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Critiques de Gilles Perrault (133)
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Le Pull-Over rouge

Christian Ranucci, le dernier homme condamné à la guillotine et exécuté en France. Sa demande de grâce refusée par Valéry Giscard d'Esteing, à la vue d'un dossier pourtant parfois absolument douteux. Tous les éléments ont-ils été pris sérieusement en compte ? Ca fait froid dans le dos d'imaginer que cet homme a été "assassiné" en fait. Horrible.
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Notre ami le roi

Bon bouquin pour l'époque ...bon le roi ast mort , la prison de tazmamart à disparu ..... tout va bien au Maroc alors ???????
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Le dossier 51

Découvert par hasard, j'ai dévoré. C'est génial. Atypique, immersion dans les services secrets, ses mécanismes, machinations, mensonges, guéguerres internes ... le format narratif peut sembler rébarbatif ....... sauf qu'on se surprend à se dire "allez, une note de plus, et je vais dormir" ... et 10 notes plus tard, on est encore là. L'intrigue en soi n'est pas primordiale, ce sont les agents et leurs méthodes qui le sont.

Un livre qui mérite d'être découvert, tant il sort de l'ordinaire. On adhère, ou non, moi, j'ai adoré, je le recommande chaleureusement
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Le garçon aux yeux gris

Elle (son prénom, s'il est cité dans ce récit s'efface de votre mémoire durant la lecture), femme bourgeoise, se retrouve en plein exode avec sa fillette et son garçon de 10 ans. Elle fuit Paris et la fulgurante avancée allemande du début de cette deuxième guerre mondiale. Comme des milliers de Français, elle se retrouve sur les routes. Les colonnes de civils se font mitraillées par les Stuka à la sinistre sirène. Lors d'une attaque, sa voiture est détruite. Elle couvre sa petite fille, ne pouvant de son seul corps protéger ses deux enfants. C'est alors que surgit ce garçon aux yeux gris, qui sauve la vie de Philippe, son garçonnet de 10 ans. Devenus, bien malgré elle, compagnon de route et d'infortune, ils échouent dans une maison abandonnée et isolée. L'adolescent, Jean, mal dégrossi, rustre et peu éduqué va devenir un précieux allié dans cette quête de survie, ...



J'ai découvert ce roman en "zappant" sur ARTE, où j'ai pu voir la fin d'un film "Les Égarés". Le peu que j'en ai vu a suffi pour que l'histoire me séduise. Sur le générique de fin, j'ai pu lire : "histoire librement inspirée du roman ...". J'ai de suite téléchargé le livre sur ma tablette.



Dès les premières phrases, je me suis emballé pour le style. L'histoire est peu compliquée. On est dans un microcosme. Presque toute l'intrigue se déroule au même endroit. Peu à peu, la guerre et la nécessité de survivre arasent les classes sociales. Femme futile, bourgeoise, elle se sent fragile dans ce début de guerre. Elle devient plus humble, remettant son fragile avenir entre les mains du jeune homme. Parfois, la guerre semble loin, elle n'est qu'un décor, un prétexte à l'histoire. Fond de guerre, fond d'amour, fond de politique, fond social, ce roman effleure plusieurs thèmes sans jamais en développer un en profondeur. L'histoire n'en est pourtant jamais superficielle. Ce roman reste un moment agréable de lecture, le style est enchanteur même si le livre terminé, on reste un peu sur sa faim.
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L'orchestre rouge

J'ai envie de vous faire partager mon enthousiasme pour le livre de Gilles Perrault intitulé "l'orchestre rouge". Livre paru en 1968 , qui a eu un énorme succès, parait-il, qui m'avait alors complètement échappé. On se souvient surtout du "pullover rouge" ce livre sur le cas tragique de ce condamné à mort accusé du meurtre d'une fillette, le dernier condamné guillottiné, dont la culpabilité n'a pas été réellement établie. Un livre qui a fortement contribué auprès de l'opinion publique à l'abolition de cette peine d'un autre âge.



