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Critiques de Gustave Le Rouge (53)
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Le mystérieux docteur Cornélius - Le prisonnier..

La vie de l'auteur est fascinante, son foisonnement se retrouve dans ses œuvres.

Le Mystérieux docteur Cornélius est machiavélique à souhait, un véritable "page-turner" (tout l'art du feuilleton XIXe), même si quelques longueurs apparaissent, après un peu trop de rebondissements...

Le chef-d'œuvre à mon goût est Le Prisonnier de la planète Mars, merveille de poésie et d'imagination. Je repense souvent à plusieurs des scènes, comme le champ d'herbes flottantes et assassines, les cerveaux ailés ou les scènes sous l'eau.
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Les aventures d'un vieux savant

Au grand dam des quelques derniers détenteurs de cette originale petite brochure, et qui, à la revendre, comptaient bien en tirer abondamment profit de quelques monnaies sonnantes et trébuchantes, il faudra bien là avouer la duperie de son auteur.

"Les aventures d'un vieux savant" n'est qu'une réédition sur mauvais papier d'un décevant roman de Gustave le Rouge.

Et, le client risque de se faire attendre !

Vingt et un ans se sont passés depuis la parution de "La reine des éléphants".

Ce roman, d'ailleurs sans véritable réel intérêt de lecture, a été oublié depuis longtemps lorsque "Les aventures d'un vieux savant" vient à paraître, en 1927, dans la collection "Mignon-Roman" des éditions de la "Cité du bon livre" d'E. Bottereau, 10 rue Mézières à Paris.

Sir John Printermont et sa fille Emmy avaient un ami depuis presque vingt ans : l'éléphant Bakaloo qui n'est pas un éléphant comme les autres éléphants.

Il a porté sur son dos le prince de Galles et inspiré Rudyard Kipling ...

Gustave le Rouge, lui, n'est pas monté sur le dos de Bakaloo puisque, d'après Francis Lacassin, il a écrit son livre au cinquième étage d'un immeuble des Batignolles.

Mais Rudyard Kipling a bien inspiré l'essentiel et le superflu de ce récit simili-exotique dont on ne sait pas s'il était destiné à la jeunesse, au populo ou à la ménagère qui déjà avait dépassé cinquante ans.

D'après le Rouge,"Les gens casaniers, et qui ont surtout voyagé dans les livres, sont assoiffés d'aventure" !

Ce livre est un voyage à travers une Inde de cartes postales.

L'hindou est tel que nous l'avions imaginé, le colon anglais, toujours sanglé dans un uniforme impeccable et dans son honneur, se comporte d'une manière satisfaisante et littéraire.

Sous chaque feuille, il y a un oiseau, sur chaque fleur un papillon et sous chaque pierre un reptile ...

Mais la luxuriance des descriptions de paysages, les baobabs d'une trentaine de mètres de circonférence, la jungle et ses ruines exotiques, la faune mystérieuse que Gustave le Rouge fait semblant d'y découvrir ne parviennent pourtant à dissimuler l'indigence du récit et le faible caractère des personnages.

Le récit est émaillé d'invraisemblances et de détails étonnants ...

Anatole Montbrichard est un savant illustre, membre de l'Institut de la Société Nationale de Géographie.

Son guide, Lyoni, l'a dépouillé avant de fuir.

Lyoni est un hindou cruel qui a aussi dérobé la nourriture de Bakaloo, l'éléphant pour la revendre .

Chassé du service de sir John Printermont, il va devenir l'âme damnée du capitaine Chapman sur lequel courent des rumeurs d'extorsion de fonds commises au détriment de riches négociants dont un même, riche parsi, aurait disparu à la suite d'une soirée commune.

Mais le vice-roi des Indes a ordonné à Sir John Printermont de marcher avec la moitié de son régiment contre le radjah de Khanda-Saïb qui a mis à mort deux anglais et insulté le pavillon britannique ...

Ce petit roman de Gustave le Rouge est à la fois d'une naïveté renversante et d'une étonnante cruauté.

Les descriptions évocatrices ne sont que décors factices et tous les éléments de la caricature la plus évidente sont ici réunis.

Cependant l'inévitable attaque de tigre se termine ici comme jamais elle ne s'est terminée.

Les quelques digressions, qui d'habitude font la joie des lecteurs de le Rouge, n'apparaissent dans le récit que contraints et forcés, presque pour y cacher les invraisemblances que le Rouge y a semées.

L'orgie menée par les anglais dans la jungle est un petit chef d'oeuvre de mauvais goût qui, à lui tout seul, est une raison de plus d'éviter la lecture de ce livre.

Même Francis Lacassin, s'il défend tout de même ce roman dans sa préface de "La reine des éléphants" à la collection 10/18, s'y montre pourtant moins dithyrambique qu'à son habitude lorsqu'il évoque le bibliophile extravagant qu'était Gustave le Rouge.

Que Dieu me savonne, que Gustave Lerouge me pardonne.

Je crains que d'appeler sur votre lecture les bénédictions de Vichnou et de la déesse Sita ne suffise pas ...



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Le secret de la marquise

Ce récit, "Le secret de la marquise", est un roman de cape et d'épée où le lecteur devra tirer, couper et se fendre afin de parer les bottes napolitaines et espagnoles auprès desquelles la botte de Nevers n'est somme toute qu'enfantillage et jeu d'apprenti.

"Le secret de la marquise" est la première partie d'un roman de Gustave le Rouge, paru en 1927 dans la collection "les chefs-d'oeuvre du roman d'aventures" de la librairie Gallimard.

Et, ce secret est bien gardé puisqu'il n'est finalement révélé que dans le second opus, "Une mission secrète", qui a été publié un an plus tard dans la même collection.

Le secret d'ailleurs est d'autant mieux gardé que ce second volume est quasiment introuvable et, en tout cas, hors de portée d'une impécunieuse bourse comme la mienne.

Bougri de bougri, j'enrage, morbleu !

Sous le règne de Louis XV, vers l'an de grâce 1740, en Auvergne, entre Riom et Clermont , Artaban Montrognon dit "La Pivoine" est emmené par les soldats du prévôt de la maréchaussée vers un funeste destin sans que l'on sache vraiment pourquoi.

