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Critiques de Guy Rechenmann (175)
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C'est pas sorcier

Dans les enquêtes d'Anselme Viloc, l’Histoire rejoint toujours l’histoire des protagonistes. Ici on va remonter jusqu’aux années 1920 et les relations entre la France et le Gabon. Guy Rechenmann est toujours très documenté et on apprend beaucoup de choses. Généralement on fait les découvertes au détour des conversations. Parfois, c’est quand il écrit ses rapports de police où il reprend les interrogatoires. Dans ce roman, il y a eu un moment de flottement où j’ai dû faire une pause pour bien assimilé, l’Histoire et les différentes générations de la famille de Jacqueline. J'avais brouillé les pistes toute seule ! J’ai fait un mélange entre la génération de Jacqueline et celle de Jeanne avec les liens avec l’Afrique. Une fois que j’ai intégré ces informations, je n’ai plus lâché le fil de la narration et l’intrigue policière.

L’intrigue se déroule en 1992, on a des références à cette période là ce qui n’empêche pas l’auteur à glisser des réflexions qui ne sont pas sans rappeler notre époque actuelle. J’ai souri à certaines évocations de ce début des années 90. On a aussi tendance à chercher la faille dans les références.

J’ai bien aimé les références littéraires et les clins d’œil entre autre à Tintin ou Poirot, deux grands voyageurs amateurs de mystères.

La couverture de ce livre est magnifique, le jeu de lumière et des couleurs sur ce visage est superbe, il nous plonge dans l’aspect un peu mystérieux et magique.

J’ai bien aimé les mises en parallèles des histoires qui se déroulent en France ou au Gabon qui vont lui permettre la résolution de certaines énigmes. Chaque personnage va apporter son petit grain de sable en fonction de ces affinités et sensibilités. [blog]

Bon voyage à tous !
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Une étoile en enfer

J'aime cet auteur de ma région, en fait j'aime beaucoup Anselme Viloc le flic dont le domaine est "les crimes à haute probabilité de non-résolution". Il me fait penser à Adamsberg "le pelleteur de nuages" de Fred Vargas.

Entre un tueur en série du Moyen Age sur le Mont Apremont, et des jeunes filles disparues entre Paris et le bassin d'Arcachon effectivement la probabilité de résoudre ces affaires était quasi nulle.

J'ai donc suivi avec plaisir les pensées vagabondes d'Anselme, jusqu'à la révélation finale (un peu écoeurante il faut bien le dire).
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Une étoile en enfer

J’ai reçu Une Etoile en enfer dans le cadre de l’opération Masse Critique. Je l’ai lu jusqu’au bout - j’étais tenu d’en faire le compte-rendu – mais ce roman policier m’a ennuyé et surtout extrêmement déçu. En effet, au vu des notes excellentes attribuées à son auteur, je m’attendais à une bonne surprise. Ce ne fut pas le cas. Regardant alors de plus près ces avis tellement élogieux où je ne reconnaissais pas l’ouvrage que j’avais lu, j’ai constaté que d’un roman sur l’autre, plusieurs « 5 étoiles » étaient décernées par les mêmes « admirateurs inconditionnels ». Pour certains, c’était leur seule activité sur Babelio…



Mais passons. Venons-en au contenu du livre. Il nous raconte les déboires d’Anselme Viloc, inspecteur de police à l’esprit plutôt embrumé, emmêlé dans trois affaires simultanées. L’une touche directement sa femme, plongée dans le coma après le naufrage du chalutier où elle avait embarqué ; la seconde concerne la disparition inquiétante de la fille d’un couple d’amis ; la troisième porte sur l’effondrement d’une montagne dans le massif de la Chartreuse, en 1248.



Il est peu de dire que la jaquette est laide (l’éditeur aurait pu faire un effort). La lecture du texte est cahoteuse, ses personnages inconsistants, son contenu peu vraisemblable. L’histoire court après trop d’objectifs contradictoires : enquête, évocation sentimentaliste, critique du polar, parodie peut-être, message social, sans jamais se décider. Le résultat est nébuleux.



Le roman se présente au premier abord comme une énigme à élucider. Mais dès le quart du récit, la solution saute aux yeux . Une seule fausse piste (peu convaincante, à peine créée, déjà éventée). Plus d’autre suspect. Pas de rebondissement. Pendant les 220 pages restantes, on suit les errements mentaux d’un policier fumeux qui n’a toujours rien compris et tombe dans toutes les chausse-trappes. On reste perplexe de voir le narrateur prêter des qualités exceptionnelles à ce policier écervelé, égocentré, qui se rêve avec des majuscules (« moi, l’agnostique », « moi, le Flic de papier »). Était-ce de l’humour ? Il évoque son héros avec un tendre lyrisme ; il lui accorde un talent rare de littérateur - alors que chaque chapitre à la première personne fait éclater la preuve du contraire.



Un autre problème est le traitement bâclé du thème central Le traitement superficiel du sujet crée du grotesque. Mais cet aspect n’est pas pris en compte, pas le moindre indice de dérision vis-à-vis du policier, rien qui prête à sourire.



