AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Grégoire Polet (134)


La classe politique, en tant que classe, avait toujours eu l'instinct de survie et avait rangé parmi ses préoccupations absolument prioritaires la nécessité de laisser toujours en vie les problèmes dont le peuple attendait d'elle la solution. L'entretien de ces problèmes sociaux, comme on fait vivre un petit monstre dans un environnement protégé, constituait l'art subtil et dangereux de la classe politique. Ne pas trop les laisser grandir, ou ils briseraient leur cage, leur terrarium de verre ; ne pas les tuer non plus, surtout pas, car, vaincu le problème, tué le monstre, on n'aurait plus besoin des gardiens.
Commenter  J’apprécie          00
Les gouvernements organisent leur action en fonction d'une idée. Une idée du présent, de l'avenir, du passé, une idée de la nation qu'ils représentent, une idée de l'ordre du monde, une idée de la morale. Or les gouvernements maintenant prétendent qu'ils n'ont pas le choix, qu'ils gouvernent par la force des choses. Que la crise les contraint à reporter toute idéologie et à obéir aux nécessités , pour éviter le naufrage. Disparition de l'idée. Les gouvernements, sans boussole sans idée, parent au plus pressé. Le bateau coule, le peuple écope, les gouvernants crient, commandent, s'agitent sur le pont. Pas le temps de penser, sauver le navire, urgence, et après on verra.
Commenter  J’apprécie          00
Grégoire Polet
Tu me fais penser à ceux qui dans un bateau ne sont pas assis dans le sens de la marche. Ils avancent, comme les autres, mais ne voient que ce qu'ils quittent. Ils progressent, mais ne perçoivent que ce qui s'éloigne. Pour eux, le temps n'est qu'une perte. Mais tu es dans le bateau avec tout le monde. Tu regarde en arrière le sillage et te complais à y voir les traces de la fatalité; tu pourrais aussi bien te retourner et voir s'il n'est pas possible, devant l'horizon, embarqués que nous sommes, de décider du cap que l'on suit.
Commenter  J’apprécie          00
Grégoire Polet
La plainte est le mode d'expression naturel de celui qui est dépourvu de moyens d'action; dès lors qu'on lui donne réellement voix au chapitre, le citoyen s'exprime par propositions et argumentations critiques constructives.
Commenter  J’apprécie          00
Grégoire Polet
La malhonnêteté d'un représentant politique est une trahison nationale et une mine dans l’État de droit. Elle doit être beaucoup plus sévèrement châtiée qu'une infraction dans un autre domaine.
Commenter  J’apprécie          00
Grégoire Polet
Mais tout le monde est citoyen politique, homme ou femme politique. On a complètement oublié cela, mais c'est la base de tout.
Commenter  J’apprécie          00
Grégoire Polet
Mais le courage et la résolution craignent les feux de paille et préfèrent une vraie braise. Même petite. pour souffler dessus.
Commenter  J’apprécie          00
Grégoire Polet
Ce que l'expérience MSF m'apprit surtout, c'est que les gens sont bien meilleurs que les pouvoirs qui les représentent et qu'il y a beaucoup plus à espérer d'un individu que d'un groupe. Les pouvoirs laissent crever les populations étrangères sous le prétexte d'une frontière. Et laissent crever les leurs également, si ça les arrange.
Commenter  J’apprécie          00
Pourtant, il me semble que l’intérêt d'un récit historique tient moins aux évènements, qui sont notoires, qu'au point de vue du témoin.
Commenter  J’apprécie          00
Mais aussi vrai que le bonheur n'est pas avare, le malheur n'est pas économe non plus. Il n'épargne rien. (p. 138)
Commenter  J’apprécie          00
Si je devais rester sans contact avec le rabatteur, c'était probablement pour que je reste ignorant de la somme qu'il payait. Je devais être la gentille poule aux œufs d'or, le naïf qui se contente d'une bonne poignée de graines quotidienne et qui caquette de plaisir autour de ses bons maîtres. (pp. 132-133)
Commenter  J’apprécie          00

