est passionnant.

Une exposition de Foujita a lieu à Paris de février à juillet et permettra de retrouver un peu de cette vie artistique et aussi de voir Youki peinte par cet artiste...

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La part des flammes

La trame de cette histoire se situe autour de l'incendie du Bazar de la charité à Paris le 04 mai 1897. Le Tout Paris s'y retrouve comme pour une représentation mondaine, et cette manifestation est présidée cette année là par la Duchesse d'Alençon, la sœur de l'Impératrice Sissi. 1200 invités y paradent en grande pompe pour verser quelques subsides aux nécessiteux. Mais malheureusement tout tourne à la tragédie.

Cette histoire romanesque autour d'un fait réel s'articule autour de trois femmes, et surtout sur la condition féminine de l'époque, le carcan patriarcal et social qui pèse sur les mentalités de l'époque.

L'auteur a une très belle écriture, très descriptive, très imagée, surtout au niveau de l'incendie, elle donne vie au feu, qui avale et ravage tout sur son passage. C'est impressionnant et terrible à la fois. Les corps et les âmes sont marqués à vie.

Plusieurs sujets sont évoqués :

- le rôle des journalistes de l'époque, de la recherche du scoop ou de la tragédie qui marquerait les esprits (ça n'a pas beaucoup changé). De la propension à lancer des accusations fondées ou non, que saisit la rumeur.

- du traitement de l'hystérie et de l'internement abusif des femmes qui manifestent trop d'indépendance vis-à-vis de leur père ou mari.



Sur la base d'un fait marquant historique et tragique, l'auteur nous décrit avec talent les rapports entre hommes et femmes de cette société du fin 19ème, ainsi que l'évolution des technologies, des maladies et traitements, bien qu'à côté de tout cela, la misère soit là, omniprésente et donne bonne conscience aux âmes charitables réelles ou non.

On sent que l'auteur a fait un travail de recherche très important, à travers les journaux et les témoignages de l'époque.

Un très beau livre, un coup de cœur, et pour son écriture et pour sa trame.



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Le bureau d'éclaircissement des destins

Après les récits des survivant.es des camps (Simone Veil, Ginette Kolinka, ...) au début des années 2000, la fiction romanesque vient raconter l'horreur, l'indicible aux jeunes générations. Pour ne pas oublier et surtout, pour que cela ne se reproduisent pas.



La force du roman, comme Le bureau d'éclaircissement des destins est de pouvoir embrasser plusieurs destins, plusieurs pays et de pouvoir nous monter que si nous avons eu la chance d'avoir une longue période de paix en Europe depuis 1945, les séquelles de la deuxième guerre mondiale sont encore bien présentes.



Une oeuvre forte, à lire absolument.
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Le bureau d'éclaircissement des destins

« Quand la directrice [de l’International Tracing Service] m’a confiée cette mission, j’ai eu peur, parce qu’elle impliquait de rencontrer les descendants. De fait, ces rencontres ne sont jamais ce que j’imaginais. Elles sont plus complexes et imprévisibles, plus intenses… »



C’est par ces mots qu’Irène Martin, héroïne de ce magnifique roman, investigatrice de l’International Tracing Service, cet organisme chargé de retrouver les traces des personnes disparues dans les camps de concentration nazis, décrit la mission qui lui a été récemment donnée : restituer des milliers d’objets ayant appartenu à des victimes des camps et dont l’ITS a hérité à leurs descendants. Un pierrot en peluche, un médaillon, des petits objets en apparence insignifiants mais qui ont en réalité une valeur immense, celle de l’humanité de leurs anciens propriétaires, celle de représenter un bout de leur histoire rendue à des familles souffrant d’un trou dans leur arbre généalogique.



