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Sylvain Cavaillès (Traducteur)
EAN : 9782072982651
424 pages
Gallimard (04/01/2024)
3.66/5   45 notes
Résumé :
Zamir a six jours lorsqu’une bombe explose à al-Aman, un camp de réfugiés à la frontière turco-syrienne où sa mère l’a abandonné. Il survit, grâce à l’acharnement d’un chirurgien, mais reste défiguré. Élevé par All for All, une organisation humanitaire internationale, il devient un symbole, une image idéale pour collecter des fonds. Jeune adulte, il s’en émancipe pour rejoindre la Fondation pour la Première Paix mondiale et investir un poste clé de négociateur de l’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Au début des années soixante (du moins si je me fie un tant soit peu à la chronologie des évènements …) une bombe tombe sur le camp de réfugiés d'al-Aman (à la frontière turco-syrienne) Un bébé de six jours, misérable « dommage collatéral », y laissera son minuscule visage, tandis qu'un chirurgien norvégien (le Dr Asbjörn) parviendra in extremis à lui sauver la vie. Malheureusement, il en restera défiguré pour le restant de son existence …. Ce jour-là, l'horreur sautera définitivement aux yeux du courageux médecin – qui en a pourtant – « vu d'autres » et ce dernier plongera inexorablement dans l'enfer de l'alcoolisme …

Quarante années plus tard, le 24 décembre 1999 ( je cite : « sept jours plus tard, le monde allait entrer dans un nouveau millénaire ») c'est dans la ville de Stavanger (Norvège) que l'homme sans visage va assister aux obsèques de son sauveur, qui vient de succomber à une cirrhose, à l'âge de soixante-douze ans …

Ce bébé (Zamir) né quarante ans plus tôt est celui de Zerre (quinze ans à l'époque) une jeune turque de Palaz, ville frontière située à six cents mètres du camp d'al-aman. Camp que l'adolescente prend pour l'Eldorado et où elle est bel et bien décidée à abandonner son nourrisson. Dans le but de lui offrir une chance qui permettra de changer sa destinée …

Un roman fort et très émouvant, à la construction élaborée. Un chapitre sur deux, nous découvrons l'histoire de Zerre et celle de son fils, élevé par All for All (une organisation humanitaire) puis les évènements survenus entre le 24 et le 31 décembre 1999 (cette fois, le narrateur est notre « héros » …) Après l'espoir, le respect et l'admiration que l'on peut porter aux ONG, viendra le temps de la réflexion sur leurs agissements parfois « bordeline ». Sur le manque de décence ou l'hypocrisie de certains … Sur la manipulation de ce garçon sans visage, qui va se servir de son malheur bien visible pour obtenir ce qu'il désire, au nom de la paix universelle … Un monde cruel qui va – petit à petit – faire d'une victime une sorte de « maitre-chanteur » … Pour le meilleur et pour le pire …

Beau texte sans concession. Qui semble parfois sortir de notre (triste) réalité, et à d'autres moments venir tout droit de « contes et légendes »… Qui rend hommage à toutes les femmes de la planète, qui furent, sont et seront – hélas ! – les éternelles victimes de la violence des hommes, comme de la stupidité terrestre … Dans un constant face à face conflictuel entre l'Orient et l'Occident …