Je n’ai pas non plus vu d’intérêt dans les descriptions, généralement réduites au minimum. Un restaurant : « Beaucoup d’habitués » ; une bibliothèque : « sous des plafonds bas, dans une odeur d’encaustique et à la lumière de globes blafards » ; un aéroport « Lyon-Satolas est un bel aéroport. Beau et vaste » ; un garage : « le grand garage Esso de la grande rue Charles de Gaulle ». Quelques images prometteuses sont gâchées par des digressions amphigouriques. Et comme autour d’Anselme les personnages sont sans psychologie car on ne les présente pas en situation mais juste à travers un jugement (untel est comme ceci), comme il y a assez peu de dialogues, le policier semble évoluer dans un monde de brumes d’où surgissent un angle de bureau, un chat, un lit d’hôpital ; parfois un ami ou un collègue, silhouette en carton découpé, isolée, figée dans une attitude ou un monologue immuable.



Quant au style, où est donc la poésie que louent les commentaires dithyrambiques ? C’est celle des articles de journaux locaux, des émissions de faits divers criminels, des reportages de télé régionale. Des maladresses hachent la lecture. Le chapitre 3 oscille entre la première et la troisième personne. La caractérisation des personnages d’épisodes précédents est absente ou expédiée. Le lecteur bute sur des références sans intérêt à des tomes qu’il n’a pas lus. Parfois dans un paragraphe, un même individu (ou un lieu) est nommé de périphrases variées. Ce (médiocre) procédé est courant dans les feuilles de chou mais désagréable dans un roman. Ailleurs, l’inspecteur connaît (sur Mme Langlade) des informations qu’il n’apprendra que bien plus tard ; page 132, il sait des liens entre René Ricard et Patxi Ithuralde ; on se demande comment.



Les informations supposées enrichir le contexte sont insérées « au chausse-pied » dans les lignes. Beaucoup semblent là juste pour montrer que l’auteur a bossé son sujet. Leur contenu est hasardeux. Je retiendrai surtout l’anachronique « balle en argent » dès les premières pages. Et lorsque le narrateur nous soutient doctement que son absence en 1248 vient de ce que les gens du cru sont trop pauvres pour s’en procurer, la suspicion est irréparablement jetée sur toutes les autres explications qui pourront suivre.



Or dans Une Etoile en enfer, on nous explique beaucoup ! Et on nous montre peu. Ainsi les premiers chapitres promettent au lecteur « le plus important glissement de terrain répertorié jusqu’à nos jours ». Mais au lieu du Pompéi attendu, deux lignes pour dire que des milliers de personnes furent ensevelies sous cinq cents millions de mètres cubes de boues marneuses, précédés d’un souffle de poussières toxiques.



Enfin, peut-être plus gênante encore, l’impression répétitive d’être rejeté de l’univers du roman, de s’y sentir comme un invité indésirable, convié par erreur. Des paragraphes entiers font l’effet de privates jokes, comme si le narrateur s’adressait à d’autres gens, extérieurs à l’histoire et que l’on ne connaît pas. Tels des clins d’œil forcés, ses calembours sur la solution de l’énigme ajoutent à la distanciation. Ici et là, des portraits paraissent trop flatteurs. C’est que l’auteur a mis en scène des personnes réelles, des boutiques existantes ; et leurs présentations au ton publicitaire, qu’on croirait droit sorties du Petit Futé, au lieu d’immerger le lecteur dans l’univers fictif du roman semblent tout au contraire tenter de l’y extraire, pour l’attirer dans un vrai commerce du monde concret.



On l’aura compris, je n’ai pas aimé Une Etoile en enfer. Je reconnais toutefois que mon appréciation est certainement trop sévère, que j’aurais eu la même pour la plupart des polars français contemporains. Surtout j’ai été déçu de ce que le livre promettait, de ses bonnes idées mal exploitées. Entre autres, j’espérais beaucoup de l’originalité des investigations, par analogies éloignées plutôt que lien de cause à effet, voire par erreurs et chocs hasardeux. Mais il manque quelque chose pour que cela fonctionne. J’ai aussi trouvé intéressant l’effet obtenu par l’usage alternatif de chapitres à la première et la troisième personne. Les uns fournissent le point de vue égocentré du rêveur, les autres un regard éloigné, utilisé comme un contrepoint presque musical, une « complainte du pauvre flic ». Là se rencontrent de jolies réussites, comme la phrase qui ouvre le chapitre 19 : « Le rêve est une parenthèse, hélas, et la vie rattrape le Flic de papier plus vite qu’une mouette un chalutier vent contre. »

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Une étoile en enfer

Bluffée oui bluffée par cette cinquième enquête, par un Anselme Viloc alias le Flic de papier, qui n'hésite pas à reprendre les archives de crimes non résolus au Moyen-Âge dans le duché de Savoie , à remonter ce fameux fil du temps ... à suivre les différents protagonistes d’origine basque que ce soit en terre Viking ou au nouveau monde ...Ce cheminement inattendu lui est nécessaire pour retrouver la piste d’une gamine...Le ton et les mots sont justes, l'écriture et le suspens au rendez-vous! De plus tout cela est parfaitement documenté. À lire
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C'est pas sorcier