Un roman donc, car, de l’aveu de l’autrice en fin d’ouvrage, les personnages et les enquêtes qui y sont décrits sont entièrement fictifs. Et pourtant, quand on lit les histoires poignantes de Wita Sobieska, disparue à Ravensbrück, et de ses enfants Agata et Karl qui se retrouveront après soixante-dix ans de séparation, de Lazar Engelmann, revenu de Treblinka et d’Allegra Torres, on a l’impression de rencontrer de véritables personnes de chair et de sang, et non pas de papier. Des personnes unies par l’horreur de leur destin, leur force morale incroyable pour ne pas disparaître face à l’insoutenable. Et ce qui aurait pu n’être qu’un catalogue de destins exceptionnels est relié par l’humanité incroyable d’Irène Martin, cette enquêtrice qui se démène pour que les victimes inconnues ne le restent plus, que leur histoire leur soit rendue. Irène, cette femme forte mais fragile par certains aspects, qui dédie sa vie à ses recherches, et le peu qui en reste à son fils Hanno, né de sa brève union avec un Allemand dont elle s’est séparée après un incident dans sa belle-famille, suscitant chez elle une culpabilité qu’elle essaie de compenser par ses enquêtes, bien que régulièrement abattue par l’immensité de sa tâche, et ses impacts émotionnels : « Elle se sentait vaine et insuffisante. De quel droit prétendait-elle raccommoder ces vies déchirées ? Elle ne pouvait rien réparer. Pas même les dommages qu’elle causait dans la sienne. ».



J’ai aimé profondément ce roman pour l’humanité qui sourd de ces pages, de chaque histoire. J’ai aimé accompagner Irène dans ses quêtes, qui ne concernent pas seulement le passé, mais également notre présent et l’avenir, comme le résume si bien la citation avec laquelle j’ai commencé ma critique, mais surtout la jeune Ursula, qu’Irène rencontre lors d’une visite à Ravensbrück, et qui a le projet de faire un musée des blocks dédiés aux « asociales », ces femmes qui ne correspondaient pas aux critères du Troisième Reich : « On ne veut pas d’un musée où on pleure sur les victimes en s’achetant une conscience […]. Nous, on veut faire réfléchir les gens sur la continuité de l’histoire, aux nouvelles formes de fascisme. Aujourd’hui, on brûle des foyers de migrants et les caravanes des Roms. On rejette les transgenres, les homosexuels, les Juifs, tous ceux qui dérangent… il est temps d’ouvrir les yeux ». La continuité de l’histoire, le roman l’évoque largement avec certains sujets abordés qui relèvent de l’actualité – l’interdiction de l’avortement en Pologne, l’attentat terroriste survenu à Berlin en décembre 2016 –, comme une mise en garde : être toujours vigilant et ne jamais croire que les horreurs perpétrées dans le passé ne pourraient plus arriver aujourd’hui.

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La part des flammes

3 femmes qui se connaissent à peine vont voir leur destin s'unir lors de l'incendie du Bazar de la Charité qui fit à l'époque plus de 125 victimes, essentiellement des femmes.

C'est un récit historique assez classique, bien écrit et qui se déroule dans un Paris de la fin du 19 ème siècle dont l’ambiance est parfaitement rendue.

Il est questions de lutte des classes, de médisances, de duel, de féminisme, d'amours contrariés, d'Église, de deuil, de courage et de lâcheté.

Un roman qui se lit bien.

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Légende d'un dormeur éveillé

Ce livre prenant raconte la vie et la mort du poète Robert Desnos, de la belle époque aux années noires.

Le talent de conteuse de Gaëlle Nohant est indéniable et j'ai été naturellement émue par la seconde partie du livre, sur l'entrée progressive du poète dans la résistance, son internement et sa mort.

La vie mondaine, les amours libres avec des amantes parfois possessives et parfois futiles côtoient la profondeur des sentiments, les grandes amitiés et la magie du rêve poétique.
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La part des flammes

Admirablement écrit, ce roman nous remémore la noble figure de la Duchesse d'Alençon et le drame que fut l'incendie du bazar de la charité à la fin du XIX siècle.

