Oeuvre de jeunesse qui n'avait pas eu grand succès en 1888, « Les fiancés de Loches » de Georges Feydeau est un vaudeville original. Il ne met pas en scène un triangle amoureux avec des portes qui claquent comme dans beaucoup de ses pièces même s'il y a beaucoup de quiproquos et des mariages en vue.
Cette pièce en trois actes raconte l'histoire de trois jeunes provinciaux venus chercher l'âme soeur à Paris. Originaires de Loches, Eugène Gévaudan, l'aîné, son frère Albert et sa soeur Laure prennent le bureau de placement pour une agence matrimoniale en arrivant dans la capitale. Il faut dire qu'un écriteau a été provisoirement installé sur la porte de l'agence matrimoniale qui a fait faillite, les induisant en erreur.
De là on comprend facilement l'erreur car ils pensent être accueillis dans la famille du docteur Saint-Galmier pour un futur mariage alors qu'ils ont été recruté comme domestique. le quiproquo vient du fait qu'ils sont trois face aux Gévaudan : le docteur accompagné de sa soeur et de sa fiancée qui attendent le notaire pour le contrat de mariage justement.
Le docteur dirige un hôpital psychiatrique présenté comme un établissement de soins,
Le Louvre hydrothérapie et les provinciaux de Loches vont rapidement être enfermés par confusion et vont recevoir ainsi douches chaudes et froides, au sens propre comme au figuré.
Il faut ajouter qu'entre-temps, l'ancienne maîtresse de Saint-Galmier, Michette, réclame avec fracas le mariage qu'il lui a promis.
Ce qui est surprenant dans cette pièce c'est la description du contexte de l'époque, que ce soit au bureau de placement dans le premier acte ou à l'hôpital psychiatrique dans le troisième acte.
C'est assez audacieux et intéressant sociologiquement mais j'avoue que cette pièce ne m'a pas fait beaucoup rire.
Le mépris du recruteur vis-à-vis des pauvres gens qui cherche un emploi notamment celle qui est appelée la négresse et les pratiques hydrothérapiques pour soigner les fous sont des sujets un peu grinçants pour un vaudeville.
Heureusement Georges Feydeau a le sens du rythme et de la cocasserie dans cette pièce qui est aussi une comédie musicale.