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Critiques de Ghislain Gilberti (729)
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L'évangile de la colère

Cela fait plusieurs romans que j’avais envie de lire Ghislain Gilberti. C’est chose faite, enfin, avec son dernier thriller, L’évangile de la colère. Et c’est une superbe entrée dans l’univers de cette auteur atypique. Les fidèles y retrouveront un des personnages cultes de la Trilogie des ombres. Les non-initiés comme moi ne seront pas gênés dans leur lecture car ces Evangiles se lisent parfaitement indépendamment.



Dès le prologue coup de poing permettant de présenter de façon très musclé, Seth Kohl dit le Zombie, le personnage principal, on se dit que ça va envoyer si l’auteur dégaine un combustible si puissant d’emblée … il le fera tout le long du roman sans aucune déperdition d’énergie. C’est quasi tout le temps hors-norme et pourtant on y croit à fond sans vraiment se demander si c’est possible, crédible ou plausible ! A commencer par cet incroyable personnage du Zombie, fracassé par un passé terrible : héros de guerre au Kosovo et en Afgnaistan, ex-flic à brigade des stupéfiants au 36, ex-infiltré devenu toxicomane, famille défouraillée. Bref, lorsqu’un type comme ça déboule dans une enquête elle-aussi hors-norme …



Le titre met sur la piste. L’enquête est centrée sur la traque urgente d’un tueur en série illuminé qui tue sur un rythme frénétique ( impressionnant nombre de cadavres qui s'accumulent ) , persuadé d’être un ange exterminateur ayant reçu la mission divine de rappeler aux pécheurs que Dieu peut abattre sa colère sur n’importe quel pécheur. L’idée que ses meurtres seraient inspirés des Danses macabres médiévales est excellente et parfaitement exploitée par Ghislain Gilberti, lui permettant de déployer un sens de la démesure viscéral. Les nombreuses scènes de crime révèlent une grande violence mais sans que l'auteur ne s'y complaise.



L’intrigue, à la complexité assurée, est tortueuse à souhait, haletante. Il s’en dégage une grande authenticité à l'ultra réalisme assumé dans la conduite précise de l'enquête comme dans les dialogues associés. Chaque détail compte, surtout ceux passés inaperçus qui prennent sens lorsqu’ils nous reviennent en mémoire, éclairés par un autre élément de l’enquête. La tension monte, totalement maitrisée, renforcée par une focalisation externe surpuissante qui pour autant, permet un accès pertinent net aux pensées de personnages, tous très riches et fouillés psychologiquement, du tueur aux membres de la brigade de la SRPJ de Versailles qui accueille le Zombie.



La lecture est dense et intense, juste quelque peu alourdie par l’arc narratif secondaire de la vendetta personnelle de Seth Kohl. Clairement, même si cela permet de sonder profondément les ressorts du personnage en prise avec son passé, et de creuser la passionnante porosité entre le Bien et le Mal, moi, ce qui m’importait, c’était de retrouver la fascinante traque du tueur en série mystique. Sûr en tout cas que je vais rattraper mon retard et remonter le fil de l'oeuvre de Ghislain Gilberti dont l'univers affirmé et la plume tranchée sortent du lot et ont séduit l'amatrice de thrillers bien sombres que je suis

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Sa majesté des ombres

WAOUWH !! quelle claque !!



Il y a quelques jours j'ai acheté ce roman au salon du polar ou Ghislain se trouvait... on en a profité pour papoter un peu. C'est un sacré bonhomme, super sympa, très ouvert, qui répond a toutes les questions sans tabou, et qui est très respectueux de son lecteur.



On retrouve la commissaire Cécile Sanchez aux prises avec un énorme trafic de stupéfiants. Mais bon là n'est pas le tout, puisque ce n'est pas le domaine de prédilection de la jeune femme... elle s'occupe plutôt des meurtres en série et violents. Mais les deux sont liés car le cartel ne laisse aucun trace derrière eux..



Un roman super addictif, très bien mené qui ne laisse aucune place aux temps morts. Encore une fois je me suis avalée les 700 et quelques pages en très peu de temps.

Les personnages sont supers campés et très réalistes... tous sans exceptions : que ce soit les flics intègres, les ripoux, les dealers.. tous je disais.



Après on sait et on sent que Ghislain maîtrise son sujet de fond et comble. Il le maîtrise si bien que l'on se croirait dans un film. D'ailleurs un de mes films préférés sur le trafic de drogue est, et restera très certainement French connexion...et bien c'est encore meilleurs ! ( mais c'est également complètement différent).



Sans oublier l'action et l'intrigue qui sont menées de mains de maître à tel point que venir au bout et savoir que c'est une trilogie m'a laissée frustrée..

Mais bon grâce à mes petits papotages avec Ghislain je sais que je ne devrais pas attendre trop longtemps puisque le tome 3 est à l'écriture et que le tome 2 devrait sortir toute fin d'année voir début 2019.



Je n'ai qu'un conseil pour ceux qui aime ce style de roman foncez vous ne le regretterez pas. Moi, je suis conquise par l'auteur qui a une plume, agréable, directe, violente (parfois) mais addictive a souhait.



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Le festin du serpent

J'ai un collègue de boulot qui sait que je suis une passionnée de lecture. du coup parfois on papote bouquin. Et il m'a insidieusement glissé un nom lors d'une discussion : "Tu sais il y a un mec qui est originaire de chez nous (ma région d'adoption) et qui écrit super bien des thrillers.. et blabla ... (je vous écourte le discours parce que je crois que ça a duré un bon moment).