Merci à Babelio et aux Éditions Gallimard, qui m'ont permis de découvrir ce roman – et de rencontrer très prochainement son auteur turc – qui ne manquera pas de nous éclairer plus avant sur le sens de son ouvrage.
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Pour garder un semblant d'espoir quant à l'avenir du monde il faudrait arrêter de présenter les dystopies comme des hypothèses du futur. Ce principe affirmé par le héros du roman, Zamir, vient à la fois éclairer et tempérer les quelques 400 pages que nous venons de lire et leur projection dans un monde alternatif qui fait froid dans le dos. Jusque-là nous pensions être dans un futur où les guerres se seraient accentuées, où notre addiction aux objets connectés nous ferait suivre nos valises augmentées d'une intelligence artificielle. Mais pas tout à fait. La démonstration de l'auteur est assez osée, politiquement engagée et souvent malaisante dans ce qu'elle va chercher de pire chez l'homme. Pour ce faire il nous offre un guide très singulier. Zamir est né à proximité d'un camp de réfugiés à la frontière turco-syrienne, il a à peine eu le temps d'ouvrir les yeux que les éclats d'une bombe lui déchiquètent le visage. Sa mère pensait lui offrir un avenir en l'abandonnant dans le camp, un chirurgien va s'acharner à le garder en vie. Défiguré, son visage meurtri sera l'image publicitaire idéale pour l'ONG qui le recueille, l'élève et en fait son instrument de communication. Mais le destin de Zamir va basculer à l'adolescence lorsqu'il décide de travailler pour la Fondation pour la Première Paix Mondiale dont il devient l'un des plus brillants "présentateurs", des hommes et des femmes chargés de mettre en présence des parties en conflit afin de les régler. Pour arriver à ses fins, tous les moyens sont bons : mensonges, mises en scène, pressions... On se doute qu'au vu des velléités belligérantes dans le monde, les présentateurs ne chôment pas.
Beaucoup de cynisme, pas mal de colère, assez peu d'espoir dans ces pages. L'auteur tire ses ficelles jusqu'au bout avec parfois une outrance qui peut laisser perplexe. Personne ne sort indemne de ce roman, ni les politiques - quel que soit leur bord, ni les ONG présentées comme hypocrites, profiteuses et machiavéliques, surtout pas les états obsédés par leurs territoires.A ce titre l'épisode de la rétention des turcs allemands dans des camps dédiés avant leur expulsion peut mettre le coeur au bord des lèvres même si l'on comprend tout à fait quel cheminement conduit à cet extrême.Comment l'enchaînement de guerres qui a fabriqué notre monde a-t-il commencé et que faudrait-il pour l'arrêter ? La question peut rendre fou et conduire à écrire un roman qui tenterait d'explorer les ressorts psychologiques du pire, seul moyen d'imaginer inverser la tendance. Un roman qui placerait la dystopie dans le passé et le présent afin de laisser place à l'utopie du futur. A condition d'en sortir vivant.

Lecture déstabilisante mais très intéressante.
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L'intention qui sous tend le roman est louable (pour faire court, un monde sans guerre dans lequel les êtres humains comprendraient enfin qu'ils sont tous « frères »), mais est-ce suffisant pour que j'apprécie un roman? Vous avez compris que la réponse est dans la question. Malgré un ensemble cohérent et un projet séduisant, j'ai un certain nombre de réserves concernant ce roman.
Comme son titre l'indique, il concerne Zamir, personnage principal et central du récit. Zamir a été abandonné à sa naissance par sa mère dans un camp de réfugiés en Turquie à la frontière turco-syrienne. Alors qu'il n'a que 6 jours, l'explosion d'une bombe le défigure à vie. Zamir est un enfant et futur adulte sans visage qui ne peut montrer aucune émotion. Pas même pleurer ou rire.
Nous suivons deux fils narratifs, celui du passé et celui du présent:
les chapitres alternent entre le passé de Zamir (les circonstances de sa naissance, de l'attentat et son enfance) et le présent. Zamir a été élevé par l'organisation humanitaire responsable du camp de réfugiés qui l'a recueilli, sous la tutelle de la directrice du camp.
Dans le présent (le futur de notre monde actuel ou d'un monde alternatif, la question peut se poser, mais un monde alternatif qui a la même Histoire que le nôtre), nous le suivons dans sa vie quotidienne c'est-à-dire en mission, car Zamir n'a pas de vie privée, sa vie est consacrée à son rôle de « présentateur » d'une organisation non gouvernementale. Il est une sorte de conciliateur, de médiateur international qui manoeuvre en coulisses pour empêcher des conflits d'éclater dans le monde, et ce, par tous les moyens.
Il n'est pas le seul « présentateur », il a sa zone de compétences.
Ce qui permet à l'auteur de ne traiter que de certains pays.
« Zamir » est un roman politique. C'est un roman de politique fiction très très politique. Ce qui n'est pas un défaut en soi mais j'ai eu l'impression que la politique prenait le pas sur la fiction, que la fiction n'était qu'un prétexte. Et j'ai trouvé que sa politique fiction ne faisait pas dans la subtilité et surtout l'originalité pour ce qui est des sujets traités.