Mon avis : Quelle belle découverte d’auteur et de son personnage Anselme Viloc, flic qui officie à Castéja, le célèbre commissariat de Bordeaux dans les années 80/90. Et pourtant c’est le 7ème opus de ce flic hors norme ! Un amoureux des mots et de la poésie, d’où son surnom de "flic de papier" à cause de ses rapports d’enquête dont « la prose poétique rendrait jalouse Amélie Nothomb », dixit son très charismatique chef, le commissaire Plaziat. Pour cet opus l’auteur nous promène de Bordeaux au bassin d’Arcachon, lieu de résidence de Viloc, en passant par la Savoie et le lac du Bourget, dont il est originaire, et plus surprenant, par le Gabon pour les besoins de cette enquête. Si comparaison il devait y avoir je dirais que Viloc c’est le Adamsberg de Vargas, des personnages décalés mais attachants, des procédures d'enquête judiciaire pas toujours très orthodoxes, des références culturelles singulières qui participent à créer une ambiance ensorcelante (tient donc !). Pour cette enquête il est question d’une « malédiction africaine » sur les membres d’une même famille. Tous meurent jeunes et pour la dernière victime, d’une manière suspecte. Cette enquête sera palpitante, pimentée mais toujours teintée d’humour. La lecture m’a comblé et a accompagné mes rêveries tant par les descriptions de la faune et la flore, les odeurs, les bruits, les coutumes africaines. L’écriture de l’auteur nous plonge dans la réalité. Il alterne avec brio le calme puis l’action et de nouveau le calme. On dirait un conteur d’histoire. Il sème par-ci par-là des indices, puis nous embrouille dans le chapitre suivant, nous menant crescendo jusqu'à la grande confrontation. Je tenais les coupables mais pas leurs visages et quelle surprise. Au final on a tout dans ce polar : suspense, mystère, superstition, sorcelleries africaines. Voilà ce qui va vous accompagner si je vous ai donné l’envie de lire cet auteur. Moi c’est une expérience littéraire que je vais vite renouveler, hâte de retrouver Viloc et ses amis.
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L’extravagante histoire de Lucia Fancini

Le nouveau roman de Guy Rechenmann est captivant et émouvant.

Le récit n'est pas une enquête du célèbre Anselme Viloc mais de Léonard, un personnage secondaire que les fidèles lecteurs ont découvert dans un livre précédant, A la place de l'autre.

Léonard nous plonge dans son adolescence à la fin des années 50 à Caudéran. Celui-ci va être fasciné par sa voisine Lucia Fancini. Il va très vite ressentir qu'un mystère entoure sa camarade, avec l'aide de ses amis, il va chercher à lever le voile sur les origines de la jeune fille. Léonard va également découvrir qu'il possède une particularité avec laquelle il devra vivre.

Encore une fois Guy Rechenmann fait revivre une période de l'Histoire méconnue et il n'hésite pas à aborder des thèmes qui bousculent nos certitudes scientifiques.

Ce roman est à découvrir pour ceux qui ne connaissent pas l'auteur ou à dévorer pour ceux qui l'apprécient...



Bonne lecture...
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L’extravagante histoire de Lucia Fancini

Ce roman n’est une enquête du « flic de papier », mais c’est une histoire qui lui est adressée. Le narrateur va donc l’écrire comme aime le faire son ami. J’ai bien aimé ce procédé qui permets à l’auteur de raconter une « enquête » à la manière de mais en mettant en scène d’autres personnages.

Le narrateur d’aujourd’hui porte un regard sur une histoire qui se déroule entre 1956 et 1960, mais on va se rendre vite compte que l’origine se situe durant la seconde guerre mondiale. Ce n’est pas un cold case, la résolution du mystère date de la fin des années 50.

On retrouve des thèmes qui sont très présents dans les romans de Guy Rechenmann, la seconde guerre mondiale et les secrets de famille qui en découlent, la communauté juive. J’ai appris des choses car je ne connaissais pas les lieux où se déroulent les évènements ni ce qui s’était passé pendant la guerre. Les traumatismes et répercussions sur les enfants et les survivants, font partis des sujets qu’explore souvent l’auteur.

L’autre thème qu’affectionne l’auteur c’est tout ce qui touche aux énergies, (aux forces telluriques ?) qui traversent les humains. Le narrateur va ressentir des choses. Cette part d’invisible qui interroge l’humain.

C’est un roman du souvenir, on a donc toute une part de mémoire, la société en pleine mutation, l’arrivée du confort domestique...

J’ai bien aimé cette histoire singulière, nous avion le flic de papier, nous avons maintenant un flic de crayon !


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L’extravagante histoire de Lucia Fancini

Très heureuse de retrouver l'écriture de Guy Rechenmann que je suis depuis plusieurs années. C'est toujours une grande joie de replonger dans un phrasé impeccable. Je reconnais sa manière bien particulière de nous conter ses histoires, que ce soit dans le Choix de Victor ou dans les polars bien particuliers, avec Anselme Viloc, le Flic de papier.

C'est donc un immense plaisir de retrouver Léonard qui accompagne en général le « Flic de Papier » ! Cette fois-ci, Léonard incarne un des personnages principaux. Ses picotements dans les doigts, chaque fois que l'envie de faire un portrait le tenaille, mais surtout quand la personne en question l'interpelle, j'en raffole et j'en redemande : son don pour le dessin, ses poèmes pour sa nouvelle amie, les descriptions douces et « aimantes » de Lucia.

