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Critiques de Gustave Le Rouge (53)
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Le mystérieux docteur Cornélius - Le prisonnier..

De l'aventure certes. Du suspens effectivement. Mais un enchevêtrement de personnages un peu trop foisonnant.

Etonnamment ce n'est pas dur à suivre mais cela s'étale un peu trop.
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La Reine des Eléphants



Anecdotique c'est le qualificatif qui s'impose après avoir parcouru cette sorte de pastiche de Kipling.



Le Rouge s'amuse, me semble-t-il, plus qu'il ne nous passionne en commettant cette romance exotique à l'anglaise.



A l'époque ce type de récit a sans doute fait vibrer le coeur d'un public français peu exigeant, avide d'aventures exotiques et ignorant la réalité du reste du monde.



Aujourd'hui ce texte hors sol ferait bailler d'ennui la plus fanatique lectrice de la collection Arlequin ou, parité oblige, le plus borné des abonnés au Chasseur Français.



Car je gage que l'auteur n'a jamais mis le pied en Inde, il recycle quelques clichés glanés ici ou là en guise de décor pour une intrigue militaro-amoureuse dont le protagoniste central s'avère être un éléphant.



Alors, si vous êtes sensible au charme suranné de ce type de littérature foncez, sinon gare à l'assoupissement incontrôlé.

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Le mystérieux docteur Cornélius - Le prisonnier..

Ce livre est un véritable cadeau offert à la littérature populaire.

Car Gustave le Rouge en est assurément l'un des maîtres.

L'homme est méconnu, même si Blaise Cendrars, dans "L'homme foudroyé" en a fait un portrait idéalisé et fantasmé.

L'écrivain, sous-estimé et méconnu, est aujourd'hui presque oublié.

Et pourtant sa vie fut un roman, et son oeuvre est un véritable fourre-tout plein d'idées, de belles lettres, de fantaisie débridée, de poésie et de précieux témoignages.

Ce "Bouquin" contient "Le mystérieux docteur Cornélius", "Le prisonnier de la planète Mars", "La guerre des vampires", "L'espionne du grand lama", "Les poèmes du docteur Cornélius" découpés par Cendrars dans la prose de Le Rouge et cinq nouvelles retrouvées :

"Spectre seul" (1892)

"Notre-Dame la guillotine" (1893)

"Le spectre rouge" (1895)

"Le navire de Jules César" (1896)

"Dans le ventre d'Huitzilopochtli" (1924)

C'était assez pour faire de ce livre un de ceux que l'on conserve, et que l'on relit.

Mais ce n'était pas assez pour Francis Lacassin qui déjà, dans "Passagers clandestins" avait fait un portrait de Gustave le Rouge.

Il l'y représentait comme l'ami des alchimistes, des mandragores, des utopistes et des gitans, comme l'ami intime de Paul Verlaine dont il partagea le dernier repas, comme un naufragé du mouvement symboliste.

Gustave le Rouge fut journaliste, écrivain, poète, dramaturge, scénariste de cinéma, animateur de cirque.

Il fut l'un des pionniers de la la science-fiction.

Dans ce livre, Francis Lacassin, en une longue introduction et de passionnantes préfaces, explique, raconte et décrypte la vie de l'homme et ce qu'il reste de l'oeuvre de le Rouge.

Car de la somme de ce qui a été écrit bien des pages ont été perdues.

Ce qui reste est truffé de petites pépites littéraires.

De plus ce "Bouquin" se clôt par une série de documents qui, en une cinquantaine de pages, cernent encore un peu mieux Le Rouge :

Deux sont signées par Blaise Cendrars :

- "Gustave Le Rouge et les homuncules" et "Un très grand poète antipoétique" ...

Un par Paul Verlaine :

- "A Gustave Le Rouge" ...

Trois par respectivement le Dr Marcel Hamon, Raymone et Nino Frank :

- "Un épieur de monstres", "Un soir avec les serpents et les fées" et "Un ami de Gustave Le Rouge : le mystérieux docteur Ferral" ...

Les trois derniers sont signés par Le Rouge lui-même :

- "Les plantes télépathiques", "La traversée de la Manche sans pont ni tunnel" et "Villiers de L'Isle-Adam et le cinéma" ...