Oublier, évidemment, c'était une illusion. Je ne savais trop que faire ni où mener mes pas. Je ne voulais pas que cette journée à Bruxelles ressemble à un pèlerinage de nostalgique. J'avais décidé, naguère, de foncer et d'aller de l'avant. Il ne fallait pas, maintenant, céder à la tentation contraire. (p. 109)
Commenter  J’apprécie          00
Il riait et il m'affirmait qu'aucun artiste n'arrivait à maturité sans passer par une crise mystique. (p. 64)
Commenter  J’apprécie          00
Il n’y a pas moins de mensonge chez les petites gens que dans les grandes familles, mais que chez les petites gens, ce ne sont pas des mensonges oraux, totalement déclarés, mais des mensonges par le silence, des façons de ne jamais rien dire d’une chose qui s’est passée, une façon d’oublier complètement, même soi-même, quelque chose qui s’est passé, d’enterrer ça dans le fond, de ne jamais en parler à personne, de souffrir en silence, ce ne sont pas des secrets, ce sont carrément des oublis volontaires, des choses qui pourrissent, qui se transmettent quand même, mais c’est sourd, c’est aveugle, c’est sournois. On ne dit pas. On se tait.
Commenter  J’apprécie          00
La réalité est tellement à l’opposé de ce qu’on appelle la réalité qu’il suffit de prendre le contre-pied de tous les instincts sociaux pour progresser dans le sens de la réalité véritable. Chercher le plaisir, chercher le déplaisir. Manger, ne pas manger. Dormir, ne pas dormir. Réussir sa vie, la rater. Gagner sa vie, la perdre. Se réjouir, pleurer. Se protéger, se mettre en danger. Craindre, ne pas craindre. Se croire quelqu’un, quelque part, se croire personne, nulle part. Se croire ici, ne pas se croire ici. Se croire maintenant, ne pas se croire maintenant. Se croire un je, se croire un tu. Et une sorte de félicité qu’on a d’autant moins recherchée qu’on ne la connaissait absolument pas commence à flotter vaguement, comme le résidu extrêmement lointain et affaibli d’un rayonnement.
Commenter  J’apprécie          00
...être heureux d’avoir gagné mille euros étant également insensé qu’être malheureux de les avoir perdus, le bonheur et le malheur nous prenant décidément toujours par le côté le plus faible de notre nature – mais l’euphorie pourtant était là, congelant momentanément toute possibilité de vie intérieure, et la jetant avec appétit vers le monde extérieur, donnant envie de s’y mêler, d’y mordre, d’acheter quelque chose, de donner dans cette matière des coups d’euros comme des coups de hache pour en arracher quelque chose et se l’approprier.
Commenter  J’apprécie          00
À présent les fluides de la jeunesse t’ont quittée, tu as perdu l’amour, le désespoir est seul à te tenir encore, le désespoir est le seul point d’appui de ton monde, la lecture de Teilhard t’a jetée dans un puits d’où tu lèves la tête et scrutes un trou de nuit infinie peuplée d’étoiles luminescentes, lointaines et mortes.
Commenter  J’apprécie          00
Et pour que l’esprit se retrouve, la matière essaie tout, la vie tente tout, se jette à corps perdu et se mue en toutes les espèces de plantes successives et fait pour chacune le chemin d’évolution jusqu’au bout, jusqu’à la possibilité que l’esprit se rencontre, et toutes les espèces animales, et toutes épuisant les tentatives de l’esprit pour qu’une au moins parmi tous les milliards de tentatives aboutisse, et qu’un être vivant puisse soudain, constitué d’esprit, s’en apercevoir. Et après l’apparition de la vie, l’apparition, donc, de la conscience.
Commenter  J’apprécie          00
l’esprit est ce qui guide l’hélium et pousse les éléments à s’associer, à aller non pas vers plus de chaos ou de désordre, mais vers plus d’ordre et de sophistication, c’est l’esprit depuis le dedans de la matière, depuis le dedans de l’hydrogène et depuis le dedans de l’oxygène qui les attire l’un vers l’autre et les décide à ne faire plus qu’un, à former une molécule, et ces molécules à se chercher, se désirer, se vouloir, s’assembler, essayer tout en tout sens et parvenir au bout de patiences quasiment infinies à former une cellule, triomphe, la vie, communion de la matière dans l’esprit, communion de l’esprit dans la matière, et l’esprit renforcé, plus puissant que jamais, se jetant en avant avec plus de résolution encore, comme l’avion qui a décollé du sol augmente, et ne diminue pas, augmente énormément sa force de propulsion, pousse plus à fond la manette des gaz.
Commenter  J’apprécie          00
Au début, il y a de la matière et il y a aussi de l’esprit, de la psyché, sinon d’où viendrait l’esprit qui nous permet de penser la matière ? Oui, il y a de l’esprit en même temps que de la matière, dès le début. L’hélium, c’est de l’hélium et de l’esprit. C’est de l’hélium et l’esprit de l’hélium. Et de même que l’hélium et d’autres éléments matériels élémentaires s’associent, se développent, évoluent, forment un univers, des galaxies, le Soleil, la Terre, puis l’eau et la vie, de même l’esprit se développe et évolue jusqu’à devenir conscience, jusqu’à devenir ça, ça dans ma tête, penser, ça qui prend toute la place
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Grégoire Polet (467)Voir plus

Quiz Voir plus

Louison et Monsieur Molière

Comment s'apelle la maman de louison.

louise
margaux
jeanne
julie
riri

6 questions
237 lecteurs ont répondu
Thème : Louison et monsieur Molière de Marie-Christine HelgersonCréer un quiz sur cet auteur

{* *}