Pour ceux qui me connaissent, il ne m'en faut pas plus pour piquer ma curiosité. J'ai donc plongé le nez dans son premier roman tête baissée. Je tiens donc a remercier plus que chaleureusement Nicolas pour cette superbe découverte.



J'ai même, il faut l'avouer été très surprise pour un premier roman. Quelle maîtrise du sujet, des technologies, des détails, de l'écriture, de l'intrigue, des personnages...

C'est vrai qu'au départ quand j'ai vu qu'une partie du roman parlait de terrorisme , j'ai un peu pris peur. Peur de plonger dans un univers qui me révolte et d'aller trop loin. Pour aller loin effectivement ça va loin, mais comme Ghislain Gilberti a une écriture violente , certes mais très addictive c'est passé comme une lettre a la poste avec un timbre vert : 48 heures pour lire ce beau pavé (j'aurais pu faire moins mais des obligations m'ont tenue loin du roman).



J'ai tout simplement tout adoré. Les personnages sont superbement travaillés , même si j'ai trouvé Cécile Sanchez un chouia trop Wonder woman a mon goût. On s'approprie les personnages très facilement et on suit leurs aventures avec délectation.



Vous aurez compris que c'est un réel coup de coeur, et une immense découverte. Je vais donc suivre avec grande attention les pas de cet auteur. D'ailleurs son deuxième roman a mis ma PAL a mal puisqu'il vient de se positionner en haut de la pile
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Le Sacre des Impies

Dernier tome d'une trilogie de fou.

Évidemment on est dans l'ultra violence avec les thrillers de Ghislain Gilberti, mais le scénario est tellement bien ficelé et sans concession....pour personnes. Ni les personnages, ni les lecteurs et je pense que ni l'auteur ne peut sortir indemnes de tels romans.



Mais tout est maîtrisé a souhait ( sauf peut-être la fin mais j'y reviendrai).

J'ai trouvé que l'auteur avait été très malin de remonter à la genèse de borderline. Ces jeunes n'ont pas eu une jeunesse toute rose et édulcorée et pourtant... Avec de tels parents ça aurait pu.

Grâce à cela Ghislain Gilberti réussi un énorme tour de force, nous faire aimer, nous faire cautionner et nous faire avoir de l'empathie pour des psychopathes en puissance.



Quand je dis que Gilberti est sans concession, c'est que le futur de certains personnages ( que l'on connaît depuis plus longtemps que cette trilogie) est dramatique. J'en avais les poils hérissés sur les bras.



J'ai passé un énorme moment.on reconnaît aisément les parties qui sont liées à la biographie de l'auteur ( enfin quand on a lu la dynamique du chaos). On ressent sa souffrance.

Je pense très sincèrement qu'il a du avoir du mal a conclure ce roman.

D'ailleurs j'ai trouvé la fin assez abrupte, et pas tout à fait a la hauteur du reste du roman. Certains personnages n'ont pas la fin qu'ils méritent et il m'a manqué quelques éléments pour un final en apothéose.



Cette trilogie va rester très certainement dans les anales des thrillers. C'est dense, addictif, bien pensé. Et surtout c'est un moment de lecture incroyable. Je reste sur l'idée que ça pourrait faire un film de dingue (avec le bon réalisateur et les bons acteurs).



Un roman dont on ne sort pas indemne, d'une forte intensité.

Je recommande ++++, mais surtout âmes sensibles s'abstenir.
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L'évangile de la colère

Si il y a bien un auteur de roman noir dont j'attends avec impatience la sortie de ses nouveaux romans, c'est bien Ghislain Gilberti.

Malgré tout j'ai attendu celui-ci avec appréhension car sur les réseaux sociaux Ghislain parlait d'une approche différente, et connaissant ses capacités d'auteur a aborder des sujets un peu limite pour moi ( comme les violences sexuelles sur enfant... et que la quatrième de couverture parlait justement du meurtre ignoble d'un gamin) je m'en suis fait une montagne.



Mais non tout s'est très bien passé.

J'ai donc retrouvé avec plaisir la plume addictive de l'auteur. J'ai lu ce roman (comme les précédents) en apnée.



Le talent de Ghislain Gilberti est monstrueux.

Il te construit des personnages pour qui ont a une véritable affection, et pourtant ils sont plein de doute, torturés pour certains. En fait, c'est sans doute cela qui les rend si proche de nous, si humains et si attachants.

Et puis la trame du roman est imparable, addictive, violente et pleine de rebondissements.

C'est également sans compter sur sa plume si agréable. Je pense aussi que son côté sans concession pour ses personnages joue beaucoup.



Dans ce roman nous sommes toujours dans un récit extrêmement violent, a la fois physique mais également psychologique. Les sujets abordés sont extrêmement maîtrisés.



Petit bémol malgré tout, la vendetta de Seth est un peu trop facile, trop tirée par les cheveux a mon goût.



Je rajouterai quand même, qu'effectivement, même si on peut lire ses romans de façon indépendante, je crois que des liens forts se sont créés entre les personnages et les lecteurs. Donc pour comprendre parfaitement certains personnages je conseillerais quand même de lire ses romans dans l'ordre ( mais ce n'est que mon humble avis!)