Mais grâce à Françoise Bonistrol, la fille de l'aubergiste de "La Vouyvre", grâce au jeune comte Albéric de Saint-Genest, l'escogriffe à longues moustaches va s'évader ...

Ce roman est classique.

Disons-le tout net, il n'a pas révolutionné le genre, ni par l'originalité de son récit, ni par le typique de ses personnages.

Mais le récit ici n'a cependant pas le premier rôle.

Car ce joli petit livre est un roman de bibliophile.

Ce qui n'est pas si courant.

Et, ce livre est un petit bijou de style, comme un salon Louis XV désuet pourtant rempli de charmantes babioles et autres bibelots insolites qui n'apparaissent qu'au fervent curieux.

Gustave le Rouge semble aussi à l'aise dans L Histoire mystérieuse que dans l'aventure baroque ou le fantastique extravagant.

"Ce drame est de tout point véridique" écrit-il.

Bougri de bougri, que voilà un mensonge véniel dont le moindre père jésuite lui donnera l'absolution !

Reste que le pays est plein de tricornes à la recherche de "La Pivoine".

Qu'à cela ne tienne, Albéric de Saint-Genest, l'ayant pris à son service, décide d'aller chercher fortune à Paris ...

Chemin faisant, ils vont arracher la marquise de Pontrodeix des griffes de l'infâme sergent-recruteur Chanfardel qui pourtant se prétend la fleur des braves, la coqueluche de toutes les belles ...

Paris, la rue Dauphine, le café "Procope", le théâtre de la Comédie, le Pont-Neuf que l'on ne peut pas traverser sans y croiser un cheval blanc, un moine et une jolie fille ...

Mais Paris c'est aussi la barrière d'Enfer, les catacombes objets de terreur de tous les parisiens, le taudis de la mère Fipart ...

Gustave le Rouge, en quelques tableaux et coups de plume évocateurs, ressuscite ce vieux Paris.

Il a plus d'un tour dans son bissac, et plus d'un mot oublié du dictionnaire tels que "orviétan", "merlan", "berniquet", "ferlampier" et "Turlupin".

Albéric de Saint-Genest va se retrouver mêlé à une histoire d'état, pincé entre sa fidélité pour Louis XV et son mépris pour le cardinal Fleury, triste reflet d'un Richelieu ou d'un Mazarin.

Les personnages de ce roman sont tour à tour, et en même temps, pittoresques, héroïques et amoureux, charmantes et dévouées, fourbes et lâches, truculents et pochards.

L'ensemble de la galerie du genre est représentée.

Tout l'intérêt de ce charmant et captivant roman de Gustave le Rouge est dans le détail, dans sa manière d'écrire très particulière où la digression sert le récit au lieu de l'alourdir.

Mais le Rouge s'amuse aussi avec L Histoire, il ne craint pas l'anachronisme quand il est malicieux.

"La Pivoine" ne serait, aux dires de la reine elle-même, qu'un digne émule de Fanfan la Tulipe !

Savait-elle, Marie Leszczynska, que Fanfan la Tulipe est un personnage de fiction d'une chanson de goguette datant de 1819, très en vogue à l'entre-deux siècles ?

Gustave le Rouge, apparemment ne lui avait pas dit !

Bougri de bougri, j'enrage, morbleu !

Qui est le chef des faux-monnayeurs ?

Quel secret cache la marquise de Pontrodeix ?

Le comte d'Ancize, l'âme damnée du cardinal, sera-t-il châtié comme il le mérite ?

Vers quelles nouvelles aventures et secrètes missions, Albéric de Saint-Genest et "La Pivoine" vont-ils se précipiter ?

Ne serais-je pas un peu béjaune, si je n'avais pas un peu mon idée là-dessus ? ...

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Mystéria

Ceci n'est pas une défaillance de votre ordinateur.

N'essayez donc pas de régler l'image.

Nous contrôlons les horizontales et les verticales.

Nous maîtrisons à présent toute retransmission.

Nous pouvons vous noyer sous un millier de sites, dilater l'image jusqu'à lui donner la clarté du cristal ou vous transporter dans le futur, dans le passé, dans des mondes pleins d'aventures et d'exotisme.

En février 1921, les établissements Louis Aubert présentaient sur le grand écran les quatre premiers épisodes d'un nouveau ciné-roman produit par la Sascha-film : "Mystéria" ...

En même temps que paraissait, pour la modique somme d'un franc quatre-vingt quinze centimes, un grand roman complet illustré par le film aux éditions "Ciné-Collection".

Le fascicule se composait de 95 pages articulées chacune de deux colonnes de texte, et d'une quinzaine de photos pleine-page du film.

Le dessin de la couverture, splendide, annonce le mystère et la péripétie.

Il est signé par Armand Rapeño.

L'écriture de ce grand roman d'aventures exotiques a été confiée à Gustave le Rouge.

"Mystéria" !

Au cercle nautique de San Francisco, le jeune yachtman Lionel Brady annonce qu'il renonce à participer à la traditionnelle course-anniversaire du club.

Ayant recueilli un appel au secours dans une bouteille à la mer, il a décidé de partir en expédition à la recherche du professeur Silas Parker qui a disparu en Amérique du Sud au cours d'un voyage d'exploration .

La comtesse Sarah semble s'intéresser plus qu'elle ne le devrait à ce message surgi d'entre les océans et les lointains continents.

La comtesse Sarah est la veuve anglo-indienne de lord Glocester qui est mort de la peste à Bénarès deux ans auparavant.

C'est une femme mystérieuse sur laquelle court les plus folles rumeurs.

Ainsi, la calomnie prétend que la tragédie partout accompagne sa présence, que le territoire anglais lui est interdit et qu'elle tire le plus clair de ses revenus du crime et de l'espionnage.

Elle est surnommé "Mystéria" par les prétendants évincés et les femmes jalouses ...

Ce récit est pittoresque, exotique et classique.

Il est aussi très marqué par le style de Gustave le Rouge, et c'est principalement ce qui fait son intérêt.

Le roman s'ouvre sur un repas.

Le menu, comme toujours extravagant, est dressé par un chef de cuisine français, le célèbre Boniface.

