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Critiques de Grazia Deledda (60)
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Âmes honnêtes

Un petit chef-d'oeuvre de charme et d'émotion !

Anna l'orpheline est accueillie dans la famille Velena dont elle va partager les plaisirs, les jeux et les chagrins, tout en restant la petite cousine sans fortune.

De là, et de sa piété, va se développer son "désir intense de sacrifice" ; car chez les riches Velena, il est primordial de se marier à la hauteur de sa condition.

À chaque lecture de Deledda, je suis toujours sous le charme de son style, pas le moins du monde désuet.

C'est avec ce charme qu'elle nous plonge dans l'atmosphère familiale, dans les personnalités de chacun de ses membres et des liens qui les unissent, par de menus détails pleins de vie.

Mais ce que j'aime par dessus tout, c'est comment elle utilise son observation de la Nature et du passage des saisons pour incarner les émotions, et comme le reflet de l'humeur de ses personnages : ciels orageux et aubes candides, formes des nuages et chants des oiseaux, tout vous parle dans son écriture.

Alors oui je l'admets, par certains côtés ça date un petit peu tout de même.

Anna "se jeta sur son lit en pleurant et cherchant à étouffer ses sanglots avec son petit mouchoir brodé".

Le cousin Sebastiano s'énerve ? "Les instincts sauvages du Sarde jaloux s'éveillèrent en lui."

Il pourrait aussi y avoir un peu trop de religiosité dans le récit, mais Deledda évite cet écueil en abordant une réflexion somme toute universelle : "Pourquoi donc les hommes ne pouvaient-ils s'accorder ? Pourquoi se créer tant de maux, sachant bien que tout finit ?"

S'ajoutent à l'intrigue des détails sur les "coutumes bizarres" de la Sardaigne profonde, et puis surtout, j'ai été dévorée du désir de trouver un livre de recettes sardes, en lisant les menus détaillés dont ces "deux magnifiques tourtes d'amandes et de miel".

Pas vous ?



Traduction de Fanny Rivière.



Challenge ABC

Challenge Nobel
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Braises

Troisième incursion dans l'oeuvre de Grazia Deledda et le charme agit toujours, incandescent cette fois.

Il brûle d'un feu inextinguible, le coeur d'Anania abandonné par sa mère dont il n'aura de cesse que de vouloir la retrouver pour qu'elle expie sa faute. C'est pourtant elle, la fille mère abandonnée à une vie de cendres, qui donnera son enfant à son père pour qu'il ait une vie meilleure. Mais nous sommes en Sardaigne, au tournant du siècle, et au fond des villages de montagne la vie ne fait pas de cadeaux aux jeunes filles qui n'ont su résister aux braises de la passion.

Drame pastoral, sacrifices croisés d'une mère au destin brisé et d'un fils dont le poids de son histoire familiale anéantira l'ascension sociale vers la lointaine Rome, évocation vibrante d'une île dont la nature forge le coeur des hommes : Grazia Deledda, la plus incandescente des auteures nobellisées, nous offre encore un roman somptueux et tragique, saisissant de passion et de modernité.
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Braises

Incursion dans la Sardaigne du début du vingtième siècle, grandes amours et grands tourments.



Il était une fois une jeune paysanne amoureuse d’un bel étranger qui lui promet le mariage. Il a juste oublié de lui dire qu’il était déjà marié… Enceinte, la pauvre fille est chassée par son père. Elle donnera naissance au petit Anania dans la maison d’une parente dans la montagne. Lorsque l’enfant aura sept ans, elle l’abandonnera chez son père biologique où il vivra heureux tout en gardant l’obsession de retrouver un jour sa mère. Il fera des études et tombera amoureux de Margherita, une fille riche, qui devra accepter la tare de sa naissance illégitime.



Publié en 1904, c’est un roman qui a pour héros un jeune homme. Ce sont ses tourments qui sont décrits, pas du tout ceux de sa mère abandonnée, de ses mères adoptives, ni de son amoureuse. Elles ne sont que des figurantes, c’est dommage, mais ça aurait été un tout autre roman.