Un roman que j'ai lu d'une traite.

Ghislain Gilberti est à mon sens aujourd'hui un des grand maître du roman noir, j'irais même jusqu'à dire un incontournable.



Impatiente d'avoir son prochain roman entre les mains... mais je me contenterai pour le moment de le rencontrer mi mai lors du 25e festival des littératures policières noires et sociales. :))
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Le festin du serpent

Cela faisait un moment que j'avais rendez-vous avec Ghislain Gilberti, découvert sur Babelio à la faveur de plusieurs billets enthousiastes. Il s'agit d'un thriller policier, un genre plutôt bien représenté avec un très large choix d'auteurs (français, américains, scandinaves et même japonais ou coréens).

Alors ? que dire, qu'en dire ? Pour commencer, j'ai vraiment apprécié, et pas seulement en raison de l'attrait pour la nouveauté, sans révolutionner le genre, disons que l'auteur coche toutes les cases avec succès.

Je vais commencer par le style, que j'ai trouvé excellent. Côté intensité et suspense, rien à redire non plus, c'est d'une belle efficacité. Le plus selon moi, c'est le soin que l'auteur va apporter à développer le contexte de ses enquêtes, car à l'évidence, il s'est très bien documenté sur le fonctionnement des différents services de polices, tant français qu'internationaux et sur leur collaboration ou interaction.

Le fait est que l'un des aspects qui m'a le plus intéressé est la découverte de ces deux services spéciaux que sont la SDAT et l'OCRVP, ainsi que leurs champs d'actions et leurs méthodes, le tout se révélant passionnant et très instructif.

Ce qui m'a beaucoup plu aussi, c'est la description du fonctionnement à l'intérieur de ces services, les rapports hiérarchiques et plus généralement le quotidien de ces équipes et leur psychologie.

Le parti pris narratif de Ghislain Gilberti sera de nous faire suivre deux enquêtes, l'une menée par le commissaire Ange-Marie Barthélémy, dit "l'Archange", aux prises avec une cellule terroriste particulièrement violente et mobile. Et d'autre part l'enquête de Cécile Sanchez dit "Torquemada", chargée de traquer des tueurs en série avec l'OCRVP, et dont la spécialité, la synergologie va vous bluffer tout au long de l'histoire. Un chapitre sur deux, nous suivrons chaque enquête dans des chapitres courts et percutants, et nous n'aurons pas le temps de nous ennuyer.

Donc, d'un côté un homme d'action, et de l'autre une femme implacable, capable de vous décrypter d'un regard, je pense que même les plus difficiles y trouveront leur compte, car, et au risque de me répéter, l'aspect psychologique est particulièrement soigné, y compris chez les "méchants".

Le scénario est brillant et inventif, j'avoue avoir été bluffé par la résolution de la deuxième enquête, qui aura donné bien du fil à retordre à Cécile Sanchez.

Voilà, pour ce qui me concerne il s'agit d'une très bonne pioche, j'appréhende la suite avec confiance.
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Les Anges de Babylone

J'ai complètement englouti ce tome 2. Je l'attendais avec impatience et Ghislain ne m'a absolument pas déçue.



On reste dans du noir , voir du très noir et de l'extrême violence, avec des descriptions parfois horribles et insoutenables. Mais ce roman vous happe et vous emmène dans un univers qui vaut le détour.

L'auteur est sans concessions, aussi bien avec son scénario qu'avec ses personnages. Des personnages plus vrai que nature. Je me suis posée la question du pourquoi adhérer et vouer fidélité a Bordeline. Alors même si Gilberti ne répond pas à toutes mes questions (il reste un tome 3... emoji qui saute de joie !) il y répond quand même en partie.



Bien sur quand on lit ce style de roman, on est obligé de faire des spéculations.. parfois elles sont juste , mais on en a la certitude réelle qu'a la fin.. et parfois on se trompe. Mais une chose est sure c'est que Ghislain est un sacré conteur. Pour moi il fait partie des très grands auteurs français de thrillers. Il maîtrise, il est dans le détail, les personnages sont très travaillés… et le suspens est bien présent.



Une valeur sûre sur qui on peut compter les yeux fermés. D'ailleurs j'ai hâte d'avoir le tome 3 entre les mains et voir jusqu'ou Gilberti va oser nous emmener.
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Les Anges de Babylone

Ce second tome de la Trilogie des ombres est aussi angoissant et captivant que le premier et les rafales des armes couvrent la musique techno.



Borderline a subi un temps d’arrêt après son offensive vers Belfort et la commissaire Cécile Sanchez est repartie à Paris. Le terrain occupé provisoirement par les bandes rivales est rapidement reconquis lors d’une opération quasi militaire qui stupéfie les médias, ridiculise les policiers strasbourgeois et contraint la hiérarchie à demander conseil à Cécile. Faust, la hyène, est libéré de prison au terme de sa peine. Borderline is back !



Ghislain Gilberti nous emmène alors en Arménie à Erevan, chez les fournisseurs de stupéfiants, puis à Rotterdam, d’où la cargaison est véhiculée vers l’est de la France au terme d’un « go slow » qui enterre quelques pandores.



Borderline transfère son PC à l’étranger afin de préparer l’étape suivante de son développement sous le nom « Anges de Babylone ».



