AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Hakan Günday (81)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Encore

Nous sommes en Turquie. Gaza est un enfant de 9 ans. Son père le contraint à l'aider dans son rôle de passeur. Il réceptionne des groupes de migrants, venant pour la plupart d'Asie Centrale,« la marchandise », pour ensuite leur faire traverser la mer Égée jusqu'en Grèce. Un jour Gaza, pour survivre, est obligé de tuer un jeune migrant. Son père lui explique que cela fait partie du travail. Mais cet événement reste gravé dans la mémoire de l'enfant. Il ne parvient pas à accepter son geste et la culpabilité va le poursuivre tout au long des presque 500 pages. Jusqu'au juste retour de bâton. Rien ne nous est épargné. Les conditions effroyables dans lesquelles transitent les hommes, les femmes, les enfants, attendant leur nouvelle destination. Mais rien n'est épargné non plus à cet enfant qui découvre la vie trop rapidement, sous les ordres de son père. C'est un roman terrible ! Roman initiatique, roman réaliste… Une quête de sens. On pourra regretter quelques longueurs, redondances… Mais globalement, l'auteur a réussit son coup.
Commenter  J’apprécie          342
Zamir

Hakan Günday nous montre la part sombre de l'humanité. Le cynisme qui prévaut dans les relations mondiales, entre les états et entre les individus, y compris dans les organisations humanitaires. Comme il est écrit dans les derniers chapitres, on pourrait croire qu'il s'agit d'une dystopie, mais en fait, l'auteur nous montre l'humanité telle qu'elle est réellement, avec ses guerres, ses relations sournoises, dans une lutte de pouvoirs qui ne s'arrête jamais. Zamir, le personnage principal parcourt le monde afin d'encourager la paix avant qu'un conflit ne survienne, n'hésitant pas pour cela à utiliser le chantage, le mensonge, ou tout procédé qu'il juge nécessaire. C'est un roman très sombre. De même que dans "Encore", on sent chez l'auteur l'envie de dénoncer, de dire au lecteur "voyez comment tourne le monde". Mais cette vision du monde tient le lecteur en haleine jusqu'à la dernière page. On voyage beaucoup dans ce livre. Le style donné par la traduction est alerte, palpitant, avec des allées et venues dans le temps et l'espace géographique. La construction du récit est suffisamment surprenante pour nous donner l'envie d'arriver à la fin en dépit du pessimisme tenace qui le sous-tend. C'est un livre que je ne peux que conseiller.
Commenter  J’apprécie          300
Encore

Mais quelle horrible histoire ! Je me suis rendu jusqu’au bout, sans doute parce que je n’aime pas laisser un livre inachevé et probablement parce que, secrètement, j’espérais toujours que quelque chose de positif en ressorte. En vain. Pourtant, la prémisse de « Encore » m’avait plu et, plus je la relis, plus je me dis que tous les éléments y étaient pourtant présents. C’est un roman coup de poing, c’est tout à fait vrai ! L’auteur turc Hakan Günday a trouvé un bon filon, le sujet des clandestins occupe beaucoup de débats sur la place publique. Toutefois, si le sujet a tout pour intéresser, la façon dont il a été développé m’a repoussé.



Le jeune Gazâ vit en Turquie, près de la mer d’Égée, cette route qu’emprunte des milliers de migrants chaque année. Et son père travaille à faire passer ces clandestins en Europe. Mais ce père, Ahad, est un homme dur, tout un modèle pour Gazâ qui, à dix ans, cause la mort d’un jeune Afghan. Le voilà lancé sur la même voix que son père ? J’aurais pu comprendre ce geste, un accident, un choix difficile entre sa survie et celle d’un inconnu. Et j’aurais pu passer le reste du roman à le voir se battre (au sens figuré) dans un choc des valeurs. Mais la chute de Gazâ est longue et horrible ! Et il n’en sort pas grandi ! Il devient un tortionnaire encore pire que son père, un monstre, un être ignominieux. Et c’est d’autant plus triste qu’on sent qu’il avait le potentiel de devenir autre chose, de rejeter le leg de son père. Il me serait difficile, voire impossible, d’entendre tous ces migrants prisonniers laisser échapper un faible « daha, daha », ce qui signifie encore, d’où la significaiton du titre.



Là encore, j’aurais pu continuer avec un certain intérêt, un peu comme dans « American Psycho » ou « Il faut qu’on parle de Kevin », ces psychopathes qui foncent en ligne droite. Mais non. Gazâ continue sa chute, littéralement cette fois-ci, puisqu’il tombe dans la cale du bateau de son père et devient prisonnier des autres clandestins, puis de ses propres peurs alors qu’il est abandonné au milieu de cadavres. Terrifiant et très malaisant. Pire, dégoûtant ! Je ne voyais pas l’intérêt de tous ces détails pénibles que je vous épargne.