"L'orchestre rouge " rassemble une documentation historique absolument remarquable. Gilles Perrault a dû compulser un nombre d'archives incroyable, et ce dans différentes langues et différents pays. L'orchestre rouge désigne le plus grand réseau d'espionnage de la 2ème guerre mondiale, dont l'activité a eu un impact essentiel sur l'issue de la guerre et le sort des belligérants. Il donne une image inhabituelle de l'histoire, qui prend pour le lecteur une profondeur et un mystère insoupçonnables, peu mise en évidence dans la version historique officielle. Les faits de guerre, apprend-on, ont été amenés ou retardés par cette guerre secrète menée par les hauts commandements à la lumière des informations vraies ou fausses transmises par les espions des 2 camps.







Le fil directeur du livre est la vie de Leopold Trepper, communiste polonais travaillant comme espion à la solde de l'union soviétique, contre l'allemagne nazie. Une vie comme un roman, avec des rebondissements ahurissants, la réalité dépassant la fiction.



Un des chapitres les plus interessants du livre concerne l'histoire d'une branche berlinoise de la résistance au nazisme, dont les membres faisaient partie de l'orchestre rouge ou du moins travaillaient pour certains d'entre eux pour ce réseau d'espionnage. Mais les frontières entre les différents groupes de résistance n'étaient pas si nettement délimitées. C'est en partie la Gestapo qui a classé tous ces résistants sous l'étiquette "orchestre rouge" afin de décrédibiliser la résistance en la réduisant à du bolchévisme, moins dangereux qu'une résistance au régime nazi en lui-même.
Lien : http://www.chant.chevalier@w..
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Le secret du roi, tome 1 : La passion polon..

L'histoire du Service Secret de Louis XV racontée comme un roman. On y croise des personnages illustres, comme Beaumarchais ou le chevalier d'Eon, et d'autres personnages qui sont restés dans l'ombre mais qui auraient mérité d'être dans la lumière (comme les frères de Broglie!).

C'est passionnant, captivant, époustouflant.



C'est un livre qui ne se lit pas, mais qui se dévore et quand on arrive à la dernière page, loin d'être rassasié, on en redemande encore. Heureusement, il y a un tome II puis un tome III!
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Le Pull-Over rouge

Cette affaire a défrayé la chronique dans les années 70. Pour certains elle n' a été qu' un symbole de plus de l' erreur judiciaire intolérable et impardonnable; Calas, Dreyfus, Outreau plus récemment, ont démontré que la justice est faillible. L' affaire Ranucci a-t-alle été réellement une erreur judiciaire?

Elle a eu le mérite de déchaîner les passions, de remettre en cause une fois de plus l' existence de la peine de mort. Badinter lui même a cru à l' erreur judiciaire et il sera l' artisan 5 ans plus tard de l' abolition de la peine de mort.



Le 3 juin 1974, une petite fille de 8 ans, Marie-Dolorès Rambla, disparaît de la Cité Saint- Agnès à Marseille. 2 jours plus tard elle est retrouvée morte.

Christian Ranucci, 22 ans, sera déclaré coupable de ce macabre forfait à la Cour d' assises d' Aix-en-Provence en mars 1976. Condamné à mort, il sera guillotiné le 28 juillet 1976. Il est très difficile de résumer les faits , les témoignages, la richesse du livre de Gilles Perrault... raison pour laquelle je renvoie à une séquence du journal de TF1 qui résume bien l' affaire, les tenants et les aboutissants, avec une perspective de recul.



http://ha.ina.fr/video/CAA8201096501/affaire-ranucci.fr.html





Le livre de Gilles Perrault a la seule prétention de mettre en lumière certains doutes sur ce dossier qui n' ont jamais été élucidés et qui étaient considérés comme primordiaux pour la défense de Ranucci. Sa conviction est que ce jeune homme était innocent, mais il tente de le démontrer non avec passion mais avec le recul nécessaire. Son livre a été écrit en 1978, et Gilles Perrault avec son expérience de juriste ( il a exercé le métier d' avocat pendat 5 ans avant de se reconvertir au journalisme et devenir un écrivain à succès ), apporte un éclairage très important pour l' opinion publique puisque le livre est parfaitement abordable pour un non juriste mais aussi pour ceux qui ont affaire quotidiennement à la justice.