La prose de l’écrivaine glorifie les beautés de la Sardaigne (au point que je suis allée voir Tourisme Sardaigne…). Elle raconte aussi une époque, celle où on dit que le père d’Anania est meunier, alors que ce qu’il moud, ce sont les olives, pour en tirer l’huile.



Un roman pour découvrir la plume d’une des seize femmes qui ont reçu le Nobel de littérature (en 1926 pour Grazia Deledda).



(La couverture des éditions Cambourakis n’a pas grand-chose à voir avec le roman.)

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Braises

" Braises " de Grazia Deledda (350p)

Ed. Cambourakis.

Bonjour les fous de lectures...

j'ai découvert cette auteure sarde par hasard ( défi " je noirci mon planisphère).

Sardaigne, début du XX° siècle.

Le petit Anania, fruit d'une passion tumultueuse sans lendemain, est abandonné par sa mère à l'âge de 7 ans.

Il est recueilli par son père et son épouse qui travaillent pour un bourgeois local.

Celui-ci prend le garçonnet sous son aile et lui permet de quitter le village pour poursuivre des études qui l'emmèneront jusqu'à Rome.

Anania est follement amoureux de Margherita, la fille de son bienfaiteur mais est tiraillé par la disparition de sa mère qu'il n'a de cesse de vouloir retrouver.

Cette mère qu'il aime et hait à la fois,.

Cette mère qui lui fait honte et qu'il veut sauver.

Après des années de recherches et d'incertitudes quant à ses sentiments pour cette femme, il finit par la retrouver.

Mais trouvera-t-il pout autant la paix intérieure ?

Saura-t-il jongler entre son amour filial et son amour pour Margherita?

Roman sur l'enfance et sur l'apprentissage à la vie d'adulte.

Roman sur la complexité des relations entre un enfant abandonné et sa mère.

L'écriture est simple sans grande richesse de vocabulaire et l'histoire un peu convenue, cousue de fil blanc.

Ce récit a certainement mal vieillit mais, malgré tout, Grazia Deledda réussi à nous transmettre sa passion pour son ile. (C'est déjà cela !)

Roman vite lu mais qui, pour ma part, sera vite oublié.

Grazia Deledda a reçu le prix Nobel de littérature en 1926 pour l'ensemble de son œuvre. ( J'espère les autres récits plus convaincants !! )

Ce roman a été adapté au cinéma sous le titre " Les cendres du passé" (film muet)
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Braises

Très beau roman. Je l'ai lu un peu par hasard. Je travaille dans une médiathèque et ce livre figurait dans un office de livres à lire, mis à disposition par notre libraire.

Voici l'histoire...En Sardaigne, au début du 20ème siècle, Anania a été abandonné par sa mère à l'âge de 7 ans. Elle l'emmène chez son père et disparaît aussitôt. Son père est déjà marié à une femme aisée. Il trouve protection autour de ce couple et le fait parrainer par un riche patron local qui lui donne la chance de vivre confortablement et d'étudier comme un enfant de son âge. A l'adolescence, Anania tombe amoureux de Margherita, la fille de son bienfaiteur. Mais malgré cette vie facile, il ne cesse de penser à sa mère et tente de la retrouver par tous les moyens.

Ce roman a été écrit en 1904, c'est un récit poignant, on ne lâche pas le livre facilement. Très bien écrit, l'auteur, Grazia Deledda, nous emmène à travers la campagne sarde, dans cette histoire bouleversante.

Elle, a reçu le prix Nobel de littérature pour sa trentaine de romans et une quinzaine de recueils de nouvelles. Son chef d'oeuvre (que je n'ai pas encore lu) "Elias Portolu" est son premier roman. Une auteur à découvrir !!!
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Braises

Publié en 1904 en Italie, ce roman est traduit dès l’année suivante en français ; il est toujours accessible dans une récente réédition aux éditions Cambourakis.