Et, ici, comme souvent chez le Rouge, la cuisine régulièrement va venir se glisser entre les lignes de ce ciné-roman.

Gustave le Rouge, en parfait bibliophile, émaille également sa narration de courtes notes explicatives et descriptives.

Mais tout ceci sans jamais venir ralentir, ni endommager le cours de son récit.

"Mystéria", la comtesse Sarah, est le chef d'une redoutable confrérie criminelle, "la Mygale".

Cette société secrète aux ramifications internationales a pour but de chasser la race blanche d'Asie et l'invasion progressive de l'Europe et de l'Amérique.

Le monde occidental agonise.

Et le monde oriental est appelé à gouverner l'univers !

Une course poursuite va s'engager entre le jeune yachtman lionel Brady et l'impitoyable Mystéria qui pourtant ne peut s'empêcher d'éprouver un vif sentiment pour son adversaire.

Cette course au trésor va les porter jusqu'à la contrée la plus sauvage et la moins connue du globe, jusqu'aux précipices de la cordillère des Andes, dans les ruines d'un grand temple aztèque dont personne n'est jamais revenu ...

De l'action, de l'aventure et de l'exotisme !

A pied, à cheval, en train et en aérostat ...

Gustave le Rouge s'y entend à décrire, à évoquer, à suggérer.

Cette aventure est racontée par les quatre premiers épisodes, conjointement par le film et le roman.

Deux épisodes ont été rajoutés dans le fascicule.

Ont-ils été accompagnés d'une sortie en cinéma ?

Un document contient le secret du diamant de Boudha, une série de dessins hiéroglyphes représentant un éléphant, des fleurs, un poignard et toutes sortes d'autres objets.

Cette pierre précieuse est indispensable pour provoquer la grande révolte, le soulèvement du peuple asiatique contre l'occident.

Le grand yoghi Ali-Mah, à travers ses visions, peut remonter le temps pour retrouver l'actuel propriétaire de l'énorme pierre taillée en brillant au centre de laquelle sourit un boudah.

Des flots de sang se sont répandus pour sa possession !

A Londres, John Terry détiendrait le diamant.

Sa fille Ellen va être enlevée pour servir de monnaie d'échange ...

Dans ce roman de Gustave le Rouge, pas de science-fiction, peu ou prou de fantastique et de magie mis à par cette vision du yoghi hindou.

Mais d'ailleurs est-on sûr que ce yoghi ne soit pas un imposteur ?

Écrit quelques années après l'apparition du "Fu Manchu" de Sax Rohmer, ce ciné-roman est très caractéristique de ce premier tiers du vingtième siècle.

Le méchant est l'asiatique.

Quelques années plus tard, il sera allemand puis russe durant la "guerre froide".

Ainsi va le monde, ainsi va la littérature populaire qui toujours se cherche des méchants pour provoquer l'aventure ...

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Le mystérieux Docteur Cornélius - Tomes 03 et 0..

"Le mystérieux Docteur Cornélius" de Gustave Le Rouge (1867/1938), c'est le roman feuilleton début de siècle (le vingtième) à son meilleur niveau.



Action et rebondissements non-stop, des personnages, certes stéréotypés, mais surtout parfaitement décrits en quelques mots, pas de temps morts, pas de digressions superfétatoires*.



Le Rouge, auteur prolifique, ami de Verlaine de de Blaise Cendrars, avait trouvé les clefs pour captiver l'attention du lecteur et, plus de cent ans plus tard, cela fonctionne toujours !



Les éditions Manucius, avaient au début des années 2000, effectué un joli travail en rééditant l'intégrale des romans populaires de la série "Docteur Cornélius" dans une série d'élégants livres au format poche.



Gustave Le rouge est un auteur que je vous encourage à découvrir, il est l'un des pères du feuilleton et a inspiré nombre d'auteurs de romans policiers et de scénaristes d'oeuvres -dites- populaires.



Si au fil du temps son nom a été relégué au rayon "rétro", il a avec des auteurs comme Gaston Leroux, Maurice Renard, Maurice Leblanc, imposé un genre qui se perpétue dans le roman, la télévison, la bande dessinée...



Rendons hommage à ces aieux et ne les laissons pas tomber dans l'oubli !



* Nous sommes entre "lettré(e)s utilisons un vocabulaire autre que celui des réseaux (a)sociaux !
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Le Mystérieux Docteur Cornélius, tome 1 : L'énigm..

Dans la série « Comment ! Un tel auteur existait et je n’en savais rien ! », voici Gustave Le Rouge. Longtemps méconnu, et aujourd’hui encore mal connu et en tous cas peu connu, il ne doit sa résurrection qu’à deux hommes, importants dans le monde des lettres (à des titres différents) : Blaise Cendrars et Francis Lacassin. Le premier est l’écrivain qu’on connaît, poète, romancier et essayiste, ami et confrère d’Apollinaire (se situant un peu dans le même créneau) ; le second, immense défricheur de la littérature populaire, qui a fait redécouvrir un pan entier de la littérature plus ou moins écartée du canon classique, avec des auteurs comme Maurice Leblanc, Gaston Leroux, Maurice Renard, Gustave Le Rouge et des dizaines d’autres, responsable d’édition, et auteur de préfaces lumineuses chez 10-18 et chez Bouquins (entre autres). C’était également un grand spécialiste de la bande dessinée.

Gustave Le Rouge (1867-1938) est donc encore assez peu connu, et pourtant le bonhomme vaut le détour : d’abord auteur de romans d’aventures « à la Jules Verne » (« La Conspiration de milliardaires » – 1899 ; « Le sous-marin Jules-Verne » – 1902 ; « La Princesse des airs » – 1902), il s’oriente vers une veine fantastico-ésotérique avec le somptueux diptyque « Le Prisonnier de la planète Mars » (1908) et « La Guerre des Vampires (1909) avant de nous livrer son chef-d’œuvre « Le Mystérieux Docteur Cornélius » (1911-1912).

