Citations de Gérard Mordillat (381)
Ulysse Nobody ne s'appelait pas Nobody.
Ni Ulysse d'ailleurs.
C'était son nom d'acteur.
Mais c’était bien de colère qu’il s’agissait, de honte muée en colère, comme si elles devaient en finir avec les humiliations, les souffrances, les douleurs infligées aux femmes et briser une fois pour toutes l’infini servage de leur sexe.
La veille, Mme Aziz a entendu une féministe à la radio qui expliquait que 75% du travail dans le monde était fait par des femmes mais que seulement un quart était un travail salarié.
- On travail pour rien ! Et ce qu'on fait, ça compte pas pour tous ces beaux messieurs qui nous dirigent. Ah j'aimerais les y voir, les hommes, à s'occuper des enfants, de la cuisine, de tout laver, tout nettoyer...sans parler du reste.
Les évangiles n'ont pas pour but d'enregistrer l'histoire mais de la raconter, de lui donner sens, de trouver la signification qu'elle a, selon eux, aux yeux de Dieu. Ce n'est pas une histoire objective, c'est une histoire interprétée, c'est un récit théologique.
Exposer les agonisants, les têtes fracassées, les corps criblés de balles transformait le spectateur en voyeur atterré ou en esthète malsain. C’était lamentable, indécent.
Il était devenu l’apôtre décervelé du « ruissellement », cette théorie imbécile selon laquelle la fortune des riches arrose et irrigue les pauvres.
- S'aimer, ce n'est pas regarder dans la même direction
- s'est-à-dire ne pas se voir !
- s'aimer, c'est rire ensemble même quand il y a de quoi pleurer.
- C'est non. Pas question.
- Réfléchissez, dit Rouvard, avant de dire n'importe quoi. Vous avez quand même cinq minutes. Ce que je vous propose, c'est un tiers de salaire en plus et un boulot où vous devez faire marcher votre tête. C'est pas un poste de garde-chiourme.
Rudi sent qu'il doit une explication :
- Écoutez, dit-il à Rouvard, c'est pas contre vous ni contre personne, mais c'est non. Non, non et non. Trois fois non. Vous faites super bien votre boulot et je suis sûr qu'ils ont raison de compter sur vous pour relancer la Kos. Mais moi, c'est différent. Si j'acceptais votre proposition j'aurais l'impression de trahir les autres. Ceux qui sont dehors là, qui se gèlent le cul devant un brasero. Je ne peux pas faire ça. Si vous m'aviez proposé de passer à la maîtrise il y a un mois, même une semaine, quand on n'était pas dans cette merde, je vous aurais dit oui tout de suite. Je vous aurais même dit merci et j'aurais payé un coup à toute la maintenance. Mais là, en pleine grève, c'est comme déserter. Je ne peux pas faire ça. Attendez, je ne suis pas un saint : je ne pense pas qu'aux autres en disant ça, je pense à moi. Si je vous suivais, je ne pourrais plus me voir en peinture.
- Je ne suis pas d’accord, intervint Jessica, « ces femmes-là », comme vous dites, font montre d’un vrai courage. Elles se battent pour leurs convictions. Même si nous ne sommes pas d’accord avec elles, c’est tout à fait respectable.
Juif, musulman, chrétien, athée, ce ne sont que des mots, ça ne compte pas. Seulement pour justifier des crimes.
Qui exagère ? Moi ou ceux qui veulent trier les hommes et les femmes en fonction de leur origine familiale, de leur religion supposée, les parquer dans des ghettos, les immatriculer comme des bêtes sous prétexte de les protéger d’eux-mêmes ?
La guerre israélo-palestinienne, la théocratie raciste aux affaires en Israël, la lâcheté mortifère des pays arabes, l’abandon du peuple palestinien par la communauté internationale, rien ne justifiait l’antisémitisme !
Devenu un néo-libéral prêt à brader à vil prix idées et idéaux pour un poste ministériel, désormais il n’était plus – aux yeux de sa femme – qu’un carriériste sans scrupules.
- (...) Je vais vous dire, les seuls dieux que je supporte, ce sont les dieux grecs ou romains. Une sacrée bande de coureurs de jupons qui passent leur temps à s'envoyer en l'air avec les déesses ou à séduire les belles humaines. Pour ça, je suis partant, je veux bien en être. Mais il ne faut pas compter sur moi pour me prosterner devant un lapin écorché !
Avec Julia, sa vie avait enfin pris un sens. Elle avait quelqu’un avec qui partager ses échecs, ses réussites, quelqu’un à qui parler, dire ce qu’elle ne se disait qu’à elle-même, sans mentir. C’était sa sœur d’amour ; plus sœur qu’une sœur, une grande âme qui avait pour elle tendresse et compréhension sans limite.
Leurs actions sont pilotées par la colère d’être foutus à la porte alors qu’ils font bien leur boulot et que l’usine est rentable.
Ils ont brisé toutes les solidarités. Ils ont mis en concurrence les salariés entre eux, les jeunes contre les vieux, les hommes contre les femmes, les Blancs contre les Noirs, les jaunes, les n'importe quoi contre tous. Ils voulaient le chaos, l'amnésie, la confusion mentale pour qu'aucune force ne soit capable de s'opposer à eux.
Kevin la fascinait, comme il fascinait toutes les filles du lycée. Il n’était pas beau parce qu’il était beau, il était beau parce qu’il était capable de mettre ses idées en accord avec sa vie. Il rayonnait.
Le black bloc était largement infiltré par les Forces spéciales de sécurité et si l’ultragauche y était représentée, l’ultradroite ne l’était pas moins. Quoiqu’il en soit, les « débordements » du black bloc étaient un moyen très efficace de casser les cortèges de protestation, de faire passer les revendications des manifestants au second plan derrière quelques bris de vitrines et de mobilier urbain.
… se mettre sur le terrain de l’argent, c’est se placer sur le terrain que les patrons préfèrent… Réclamer une prime, c’est signer notre défaite avant même d’avoir mené la bataille.