Nous sommes en Sardaigne rurale. Une jeune fille, Oli, succombe au charme d’un beau paysan, qui est déjà marié. Lorsqu’elle est enceinte, son père la chasse, et elle trouve refuge auprès d’une parente du père de son enfant. Elle finira par partir, en abandonnant son fils, Anania. L’enfant sera élevé au foyer de son père, l’épouse de ce dernier, sans enfants, se prenant d’affection pour lui. Très doué pour les études, il sera soutenu financièrement par le riche patron de son père, ce qui lui permettra d’aller à l’université. Il deviendra amoureux de la fille de son bienfaiteur, Margherita  et un mariage devient possible. Mais Anania n’a pas oublié sa mère, et la cherche, pensant la trouver dans des femmes sardes dont il croise le chemin.



C’est vraiment une très belle prose, poétique, travaillée, riche de rythmes et de sensations. La manière de créer des personnages, ainsi que l’ambiance de la Sardaigne, des paysages, de la nature, mais aussi des mentalités, est très maîtrisée. J’ai été un peu moins convaincue par une partie du récit, quelque peu vieilli sans doute maintenant, avec une morale d’un autre âge. Mais cela correspond à une époque, à la description de ce monde disparu maintenant mais qui a existé pendant des siècles.



C’est le premier livre que je lis de Grazia Deledda, et il me donne la sensation que l’auteure est une extraordinaire styliste, qu’elle sait rendre les beautés de son île d’origine, sa nature, ses climats, son état d’esprit à la perfection, mais j’ai été moins convaincue par son art de la narration, qui est presque d’une certaine manière secondaire, presque comme quelque chose d’obligé pour parler d’un lieu, d’une culture, d’un peuple. Il y a des sortes de sauts dans le récit, sans véritable transitions parfois par exemple. J’ai un peu regretté que le livre n’ait pas plus joué sur une forme de fatalité, tragédie, qui étaient en germe, qui auraient été logiques, mais qui finalement se dissolvent un peu au fur et à mesure. Mais il y a des passages magnifiques, et la belle écriture fait que l’on suit jusqu’au bout le chemin d’Anania avec intérêt et plaisir.
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Braises

Encore un magnifique ouvrage signé Grazia Deledda, bien trop méconnue eu égard à son immense talent. Une plume à la fois chaleureuse et acérée comme des flammes,des histoires antiques et modernes, traditionnelles et novatrices à la fois. Toute la force du roman, la passion du théâtre avec ces personnages dramatiques et profonds et la délicatesse de la poésie par ce langage imager et émouvant, voilà comment on pourrait résumer la prose de Grazia. On a envie de s'enivrer des senteurs et paysages sardes aux premières phrases évocatrices de son île natale. Une Autrice à découvrir et redécouvrir !
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Canne al vento

Romanzo terroir eccezionale dove miti, leggende e superstizione si sciorinano di pagina in pagina, dandoci la possibilità di scoprire la Sardegna di inizio secolo scorso. Una semplicità  un po' distaccata, regionalismi, e tutta la piccolezza dell'essere umano, che fluttua fra gli eventi della vita come una canna al vento appunto.



La trama è tipica dei romanzi di fine Ottocento: famiglia nobiliare in declino, amori mai voluti eppur cercati, o al contrario sempre provati e guardati da lontano, il peso del Destino onnipotente, il dibattersi inutilmente dell'uomo...storie su generazioni, esistenze decise da una parola, uno sguardo, un digrignar di denti. Resta un senso vago a fine lettura, una certa inquietudine, vicina all'angoscia e al tempo stesso prevaricato dalla serenità dell'immutabilità del destino umano.



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Cosima

Cosima est le compte-rendu optimiste d'une lutte victorieuse:pour cette raison,il se différencie profondément des autres livres dans lesquels prévaut le tragique des conflits existentiels, dans une suite de faute châtiment rédemption.