Les policiers progressent dans leurs investigations, identifient petit à petit les têtes de l’hydre infernale et localisent ses constellations en décryptant la technique de recrutement de Borderline et en listant les adolescents fragiles qui ont potentiellement le profil type pour être recruté par une des branches de l’organisation. La police interpelle alors une des sept têtes de Borderline, provoquant en riposte un tsunami de violences … qui annonce un troisième tome explosif !



En 4 parties, 118 chapitres et 623 pages, ce roman accumule 4 scènes de torture, et environ 118 cadavres et 623 blessés. Le lecteur en sort abasourdi et comprend que le trafic de stupéfiants n’est pas l’apanage de dealers cool style SHIT de Jacky Schwatzman mais la source de revenus de bandes terroristes dont le but est de subvertir puis détruire nos sociétés.



Face à eux, des hommes et des femmes, juges et policiers, se dépensent sans compter mais leurs efforts sont en partie annihilés par le sabotage des corrompus et ils paient (avec leurs familles) un lourd tribut dans cette croisade. C’est l’un des mérites de Ghislain Gilberti de leur rendre l’hommage qu’ils méritent et de nous alerter sur ces menaces.
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Sa majesté des ombres

L’évangile de la colère m’a rendu dépendant de Ghislain Gilberti et Sa majesté des ombres ne fait qu’accroitre cette addiction.



Plongée dans les réseaux de dealers de l’est de la France, ce premier Tome de La trilogie des ombres, lève le voile sur le monde de la musique techno, qui est le fumier sur lequel prospère le gang Borderline implanté dans une région frontalière qui offre de vastes perspectives. Et comme tout bon premier tome, il donne envie de se précipiter sur la suite, car une grande partie du gang reste libre et vivante après 733 pages.



Le scénario est solide, Belfort parfaitement photographiée, les personnages bien dessinés et psychologiquement disséqués, l’écriture est brute, sans fioritures et change continuellement de rythme au fil des pages. Le romancier place le lecteur aux cotés des flics et décrit l’organisation complexe d’Interpol et des services français spécialisés dans les stupéfiants, le crime organisé et la cyber défense. Il cartographie les baronnies judiciaires qui n’empêchent pas des juges de se mêler d’affaires ne relevant pas de leur région. La guerre des polices, les querelles de petit chefs, laissent une grande liberté aux trafiquants.



Le très grand nombre d’acteurs demande une attention soutenue mais beaucoup succombent au fil des pages et parfois aux termes de tortures qui écarteront les personnes allergiques au gout du sang.



Ghislain Gilberti a un faible pour les femmes (toutes belles et intelligentes) et une dent contre les hommes et surtout les policiers provinciaux (souvent abrutis et moches) et si en plus ceux ci s’expriment en alsacien … les carnages s’accumulent.



Le commissaire Cécile Sanchez surpasse avec courage, détermination et méthode ses collègues mais j’ai beaucoup de respect pour l’infiltré au sein de borderline.



Celui ci s’en sortira-t-il vivant ? Cécile Sanchez sera-t-elle définitivement débarquée de l’enquête ?



Vivement Les anges de Babylone !
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L'évangile de la colère

Un prologue d’anthologie ouvre ce polar et sort de l’ombre le Zombie, alias Commandant Seth Ohl, en burn out depuis l’assassinat de son frère, de Claire, son épouse et de Nina, leur fille. Dépression qui le noie dans les paradis artificiels.



Un an plus tard, au retour d’une sévère cure de désintoxication, le commandant reprend du service à Versailles et intègre l’équipe de Paul Baptista avec Petshop, alias Capitaine Céline Fauvel, comme ange gardien.



Cet évangile de la colère n’est pas miséricordieux et Seth Ohl pratique aussi peu l’adage « Si on te gifle sur la joue droite, tends la joue gauche » que Paul et Asia Baptista ; leurs interventions ne sont probablement pas toujours « conformes aux règles d'engagement de nos forces de l'ordre » mais elles sont guidées par un souci de justice qui l’emporte sur le respect d’un droit délétère et étriqué ce qui les conduit à coopérer avec une détenue !



Deux intrigues courent en parallèle ; une série de « danses macabres » accapare l’attention et les moyens du SRPJ de Versailles pendant que Seth Ohl poursuit l’enquête sur l’assassinat de sa famille. Le rythme est haletant, les épisodes s’enchaînent et les cadavres s’empilent. Impossible de lâcher ce livre avant de trouver le sommeil.



Le premier volet est original, instructif et la journaliste de Libération, Florence Jabelle, (qui fait penser à Florence Aubenas) fait le lien avec Les simulacres de la mort d’Hans Holbein et contraint les enquêteurs à lui réserver un traitement de faveur. Le travail d’équipe paie et le narratif décrit équitablement les contributions des hommes (Abel, Hugo, Maxime) et des femmes (Asia, Cécile, Céline) qui luttent au coude à coude pour identifier et neutraliser le criminel.



Le second volet est un ersatz de Monte Cristo avec le Zombie dans le rôle du « poor lonesome cow-boy » où Ghislain Gilberti imagine des compromissions entre policiers et narco trafiquants. Collusion inimaginable et donc invraisemblable, voire impossible pour qui connait la police des polices à savoir l’incorruptible IGPN ? Mais le poisson pourrit toujours par la tête et la vengeance du Commandant est aussi jubilatoire que bien méritée.



