AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Gilles Marchand (510)


1925, la France fêtait sa victoire depuis sept ans. ça swinguait, ça jazzait, ça cinématographiait, ça électroménageait, ça mistinguait. L'Art déco flamboyait, Paris s'amusait et s'insouciait. Coco chanélait, André Bretonnait, Maurice chevaliait.
(page 53)
Commenter  J’apprécie          551
Les mères et les femmes ça suffit pas toujours. Pas quand tu passes quatre ans dans la boue et dans la merde. Le coeur faut le faire battre. tout le monde était en manque d'amour, en manque de tout, mais surtout d'amour. Et ça nous rendait fous. Le bruit. La peur et la privation de sommeil. Y en a qui désertaient uniquement pour retrouver leur femme. Et si c'était pas la leur, ça faisait bien l'affaire. On aimait bien s'raconter ces histoires de coeur et de fesses, ça nous faisait un peu de convivialité.
Commenter  J’apprécie          452
On voulait des lions, on a eu des rats.
On voulait le sable, on a eu la boue.
On voulait le paradis, on a eu l’enfer.
On voulait l’amour, on a eu la mort.
Il ne restait qu’un accordéon. Désaccordé. Et lui aussi va nous quitter.
Commenter  J’apprécie          428
Le métro est rempli. Rempli de gens pressés. Pressés d'arriver et pressés les uns contre les autres. Il y en a qui sont contents, ça leur fait une présence, une bande de copains provisoire. D'autres en ont assez d'être serrés. S'ils n'en avaient pas assez d'être pressés, ils en auraient assez d'attendre. S'ils n'en avaient pas assez d'attendre, ils auraient retrouvé autre chose, parce que ça donne une contenance d'en avoir assez. Alors ils jettent des regards noirs. Parce que c'est la faute des autres : ce n'est pas eux qui sont trop nombreux puisqu'ils ne sont qu'un. Ce sont les autres. Il y a beaucoup trop d'autres.
Commenter  J’apprécie          401
La vie est trop courte pour s'accommoder de tout ce qui va de travers. Il ne faut pas hésiter à rêver...
Commenter  J’apprécie          350
Pour en finir avec ton père, j’aime autant te dire que je ne suis pas ravie du tout : je l’ai surpris en train de lire un livre érotique : Gros-Câlin, ça ne s’invente pas ! Écrit par un certain Romain Gary… Un Américain! Je lui ai dit que je ne voulais pas de cochonneries (qui plus est américaines) à la maison.
Commenter  J’apprécie          3417
« Je peux vous dire qu’au front, si on voyait pas les étoiles, c’est parce qu’il y avait trop d’âmes de soldats entre elles et nous. »
(p.130)
Commenter  J’apprécie          330
On a tous une histoire d'amour intense, forte, dévorante. Une qui a tout emporté sur son passage et qui ne s'est pas finie, ou qui n'a jamais eu lieu parce qu'elle n'était pas réciproque. Une qu'on n’a pas osé déclarer, une qu'on a gardée pour soi parce qu'on avait peur. Et même quand tout se passe bien, on a encore peur : que l'intensité s'en aille, que la passion se soumette comme un animal sauvage à qui on aurait appris à lever la patte. La passion ne donne pas la patte, elle te la met dans la gueule. Et quand tout va bien, on cherche des noises, on va au conflit sans savoir pourquoi, alors que la réponse est simple : faut que ça bouge, faut que ça brûle, faut que ça pète. Pas tout le temps, mais parfois, juste pour permettre au sang de faire un tour et de revenir. Juste pour voir si on a encore des larmes, si les cris peuvent encore sortir ou s'ils restent bloqués au fond de notre gorge. (p. 31-32)
Commenter  J’apprécie          320
Il est impossible d’oublier une cicatrice lorsque celle-ci fait office de masque que l’on ne peut retirer.
Commenter  J’apprécie          320
Je repensai à un vieil officier qui m'avait dit un jour que les dates gravées sur une pierre tombale n'avaient pas de valeur en soi : que ce qui comptait, c'était le trait d'union.
Commenter  J’apprécie          313
On se racontait nos amours. Ceux qu'en avaient pas inventaient. Ceux qu'en avaient plus se souvenaient. Ceux qu'avaient pas été gâtés embellissaient. Ça sert à ça, les histoires, à rendre la vie meilleure.
Commenter  J’apprécie          310
On avait les pieds lourds, alors on s'interdisait d'avoir le cœur lourd. On ne pouvait pas ajouter les larmes à la pluie,on aurait coulé.
Commenter  J’apprécie          310
Le violon a pleuré, des touristes ont pleuré, l’épicière a rendu la monnaie en s’essuyant les joues avec son tablier, un chien a hurlé à la mort, l’église a sonné le glas, un rideau métallique c’est abaissé, un verre s’est brisé. L’arc-en-ciel s’est senti indécent de nous imposer ses couleurs naïves et s’est déplacé vers un rivage où il dérangerait moins.
Commenter  J’apprécie          310
On ne parle jamais de la misère affective hivernale des distributeurs de monnaie de stations balnéaires.
(page 248)
Commenter  J’apprécie          302
Un jeune couple est installé à une table au fond. Deux verres de vin posés devant eux. Ils chuchotent, comme s'ils avaient peur que l'on entende leur conversation. (…) ils doivent avoir une vingtaine d'années, un peu plus peut-être. J'ai eu une vingtaine d'années et je n'ai jamais eu l'occasion d'avoir les mains à quelques centimètres de celles d'une jeune fille. On ne m'a jamais regardé comme elle le regarde. J'ai envie de me planter devant eux et de prendre leurs mains de force, de les enlacer l'une dans l'autre en leur criant qu'ils ont de la chance, que le vie est courte, qu'il n'y a pas de temps à perdre à se tourner autour. À moins que je ne leur dise de prendre leur temps, que ce sont là sans doute les meilleurs moments : bientôt, ils n'auront plus envie de se toucher ou alors, ce sera devenu une habitude, une sorte de dû. Elle lui reprochera de ne plus la toucher, de ne plus la désirer. Lui pensera qu'elle ne le regarde plus comme elle le fait là, ce soir. Parce ce que les regards ne se commandent pas. Parce que les gestes passent, parce que lorsque c'est acquis, on n'a plus peur, parce que l'on doit s'habituer au bonheur.
Commenter  J’apprécie          303
Je tousse. D’abord doucement puis, pris d’une quinte, plus fort. La mouche ne réagit pas. Je pourrais fumer toutes les cigarettes du monde qu’elle n’aurait d’autre activité que de voleter de droite à gauche, surexcitée à l’idée de ne rien faire d’autre que de se frotter frénétiquement les pattes avant. Les mouches sont décidément des glandeuses hyperactives.
Commenter  J’apprécie          298
Je me suis toujours senti comme un funambule. J'ai avancé dans cette société en prenant mille précautions. Légèrement au-dessus, un peu en-dessous ou complètement à côté, je ne sais trop où, mais jamais en son sein. Je me suis maintenu en équilibre tant bien que mal, sachant que je pouvais chuter à tout instant.
Commenter  J’apprécie          291
Quand un interlocuteur me demande ce que je fais dans la vie, il change irrémédiablement de sujet dès qu’il a pris connaissance de la terrible nouvelle : je suis comptable. Un métier en forme de maladie honteuse. Bien sûr, il y a les plaisanteries d’usage : « Et tu comptes quoi ? » La première fois, j’ai souri, la deuxième également. Et sans vouloir réécrire l’histoire, je pense être à peu près certain d’avoir fait l’effort la troisième et quatrième fois. La patience n’étant pas ma plus grande qualité, je suis passé dès la cinquième à un demi-sourire se résumant à la contraction de la commission gauche de mes lèvres. À la dixième, j’ai adopté un regard glaçant que je maîtrise à la perfection.
Commenter  J’apprécie          288
En 1925, la France fêtait sa victoire depuis sept ans. ça swinguait, ça jazzait, ça cinématographiait, ça électroménageait, ça mistinguait. L'art déco flamboyait, Paris s'amusait et s'insouciait. coco chanélait, André bretonnait, Maurice chevaliait.
Malgré tout, je ne parvenais pas à m'abandonner à cette insouciance. J'étais loin d'être seul. On avait beau faire semblant, on avait traversé l'enfer.
Cette histoire d'amoureux disparu, ça me permettait de me retourner sur cette guerre avec l'espoir de trouver un peu de beau dans tout ce merdier.