Je suis sortie de cette lecture assez convaincue. Un mot sur son écriture qui est absolument sublime pour ce genre d' ouvrage, il a une verve incroyable. Ce livre se lit très facilement à la façon d' un policier.

Tout est écrit de façon ordonnée, réfléchie et suivant un plan logique, le découpage se fait en 4 parties qui se complètent et se recroisent : le crime, l' instruction, le procès, l' exécution.

Je n' ai pas pris de notes au fur et à mesure, donc il me sera difficile d' argumenter sur ce que j' ai trouvé d' alarmant. Cependant il y a beaucoup d' éléments qui sont absolument troublants notamment les témoins capitaux pour la défense qui n' ont pas été entendus par les jurés qui n' avaient même pas connaissance de leur existence; le pull- over rouge qui a donné son nom à cette affaire, dont il a été prouvé qu' il ne pouvait appartenir à Christian, la question des lunettes ( Christian ne pouvait passer sans elles, et le ravisseur n' en avait pas), le fait que Jean le petit frère et le garagiste n' aient pas idientifié Ranucci comme le ravisseur de la petite, la question de la différenciation d' une Simca 1100 et d' une peugeot 304 coupé....etc. Il y a tellement de choses qui restent en suspens, que le doute s' est immiscé. Et le doute doit toujours profiter à l' accusé car il est bien connu qu' il vaut mieux absoudre un coupable que condamner un innocent.



D' ailleurs ce n' était pas à lui, mis en cause dans cette affaire, qu' il appartenait de prouver son innocence; mais il appartenait au Ministère public qui le poursuivait d' apporter les preuves de sa culpabilité. Nuance.



Et puis ne parlons pas de la présomption d' innocence, qui a été totalement baffouée. Faut- il rappeler qu' un individu, même lorsqu' il avoue être l' auteur doit être considéré jusqu' au prononcé du jugement qui le condamnera comme innocent.

Dernièrement, si vous suivez l' actualité, pourquoi De Villepin s' est- il tant offensé lorsque Sarkosy a parlé de "coupables" dans l' affaire Clearsteam? Ou lorsque par erreur Xavier Bertrand revient à la charge en évoquent le "présumé coupable"! Non ce doit être précisément l' inverse : présumé innocent!



Mais celà ni l' opinion publique, ni les médias n' en font cas dans cette affaire, et ainsi on a pût voir une fois de plus à quel point les jurés peuvent être manipulables par l' environnement qui les entoure...En plus les passions étaient au comble du paroxysme, un mois avant l' ouverture du procès de Ranucci un autre meurtre d' enfant avait secoué l' opinion publique, celui de Philippe Bertrand par Patrick Henry ( qui réussit à sauver sa tête grâce à l' implacable plaidoirie de Badinter contre la peine de mort). Ainsi la volonté de la populace était de faire justice avec ce qu' elle avait sous la main, en l' occurrence Ranucci.





Le procédé de l' écrivain est simple, juste, objectif, et il n' a pas pour but de convaincre absolument de l' innocence de Ranucci. Mais il met en valeur les doutes énormes qui subsistent, et qui ont été le leitmotiv des avocats qui ont déjà demandé à plusieurs reprises la réouverture du procès, afin que Ranucci soit réhabilité. Sans succès jusque maintenant.





Quelqu' un se souvient- il de cette affaire? Quelle impression a-t-elle suscité chez vous si c' est le cas?





Cette affaire continue à faire parler d' elle en tout cas. En 1979, Michel Drach adapte Le pull over rouge au cinéma, un film qui fera scandale.



Récemment L' affaire Ranucci, l' ombre d' un doute revient sur cette affaire avec ses mêmes acteurs,30 ans plus tard.