Gaëlle Nohant accompagne les victimes dans "l'après" et ce parcours évoque par comparaison celui des familles des victimes de l'attentat du 13 novembre et autres catastrophes. Ces portraits de femmes, et de quelques hommes laissés dans la pénombre, en phase de deuil et de reconstruction sont poignants et m'ont profondément ému.

La part des flammes est un livre inoubliable à recommander sans réserve.
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Le bureau d'éclaircissement des destins

Le bureau d'éclaircissement des destins aborde le thème de la Shoah sous un angle inédit : celui des archives Arolsen. Leur rôle est de proposer, encore aujourd'hui, de la documentation précise sur les persécutions nazies et leurs victimes, pour le grand public comme pour les descendants desdites victimes.



Irène, notre héroïne, y est employée comme enquêtrice et doit notamment chercher à qui restituer des objets du fonds Arolsen : un petit pierrot et un médaillon avec une photo. Elle se plonge corps et âme dans son enquête, et nous plongeons avec elle.



Ce faisant, elle va remonter le fil de plusieurs histoires singulières et tragiques, nous rappelant les Lebensborn ou la barbarie particulière de Treblinka et nous faisons découvrir Thessalonique, certaines régions de Pologne... et beaucoup d'êtres humains magnifiques.



Car l'amour n'est pas absent de ce récit, bien au contraire. Il est présent à toutes les pages et sous toutes ses formes : amour maternel, coup de foudre, amitié inconditionnelle, amour fou, tendresse fraternelle, bienveillance pour un enfant inconnu.



C'est cet amour qui donne du corps au récit et fait de ce livre bien plus qu'un documentaire sur ces archives aussi indispensables que bouleversantes.
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Le bureau d'éclaircissement des destins

Gaëlle Nohant est une écrivaine dont j'apprécie particulièrement les romans. J'avais été touchée notamment par la description des conditions de vie de Robert Desnos dans le camp de concentration de Theresienstadt dans "Légende d'un dormeur éveillé" et j'avais donc repéré une certaine forme de continuité avec "Le bureau d'éclaircissement des destins".

Aussi incroyable que cela puisse paraître, ce bureau existe bel et bien et a pour mission de rendre aux familles des victimes des nazis des objets qui leur appartenaient et de remettre en lien des membres d'une même famille.

Le roman raconte donc comment Irène, archiviste dans ce service, effectue ses enquêtes, réussit sa mission pour quelques personnes. C'est tout simplement un travail de fourmi et d'une extrême patience,

Comme à son habitude, l'auteure a effectué des recherches documentaires historiques importantes et les distille de manière juste pour les transmettre et émouvoir le lecteur sur les injustices, mais aussi les conditions de vie que tant de gens ont pu vivre.

Cependant je n'ai pas tant accroché que je l'imaginais avec ce roman malheureusement. En effet, j'ai eu l'impression que Gaëlle Nohant ne me prenait pas suffisamment la main pour me faire avancer dans les recherches d'Irène. Il m'a manqué des liens pour que je la suive pleinement dans son récit. A d'autres moments, j'ai eu l'impression que le hasard faisait aussi trop bien les choses, avec des conclusions faciles. Dommage pour cette impression de manque d'homogénéité mais la thématique reste passionnante et à ne pas oublier.
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La femme révélée

Eliza, une Américaine, débarque à Paris en 1950. Elle est en fuite, a quitté Chicago, son mari et son petit garçon,. Elle devient Violet Lee, du nom de son faux passeport. Elle n’a qu’une valise, quelques bijoux et surtout son appareil photo qui lui est très cher. Elle débarque par hasard dans un hôtel de passe, se fait voler ses valeurs et se lie avec Rosa, une prostituée.



