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Citations de Georges Feydeau (155)


Georges Feydeau
Sache toujours ce que tu dis et dis rarement ce que tu fais.
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PETYPON.
énergiquement sentencieux.
Les paroles ne signifient rien ! C’est l’intonation qui fait tout !… (Changeant de ton.) Tu lui as peut-être dit ça d’un air provocant ! (la voix doucereuse, l’oeil en coulisse, imitant censément sa femme.) "Je vais voir… (Oeillade raccrocheuse.) si on monte mes malles…" (Nouvelle oeillade à blanc, puis, voix ordinaire.) On peut tout dire avec la voix !… Et c’est souvent quand on ne dit rien que l’on dit le plus de choses !
MADAME PETYPON,
presque larmoyante.
Mais je t’assure que rien dans ma voix !…
PETYPON,
grandiloquent.
Allons donc ! comme il n’y a pas de fumée sans feu… il n’y a pas de feu sans allumage !
MADAME PETYPON,
même jeu.
Je te jure, Lucien, que je n’ai rien allumé !
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ETIENNE.
Ah ! c’est que j’avais entendu : "noceur" !
MONGICOURT.
redescendant même place.
Pardon ! j’ai ajouté. "de carton".
ETIENNE.
Mais, ni de carton, ni autrement ! Ah ! ben, on voit que monsieur ne connaît pas monsieur ! Mais je lui confierais ma femme, monsieur !
MONGICOURT.
Aha ! Vous êtes marié !
ETIENNE.
Moi ? Ah ! non alors !… Mais c’est une façon de parler !… pour dire que s’il n’y a pas plus noceur que monsieur !…
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MICHETTE.
Enfin m’épouses-tu oui ou non ?
SAINT-GALMIER.
Si je t’épouse !… mais plus que jamais !… Est-ce que j’ai l’air d’un mari qui ne t’épouse pas ?
MICHETTE.
Mais alors, ce contrat ?…
SAINT-GALMIER.
Eh bien, quoi ? Ce contrat ! parce qu’il y a un contrat !… tu en conclus que je vais me marier !
MICHETTE.
Comment ?
SAINT-GALMIER.
Dame ! on fait des contrats pour tout ! pour des ventes ! Tiens ! c’est une maison que j’achète !
MICHETTE.
Quoi ! il se pourrait !…
SAINT-GALMIER.
Il se peut ! il se peut !
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GÉVAUDAN.
Te céder Léonie ! Merci bien ! D’abord, cette femme m’aime !
ALFRED.
Qui te l’a dit ?
GÉVAUDAN.
Son silence ! J’ai remarqué une chose bien souvent ! Quand une femme parle c’est pour ne rien dire, donc quand elle ne dit rien, c’est qu’elle parle.
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Ah! chéri, va!
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BOUZIN, posant son chapeau sur la chaise près du canapé.
Attendez, je vais vous donner ma carte. (il cherche une de ses cartes.)
FIRMIN.
Non, cʼest inutile, "Bouzin", je me souviendrai, pour la chanson : "Moi jʼpique des épingues !"
BOUZIN.
Parfaitement ! (Firmin sort par la porte du fond à droite, Bouzin le poursuivant presque jusque la porte.)
Mais je vous assure quʼavec ma carte… (Redescendant derrière le canapé, tout en remettant la carte dans son portefeuille.) Il va écorcher mon nom, cʼest évident ! (Regardant le bouquet.) Le beau bouquet, tout de même ! (Il se dispose à remettre son portefeuille dans sa poche, quand une idée traverse son cerveau ; il sʼassure que la baronne, qui est à sa lecture, ne le regarde pas, il retire sa carte et la fourre dans le bouquet, puis descendant.) Après tout, puisque cʼest anonyme, autant que ça profite à quelquʼun ! (Il remet son portefeuille dans sa poche. Moment de silence. Tout dʼun coup, il se met à rire, ce qui fait lever la tête à Mme Duverger.) Non, je ris en pensant à cette chanson : "Moi je pique des épingues !" (Un temps. La baronne se remet à lire. Nouveau rire de Bouzin.) Vous vous demandez sans doute, ce que cʼest que cette chanson : "Moi je pique des épingues" !
MADAME DUVERGER.
Moi ? pas du tout, Monsieur ! (Elle fait mine de reprendre sa lecture.)
BOUZIN, qui sʼest avancé jusquʼà la baronne
Oh ! Il nʼy aurait pas dʼindiscrétion ! Cʼest une chanson que jʼai écrite pour Lucette Gautier… Tout le monde me disait : "Pourquoi nʼécrivez-vous pas une chanson pour Lucette Gautier ?"… et de fait, il est évident quʼelle sera ravie de chanter quelque chose de moi… Alors, jʼai fait ça ! (Même jeu pour la baronne.) Tenez, rien que le refrain pour vous donner un aperçu…
La baronne en désespoir de cause plie son journal et le pose sur la table.
Moi, jʼpiquʼ des épingʼ
Dans les pʼlotʼ des femmʼs que jʼdistingʼ :
(Parlé.) Lʼair nʼest pas encore fait (Récitant avec complaisance.)
Chacun sa façon de se divertir,
Quand jʼpiquʼpas dʼépingʼ, moi, jʼai pas dʼplaisir !
Il rit dʼun air enchanté.
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ACTE I, fin Scène VIII
...

