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Citations de Georges Simenon (3604)


Un petit maigre, plutôt terne, entre deux âges, répandant une fade odeur de célibataire mal soigné. Il raconte son histoire en tirant sur ses doigts et en les faisant craquer comme un écolier qui récite sa leçon.
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Je n'ai jamais pensé un roman je l'ai senti je n'ai jamais pensé un personnage je l'ai senti
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un grand garçon en pleine force, au visage basané par le grand air, aux yeux clairs, aux mouvements d’autant plus aisés que, sans souci du protocole, il était vêtu d’un fin chandail qui rendait son aspect encore plus athlétique.
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« La vie y doit être agréable et facile, au milieu de jolies choses…»
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Car il y avait une Mme Motte, une femme douce, effacée, qui semblait errer dans la vie en souriant comme dans un rêve.
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[...] ... - "Si tu voulais, tu deviendrais fort. Tu nages mieux que Tioti ... Lui a dû sortir de l'eau tout de suite ... Il boit trop ... Il manque de souffle ..."

Elle redressa sa petite tête bien dessinée et tendit le cou, comme une biche qui a perçu un bruit dans la forêt. Mittel comprit bientôt la cause de son émoi.

On se disputait, derrière les arbustes ... En tous cas, il y avait des éclats de voix et quelqu'un répétait :

- "Calmez-vous, voyons ! ... Calmez-vous ..."

Puis la voix plus forte de Mopps articulait :

- "Je te dis que tu es un petit voyou, voilà ! Un vilain petit voyou qui a une vilaine gueule et qui pourrait bien se la faire casser ..."

Tita se redressait de plus en plus. Mittel cherchait son pantalon autour de lui.

- "Ne dis pas de bêtises ... Je ne savais pas ... Tu n'as jamais rien dit ...

- Je n'ai jamais rien dit parce que je croyais que tu étais un copain. Or, tu es un petit voyou ...

- Mopps ! ... Tioti ! ... Taisez-vous ... Buvez ..."

Car c'était à Tioti que Mopps faisait des déclarations si catégoriques.

- "Viens voir ..." souffla Tita.

Mais, avant leur arrivée, Mopps s'était déjà éloigné. On le voyait monter tout seul dans sa voiture, faire une marche arrière périlleuse, frôler un camion de cinéma et se diriger vers Papeete. Tioti paraissait navré. Charlotte, à l'écart, haussait les épaules.

- "Qu'est-ce qu'il y a eu ?" demanda Tita à une amie.

- Je crois qu'il les a surpris !

- Qui ?

- Nous étions en train de boire ... Mopps racontait des histoires ... Tout à coup, il a demandé :

- "Où est Charlotte ?"

"Nous, on ne savait pas ... On buvait aussi ... Il a fait quelques pas ... Il a disparu là-derrière et quand il est revenu, il était accompagné de Tioti et l'engueulait ..."

Charlotte, pendant ce temps, bavardait avec le secrétaire du gouverneur.

- "Alors, Charlotte et Tioti ..." pouffa Tita.

- "Oui ! ... Mopps est devenu tout rouge ..." ... [...]
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Citation :
[...] ... - "Stoppez les machines !" commanda la sonnerie du télégraphe.

Et la voix de Mopps :

- "Aux palans, vous autres !"

Mittel fut bousculé. Dix minutes ne s'étaient pas écoulées qu'on voyait un petit voilier, une goélette de pêche à moteur auxiliaire, s'approcher prudemment du cargo. Il fallut encore plus d'un quart d'heure avant que les deux bateaux fussent amarrés l'un à l'autre et un homme monta à bord, en costume de pêcheur, botté jusqu'au ventre, un tablier de caoutchouc sur les jambes. Malgré le froid, son front ruisselait de sueur et il serra en soupirant la main de Mopps.

- "Trois heures de panne," gronda-t-il. "J'ai failli f ... mon mécano à la mer ! Vous avez eu peur, hein ?

- Je suis descendu à Fécamp.

- ... n'ont rien dit ?

- Parlé d'un coussinet grillé ..."