La première partie du roman se passe à Paris, Violet craint d’être démasquée, sa nouvelle vie est un tissu de mensonges, mais elle trouve de nouveaux amis, du travail et peut développer sa passion pour la photo. Elle rencontre même l’amour avec Sam, un autre Américain, plutôt mystérieux. Les chapitres alternent entre sa vie présente à Paris et son passé à Chicago, on comprend peu à peu pourquoi elle fuit, quel danger la menace au point qu’elle ait choisi d’abandonner son petit garçon de huit ans.



La deuxième partie du roman narre son retour à Chicago, dix-huit ans plus tard. Elle n’est plus en danger et décide de quitter la France où elle se sent en exil même si elle connaît la célébrité comme photographe et l’amour avec Horatio, un pianiste de jazz aveugle et aussi exilé. Il a fuit le Sud des USA et la ségrégation. Violet veut avant tout retrouver son fils, devenu professeur de sciences politiques et militant pacifiste.



Ce roman est magnifiquement écrit, avec une langue riche et musicale, un pur bonheur de lecture. On est plongé dans le monde de Violet, l’auteur sait nous faire passer ses émotions, ses doutes et ses émerveillements.



Violet est née durant les émeutes raciales de 1919 à Chicago et c’est bien le thème principal du livre, mettant au second plan sa fuite. Le racisme et la ségrégation sont au coeur du livre. Le père de Violet était un sociologue qui lui a appris la tolérance, au grand dam de sa mère, issue de l’émigration allemande et petite bourgeoise. Violet voulait suivre les traces de son père, mais Adam est tombé amoureux d’elle et elle a fini par abandonner ses études pour se marier. Son mari est un promoteur immobilier aux dents longues qui profite des lois raciales pour s’enrichir en louant des espaces minuscules dans des immeubles insalubres aux Noirs, lorsqu’elle le comprend, Violet le quitte et craint à raison qu’il ait mis des tueurs de la mafia sur ses traces.



La deuxième partie est plus historique et politique, elle raconte principalement la semaine de protestation des pacifistes à Chicago lors de la Convention démocrate de 1968 et la répression sanglante instituée par Richard Daley, le maire de la ville.



Paris qui se remet lentement de la deuxième guerre mondiale et son monde ouvert représentent l’espoir et la vie. On y joue du jazz, c’est la grande époque de St Germain des prés, un monde aujourd’hui disparu et raconté de manière passionnante et très vivante par Gaëlle Nohant, j’ai beaucoup aimé ce voyage dans le temps. Malgré ses difficultés, Violet peut s’y reconstruire. Chicago est une ville partagée, il y a d’un côté les riches, les puissants, incarnés par Adam (le mari) puis par le maire Daley et de l’autre les Noirs opprimés depuis toujours. Ils fuient le Sud mais trouvent une autre forme de ségrégation dans le nord. Chicago est ville violente construite sur le sang des hommes et des bêtes. Plus tard les pacifistes seront aussi violemment combattus par l’élite dirigeante. Le roman est très documenté et son sujet tout à fait passionnant. Si l’époque de Kennedy est bien connue, les années qui suivent le sont moins . On a souvent l’image d’un mai 68 plutôt folklorique, la protestation aux USA n’a rien de farfelu et sympathique. Ce roman remet aussi en question la vision des USA pays de la démocratie et de la liberté. Ils n’entrent jamais en guerre par altruisme mais pour conquérir de nouveaux territoires et devenir une grande puissance. La deuxième guerre mondiale leur a permis de tourner la page de la Grande Dépression. L’époque contée dans ce roman éclaire aussi la période actuelle : le racisme semble être dans l’ADN américain et est toujours aussi vivace, même s’il prend d’autres formes aujourd’hui. Je suis aussi étonnée par la violence de la répression et le non respect de droits élémentaires, mais en même temps, ce pays fait la moral aux autres.



J’ai beaucoup aimé ce livre que j’aurais dû lire depuis longtemps. Un grand merci à Netgalley et aux Editions Grasset pour ce coup de coeur.



