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Citations de Gaston Bachelard (543)


Cette puissance formelle de l'amorphe que l'on sent en action dans la "rêverie des nuages", cette continuité de la déformation doivent être comprises dans une véritable participation dynamique. "Il n'y a pas loin, par l'oiseau, du nuage à l'homme", dit Paul Eluard. C'est à la condition d'adjoindre, au vol linéaire de l'oiseau, le vol qui roule, le vol globuleux, la rondeur des bulles légères. La continuité dans le dynamisme supplante les discontinuités des êtres immobiles. Les choses sont plus distinctes entre elles, plus étrangères au sujet quand elles sont immobiles. Lorsqu'elles commencent à se mouvoir, elles émeuvent en nous des désirs et des besoins endormis. "Matière, mouvement, besoin, désir sont inséparables. L'honneur de vivre vaut bien qu'on s'efforce de vivifier", conclut Paul Eluard. Soudain, pour parler comme Supervielle, devant ce lent mouvement des nuages on sait "ce qui se passe derrière l'immobilité". Le mouvement a plus d'homogénéité onirique que l'être. Il associe les êtres les plus divers. L'imagination dynamique met "dans le même mouvement", et non pas "dans le même sac", des objets hétéroclites et voilà un monde qui se forme et s'unit sous nos yeux. Quand Éluard écrit (op. cit., p. 102): "Nous voyons souvent des nuages sur la table. Souvent aussi nous voyons des verres, des mains, des pipes, des cartes, des fruits, des couteaux, des oiseaux et des poissons", il encadre, en son inspiration onirique, les objets immobiles par les êtres de la mobilité. Au début du rêve les nuages, à la fin les poissons et les oiseaux, sont des inducteurs de mouvement. Les nuages sur la table finiront par voler et nager, avec les oiseaux et les poissons, après avoir mis, doucement, les objets inertes en mouvement. La première tâche du poète est de désancrer en nous une matière qui veut rêver.
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Toute connaissance est une réponse à une question. S'il n'y a eu de question, il ne peut y avoir de connaissance scientifique. Rien ne va de soi. Rien n'est donné. Tout est construit.
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Ce n'est pas avec des chiffres, ce n'est pas en courant sur la ligne de l'histoire qu'on peut percer les ténèbres des millénaires. Non, il faut beaucoup rêver - rêver en prenant conscience que la vie est un rêve, que ce qu'on rêve au-delà de ce qu'on a vécu est vrai, est vivant, est là, présent en toute vérité devant nos yeux.
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On dit que la sphère est la plus belle des formes ; c’est aussi la plus pauvre. La valorisation du centre demanderait à elle seule toute une psychanalyse.
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Il vient un temps où l’esprit aime mieux ce qui confirme son savoir que ce qui le contredit. Alors l’instinct conservatif domine, la croissance spirituelle s’arrête.
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La philosophie peut être mauvaise alors même que les poèmes sont beaux.
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La flamme est un monde pour l'homme seul. Alors, si le rêveur de flamme parle à la flamme, il parle à soi-même, le voici poète. En agrandissant le monde, le destin du monde, en méditant sur le destin de la flamme, le rêveur agrandit le langage puisqu'il exprime une beauté du monde. Par une telle expression pancalisante, le psychisme lui-même s'agrandit, s'élève. La méditation de la flamme a donné au psychisme du rêveur une nourriture [... ]
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Gaston Bachelard
“Le paradis ne saurait être autre chose qu’une immense bibliothèque”
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Gaston Bachelard

Si l'on nous demandait le bienfait le plus précieux de la maison, nous dirions: la maison abrite la rêverie, la maison protège le rêveur,la maison nous permet de rêver en paix.