Vittorio Spinazzola ( traduit de....)
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Cosima

"Cosima" est le dernier roman de l'écrivaine sarde Grazia Deledda dont j'avais déjà lu deux romans. Celui-ci est le plus clairement autobiographique puisqu'il met en scène l'enfance et l'adolescence d'une jeune fille qui se découvre une vocation d'écrivain. Cette activité est perçue comme une tare dans l'environnement rural et pauvre de la Sardaigne du 19ème siècle où les coutumes et les modes de vie obéissent à des règles anciennes. Comme dans ses précédents romans, Grazia Deledda donne une idée réaliste de l'apreté de la vie de l'époque mais montre aussi beaucoup de poésie dans ses descriptions en particulier dans le lien qui unit l'être humain à la nature. C'est aussi une vision féminine unique de ce temps.
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Cosima

Terminé peu de mois avant sa mort ,Cosima occupe une place particulière dans la production de Grazia Deledda.

Sous une forme romancée,il s'agit d'un compte rendu autobiographique qui,depuis l'enfance,aboutit aux premières affirmations littéraires et se conclue avec la sortie de Nuoro; le voyage à Cagliari,est le prélude à l'abandon imminent de l'île et le transfert à Rome.

Vittorio Spinazzola
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Cosima

Grazia Deledda, née le 27 septembre 1871 à Nuoro, Italie, et morte à Rome le 15 août 1936, est une femme de lettres italienne. Elle a reçu le prix Nobel de littérature pour l'année 1926. "Cosima" est son dernier livre, une autobiographie romancée, éditée à titre posthume.



J'ai bien aimé ce livre et, pour une fois, tout ce qui est dit dans la quatrième de couverture est exact. L'auteur nous ouvre le coeur et l'imagination de la fillette qu'elle était. Nous sommes confrontés, avec Cosima petite, aux différentes épreuves que subit sa famille (décès, échecs, alcoolisme du frère aîné...). Nous découvrons une époque bien différente de la nôtre. Chaque pièce est décrite avec soin, avec ses objets "de l'ancien temps".



Puis Cosima grandit et son coeur s'éveille, non à l'amour, mais à la passion de l'écriture. Elle envoie ses premiers petits manuscrits, guette les réponses des journaux, et finalement son récit est publié. Malheureusement, cette publication suscite de grandes jalousies et les calomnies vont bon train.



J'ai trouvé très intéressant d'entrer ainsi dans l'univers secret d'une future écrivain. La lecture de ce livre est un moment d'intimité et plein de saveur.
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Dans l'ombre, la mère

Du grand Deledda ! Malgré une écriture un peu plus lourde que dans d'autres romans, la puissance de cette autrice est toujours aussi présente dans ce roman poignant montrant le dilemme que peut avoir un homme d'église dans une époque peu encline à l'ouverture. Ce "témoignage" écrit par Deledda est impressionnant et époustouflant lorsque l'on pense à l'époque de son écriture.

Deledda nous démontre l'importance que recouvre une mère, mais également nous fait prendre conscience du poids qu'elle peut avoir sur le psychisme de son enfant devenu adulte.

Une écriture un peu datée mais un sujet toujours d'actualité.
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Dans l'ombre, la mère

L'ambiance de la sardaigne non pas touristique mais authentique, un petit village, un portrait d'une mère et de sa relation avec son fils... un auteur à découvrir dont j'ai lu tous les livres tous plus beaux les uns que les autres même si cet auteur est peu connu.
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Dans l'ombre, la mère

Maria- Maddalena, jeune veuve, servante, est fière de la réussite de son fils Paulo, curé du village d’Aar, les villageois l’ont acclamé. Pourtant dans l’ombre, elle attend son retour. Son instinct lui prédit le drame. Peur du scandale, ou du péché, elle extorque de son fils la promesse qu’il ne rejoindra plus Agnese.

Tragédie, deux nuits, trois jours et demie dans la vie du prêtre et tout semble s’accélérer. Cèdera-t-il à la tentation, ou tiendra-t-il parole ?

Nuits d’angoisse, d’hésitations, de remords, de retours…journées bien remplie dans le village.

On lui demande d’exorciser une petite fille possédée. Et on voit comme un miracle la fillette se calmer. Tout le village fait un triomphe au prêtre qui est rempli de doutes. Antioco, l’enfant de chœur le porte aux nues. Lui aussi sera prêtre Paulo. Maria Maddalena le raisonne :

« - Les prêtres ne peuvent pas se marier. Et toi, si tu voulais te marier ?