Pour moi, ce qui définit le mieux l'écrivain qu'est Gustave le Rouge, ce sont "Verlainiens et décadents", "Le quartier latin" et bien sûr "Les derniers jours de Paul Verlaine".

Ces trois livres sont les plus précieux.

Mais le reste de sa production, tissé d'une littérature plus populaire quand elle n'est pas oeuvre de journaliste, n'est pas à négliger.

Souvent sous-estimé, parfois méprisé, il contient en filigrane une pensée profonde, un véritable engagement politique, une fantaisie poétique et l'expression, sans cesse renouvelée, de menus plaisirs.

Il faut lire ce livre pour réaliser à quel point Gustave le Rouge n'est pas seulement le "Jules Verne des midinettes" comme il a pu être parfois présenté.

Il faut pénétrer son oeuvre, et parvenir à la lire entre les lignes pour en apprécier toute la saveur littéraire ...

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La Reine des Eléphants

C'est un livre léger, sympathique! On suit les aventures de la jeune Emmy, une importante héritière dont les prétendants tournent autour pour sa richesse, avec Bakaloo, son éléphant aussi sagace que sa patronne, il brandit sa trompe s'il le faut pour réclamer justice. Ça devient une espèce de conte de la jungle quand le père d'Emmy se fait prisonnier auprès du rebelle Radjah Khanda-Said dans les parties nord de l'Inde, Emmy lance un défi à ses pretendants: celui qui réussira à libérer son père, l'épousera...vives les aventures dans la jungle indienne! On découvre aussi le pays des Indes sous l'occupation anglaise, la haine vengeresse qui secoue de part et d'autre, des coutumes indiennes, leur spécialité pour des empoisonnements. C'est vrai que ça fait un peu vieux, ce livre, seul avantage est que ça se lit d'un trait, puis le personnage d'Emmy est aussi attachant que son Bakaloo...
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L'Espionne du Grand Lama

Une bluette sous couvert d'aventures exotiques, avec des secrets devinables dès le début du roman. Les français sont chevaleresques, un peu naïfs, pleins de bonté et de compassion, les anglais sont fourbes, cupides, mesquins et rusés. Mais les méchants seront punis, les bons récompensés et l'amour triomphera;

Un de ces petits romans que l'on aimait à lire à la veillée dans les chaumières, avec des valeurs de loyauté, de courage, de chevalerie qui triomphent dans un pays exotique, plein d'habitants plutôt pas trop civilisés (surtout sur la cuisine) et racistes envers les bon français !

Bref un livre à ne réserver qu'a ceux qui souhaitent étudier cette période de la littérature.

Dommage pour Le Rouge, qui a produit par ailleurs de très bons romans.
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La guerre des vampires

"La guerre des vampires", est la suite du "Prisonnier de la planète Mars. Dans ce deuxième opus, Le Rouge, resté peu inventif et anthropomorphique dans le premier volume, lâche son imagination et nous offre une planète Mars sublimement exotique, avec des êtres extraordinaires, des civilisation disparue et une évolution étonnante.

Il faudra éviter d'être par trop regardant sur certaines invraisemblances tel que une grille rouillée qui se détruit au moindre coup, suivie d'un puit très profond où l'on descend avec des anneaux qui eux ne sont pas rouillés et cassants.

L'écriture très fluide donne une aventure sans temps mort, bien qu'émaillée de descriptions suffisamment précises pour que l'on se représente bien cette planète Mars.

On pourra sourire de quelques phrases qui montrent bien l'époque de l'écriture:

"Cherifa est gaie, douce, charmante, intelligente et nous rend de grands services par son incessante vigilance et son sens pratique déjà développé.

C'est un exemple de ce que pourrais devenir les arabes si on s'adressait à leur raisonnement et à leur coeur au lieu de les piller et de les brutaliser comme cela arrive par malheur encore trop souvent."