Éventuellement, Gazâ est libéré puis envoyé dans un centre à Istanbul. Là, il reprend du poil de labête et performe bien à l’école mais la folie le reprend. Trop bizarre, je ne savais plus où l’auteur voulait m’apporter avec osn histoire. Gazâ, lui, après un bref séjour dans un hôpital psychiatrique, se met à faire le tour du monde et il aboutit en Afghanistan (la mort du jeune clandestin continue à le troubler) où… je vous laisse sur ce suspense, si l’envie de lire le roman vous prend. Je dirai seulement que la fin est prévisible et laisse un gout amer d’insatisfaction. Trop peu trop tard. Décidément, « Encore » est un livre dérangeant et dur, qui raconte un monde violent et malheureusement vrai, mais qu’il ne sera pas donné à tous de passer au travers.
Commenter  J’apprécie          300
Encore

Je vois, à l’instant, qu’il a eu le Prix médicis étranger 2015. C’est l’horreur dans toute sa splendeur. Première ligne : Si mon père n’avait pas été un assassin, je ne serai pas né. C’est à 9 ans que Gaza rentre dans le business de son père comme passeur de clandestins. Ils habitent au bord de la mer Egée où ils ont fait construire en sous-sol une cave, où ce qui n’est pas pour eux des êtres humains, sont entreposés de quelques jours à quelques semaines. L’enfant branchera PC et micro reliés à la cave pour faire des expériences de manipulation sur les prisonniers. On trouve chez ce monstre tout ce qu’il y a de plus abject : le mal, l’insensibilité, le viol et puis plus tard l’attirance pour les lynchages. Il fera mourir un homme par oubli. ‘Cette viande sur pied’ qui lui a offert une grenouille en papier où il a dessiné son village. Très doué dans les études, le passé le rattrapera, l’homme à la grenouille également. J’ai failli le lâcher à la scène où il tête un sein parmi les morts. Ce jeune est tellement répugnant qu’il est difficile d’avoir une compassion quant à sa rédemption. Pourquoi daha (encore) ? C’est le seul mot que les migrants connaissent en langue turque pour avoir encore à boire, encore à manger, etc. 4 étoiles pour la belle écriture, la construction et l’intelligence. L’écrivain dénonce un système, ce qui est bien. 1 étoile de moins : ce livre coup de poing est trop dur pour ma sensibilité.
Commenter  J’apprécie          285
Encore

Extrait de ma chronique :

"Se présentant comme un roman sur l’univers des clandestins et des passeurs turcs de la mer Egée, Encore est plus largement l’exploration des maux et de la noirceur contenus dans toutes les sociétés humaines et incarnés par Gazâ, narrateur torturé et tortionnaire fasciné par l’exercice du pouvoir sur autrui. Si l’on peut regretter quelques longueurs qui desservent la puissance du récit, force est de constater qu’Encore dérange et captive. Hakan Günday ne ménage pas ses lecteurs, et sait les retenir et les entraîner à fouir avec lui dans les boyaux malades de la société qu’il dissèque. (...)

Suite sur le site ci-dessous.
Lien : http://www.undernierlivre.ne..
Commenter  J’apprécie          261
Encore

Jamais je n'ai lu un livre pareil. D'une telle intensité et d'une telle folie. Car au sortir de cette lecture ce qui ressort en premier comme sentiment c'est la folie du roman. Il est impossible de savoir ce qui tient de la vérité, de la véracité ou du vraisemblable. Car si l'auteur a voulu écrire une histoire qui témoigne de la cruauté des hommes il a bien fallu qu'il utilise des artifices de la littérature pour décrire cet enfant monstrueux qui grandit dans un univers dont il voudra petit à petit s'extirper.



D'ailleurs là où l'on s'aperçoit de ces artifices du romanesque, c'est dans les petits "intertitres" entre les différentes parties qui décrivent des procédés picturaux de la Renaissance. Le sfumato, les techniques de clair-obscur, estomper les traits d'un profil ou bien au contraire l'accentuer. C'est avec cette immense fresque de la vie d'un homme qu'à travers lui est raconté le destin des migrants. Qui est fou après tout? Le père Ahad, le fils Gâza ? Les migrants qui se jètent éperdument dans la gueule du loup, payent de leur vie la traversée vers un deuxième enfer occidental ? Les occidentaux coupables d'un esclavagisme moderne ?



J'ai adoré l'écriture de ce roman. Le style est puissant, il ne laisse pas d'échappatoire ! Les pages se tournent dans un rythme effréné et l'on se prend à faire quelques pauses soudaines pour considérer le monde autour de soi, respirer, se sentir vivant ... Oui parce que ce roman est plein de mort, d'excréments, de vomis, de dégoût, de haine et de violence. Je vous préviens tout de suite. Moi qui suis extrêmement sensible je n'aime d'habitude pas ce genre d'histoire, mais voyez-vous, l'auteur a l'art de créer un personnage (Gâza) qui est attachant. Il est peut-être l'homme à abattre, celui par qui tout le mal vient... mais il est des personnages qui naissent dans un monde où la vie ne peut être autrement, vous avez beau y réfléchir dix millions de fois, aurait-il pu fuir son père, sa destinée de passeur ? Peut-être que vous oui avec votre petite vie d'occidental, mais lui, peut-être pas.



Le choix d'une vie se joue parfois en un lancé de dés, en un regard, une phrase qui fait mal, qui rappelle que vous n'avez pas le choix justement. Et Gâza échappera à de grandes études pour rester avec son père et les migrants toujours plus nombreux dans leur dépôt.



Hanté par son passé, Gâza luttera toute sa vie contre ce destin "contre nature", contre cette part sombre de lui-même. Il a voulu aimer son père, il a voulu aimer les autres, les hommes, les femmes surtout, et puis à chaque fois quelque chose n'allait pas.



