Ce troisième roman de
Ghislain Gilberti va faire l'effet d'une bombe. L'image est un peu facile vu le sujet traité, mais
le bal des ardentes est réellement un thriller explosif.
Premier constat, pour ceux qui ont lu les enthousiasmants précédents romans de l'auteur, Gilberti ne s'enferme pas dans un schéma. On y retrouve bien sa patte, mais l'histoire proposée est atypique et différente de ce qu'il a proposé auparavant. Pour les novices, même si certains personnages sont communs, ce roman peut se lire individuellement des deux autres opus de la série.
L'écrivain l'a dit régulièrement en interview, il ne sait parler que de ce qu'il connaît. C'est un travailleur qui bosse les moindres détails de son récit à partir d'une foultitude de recherches. A tel point qu'on se retrouve plongé dans une intrigue d'un incroyable réalisme, digne d'un reportage.
Son personnage principal, Ange-Marie
Barthélemy, se retrouve confronté à une enquête unique, à la poursuite d'un poseur de bombes qui ressemble davantage à un tueur en série qu'à un terroriste. Une enquête de fond, tout autant pour l'équipe antiterroriste que pour le lecteur.
Car ce qui frappe vraiment, c'est ce réalisme incroyable que Gilberti arrive à insuffler à son histoire. On est soufflé par la force du propos et totalement immergé dans l'investigation, au point de se demander parfois quelle est la réalité et quelle est la fiction. L'auteur n'élucubre pas, il se sert des maux de notre société et de faits réels, pour construire une fiction dynamique (dynamite ?) détonante.
Cette traque d'un poseur de bombes qui reste impavide dans son fonctionnement malgré les forces à ses trousses, prend vite les allures d'une guerre. Au démarrage du roman, l'auteur place volontairement l'enquête au premier plan, de telle manière qu'on a cette impression de suivre un reportage sur les coulisses des méthodes antiterroristes.
Mais, le récit va vite atomiser tout ce qui se trouve sur son chemin, protagonistes y compris. A l'image de son final qui déchaîne les flammes de l'enfer ; apocalyptique. Et là, le thriller prend alors toute sa dimension.
L'écriture de
Ghislain Gilberti ne laisse rien au hasard et est d'une précision chirurgicale. L'auteur est une sorte de naturaliste de la violence et sa plume ne fait que renforcer l'impact de ses récits.
Alors oui, j'ai trouvé ce troisième roman un ton en dessous du Festin du serpent et du Baptême des ténèbres ; sentiment très personnel sans doute lié au sujet et à ce coté « guérilla urbaine » qui ne laisse parfois que peu de place à l'humain (mais ce qui rend l'émotion d'autant plus forte quand elle advient au cours du récit, avec cette équipe de flics qui se comporte comme une famille !).
Qu'on soit clair donc, pour moi, ce roman est une nouvelle réussite et ne fait que conforter la place de
Ghislain Gilberti dans le top des jeunes auteurs de thrillers.
Le livre en un mot : Réaliste.
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