"Miss Alberte a choisi ce pays ignoré, rarement visité par les touristes" (Il s'agit de la Tunisie)

Pour résumer, un roman de science-fiction encore très facile à lire de nos jours et sans doute meilleur que bien des Jules Verne. Pour les fans de cette époque, un roman à ne pas manquer.
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Le Prisonnier de la planète Mars

Le prisonnier de la planète Mars est un roman de science-fiction de Gustave Le Rouge, paru en 1908, il est son premier roman extra-terrestre. Roman, assez court qui met en scène un savant envoyé sur la planète Mars par une alliance de la technologie et des sciences spirituelles indiennes.

En le lisant, il faut se rappeler qu'à l'époque l'existence des martiens était une idée largement répandue, encore appuyée par la découverte des "canaux", dont on pensait alors qu'il ne pouvait s'agir que de constructions artificielles. "La guerre des mondes" de Wells a dix ans lorsque Le Rouge écrit son livre, et il connaissait le célèbre roman, mais il ne s'agit aucunement d'un plagiat et les idées originales de de roman le placent sur un pied d'égalité. On peut cependant sourire à sa description assez anthropomorphique de la planète rouge (les arbres sont rouges), avec son atmosphère identique à la Terre, ses plantes et animaux et habitants peu différents de ceux que nous connaissons.

Le tout est matîné de considérations scientifiques propres à l'époque et bien sûr de la condescendance du scientifique européen (surtout français, Le Rouge est chauvin) pour les peuples indigènes, qui est une des marques de l'époque.

Le roman aux descriptions martiennes un peu naïves peut faire sourire de nos jours, mais à l'époque, elles pouvaient passer pour raisonnablement crédibles, il n'en reste pas moins des idées inventives de toute première force: le voyage par des forces psychiques, les modes de communication, la forêt artificielle et les montagnes de miroirs...

Ce roman injustement oublié vaut largement des romans passés à la postérité comme "La guerre des mondes" ou "Le voyage au centre de la Terre" et l'écriture de l'auteur est d"une belle qualité, valant celle de Verne. Hélas pour lui, Le Rouge a commis une oeuvre d'inégale valeur où abondent des oeuvrettes à oublier (et oubliées), mais ceux qui aiment Jules verne ou H.G. Wells ne seront pas déçus par ce roman. Le roman se termine de façon abrupte et il faut lire la suite "La guerre des vampires".

Ajoutons que la version papier des excellentes éditions Robert Laffont dans la collection bouquins est quasi introuvable mais pour les possesseurs de liseuse on trouve le roman sur le net gratuitement, le livre étant dans le domaine public.
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Le mystérieux docteur Cornélius - Le prisonnier..

4 étoiles parce que ce roman est vraiment parmi ce qu'on fait de plus typique dans la littérature feuilletonique du début du XX° siècle.

Tout y est, les aventures, toujours un peu mystérieuses (ne serait-ce que dans les titres des chapitres), la science de l'avenir telle qu'on pouvait l'imaginer à l'époque (Le Rouge a été surnommé le Jules Verne des midinettes, je pense qu'il vaut mieux que ça et que ces écrits sont comparables à ceux de l'illustre maître), les bons, vraiment très bons, les méchants, vraiment très méchants, les histoires d'amour, les français, bien mieux que les américains et une morale sauve. Bref, tout ce qui fait un bon roman de l'époque.

Donc, 4 étoiles pour les amateurs du genre, les autres trouveront une écriture surannée, des aventures et des rebondissements peu crédibles, des personnages stéréotypés, des bons sentiments un peu trop bons... Ceux là passeront leur chemin, ils seraient déçus.

Une mention spéciale à la collection bouquins, dont je possède tous les ouvrages des feuilletonistes (Leroux, Le Rouge, Leblanc, Sue, Renard, Rosny ... et bien d'autres, des prix corrects, des analyses, des couvertures agréables, du papier qui vieillit plutôt bien.
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La dame noire des frontières

Plutôt que "La dame noire des frontières", ce livre de Gustave le Rouge aurait dû s'intituler "L'esclave amoureuse".

Car des deux romans contenus dans ce petit recueil, c'est ce deuxième texte, pourtant plus court que le premier, qui lui donne tout son intérêt.

Mais avant d'en entamer la lecture, le plaisir passe ici par "Le Rouge, rénovateur de la femme fatale", une préface signée Francis Lacassin.

Car malgré qu'il ait été prolifique, Gustave le Rouge est un auteur mal connu que l'on a longtemps dédaigné et sous-estimé.