(Livre de poche, 2024, p. 57)
Commenter  J’apprécie          276
Dans mon prénom y a écrit ma classe sociale, mon milieu, entre chaque lettre y a écrit que je suis caissière. J'ai pas honte d'être caissière, y a aucune raison d'avoir honte d'être caissière. Mais pourquoi tous les clients ont besoin de connaître mon prénom ? Pourquoi ? J'ai pas de nom, juste un prénom. Comme les chiens ou les chats. Quand le patron se pointe, il a pas de badge avec son prénom et on doit lui dire "Bonjour monsieur", y en a même qui disent "Bonjour monsieur le directeur". On connaît même pas son prénom, on doit pas en être dignes. Lui, il nous tutoie et nous appelle par notre prénom en vérifiant nos badges et en nous matant les seins au passage. Mais comme c'est pour regarder le prénom, il a le droit.
Commenter  J’apprécie          270



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs de Gilles Marchand (2423)Voir plus

Quiz Voir plus

Quand les enquêteurs parlent...

— Il s’en est fallu d’un cheveu ! Sans son regard rapide, sans ses yeux de lynx, XXX XXXX, en ce moment, ne serait peut-être plus de ce monde ! Quel désastre pour l’humanité ! Sans parler de vous, Hastings ! Qu’auriez-vous fait sans moi dans la vie, mon pauvre ami ? Je vous félicite de m’avoir encore à vos côtés ! Vous-même d’ailleurs, auriez pu être tué. Mais cela, au moins, ce ne serait pas un deuil national ! Héros de Agatha Christie

Arsène Lupin
Hercule Poirot
Rouletabille
Sherlock Holmes

13 questions
157 lecteurs ont répondu
Thèmes : romans policiers et polars , humour , enquêteursCréer un quiz sur cet auteur

{* *}