Enfin, parmi les nombreux héros de cette épopée, le juge d’instruction et son greffier méritent d’être cités.



Ce récit est à déconseiller aux âmes sensibles et aux amateurs de littérature feel good. C’est brutal, noir, sanglant, comme du Karine Giebel. C’est vif et violent, comme du DOA. C’est écrit d’une plume crue qui n’occulte pas une incontestable finesse psychologique et un scénario diabolique comme chez Franck Thilliez.



Implacable réquisitoire sur les ravages des stupéfiants et des emprises manipulatrices, cet évangile de la colère me permet de découvrir et recommander Ghislain Gilberti (un belfortain) dont je parierais que le Zombie lui doit beaucoup.
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Sa majesté des ombres

Quelle claque ! Quelle baffe magistrale ! (C'est bon, mes deux joues sont rouges)



Je sais, je sais, j'arrive après la guerre mais souvenez-vous du plaisir que vous aviez ressenti à la lecture de cette œuvre...



Et bien, cette fois, c'est moi !



Dire que cette pépite dormait dans ma #pal depuis presqu'un an.



Le sujet, l'histoire, les personnages sont durs et je me suis pourtant délectée de chaque mot. J'ai été tenue en haleine du début à la fin.



Je n'ose pas dire "chef-d'œuvre" car tellement de livres sont excellents. Mais celui-ci a vraiment sa place à part.



Savez-vous quand la suite sort en poche ?
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Le bal des ardentes

Je retrouve Ghislain Gilberti avec ce "Bal des ardentes" qui se situe chronologiquement juste après "Le festin du serpent", une précision utile car nous allons y retrouver la quasi totalité des acteurs, ce qui va grandement faciliter une entrée en matière rapide.

Côté intrigue, il s'agira à nouveau de traquer un poseur de bombes, ce qui est après tout logique puisque l'équipe du commissaire Ange-Marie Barthélémy, dit "l'Archange" fait partie du SDAT et s'occupe principalement d'anti-terrorisme. Autant dire que les premières pages ont eu pour moi un goût de déjà vu, ce qui ne m'enchantait guère, heureusement, très vite le contexte marseillais et la description de son écosystème du crime allait considérablement renouveler mon intérêt.

Cliché ? Vérité ? Toujours est-il que le milieu marseillais tient vraiment une place à part dans notre inconscient collectif avec ses mafieux corses, italiens, arméniens ou encore russes, je ne sais pas si l'auteur s'approche de la vérité, mais l'ambiance est pour le coup très bien rendue.

Un autre pan du récit nous emmènera en région parisienne où je vous garantis du très lourd, se dire qu'une grande partie n'est sans doute pas si romancée que cela fait froid dans le dos.

Je ne vais bien sûr rien dévoiler, sachez seulement que notre poseur de bombes va se révéler être un adversaire de taille pour notre équipe d'enquêteurs, retors et particulièrement rusé et prudent, la traque sera compliquée et dangereuse. Côté intrigue et scénario, cela tient plutôt bien la route. Côté rythme, le tout est chargé d'adrénaline, ça secoue pas mal, rien à redire on ne s'ennuie pas une seconde.

Je vais peut-être quand même signaler quelques facilités, quelques ficelles un peu grosses et malheureusement quelques scènes assez prévisibles, surtout quand comme c'est mon cas vous avez encore l'opus précédent en tête, j'espère que l'auteur saura renouveler ses effets dans les prochains titres.

Cela dit si vous aimez le rythme et l'adrénaline, alors ce titre est fait pour vous, ce qui change par rapport à Thilliez par exemple, c'est qu'ici on suit une équipe qui planifie ses actions, là où un Sharko est plus instable et imprévisible, l'autre face de la pièce d'une certaine façon.
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Le Sacre des Impies

Ce troisième tome de « La trilogie des ombres » se déroule sur deux espaces temps séparés de 15 ans :

• Les parties 1 et 3, Chroniques et Rois, racontent les années 1995-1996, avant « Sa majesté des ombres ».

• Les parties 2 et 4, Lamentations et Juges, racontent 2011, après « Les anges de Babylone ».



Le prequel dévoile la naissance de Borderline, la sélection des premiers membres. Elle révèle l’enfance outragée, brisée, martyrisée des recrutés et le criminel passé de leurs parents monopolisant les leviers du pouvoir financier et politique à Strasbourg. J’avoue être bouleversé par les souffrances et les viols de ces enfants qui expliquent leur soif de vengeance.



La sequel, développe le projet Babel, murement préparé dans « Les anges de Babylone », et, après un épisode dantesque dans le port du Havre, nous amène au 14 juillet 2011, jour historique, où les Anges entament un processus révolutionnaire de prise du pouvoir en manipulant les médias avec des vidéos de fausses agressions policières puis en utilisant des armes de destruction massive (missiles et gaz). Ce volet m’a semblé assez invraisemblable (à moins qu’il soit prémonitoire) et le discours politique est un simple copié collé des diatribes de Mathilde Panot, Sandrine Rousseau ou Louis Boyard.



Ce roman est très brutal et étale environ 650 cadavres (en 650 pages) dont de trop nombreux policiers souvent dépassés par l’imagination criminelle et les moyens technologiques déployés par les Anges de Babylone.



