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Critiques de Hala Alyan (32)
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La ville des incendiaires

Depuis qu’il y a quarante ans, la guerre leur a fait fuir, elle et son mari Idriss, le Liban pour les Etats-Unis, Mazna ne s’est que très rarement résolue à y retourner. Aussi, personne dans son entourage ne comprend sa réaction affolée quand Idriss annonce sa décision de vendre la maison familiale de Beyrouth, où aucun d’eux ne se rend plus jamais. Cédant à contre-coeur à ses instances, tous acceptent de s’y réunir une dernière fois. Ils vont s’y retrouver confrontés aux fantômes du passé et à la résurgence de secrets profondément enfouis.





A vrai dire, embarqués dans leur quotidien et ses difficultés, les trois enfants d’Idriss et de Mazna ont suffisamment de préoccupations, professionnelles ou conjugales, pour laisser à l’arrière-plan une histoire familiale, dont - comme tout un chacun, pensent-ils - ils subissent les tensions, sans jamais creuser plus loin que la surface. La guerre au Liban n’a pour eux d’autre réalité personnelle et concrète que l’exil de leurs parents : une épreuve d’ailleurs à leurs yeux à demi occultée par leur parcours réussi en Californie, leur père ayant réalisé son rêve de devenir chirurgien cardiaque, et leur mère s’étant consacrée à les élever. Dans leur esprit, en dehors de la peau mate et des traditions culinaires dont ils ont hérités, l’on pourrait presque, un peu schématiquement, résumer le lointain Liban à la maison de leurs grands-parents à Beyrouth, et aux réticences maternelles à revenir sur place.





Ils sont ainsi bien loin de se douter du drame intime que cette guerre a en réalité fait vivre à leurs parents, dont l’exil ne constitue que la face émergée de l’iceberg, et dont les répercussions les concernent, eux, bien au-delà de ce qu’ils pourraient imaginer. Convergeant vers cette si difficile réunion familiale au Liban, ce sont en fait quarante ans de douleur ignorée et contenue, qui, en une vaste saga imprimée sur le fond assez discrètement esquissé d’un pays violemment marqué par les oppositions armées, politiques et religieuses, emporte ses protagonistes au bout d’une dispersion dont la vente de leur demeure ancestrale à Beyrouth pourrait constituer l’ultime étape. A moins qu’elle ne fasse exploser le silence, plutôt que la famille.





Elle-même issue de la diaspora palestinienne aux Etats-Unis, Hala Alyan sait combien compte l’ancrage affectif dans ces familles dont l’éparpillement a distendu les liens. Pris de tendresse pour ses personnages, dont son entourage a nourri la cohérence et la profondeur, l’on tombe sous le charme de cette histoire certes peut-être un peu trop longuement développée et aux intrications globalement très romanesques, mais que son fond d’un Liban martyrisé et la justesse de ses observations sur l’exil, le silence douloureux des déracinés et les répercussions sur leurs descendants, rendent touchante et plaisante à lire.





Merci à Babelio et aux éditions de La belle Etoile pour cette découverte.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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La ville des incendiaires

Un grand merci à Babelio et aux éditions La belle étoile...



Fin des années 70, Mazna et Idris quittent leur pays natal, elle la Syrie, lui le Liban, laissent derrière leur famille et leurs amis, pour s'installer aux États-Unis, en Californie. Quatre décennies plus tard, lui est aujourd'hui un chirurgien cardiaque réputé tandis qu'elle, qui a dû abandonner ses rêves de devenir actrice, s'occupe comme elle peut, après avoir élevé leurs trois enfants. Aujourd'hui, l'aînée, Ava, enseignante-chercheuse biologiste mariée à Nate, avec qui elle a eu deux enfants, habite Manhattan. Marwan, en couple avec Harper, fait partie d'un groupe qui n'a malheureusement jamais vraiment percé. Aussi est-il devenu manager d'un restaurant italiano-arabe, à Austin. Quant à la benjamine, Naj, violoniste et chanteuse, elle est retournée vivre à Beyrouth, où son duo avec Jo, son meilleur ami, connaît un franc succès. Toute la famille va devoir bientôt se résoudre à se retrouver puisque Idris, dont le père vient de mourir, a décidé, sur un coup de tête, de vendre la maison familiale de Beyrouth. Une idée qui est loin de réjouir la fratrie...