Le livre est extrêmement dérangeant. Je ne sais pas comment j'ai fait pour le lire. Mais âme sensible s'abstenir. Je sais juste que je voulais savoir comment allait finir le "héros". Personnage principal d'une tragédie déjà écrite. Hanté par la mort d'un homme dont il s'est moqué, Cuma et dont il conserve précieusement une petite grenouille en papier. De ce simple geste, il prouve qu'il n'est pas forcément un monstre. Il restera toujours une part d'humain en lui. C'est ainsi que son destin se verra bouleversé. Et la deuxième partie après le terrible accident est très "belle", dans le sens bien écrite. Certes l'auteur fait beaucoup de théories "anthropologiques" sur le lynchage, la folie, etc. Pour essayer de justifier l'attitude cruelle et la désillusion d'un homme seul. Une chute sans fin qui tend pourtant vers le progrès. Car le protagoniste cherche à se racheter. Gâza n'arrivera plus à toucher d'autres personnes mais il se sacrifiera pour d'autres. Des moments qui m'ont émue aux larmes.



Enfin, c'est un roman hanté par le malheur et la violence, mais avec cet envoûtant sentiment d'un regard insolent, acerbe, juste sur la part d'humanité qu'il reste peut-être quelque part, mais qui finit toujours par mourir. Hakan Günday ne mâche pas ses mots, il est un grand auteur. Il le prouve ici.
Lien : http://www.unefrancaisedansl..
Commenter  J’apprécie          200
Zamir

Au début des années soixante (du moins si je me fie un tant soit peu à la chronologie des évènements …) une bombe tombe sur le camp de réfugiés d’al-Aman (à la frontière turco-syrienne) Un bébé de six jours, misérable « dommage collatéral », y laissera son minuscule visage, tandis qu’un chirurgien norvégien (le Dr Asbjörn) parviendra in extremis à lui sauver la vie. Malheureusement, il en restera défiguré pour le restant de son existence …. Ce jour-là, l’horreur sautera définitivement aux yeux du courageux médecin – qui en a pourtant – « vu d’autres » et ce dernier plongera inexorablement dans l’enfer de l’alcoolisme …



Quarante années plus tard, le 24 décembre 1999 ( je cite : « sept jours plus tard, le monde allait entrer dans un nouveau millénaire ») c’est dans la ville de Stavanger (Norvège) que l’homme sans visage va assister aux obsèques de son sauveur, qui vient de succomber à une cirrhose, à l’âge de soixante-douze ans …



Ce bébé (Zamir) né quarante ans plus tôt est celui de Zerre (quinze ans à l’époque) une jeune turque de Palaz, ville frontière située à six cents mètres du camp d’al-aman. Camp que l’adolescente prend pour l’Eldorado et où elle est bel et bien décidée à abandonner son nourrisson. Dans le but de lui offrir une chance qui permettra de changer sa destinée …



Un roman fort et très émouvant, à la construction élaborée. Un chapitre sur deux, nous découvrons l’histoire de Zerre et celle de son fils, élevé par All for All (une organisation humanitaire) puis les évènements survenus entre le 24 et le 31 décembre 1999 (cette fois, le narrateur est notre « héros » …) Après l’espoir, le respect et l’admiration que l’on peut porter aux ONG, viendra le temps de la réflexion sur leurs agissements parfois « bordeline ». Sur le manque de décence ou l’hypocrisie de certains … Sur la manipulation de ce garçon sans visage, qui va se servir de son malheur bien visible pour obtenir ce qu’il désire, au nom de la paix universelle … Un monde cruel qui va – petit à petit – faire d’une victime une sorte de « maitre-chanteur » … Pour le meilleur et pour le pire …



Beau texte sans concession. Qui semble parfois sortir de notre (triste) réalité, et à d’autres moments venir tout droit de « contes et légendes »… Qui rend hommage à toutes les femmes de la planète, qui furent, sont et seront – hélas ! – les éternelles victimes de la violence des hommes, comme de la stupidité terrestre … Dans un constant face à face conflictuel entre l’Orient et l’Occident …



Merci à Babelio et aux Éditions Gallimard, qui m’ont permis de découvrir ce roman – et de rencontrer très prochainement son auteur turc – qui ne manquera pas de nous éclairer plus avant sur le sens de son ouvrage.
Commenter  J’apprécie          160
Zamir

Un ressortissant occidental qui s'installe en Orient s'appelle un expatrié. Mais quid d'un Oriental qui arrive en Occident, le terme utilisé n'est-il pas celui d'immigré ? Ce genre de considération, quoi qu'on puisse en penser, incite à la réflexion comme mille autres dans Zamir, le roman au lance-flammes du Turc Hakan Günday. Le plus troublant, c'est que l'auteur y décrit notre monde contemporain, avec des événements avérés, tout en y accolant une part de fiction (une guerre sino-russe, l'Allemagne qui expulse les Turcs de son territoire, etc.) plus que plausible, dans tous les points chauds d'une planète où la guerre et la répression semblent toujours être le sport favori des terriens. Dans cet univers sans pitié, au cynisme affiché, Günday a choisi un héros atypique, victime de la violence des humains dès le plus âge (défiguré par une bombe dans un camp de réfugiés), puis symbole marketing d'une organisation humanitaire, avant de devenir un négociateur de la paix très particulier, adepte des manipulations, des chantages et des compromissions les plus sordides. L'auteur pousse le bouchon très loin, avec cette comédie noire effrayante où il tire sur tout ce qui bouge, la charge principale étant réservée à l'humanitaire mais en élargissant son spectre à une carte sanglante de la géopolitique, où grandes puissances occidentales, dragons asiatiques et fausses démocraties africaines et moyen-orientales, entre autres, en prennent pour leur grade. Évidemment, avec ses allures de pamphlet, il arrive que la coupe déborde tant Hakan Günday met du cœur dans son entreprise de démolition. Il en fait peut-être un peu trop mais la puissance du roman est dévastatrice. Pour la tendresse et la résilience, ce n'est en tous cas pas chez lui qu'il faut s'adresser. Pour évoquer notre monde de brutes, le romancier a préféré l'outrance à la douceur, et c'est sacrément efficace.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
Commenter  J’apprécie          140
Encore