Étienne

Monsieur, c’est un monsieur qui demande à vous parler. Voici sa carte.

Moulineaux, échangeant un sourire d’intelligence avec Étienne.

Voyons… ah ! parfaitement !… (À Bassinet.) Je vous demande pardon, monsieur Bassinet, c’est un raseur, mais je ne peux faire autrement que de le recevoir.

Bassinet

Un raseur !… Ah ! je connais ça, faites-le entrer !… (S’asseyant à droite.) Je vais rester là, ça le fera partir.

Moulineaux, à part.

Hein ? Comment, il va rester là ! quelle colle ! (Haut.) C’est qu’il veut me parler en particulier…

Bassinet

Ah ! c’est autre chose. Qu’est-ce que c’est que ce raseur ?… (Prenant la carte des mains de Moulineaux.) Chevassus !… Ah ! c’est Chevassus, je le connais très bien ! Je serai enchanté de lui serrer la main !… Je m’en irai après.

Moulineaux, interloqué.

Hein !… Non vous ne pouvez pas !… Ca n’est pas lui, c’est… son père.

Bassinet

Il n’en a jamais eu.

Moulineaux

Alors c’est son oncle, et il désire ne pas être vu. Allez ! allez !… Il le fait lever.

Bassinet

Ah ! très bien (Il fait mine de sortir au fond, puis, arrivé à la porte, il se dérobe, et se dirige vers la porte de droite deuxième plan.) Dites donc, je vais attendre dans la pièce à côté. Il sort.

Moulineaux

Comment ! il ne s’en ira pas ! Ah ! ma foi, tant pis, je l’y ferai droguer toute la journée !

Bassinet, reparaissant à la porte.

Au fait ! une idée. S’il vous embête, votre raseur, j’ai un moyen de vous en débarrasser. Je sonnerai, je vous ferai passer ma carte et vous direz que c’est un raseur que vous êtes obligé de recevoir !…

Moulineaux, Oui, oui, c’est bon, allez ! allez ! Si vous êtes fatigué, dormez, il y a une chaise longue.

Bassinet sort.
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Acte I, fin de la Scène III
Les Mêmes, DE CHENNEVIETTE.
...
Marceline.

Dame !… (Indiquant d’un clignement d’œil significatif la chambre à coucher de Lucette.) ça m’en a tout l’air !

De Chenneviette, s’asseyant sur le canapé.
Ah ! ma pauvre Lucette, quand elle cessera d’être une femme à toquades… ! Mon Dieu, son Bois-d’Enghien, c’est un charmant garçon, je n’y contredis pas, mais enfin, quoi ? ce n’est pas une situation pour elle… il n’a plus le sou !

Marceline. (2)

Oui, oh ! je sais bien !… mais ça, Lucette vous le dira. (Confidentiellement.) Il paraît que quand on aime, eh bien ! un garçon qui n’a plus le sou, c’est encore meilleur !

De Chenneviette (1), railleur.
Ah ?

Marceline, vivement.
Moi, je ne sais pas, je suis jeune fille. (Elle s’assied à droite de la table.)

De Chenneviette, s’inclinant d’un air moqueur.

C’est évident ! (Revenant à son idée.) Eh bien ! et le rastaquouère, alors ?

Marceline.