Cet ouvrage est émaillé de nombreuses coquilles avec des mots manquants, des accords erronés qui donnent l’impression d’un travail bâclé (romancier ou éditeur ?), ou d’une méconnaissance du terrain (page 219) comment quitter le « boulevard Graville » alors que la voiture roule sur le boulevard DE Graville ?



Mais ne boudons pas notre plaisir ; cette trilogie est extraordinaire et consacre un auteur dont le souffle épique évoque Les Misérables de Victor Hugo en nous penchant sur le sort des enfants martyrisés.



La conclusion « plus opaque et dangereuse que jamais, l’organisation composée d’ombres vivantes s’est remise en marche » n’est elle pas le teaser d’un prochain tome ?
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Le bal des ardentes

16 avril 2010, Marseille. Un homme, un sac sur le dos, se balade dans les rues du quartier de Belsunce. Il utilise un passe de serrurier pour pouvoir entrer dans un immeuble, sis rue des Dominicaines. Au 2ième étage, il dépose son sac à dos dans l'armoire technique puis s'éloigne des lieux. À l'aide de son téléphone à carte prépayée, il fait exploser l'immeuble... Après avoir observé le chaos, il s'éloigne, l'esprit en paix... Bilan : 25 morts, 6 blessés dont 2 dans un état critique. Peu après la substitut du procureur débarquent sur les lieux le commissaire Ange-Marie Barthélémy, de la Sous-direction antiterroriste, et son équipe. Tenus au fait des circonstances du drame, des lieux et personnes visés, les policiers semblent, de prime abord, penser à un règlement de compte lié au trafic de drogue. Sachant que de nombreuses familles mafieuses, aussi bien russes, italiennes ou arméniennes, règnent sur la cité phocéenne, l'enquête va se révéler compliquée d'autant que l'attentat n'a pas été revendiqué et que se dessine un profil bien particulier du poseur de bombes...



Dès les premières pages, l'on est plongé dans un bain de sang, soufflé par la violence aussi bien de cette explosion que par le rythme que nous impose Ghislain Gilberti et propulsé dans ce Bal qui promet aussi bien de faire tourner que tomber les têtes. Pour ce faire, Ange-Marie Barthélémy et son équipe vont pouvoir compter sur l'aide d'Interpol, du groupe anti-terrorisme, de la section Analyse post-explosion, de la Brigade des stupéfiants et de la police locale. Toute une armée de femmes et d'hommes bien décidés à mettre un visage sur ce poseur de bombes apparemment fort expérimenté. Étonnamment documenté, totalement immersif, minutieusement huilé et effroyablement rythmé, ce roman ne manque ni d'originalité ni de détails. Porté par toute une galerie de personnages atypiques (borderline, psychopathe, mafieux...), ce Bal des ardentes, au twist final explosif, nous tient en haleine du début à la fin...
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Le baptême des ténèbres

Des jeunes femmes se ressemblant étrangement sont retrouvées mortes. Mais celle-ci a été longue et douloureuse, à cause de sévices inimaginables. La profileuse et commissaire Sanchez est chargée du dossier.



Sans doute le roman le plus dur de Ghislain Gilberti que j'ai pu lire jusqu'à présent. Il est d'une extrême violence, mais il est prenant à souhait et très réaliste. Quoique sur certains points, je me demande quand même si l'auteur n'en a pas fait de trop. Mais ça ne gène en rien la lecture.

Plus j'avance dans les romans de Gilberti , plus je suis convaincue qu'il a un talent extraordinaire. Il mérite à être plus connu , et surtout je trouve que ses romans valent largement un Chattam (par exemple) à son plus haut niveau.



Ghislain Gilberti arrive a créer une atmosphère oppressante avec ses mots et à mettre le lecteur dans la position du personnage.



Mais j'émets quand même quelques réserves. Je pense que le roman aurait gagné en qualité (déjà haute) si il avait eu quelques pages de plus. Certains éléments n'ont pas eu toutes leurs explications. Mais peut être que ces questions auront une réponse lors des prochaines aventures du commissaire Sanchez.

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Dernière sortie pour Wonderland

Ce roman me faisait peur ( et a juste raison), mais quand j'ai vu que la Mécanique Générale le sortait en poche j'ai sauté le pas.



D'abord sujet qui fâche en général chez moi, la pédophilie … d'autant que je connais l'écriture de Gilberti et que je sais qu'il ne prend pas de gants.. et qu'il est très bon pour décrire l'indescriptible.

Ensuite c'est Un "remake" a la sauce Gilberti d'Alice au pays des merveilles et que je n'aime pas du tout l'original ... ni l'animé, ni le film, et encore moins le roman de Lewis Caroll.



Je reste donc dubitative sur ce roman, mais il faut reconnaitre que la plume de l'auteur est toujours belle, agréable, franche. Comme je l'ai toujours aimé.



Sous acide ou non l'histoire du lapin blanc ne m'a jamais fait rêver, donc il était évident que je n'allais pas accrocher.





Pour le côté pédophile de Caroll il faut reconnaître que le contenu des photos en fin de livre pousse quand même a la réflexion...mais qu'aucune preuve tangible ne confirme a 100% la chose… On pourrait d'une certaine façon comparer cela a ce qu'il peut se passer aujourd'hui avec le nouveau documentaire sur Michael Jackson… Peut qu'être que oui.. ou peut être que non.



Bref, je préfère nettement Gilberti dans ses autres romans

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Dynamique du Chaos

Un roman tiré de l'histoire même de l'auteur qui est pour un public averti.