Hakan Günday est un des écrivains turcs les plus en vue de sa génération. Il a publié son premier roman, non traduit en français, en 2000. Invité au Livre sur la Place de Nancy en septembre 2015, il est venu présenter son dernier roman intitulé Encore, considéré comme le coup de coeur étranger du Livre sur la Place. J'ai eu la chance d'assister à la rencontre animée par le journaliste Baptiste Liger.



Son livre aborde la question de l'immigration, thème hautement d'actualité en Europe en cette rentrée. Gâza, dont le prénom signifie guerre sacrée en turc, est fils d'un passeur de clandestins. Il vit seul avec son père car sa mère s'est suicidée juste après sa naissance. Le choix du titre n'est pas anodin. Hachent Günday nous explique qu'il l'a choisi pour accentuer l'effet de répétition dans la vie de Gâza. Tous les jours, il doit apporter de l'eau et à manger aux clandestins qui transitent dans leur entrepôt. Très régulièrement, il doit accueillir de nouveaux clandestins. Encore est également le seul mot de turc que connaissent les clandestins qui réclament encore de l'eau, encore des sandwichs...

L'auteur s'intéresse beaucoup à la nature des relations entre l'individu et la masse. Ici, il s'agit de Gâza et des clandestins. Quand le roman démarre, Gâza est âgé de 9 ans. Comme tous les garçons de son âge, il va en classe où il réussit d'ailleurs bien. Tout porte à croire qu'il fera de brillantes études et qu'il deviendra la fierté de son village. Son père en décide autrement car il lui demande de l'aider à s'occuper des clandestins. Or comment un gamin âgé de 9 ans peut-il faire la part des choses entre le bien et le mal ? Selon l'auteur d'ailleurs, c'est essentiellement le temps, donc l'histoire qui permet de différencier le bien et le mal.



Etant donné le choix du sujet, vous l'aurez compris, ce roman n'est pas propice à la légèreté, à la rigolade... et ce d'autant plus que Gâza va se livrer à des expériences avec les clandestins. Comment trouver le chef naturel dans le groupe ? Quelle résistance à l'absence d'eau et de nourriture ? Comment inciter le groupe à lui livrer une fille pour ses ébats sexuels… ? Les relations entre Gâza et son père ne sont pas marquées sous le signe de la complicité et de la tendresse. Tout est noir dans ce livre.



Dans la première partie l’auteur nous invite à suivre l’histoire de Gâza et des clandestins. Il se livre à une réflexion sur l’enfermement et les relations de pouvoir dans un groupe. Je me suis perdue dans la deuxième partie. Je l’ai survolée car je trouvais que ce que vivait Gâza était beaucoup trop dur. La troisième partie n’étant pas tellement plus réjouissante, j’ai abandonné le livre en cours de lecture. Si j’avais poursuivi, j’aurais peut-être compris ce que l’auteur entendait par histoire de renaissance d’un personnage.



Je n'ai pas trop accroché au style de l'auteur. Je le regrette car l'entretien avec Baptiste Liger m'avait beaucoup intéressée d'une part et que c'est un sujet qui m'intéresse d'autre part. J'ai de beaucoup préféré Bilal sur les traces d'un clandestin de Fabrizzio Gatti.

Que cela ne vous empêche pas de vous plonger dans ce livre pour autant. Tous les goûts littéraires sont dans la nature.

Commenter  J’apprécie          131
Ziyan

Ziyan, c'est l'histoire d'un jeune conscrit turc qui effectue son service militaire dans les montagnes de l'est de la Turquie. C'est l'hiver, il fait très froid et il y a beaucoup de neige. Sa principale activité est de monter la garde dans des miradors, de jour comme de nuit. Il a vingt ans, il n'a pas vraiment d'amis parmi les autres appelés et il souffre de solitude. Par une nuit glaciale il a une "visite". Il s'aperçoit que son visiteur est un fantôme. Devient-il fou ? Ou est ce le froid, la fatigue et les mauvaises conditions dans lesquelles il vit qui provoquent des hallucinations ?



Dans ce roman on suit la lente descente aux enfers du jeune protagoniste, qui ne voulait qu'une seule chose que son temps passé sous les drapeaux se termine vite pour qu'il puisse retrouver une vie "normale" si possible. Mais le destin en avait décidé autrement...



Le jeune narrateur découvre la dure vie des Kurdes qu'il est sensé contrôlé en tant que soldat. Ils ne sont pas mieux lotis que lui par certains égards et vivent dans la misère. Lui, pendant ses tours de garde craint ou espère tout à la fois les attaquent du PKK. pour mettre fin à toute cette absurdité.