Qui ? le général Irrigua ? Dame, il me paraît remis aux calendes grecques !

De Chenneviette, se levant.

C’est malin ! Elle a la chance de trouver un homme colossalement riche… qui se consume d’amour pour elle ! un général ! je sais bien qu’il est d’un pays où tout le monde est général. Mais ça n’est pas une raison !…

Marceline, surenchérissant, — elle se lève.

Et d’un galant ! avant-hier, au café-concert, quand il a su que j’étais la sœur de ma sœur, il s’est fait présenter à moi et il m’a comblée de bonbons !

De Chenneviette.

Vous voyez donc bien !… Enfin, hier, elle était raisonnable ; c’était définitivement fini avec Bois-d’Enghien, elle avait consenti à répondre au millionnaire, pour lui fixer une entrevue pour aujourd’hui, et alors… parce que ce joli cœur est revenu, quoi ? ça va en rester là ?

Marceline.

Ma foi, ça m’en a tout l’air !

De Chenneviette.

C’est ridicule !… enfin, ça la regarde ! (Il gagne la droite.)
(On sonne.)

Marceline

Qui est-ce qui vient là, encore ?
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LUCIENNE.
Tiens ! mon mari s’est fait examiner ? Quelle drôle d’idée !

FINACHE.
Ce sont les petites indiscrétions de toutes les compagnies d’assurances. Je vous félicite, madame…
vous avez un mari ! une santé ! un tempérament !…

LUCIENNE, bas, avec un soupir, et tout en se laissant choir sur la chaise à gauche de la scène, face au canapé.
Ah ! Monsieur !… À qui le dites-vous ?

FINACHE.
Eh ! bien, mais c’est très flatteur.

LUCIENNE.
Oh ! oui, monsieur !… mais si fatigant !
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DE FONTANET.
Pourtant, une fois j’ai essayé de faire une chanson, une espèce de scie… (À Bois-d’Enghien, bien dans la figure.) Je me rappelle, c’était intitulé : « Ah ! pffu !! »
BOIS-D’ENGHIEN, qui a reçu le souffle en plein visage ne peut retenir un recul de tête qu’il dissimule aussitôt dans un sourire de complaisance à Fontanet ; puis à part, gagnant la droite. Pff !! quelle drôle de manie ont les gens à odeur de vous parler toujours dans le nez !
LUCETTE, à Fontanet.
Et vous en vîntes à bout ?
DE FONTANET, bien modeste.
Mon Dieu,… comme je pus !
BOIS-D’ENGHIEN, avec conviction.
Oh ! oui !
(Tout le monde pouffe de rire.)
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Oui, le photographe !... Oh ! je lui commandais une douzaine d’épreuves... Il m’a dit : Vous êtes si joli garçon, vous devriez en prendre trois douzaines !... Alors, je les ai prises
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Pardon !... Je vous demande parce que je sais que vous n’avez pas de goût... Comme ça je suis fixée sur celui que je ne dois pas prendre !
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VATELIN. Oui ! taratata ! Vous ne saviez rien du tout ! Eh bien ! voilà, ça vous apprendra à suivre les femmes ! Vous tombez sur la femme dʼun ami et vous êtes bien avancé !… Cʼest votre leçon !…

PONTAGNAC. Eh bien ! je lʼavoue ! Vous ne mʼen voulez pas, au moins ?

VATELIN. Moi, mais voyons !… Je sais bien que vous êtes un ami,… par conséquent !… Et puis, dans ces choses-là, nʼest-ce pas, ce qui mʼembête parce quʼenfin je suis sûr de ma femme cʼest dʼavoir lʼair dʼun imbécile. Un monsieur suit ma femme, je me dis : il peut savoir qui elle est ; il me rencontre, il pense : "Tiens, voilà le mari de la dame que jʼai suivie", jʼai lʼair dʼun serin, mais vous, nʼest-ce pas, vous savez que je sais ; je sais que vous savez que je sais ; nous savons que nous savons que nous savons ! alors, ça mʼest bien égal, jʼai pas lʼair dʼun imbécile !

PONTAGNAC. Cʼest évident !
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LUCIENNE. Mais enfin, monsieur, je ne vous connais pas.