« La ville des incendiaires » est avant tout une saga familiale et si la quatrième de couverture nous annonce un roman plus complexe avec « la destinée tragique de tout un pays », cela n'a, en aucun cas, gâché mon plaisir de lecture... Ce roman s'ouvre sur un prologue dramatique, mettant en scène l'exécution d'un jeune homme, dont on devine les répercussions sur la vie de Mazna et Idris. En quatre parties, alternant présent et passé, Hala Alyan dépeint, avec force et émotions, le destin de la famille Nasr, avec ses nombreux secrets et non-dits mais aussi ses drames. Elle dévoile, petit à petit, les dessous, les petites (et plus grandes) blessures, les renoncements de chaque membre de cette famille immigrée qui, en apparence pour certains, a réussi socialement et professionnellement. Au prix fort pour certains. D'autant que le passé, sur fond d'un pays alors en guerre, regorge de violence, de souffrance mais aussi parfois d'insouciance. Les personnages, attachants et fouillés, habitent avec profondeur cette saga dépaysante, riche et intimiste, servie par une plume soignée et immersive.



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La ville des incendiaires

Ce soir, Zakaria a l'estomac noué et pense à la maison, à l'autre bout de Beyrouth, dans laquelle sa mère travaillait et où il jouait, enfant, avec Idris, forgeant avec lui une amitié solide au fil des années. Mais avant de rentrer chez lui, dans ce camp pour Palestiniens, Zakaria a eu des mots avec son meilleur ami dont on ignore la teneur. Puis, c'est l'irruption d'hommes, une mauvaise action meurtrière commise trois années en arrière contre un maronite demande vengeance. La guerre civile du Liban déchaîne les haines entre les communautés qui l'habitent. Zakaria sera exécuté et percevra le cri de sa mère juste avant de sombrer. Il était jeune, amoureux de Mazna.



Après cet obscur prologue, Hala Alyan projette son lecteur dans des parties bien distinctes, ayant chacune leur propre époque. Ce roman détaille l'univers intime d'un couple, d'une fratrie, d'une famille qui s'est construite sur un socle fragilisé par une guerre civile déchirante, par une terrible erreur de jeunesse en temps de conflits intérieurs, par des exils, par des choix désirés ou subis, sur un amour unilatéral et des blessures enfouies non cicatrisées. Tous les personnages sont généreusement et parfaitement révélés, dans leurs caractères, leurs tourments, leurs désillusions mais aussi dans l'attachement qu'ils ont, au plus profond d'eux-mêmes, entre eux.



En 1965, à Damas, lors d'une représentation d'une pièce de Shakespeare, une voix intérieure criera à Mazna qu'elle veut être comédienne. de là, entreront en scène dans les années 70, ses amis libanais et l'exaltation mêlée à la peur de passer la frontière vers cette ville en proie à la guerre, Beyrouth. Jusqu'à l'été 1978, l'été de tous les possibles écrasés par le drame…



Mazna et Idris ont migré il y a bien des années en Californie. Idris est un chirurgien spécialisé dans les transplantations cardiaques, il parle aux cœurs et les écoute. L'un d'eux lui a murmuré qu'il devait vendre la maison de ses parents à Beyrouth puisque son père les a quittés depuis deux mois. Mais voilà que contre toute attente, Mazna qui a toujours dit détester cette ville du Liban, veut l'en dissuader et appelle ses enfants à se réunir dans cette maison menacée de vente.