Voici un extrait :



http://www.dailymotion.com/video/x79fv9_l-affaire-ranucci-l-ombre-d-un-dout_news





Si le sujet de la peine de mort vous intéresse, vous pouvez aussi lire l' ouvrage Contre la peine de mort, de Robert Badinter.



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Le Pull-Over rouge

Gilles Perrault revient sur l’histoire du dernier homme guillotiné en France en 1976. Christian Ranucci a été guillotiné car il a été accusé d’avoir assassiné Marie-Dolorès Rambla, 8 ans. L’enfant a été enlevé alors qu’elle jouait au bas de son immeuble avec son frère. Elle a été abordée par un inconnu qui lui a demandé de l’aider à retrouver son chien disparu. Son corps sera retrouvé dans une champignonnière, lardé de nombreux coups de couteaux.

L’auteur va mener une remarquable contre-enquête reprenant toute l’affaire point par point et il nous plonge dans le crime, l’enquête et le procès. Avec une écriture très journalistique, j’ai eu l’impression de lire un épisode de Faites entrer l’accusé. Passionnant !

Au-delà de l’enquête en elle-même l’auteur met l’accent sur les manquements de l’enquête que ce soit l’approfondissement dans certaines recherches mais également dans certaines contradictions dans les différents témoignages. Cette histoire de voiture entre autres est très intrigante.

Et puis qu’il est étrange aussi ce jeune Christian Ranucci, avec ces discours parfois discordants et son attitude qui laisse planer le doute.

Quoiqu’il en soit la justice a tranché en condamnant à mort Christian Ranucci.

L’assassin de Marie-Dolorès n’est toujours pas connu avec certitude à ce jour. Je me dis que si ce crime aurait eu lieu de nos jours avec toutes les recherches que l’on peut faire grâce à l’ADN notamment, on serait un peu plus éclairé sur l’auteur de ce drame affreux.

A la fin de la lecture, que déciderez-vous ? Christian Ranucci coupable ou innocent ?
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Le Pull-Over rouge

Lu il y a longtemps, alors que j'étais ado, et je me souviens que cette lecture m'avait profondément impressionnée. C'est donc non sans surprise mais avec intérêt que je lis ici des critiques mettant en cause le sérieux du travail effectué par l'auteur voire même son honnêteté intellectuelle. Quoi qu'il en soit le protagoniste de cette affaire aura, si je me souviens bien, joué de malchance: Christian Ranucci exécuté mais Patrick Henry épargné. Ce deux poids deux mesures devrait déjà suffire à remettre en cause la peine de mort et je pense que cela faisait partie des intentions de l'auteur de ce livre.
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Le Pull-Over rouge

quel livre!!!il m'a valu quelques frayeurs et quelques cauchemars!!c'est une enquête minutieuse et passionante.
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Le dossier 51

Pour moi, ce livre a été une révélation. Je l'ai lu une première fois alors que j'étais assez jeune. Quelle surprise de découvrir que l'on pouvait raconter une histoire autrement que sous la forme d'un roman traditionnel.

Tout est suggéré derrières les notes, mémos qui figurent dans le dossier. Et le lecteur peut ainsi tirer ses propres conclusions de leur analyse.



Un très bon ouvrage. Si on le trouve encore, je vous le conseille.

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Le Pull-Over rouge

La lecture est ce livre est plutôt décevante, l’auteur m’a ennuyée avec son style que j’ai trouvé soporifique. Un meilleur ouvrage sur ce crime sordide est celui d’Agnès GROSSMAN sur l’affaire RAMBLA, le frère de Maria-Dolorès RAMBLA qui a été tuée par RANUCI. J’avais décidé de lire le pullover rouge car GROSSMAN explique dans son livre le tort que PERRAULT a causé à la famille de la victime et démonte les arguments que PERRAULT expose. J’ai donc voulu connaitre la contre-enquête et n’ai pu lire aucune argumentation précise et encore moins étayée. PERRAULT parle de la vie de RANUCCI avant le crime, du crime, de ce qui l’entoure et de la peine de mort mais en prenant une once de recul, on se rend compte que ce livre est creux. Comment a-t-il pu retourner une partie de l’opinion publique qui à la lecture de ce livre, a crié à l’erreur judicaire ? Incompréhensible.
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Le Pull-Over rouge

Bouleversant !