Mais surtout, certaines affirmations laissent perplexe.
Exemple : les citoyens des États fascistes deviennent tous des fascistes avec le temps (RIP opposants et résistants d'hier et d'aujourd'hui…).
Certains des scénarios envisagés sont caricaturaux ( sciemment me semble-t-il) et manquent d'originalité et d'imagination.
Exemple: en Allemagne, le retour du camp de concentration pour les turcs.
Ou encore, on croise un dictateur africain sociopathe, sanguinaire, paranoïaque et mégalomane mais surtout idiot (il y aurait déjà des choses à dire mais ce passage donne les seules pages drôles du roman, je ne vais pas trop bouder ici).
Quant à la critique des ONG, elle n'est encore une fois pas originale et jamais envisagée sous un autre angle ou approfondie :
les ONG instrumentalisent le malheur et la misère pour récolter de l'argent (quelle surprise !). On croise aussi une délégation internationale d'une ONG d'observation des violations des DH qui prostitue des fillettes de 12 ans, composée de pédophiles... Il y a pourtant matière à écrire mais il reste une fois de plus dans une généralité caricaturale.
Le propos est volontairement outrancier, ce qui ne me dérange pas, mais trop souvent simpliste à mon goût (et partial ce qui est logique vu qu'il est politique…).
Je m'attendais à un tout autre roman d'où ma grande déception. Je pensais que la critique serait plus subtile et pourquoi pas qu'il sorte des sentiers battus… (l'auteur est diplômé de sciences politiques, quid de l'Inde, la plus grande démocratie du monde, des camps en Lybie par exemple ?)
Même si j'ai trouvé une certaine cohérence à l'ensemble de cette fable (pamphlet ?) et certains points de vue, idées ou passages intéressants, trop de choses m'ont gêné.
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Une lecture éprouvante que j'ai eu du mal à mener à son terme, pourtant la quatrième de couverture avait réussi à me convaincre par cet objectif affiché de mettre en scène un certain nombre de dés pipés des relations internationales contemporaines.
Le récit emprunte sa construction à des genres divers qui ne disent pas vraiment leur nom et ne vont jamais jusqu'au bout des démonstrations promises: science-fiction ou politique-fiction on est quelque part entre les deux car à quoi rattacher l'existence de ces présentateurs qui parcourent le monde pour la Fondation de la Première Paix Mondiale, en gourou ou cow boy improbables, missionnés pour éviter la guerre coûte que coûte, avec pour principe que la fin justifie les moyens?
le tableau du monde qui se dégage du livre, n'est pas totalement étranger au nôtre, il tente de s'y rattacher, en voulant en présenter une terrible caricature, portant jusqu'à l'extrême les crises et les conflits d'aujourd'hui: les camps de réfugiés peuvent être des lieux de mort, l'immigration a fini par générer des exclusions radicales, les tensions entre puissance sont à leur paroxysme, les pouvoirs corrompus triomphent en particulier en Afrique, on peut d'ailleurs se demander pourquoi ce choix. L'Allemagne et la Turquie occupent dans ce tableau des places de choix.
le fil directeur dans ce récit éclaté est un personnage victime de ces violences, utilisé dès son plus jeune âge comme atout publicitaire, dans un monde où la charité institutionnalisée, est l'exact alter-égo de la destruction programmée dans les guerres et les conflits.
Il y a bien sûr la volonté de dénoncer une hypocrisie dominante édifiée en système mais la démonstration tourne court.
Elle toune court par défaut d'humanité, dans un théâtre où les peuples avec leurs erreurs leurs espoirs et leurs luttes, n'ont aucune place , Zamir le personnage central n'échappe pas à cette règle, il en est même une caricature de plus.
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Je tenais tout d'abord à remercier les équipes de Babelio et des Éditions Gallimard, qui m'ont permis de découvrir ce roman mais aussi cet auteur, Hakan Günday, que je vais avoir la chance de rencontrer.

Zamir, personnage éponyme de l'oeuvre de son auteur turc n'a que six jours lorsqu'une bombe explose dans le camp de réfugiés dans lequel il a été abandonné. Cette explosion va non seulement le défigurer à vie, mais aussi lui interdire d'exprimer ses émotions. Incapable de rire ou de pleurer, cela ne l'empêche pas de comprendre parfaitement la nature humaine, et de maitriser à la perfection l'exaltation, l'angoisse ou l'empathie de son auditoire. Dès son plus jeune âge, il s'en amuse via sa participation à des conférences organisées par une association humanitaire, qui par ailleurs jouera le rôle de parents pour Zamir. Il prend part à ce qui s'apparente à un jeu pour lui; raconter son histoire pour émouvoir toujours plus, tout en étant poussé par une association dont il doute, du haut de son jeune âge, de plus en plus de la sincérité.