Il faut savoir, par exemple, que dans Valognes, sa ville natale, il ne possède même pas une petite ruelle à son nom !

Sa biographie est floue, il n'a pas toujours signé ce qu'il a écrit et beaucoup de ses livres ont été perdus.

Pourtant deux hommes ont aidé à mieux le connaître : Blaise Cendrars dans "L'homme foudroyé", et Francis Lacassin dans "Passagers clandestins", puis dans les nombreuses préfaces dont il a émaillé les rééditions de l'oeuvre connu de le Rouge.

Un essai complet, une véritable biographie, "Images et portraits de Gustave le Rouge" d'henri Bordillon, serait toujours à paraître ?

Mais pour revenir au livre qui nous occupe, il contient deux courts romans, et l'on peut dire que le premier "La dame noire des frontières" est à mi chemin entre la littérature populaire et le roman d'espionnage.

Il se lit avec plaisir malgré que son épilogue semble avoir été écrit à la hâte.

Le capitaine Marchal a conçu les plans d'un avion blindé révolutionnaire qui, lors du prochain conflit avec l'Allemagne, pourrait assurer à la France la suprématie dans les airs.

Le capitaine Marchal aime Yvonne, la fille du général Pierre de Bernoise mais il est fasciné par miss Arabella Willougby.

Et Robert Delangle, le fin reporter du "Grand Journal de Paris", a cru reconnaître en la jeune anglaise la fameuse dame noire des frontières, une espionne redoutable et célèbre de l'autre côté du Rhin ...

C'est "L'esclave amoureuse" qui est l'épice de ce livre.

Ce court roman, adapté au théâtre, aurait fait recette sur la scène du Grand-Guignol.

Car la passion et le frisson, la violence, l'amour et la jalousie en sont les ressorts principaux.

Gustave le Rouge a ici soigné son écriture, retenu sa plume afin de livrer un petit bijou.

En Louisiane Mr de Saint-Elme est un créole français.

C'est un bon maître et un mari fidèle.

Il a fait de Léonore Prynker sa femme.

Mais son bonheur va se fracasser contre l'infidélité et la débauche de l'aimée ...

"L'esclave amoureuse" est empreinte de sensualité, de cruauté et d'humanité.

C'est un de ces petits morceaux de littérature, semés ça et là dans son oeuvre par le Rouge, qui sont les véritables témoignages de son grand talent ...



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L'Espionne du Grand Lama

Livre où l'amour, l'humour, les aventures et les trahisons sont au rendez-vous. Un très bon moment.
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Le sous-marin ''Jules Verne''

(...)des aventures à rebondissements, des luttes et des confrontations, des idées reçues aussi énormes qu'éculées sur ces satanés yankees et une histoire d'amour dont je ne vous dirai pas si elle finit bien pour ne pas vous dévoiler la chute(...)



Le billet complet sur mon blog.
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Le Prisonnier de la planète Mars

Suivi de La guerre des vampires ce récit est une curiosité dont quelques trouvailles et le propos auraient pu avoir quelque intérêt si ce roman de SF début XXe n'était dégoulinant de tous les archétypes du mauvais roman d'aventures de cette époque : suprématie de l'occidental, racisme, condescendance, raccourcis "littéraires" (plutôt insuffisances de l'auteur) récit sans queue ni tête. A ne pas découvrir.
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Le sous-marin ''Jules Verne''

Un richissime industriel norvégien organise un concours pour la conception d’un sous-marin d’exploration. Il est promit au lauréat la coquette somme de cinq millions-or et éventuellement la main de sa fille Edda, si affinité. De quoi attiser les convoitises. Un jeune ingénieur français, Goël Mordax, est l’heureux et méritant vainqueur. Tony Fisher, fils d’un milliardaire américain, classé second au concours, vit très mal son échec. Fou de rage, il enlève Edda dont il est amoureux, ainsi que le sous-marin qui vient d’être construit selon les plans et sous la direction de son rival. Ceci est l’introduction.