Ce livre est d'une violence sans nom. On ne sort pas indemne de cette lecture. Ce n'est même pas uppercut que l'on prend dans le visage, c'est mille fois pire.



La violence ça connaît Gys, il y est plongé depuis son plus jeune âge. Mais comme chacun sait la violence attire la violence.

Ghislain Gilberti écrit de façon très crue , très directe, trop même parfois.

Cette violence se retrouve à tous les niveaux : physique, sexuelle, psychologique.



Je sors de cette lecture assez mitigée. Non, pas que l'histoire ne m'ait pas plu, bien on contraire. Et pourtant on sait dès les premières lignes ce qu'il va se passer. On le sait, mais on a besoin de confirmation... et puis ça arrive mais au final pas tout a fait comme on le pensait.

Et puis Gys il raconte il est sans barrière, sans tabou. Ce qui est tout a son honneur.



Alors même si je comprends beaucoup de choses lues dans ce roman, si je comprends des actes, des paroles, des sentiments, je n'en cautionne presque aucune.

Bien évidemment déjà l'usage de la drogue, même si tout un chacun peu y tomber, je trouve malheureusement que Gilberti en fait l'apologie... et ça me dérange foncièrement.

Le non respect de l'être humain et des femmes, mais également le non respect des femmes vis à vis d'elles mêmes.



Je trouve aussi dommage, et pourtant je la comprends vraiment, la provocation qu'il fait suite a l'agression qu'il a subi (ainsi que ses enfants) par des intégristes musulmans après la publication du festin du serpent ( il a perdu l'usage d'un bras ne l'oublions pas).



J'aime ce que fait Gilberti , c'est un auteur de grand talent. Je pense que sa jeunesse, sa vie l'ont forgé comme il est aujourd'hui. Sans cela il ne serait pas si bon auteur. C'est ou c'était un homme torturé. Il l'est sans doute encore aujourd'hui. On ne sort pas indemne de cette lecture , alors quand on a réellement vécu cette vie on ne peut pas non plus en sortir indemne.



Je lui souhaite le meilleur, mais surtout de pouvoir un jour être apaisé et serein.
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Le bal des ardentes

Ange Marie et son équipe anti-terroriste se retrouvent a Marseille. De graves explosions ont eu lieu. L'enquête et la traque commence.



Je suis convaincue que cet auteur, Ghislain Gilberti gagne a être connu et mériterait le statut des plus grands auteurs de thriller. Ses romans sont quasi sans failles, avec une écriture claire, rapide et surtout addictive.

On plonge littéralement dans son monde , ses sujets sont maîtrisés, c'est un réel plaisir de le lire. Il est certain que les thèmes qu'il choisit pour ses romans ne nous emmènent pas au pays des bisounours bien loin de là. La violence et l'horreur sont bien présentes.

Je trouve également qu'il maîtrise le côté psychologique des ses personnages. Et ce que j'aime par dessus-tout c'est que même si les flics ont la part belle, ils ont d'énormes défauts , parfaitement exploités par l'auteur.



Ce n'est que le deuxième roman de Ghislain Gilberti que je lis , mais ce ne sera certainement pas le dernier. D'autant que même en restant dans le même style de roman, et avec des personnages récurrents il se renouvelle sans cesse. Je crois pouvoir dire sans me tromper, que cet auteur va faire partie des mes nouveaux chouchous.
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Sa majesté des ombres

Attention, certaines scènes sont très violentes. ● Juin 2003. Un indic, Sébastien Cortès, surnommé le Crapaud, se rend au commissariat central de Mulhouse pour y rencontrer le lieutenant Michel Grux, surnommé le Chacal. Il l'informe d'une opération d'envergure qui aura lieu à la Villa Venezia, une grosse arrivée de drogue prévue pour le samedi suivant. Parallèlement, un dealer a été pris avec de la drogue provenant du « Réseau Fantôme ». Christophe Sutter, le chef des Stups, va l'interroger pour en apprendre plus sur ce réseau qui est dans le collimateur de la police depuis longtemps. Les policiers vont peut-être enfin pouvoir arrêter Bruno Guillon, considéré comme le cerveau du réseau. Mais rien ne se déroulera comme prévu… ● J'ai beaucoup aimé ce roman très addictif et bien construit. L'auteur a un sens aigu du rythme et son récit est haletant. On ne cesse de changer de perspective, ce qui maintient tout le temps l'intérêt du lecteur. Certains rebondissements sont totalement imprévisibles. L'action est omniprésente, il se passe quelque chose à chaque page, à chaque paragraphe. ● Alors certes, les personnages sont assez caricaturaux, mais c'est la loi du genre. ● Et puis, le roman a une dimension spirituelle, ce qui pour le coup n'est pas courant. On y parle d'âmes, et la commissaire Cécile Sanchez peut même parfois les voir ! Il est aussi beaucoup question du « mal à l'état pur ». ● L'auteur maîtrise visiblement son sujet et les rouages administratifs de la police. ● Il y a beaucoup de personnages et plusieurs intrigues entremêlées, mais on n'est jamais perdu, c'est toujours très clair. ● J'ai dévoré les presque sept cents pages de ce roman et attends avec impatience la republication des deux tomes suivants : cette trilogie a déjà été publiée en 2018, 2019 et 2020, mais désormais introuvable, elle fait l'objet d'une nouvelle publication en livre de poche chez J'ai Lu à partir de cette année (2023). ● Les amateurs de polar et d'action ne peuvent que s'en réjouir et se délecter de cette lecture !
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Le festin du serpent

Tel un serpent tentateur, Gruz m'avait agité sous le nez ce thriller, le faisant onduler devant mon regard hypnotisé et, comme Eve, j'ai succombé aux charmes du roman, vanté par lui dans sa chronique.