« Le Mystérieux Docteur Cornélius », c’est d’abord un roman-feuilleton. Dans la lignée des Paul Féval ou Ponson du Terrail, et plus récemment de Gaston Leroux ou Maurice Leblanc, ou encore de Pierre Souvestre et Marcel Allain (les créateurs de « Fantômas »), c’est une longue série de dix-huit épisodes, chacun subdivisé en six ou sept chapitres. L’originalité, par rapport aux auteurs précités, c’est que Le Rouge ne se borne pas à un genre précis : le point de départ est policier : les frères Kramm sont à la tête d’une entreprise criminelle internationale (« La Main Rouge ») qu’ils dirigent de main de maître : Fritz est la cheville ouvrière, le « parrain » en quelque sorte. Mais la tête pensante est Cornélius, un scientifique qui consacre ses études au service du mal : il a mis au point une science nouvelle, la « carnoplastie » (ancêtre de la chirurgie esthétique) qui permet de donner aux criminels un nouveau visage. Un réseau de complices les assiste sur le Vieux Continent comme sur le Nouveau. Ils ont beau jeu, tant les administrations sont molles ou pires corrompues. Le clan du bien, lui, est mené par un naturaliste, Prosper Bondonnat, qui n’a de cesse de combattre son mystérieux et invisible adversaire : ils ne se rencontreront qu’au quatorzième épisode, et Bondonnat n’identifie Cornélius qu’au début du dix-huitieme et dernier !

Sur cette trame policière, Le Rouge calque une aventure où le scientifique voisine avec l’horreur : la « carnoplastie » n’est pas la seule invention du feuilleton, d’autres fourmillent d’inventivité (synthèse des diamants, accélération de la croissance des céréales, canons antigrêle, utilisation des nuages comme écran cinématographique, etc.) On peut parler ici de « merveilleux-scientifique » (celui incarné également par Maurice Renard).

Et bien entendu, ce thème (policier + aventure + fantastique) doit croiser à un moment ou un autre celui de l’amour (ou de la femme). C’est ici que Le Rouge diffère de Jules Verne : Le Rouge n’est pas politiquement correct : ses héroïnes sont pour la plupart chastes et pures, blondes et diaphanes, comme dans la tradition du roman-feuilleton, mais elles peuvent être beaucoup plus tentatrices, aux contours sensuels, et parfois dotées d’une intimité très… accueillante.

Leroux, Leblanc, Le Rouge… Décidément ces auteurs de la Belle Epoque nous en font voir de toutes les couleurs ! Mais c’est pour notre plus grand plaisir !

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La guerre des vampires

Ce deuxième tome apporte davantage d'imaginaire. Malheureusement, le fait qu'une bonne moitié de l'aventure soit présentée sous forme de récit et avec une explication essentielle totalement laissée en plan et assumée comme telle, m'a profondement ennuyée et déçue... dommage !
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Le Prisonnier de la planète Mars

Je découvre l'écriture de Gustave Le Rouge avec intérêt, plutôt fluide et agréable. Même si Mars ressemble un peu trop à la Terre, que les évènements racontés depuis Mars ou depuis la Terre au choix permettent de ne pas trop entrer dans le détail du comment, et que, comme tous les romans de cette époque, celui-ci est à prendre avec recul vis-à-vis du colonialisme. Je m'en vais donc lire de ce pas la suite : La guerre des vampires.
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Le Prisonnier de la planète Mars

Après Michel Bussi, voici Gustave Le Rouge, le Jules Verne des midinettes !



En écoutant l'émission Mauvais Genres consacrée aux Temps ultramodernes de Laurent Genefort, j'apprends que ce roman, en outre de faire un clin d'oeil aux Premiers Hommes dans la Lune de Wells, s'inspire également de Le Prisonnier de la Planète Mars, que je n'avais jamais lu. Une belle occasion pour lire une vieillerie.



Cela commence doucement sur notre bonne vieille Terre par les retrouvailles de deux compères. Gustave Le Rouge prend le temps de poser son intrigue, de construire ses personnages. Puis arrive un mystérieux quidam proposant à notre ingénieur de pouvoir avoir le laboratoire scientifique dernier cri.



Nous sommes clairement dans le merveilleux scientifique, et une source nouvelle d'énergie psychique va envoyer, à son corps défendant, Robert Darvel sur Mars. Passé les premiers moments d'égarement à se demander où il se trouve, nous allons découvrir Mars. Pas la Mars réelle, ce caillou rongé par la rouille, mais une Mars vivante, merveilleuse et habitée, parcourue des fameux canaux de Schiaparelli.



Un pur moment de bonheur, loin de la réalité, qui va nous permettre d'en avoir pleins les yeux avec sa flore rousse, ses cours d'eau et une faune étrange, bien que ressemblante parfois avec certains de nos animaux. Dès lors, place à l'aventure d'une civilisation prise aux pièges avec des vampires et des taupes géantes. Gustave Le Rouge s'amuse avec la figure du blanc apportant sa technicité à une peuplade inculte.



Tout du long, on se demande comment va faire notre aventurier pour sortir de cette Mars et revenir sur Terre. Mais pour cela, il faudra lire sa suite La Guerre des vampires.

Ne me reste plus dès lors à lire la vision de Genefort de cette époque merveilleuse.
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L'Amérique des dollars et du crime - Bouquins

Gustave Le Rouge est le Roger Corman de la littérature. Les comparaisons faites avec Jules Verne tournent invariablement en sa défaveur. Pourtant, GLR est plus qu'un auteur de série B. Le caractère erratique mais incontestablement romantique de certaines de ses oeuvres, le rangeraient plutôt du côté d'un Jacobs (en plus malchanceux) par rapport à Hergé : un perdant magnifique.



Le style de GLR est unique tant il est forgé par la publication de ses récits sous forme de feuilletons populaires. Résumés, répétitions...tout concourt à créer ce charme du "trop", qui est aussi, j'y reviens, celui d'un Jacobs.

Dans l'admirable "La Conspiration des Milliardaires" GLR fait étalage de tout son antiaméricanisme et anticapitalisme primaire mais naïf et sentimental. Qui d'autre que lui pouvait narrer cette lutte entre le Génie Français du chemin de fer subatlantique et l'incroyable vulgarité des grands industriels américains et du roi de la conserve de Chicago ? Comme l'introduit judicieusement Francis Lacassin, "La Conspiration des milliardaires" et les trois romans suivants forment, grâce au talent de Le Rouge, les nouvelles Mille et Une Nuits de l'âge industriel.



