Citations de George Sand (2618)
Une jolie femme n'est pas toujours aussi rangée qu'une autre.
Vous ai-je jamais fait un reproche ? dit Mme Delmare avec cette douceur qu’on a par générosité avec les gens qu’on aime, et par égard pour soi-même avec ceux qu’on n’aime pas.
- Les mères aiment leurs enfants toujours de même, à tous les âges.
Mes yeux te disent que je t'aime. Regarde-moi donc dans les yeux, ça y est écrit, et toute fille sait lire dans cette écriture-là.
Ce qui me rongeait autrefois, ce qui me rongera toujours, c’est un besoin de sympathie.
Quand une tête doit tomber sur l’échafaud, la foule va regarder, et c’est tout naturel. Il n’y a pas que les émotions douces qui nous fassent vivre. Il nous en faut d’épouvantables pour nous faire sentir l’intensité de la vie.
L'automne est un andante mélancolique et gracieux qui prépare admirablement le solennel adagio de l'hiver.
Si elle a le malheur d'être mal apparentée, elle en a d'autant plus de mérite à être ce qu'elle est, et je n'aurais jamais cru que des âmes chrétiennes pussent lui reprocher le malheur de sa naissance.
Vos yeux levés sur la voûte bleue, où se montraient à peine quelques étoiles timides, brillaient d'un feu sacré. Moi, poète des bois et des vallées, j'écoutais le murmure mystérieux des eaux, je regardais les molles ondulations des pins faiblement agités.
Un mot, un regard suffit pour faire tressaillir une âme.
(" Leone Leoni")
Ce qui est héroïsme chez l’une devient effronterie chez l’autre. Avec l’une, un monde de rivaux jaloux vous envie ; avec l’autre, un peuple de laquais scandalisés vous condamne. La femme de qualité vous sacrifie vingt amants qu’elle avait ; la femme de chambre ne vous sacrifie qu’un mari qu’elle aurait eu.
- Cette pauvre belle comtesse en robe noir et or, qui est là accrochée depuis deux cents ans, si ses doux yeux ne l’ont pas damnée, elle doit se damner dans le ciel de voir son image enfermée dans ce maussade pays.
- Et pourtant, répondit Thérèse, elle y a toujours le privilège de la beauté, le succès qui survit à la mort, et que la main d’un maître éternise. Toute desséchée qu’elle est au fond de sa tombe, elle a encore des amants ; tous les jours je vois des jeunes gens, insensibles d’ailleurs au mérite de la peinture, rester en extase devant cette beauté qui semble respirer et sourire avec un calme triomphant.
Que ce soit éducation, insufflation ou prédisposition, il est certain que l'amour du roman s'empara de moi passionnément avant que j'eusse fini d'apprendre à lire. Voici comment : je ne comprenais pas encore la lecture des contes de fées, les mots imprimés, même dans le style le plus élémentaire, ne m'offraient pas grand sens, et c'est par le récit que j'arrivais à comprendre ce qu'on m'avait fait lire. De mon propre mouvement, je ne lisais pas, j'étais paresseuse par nature et n'ai pu me vaincre qu'avec de grands efforts. Je ne cherchais dans les livres que les images ; mais tout ce que j'apprenais par les yeux et par les oreilles entrait en ébullition dans ma petite tête, et j'y rêvais au point de perdre souvent la notion de la réalité et du milieu où je me trouvais.
- [...] je n'abuse pas de la bonté de mes amis.
- C'est la vérité ; aussi vos amis sont toujours prêts à vous rendre service.
Celui qui puise de nobles jouissances dans le sentiment de la poésie est un vrai poète, n'eût-il pas fait un vers dans toute sa vie.
A force de regarder les oiseaux, il les connaissait à leur vol, si haut qu'ils fussent dans le ciel. Il savait leurs habitudes de voyage, comment les grues se mettent en flèche pour fendre les courants d'air, comment les étourneaux volent en troupe serrée, comment planent les oiseaux de proie et comment les oies sauvages se suivent en ligne à distance bien égale.
Je n’ai pas besoin de plaire à qui ne me plaît point.
La nature est éternellement jeune, belle et généreuse. Elle possède le secret du bonheur, et nul n'a su le lui ravir.
Car, hélas ! tout s 'en va. Depuis seulement que j' existe il s' est fait plus de mouvement dans le idées et dans les coutumes de mon village, qu'il s'en était vu durant durant des siècles avant la révolution. Déjà la moitié des cérémonies, païennes ou moyenâgeuses, que j'ai vues encore en pleine vigueur dans mon enfance, se sont effacées. Encore un ou deux ans peut-être, et les chemins de fer passeront leur niveau sur nos vallées profondes, emportant, avec la rapidité de la foudre, nos antiques traditions et nos merveilleuses légendes .
L'Église du moyen âge répondait aux terreurs des puissants de la terre par la vente des indulgences. Le gouvernement d'aujourd'hui calme l'inquiétude des riches en leur faisant payer beaucoup de gendarmes et de geôliers, de baïonnettes et de prisons.