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Citations de Gérard Mordillat (381)


Nous devons penser le monde que nous voulons si nous ne voulons pas que d'autres le confisquent à leur profit, confisquent jusqu'à nos rêves et nous ramènent à l'état d'esclaves, de marchandises.
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« L’autre jour, il m’a traité d’esclave et cela m’a mis très en colère. Comment pouvait-il me traiter d’esclave ? Comment pouvais-je être un esclave ? J’ai du travail ; mais c’est vrai que ce travail me permet seulement d’assurer ma survie pour que je puisse continuer à travailler ; je suis propriétaire de ma maison ; mais c’est vrai que je ne le suis qu’en apparence, en réalité, c’est la banque qui l’est ; je suis libre d’aller où bon me semble ; mais ça, ce n’est vrai qu’en théorie car j’ai pas un sou vaillant pour me déplacer ; j’ai la liberté d’expression, mais chacun sait que s’exprimer publiquement sur l’entreprise qui vous emploie c’est ouvrir soi-même la porte d’où on vous poussera dehors. Lorquin avait raison. Tout ce qu’il disait était vrai : j’étais un esclave, je suis un esclave, nous sommes des esclaves. »
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Condorcet (...) écrit : "Le mépris des sciences humaines était un des premiers caractères du christianisme. Il avait à se venger des outrages de la philosophie ; il craignait cet esprit d'examen et de doute, cette confiance en sa propre raison, fléau de toutes les croyances religieuses. La lumière des sciences naturelles lui était même odieuse et suspecte ; car elles sont très dangereuses pour le succès des miracles ; il n'y a point de religion qui ne force ses sectateurs à dévorer quelques absurdités physiques. Ainsi le triomphe du christianisme fut le signal de l'entière décadence, et des sciences, et de la philosophie."
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Dylan était lancé :
- Vous comprenez, c'est louche d'écrire de la poésie ! C'est comme lire des magazines porno ou mater des films du même genre. Ça peut se faire mais ça ne doit pas se dire et encore moins s'exposer. La poésie ça se diffuse sous le manteau.
Il soupira.
- Pour tout le monde, la poésie, c'est emmerdant. C'est de la contrebande littéraire, une maladie, la "sclérose en plaquettes", comme à dit je ne sais plus qui.
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Cela présage un succès presque total. Il vous annonce qu’un désir secret se réalisera après une période de résistance et de persévérance dans les épreuves. Il peut annoncer une période d’initiation favorable à une quête d’évaluation spirituelle. Vous allez écarter tous ceux qui vous résistent et occuper une position centrale comme le cercle occupe le centre de la feuille.
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Lorquin ne se démonte pas :
-- Regarde-toi dans une glace et demande toi si tu es un homme libre.
Rudy veut répondre mais Lorquin le devance ;
--Ne me dis pas que j'emploie les grands mots,que je devrais écrire,que je dérailleJ'emploie les mots qu'il faut,ç' 'est tout.
Il compte sur ses doigts :
-Un, tu n'as rien à toi :ta maison, elle est à la banque ;le jour où ils ferment le robinet,t'es à la rue.Deux,en théorie tu peux aller où bon te semble,en réalité, comme tu n'as pas un sou devant toi,t'es bien obligé de rester là où tu es ! Je ne te demande pas où tu vas en vacances :tu restes là, t'es assigné à résidence.Trois, tu travailles pour gagner tout juste ce qui te permet de survivre,rien de plus.Et si tu t'avises de te plaindre, le peu que tu as on te l'enlève pour t'apprendre les bonnes manières. Alors tu la fermes parce que ta baraque,ta femme,tes gosses......Alors d'accord, t'es pas fouetté, t'es pas vendu sur le marché, t'as le droit de vote et le droit d'écrire dans le courrier des lecteurs de "La Voix" que tu n'es pas d'accord avec ce qui t'arrive,t'as la liberté d'expression !Quelle liberté ?Tu sais bien que si tu écrivais une lettre pour dire vraiment ce que tu penses et si tu l'envoyais, ce serait comme si tu redigeais publiquement ta fiche d'inscription à l'ANPE. Crois-moi:si tu veux bien regarder de près, ta vie ne vaut pas un pet de lapin,tu ne comptes pour rien,t'es un "opérateur "de production com le ils disent, quelque chose entre l'animal de trait et la pièce mécanique......
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Le XIXème puait mais, finalement, je crois que je préfère la sincérité de cette puanteur à l'hypocrisie déodorante du XXème siècle.
La merde qui sent la merde est moins pénible à renifler que la merde parfumée.
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Ne fermez pas la boîte
ne jetez pas la terre
je préfère - tripes à l'air -
sécher au soleil
lavé de ma vie
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A celles de la folie
Les esprits à tous vents
La parole est donnée
L'injure légitime