Aventure, policier, botanique, anticipation, délire, occultisme et talent : rien ne fait défaut à Le Rouge. Reconnu à juste titre par les surréalistes, portraituré par Blaise Cendrars dans L'Homme foudroyé et intime de Verlaine qui lui dédia un poème (À Gustave Lerouge : « Lerouge ! Et vous ? Tout coeur et toute flamme vive,

« Qu'allez-vous faire en notre exil ainsi qu'il est,

« Vous, une si belle âme en un monde si laid ? »)...
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Le Prisonnier de la planète Mars

Ruez vous sur la planète (Le) Rouge !



Gustave Le Rouge est un peu le Roger Corman de la littérature et les comparaisons faites avec Jules Verne tournent invariablement en sa défaveur.

Pourtant, GLR est plus qu'un auteur de série B.

Le caractère erratique mais incontestablement romantique de certaines de ses oeuvres, le rangeraient plutôt du côté d'un Jacobs (en plus malchanceux) par rapport à Hergé : un perdant magnifique.



"Le prisonnier de la planète Mars" (1908), suivi de "La guerre des Vampires"(1909), est un épouvantable chef d'oeuvre. Jugez en : le héros, Robert Darvel se trouve propulsé sur la Planète Mars, par la force de l'énergie psychique libérée par des milliers de fakirs indiens.

Alors ?! C'est quand même autre chose que "De la Terre à la Lune" non ?



Attendez la suite ! Dans le "Prisonnier...", Darvel découvre une race cruelle de vampires qui asservissent sans pitié les humains. Encore plus fort ! Les vampires servent une aristocratie de pieuvres volantes. Vous en voulez encore ? Sachez que ces pieuvres (invisibles bien sûr !) craignent ce qui se cache dans la montagne de cristal.

Là, avouez, on se rend.



Ce livre est au delà de tout et il est formidable. C'est de la science fiction à la petite semaine, qui ne se prend pas au sérieux et qui vous transporte.



Le style de GLR est unique tant il est marqué par les conditions et le rythme de publication de ses récits sous forme de feuilletons populaires. Résumés, répétitions...tout concourt à créer ce charme du "trop", qui est aussi, j'y reviens, celui d'un E.P. Jacobs.



Si vous succombez (mais comment imaginer le contraire), vous pourrez poursuivre votre quête avec les admirables "La Conspiration des Milliardaires", "La Princesse des Airs", "Le Mystérieux Docteur Cornélius".



Antiaméricaniste et anticapitaliste primaire mais sentimental, versé dans l'occultisme, GLR triture la science pour le plaisir et non pas, comme l'admirable Jules Verne par exemple, pour faire oeuvre d'anticipation (Le Dr Cornélius est un sculpteur de chair humaine : il a inventé le procédé de carnoplastie, qui permet à chacun de prendre l'apparence d'un autre ; les déplacements vers le nouveau monde des milliardaires s'effectuent en chemin de fer subatlantique).



Aventure, policier, botanique, anticipation, délire, occultisme et talent : rien ne lui fait défaut. Reconnu par les surréalistes, portraituré par Blaise Cendrars dans "L'Homme foudroyé" et intime de Verlaine qui lui dédia un poème (À Gustave Lerouge : "Lerouge ! Et vous ? Tout coeur et toute flamme vive,

Qu'allez-vous faire en notre exil ainsi qu'il est,

Vous, une si belle âme en un monde si laid ?" ).

Bon sang, vite : faites vous un plaisir coupable et rendez lui l'hommage qu'il mérite.



Derniers mots. La collection Bouquins avait réédité son oeuvre il y a plusieurs années. Si vous retrouvez ces recueils, n'hésitez pas : c'est un investissement modeste et indispensable, à l'image de Gustave Le Rouge.

S'agissant de ce livre, l'édition de Jérôme Martineau est un régal avec son papier gaufré, sa couverture suranée...Mais on doit pouvoir aussi le retrouver en 10-18. Proprement indispensable !

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La conspiration des milliardaires, tome 1

Les oeuvres de Gustave le Rouge ont longtemps été difficiles à trouver (je me souviens de quêtes désespérées chez les bouquinistes pour retrouver les 10-18 qui me manquaient) avant que la maison "Bouquins" ne propose une intégrale. (aujourd'hui, on trouve tout par la magie de l'e-book et gratuit qui plus est !)



Gustave le Rouge est le Roger Corman de la littérature. Les comparaisons faites avec Jules Verne tournent invariablement en sa défaveur. Pourtant, GLR est plus qu'un auteur de série B. Le caractère erratique mais incontestablement romantique de certaines de ses oeuvres, le rangerait plutôt du côté d'un E.P. Jacobs (en plus malchanceux) par rapport à Hergé : un perdant magnifique.



Le style de GLR est unique tant il est forgé par la publication de ses récits sous forme de feuilletons populaires. Résumés, répétitions...tout concourt à créer ce charme du "trop", qui est aussi, j'y reviens, celui d'un Jacobs.

Dans l'admirable "La Conspiration des Milliardaires" GLR fait étalage de tout son antiaméricanisme et anticapitalisme primaire mais naïf et sentimental. Qui d'autre que lui pouvait narrer cette lutte entre le Génie Français du chemin de fer subatlantique et l'incroyable vulgarité des grands industriels américains et du roi de la conserve de Chicago ?



Comme le disait judicieusement Francis Lacassin dans ses présentations de la collection "Bouquins", "La Conspiration des milliardaires" (et les trois romans suivants) forment, grâce au talent de le Rouge, les nouvelles Mille et Une Nuits de l'âge industriel.



Aventure, policier, botanique, anticipation, délire, occultisme et talent : rien ne fait défaut à le Rouge. Reconnu à juste titre par les surréalistes, portraituré par Blaise Cendrars dans L'Homme foudroyé et intime de Verlaine qui lui dédia un poème (À Gustave Lerouge : « Lerouge ! Et vous ? Tout coeur et toute flamme vive,

« Qu'allez-vous faire en notre exil ainsi qu'il est,

« Vous, une si belle âme en un monde si laid ? »)...
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Le mystérieux docteur Cornélius - Intégrale, tome 3

Ce troisième tome inclut les épisode 12 à 18 et met un terme à la série. C'est le crescendo final, nos héros, sous la direction de Lord Burydan remontent petit à petit sur la trace de leurs ennemis.