Cette ambiance, fin des années 50, début 60, la franche camaraderie entre Léonard et Lucien et leurs dialogues, me font penser à certains films, notamment La Guerre des boutons sorti en 1962. En tout cas, j'aime beaucoup les jeux de mots de l'auteur dont voici un extrait :



« – on sait que tu es un as du portrait, mais pour le coup tu lui as bien arrangé le sien. Tu es notre Hemingway du fusain. Nez… en moins, tu lui as cloué le bec… Au moins il ne nous fera plus braire, cet âne ! a lancé Lucien en se fendant la poire. »



Quelle nostalgie de l'Italie, pays de mes parents (mais le parallèle s'arrêtera là, ce n'est pas la même ville ni surtout la même histoire) !

Dans le roman, Marcello et son épouse Sofia sont napolitains et ont un goût prononcé pour les belles choses, inutiles ? luxueuses ? Ainsi qu'un passé bien mystérieux. Vous apprendrez en lisant ce roman quel genre de couple ils sont. Je pourrais dire qu'ils sont surprenants, mais ce qualificatif est trop doux pour les définir, à mon goût. Je vous laisserai donc les « juger » vous-mêmes.

Qu'il évoque la Grèce, la France (Bordeaux) ou l'Italie, Guy Rechenmann n'a pas son pareil pour nous les décrire sans que ce soit ennuyeux. La région qui nous intéresse ici est la Macédoine occidentale. Pour résoudre l'énigme de la vie de Lucia, la voisine de Léonard, nos trois compères (donc Léonard, Lucien et Ulysse) se plient en quatre et réussissent, à nous raconter, au travers de courriers, reçus par… Par qui ? Là non plus, je ne dirai rien, même sous la torture. Je disais donc que ces trois garçons réussissent à nous dévoiler le mystère du passé de cette adolescente.

Les dernières pages du polar ? On ne s'y attend pas. Guy Rechenmann continue de prêter sa plume à Léonard et il sait nous conter le présent et l'avenir de nos héros. le mot aimer est trop faible pour définir ce que j'ai ressenti quand j'ai terminé ma lecture.

Merci beaucoup, cher auteur, de m'avoir fait voyager et de m'avoir rafraichi la mémoire sur certains actes et événements du passé. À lire absolument.
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L’extravagante histoire de Lucia Fancini

C’est toujours un bonheur de retrouver la série du Flic de papier de Guy Rechenmann. Avec ce dernier opus qui est un spin off ( mise en lumière d’un personnage secondaire) nous allons enfin connaître l’histoire de Léonard , le dessinateur médium qui a apporté son aide à Anselme Viloc pour certaines enquêtes particulièrement compliquées . Et quelle histoire ! Plongée dans les années 60 où tout était envisageable , surtout le progrès! immersion en Grèce pendant la guerre …sans oublier l’Italie d’après guerre

Une petite fille perdue et oubliée , laissée à son triste sort … on ressort de cette lecture humaniste revigoré et comme le dit Didier Daeninckx dans sa préface « Comme si les adultes, les grandes personnes, réparaient enfin le malheur imposé à leurs enfants. »
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À la place de l'autre

Je ne boude jamais le plaisir et le bonheur de retrouver Guy Rechenmann et son flic de papier Anselme Viloc. Je ne pouvais donc que me précipiter sur A la place de l’autre, polar préalablement paru aux éditions Vents Salés en 2016 et réédité en ce mois de mars 2021 par les éditions Cairn dans la collection du Noir au Sud.



Partons à la recherche de l’enfant perdu en voyageant dans notre belle région Nouvelle-Aquitaine avec Anselme et Guy Rechenmann



« Dites-moi, vous etes un drôle de gaillard. Vous êtes légèrement improbable comme disait je ne sais plus qui. D’abord vous prenez la déposition d’un rêve ou d’un cauchemar, c’est selon, et aujourd’hui vous faites encore plus fort, car, je me répète, il n’y a ni déposition, ni plainte, ni corps, enfin rien du tout, seulement une illuminée sur une plage, débitant une litanie. Comprenez-moi, Viloc, vous êtes dur à suivre…Vous savez aussi bien que moi que l’onirique est à la police ce que la franchise est à la politique. »



Une intrigue familiale atypique



Autant vous prévenir de suite: ici vous ne trouverez pas de meurtre, pas de sang, pas de violence ou de coup de feu, pas de moyens modernes de communication. L’intrigue se déroule 30 ans en arrière, à l’époque de l’instinct, de l’intuition avant la « facilité moderne ». En apparence, tout est simple… et pourtant, Guy Rechenmann parvient sans aucun problème à maintenir l’attention de son lecteur jusqu’à l’ultime page. Comme quoi, il ne faut jamais s’arrêter à des clichés…



Anselme découvre une femme amnésique, en position de yogi face à l’océan, lors d’une ballade avec le chien de ses amis sur la plage de la Pointe du Cap-Ferret. Il l’installe dans sa voiture et la conduit au CHU de Bordeaux. Qui est-elle? Que cache cette femme rapidement surnommée « la Yogi de la pointe » et qui répète sans cesse « c’était le 21, c’était le 21′, et « je sais où est mon fils, je sais où il est » alors même qu’elle n’en a jamais eu ? Quel est son secret?