#Lafemmerévélée #NetGalleyFrance


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La femme révélée

Avec ce roman, nous partons sur les pas d'Eliza Donnelley, son nom américain ou Violet Lee son patronyme français, du Paris des années 1950 au Chicago des années 1968, vous irez dans les caves de St Germain des Prés, vibrerez au son du jazz, vous prendrez part aux mouvements des droits civiques et ceux de la guerre du Vietnam, vous parcourrez les rues ensanglantées de Chicago. Vous vivrez au même rythme que Violet, votre vie sera trépidante, déchirée, douloureuse, heureuse, amoureuse, peut-être qu'après vous saurez aussi capter l'humanité invisible !!!

Un roman sur l'exil qu'il soit géographique ou intérieur, une page de l'Histoire des États-Unis sous la plume très documentée et vivante de l'auteur qui sait aussi faire ressentir la musique et la photographie, les émotions sont présentes.

C'est un vrai grand roman, une histoire prenante, palpitante, insérée dans la grande Histoire, une écriture juste, réaliste, une belle fresque romanesque et historique.

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Légende d'un dormeur éveillé

Robert à ramené à Paris, Alejo un écrivain qui fut son guide à Cuba, un pays où l'on danse comme on fait l'amour. Avec eux on parcourt Paris, le quartier des Halles, où Robert a grandi entre les prostituées et les vendeurs à la criée, où chaque pas est un appel au ventre. Les bars de Montparnasse d'où s'échappent des rires, des éclats de voix, des sons d'accordéon. L'écriture pleine de vie et toujours juste de Gaëlle Nohant nous entraîne dans les pas de Desnos. Nous vivons avec lui, voici les surréalistes et ses amis Prévert, Aragon, Eluard,ces poètes qui savent crever de faim avec élégance et qui partage le peu qu'ils ont. Nous participons à sa brouille avec André Breton. Nous partageons son intimité avec Yvonne, sa belle chanteuse, qui fuit la tuberculose ,qui la tue, dans l'opium et de la cocaïne. On prend des cuites,on passe ses nuits au bal nègre. On croise également Cocteau,Pierre Berger, Pablo Neruda, Garcia Lorca, Hemingway, jean-Louis Barrault, Picasso. Et puis il y a Youki,sa sirène, une femme fantôme, une femme fatale. Il y a des risques à s'éprendre d'une femme fatale. Leur amour sera fait d'orages et d'arcs-en-ciel.



Mais Robert et aussi un homme engagé, il aime jouer les provocateurs, les poils à gratter.Poète audacieux,il veut inventer, surprendre, ouvrir des voies nouvelles mais il court sans cesse après l'argent.Son père espère qu'un jour il va trouver un moyen sérieux de gagner sa vie. Révolutionnaire depuis l'enfance, c'est viscéral, une révolte permanente face à l'injustice. Il n'hésite pas à en découdre et à faire le coup de poing si nécessaire. Il va apprendre à faire des faux papiers pour ceux qui ont besoin de disparaître. Gaëlle Nohant restitue la monté du nazisme, le front populaire, la guerre en Espagne, l'occupation allemande et ses restrictions alimentaires et de liberté où la vie et la mort se jouent sur un coup de dés. Robert s'engage dans la lutte clandestine, participe à des actions, se fait arrêter par la Gestapo, se retrouve en camp de concentration où il va réussir à rappeler à ces camarades de captivité que la beauté les attend au-delà des ces murs sinistres, leur redonner espoir en leur lisant les lignes de la main.



Une biographie vivante, la France d'avant guerre est parfaitement rendue avec sa vie de bohème, son insouciance et sa folie . Un hommage à un poète et à un homme exceptionnel. Si j'ai eu un peu de mal à entrer dans cette lecture , les deux dernières parties vous accaparent totalement et se transforment en un roman émouvant, voir déchirant porté par une belle histoire d'amour entre Robert et Youki. Un roman qui m'a permis de connaître Robert Desnos poète, écrivain, critique de cinéma, chroniqueur radio, et résistant de la première heure.