Les palans étaient déjà en mouvement et hissaient sur le pont des caisses très lourdes qui sortaient de la cale du voilier. Mittel, qui en vit une de tout près, put lire : Les Glacières Fécampoises. Mais les caisses ne contenaient pas de la glace car elles eussent été humides.

Il en compta cinquante puis, comme le manège continuait, il n'eut plus la patience de compter.

Plus que jamais, il avait l'impression d'un univers inhumain. Par exemple, c'était miracle que toutes ces manoeuvres pussent s'effectuer sans accident, sans qu'un homme fût happé par les câbles d'acier, ou écrasé par une caisse, heurté par un palan. La goélette, à chaque houle, s'écartait du cargo et revenait vers lui brutalement, donnant un grand coup dans le flanc de fer. N'empêche que les marins sautaient sur l'échelle de corde, arrivaient sur le pont en quelques enjambées, malgré leurs bottes, leurs cirés raides, leurs gants faits avec de vieilles chambres à air d'auto.

Charlotte parut un instant sur le pont. Elle avait les yeux pleins de sommeil. Elle sortait de la cabine, vacillante, les mains sur sa poitrine comme pour se protéger du froid, regardait sans voir, devinait confusément les hommes en manoeuvre et rentrait, trop lasse pour essayer de comprendre. ... [...]
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[...] ... Vial rampa. On vit ses mains émerger de dessus les pupitres et s'élever lentement vers le dos de J. P. G. Le pantin en papier découpé était attaché à un fil, le bout de fil noué à l'épingle et, tandis que toute la classe retenait son souffle, l'épingle s'enfonça dans le dos du professeur d'allemand.

Il faillit bien, à ce moment précis, y avoir un cri collectif. Alors qu'on s'y attendait le moins en effet, J. P. G. s'était retourné, un J. P. G. encore plus inconnu que celui qu'on avait vu un peu auparavant. Ce n'était plus un professeur devant ses élèves. Ce n'était même plus un homme face à face avec des enfants.

Il y avait quelque chose de traqué, de malheureux dans son regard qu'alluma une soudaine colère. Ses mains blanches eurent un mouvement preste, happèrent la veste de Vial et celui-ci tenta de se dégager.

A cause de la vivacité du mouvement, une couture craqua. Vial, pris de panique, donna des coups de pieds et son talon rencontra le tibia du professeur.

Pouquoi J. P. G. était-il aussi effrayant ? On n'en avait jamais eu peur et voilà que les rires s'éteignaient. On regardait Vial que les deux mains pâles saisissaient aux épaules.

Si encore J. P. G. eût dit quelque chose ! Mais non. Il regardait le petit bonhomme comme sans le voir, ou plutôt comme sans voir que c'était un simple élève de quatrième B !

Il le secouait. Quelqu'un prétendit par la suite qu'il y avait eu du mouillé sur les joues du professeur. En tous cas, ses moustaches étaient de travers comme de fausses moustaches et quand il lâcha enfin le gamin, il ferma un instant les yeux.

Vial, lui, resta par terre en poussant des gémissements. Il n'était pas blessé. Il n'avait peut-être pas mal. Mais il avait heurté le banc. Son veston était décousu à l'épaule.

J. P. G. le regardait avec embarras, avec confusion, partagé peut-être entre le désir de l'achever et celui de lui demander pardon. ... [...]

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rien n’attise la haine comme l’humiliation.
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Cet interrogatoire se déroulait au ralenti, toujours comme une partie d’échecs, chacun des deux hommes préparant avec soin ses feintes et ses ripostes.
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Celui qui ne se contente pas des plaisirs qu’une femme peut lui donner en une nuit s’attache la corde au cou.
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Il avait la froideur, l’absence de nervosité d’un joueur d’échecs et il devait être difficile de le prendre en défaut.
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Sans paraître remarquer son attitude insolente, Maigret se campa devant lui et le regarda bien en face, comme pour le jauger, et tous les deux faisaient penser ainsi aux enfants qui jouent à qui cillera le premier.
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Le bras sur l’accoudoir, elle se tenait le menton dans la main et regardait toujours le commissaire comme avec curiosité. On aurait pu croire à une petite fille modèle écoutant la leçon de son professeur
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Les rues étaient aussi désertes qu’au mois d’août,
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[...] ... - "Lourtie était sur le trottoir d'en face quand cette femelle est sortie, sans chapeau, un sac à provisions à la main ...