Seul un Anselme Viloc pouvait résoudre cette énigme. Je vous laisse découvrir comment au travers d’un voyage dans le temps qui vous conduira à l’époque de la seconde guerre mondiale. Histoires familiales, éducation, ressentiment, manipulations, vengeance… vous ne vous ennuierez pas mais serez une nouvelle fois impressionné par l’imagination débordante de Guy Rechenmann.



« Accoudé au bar du Rat Mort, je savoure avec Jérémy mon succès sur la rationalité blanche, sous la forme d’une bière de la même couleur. Rien à voir avec une race quelconque, non, la rationalité procédurale ou blanche, comme je la nomme, caractérise un comportement influencé par l’usage d’une raison ne bénéficiant pas de toute l’information pour prendre une décision.»



Un style inimitable



Notre spécialiste, notre Flic de Papier si cher à Guy Rechenmann a encore frappé. Ou comment d’un fait divers sur la plage du Cap Ferret il déroule la pelote et met à jour une histoire familiale aussi sordide que dramatique.

Il est impossible de ne pas reconnaître Guy Rechenmann d’ailleurs en tournant les pages tant son style est caractéristique et son humour inimitable. On retrouve tout ce que l’on connait et apprécie.



• La façon atypique d’enquêter de Anselme, la confiance qui lui est octroyée à partir de rien ou presque.



• Les piliers de Anselme: le bassin d’Arcachon, la musique et le Jazz et ses proches: Sylvia, Lili, …



• Son amour des recherches et de l’Histoire avec ses études fouillées des archives, la recherche du moindre fait jusqu’à l’enfance des interlocuteurs.



• L’humour, la poésie, les très nombreuses divagations et digressions pour perdre le lecteur. Guy Rechenmann prend un malin plaisir comme à l’accoutumée à nous mener en bateau, à brouiller les pistes.



L’esprit rationnel deviendra fou, l’amoureux de Anselme s’en délectera. De multiples chemins explorés et de voies de garage ou de sans issue, un vrai labyrinthe habilement conçu, le jeu de piste est parfaitement maîtrisé par Guy Rechenmann. Il nous captive, nous happe et nous tient en haleine jusqu’à la dernière page…



«Heureusement Plaziat n’est pas un idiot, ce n’est pas le cas de tous, il a du flair, il est à l’écoute. Il sent quand il y a anguille sous roche et si le poids des informations recueillies jusque-là ne fait pas pencher le fléau de la balance de mon côté. loin de là, le boss, dans sa grande sagesse, mise sur un arrivage imminent de révélations pour inverser la tendance tel un Terre-neuva dépressif qui reprend des couleurs en tombant sur un banc de morues, là s’arrêtant la métaphore piscicole »



Vous l’avez je pense compris: j’ai aimé, j’ai souri, je me suis cultivé, j’ai voyagé, j’ai frémi, j’ai compati… en lisant A la place de l’Autre de Guy Rechenmann.



J’applaudis et je recommande A la place de l’Autre. Une belle réussite.




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Une étoile en enfer

En participant à Masse Critique, organisée par Babelio, j’espérais de tout cœur pouvoir recevoir ce livre. Je remercie chaleureusement Babelio et les Éditions Cairn de m’avoir permis de le lire.



C’est la première fois que je lis cet auteur. Je découvre la plume de Guy Rechenmann en même temps que le héros de sa saga policière : Anselme Viloc.



Je remercie l’auteur d’avoir écrit cette petite pépite littéraire. C’est une très belle réussite.



Ce cinquième opus nous parle d’Anselme Viloc, flic atypique et borné. Le héros, Flic de Papier, va-t-il réussir à mener de front l’enquête qui entoure le mystère du naufrage d’un chalutier d’Arcachon et celle de la disparition d’une jeune fille devenue apprentie à Paris ?



N’ayant jamais lu les aventures d’Anselme Viloc, au départ, j’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire. Puis, au fur et à mesure, au fil de ma lecture, j’ai eu un réel coup de cœur…



L’auteur a réussi, au travers les enquêtes policières de son héros, à m’emmener en voyage à travers la France, à m’en apprendre plus sur la gastronomie et sur l’univers des chalutiers. Du coup, j’ai finis par avoir envie de connaître la suite des aventures d’Anselme et de savoir le mot de la fin…



Côté polar, nous ne sommes pas sans reste. Au bout du compte, on en redemande.



Jusqu’à la fin, l’auteur nous retient en haleine, pour parvenir à comprendre le fil d’Ariane qu’il a déroulé tout le long, telle une pelote de laine…



L’écriture est fluide, parsemée d’une pointe d’humour. Les personnages sont attachants. Parsemée d’humour, l’intrigue est menée tambour battant et nous maintient en apnée jusqu’au bout. Pour moi, c’est le signe d’un excellent thriller.



Pour ma part, en filigrane, j’ai ressenti l’amour de l’auteur pour la gastronomie, la poésie, les voyages et l’imaginaire.