- Je ne le veux pas parce que Dieu ne le veut pas

- Dieu ? c’est le Pape qui ne le veut pas, dit la Mère quelque peu agacée… »

La question du célibat des curés ne me concerne nullement mais la réaction de la mère qui a interdit à son fils de fréquenter Agnese est troublante.

Evocation pittoresque des derniers instants d’un berger, chasseur solitaire, le Roi Nicodème, qui vit avec son chien et un aigle apprivoisé, personnage intéressant que celui du garde champêtre. Pendant que Paulo donne l’extrême onction, pendant la messe, il est obsédé par sa passion mauvaise.

Extrême tension dramatique dans ce court roman que j’ai dévoré malgré le thème.


Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Dans l'ombre, la mère

Le résumé de ce roman me tentait et je dois dire que je n'ai pas été déçue. D'emblée, j'ai été séduite par l'écriture de Grazia Deledda, première italienne à recevoir le prix Nobel de littérature en 1926. Dans l'ombre la mère, paru d'abord sous forme de feuilleton en 1919, a été publié roman en 1920. L'histoire se déroule en Sardaigne dans un petit « village perdu » du nom de Aar où une sorte de malédiction semble s'abattre depuis longtemps sur les curés de la paroisse.



Maria Maddalena était autrefois servante. Il y a sept ans, cette veuve aux mœurs irréprochables s'est installée dans ce village avec son fils Paulo. Ce dernier, âgé de vingt-huit ans, est devenu prêtre. La Mère est fière de cet unique fils : « Sept années s'étaient passées ainsi, et la Mère ne l'incitait pas à bouger parce qu'ils étaient si heureux là-haut, dans le petit village qui, pour elle, était le plus beau de la terre parce que son Paulo en était le Christ et le roi.»



Mais depuis quelques temps, la Mère perçoit des changements dans l'attitude de son fils, lui qui jusqu'alors vivait « comme un enfant innocent : il étudiait, priait et vivait pour le bien de ses paroissiens ». Paulo s'est en effet épris de la riche et solitaire Agnese.



Dans ce roman, on entre véritablement dans la tête des personnages, partageant leurs tourments, leurs souvenirs et leurs doutes. Paulo est tiraillé entre son amour pour Agnese et le serment qu'il a fait à Dieu, tandis que la Mère se sent impuissante face à la perdition de son fils. Je me suis attachée à ces personnages. J'aurais aimé connaître davantage les sentiments d'Agnese, du moins sous le même traitement que les deux autres personnages. En tout cas, le suspense m'a tenue jusqu'à la dernière ligne.



La manière d'écrire est très agréable et poétique dans ce roman assez court d'environ 150 pages qui plonge le lecteur dans une ambiance rurale du début du XXème siècle où les traditions dominent encore.

La couverture de cette collection des éditions Cambourakis est très jolie avec des couleurs attrayantes.

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Elias Portolu

Après avoir été conquise par l'écriture de Grazia Deledda dans Dans l'ombre, la mère, je n'ai pu résister longtemps avant de me procurer un autre roman de l'auteure. Écrit dans un style similaire, le récit m'a tout autant plu, peut-être même davantage.



Nous sommes à Nuoro en Sardaigne. À vingt-trois ans, Elias Portolu sort de prison. De retour sur son île natale, il est chaleureusement accueilli par ses proches, ses parents et ses deux frères Pietro et Mattia. Son frère aîné Pietro, s'apprête à se marier avec Maddalena. Mais Elias et Maddalena sont attirés l'un par l'autre.



Tout au long du roman, on suit l'introspection d'Elias. Le jeune berger, tiraillé entre la passion et la raison, s'adonne à la rêverie, s'interroge et se torture. Il se laisse souvent dominer par ses peurs. Pour échapper à ses sentiments et aux conséquences que ceux-ci pourraient avoir sur sa famille, il envisage de devenir prêtre.



Dans l'ensemble, j'ai apprécié la sensibilité de ce personnage masculin. Les personnages secondaires m'ont également plu : le côté attachant du père malgré un caractère bien trempé, la piété de la mère, la jovialité de l'abbé Porcheddu ou encore la sagesse des conseils de Zio Martinu.