"Sans regarder derrière elle pour voir si elle était suivie, elle est d'abord entrée dans une boucherie où on avait l'air de la connaître, et elle a acheté une escalope ...

"Toujours sans se retourner, elle a continué à descendre la rue Saint-Georges et elle est entrée cette fois dans une épicerie italienne devant laquelle Lourtie s'est mis à faire les cent pas ...

"Après un bon quart d'heure, il a commencé à être inquiet ... Il a pénétré dans le magasin étroit, tout en longueur, pour découvrir une autre entrée donnant sur le square d'Orléans et la rue Taitbout ... Bien entendu, l'oiseau n'était plus en vue ...

"Lourtie nous a téléphoné puis, plutôt que de battre inutilement le quartier, il a repris sa planque devant la maison ... Vous croyez qu'elle s'est enfuie ? ...

- Certainement pas ..."

Maigret avait retrouvé sa place devant la fenêtre et regardait le feuillage des marronniers où pépiaient des oiseaux.

- "Comme ce n'est pas elle qui a tué Joséphine Papet, elle n'a aucune raison de s'enfuir, surtout habillée comme elle l'était, avec un sac à provisions au bras ...

" Elle avait quelqu'un à rencontrer ... Je suis à peu près sûr que c'est à la suite de la confrontation d'hier qu'elle a pris sa décision ...

" Or j'ai toujours été persuadé qu'elle avait vu l'assassin, soit quand il est monté, soit quand il est descendu, soit les deux fois ...

" Suppose qu'en sortant l'homme l'ait trouvée le nez collé à la vitre, les yeux fixés sur lui ...

- Je commence à comprendre.

- Il savait qu'elle serait questionnée. Or c'était un familier de Joséphine Papet et la concierge le connaissait ...

- Vous croyez qu'il l'a menacée ? ...

- Ce n'est pas une femme qui se laisse impressionner ... Tu as pu t'en rendre compte hier après-midi ... Par contre, je la vois fort bien se laisser séduire par de l'argent ...

- Si elle a reçu de l'argent, pourquoi disparaître ?

- A cause de la confrontation.

- Je ne comprends pas.

- L'assassin était là ... Elle l'a vu ... Elle n'avait qu'un mot à dire pour le faire arrêter ... Elle a préféré se taire ... Alors, je parierais qu'elle a compris que son silence valait beaucoup plus que ce qu'elle a reçu ... (...) [...]
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[...] ... Le Florentin qui pénétrait dans son bureau était moins fringant que celui de la place de la Madeleine. Il portait un complet gris assez fatigué et n'avait plus la même assurance.

- "C'est gentil de me recevoir tout de suite ... Comment allez-vous ? ... Comment vas-tu ? ..."

Maigret, lui aussi, éprouvait une certaine peine à le tutoyer après si longtemps.

- "Et toi ? ... Assieds-toi ... Comment va ta femme ?"

Les yeux gris clair de Florentin regardèrent un moment dans le vide, comme s'il cherchait à se souvenir.

- "Tu veux parler de Monique, une petite rousse ? ... A la vérité, nous avons vécu ensemble un certain temps mais je ne l'ai jamais épousée ... Une brave fille ...

- Tu n'es pas marié ?

- A quoi bon ?"

Et Florentin faisait une de ses grimaces qui, jadis, amusaient tant ses camarades et désarmaient les professeurs. On aurait dit que son long visage très dessiné était en caoutchouc, tant il parvenait à le tordre en tous sens.

Maigret n'osait pas lui demander pourquoi il était venu le voir. Il l'observait, ayant peine à croire que tant d'années avaient passé.

- "Tu as un joli bureau, dis donc ... Je ne savais pas que vous étiez aussi bien meublés, à la P. J. ...

- Tu es devenu antiquaire ?

- Si l'on veut ... Je rachète de vieux meubles et je les retape dans un petit atelier que j'ai loué, boulevard Rochechouart ... Tu sais, en ce moment, tout le monde est plus ou moins antiquaire ...