De ce fait, à l’issue de cette lecture, je n’ai qu’une envie celle de découvrir les autres ouvrages de l’auteur et aller lire les autres enquêtes de ce Flic de Papier.



Personnellement, j’espère de tout cœur que l’auteur va continuer à nous emmener en voyage à travers les enquêtes d’Anselme Viloc.



En fait, je suis totalement conquise par le style bien particulier de l’auteur ; qui ne peut ne pas plaire à tout le monde, comme tout ce qui sort des sentiers battus…



Si vous aimez les thrillers, les polars, les romans noirs, ce roman est fait pour vous. Toutefois, accrochez bien votre cœur, c’est l’enquête la plus sombre de l’auteur.



Belles lectures à tous.



Mary L.


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Une étoile en enfer

Habitué à suivre Anselme Viloc , cette 5ème enquête est époustouflante nous baladant dans le passé à travers les continents en compagnie des vikings tout en essayant de décrypter dans d'anciens textes les meurtres jamais résolus du Mont Granier. Quels liens avec les disparitions actuelles à Paris? c'est ce que le flic de papier va s'acharner à résoudre. Il s'agit pour moi de sa meilleure mouture! Une quête de l'absolu qui fera perdre tout sens commun aux protagonistes et les fera basculer en enfer à presque 800 ans d'intervalle... Non sans faire penser par moment au formidable roman de Patrick Süskind Le Parfum ... Cette fois-ci nous changeons d'ambiance en délaissant la région du Bassin d'Arcachon pour partir à la rencontre des cauchemars d'Anselme dans la vallée de la Chartreuse du côté de Chambéry . En conclusion un polar fort bien documenté et diablement intéressant !

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Flic de papier

J'ai découvert cette série par le T3 et le T4. Il était temps que je commence par le début. Je vous recommande fortement de lire cette série dans l'ordre car ce qui fait le charme de ces aventures c'est ce qui arrive au policier qui enquête.



Je me suis régalée à remonter vers la source. C'est un peu comme si on vérifiait que l'auteur ne nous a pas raconté des mensonges plus tard ! Il y a des petits détails qui sont comme des clins d’œil pour le lecteur qui lirait comme moi les tomes à l'envers, je pense notamment au magnétisme et circulation d'énergie sujet développé dans un autre roman, mais chut ceci est une autre histoire !



Le tome 1 d'une série c'est là où tout doit se jouer pour avoir avoir envie de poursuivre avec les épisodes suivants. C'est aussi le tome où l'on présente les personnages, exercice délicat ne pas trop en dire pour en laisser pour la suite et en même temps en dire assez pour commencer à cerner le personnage principal. Dans ce premier épisode l'équilibre est maintenu. Et sans spolier il utilise une ruse pour faire agrandir son cercle (désolée de rester énigmatique), très astucieux !



Si vous aimez le bassin d'Arcachon, vous y retrouverez des lieux emblématiques. Et vous aurez envie d'iode, d'huîtres et de vin blanc...



Si vous aimez les chats alors vous allez être servis en histoires très spéciales et vous aurez envie d'en caresser un.



Si vous aimez les chevaux et les courses hippiques je vous pari que vous allez en entendre parler !



Si vous aimez les histoires de belles rencontres, vous serez gâtés. Anselme Viloc est très attachant et touchant.



Si vous aimez les histoires qui se passent fin des années 80, vous y retrouverez des scènes comme on n'en voit plus, des salles de PMU enfumées et un téléphone gris à fil !



Si vous aimez les enquêtes où tout n'est pas résolu en 24h chrono, sans course poursuite, ni des litres hémoglobine alors ce roman est pour vous.



Cela commence par une disparition et cela fini par ...[je ne dois pas spoiler] mais tout ne fini pas bien... J'allais dire que la boucle est bouclée mais c'est comme un ruban de Moebius.



Si vous aimez ce roman il vous reste 3 autres épisodes déjà publiés pour continuer à vous faire plaisir.



Car il vous reste bien des choses laissé en chantier pour vous donner envie de découvrir plus amplement Anselme Viloc.



Et l'enquête me direz vous ? Il suffit de savoir que sans la ténacité d'Anselme il n'y aurait peut-être pas eu d'enquête. Il va mettre le temps qu'il faut mais il résoudra quelques mystères. C'est un flic de papier car il écrit de beaux rapports mais c'est aussi un flic de papier car je n'imagine pas que dans la police réelle cela se passe pas ainsi même dans les années 80. C'est la magie de la fiction !
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Même le scorpion pleure

Depuis son installation sur le Bassin d’Arcachon, Augustin était devenu un ami proche, un père spirituel pour Anselme Viloc. Aujourd’hui, notre flic de papier enterre celui qu’il aimait tant.



Augustin, marin pêcheur retraité, force de la nature à la santé insolente, est mort subitement. Rupture d’anévrisme. Il n’aura pas profité longtemps de sa retraite. Sa maison, le chalet Rousseau, Augustin l’avait vendu en viager à un jeune homme qu’il appréciait. Il était ravi que celui-ci prenne sa suite, même s’il n’était pas pressé de quitter ce monde. Le viager aura été de courte durée.