PONTAGNAC. Mais moi non plus, madame, et je le regrette tellement que je veux faire cesser cet état de choses… Ah ! Madame…
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LUCIENNE, s’arrêtant. – Monsieur, je ne puis en écouter davantage !... Sortez !...

PONTAGNAC. – Ah ! Tout, madame, tout plutôt que cela ! Je vous aime, je vous dis! (Nouvelle poursuite.) Il m’a suffi de vous voir et ç’a été le coup de foudre ! Depuis huit jours je m’attache à vos pas ! Vous l’avez remarqué.

LUCIENNE, s’arrêtant devant la table.– Mais non, monsieur.

PONTAGNAC. – Si, madame, vous l’avez remarqué ! Une femme remarque toujours quand on la suit.

LUCIENNE. – Ah ! quelle fatuité !

PONTAGNAC.– Ce n’est pas de la fatuité, c’est de l’observation.
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Acte troisième Premier tableau


Gaby, s'introduisant dans le rang suivant formé par la banquette derrière les chaises. - Pardon, je ne savais pas! Pardon, monsieur. (Le monsieur se lève.) Pardon, madame.
La dame se lève.
Un monsieur, à son voisin. - C'est bien à trois heures, la cérémonie?
Le voisin. - Si les mariés ne sont pas en retard, c'est pour trois heures.
Sur ces entrefaites sont entrés, bras-dessus, bras-dessous, Valéry et Mouchemolle; ils longent le fond, tout en parlant à haute voix.
Valéry. - Oui, mon vieux! et tous les garçons sont alors tombés sur le pochard et on l'a sorti en cinq sec.
Mouchemolle. - Ah! la bonne histoire!
Valéry, à Mouilletu. - Ah! dites donc, garçon! le mariage Courbois?
Mouilletu. - C'est ici monsieur.
Gaby, qui est assise au bout de la banquette, côté public, de sa place faisant des signes à Valéry et Mouchemolle.- Eh!... psstt!
Mouchemolle, joyeusement. - Ah! Tiens! voilà Gaby!
Valéry, même jeu. - Ah! Gaby! (Valéry se glissant dans le rang de Gaby.) Ah! te voilà, toi!
Gaby. - Tu parles!
Mouilletu, voyant Mouchemolle qui s'engage dans le rang de chaises. - Pas sur les chaises! Sur les banquettes!
Mouchemolle, sur un ton blagueur. - Oui! Merci, mon ami.
Il sort du rang de chaises et s'engage dans le rang suivant, à la suite de Valéry.
Valéry, dérangeant les deux personnes qui occupent le commencement de la banquette. - Pardon, monsieur! Pardon, madame!
Mouchemolle, se glissant derrière lui, et passant devant les personnes. - Pardon!... pardon!
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Catulle. — Comment, tu as servi chez une cocotte ? (Avec envie.) Oh ! tu as de la chance !

Adélaïde. — Ah ! dites, c’est que c’était joliment plus agréable chez elle ! D’abord, je n’étais pas seule… il y avait Benoît, le valet de pied, qui était aussi l’oncle de Madame, quand il y avait des étrangers…

Catulle. — Allons donc !

Adélaïde. — Parole ! J’ai même jamais pu savoir si c’est son domestique qui lui servait d’oncle ou son oncle qui lui servait de domestique. Enfin, n’importe ! l’ouvrage allait joliment plus vite… Vous pensez, à nous deux !
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La femme qui aime dit : « J’aime parce que j’aime », elle ne dit pas : « J’aime parce qu’il est mon mari ». L’amour n’est pas une conséquence, c’est un principe ! Il n’existe, il ne vaut qu’à l’état d’essence ; vous, vous nous le servez à l’état d’extrait.
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HENRIETTE. – À quoi voit-on qu’on a de l’amour ?
RENÉ. – C’est pas malin... Il y a trente-six manières. Nous jouons ensemble, par exemple ! tu me casses mon cerceau... je ne te donne pas de coups de pieds... ça prouve que j’ai de l’amour...
HENRIETTE. – Et quand c’est des claques ?
RENÉ. – Oh ! c’est la même chose.
HENRIETTE. – Mais alors j’ai eu souvent de l’amour, moi... Il y a eu beaucoup d’enfants qui m’ont cassé mes jouets... et je ne leur donnais pas de coups... parce qu’ils étaient plus forts que moi ! je ne savais pas que c’était de l’amour !
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