Ensuite, le lecteur assiste à la course poursuite à travers les eaux méditerranéennes et atlantiques jusqu’à la libération. La lecture est dynamique, agrémentée de nombreux rebondissements, d’ingénieuses inventions, de crimes, et la fin heureuse, enfin presque… Goël épouse Edda, un déroulement somme toute très classique, mais qui contraste avec le sort cruel, et c’est assurément le point d’orgue de ce roman, que réserve l’auteur dans les toutes dernières pages au méprisable yankee. Ce dernier restera vivant, certes, mais dans quel état ! Un destin qu’on ne souhaiterait même pas à son pire ennemi.
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La mandragore magique : Téraphim, golems, and..

"La mandragore, dont la racine représente grossièrement, parfois, la forme humaine, a longtemps hanté les rêves avides des esprits crédules et des imaginations démoniaques".

C'est toujours avec curiosité et appétit que j'ouvre un livre écrit par Gustave le Rouge.

L'écrivain est mystérieux. L'homme ne l'est pas moins.

Un passionnante préface d'Hubert Juin, intitulée "Éloge du polygraphe" ouvre l'ouvrage.

Elle est de celles qu'il ne faut pas négliger, de celles qui éclairent le lecteur, qui intéressent l'amateur.

Pour gagner sa vie, Gustave le Rouge fit mille choses dont certaines dans les coulisses d'un cirque de Caen.

Mais, dès le collège, il ne pense qu'à la Littérature.

Ce qui l'amènera à écrire des poèmes, malheureusement, sauf un, tous perdus ...

Ce qui l'amènera à fréquenter des "néphélobates" et des "argyraspides" ...

Ce qui l'amènera à devenir l'hagiographe des symbolistes, des décadents ...

Ce qui l'amènera auprès de Verlaine ...

Ce qui l'amènera, à boire l'absinthe, "chez Salis", au "Chat Noir" ...

Ce qui l'amènera dans les environs de chez Vanier, le "bibliopole du quai St-Michel ...

Ce qui l’amènera à nous laisser "Le Quartier Latin", "Les derniers jours de Paul Verlaine", "Verlainiens et décadents" et une somme de bons bouquins ...

Hubert Juin, à la fin de l'ouvrage, revient nous offrir une postface qui, sans titre, se propose d'éclairer encore un peu plus l'ouvrage de Gustave Le Rouge.

De celui-ci que dire de plus qu'il parle de la mandragore, du téraphim, du golem, de l'androïde et de l'homoncule, qu'il est curieux, bizarre et saugrenu.

Gustave le Rouge ne nous offre pas ici un chef d'oeuvre.

Mais une petite digression sur un des sujets étonnants dont il était friand ...

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Un drame sous-marin

Grandes aventures, voyages excentriques : voilà ce que propose, en 1931, la section bleue des "Éditions Jules Tallandier" de Paris.

La collection est bleue comme la bibliothèque qui, dès le XVIIème siècle, proposait en France les premiers titres de littérature populaire.

La collection est bleue comme l'océan que, sous la plume de Gustave Lerouge, parcourt le sous-marin Jules Verne ...

Car le titre original de ce petit roman est bien "le sous-marin Jules Verne".

"Un drame sous-marin" est son deuxième titre.

C'est un bon roman, un peu naïf et charmant.

Le clin d'oeil au maître y est évident.

Le récit est fabriqué "à la manière de ...".

L'inévitable hommage y est rendu à Jules Verne et à son impérissable "20.000 lieues sous les mers".

C'est, selon Gustave Lerouge, "un hommage dû à ce romancier, dont les ouvrages sans prétention ont tant fait pour la vulgarisation des sciences".

D'ailleurs, "Un drame sous-marin", sans aucun doute, peut être qualifié de "Vernien" car, comme chez le maître, "la science souveraine y donne le bonheur à l'homme".

Alexandre Dumas est aussi évoqué.

Une petite escale sur l'île de Monte-Cristo en est l'occasion ...

Mais pour autant, lorsque l'on a dit tout cela, a-t-on tout dit ?

Un milliardaire philanthrope, le norvégien Ursen Stroëm, organise un sensationnel concours ouvert aux ingénieurs du monde entier.

Un fabuleux prix de cinq millions-or est offert à celui qui, dans un délai d'un an, dressera, seul, les plans d'un grand sous-marin à usage non militaire.