Elles ne sont pas au monde
Ou plutôt si
Elles le sont plus que nous
Même affreuse concassées

Bouche tordue, œil absent
Tête torticollée
Désespérément elles sont
Les arcs ennemis
De la raison raisonnante

Quand s'écroule
L'obscur tympan du monde
Elles parlent comme des oiseaux
Pépient
Leurs mains volent à tire-mots
Leurs yeux s'allument d'étincelles

La folie ?
Elles entendent
page 326.
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Aucun des douze disciples, aucun des apôtres n'a écrit d'évangile. Les rédacteurs ne sont pas contemporains des faits qu'ils relatent. Jésus ne nous est connu qu'à travers des textes de disciples qui, à plusieurs mains, en plusieurs phases, fixeront ou bouleverseront les traditions orales, les récits relatifs à Jésus, mettront par écrit "la bonne nouvelle" (evangelion en grec).
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La seule question qui vaille est la question sociale. Tant que les musulmans, croyants ou pas, seront traités comme des sous-citoyens, n’auront accès qu’à des emplois subalternes, seront bridés dans les entreprises, tant qu’ils seront mis à l’écart pour le logement, les loisirs, les études, le terrorisme prospérera, nourri par le sentiment qu’il n’y a rien à perdre. Sans justice sociale, pas de paix possible.
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- T'es con ou quoi ? De la dignité ? Qu'est-ce que t'en as à foutre de la dignité ? À quoi ça sert ? À rien. T'en as pas besoin de dignité. Tu pues, t'es moche, t'as des yeux de corbeau mort. T'as besoin de bouffer et c'est tout. Alors bouffe et arrête de chialer. T'as compris ? Pense à bouffer et à rien d'autre. Laisse la dignité aux curetons et aux bourges.
Ils restèrent un instant en silence, la tête penchée sur les haricots blancs qui baignaient dans la soupe.

Page 68, Albin Michel, 2017.
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Rudi s'élance.
Ses yeux s'accoutument vite à l’obscurité. La surface de l'eau garde la mémoire des éclairs qui ont déchiré la nuit. Ce n'est pas un mur aveugle qui se dresse devant lui. Il y a une phosphorescence. Mille éclats de lumière piqués dans les gouttes de pluie qui le transpercent. Rudi avance au centre d'une cathédrale d'ombres dont les arches et la flèche sont hors de sa vue. A ce moment, il ne pense pas au gros Willer. C'est pour lui-même qu'il affronte le courant sournois à l’œuvre sous ses pieds, la nuit angoissante. Par défi. Par orgueil. Pour se sentir vivant dans chaque mouvement de son corps. Rudi n'a pas d'autres biens que ses bras, ses jambes, sa tête. Pas de propriété hors du territoire étroit de sa peau. Souvent il songe : je suis un requin, si je m'arrête, je meurs. Sa vie est une course, un combat. Même quand il lit, c'est avec la rage d'un boxeur qui monte sur le ring.
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Que ce soit un faisan, un écureuil voire une simple corneille, la vue d'un animal sauvage produisait toujours chez lui une émotion aussi puissante qu'incompréhensible ... Quelque chose de grave, d'oppressant qui l'émouvait. Peut-être l'idée de l'extrême fragilité de la liberté, de son prix ? Il se souvenait d'un renard rencontré à l'aube sur une petite route, lorsqu'il faisait du vélo. L'animal l'avait toisé avec effronterie comme s'il avait voulu lui lancer un défi : "Essaye donc d'être aussi libre que je suis !".
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"Vous écrivez sur les ouvriers sans en avoir jamais rencontré un seul et encore moins enquêté sur leurs préoccupations, leurs difficultés, les idées qui les animent." (P. 305)
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- J'en ai rien à foutre du drapeau français. Il ne m'a jamais rien donné, ni à ceux qui sont comme moi. Le chef dit que je suis un rouge mais je fais mon boulot et je laisse dire. Si ça lui fait plaisir, je suis un rouge, un Peau-Rouge, un "krouïa" de la tribu des Berbères. Dans les manifestations, c'est vrai que je marche toujours derrière un drapeau rouge. Et, j'ai pas honte de le dire, ce drapeau-là je le suivrais jusqu'en enfer s'il pouvait changer ma vie de merde pour une vie digne de ce nom !