Gilberti, l'auteur, s'est transformé, quant à lui, en python, m'enserrant l'esprit dans les anneaux puissants de son thriller, les resserrant de plus en plus autour de moi, jusqu'à me faire lâcher prise et quitter le monde réel.



Plongée dans le métro à la page 480, je fus tirée de ma lecture par mon homme qui me donnait un coup de coude. Quoi ? C'était pour me signaler que le métro arrivait à notre station de destinations. Sans lui, et bien j'aurais fini au terminus !



Ce qui m'a plu, dans ce roman, c'est qu'il soit constitué de deux récits qui, comme des crochets venimeux du Cobra, se sont plantés dans ma gorge, distillant un venin addictif.



D'un côté, Cécile Sanchez, commissaire de police spécialisée en criminologie qui traque les criminels les plus dangereux et les plus déviants qui sévissent dans l'Hexagone. La voici confrontée à un tueur particulièrement brutal qui éviscère ses victimes avant d'emporter leurs organes.



De l'autre côté, en alternance "un chapitre sur deux", nous avons Ange-Marie Barthélemy, commissaire à l'antiterrorisme qui lui traque un groupuscule islamiste radical, ultra-violent, qui parcourt les grandes villes d'Europe : An-Naziate, dont les membres ne laissent dans leur sillage que mort, ruines et chaos.



Cette alternance de chapitres est diabolique et délicieusement frustrante : je râlais de quitter la commissaire Sanchez et son enquête mais je me réjouissais d'en apprendre un peu plus sur celle de Barthélemy, râlant lorsque je devais le quitter, et ainsi de suite.



Frustrant, mais j'adore les romans écrits de cette sorte parce que je trépigne d'impatience et que le suspense est maintenu durant toute la lecture.



Point de vue personnages, Cécile Sanchez (surnommée Torquemada) n'a rien à voir avec la commissaire Julie Lescaut. Non, Sanchez, c'est du costaud et ayant étudié la synergologie, elle tiendrait plus d'un Patrick Jane de par son talent de "Mentalist"; le côté "borderline", fantasque et irrespectueux des règles en moins, ce qui est dommage parce que je l'ai trouvée un peu trop "too much" et que j'ai eu du mal à m'attacher à elle au départ.



Par contre, le commissaire Barthélemy, Ange-Marie de son prénom (l'auteur a-t-il pensé à la douleur de porter un tel prénom dans la vie courante et surtout à l'école ?), lui, j'ai aimé son côté froid et bourru, plus en adéquation avec le personnage. Surnom : l'Archange.



On se doute qu'à un moment donné, leurs enquêtes respectives vont se télescoper, mais "quand" ? Et surtout quel sera le dénominateur commun entre les éviscérations et le terrorisme ?



Lorsqu'elles ont fusionnées, j'ai compris qui était l'Éventreur, mais j'étais loin d'avoir compris le "pourquoi" de ces meurtres... Pire, lorsque Cécile Sanchez comprend et l'explique à ses hommes, elle tiendra le pôvre lecteur dans l'ignorance, ajoutant par-là encore plus du suspense.



Suspense qui devient plus fort dans les cent dernières pages, faisant monter l'adrénaline, l'angoisse et la fébrilité du lecteur, agrippé à son livre comme un vampire assoiffé.



A-t-on idée de torturer son lectorat de la sorte ? de lui faire sortir ses tripes de cette manière, de faire un suspense qui serait insoutenable pour le coeur d'un cardiaque ?



Ce que j'ai aussi apprécié aussi chez cet auteur, en plus de son écriture correcte et agréable, du suspense qu'il sait distiller correctement, de son réalisme dans l'action, de sa manière de construire son récit et d'expliquer les choses, de cette impression qu'il m'a donné de maîtriser tous les sujets abordés dans le roman ?



Et bien, c'est le fait qu'il n'ait pas sombré dans certain travers : considérer que tous les musulmans sont tous des extrémistes et des Islamistes enragés.



Un passage dans le livre illustre bien le fait qu'il ne faille pas mettre tous les musulmans dans le même sac, que le Coran est une religion d'amour et que bien que le Livre possède quelques passages violents, il fait dire par Barthélemy que la Bible n'en est elle-même pas exempte.



Bref, Gilberti est un cobra et il m'a fasciné par son histoire : j'apprécierais fortement revoir les deux commissaires pour une autre enquête... et qu'il ne leur arrive rien de fâcheux, sinon, je hurle !



Transformée en Anaconda vorace, je viens d'avaler tout cru ce pavé de 552 pages et de le digérer, assimilant toutes les données. le menu était copieux mais pas indigeste.



Un vrai festin, je vous jure ! Je m'en suis léchée les babines et les canines... Pardon, les crochets !



EDIT : Par contre, après cette lecture prenante, je pense que je vais lire la collection des "Tchoupi"... Oui-Oui serait trop dur pour moi...


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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