Ce roman est construit d'une combinaison plaisante et les chapitres se succèdent et s'enchainent naturellement. Un chapitre sur deux est dédié au présent du personnage, l'autre est dédié à sa jeunesse. Cette alternance permet de multiplier les intrigues et de mieux comprendre comment chaque étape de la vie du jeune Zamir a permis de façonner l'homme qu'il est devenu dans le présent (en 1999 dans le roman) ainsi que ses intentions : devenir un « négociateur de l'ombre » oeuvrant dans le seul but d'obtenir la paix dans le monde.

J'ai lu ce roman avec beaucoup d'intérêt et de patience malgré la rudesse et l‘inclémence de certains passages. C'est un roman fort au message fort. Zamir ne laisse pas indifférent le lecteur notamment vis-à-vis de la position du personnage principal(qui est peut être aussi celle de l'auteur) concernant les associations dites humanitaires. On retrouve par moment le dialogue de sourds opposant l'Orient et l'Occident que Yasmina Khadra dénonce dans certains de ses ouvrages et qui nous encourage à ouvrir les yeux sur les enjeux géopolitiques modernes et surtout leur face cachée.
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critiques presse (5)
Culturebox
18 mars 2024
L'écrivain turc Hakan Günday se penche avec férocité sur les ONG, les Etats et le business de la guerre. Avec "Zamir", il signe un livre sans concession.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LaPresse
18 mars 2024
C’est un roman dur qui nous force à réfléchir avec une maestria impressionnante à ce que serait notre monde si, comme l’écrit l’auteur, Caïn n’avait pas tué Abel et que l’homme n’était pas, au fond, un enfant qui ne fait confiance qu’à ceux qui lui ressemblent.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeJournaldeQuebec
04 mars 2024
Flirtant avec la dystopie, un récit atypique qui fait réfléchir.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Telerama
21 février 2024
Prix Médicis étranger en 2015, l'auteur turc veut nous parler d'espoir à travers un jeune héros, Zamir, prêt à tout pour éradiquer la guerre dans le monde. Un nouveau roman à la fois rugueux et lumineux.
Lire la critique sur le site : Telerama
OuestFrance
07 février 2024
L'auteur couronné par le Prix Médicis étranger en 2015 livre un ouvrage tranchant qui interroge le traitement des réfugiés en Europe.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Un enfant peut-il regretter d'être né ?
Et comment ! Jusqu'à la moelle, jusqu'à s'en briser les os.
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Car dans les faits, nous n'étions pas des pourvoyeurs de paix. Juste des retardataires de guerre. C'était ça notre seule action : retarder. Repousser à une date aussi éloignée que possible. Dire que le sang pouvait couler quand il voudrait, mais pas aujourd'hui. Et le dire tous les jours! C'était ça notre métier. Agenouillés sur une plage, nous repoussions l'océan de nos paumes.
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Le jour où un réfugié prend la route, ce n’est pas seulement sa maison qu’il quitte, c’est aussi lui même. Car, après tant de douleur, la personne qui arrive n’est plus celle qui est partie.
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Car un monde où autant de gens peuvent être massacrés sur un mensonge ne peut-être qu'un carré plat et sanglant. Une arène ! C'est pour cette raison que l'homme, depuis qu'il est homme, tue ses semblables et que cette sauvagerie qui n'a d'autres spectateurs que les étoiles sans fin.
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Ce seul mot d'"expatrié" suffisait à la mettre hors d'elle. Car il s'appliquaient aux Occidentaux lorsqu'ils s'installaient en Orient, tandis qu'un Oriental arrivant en Occident était appelé un "immigré".
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Videos de Hakan Günday (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hakan Günday
Avec son nouveau livre 'Zamir' (éditions Gallimard), Hakan Günday explore les coulisses des ONG avec son personnage du même nom, qui fait tout pour retarder la guerre et la violence. Entre négociations, corruption et jeux de pouvoir, découvrez ce livre à travers notre interview vidéo.
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