Le projet de Goël Mordax est choisi par un jury composé des plus illustres des savants du monde entier.

Il est porté en triomphe.

Mais pour lui, l'aventure ne fait que commencer.

Il s'est attiré la haine de Tony Fowler, son malheureux concurrent ...

Il va découvrir l'amour en la personne d'Edda Stroëm, la fille du milliardaire norvégien ...

On retrouve dans "Un drame sous-marin" de nombreux éléments présents dans toute l'oeuvre de fiction de Gustave Lerouge :

- son horreur de la guerre ... Gustave Lerouge évoque une guerre mondiale voulue par des impérialistes sans scrupules ...

- son attirance, faite d'exécration et de fascination pour l'Amérique et son capitalisme naissant ...

- son goût à insérer de la cuisine dans sa littérature ...

Dans cette édition du roman, du fait de la rupture entre les deux auteurs, la signature de Gustave Guitton a disparu.

Le livre est articulé en deux grandes parties et un épilogue :

- un drame de la haine

- la bataille sous-marine

"Un drame sous-marin" est un bon petit roman d'aventure, de littérature populaire.

Il est écrit, à l'ancienne, dans un style élégant mais efficace.

Il n'affiche aucune autre prétention que de nous faire passer un bon moment.

Pourtant, il est finalement certainement plus riche qu'il n'y paraît ...







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Les derniers jours de Paul Verlaine

Après avoir, à regret et bien trop tôt, refermé "Les derniers jours de Paul Verlaine", l'on ne peut pas se séparer si aisément de la vision de "ce Verlaine douloureux, boitant en archange foudroyé, et fait comme un voleur" qui nous y a été présentée.

Dorénavant on la préférera toujours à celle du "Verlaine officiel créé depuis par les braves gens scrupuleux".

"Les derniers jours de Paul Verlaine", vénérable ouvrage du "Mercure de France" paru en 1911, est signé Frédéric-Auguste Cazals et Gustave Le Rouge.

Les deux auteurs ont été des amis intimes et sincères du grand poète.

Maurice Barrès prétend, dans sa brillante préface, qu'une telle biographie étreint le coeur.

Tout au moins inspire-t-elle sympathie et respect pour le "pauvre Lelian*" et indulgence pour ses mortelles faiblesses.

"N'est-ce pas servir la gloire du génial poète que de dire toute la vérité ?"

L'ouvrage est d'une richesse désintéressée.

On y sent l'affection que portent à Verlaine les deux auteurs ...

Jamais soleil d'hiver ne brilla plus radieux dans un ciel plus pur que ce jour des funérailles de Verlaine.

Devant la douloureuse perte qu'éprouvait la poésie française, la foule était recueillie et grave.

Quinze pages du registre, posé chez le papetier d'en bas, furent bientôt couverte des signatures les plus illustres ...

"Les derniers jours de Paul Verlaine" est, avec "Parnassiens et décadents" et "Le Quartier Latin", un des trois volumes du triptyque qui éclaire l'écrivain qu'était finalement Gustave Lerouge.

Ils sont légion, ceux qui ont écrit sur lui.

Bien peu de ceux-ci l'ont compris.

L'homme, venu de Valognes, a gardé une grande part de son mystère.

Pourtant la courte mais riche biographie que lui a consacré Francis Lacassin dans "Passager clandestin" est passionnante.

Elle a le mérite de nous parler de l'homme qu'il était.

De nombreux dessins esquissés par Verlaine lui même, ou par Cazals, enrichissent "Les derniers jours de Paul Verlaine"

Verlaine a brûlé sa vie dans un triste désordre moral.

Mais Gustave Le Rouge et Frédéric-Auguste Cazals ne croient pas qu'un Verlaine bourgeois ou fonctionnaire modèle n'eut jamais écrit les sublimes vers de "Sagesse" et de "Parallèlement".

Ils racontent.

Ils nous présentent le grand poète.

Ils démentent.

Ils ont vécu à l'hôtel Lisbonne avec le "pauvre Lelian*", partagé avec lui des pauvres repas au restaurant de la Huchette et respiré avec lui, au café Procope, cette atmosphère enfumée de fines causeries littéraires.