( " La poétique de l'espace")
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le monde vient s'imaginer dans la rêverie humaine.
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Si notre cœur était assez large pour aimer la vie dans son détail, nous verrions que tous les instants sont à la fois des donateurs et des spoliateurs et qu'une nouveauté jeune ou tragique, toujours soudaine, ne cesse d'illustrer la discontinuité essentielle du temps.
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"Les images-phrases qui peignent, qui disent les flammes végétales sont autant d'actions polémiques contre le sens commun endormi dans ses habitudes de voir et de parler. Mais l'imagination est si sûre, avec une image neuve, de tenir une vérité du monde que la polémique avec les non-imaginants serait du temps perdu. Mieux vaut pour l'imaginant parlant à des imaginants dire encore, dire sans fin de jeunes phrases sur les flammes de la vie végétale.
Ainsi commence le règne des images décisives, des décisions poétiques."
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Avouer qu'on s'est trompé, c'est rendre le plus éclatant hommage à la perspicacité de son esprit.  
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"L'observation scientifique est toujours une observation polémique ; elle confirme ou infirme une thèse antérieure, un schéma préalable, un plan d'observation ; elle montre en démontrant ; elle hiérarchise les apparences ; elle transcende l'immédiat ; elle reconstruit le réel après avoir reconstruit ses schémas. Naturellement, dès qu'on passe de l'observation à l'expérimentation, le caractère polémique de la connaissance devient plus net encore. Alors il faut que le phénomène soit trié, filtré, épuré, coulé dans le moule des instruments, produit sur le plan des instruments. Or les instruments ne sont que des théories matérialisées. Il en sort des phénomènes qui portent de toutes parts la marque théorique."
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Le monde est ma miniature, car il est si loin, si bleu, si calme, quand je le prends où il est, comme il est, dans le léger dessin de ma rêverie, au seuil de ma pensée ! Pour en faire une représentation, pour mettre tous les objets à l'échelle, à la mesure, à leur véritable place, il faut que je brise l'image que je contemplais dans son unité et il faut ensuite que je retrouve en moi-même des raisons ou des souvenirs pour réunir et ordonner ce que mon analyse vient de briser.
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On ne résiste jamais complètement à un préjugé qu'on perd beaucoup de temps à attaquer.
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Gaston Bachelard
L'Homme qui aurait l'impression de ne se tromper jamais se tromperait toujours.'
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Même des motifs comme ceux qu’éveille le travail du bois n’arrivent pas à effacer l’image de l’arbre vivant. Dans ses fibres, le bois garde toujours le souvenir de sa vigueur verticale, et l’on ne lutte pas sans habileté contre le sens du bois, contre ses fibres. Aussi, pour certains psychismes, le bois est une sorte de cinquième élément – de cinquième matière –, et il n’est pas rare, par exemple, de rencontrer, dans les philosophies orientales, le bois au rang des éléments fondamentaux. Mais alors une telle désignation implique le travail du bois ; elle est, à notre avis, une rêverie de l’homo faber (…) nous devons reconnaître que le bois est peu important pour l’onirisme profond. Alors que les arbres et les forêts jouent un si grand rôle dans notre vie nocturne, le bois lui-même ni figure guère.
     
Le rêve n’est pas instrumental, il ne se sert pas de moyens, il vit directement dans le règne des fins ; il imagine directement les éléments et vit directement leur vie élémentaire. Dans nos rêves, nous flottons sans bateau, sans radeau, sans nous donner la peine de creuser le canot dans le tronc des arbres ; dans le rêve, le tronc des arbres est toujours creux ; le tronc des arbres est toujours prêt à nous recevoir pour dormir allongé, dans un long sommeil sûr d’un vigoureux et jeune réveil.
     
L’arbre est donc un être que le rêve profond ne mutile pas.
     
Chapitre X – L’arbre aérien (pp. 234-235, Édition José Corti, 1985).
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L'opinion a, en droit, toujours tort.
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Gaston Bachelard
En rêvant près de la rivière,
j'ai voué mon imagination à l'eau,
à l'eau verte et claire,
à l'eau qui verdit les prés. (...)
L'eau anonyme sait tous mes secrets.
Le même souvenir sort de toutes les fontaines.
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