- Content ? ...

- Je ne me plaindrais pas, si ce n'était la tuile qui vient de me tomber dessus cet après-midi ..."

Il avait tellement l'habitude des jouer les comiques que son visage prenait automatiquement des expressions drôles. Son teint n'en était pas moins grisâtre, ses yeux inquiets.

- "C'est pour cela que je suis venu te trouver. Je me suis dit que tu serais plus à même de comprendre qu'un autre ..." ... [...]
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Les buissons fleuris étaient si serrés qu’ils donnaient l’impression d’une jungle et, dans le moindre espace laissé libre, jaillissaient des dahlias, des lupins, des chrysanthèmes, d’autres fleurs que Maigret ne connaissait que pour les avoir vues reproduites en couleurs vives sur les sachets de graines, dans les vitrines ; et on aurait dit que la vieille dame avait tenu à utiliser tous les sachets.
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...] ... Maloin se versa du café, y ajouta de l'eau-de-vie et bourra une troisième pipe qu'il fuma debout, regardant de haut en bas les silhouettes en mouvement. Pourquoi s'intéressa-t-il à un homme plutôt qu'aux autres ? Comme d'habitude, on avait posé les barrières pour empêcher les passagers de sortir sans passer par la douane. Or, l'homme en question, qui venait de la ville, se tenait en-dehors des barrières, juste au-dessous de la cabine d'aiguillage, et Maloin pensa même qu'il pourrait cracher dessus.

Il portait un pardessus gris, un chapeau de feutre gris, des gants de peau et il fumait une cigarette. Les autres détails, Maloin ne les distinguait pas. Les hommes d'équipe, les douaniers, les employés de la gare s'occupaient des voyageurs qui franchissaient la passerelle. Seul, Maloin, outre son homme en gris, devina une ombre debout à l'avant du navire et à l'instant même cette ombre lançait quelque chose sur le quai.

Ce fut ravissant de précision comme une acrobatie. A cinquante mètres de la foule, une valise venait de passer en dehors des barrières et l'inconnu de la ville la tenait à la main, naturellement, en fumant toujours.

Il aurait pu s'en aller. Nul n'aurait songé à l'interpeller. Mais il resta là, à quelques mètres du rapide, comme un quelconque voyageur qui attend un ami. La valise paraissait légère. C'était une de ces petites mallettes en fibre conçues pour contenir un complet et un peu de linge, Henriette en avait une du même genre.

- "Que peuvent-ils bien avoir passé en fraude ?" se demandait Maloin. ... [...]
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[...] ... - "Bonjour, messieurs ... Qui d'entre vous est au courant ? ..."

Il les connaissait aussi, sinon par leur nom, tout au moins de vue, et tous les trois s'étaient levés.

- "Chacun de nous et personne ...

- Quelqu'un est allé avertir Mme Lognon ?

- Durantel s'en est chargé ..."

Le plancher portait des traces de semelles mouillées et l'air sentait le tabac refroidi.

- "Lognon était sur une affaire ?"

Ils se regardaient, hésitants. Enfin, l'un d'eux, un petit gros, commença :

- "C'est justement ce que nous nous sommes demandé ... Vous connaissez Lognon, monsieur le divisionnaire ... Il lui arrivait, quand il se croyait sur une piste, de prendre des airs mystérieux ... Ce n'était pas rare qu'il travaille sur une affaire pendant des semaines sans nous en parler ..."

Parce que le pauvre Lognon avait l'habitude qu'un autre soit félicité à sa place !

- "Depuis au moins quinze jours, il se montrait secret, avec, parfois, quand il rentrait au bureau, la mine de quelqu'un qui prépare une importante surprise ...

- Il n'a fait aucune allusion ?

- Non. Seulement, il choisissait presque toujours le service de nuit ...

- On sait dans quel secteur il travaillait ?

- Les patrouilles l'ont aperçu plusieurs fois, avenue Junot, non loin de l'endroit où il a été attaqué ... Mais pas les derniers temps ... Il quittait le bureau vers neuf heures du soir pour y revenir à trois ou quatre heures du matin ... Il lui est arrivé de ne pas réapparaître de la nuit ... (...) ... [...]
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