A leur ouvrage indispensable, un autre est complémentaire.

Celui qu'Edmond Lepelletier, lui aussi proche du grand poète, a écrit sur la première moitié de la vie de Verlaine ...



*cet anagramme de Paul Verlaine est le surnom qu'il se donnait parfois à lui-même.



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Le mystérieux docteur Cornélius - Le prisonnier..

Le docteur Cornélius doit son surnom de « sculpteur de chair humaine » à l'invention de la carnoplastie. Cette technique révolutionnaire lui permet de faire prendre à n'importe qui passant sous ses instruments l'apparence de n'importe qui d'autre. C'est à partir de cette idée que démarre l'intrigue à rallonge de ce roman écrit dans la pure tradition feuilletoniste de la grande époque. Difficile de résumer ce livre tant les rebondissements sont nombreux, tant on compte de personnages et tant, racontée en quelques lignes, l'histoire semblerait grotesque. Disons que les bons et les mauvais s'affrontent, que l'argent coule à flots, que les américains sont très très méchants et que l'amour triomphe toujours. C'est à peu près ça.

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Le Quartier Latin.

C'est un marchand inattentif qui m'a offert, pour quelques pièces, ce livre précieux et rare.

Ce livre est un livre important dans l'oeuvre de Gustave le Rouge.

Le fait qu'il l'ait écrit en collaboration avec Georges Renault n'y change rien.

Au fil des pages, les deux auteurs, par la magie des mots, se fondent en un seul.

Il est écrit quelque part, dans une certaine "Revue de l'Imaginaire", que Gustave le Rouge écrivait pour se faire plaisir et pour gagner son pain.

C'est réduire quelque peu son oeuvre dont ce livre, paru en 1899, est, avec "les derniers jours de Verlaine" et "Verlainiens et décadents", la véritable pierre d'angle.

"Le quartier Latin" n'a jamais été réédité.

Pourtant c'est un livre lumineux et foisonnant d'esprit.

Pas une rue, pas une maison, pas une pierre qui n'évoquent quelques souvenirs littéraires ou artistiques.

Le quartier Latin est le royaume de la bohème.

Cette dernière a l'éloquence facile.

Elle sème son oeuvre, à droite, à gauche, au hasard des apéritifs.

Rue Linné, habite un vieux lettré qui collectionne, depuis trente ans, tout ce qui concerne le "Quartier".

Voilà qu'il a mis à la disposition de Gustave le Rouge et de Georges Renault un monceau de livres et de paperasses, de cartonniers et de gravures ...

Mais dans étude embrassant le "Quartier", il n'a pas été possible de citer tous les artistes qui s'y sont fait une renommée.

Les deux auteurs ont passé sous silence tous ceux dont le talent est "courant", de même que ceux dont l'oeuvre, trop connue, n'a pas besoin de commentaires.

"Le quartier Latin" est enrichi de nombreuses illustrations, de croquis, de quelques photographies que l'on doit à Daniel Monfreid, à Paul Verlaine, à Burret, à Grün, à Gustave le Rouge, à Paul Verlaine, à René Lelong et à quelques autres.

Le livre est d'une richesse telle que l'on ne peut la condenser.

Il est moderne, parfois subversif et insolent, toujours intelligent.

Il est un panorama, une recherche des esprits larges et indépendants.

"La morale et l'opinion sont des tyrans".

"Lire c'est déjà se révolter".

Une caricature de Monsieur Charles Blanc, sympathique préfet de police ...

Telles sont les conclusions de ce magnifique ouvrage où le pittoresque, l'inédit et le décadent côtoient le pitoyable et l'infâme misère.

Où l'on rencontre Paul Verlaine, Sidi le tatoué qui jonglait avec des poids de 20 kilos, Charles Canivet le brillant chroniqueur du "Soleil", Alfred Dalibard qui chantait "la soupe à deux sous" et le père la Purge qui ne fabriquait des chaussures que pour les poètes et les anarchistes ...







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Verlainiens et Décadents

Il est certains livres, qui à force d'être vainement recherchés, finissent par ne plus être espérés.

Celui-ci, au fond d'une caisse poussiéreuse, se cachait derrière une jolie couverture en cuir fauve et quelques lettres dorées.