Grazia Deledda parvient à plonger le lecteur dans une ambiance particulière et dépeint habilement les traditions sardes. Personnellement j'ai été séduite par cette histoire d'amour impossible.
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Elias Portolu

Retour aux classiques avec la découverte de Grazia Deledda, l'auteure sarde avec un grand A depuis qu'elle a reçu le prix Nobel de littérature en 1926.



Elias Portolu, 23 ans, vient juste de sortir de prison lorsqu'il tombe amoureux de Maddalena, la fiancée de son frère. Par peur de succomber à la tentation, Elias préfère vivre à la dure dans les champs plutôt que de rester auprès de sa future belle-sœur qui semble elle aussi attirée par lui. La veille du mariage, Elias décide d'aller parler à son frère avant qu'il ne soit trop tard, mais la fièvre et la fatigue ont raison de son corps...



Nous voilà donc plongés dans une famille et une région où la morale et les coutumes sont au cœur des rapports humains. Les prêtres sont respectés et le mariage encore sacré. Comment dès lors supporter de se sentir attirer par le mal ? Et puis quand commence véritablement le mal : ne devrait-on pas condamner Maddalena pour ce mariage sans amour, ou Elias pour n'avoir pas su l'empêcher ? Lorsqu'il s'agit de conscience, Grazia Deledda nous montre qu'il est impossible de se satisfaire de la traditionnelle opposition du bien contre le mal, et que le fait de ne pas assumer ses péchés conduit parfois au pire.

Un roman aussi sombre qu'implacable qui décrit avec justesse les combats intérieurs d'âmes errant sur des chemins sans rédemption.

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Elias Portolu

Elias Portolu raconte l'histoire d'un amour impossible entre Elias et la fiancée de son frère et, surtout, le combat intérieur du jeune homme face à ses dilemmes moraux, avec en toile de fond les paysages, le passage des saisons et les traditions sardes au tournant du XXe siècle.

Même si le style du roman et les thématiques qu'il aborde, en particulier la place de la religion, peuvent aujourd'hui sembler datés, certaines questions restent très pertinentes. Je retiens principalement le questionnement sur les facteurs et les raisons qui poussent quelqu'un à agir ou, au contraire, qui l'empêchent d'agir et sur l'impact de ces décisions sur le cours d'une vie.
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Elias Portolu

Une symphonie pastorale en Sardaigne au début du 20è siècle.

À peine sorti de prison (une erreur judiciaire d'après lui), Elias rentre au village pour y découvrir son frère Pietro fiancé à l'ensorcelante Maddalena. Elias et Maddalena tombent amoureux, mais bien sûr, elle est promise à Pietro, donc une femme interdite. D'où affres et tourments.

Un prêtre adjure Elias de renoncer à elle, un voisin pragmatique, "le vieux païen", lui conseille de l'épouser malgré tout.

L'intrigue est mince, et un siècle plus tard on se demande un peu pourquoi le héros irait choisir l'option qui rend le plus de monde malheureux. On est étonné de lire que sa pusillanimité s'oppose au caractère d'un homme, un vrai, "un aigle". On se demande surtout si quelqu'un lui a demandé son avis, à Maddalena (réponse : non).



Mais la beauté de ce court roman est ailleurs. Grazia Deledda a un merveilleux talent pour restituer cette époque disparue, cette Sardaigne traditionnelle, rurale et pieuse. Le père est un héros truculent, la mère "une vraie sainte". La description minutieuse d'un pèlerinage à l'église de St François (prétexte à gros repas et beuveries) est incroyablement vivante, de même celle du carnaval. Les paysages, le village, même les agneaux "gracieux, blancs comme neige" sont décrits avec poésie.

Les tourments endurés par Elias, "ce garçon beau et faible comme une femme", déchiré entre passion amoureuse et religion, sont également racontés avec force détails, reflétant le rythme des saisons sur la "tanca".

Traduction sans faille par Georges Hérelle.

Challenge Nobel
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