Hakan Günday est un jeune auteur turc des plus prometteur selon la quatrième de couverture. Dans ce livre l'auteur lance un cri contre la conscription à la turque, les conditions dans lesquelles les appelés font leur service national sont abominables. Ils sont mal équipés, mal habillés. Ils sont injuriés, maltraités, mal nourris et sont traités comme des moins que rien.



Mon ressenti pour ce roman est plutôt mitigé, j'ai peiné à rentrer dans l'histoire et j'ai failli abandonner plusieurs fois. J'ai trouvé que le début était un peu confus quelquefois je perdais le fil je ne savais plus qui parlait si c'était le jeune soldat ou le fantôme.

C'est un livre plein de colère et de violence. C'est peut-être un reflet de la société turque dont il est vrai que je ne connais pas grand chose. Mais à la lecture on sent un fort ressentiment de l'auteur ou du narrateur contre la société turque. Même la lettre d'amour que le fantôme adresse à sa bien-aimée est à la fois tendre mais mêlée de violence. Et la fin m'a laissé dans la plus grande perplexité.



Mais je ne regrette pas de l'avoir lu, j'ai appris sur la Turquie du début du xxème siècle et les débuts d'Atatürk et un nouvel auteur est toujours une découverte intéressante, j'essaierai peut-être un autre de ces romans, un jour...



Challenge abc 2014/2015
Commenter  J’apprécie          130
Zamir

Une lecture éprouvante que j’ai eu du mal à mener à son terme, pourtant la quatrième de couverture avait réussi à me convaincre par cet objectif affiché de mettre en scène un certain nombre de dés pipés des relations internationales contemporaines.

Le récit emprunte sa construction à des genres divers qui ne disent pas vraiment leur nom et ne vont jamais jusqu’au bout des démonstrations promises: science-fiction ou politique-fiction on est quelque part entre les deux car à quoi rattacher l’existence de ces présentateurs qui parcourent le monde pour la Fondation de la Première Paix Mondiale, en gourou ou cow boy improbables, missionnés pour éviter la guerre coûte que coûte, avec pour principe que la fin justifie les moyens?

Le tableau du monde qui se dégage du livre, n’est pas totalement étranger au nôtre, il tente de s’y rattacher, en voulant en présenter une terrible caricature, portant jusqu’à l’extrême les crises et les conflits d’aujourd’hui: les camps de réfugiés peuvent être des lieux de mort, l’immigration a fini par générer des exclusions radicales, les tensions entre puissance sont à leur paroxysme, les pouvoirs corrompus triomphent en particulier en Afrique, on peut d’ailleurs se demander pourquoi ce choix. L’Allemagne et la Turquie occupent dans ce tableau des places de choix.

Le fil directeur dans ce récit éclaté est un personnage victime de ces violences, utilisé dès son plus jeune âge comme atout publicitaire, dans un monde où la charité institutionnalisée, est l’exact alter-égo de la destruction programmée dans les guerres et les conflits.

Il y a bien sûr la volonté de dénoncer une hypocrisie dominante édifiée en système mais la démonstration tourne court.

Elle toune court par défaut d’humanité, dans un théâtre où les peuples avec leurs erreurs leurs espoirs et leurs luttes, n’ont aucune place , Zamir le personnage central n’échappe pas à cette règle, il en est même une caricature de plus.

Commenter  J’apprécie          110
Zamir

Pour garder un semblant d'espoir quant à l'avenir du monde il faudrait arrêter de présenter les dystopies comme des hypothèses du futur. Ce principe affirmé par le héros du roman, Zamir, vient à la fois éclairer et tempérer les quelques 400 pages que nous venons de lire et leur projection dans un monde alternatif qui fait froid dans le dos. Jusque-là nous pensions être dans un futur où les guerres se seraient accentuées, où notre addiction aux objets connectés nous ferait suivre nos valises augmentées d'une intelligence artificielle. Mais pas tout à fait. La démonstration de l'auteur est assez osée, politiquement engagée et souvent malaisante dans ce qu'elle va chercher de pire chez l'homme. Pour ce faire il nous offre un guide très singulier. Zamir est né à proximité d'un camp de réfugiés à la frontière turco-syrienne, il a à peine eu le temps d'ouvrir les yeux que les éclats d'une bombe lui déchiquètent le visage. Sa mère pensait lui offrir un avenir en l'abandonnant dans le camp, un chirurgien va s'acharner à le garder en vie. Défiguré, son visage meurtri sera l'image publicitaire idéale pour l'ONG qui le recueille, l'élève et en fait son instrument de communication. Mais le destin de Zamir va basculer à l'adolescence lorsqu'il décide de travailler pour la Fondation pour la Première Paix Mondiale dont il devient l'un des plus brillants "présentateurs", des hommes et des femmes chargés de mettre en présence des parties en conflit afin de les régler. Pour arriver à ses fins, tous les moyens sont bons : mensonges, mises en scène, pressions... On se doute qu'au vu des velléités belligérantes dans le monde, les présentateurs ne chôment pas.