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Légende d'un dormeur éveillé

Un très beau texte de Gaëlle Nohant qui a demandé beaucoup de recherches et de travail

L’expérience de sommeil hypnotique chère aux surréalistes marquera Desnos qui restera toujours un rêveur éveillé.Le livre commence en 1928 et, pendant près de 150 pages, est presque un catalogue mondain de tous les artistes, romanciers, poètes,usiciens, créateurs de l’epoque.

Cette partie du livre peut paraître un peu longue mais tout ce beau monde est rattrapé par l’Histoire.Desnos rompt avec André Breton car il n’adhère pas au communisme.Inquiet de la montée du fascisme et de la guerre d’Espagne , il s’engage politiquement. Le livre devient passionnant.La suite et la fin sont, hélas, trop connues Ce magnifique poète mourra du typhus et d’épuisement après sa captivité en camp de concentration

Bravo Madame Nohant pour cette légende qui rend honneur à un grand poète

Ce livre demande une certaine culture artistique et politique pour s’imprégner de l’ambiance insouciante des années folles puis de la montée lente et inexorable des idéologies racistes qui mèneront à la Seconde Guerre Mondiale
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La part des flammes

Se basant sur le terrible incendie du Bazar de l'Hotel de Ville en Mai 1897 où plus d'une centaine de victimes seront à déplorer , Gaëlle Nolant mêle des personnages de fiction à ceux qui ont vécu ce drame .



J'ai toujours une petite réticence lorsque le sujet concerne le monde fermé des familles aristocratiques , avec leur mode de vie et leurs codes qui sont si éloignés de la vraie vie mais justement Gaëlle Nolant à travers l'histoire de trois femmes nous montre une autre réalité .



Il faut d'abord expliquer que cet incendie a concerné un entrepôt qui accueillait une vente de charité avec des stands tenus par des femmes appartenant à la plus haute noblesse .



Ce sont dans les oeuvres caritatives que ces femmes pouvaient trouver un peu d'indépendance car si à cette époque on était en république, la condition féminine avait fait, elle, un net retour en arrière.



Violaine de Raezal, veuve depuis peu, espère en aidant à tenir un de ces stands faire taire les rumeurs qui la poursuivent. Elle y rencontre Constance, une jeune fille tourmentée , sous l'emprise d'une foi exigeante .



Toutes deux sont en compagnie de Sophie d'Alençon , jeune soeur de l'impératrice Sissi , très impliquée dans les oeuvres caritatives, comme une fuite en avant d'un passé douloureux et d'un présent sans issue ; cette dernière a vraiment vécue et perdra d'ailleurs la vie dans l'incendie.



Pour les deux autres femmes, sauvées des flammes mais au prix de séquelles physiques et morales importantes, cette épreuve est le passage à autre chose et Constance totalement déboussolée, incomprise par des parents rigides est enfermée dans une clinique sur la recommandation d'un médecin: un aliéniste féru des nouvelles découvertes sur la santé mentale et persuadé d'avoir là un beau cas d'hystérie .

La dernière partie du roman est plus rocambolesque et apporte une touche de fantaisie dans une histoire aux racines bien dramatiques.



Finalement, une lecture qui sort de l'ordinaire avec de beaux portraits de femmes servis par une écriture élégante.
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Le bureau d'éclaircissement des destins

2016, Irène se souvient de ce jour de 1990 ou elle découvrait pour la première fois ces espaces envahis de dossiers qui allaient devenir les siens (les espaces comme les dossiers).



Ces drôles de bureaux installés dans l’ancien château d'un dignitaire nazi déchu et défait de ses avoirs à la sortie de la seconde guerre mondiale.



Drôles de bureaux dans un drôle de site pour une drôle de mission : restituer aux victimes (ou à leurs proches) les objets retrouvés dans les camps d’extermination à leur libération.