12 - La croisière du Gorill-Club

Enfin de l'action, Bondonnat va s'échapper de l'ïle des pendus alors que l'expédition de Lord Burydan va y aborder pour une bataille mémorable. de l'action, du mystère et un retour à la science fiction, peut-être le meilleur épisode de la série.

13 - La fleur du sommeil

On retrouve Bondonnat, coincé sur une autre île, récit assez passionnant, avec une bonne part de mystère, mais assez loin encore du contexte de la lutte contre la Main Rouge.

14 - le buste aux yeux d'émeraude

Retour des héros au Canada, un épisode sans grand intérêt, qui se solde sur l'attentat contre William Dorgan.

15 - La dame aux scabieuses

Lord Burydan va rechercher la femme vue dans les décombres de l'attentat du pont, pendant ce temps Allenor part se cacher dans le ranch de la gitane. Malheureusement, la Main Rouge a réussi à la retrouver.

16 - La tour fiévreuse

De nouveau en Floride, Lord Burydan enquête sur les naufrages des navires de la compagnie d'Harry Dorgan. de l'action à nouveau, mais un argument assez bancal.

17 - le dément de la maison bleue

On va retrouver le vrai Joe Dorgan, le dénouement approche.

18 - Bas les masques !

Et à la fin, ce sont les gentils qui gagnent, happy end.



Après des épisodes 12 et 13 assez sympathiques, les suivants raccourcissent, on a l'impression que Gustave le Rouge a hâte d'en finir et ça se ressent à la lecture.

Ces épisodes sont un peu plus passionnants que ceux du tome 2, il y a de l'action, enfin, mais c'est souvent peu crédible et en ne centrant pas véritablement son intrigue sur un personnage particulier, aucun ne prend l'ascendant, et tous restent assez superficiels. 18 épisodes en tout, certains n'apportent pas grand chose, comme dans les séries télé actuelles, j'ai fini par me lasser. La science-fiction a presque disparu au dépend d'un récit d'aventure, de lutte contre une organisation mafieuse. J'avoue avoir souvent trouvé le temps long. Reste le charme vieillot de ces séries centenaires.
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Le mystérieux docteur Cornélius - Intégrale, tome 2

Cette deuxième intégrale regroupe les épisodes 7 à 11 de la série Docteur Cornelius.

Pour rappel, le Docteur Cornélius Kramm est une sorte de savant chirurgien esthétique, entre le Docteur Moreau et Fantomas. Il dirige avec Fritz Kramm, son frère et Baruch Jorgell qu'il a transformé en Joe Dorgan, l'organisation criminelle La Main Rouge.

Mais dans l'ensemble de ces 5 épisodes, ces personnages sont très peu présents, on retrouve surtout Slugh, leur homme d'action, et les véritables héros qui sont Lord Burydan et ses amis français et américains.



7 - Un drame au Lunatic-Asylum

Harry Dorgan va être victime d'une tentative d'empoisonnement alors que Lord Burydan et l'indien Kloum vont être retrouvés puis enfermés dans un hôpital psychiatrique.

8 - L'automobile fantôme

Échappés de l'asile, Lord Burydan et ses amis vont se réfugier au Canada où il aura à faire avec un cousin avare qui s'est emparé de ses biens. Cet épisode est assez inutile dans la série, j'ai eu l'impression que l'auteur cherchait à allonger la sauce.

9 - le cottage hanté

Direction San Francisco, nos héros vont préparer une expédition pour l'île des pendus. L'occasion de retrouver le chien d'Oscar, mais qu'on reverra assez peu par la suite.

10 - le portrait de Lucrèce Borgia

Nouvel environnement et nouveaux personnages, une histoire de tableaux et de perles autour du personnage de Fritz Kramm. On sort ici un peu du contexte, les héros habituels sont absents de cet épisode.

11 - Coeur de gitane

L'expédition montée par Fred Jorgell va tourner au fiasco, l'équipage du navire est à la solde de la Main Rouge.



Les Lords de la Main Rouge sont très peu présents, Harry Dorgan s'efface aussi.

L'enchantement de la découverte finit par s'estomper. On sent dans ce deuxième tome que l'auteur fait durer le plaisir, mais certains épisodes ont assez peu d'intérêt, je me suis lassé par moments, le onzième laisse espérer un peu plus d'action à venir.
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Le sous-marin ''Jules Verne''

Avant de critiquer la trame ou le style, il est bon de signaler que ce court roman est paru sous trois signatures et autant de titres :



1903 : Gustave Guitton : « Le Sous-marin Jules Verne, » Paris : Albert Méricant, « nouvelle Collection illustrée, » n° 281 et 282, 1903.

1907 : Major Carl Bell : « Un Drame sous-marin » en 33 livraisons dans Le signal du n° 3984, du mardi 12 mars 1907 (1) au n° 4019, mardi 23 avril 1907 (33)



1913 : Gustave Guitton, « La Captive des flots, roman d’aventures sous-marines, » illustrations de Lortac, Paris : R. Roger et F. Charnoviz,

1931 : Gustave Le Rouge : « Un Drame sous-marin, » Paris : éditions Jules Tallandier, « Grandes aventures et voyages excentriques, » section bleue, n° 369.



Et j’ai eu beau chercher une trace sur internet, je n’ai pas trouvé d(’explication à ce changement de nom d’auteur. tout ce que je peux dire, c’est que la version signée Gustave Le Rouge est très peu différente de cette version de Gustave Guitton. Alors est-ce un roman écrit à quatre mains et publié sous le nom de Gustave Guitton parce qu’il était plus connu que Le Rouge en 1903 ? Est-ce carrément une œuvre Gustave Le Rouge retouchée par Guitton, comme cela a été fait par Hetzel pour certains titres de André Laurie retouchés par Jules Verne et publiés sous le nom unique de celui-ci ? Je pense en particulier à L’épave du Cynthia . Quoi qu’il en soit, ce roman d’aventure qui a attiré mon attention pour l’utilisation dès 1903 des sous-marins comme élément central n’est pas brillant. Mais je doit toutefois lui reconnaitre quelques points intéressants. En particulier, contrairement à beaucoup de romans d’aventure de cette époque — Jules Verne en tête — les héros ne sont pas américains.