À l’enterrement de son ami, Anselme est choqué par l’attitude du nouveau propriétaire qui dissimule mal sa satisfaction et son sourire. Les sens du policier se mettent en alerte. Il soupçonne quelque chose de louche. Il fait part de ses doutes à son commissaire qui lui rit au nez. La mort est tout ce qu’il y a de plus naturel. Comment tuer quelqu’un par rupture d’anévrisme. Anselme ne lâche pas le morceau, il fait confiance à son intuition.



La suite de ma chronique sur le blog : lien ci dessous
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Même le scorpion pleure

Notre attachant Anselme Viloc dans sa dernière enquête qui, comme souvent, débute par l'intuition d'une mort non accidentelle pour lui seul, nous entraîne au coeur d'univers parallèles multidimensionnels - forces telluriques, régression sous hypnose, influence des astres - exploration des profondeurs du sol, du ciel, de l'humain pas toujours bienveillant.



Outre le sympathique inspecteur, nous retrouvons avec plaisir les compagnons d'Anselme : sa femme, la petite Lily, David le patron de l'Escale, bien connu des habitués de la Presqu'île du Cap Ferret et le chat omniprésent dans les romans de Guy Rechenmann dont le rôle est essentiel quoique discret.



Le thème est très original, exprimé d'une plume naturelle, inventive et libre. Un bon moment au pays de la petite mer de Buch !

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Même le scorpion pleure

​L'inspecteur Anselme Viloc a réussi à me surprendre une nouvelle fois...je n'ai pas pu lâcher le livre, j'ai adoré retrouver le commissaire Paziat qui cite Victor Hugo à tout bout de champ , Lily, David ... et bien sûr l'écriture et le style de l'auteur ajoutent au plaisir de se balader dans cette enquête complètement hallucinante...
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Même le scorpion pleure

C’était un p’tit gars, qui s’appelait Anselme, l’avait pas d’papa, l’avait pas d’maman…



Être né sous X, c’est un handicap, et Anselme Viloc, quadragénaire et inspecteur de police, ne s’y résout pas. Mais avoir été déclaré à l’état-civil être né sous X, pas de maman connue, et sous Y, pas de papa non plus, cela lui pollue de plus en plus l’esprit.



Des réminiscences qui s’accentuent lorsque son ami Augustin, pêcheur pendant soixante ans, soixante-seize ans au compteur, décède brusquement d’une rupture d’anévrisme. Une fin de non recevoir sur terre qui intrigue Anselme, car selon toutes vraisemblances Augustin était en excellente santé, et qu’il venait de vendre sa maison en viager. C’est donc qu’il supposait en récolter les fruits durant encore un nombre respectable d’années. Et ce qui indispose Anselme, ce n’est pas la présence du débit-rentier lors de l’inhumation, mais ce petit air de satisfaction qui éclaire sa face, ce petit sourire ironique qu’il arbore. Raphaël Tournebise, qu’il se nomme le faquin.



Anselme se souvient avoir prêté à Augustin quelques CD, notamment un de Didier Lockwood auquel il tient, aussi il se rend chez Augustin. Il en profite pour regarder les aîtres, et se rend compte que la pièce à vivre est quelque peu chamboulée. Augustin avait pour habitude de se reposer dans son fauteuil, près de la cheminée, Pompom, le chat rouquin confortablement installé sur ses genoux, et regarder la forêt non loin et la mer. Surgit alors le gominé, alias Raphaël.



Il en parle à son amie, la petite Lily, toujours de bon conseil, puis un dimanche soir, il va se restaurer à l’Escale, avec Sylvia sa compagne et Noémie, leur fille. C’est alors que David, le restaurateur, lui fait part qu’une mamie, trois mois auparavant, est décédée dans les mêmes conditions qu’Augustin. Rupture d’anévrisme peu après avoir mis sa maison en viager.



Des viagers, ce n’est guère courant, et des morts similaires non plus. Anselme est en vacances, il en profite pour enquêter sur ces décès suspects à ses yeux et en parle à son ami et collègue Jérémy ainsi qu’à son patron du commissariat de Castéja. L’heureux débirentier est un trentenaire, tout comme Tournebise et lorsqu’Anselme se rend sur place, il est fort étonné de voir que la bâtisse va être transformée. Par un architecte de la région parisienne, accoquiné avec un notaire de Neuilly.



Puis c’est un troisième décès qui lui est signalé. Son patron est d’accord pour lancer une procédure officielle, mais peu après le juge préfère classer l’affaire sans suite. Pas assez de preuves probantes. Que des coïncidences, selon lui.



Pour autant Anselme est toujours tourneboulé par son problème de recherche parentale et pour se vider l’esprit, il rencontre un thérapeute qui l’oblige à fouiller sa mémoire vive, à remonter le temps, à fouiller dans son passé, jusqu’à son enfance et même avant. Il rencontre également un sourcier qui le branche sur un radiesthésiste et un astrologue qui lui détaille son thème astral. Scorpion ascendant Gémeau. Pour Anselme ce serait plutôt j’ai mal. Un j’ai mal, des gémeaux. Et le Scorpion est en contradiction avec le Gémeau. L’un est bénéfique tandis que l’autre broie du noir.