Par le biais de divers objets miraculeusement retrouvés (un pierrot en tissus, un pendentif, une alliance…), la petite histoire rejoint la grande et permet à l’auteur de braquer un projecteur averti sur certains faits de guerre qui ont pu tomber dans l'oubli (les prisonniers évacués des camps par les SS mais entassés dans un paquebot flottant pavillon nazi pour que les ailiers le prennent pour cible, la ‘germanisation’ des territoires occupés par les nazis par l’enlèvement et le déplacement d’enfants présentant des caractéristiques aryennes pour adoption par des parents de substitution allemands…)



Par le truchement d'une lettre confession, l’éternelle question nous est posée du « qu’aurions nous fait à la place de ces simples gens, citoyens allemands ordinaires, qui, d’autorité, ont été enrôlés dans l’organisation du III Reich pour y tenir des postes de gardes-chiourmes, par exemple » ?



Seule notre conscience peut y formuler une réponse intime, aujourd’hui, mais avec le recul, en sachant, à l'abri, hors contexte, loin de l’oppression et de la terreur d'alors.



Que de questions , tellement  peu de réponses.



Alors quand, au hasard d'une enquête, une ancienne lettre d’amour échoit entre les mains émues d'Irène, elle se sent investie de la mission quasi divine de résoudre le mystère d'une disparition que les affres de la guerre ont laissée irrésolue.

Elle s'y jette au-delà du raisonnable pour que cet amour ne reste pas incompris, mort à jamais.



Cet investissement émotionnel lui permet également de prendre du recul avec sa propre histoire, à elle, la jeune française venue remuer les archives nauséabonde d'une Allemagne qui n'a pas encore pansé toutes ses plaies, à elle qui avait épousé un jeune allemand dont elle a eu un enfant mais qui a mal supporté qu’elle immisce le doute quant à la posture de ses parents à lui durant la guerre et surtout quant à l’implication de son propre père dans les ‘exactions’ de l’occupation.



À la fois un sacerdoce et un exutoire, sa mission l’emmène vers des profondeurs d'une noirceur qu’elle sait mais dont la découverte des détails l'engloutit davantage et la pousse vers des abîmes de plus en plus profond, ceux auparavant insoupçonnés de la nature que l'on dit humaine.



Elle fait aussi le choix de refaire, à rebours, le chemin de vie d'une collègue/amie disparue qu’elle n'a pas osé questionner sur son passé de déportée de peur de rouvrir des blessures pas même cicatrisées, s'interrogeant cependant si ces peurs pouvaient avoir été prises pour une forme d’indifférence.



Un roman utile qui nous renvoi à des quantités d’interrogations quant à la façon dont la ‘question juive' a été abordée au sortir de la guerre, à d'autres, tout aussi terrifiantes quant à la réinsertion d’anciens nazis dans des institutions dont ils ont pu modifier les fonctionnements pour pouvoir se racheter une conduite si ce n’est saboter les enquêtes qui auraient pu permettre de les retrouver et les traduire devant les autorités compétentes.



Quelques coups de griffes également pour rappeler combien les alliés ont pu faire preuve de tiédeur quand il s'est agi de restituer aux familles des déportés ce qui leur avait été spolié durant ces mois absolument abominables, tiédeur volontairement maintenue pour ménager certains personnages en vue qui ne s’étaient pas toujours montrés glorieux.



Un roman utile surtout parce qu’il entretient la flamme du souvenir qui, espérons le, réussira à tenir à distance encore longtemps ces loups qui n'ont jamais cessé de montrer les crocs et qui, aujourd’hui, défilent décomplexés sous de brunes oriflammes qui font craindre des lendemains qui déchantent.



À lire.

 
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Légende d'un dormeur éveillé

Je pensais connaître Robert Desnos. j’ai eu la chance, avec un collègue au cours d’art dramatique que nous assurions, de le mettre en scène et de ciseler, pour le public, des mises en lumière qui ont marqués les élèves acteurs et le grand public que nous avions la chance d’avoir.

