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Citations de Gilles Marchand (510)


La guerre, quand tu y as goûté, elle est dans ton corps, sous ta peau.Tu peux vomir, tu peux te gratter tout ce que tu veux, jusqu'au sang, elle ne partira jamais.Elle est en toi.Alors j'y retournais.Ça sentait encore la cendre et la poudre.Les croix s'étendaient à l'infini.J'enquêtais, inlassablement. Durant toutes les années 1920 et une bonne partie des années 1930, j'ai fait ce drôle de boulot d'enquêteur.

( Livre de poche, 2024, p.15)
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Il ne faut pas oublier qu’en 1914, l’Alsace – et la Moselle, mais ce n’est pas le sujet qui nous intéresse - était allemande depuis quarante-trois ans. Suffisamment de temps pour prendre des habitudes germanophiles. A en croire la propagande française, les Alsaciens s’étaient sentis français et n’avaient revêtu l’uniforme impérial que sous la contrainte. J’avais dû me rendre à l’évidence : c’était un peu plus compliqué que cela. La grande majorité, l’écrasante majorité des Alsaciens en âge de combattre étaient nés allemands.
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"Et puis faut nous comprendre, on n'en voyait pas beaucoup, des femmes, au front. Et quand on les voyait, c'est qu'on était mal en point. C'était les infirmières. C'est pas un endroit pour les femmes, le front. Déjà que c'est pas un endroit pour les hommes... C'est un endroit pour personne d'aut' que les soldats qu'ont pas le choix d'être là."
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Mais ce qui leur plaisait, c'est que, malgré tout, on était ensemble.On était une force.On détestait les Boches.Heureusement qu'on les détestait. Sinon comment on aurait fait pour tenir ?
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Réjouis-toi, Ava ! Il faut apprendre à se réjouir ! Sinon, comment vivre ?
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- Qu'est-ce qu'il raconte le débile ?
Erreur. Fallait pas parler comme ça.
Jésus est passé par dessus le comptoir, Marcel a renversé sa table, Bonnie et Clyde ont sorti les couteaux, Antonin a rangé son bizzarotron et sorti son harmonica pour rejouer l'air du Bon, de la Brute et le Truand...On sentait bien que ce n'était pas le bon qui l’inspirait le plus.
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Jésus a encore monté le volume sonore de son juke-box. Il y a mis Break on Through (To the Other Side) des Doors. Nous chantions tous plus ou moins en chœur, plus ou moins en anglais, plus ou moins juste et plus ou moins en rythme. Autant dire que ça ressemblait sacrément à un live des Doors.
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Il y a des gens qui écrivent des listes de courses, moi je fais des listes de vies.
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La vie n'est pas simple, camarade. La vie est ce qu'elle est et il faut s'organiser, lutter, faire front.
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« À Verdun, une division, dans l’espace d’une relève, laisse en moyenne quatre mille hommes. La terre elle-même change de forme ; les collines sous les coups de rabot des obus perdent leurs reliefs, leurs contours. Le paysage prend cet aspect jamais vu, cet aspect de néant, cette apparence croulante de fourmilière et de sciure, où des échardes, des fétus, des débris de choses mêlées comme de la paille dans du mauvais pain, rappellent qu’il y a eu des bois, des fusils, des brancards, on ne sait quoi de concassé là. On ne vit plus… on ne dort plus, on ne mange plus, on range les morts sur le parapet, on ne ramasse plus les blessés.
On attend le moment fatal dans une sorte de stupeur, dans un tressaillement de tremblement de terre, au milieu du vacarme dément. »

Lettre hommage à Émile Gillet, exposée au fort de Douaumont.
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(***à propos des soldats alsaciens, déchirés entre deux nations.)

Le soldat avait une vingtaine d'années. (...) Il portait cet uniforme que j'avais tant haï.
Il a fini par reprendre: " Pensez- vous que l'on puisse mourir en héros si l'ennemi d'hier devient la nation de demain ?"
Je lui ai répondu que l'on pouvait mourir en héros en sauvant ses camarades.Il a souri.Tristement, mais il a souri.