Beaucoup de cynisme, pas mal de colère, assez peu d'espoir dans ces pages. L'auteur tire ses ficelles jusqu'au bout avec parfois une outrance qui peut laisser perplexe. Personne ne sort indemne de ce roman, ni les politiques - quel que soit leur bord, ni les ONG présentées comme hypocrites, profiteuses et machiavéliques, surtout pas les états obsédés par leurs territoires.A ce titre l'épisode de la rétention des turcs allemands dans des camps dédiés avant leur expulsion peut mettre le cœur au bord des lèvres même si l'on comprend tout à fait quel cheminement conduit à cet extrême.Comment l'enchaînement de guerres qui a fabriqué notre monde a-t-il commencé et que faudrait-il pour l'arrêter ? La question peut rendre fou et conduire à écrire un roman qui tenterait d'explorer les ressorts psychologiques du pire, seul moyen d'imaginer inverser la tendance. Un roman qui placerait la dystopie dans le passé et le présent afin de laisser place à l'utopie du futur. A condition d'en sortir vivant.



Lecture déstabilisante mais très intéressante.
Commenter  J’apprécie          100
Topaz

Antalya et son tourisme bon marché. Antalya et son Grand Bazar. Antalya et ses Centers, monstrueuses échoppes où tout se vend, du cuir aux tapis en passant par les pierres précieuses. Topaz est la plus grande bijouterie de la ville. Un lieu dangereux où le touriste, amené par son Tour Operator, est jeté en pâture dans une arène dont il ne connait pas les codes. Face à lui le vendeur aiguise ses armes. Il jauge, cherche la faille, adapte son boniment en fonction de la nationalité, des vêtements, des réactions et de l’attitude de sa future victime.





A Topaz, Kozan est le vendeur le plus redoutable. Et le plus admiré. Quand un groupe suisse débarque ce jour-là, il jette son dévolu sur Gérard, sa femme et leurs deux filles, une famille d’agriculteurs venus de Suisse. « Vous savez, nous n’achèterons rien. Ne perdez pas votre temps avec nous ». Kozan entend la remarque de Gérard mais elle glisse sur lui comme l’eau sur les plumes d’un canard. Car il sait que ce discours volera bientôt en éclats, car il sait qu’il a quatre heures devant lui pour conclure une vente. Ou plusieurs. Pour des milliers d’euros, voire des dizaines de milliers d’euros. Car il est sûr de sa force de persuasion, de son argumentaire infaillible, des atouts qui débordent de sa manche. Il fait donc servir aux Suisses leur premier verre de raki. Le premier d’une longue série devant permettre à chacun de se détendre.





Je me réjouissais à l’idée de découvrir la plume d’Hakan Günday, prix Médicis étranger l’an dernier et enfant terrible de littérature turque. Pour le coup, la déception a été à la hauteur de mes attentes. Que de cynisme dans ce portrait au vitriol des vendeurs d’Antalya. Des vendeurs drogués et obsédés sexuels qui ont l’argent pour seule religion, des menteurs invétérés, imaginant les scénarios les plus tordus pour parvenir à leurs fins, prêts à écraser les collègues pour prendre en charge les pigeons les plus prometteurs. J’ose espérer que le tableau dressé relève de la grossière caricature, même s’il y a forcément du vrai dans tout ça.





Ma déception vient également du fait qu’il ne se passe finalement pas grand-chose dans ce roman. On assiste à la visite du groupe suisse, on voit quelques vendeurs à l’œuvre en se focalisant sur Kozan. Et après ? Rien. Des personnages détestables, tous sans exception, qu’ils soient clients ou commerçants, et une pirouette finale où l’on nous fait le coup de l’arroseur arrosé, que je n’avais pas vu venir mais qui ne m’a pas convaincu.





Günday multiplie les aphorismes, les déclarations péremptoires. Il tire à vue sur le consumérisme, le tourisme de masse et le comportement de ses compatriotes. Mais je trouve le procédé un peu facile, sauf à considérer son texte comme une énorme farce. Et puis trop d’aphorismes tue l’aphorisme.





Un roman qui m’a crispé et agacé. Une première ratée donc. Mais il y a chez cet auteur un petit quelque chose d’irrévérencieux qui me pousse à lui offrir une seconde chance. Pourquoi pas avec son prix Médicis, dès qu’il sera sorti en poche.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
Commenter  J’apprécie          100
D'un extrême l'autre

Deux personnages : Derdâ et Derda, une fille turque de onze ans vendue en mariage et un garçon, du même âge environ, qui vivote pour s’en sortir et choisi comme salut la loyauté à un écrivain décédé. Ce sont deux récits qui se suivent et dont les événements et les personnages s’entremêlent.

L’auteur nous offre deux réalités de la jeunesse turque, deux parmi des milliers. Elles sont dures, ces réalités, assez extrêmes comme peut l’annoncer le titre et elles sont portées par le besoin de vengeance et la soif d’espoir, une stratégie de survie qui est celle des deux personnages. L’atmosphère est habilement rendue, on est complètement immergé dans l’histoire. Le seul inconvénient (et encore) viendrait de trop nombreuses coïncidences qui deviennent irréalistes et fort faciles à la longue.

Quel curieux roman que celui-ci. Grave et réaliste, on sent une pointe d’invraisemblance qui ne nuit nécessairement pas à son charme. J’ai aimé son écriture, sa violence et l’amour pour la littérature qu’il distille ici et là.

Commenter  J’apprécie          100
Encore

Le fait qu'il ait un enfer ne prouve nullement qu'il y ait un paradis !



En fait, ce qui éclaire le monde, ce n'est pas le soleil, c'est le feu de l'enfer.