Que l’on croit on non à l’innocence de Christian Ranucci...

Que l’on croit ou non à la version controversée de Gilles Perrault…

Que les faits aient été ou non, déformés, détournés ou même romancés…

Reste que cet ouvrage est un magnifique plaidoyer contre la peine de mort.

Et si Gilles Perrault ne nous convainc qu’à moitié de l’innocence du condamné, il convaincra je pense, en ces temps troublés, que le retour de la peine de mort ne devrait même pas être évoqué.

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Le Pull-Over rouge

Bien que cet ouvrage soit intéressant tant sur l'affaire que sur le mouvement de haine collective qu'il a soulevé, je le trouve compact, répétitif et inachevé.

Compact : il y a peu de coupures dans la forme du texte ce qui rend la lecture ardue. C'est un "bloc" de mots dont on ne semble pas pouvoir voir la fin. Le style est parfois un peu lourd avec des phrases longues, complexes, contenant plusieurs idées et sous - idées.

Inachevé : parce que je pense que retravaillé il pourrait être plus agréable. Nous revenons à la fin sur tout ce que nous avons vu jusqu'alors mais on est parfois perdu dans la masse d'informations.

Sinon la recherche est complète, les témoignages sont intéressants, l'approche humaine est là et la fin est intense avec une prise de position en défaveur de la peine de mort. Il démontre bien les incohérences, les lacunes et les failles du dossier, des enquêteurs, des magistrats et des avocats.

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L'orchestre rouge

Avec "L'Orchestre rouge", Gilles Perrault s'est attelé à une vaste tâche : celle de sortir de l'ombre des héros que l'on a préféré laissé dans l'anonymat, dont les actes ont été passés sous silence, parce qu'ils relèvent d'un domaine ultra-secret et compromettant, celui du renseignement.



Le réseau d'espionnage soviétique de L'Orchestre rouge, qui sévit dès l'aube de la seconde guerre mondiale, fut ainsi baptisé par ceux qui se sont acharnés à le combattre, les services de contre-espionnage de la Wehrmacht et des SS. Cette organisation, constituée d'amateurs, sut réunir les vertus d'un réseau de résistance et les qualités habituelles aux professionnels, amalgame dont est né un chef d’œuvre du renseignement.

Elle dépassa tout ce qui était connu jusqu'alors en terme d'effectifs, de surface géographique, et de résultats obtenus, utilisant des techniques inédites en matière de cloisonnement, jouant avec habileté des couvertures commerciales, recrutant ses sources au sommet du dispositif ennemi.



A sa tête, un organisateur hors pair, le seul à avoir une vision d'ensemble de la gigantesque toile d'araignée qu'il a élaborée : Léopold Trepper... et derrière lui, des ouvriers et des femmes du monde, des militaires et des étudiants, des aristocrates russes et allemands, des belges, des polonais, des français, des communistes et des réactionnaires, tous unis dans un même but : combattre les nazis.

Des hommes et des femmes au cœur de l'action, les uns connaissant rarement l'existence des autres.

Des amateurs, donc, qui risquent pire que la mort : la torture, et qui ne doivent compter sur aucune gloire ou reconnaissance, car le corollaire de la qualité d'espion est d'inspirer la défiance, même aux yeux de ceux qui les utilisent (il y a toujours un risque que l'agent soit double...).

Des individus qui, contrairement aux professionnels qui font passer prudence et efficacité avant sentiments et idéalisme, atteignent "les sommets de l'héroïsme ou les abîmes de la félonie".



"Ce livre est donc un pari. Il est possible que ce pari soit perdu d'avance, car si les récits d'espionnage ont à ce point recours à la technique romanesque, c'est peut-être que ce procédé est indispensable pour faire le récit vivant".



