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Citations de Gilles Marchand (517)


Et puis le silence à la fin du morceau. Il y a toujours du silence à la fin du morceau. Même mon violon savait cela. Je me souviens avoir assisté un jour à un concert. Les spectateurs n'avaient pas laissé la moindre mesure avant de lancer les applaudissements. J'avais envie de les traiter de voleurs, ils m'avaient pris ce court instant où la musique poursuit son chemin dans le corps de ceux qui l'écoutent. Il paraît que c'est une habitude, que certains spectateurs connaissent si bien la partition que sitôt la dernière note jouée, ils applaudissent. C'est à qui tapera dans ses mains le premier. Ils ne savent pas. Ils ne savent pas ce qu'est la musique. Ils ne connaissent pas la beauté du silence.
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J'y avais bien réfléchi, ce n'était pas le monde qui n'était pas fait pour moi, mais la société, ce qui est totalement différent... La société a établi tout un tas de règles mais n'avait rien prévu pour les gens qui n'étaient pas capables de les suivre pour des raisons indépendantes de leur volonté. Elle les acceptait mais ne leur donnait pas une réelle chance à part celle de rester bien sagement assis sans trop déranger et surtout, surtout, sans oublier de lui dire merci.
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Je suis rentré chez moi.Je n'ai pas repris une vie normale, car il n'y avait plus de vie normale. Certains se préparaient déjà à la prochaine guerre.On ne parlait plus de la der des ders.On disait qu'il y avait une revanche qui s'annonçait mais qu'on avait la ligne Maginot, que ça ferait pas un pli.Ça préparait les fleurs pour les fusils.

( Livre de Poche, 2024, p.209)
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En sept ans à remuer cette merde de Grande Guerre, j'avais rencontré beaucoup d'insensibles, de butés. J'ignore la manière dont le Dr Robert travaillait avant 14. Je n'avais aucun moyen de savoir si c'était la guerre qui lui avait ôté son humanité en lui envoyant des blessés de plus en plus amochés. Je ne parvenais pas à me convaincre qu'il avait toujours été comme ça. Mais je me trompais peut-être. La guerre n'était pas la seule excuse à l'inhumanité.

( Livre de Poche, 2024, p.83)
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 C’était la guerre. Un vrai boxon du diable. On n’allait pas s’arrêter à chaque fois qu’il y avait un truc bizarre ! Il y avait de tout dans les tranchées : des corps sans tête, des bouches sans personne, des morceaux de canassons, des extraits d’hommes et j’en passe. Une horreur !
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Si je raconte tout ce que j’ai vu comme horreurs à ma Georgette, j’ai trop peur qu’elle ne parvienne plus à croire à ses animaux imaginaires.Et ça enlèverait de la lumière à ses yeux. Et sans cette lumière je serais perdu
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Gilles Marchand
Et puis faut nous comprendre, on n’ en voyait pas beaucoup ,des femmes, au front.Et, quand on les voyait, c’est qu’on était mal en point.C’ étaient les infirmières.C’est pas un endroit pour les femmes, le front.Déjà que c’est pas un endroit pour les hommes….C’est un endroit pour personne d’aut’ que les soldats qui n’ont pas le choix d’être là.
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À Laon comme ailleurs dans le nord de la France et en Belgique, les civils n'avaient pas gardé un excellent souvenir de cette période. Obligation pour la population masculine de se découvrir pour saluer les officiers allemands, interdiction de se tenir dans les rues sans raison valable, obligation d'aller récolter les orties ou d'aller travailler sur les voies ferrées pour les besoins de l'occupant, suppression de tout journal en langue française , vexations en tout genre...