Page 32, Albin Michel, 2017.
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- Un, tu n'as rien à toi : ta maison, elle est à la banque ; le jour où ils ferment le robinet, t'es à la rue. Deux, en théorie tu peux aller où bon te semble, en réalité, comme tu n'as pas un sou devant toi, t'es bien obligé de rester là où tu es ! Je ne te demande pas où tu vas en vacances, je connais la réponse : tu restes là, t'es assigné à résidence. Trois, tu travailles pour gagner tout juste ce qui te permet de survivre, rien de plus. Et si tu t'avises de te plaindre, le peu que tu as on te l'enlève pour t'apprendre les bonnes manières. Alors tu la fermes parce que ta baraque, ta femme, tes gosses... Alors d'accord, t'es pas fouetté, t'es pas vendu sur le marché, t'as le droit de vote et le droit d'écrire dans le courrier des lecteurs de "La Voix"que tu n'es pas d'accord avec ce qui t'arrive, t'as la liberté d'expression ! Quelle liberté ? Tu sais bien que si tu écrivais une lettre pour dire vraiment ce que tu penses et si tu l'envoyais, ce serait comme si tu rédigeais publiquement ta fiche d'inscription à l'ANPE. Crois-moi : si tu veux bien regarder de près, ta vie ne vaut pas un pet de lapin, tu comptes pour rien, t'es un " opérateur " de production comme ils disent, quelque chose entre l'animal de trait et la pièce mécanique...
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Lorquin opine :
- Comme disait le curé Meslier : " L'humanité ne sera heureuse que lorsque le dernier des princes aura été pendu avec les boyaux du dernier prêtre. "
- Vous me faites penser à mon père : il ne supportait pas les soutanes.
Lorquin ouvre la vitre de son côté :
- Moi non plus ! Ni les pasteurs, ni les rabbins, ni les imams, ni les bonzes, ni les grands sorciers, ni tous les farceurs qui s'engraissent sur le dos de gogos à qui ils font croire qu'il y a un dieu au-dessus de leur tête ! Moi, j'ai beau lever les yeux au ciel, je ne vois personne !
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Le billard n'était pas mon seul sport.
Étant moi-même un peu frappé, j'ai toujours eu l'esprit frappeur. C'était écrit que, jeune homme, je fasse de la boxe française, de la savate et de la canne d'assaut. Cela me valut de voir Penna monter sur le ring avec un collant de sa sœur. Cruelle erreur. Le boxeur français ne se produit jamais avec les jambes gainées de noir ajouré d'un motif à fleurs. Il ne se produit pas non plus sans slip sous le collant, comme Pater l'apprit à ses dépens.
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Parce qu'ils se sont bien foutus de notre gueule avec leur prime à deux balles. Je me demande souvent comment c'est possible. Comment quelqu'un peut tout posséder et les autres rien avoir. Un jour, il faudra bien que ça pète. Et ce jour-là, je ne serai pas le dernier à allumer la mèche...
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