Le milliardaire philanthrope et sa fille sont Norvégiens.

Le méchant est américain

Tous les autres sont français.

Ça nous change.

En bref : Faites vous votre propre opinion plutôt que de vous fier à mes a priori. Ce roman est facile à trouver en livre papier ou numérique.
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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Le mystérieux docteur Cornélius - Intégrale, tome 1

Cette intégrale regroupe les 6 premiers opus de la série “Le mystérieux docteur Cornelius”



Pour ceux qui se souviennent de Fantômas au cinéma, cette série est un peu dans le même genre, c’est une suite de feuilletons, avec un trios de méchants, Le Docteur Cornelius Kramm, son frère Fritz et Baruch Jorgell, fils maudit et renié de Fred Jorgell. En fait, le Docteur Cornélius est souvent très en retrait dans ces aventures, il est juste l’incarnation du mal, mais les histoires sont racontées surtout du point de vue des bons, un peu comme si on avait appelé "Les aventures de Blake et Mortimer", “Le mystérieux Olrik”.

Du côté des héros, il y a tout un groupe de personnages hétéroclites qui vont se rencontrer au fil des épisodes, le personnage central de chaque aventure est différent, mais ont des liens entre eux. C’est de l’aventure pour l’aventure, destinée à nous faire voyager, frissonner, avec une pointe de science-fiction, dans un genre qu’on appelle “Merveilleux scientifique”, directement hérité de Jules Verne. Ces aventures me font surtout penser à Fantômas de Pierre Souvestre et Marcel Allain, avec ce méchant qu’on arrive jamais à saisir, mais dont nos héros parviennent malgré tout à contrer les plans machiavéliques.



C’est du récit écrit à la va-vite, les idées s’accumulent sans trop de cohésion et sans soucis de cohérence, presque directement jetées sur le papier, c’est un genre qui inspirera les débuts de la bande dessinée franco-belge, et particulièrement Hergé. Savants fous contre bon savant, bon capitalistes contre capitalistes véreux… Les femmes sont courageuses, avec du caractère, mais ont quand même besoin d’un chevalier servant et ne rêvent que de mariage et de belles toilettes,



1. L'Énigme du Creek sanglant

Premier épisode qui va mettre aux prises Baruch Jorgell à Harry Dorgan, enquête policière avec des meurtres commis avec électrocution. Le Docteur Cornélius est très en retrait.



2. Le Manoir aux diamants

On va suivre Baruch Jorgell qui s’est réfugié en Bretagne et va abuser de la confiance d’un savant, Gaston de Maubreuil et de ses proches.



3. Le Sculpteur de chair humaine

Retour de Baruch Jorgell aux Etats-Unis et entrée en action du Docteur Cornélius, qui va échanger les visages de deux protagonistes. C’est dans cet épisode que la série prend son ampleur avec cet échange de physique.



4. Les Lords de la Main rouge

L’intrigue est ici plus “financière”. Baruch a pris la place du frère de Harry et va tenter un putsch financier contre son vrai père. Cet épisode est un peu moins épique que les précédents, mais il permet de mettre en place la main rouge, organisme mafieux des frères Kramm.



5. Le Secret de l'île des pendus

Changement de décors, changement de personnages, on retourne vers de l’aventure épique et rocambolesque avec Agénor et Lord Buridan. Enlèvement, île mystérieuse où la main rouge a installé une prison pour le savant Bondonnat



6. Les Chevaliers du Chloroforme

On retrouve les filles des savants De Maubreuil et Bondonnat qui viennent enquêter au Etats-Unis avec leur compagnon pour retrouver le professeur Bondonnat. Les différents protagonistes se rapprochent, ce n’est pas du goût des Lords de la Main Rouge (les frères Kramm) qui vont tenter de s’en débarrasser.



Ça a bien vieilli, les personnages sont très caricaturaux, les situations un peu trop rocambolesques, c’est un peu comme Tintin en Amérique, une accumulation de situations qui nous mettent en émois, avec une certaine fantaisie improvisée un peu bancale et beaucoup d’incohérences. Les gentils ne meurent jamais, les trois grands méchants non plus, par contre, les figurants ne font pas long feu. Quelques remarques racistes ou nationalistes viennent parfois nous écorcher les yeux, mais vu avec un regard d’aujourd’hui, elles paraissent plus ridicules que démonstratives (mais ça, c’est encore plus flagrant chez Jules Verne ou dans les débuts d’Hergé).



Je me surprends à m’attacher à cette aventure, un peu tordue, justement parce qu'elle est bancale, cette maladresse est touchante, amusante, et finalement, ces personnages, ridicules dans leurs certitudes, dans leurs postures guindées, aux idées vieillottes, nous offrent un certain exotisme temporel. J’avoue que j’y ai pris un certain plaisir, justement pour son charme désuet et ce côté improvisé.

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Cinq nouvelles extraordinaires

Gustave Le Rouge est un auteur de l’imaginaire qui mérite plus de renommée et de réédition qu’il n’en a. Connu principalement pour son diptyque Le prisonnier de la planète Mars / La guerre des vampires et plusieurs gros romans d’aventure dont Le mystérieux docteur Cornélius, il nous offre avec ces cinq nouvelles une autre facette de son talent. Moment d’introspection très fort, Spectre seul est un véritable poème en prose. Ma préférée de cet ensemble. Notre-Dame La Guillotine, par la façon dont l’auteur nous entraine, m’a fait penser aux nouvelles de Edgar Poe. Le Spectre rouge est sans contredit la moins à mon goût. Globalement bonne, sa chute m’a déçu dans sa forme plus que dans son fond. Le Navire de Jules César m’a fait penser aux histoires de mer de W.H. Hodgson ou John Flanders. La dernière, Dans le ventre d’Huitzilopochtli, est plus dans le ton des récits d’auteurs comme Abraham Merritt. Mais quid du style ? Me demanderons certains d’entre vous. Hé bien, son style est riche d’un vocabulaire recherché ( même si certains mots sont inusités de nos jours) utilisé dans des phrases bien construites qui rendent le récit des plus agréables à lire. Gustave Le Rouge est vraiment un auteur que je recommande.
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Les aventures de Todd Marvel, détective milli..