( Livre de Poche, 2024, p.97)
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On se racontait nos amours. Ceux qu'en avaient pas inventaient. Ceux qu'en avaient plus se souvenaient. Ceux qu'avaient pas été gâtés embellisaient.Ça sert à ça, les histoires, à rendre la vie meilleure.On avait les pieds lourds, alors on s'interdisait d'avoir le coeur trop lourd.On ne pouvait pas ajouter les larmes à la pluie, on aurait coulé.

( Livre de Poche, 2024, p.115)
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Alors Jolene a fait la tournée des cafés, des restaurants. Elle était jeune, elle avait de l’énergie à revendre. Elle ne souriait pas ou pas assez. On le lui a reproché. Fallait qu’elle fasse un effort de présentation, de sourire, de joliesse. C’est pas une tenue, mademoiselle, pourriez mettre une jupe et un chemisier un peu soigné. On l’a traitée de plouc et de souillon, on n’avait pas de place pour elle, on n’était pas la cantine des PTT. Elle a traîné sur les marchés, on y est moins regardant. Sa stature, son embonpoint rassuraient même plutôt les clients. Elle a vendu des légumes, pour dépanner. Elle a vendu du fromage, pour dépanner. Elle a vendu du saucisson, pour dépanner. Elle était toujours là pour dépanner. On ne la gardait jamais. Il y avait mieux qu’elle sur le marché de l’emploi. Ou on oubliait de la rappeler. Elle n’était pas très bavarde, pas très agréable à vivre. Elle ne savait pas faire, elle manquait de technique. Elle était polie mais taiseuse. Elle marmonnait plus qu’elle ne parlait, elle ne s’imposait jamais, restait en retrait, faisait ce qu’on lui demandait, et ce n’était pas assez.
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Les livres ne font pas le distinguo entre les grands et les petits, les beaux et les moches. On lui avait fait croire que c'était un art difficile, qu'elle n'avait pas les armes ou qu'elle était trop bête pour lire des livres. On ne lui avait pas laissé le temps d'apprivoiser la littérature. Elle avait passé sa scolarité à craindre les livres comme s'il s'était agi d'un animal vaguement dangereux, ou tout au moins très intimidant. Elle ne s'en sentait pas digne parce qu'elle ne comprenait pas tout. Grâce à Annie, elle avait commencé à lire un peu de poésie, grâce à l'Amarcord de Paolo, elle avait compris qu'on pouvait se perdre dans une œuvre comme dans une chanson.
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Le président réfléchit. Le silence pèse sur les épaules du chef des ventes, qui finit par s'écrouler au sol totalement laminé. Le Président propose alors de garder son calme et de trouver une solution dans les prochains jours, provoquant une vague de soulagement général. Quel homme, non mais quel homme !
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La vie des amoureux peut-être assez simple. L'amour, l'eau fraîche, et quelques pas de danse.
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Que mes camarades me trouvent bizarre , je le comprenais d'autant mieux qu'eux-mêmes me semblaient bizarres. Comment pouvait-on vivre sans violon dans sa tête ?
P 45
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Depuis ma démobilisation, j'avais eu l'occasion de rencontrer beaucoup de spécialistes. Ils m'avaient confié à quel point ils avaient été désemparés par l'arrivée de ces patients qui souffraient d'hallucinations terribles, de tremblements irrépressibles (...), des dépressifs qui avaient perdu l'ouïe, la parole, la vue ou la mémoire sans aucune explication physiologique. C'est pour cela que l"on parlait d'obusite.On pensait que c'était le souffle des explosions qui provoquait des dégâts invisibles, une névrose de guerre, en somme.

( Livre de Poche, 2024, p.84)
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Elle a regardé mon bras et m'a dit qu'elle me préférait comme ça ,qu'elle pouvait bien me le dire à présent, elle n'avait jamais aimé mon bras gauche. Mais alors pas du tout. Ça avait été un tel soulagement pour elle d'apprendre que je l'avais refilé aux allemands.
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Je n'aime pas que les oiseaux frappent à la fenêtre : dans ma famille, c'est comme ça que la mort s'annonce. On a les signes que l'on peut.
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