D'emblée, puis de façon sporadique au cours du récit, Gilles Perrault explique son travail et notamment les difficultés qui y furent liées, de par la nature même de ses recherches. Par définition, le monde de l'espionnage est un monde de tromperie, un univers clandestin, dont les secrets sont jalousement gardés. Récolter des informations, cerner au mieux la personnalité des acteurs du réseau et de leurs opposants représentent par conséquent une gageure.

Il évoque son implication (à vouloir faire revivre tous ces personnages, il finit par être obsédé par eux) tout en insistant sur le fait qu'il a voulu être le plus fidèle possible à la réalité, du moins telle qu'elle se dessine par l'intermédiaire des archives, des témoignages qu'il a pu recueillir. Il a voulu éviter l'extrapolation, la "romancialisation", au risque de rendre son récit moins captivant...



Et pourtant, j'ai personnellement trouvé "L'Orchestre rouge" aussi passionnant qu'un roman.



Il s'y produit des hasards improbables (pendant des mois, des acteurs du contre-espionnage allemand et de l'espionnage soviétique vont sans le savoir, cohabiter sur le même palier), il s'y commet des erreurs à peine croyables, des imprudences que l'on qualifieraient, dans un roman, d'invraisemblables...

Ensuite, derrière l'histoire d'espionnage, il y a tous ces portraits d'hommes et de femmes différents par leurs origines, leurs motivations, leurs personnalités, auxquels le lecteur s'attache irrémédiablement, avec comme figure de proue le grand Trepper, ombre insaisissable dont l'humanité se dessine peu à peu, sous la forme de l'importance qu'il accorde à la vie de ses recrues, de son incroyable intuition, de ses frustrations, lorsqu'il constate par exemple que "le Centre", à Moscou, ne prend pas au sérieux certaines des informations dont il lui rend compte.

Et puis, quel autre sujet génère autant de suspense et de mystère que celui de l'espionnage ? Il n'est pas nécessaire d'inventer... La richesse des informations récoltées par l'auteur suffisent à nous donner toute la mesure de la complexité et du caractère mystérieux des événements décrits.

D'autant plus que comme le souligne Gilles Perrault, nous n'aurons jamais aucune certitude sur les détails de la fresque, dans l'impossibilité que serait quiconque à appréhender la totalité de l'inextricable écheveau constitué des manipulations des uns, des faux semblants des autres...



Monsieur Perrault, vous avez gagné votre pari !
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Le Pull-Over rouge

le roman tiré d'un des faits divers le plus selebre du vingtieme siecle en Fance: l'afaire Ranucci. Alors coupable ou non coupable ? chacun se fera so idée mais le livre en tout cas retrace fidelemnt toutes les etapes de l'enquete et du proces et chacun aura les elements pour se faire son opinion.
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Le Pull-Over rouge

Un livre qui m'avait beaucoup ému lorsque je l'avais lu, adolescente. L'auteur refait l'enquête du dernier condamné à mort en France, un homme accusé du crime hohrrible de viol et assassinat d'enfant.

A lire pour réfléchir sur la peine de mort.

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Notre ami le roi

J'avais particulièrement Le Pull-Over Rouge, ce qui m'a donné envie de lire ce livre et je ne regrette pas. Il a su retranscrire avec talent le règne d'Hassan II. Je l'ai lu assez facilement car ces livres sont difficile à lire. Désolée pour cette petite critique mais en ce moment, je manque un peu de temps pour le blog car j'ai pas mal d'obligations familiales.
Lien : http://leschroniquesdemilie...
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Le Pull-Over rouge

Je me souviens de l'ambiance quasi kafkaïenne de ce livre qui m'avait beaucoup marquée et interrogée. Je ne sais pas quelle est la vérité dans cette affaire, personne ne la connaît à part Ranucci lui-même.
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Le Pull-Over rouge

Il aura été le dernier guillotine de France .



Récit très complet sur l’affaire pour laquelle Christian Ranucci sera coupable .



Gilles Perrault raconte ici de manière très complete l’affaire puis le jugement mais surtout la culpabilité presque trop evidente.



Un très bon moment de lecture sur un sujet très sensible.

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