Mais en suivant Gaëlle Nohant, pas à pas, avec le Desnos qui définit le surréalisme que nous, belges, nous apprécions tant, qui le partage avec ses compagnons littéraires et qui reste droit et honnête avec lui-même, sa vérité et ses fondamentaux, je l'ai davantage encore apprécié.

Et puis, un cran au-dessus encore, j'ai aimé sa droiture dans sa lutte contre le nazisme et la montée des destructions massives de l'être humain de cette peu glorieuse époque des camps.

Sous la plume de Gaëlle Nohant, plume référencée, ciselée à souhait et capable de laisser au lecteur un espace de pensée et de jugement qu'in fine, il est le seul à pouvoir poser sur ses idées, Robert Desnos apparaît comme un maître de la cohérence et de la lucidité face à un monde qui se déclare, se rétracte, s'engage et fuit, s'identifie porteur de la raison et déraisonne tout aussi vite. On peut ne pas être d'accord avec tout ce qu'a dit, pensé et écrit Desnos... mais on ne peut lui jeter la pierre d'un surréalisme farfelu et inutile. Ses valeurs face à la vie, à l'humain et à l'importance de vivre pleinement le moment présent sont infiniment utiles aux questions que l'homme d'aujourd'hui doit se poser.

Et nous, durant cette occupation infâme de nos terres, nos villes, nos demeures mais surtout nos esprits, qu'aurions-nous dit, fait ou fuit?

Gaëlle Nohant, autrice talentueuse, nous invite à nous asseoir aux mêmes terrasses de café, à sillonner les mêmes quartiers que Robert Desnos et à nous interroger sur l'humanité comme il l'a fait. Les réponses nous appartiennent, bien sûr. Mais sans Gaëlle Nohant nous contant la légende d'un dormeur éveillé, je ne suis pas sûr qu'on penserait à se soumettre à ce travail d'approfondissement de nous-mêmes et de l'âme humaine.

Merci à Lecteur.com qui m'a offert la possibilité d'aborder Robert Desnos sous un autre angle et de le redécouvrir avec bonheur.
Lien : https://frconstant.com/
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La femme révélée

Alliant faits réels à une fiction, Gaëlle Nohant nous livre un roman fort où les maîtres-mots sont courage, force, combat et non résilience.



Le personnage central de l’histoire est Eliza, une jeune trentenaire américaine qui fuit sa ville natale de Chicago durant les années 1950. Elle arrive à Paris, ville des Lumières, pour se reconstruire mais surtout, pour échapper à un passé dont le lecteur devra poursuivre un long moment sa lecture pour en découvrir ses secrets. Pourquoi fuir un mari fortuné, un petit garçon aimant et une vie privilégiée?



J’ai apprécié de découvrir ce Paris de l’après-guerre mais aussi tout ce connecte entourant les émeutes de Chicago de 1968, qui eurent lieu après l’assassinat de Martin Luther King. C’est toute la force des livres qui, au départ d’une fiction, étoffent des faits historiques. Cela permet d’y apprendre plein de choses de l’Histoire, avec un grand H, sans s’en rendre compte et aussi de pouvoir diversifier ses intérêts.



De très nombreux thèmes sont abordés, comme l’émancipation de la femme, la lutte des classes, la vie de l’après-guerre, le combat de la communauté afro-américaine,… Certains des sujets abordés sont encore très actuels et déferlent dans les médias, près de 50 ans plus tard.



Débuté courant des années 50 à Paris, on effectue ensuite un bond dans le temps et dans l’espace afin de se retrouver début des années 70 à Chicago.



Ce livre nous étreint par beaucoup d’émotions, sans tomber dans les sentiments mièvres. C’est à la fois un roman doux de par son style que charpenté par ses sujets brûlants, judicieusement évoqués.



Lu dans le cadre du Grand Prix des Lecteurs de l’Actu Littéraire, première sélection.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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