La suite ci-dessous :
Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Même le scorpion pleure

Quelle plaisir de retrouver Anselme Viloc et sa tribu, Sylvia, Noémie, Solange, Jérémy et bien sûr Lily, la jeune fille surdouée, qui guide notre héros. Tout ce petit monde évolue toujours sur le Bassin.



Cette nouvelle aventure commence par l'enterrement d'un ami de notre "flic de papier". L'un des participants intrigue Anselme, particulièrement son rictus.



Pendant ses vacances, Anselme va suivre son intuition pour résoudre la mort de son ami.



En même temps que son enquête, Anselme s'intéresse à ses racines, il le fera d'une façon peu commune. Il va plonger dans l'hypnose de régression.



Après la lecture de ce livre vous n'aurez plus le même rapport avec votre milieu de vie.



L'auteur Guy Rechenmann arrive encore une fois à nous surprendre. Il ose aborder la géobiologie et la régression en conscience modifiée.



Le quatrième tome des enquêtes de Anselme Viloc, est un vrai polar mentaliste à ne pas rater...



Bonne lecture à tous....

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Flic de papier

Une histoire sympa dans les années 1980, à découvrir en même temps que le Bassin d'Arcachon et la Savoie, avec des personnages attachants : cet inspecteur atypique à la recherche des qualités nécessaires à son métier, cette petite fille de sept ans très éveillée aux relations intenses avec son chat et son papa, même en leur absence. Un polar bien construit, assez classique, à lire sur la plage ou pour se laver le cerveau entre deux thrillers bien gores.
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À la place de l'autre

Bon ce coup ci, ne repartons pas sur le pitch du bouquin puisqu' éditeur et autres contributeurs s'en chargent parfaitement...

Qu'Anselme Viloc soit un flic atypique, bien entendu. Que ses enquêtes recèlent suffisamment de mystères et de complexité pour être qualifiées d'excellents romans policiers cela tombe sous le sens.

Mais Guy Rechenmann nous arnaque comme à son habitude en agitant une apparence de légèreté derrière laquelle se cachent bien d'autres choses.

Chacun de ses romans sont des "matrioshkas", ces fameuses poupées russes. Il y a toujours une idée dans l'idée et un sens caché dans le sens aperçu.

Exemple :

Pourquoi les trames s'emberlificotent elles entre passé récent et passé lointain ? Pour prétexte à histoires et Histoire ? Pour démontrer qu'il suce du phosphore en citant abondance de références que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître ? Par nostalgie d'une parenthèse de tranquillité révolue ? Oui pour tout ça mais pas seulement. Parce que l'auteur refuse aussi le piège de l' homme connecté... Eve a bouffé la pomme et il est le seul à comprendre la cynique symbolique du logo d'Apple : "Voilà le même fruit, il vous a coûté le paradis mais reprenez en , histoire de nous gaver de pognon en vous privant d'une part supplémentaire de liberté"... En fait Guy Rechenmann est un résistant discret dont la culture et l'humour sont au service de causes perdues...il propose donc deux niveaux de lecture au cas où son lecteur soit intelligent. On ne sait jamais, avec un coup de pot hé hé...



Pour ce troisième Viloc , reviennent et s'agrègent les personnages principaux croisés dans les deux romans précédents et (ré) apparait un petit nouveau que l'on avait connu dans un autre bouquin sans aucun rapport avec cette série. Etrange adolescent dans " Des Fourmis dans les doigts", Léonard est désormais adulte et vient aider Anselme en tant que médium dessinateur.

C'est caractéristique de notre inspecteur préféré : Anti Sherlock Holmes têtu, ses enquêtes partent de rêves ou de situations banales, se concrétisent au fur et à mesure pour devenir de vrais mystères. Il charge les collègues des tâches de police et se consacre lui à l'écoute, à l'observation, au feeling et voire parfois au mysticisme. Il confie ses interrogations, ses blocages aux amis, fait appel à des aides improbables et collecte les remarques de bon sens et les intuitions. En fait Viloc est un flic fainéant. Il pose les pièces du puzzle sur la table et quand tous les copains en résolvent une partie, il procède alors à l'assemblage final.



On se poile souvent en lisant ce roman. Peut être même plus que d'habitude. Mais là aussi, derrière les aphorismes, les phrases détournées ou les sentences humoristiques, il y a beaucoup de profondeur. Avec Guy Rechenmann, c'est pas juste rigoler pour rigoler: Quand vous poufferez de rire , relisez la phrase : La deuxième fois vous y trouverez quelque chose d'important. La troisième fois, vous poserez le bouquin et partirez en réflexion. "A la Place de l'Autre" est une gare de triage de laquelle repartent de nombreux convois chargés d'émotions différentes.



On a toujours coutume de dire que le dernier roman d'un auteur est le plus abouti. Ce n'est pas toujours vrai, mais dans celui là, Guy Rechenmann a l'image de Viloc, a rassemblé tous les morceaux pour livrer ce qui commence à ressembler à une oeuvre. De touche à tout génial et surdoué qui s'était mis à tâter l'écriture, il est désormais écrivain avant tout. Toutes ses expériences se sont finalement rassemblées dans cette plume que l'on espère ne plus jamais voir s'arrêter.







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