On ne ressort pas de ce livre comme si on avait pris une claque ; on en ressort comme si on avait été roué de coups, qu'on vous avait abandonné au fond d'une cave humide et sombre, et qu'on en émergeait enfin, au delà du désespoir, partagé entre soulagement et culpabilité : ah bon, ce n'était pas moi…et impuissant face à ce constat .



Gazâ a survécu à sa première journée parce que son père a assassiné sa mère qui voulait l'enterrer vivant. Il doit donc désormais tout à ce père infâme et tyrannique, à la fois aimé et haï, passeur de clandestins en Turquie. Par le chantage affectif, la domination et la terreur, le père impose à son fils son destin : tu seras passeur mon fils, deviens fort, deviens dur, deviens insensible, prends plaisir à la manipulation des autres, oublie ta conscience, transforme ton pouvoir en haine et tu survivras. Dans quel état ? Roi ou bouffon ? quelle importance !



Aucun détail ne nous est épargné, de l'effroyable souffrance des clandestins ou de la désespérance mortifère et manipulatrice de Gazà. C'est d'une lucidité terrifiante, d'une obsessionnalité dans les détails sordides absolument plombantes. Jusqu'à l 'accident en forme d’apothéose apocalyptique, à la noirceur expressionniste, qui met fin à cet enfer.



Quand on a atteint ce stade là (à peu près la moitié du livre), on ne passe pas à de la lecture facile et douce, mais le plus dur est fait.

La société se donne facilement bonne conscience et veut croire qu'il suffit de donner sa chance à Gazà pour qu'il devienne un homme meilleur. Cela ne va pas être facile, on va passer par la drogue, la folie, la violence gratuite et le déchaînement haineux, et au bout de toutes ces épreuves, les dernières pages, vraiment les dernières pages, apportent une possibilité de rédemption.



Le message après avoir reposé le livre, bien pris son temps, avalé toutes les couleuvres proposées, laissé retombé la nausée, est peut-être un message d'espoir . Il faut cependant prendre une bonne distance pour arriver à cette conclusion. Dans cette société implacable, rejetante, égoïste à outrance se lèvent un ou deux passeurs de bonté, et ils peuvent , parfois, être entendus. Mais qu'il faut de la persévérance pour qu'émergent ces fragiles signaux bienveillants au milieu d'une fange de violence, d'égoïsme et de détestation !
Commenter  J’apprécie          90
Zamir

Je tenais tout d'abord à remercier les équipes de Babelio et des Éditions Gallimard, qui m'ont permis de découvrir ce roman mais aussi cet auteur, Hakan Günday, que je vais avoir la chance de rencontrer.



Zamir, personnage éponyme de l'oeuvre de son auteur turc n'a que six jours lorsqu'une bombe explose dans le camp de réfugiés dans lequel il a été abandonné. Cette explosion va non seulement le défigurer à vie, mais aussi lui interdire d'exprimer ses émotions. Incapable de rire ou de pleurer, cela ne l'empêche pas de comprendre parfaitement la nature humaine, et de maitriser à la perfection l'exaltation, l'angoisse ou l'empathie de son auditoire. Dès son plus jeune âge, il s'en amuse via sa participation à des conférences organisées par une association humanitaire, qui par ailleurs jouera le rôle de parents pour Zamir. Il prend part à ce qui s'apparente à un jeu pour lui; raconter son histoire pour émouvoir toujours plus, tout en étant poussé par une association dont il doute, du haut de son jeune âge, de plus en plus de la sincérité.



Ce roman est construit d'une combinaison plaisante et les chapitres se succèdent et s'enchainent naturellement. Un chapitre sur deux est dédié au présent du personnage, l'autre est dédié à sa jeunesse. Cette alternance permet de multiplier les intrigues et de mieux comprendre comment chaque étape de la vie du jeune Zamir a permis de façonner l'homme qu'il est devenu dans le présent (en 1999 dans le roman) ainsi que ses intentions : devenir un « négociateur de l'ombre » oeuvrant dans le seul but d'obtenir la paix dans le monde.



J'ai lu ce roman avec beaucoup d'intérêt et de patience malgré la rudesse et l‘inclémence de certains passages. C'est un roman fort au message fort. Zamir ne laisse pas indifférent le lecteur notamment vis-à-vis de la position du personnage principal(qui est peut être aussi celle de l'auteur) concernant les associations dites humanitaires. On retrouve par moment le dialogue de sourds opposant l'Orient et l'Occident que Yasmina Khadra dénonce dans certains de ses ouvrages et qui nous encourage à ouvrir les yeux sur les enjeux géopolitiques modernes et surtout leur face cachée.

Commenter  J’apprécie          80
Zamir

Zamir, un bébé de 6 jours abandonné dans un camp à la frontière turco-syrienne, a eu le visage déchiqueté par une bombe. Sauvé, opéré, il sera élevé par une ONG qui utilise son image d'enfant martyre pour accumuler les dons. Comprenant peu à peu l'envers du décor, il quitte cette organisation humanitaire corrompue pour la Fondation pour la Paix. Son rôle : empêcher par tous les moyens possibles la guerre, régler les conflits avant ou du moins les retarder. Travailleur de l'ombre, plus efficace qu'un diplomate, il rencontre tous les puissants du monde ( dictateurs, généraux, chefs de gang), va d'un continent à un autre, dénouant tous les fils avec brio.