Bon... je ne peux pas dire que j'accroche... je m'accroche surtout pour finir en fait, malgré la brièveté de chaque aventure qui se déroule généralement en trois volets. Ce sont de courts récits, qui commencent avec deux premières enquêtes qui ne laissent pas vraiment participer le lecteur, où tout ou presque est réglé en sous-main. On passe ensuite plutôt à une série d'aventures plus qu'à des enquêtes, une suite de rebondissements sans fin, toujours sur le même format, où les mêmes personnages reviennent (à partir de la deuxième histoire, alors que la toute première n'a rien à voir du tout !). Un mélange un peu difficile à définir... Dommage !
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L'Amérique des dollars et du crime - Bouquins

Vendus, en 1899 et 1900, quatre sous la pièce sous la forme du défunt livre de colportage, imprimés sur du grossier papier gris et ornés en couverture d'une image naïve, les huit volumes de "la conspiration des milliardaires" sont, d'après Francis Lacassin, l'acte de naissance d'un maître conteur.

C'est le premier roman de Gustave le Rouge, cosigné par Gustave Guitton.

Le professeur Golbert de l'Académie des Sciences et Olivier Coronal, l'inventeur de la torpille terrestre destinée à tuer la guerre, rêvent d'augmenter les échanges commerciaux entre l'ancien et le nouveau continent, entre l'Europe et l'Amérique.

Ils ont imaginé pour cela une locomotive sous-marine, un chemin de fer subatlantique.

Mais le club des milliardaires américains, sous l'impulsion de William Boltyn le roi de la conserve de Chicago, ont décidé de placer l'Europe sous leur tutelle économique ...

"La conspiration des milliardaires" est un roman né de l'imagination délirante d'un érudit.

Francis Lacassin, dans une préface éclairée, nous promet que ce récit empoigne, dès sa première page, le lecteur pour ne le lâcher qu'à la dernière.

Gustave le Rouge est un passager clandestin* de la littérature populaire.

Il est d'abord un personnage avant d'être un écrivain dont la biographie a jusqu'à aujourd'hui échappé à tout hagiographe puisqu' Images et portraits de Gustave le Rouge d'Henri Bordillon ne semble jamais avoir paru.

Né en juillet 1867, au 7 de la rue de Poterie à Valognes dans la Manche, Gustave le Rouge fit son lycée à Cherbourg où il rencontra le jeune poète Julles Tellier à qui toute sa vie il voua une profonde admiration.

Gustave le Rouge fut journaliste, romancier, scénariste pour le cinéma, dramaturge, critique culinaire et gastronome, exploitant agricole, animateur d'un cirque ambulant, botaniste, inventeur et poète.

Il possédait à fond l'art de manier le fouet.

Mais surtout il ne pensait qu'à la littérature.

Il fréquentait les symbolistes, les décadents.

On l'avait nommé hagiographe des saturniens.

Et son oeuvre, dont malheureusement une grande partie a mystérieusement disparu durant l'occupation, est à l'avenant du personnage.

C'est un foisonnant mélange d'érudition et d'imagination.

Oublié de longues années, il a été heureusement admiré par Blaise Cendrars, et redécouvert par Hubert Juin et Francis Lacassin ...

Cette réédition intégrale de "la conspiration des milliardaires" dans la collection "Bouquins" de chez Robert Laffont, ajoutée de quelques documents et préfaces, est une belle porte d'entrée vers cette oeuvre scientifico-fantastico-policière dont il faut accepter les conventions.

Mais n'est-ce pas toujours le prix à payer pour entrer de plein-pied dans la littérature Populaire ? ...



*"passager clandestin" tome1 de Francis Lacassin - paru chez 10/18 en 1979
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Le mystérieux docteur Cornélius - Le prisonnier..

Mais pourquoi est-il si méchant ?



Tout commence lors d'une fête organisée par un milliardaire pour les 20 ans de sa fille où le cadeau, une pierre précieuse, disparait. A partir de là, les situations s'enchainent à travers le monde et voit la confrontation entre le milliardaire et ce mystérieux docteur Cornelius, appelé aussi, non, n'ayez pas peur, Le Sculpteur de chair !



De l'aventure trépidante et scientifique,

Des aventures rocambolesques,

De la romance,

Des merveilles scientifiques,

Des guet-apens,

Des voyages à travers le monde

Une pléthore de personnages,

Un savant libérateur des peines des hommes,

Un chien qui lit,

Un chien qui écrit,

Des caïmans,

Une justice au main des puissants,

Un air de collaboration et de fuite des cerveaux,

Des jeunes filles qui s'évanouissent,

Une fleur de sommeil,

Des clones,

Une lèpre verte,

Une île des Pendus,

Des peaux rouges,

Des pirates,

Des kolkhoziens,

Une gitane,

Un bossu,

Une main rouge,

Liste non exhaustive...



Quand c'est trop, c'est Tropico ?



Il y a de tout, cela part dans tous les sens et pourtant, ça marche !

Le méchant est vraiment méchant, avec toujours un coup d'avance sur ces adversaires, fourbe, vénal, avide de pouvoir, assassin, égocentrique et surtout, malveillant. Une figure du mal comme un célèbre Mabuse.

Notre groupe de valeureux héros aura fort à faire pour déjouer les manipulations des Lords de la Main Rouge.

L'auteur n'hésite pas non plus à emprunter de temps en temps à avoir un regard critique sur les moeurs de son époque, et surtout celles américaines, avec le racisme. Ceci dit, l'imagerie du bon sauvage français ne vaut pas tellement mieux...

Un petit mot pour les féministes : vous risquez de vous étouffer maintes et maintes fois.



Une adaptation audio existe disponible gratuitement sur France Culture

https://www.franceculture.fr/emissions/le-mysterieux-docteur-cornelius
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