L'ouvrage a été, un jour, qualifié par une revue, comme un de ces petits volumes dont la place est marquée dans toute les bibliothèques.

"Verlainiens et décadents" est un album de souvenirs.

Il est une époque où la mode était aux qualificatifs truculents, aux savoureux néologismes.

Un libraire s'appelait un "bibliopole", les poètes des "héphélobates" ou des "argyraspides".

On ne craignait pas, alors, de qualifier un chef d'école de "gonfalonier du verbe".

Gustave Le Rouge se fait, ici, l'hagiographe des Saturniens.

Tout d'abord, il pousse les portes du collège de Cherbourg, où il nous présente le jeune poète Jules Tellier qui vient d'y être tout juste nommé professeur de rhétorique.

Cherbourg est une ville pleine d'inconnu.

Elle nous apparaît en plein.

Puis vient, pleine d'émotion, d'enthousiasme et de curiosité, la première rencontre, dans un petit restaurant de cochers, entre Gustave Le Rouge et Paul Verlaine.

Et, de ce jour jusqu'à la mort du grand poète, les deux hommes entretiendront les relations les plus franches et les plus cordiales.

"Verlainiens et décadents" est la clef pour mieux appréhender "les derniers jours de Verlaine", ce livre fameux où Frédéric-Auguste Cazals et Gustave Le Rouge ont fixé leurs souvenirs avec des mots, des scènes, mille traits et mille images vivantes.

"Verlainiens et décadents" est un album de souvenirs.

Son auteur y pousse la porte du célèbre cabaret "le Chat Noir" à l'heure où, sous l'influence du poison vert de l'absinthe, les discussions devenaient tumultueuses et où tout le monde avait du génie ...

La plume de Gustave Le Rouge est des plus fines.

Cinquante ans ont passé, l'âme du quartier a disparu.

Mais la mémoire de l'auteur est intacte.

Il nous présente une formidable galerie de personnages.

Le livre, précieux, est devenu rare.

J'aime à imaginer que l'esprit, malicieux, de Gustave Lerouge, en portant ma main vers cette caisse oubliée, a voulu offrir, au "pays" que je suis, ce magnifique moment de littérature ... et je l'en remercie encore ...





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Cinq nouvelles extraordinaires

Dans une taverne sombre, un homme en observe un autre qui a l'air particulièrement pitoyable. Mais plus il le regarde et plus cet individu lui semble familier... Le grand Répresseur Georgius préside à la mise au pas du peuple qui a eu le tort de se révolter. Avec lui, les pauvres vont être « définitivement humiliés, domestiqués pour des siècles »... A l'issue d'un repas bien arrosé, quelques notables évoquent de généreuses réformes susceptibles d'améliorer les conditions de vie du peuple. Un poète resté jusque là silencieux leur raconte une étrange légende normande... Deux marins rêvent à tout ce qu'ils pourront réaliser quand ils auront retrouvé l'or et les pierres précieuses cachés dans les flancs de l'épave du navire de Jules César coulé au large des côtes anglaises... Capturé par une tribu indienne, un explorateur est enfermé à l'intérieur d'une statue de pierre...

Ces « Cinq nouvelles extraordinaires » relèvent toutes de près ou de loin du genre fantastique et même de l'horreur avec un arrière-plan socio-politique affirmé pour au moins trois d'entre elles. Doté d'une plume de très belle qualité, Le Rouge sait en peu de pages dresser un décor, mettre en place des personnages et lancer une histoire qui bascule très vite du côté obscur. Emule de Jules Verne et de Paul d'Ivoi, ce prolifique auteur, malheureusement un peu oublié de nos jours, fut un des pères fondateurs de la science-fiction et du fantastique d'expression française et, à ce titre, inspira Blaise Cendrars. Le lecteur notera quelques erreurs ou approximations (en particulier dans la nouvelle sur les Aztèques) parfaitement excusables car dans l'esprit du temps. Ces textes qui n'ont pas pris la moindre ride peuvent parfaitement se lire encore aujourd’hui avec grand plaisir et même servir de référence à tous ceux qui veulent reprendre le flambeau de cette forme particulière de littérature.
Lien : http://lemammouthmatue.skyne..
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