Partout devant lui qui ne peut ni sourire ni pleurer, violence, sexisme, racisme...de quoi lui donner la nausée !

Une dystopie effrayante tant elle est proche des temps présents !
Commenter  J’apprécie          70
Zamir

Zamir a six jours lorsque une bombe explose Al- Aman, un camp de réfugiés à la frontière turco/syrienne ou sa mère l’as abandonné, il survit grâce a l’acharnement d’un chirurgien mais reste défiguré. Élevé par All for All, une organisation humanitaire internationale. L’auteur lève le voile sur la corruption et l’hypocrisie qui se cache derrière la charité des organisations humanitaires.



Zamir est un héros atypique,victime de la violence des humains, parfois je l’ai aimer par moment et d’autres détester, tellement il va loin, c’est un livre qui m’as bousculer tellement les émotions étaient différentes.



L’auteur y décrit très habilement notre monde contemporain il rajoute des éléments de fiction qui peuvent être tellement vrai dans l’avenir, c’est vraiment déstabilisant mais tellement prenant mais aussi hyper touchant.



Le sujet principal de ce livre est la paix, il nous questionne est ce que pour cela tous est permis ?



C’est violent, abrupte parfois mais c’est tellement empreint de réalité que s’en est plus fort, plus puissant.



Cela m’as permis aussi de voir le thème des organisations humanitaires d’un autre œil, il nous permets de réfléchir.



C’est aussi un récit où on voyage beaucoup : la Turquie, la Mongolie, le Togo, l’Arabie Saoudite, la suisse et New York, et cela m’as permis de voir la situation d’un point de vue plus large, c’est aussi extrêmement passionnant et vraiment addictif.



La rencontre avec l’auteur nous as permis de savoir qu’il aime le noir et surtout les choses qui ne fonctionnent pas, c’était très intéressant.



Je finirais par cette citation «  ce seul mot d’expatrié suffisait à l’as mettre hors d’elle. Car il s’appliquaient en occidentaux lorsqu’ils s’installent en Orient, tandis qu’un oriental arrivant en Occident était appelé un immigré »
Commenter  J’apprécie          70
Zamir

Zamir a été sauvé.



Sauvé par sa mère quand quelques heures après sa naissance elle l’abandonne dans un camp de réfugiés à la frontière turco-syrienne.



Sauvé par un chirurgien quand il n’a que 6 jours et qu’un obus explose sur lui.



Sauvé mais marqué à vie. Insensible, il ne pourra plus verser aucune larme. Défiguré, il fait pleurer les hommes et les femmes qu’il rencontre.



Qui est cet homme qui maltraite un bébé ?



Des années plus tard, Zamir, le sauvé, est érigé en sauveur. Sauveur de la paix. Mais à quel prix ? Les ONG sont-elles des terroristes de la paix ?



Pour ne rien vous cacher, j’ai eu beaucoup de mal avec ce roman. Trop politique. Trop obscur. J’ai lu le premier chapitre en fermant les yeux tant la violence était insupportable. Hakan Gunday fait un triste constat. Il est nul besoin d’écrire une dystopie quand le monde est si sombre et que la nature humaine est capable du pire.



J’ai eu l’occasion de le rencontrer chez @gallimard. Dans un français parfait, il est revenu sur la genèse de l’écriture de ses romans. Son moteur : ce qui le choque, l’horrifie et lui fait peur ! Quel programme ! Mais il s’interroge aussi, comme un philosophe. Comment faire ? Comment faire pour instaurer la paix ? La paix est-elle naturelle ? Appartient-elle à la nature humaine?



Malgré une lecture qui ne m’a pas séduite, j’ai rencontré un auteur talentueux, accessible et avec beaucoup d’humour !



Alors, Zamir réussira-t-il à pleurer ? Celui qui a été sauvé et s’est emmuré dans un monde hostile trouvera-t-il la paix ?
Commenter  J’apprécie          60
Zamir

Livre reçu dans le cadre d'une opération Masse Critique, merci à Gallimard et à Babelio pour cet envoi.

Zamir, c'est d'abord un roman. Un roman qui raconte l'histoire d'un enfant qui porte sur son visage les stigmates d'un attentat terroriste et qui, devenu adulte, se met au service d'une organisation qui ne recule devant aucune manipulation pour empêcher les hommes de se tuer les uns les autres, en tout cas "pas tout de suite". Un motif qui permet à l'auteur de nous emmener d'un camp de réfugiés Syriens en Turquie à une prison politique américaine, imaginer une extrême droite arrivée au pouvoir en Allemagne et qui décide d'en chasser les Turcs, prévoir une nouvelle dictature militaire en Afrique, parcourir une Mongolie futur champ de bataille sino-russe .. en alternant vues de près et de loin. Ni manichéen ni totalement désespérant, mais fidèle au monde tel qu'il est ou qu'il pourrait devenir. C'est également une invitation à réfléchir au fonctionnement des ONG humanitaires, qui prospèrent sur nos sentiments de culpabilité et d'impuissance face aux drames humains lointains. Le livre est un peu long mais on va jusqu'au bout de sa lecture, pour son originalité et son acuité.
Commenter  J’apprécie          60




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Hakan Günday (274)Voir plus

Quiz Voir plus

Les misérables de Victor Hugo

Victor Hugo est un écrivain français du :

XX ème siècle
XXI ème siècle
XIX ème siècle
XVIII ème siècle

45 questions
935 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}