( Livre de Poche, 2024, p.74)
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Si on avait su qu’un boche c’était rien qu’un Français qui parle allemand, on aurait eu du mal à continuer à leur tirer dessus. 
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 Je n’étais pas parti la fleur au fusil. Je ne connais d’ailleurs personne qui l’ait vécu ainsi. L’image était certes jolie, mais elle ne reflétait pas la réalité. On n’imaginait pas que le conflit allait s’éterniser, évidemment. Personne ne pouvait le prévoir. On croyait passer l’été sous les drapeaux et revenir pour l’automne avec l’Alsace et la Lorraine en bandoulière. 
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On pourra te confisquer ton argent, ta montre, ta maison, ton travail. Même ta virginité et ton honneur peuvent être volés. Personne ne pourra jamais te voler reprendre les livres que tu as déjà lus. C'est pour ça que l'on fait croire aux pauvres et aux miséreux que la culture n'est pas faite pour eux : parce que l'on sait que s'ils parviennent à l'acquérir, jamais on ne pourra la leur reprendre.
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Il fait froid. C'est ce que m' a affirmé ma boulangère qui a beaucoup de conversation. "Il fait froid..." Une information abrupte comme une dépêche de l'AFP. Sûre d'elle, le front plissé, elle n' a pas jugé utile de poursuivre plus avant. Hier, elle m'avait annoncé que c'était la crise de la farine et la veille que le prix des fraises allait descendre. Elle est comme ça, ma boulangère : elle a des informations mystérieuses qu'elle divulgue au compte-goutte. Une information par jour. Libre à chacun de la développer.
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Un vieux plus vieux que tous les vieux. Tordu.Édenté. Un vieillard de contes de fées, un qui aurait été victime d'un terrible châtiment. Son châtiment, c'était la guerre, bien sûr.

( Livre de Poche, 2024, p.85)
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J'ai vu des animaux exploser, j'ai vu des hommes ramasser des morceaux d'eux-mêmes, en nettoyer la boue et tenter de les recoller.
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« J’aime pas les mouches. Avant, je m’en foutais, faisaient bien ce qu’elles voulaient, c’était leur problème. Pouvaient même venir se servir dans l’assiette quand on avait fini, j’en avais rien à fiche. Mais j’en ai trop vu dans les tranchées. Partout. Sur mes copains. Parfois, c’est même grâce aux mouches qu’on... »
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Pour une bonne partie, ils se sentaient avant tout alsaciens. Sans compter que, parmi les morts de chaque village, la plupart s’étaient pris des balles françaises. Allez expliquer à une veuve de guerre que c’était une balle pour la bonne cause. On a tué votre mari… Mais, bonne nouvelle : vous êtes de nouveau française, madame !  
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C'était la guerre. Un vrai boxon du diable. On n'allait pas s'arrêter à chaque fois qu'il y avait un truc bizarre! Il y avait de tout dans les tranchées : des corps sans tête, des bouches sans personne, des morceaux de canassons, des extraits d'homme et j'en passe. Une horreur.
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Les meilleures culpabilités sont celles que l’on garde pour soi, les autres ne sont des demandes de pardon (p316)
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Quand on écrit, on n'est jamais sûr de soi. J'ai lu tellement de bons livres que je ne pense pas être au niveau... Mais je sais aussi qu'il y a bien plus mauvais. Mais qu'y a t-il de pire que de lire un mauvais livre ? Lire le mauvais livre d'un ami.
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Ils* étaient redoutés. Et particulièrement des Allemands. A cause notamment de la précision de leurs tireurs d’élite. Ils se cachaient dans leurs nids, on ne les voyait pas, on ne les entendait pas. Et ils faisaient mouche (...)
On disait qu’ils étaient les meilleurs guerriers, les meilleurs coureurs, les meilleurs cavaliers, les meilleurs viseurs. Et le soir, quand la Lune éclairait le no man’s land, on distinguait leurs silhouettes qui dansaient pour elle. Il y avait ces longs murmures et ces voix graves et rauques. On racontait qu’ils glissaient comme des serpents et savaient imiter le vol du corbeau. On racontait que lorsqu’ils mouraient leurs esprits tournoyaient avant de revenir et de se réincarner pour repartir au combat.

* Les Amérindiens de l’armée canadienne.
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