Avant cette réunion familiale dans la villa plantée d'amandiers, les situations de chacun des enfants renvoient aux problèmes que peuvent rencontrer les couples, comme celui d'Ava, la fille aînée, mais aussi les désillusions d'un musicien qui n'a jamais réussi à percer, rongé par l'amertume, comme Marwan, le fils. L'une vit à New-York, l'autre à Austin. Quant à la benjamine, elle a choisi de faire sa vie à Beyrouth pour ne pas révéler à ses parents son homosexualité et attise la jalousie de son frère par la popularité de ses propres concerts.

Si leurs cheveux, leurs peaux, portent la teinte chaleureuse du Proche-Orient, les vies de la famille Nasr sont avant tout américaines. L'auteure en brosse un portrait contemporain qui pourrait être universel ; des hommes, des femmes, des enfants face aux difficultés de la vie, celles professionnelles, celles familiales et surtout celles affectives avec ses inimitiés, ses défaites, ses renoncements, ses mensonges et ses non-dits.



Se laissant entraîner par une plume sobre et captivante, n'omettant aucun trait de tout ce que peut revêtir la vie au quotidien, avec ses joies, ses partages, ses connivences, ses déceptions, ses amers regrets, ses rivalités, le lecteur navigue dans l'intimité de cette famille entre Beyrouth, Damas et les États-Unis. Sous-jacent, mais sans réellement occuper une place prépondérante dans ce roman, la situation évolutive du Liban arrive au lecteur, selon les années, par le biais d'informations en ce qui concerne les conflits mais aussi par l'état de Beyrouth au quotidien avec les ordures jonchant les rues, les coupures d'électricité et les incendies en guise de manifestations.

L'auteure nous fait saisir également le poids de la décision de partir, cet adieu à sa ville, Damas ou Beyrouth, une ville que l'on aime finalement au fond de soi-même, que l'on veut bien quitter mais dans l'optique d'y revenir un jour.

Les mots arabes glissés ça et là, principalement dans le registre culinaire, donnent une touche supplémentaire pour appréhender le côté oriental de ce roman qui se déguste tout doucement. L'histoire du couple formé par Mazna et Idris se forme progressivement, en piochant dans le passé, en suivant leur fille aînée qui tente de comprendre les intenses réactions de sa mère depuis leur arrivée au Liban. Les vérités sont là, cachées ou juste voilées. A-t-on besoin de les mettre en lumière et de crier qu'on les a découvertes ? Laissons-les à Beyrouth, pudiquement, tout à la fois dans les souvenirs et dans l'oubli.



Merci pour la proposition de cette Masse Critique et merci aux Éditions La Belle Étoile pour tous ces jours de lecture détaillant si profondément une belle chronique familiale.

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La ville des incendiaires

MERCI pour la confiance de Babelio et des éditions de la Belle-Etoile...qui m'ont offert l'occasion de lire cette autrice- poétesse americano- palestinienne....



Même si ce riche roman possède moult qualités, j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l' histoire à cause du nombre de personnages mais surtout pour le mélange des périodes sans explications...Ainsi, il faut conjuguer tous ses efforts pour reconstituer le " puzzle"



Le récit démarre par quelques pages rapides décrivant la mort d'un des personnages centraux, Zacharian, le "Royal absent" qui va hanter tout le livre !!



...puis juste après on se retrouve vingt ans plus tard avec la génération suivante....alors que cette histoire de famille aurait pu démarrer avec les parents,Mazna et Idris Nasr, qui ont dû quitter leur pays à la fin des années 1970: la Syrie pour elle; le Liban pour lui. On apprend après plus d'une centaine de pages...la rencontre d' Idris, jeune libanais de famille aisée et de Mazna, syrienne, de milieu modeste....dans ce duo, se trouve Zacharian, le meilleur ami d'Iris ( mais aussi fils de la femme de ménage de la famille d' Idris....).Mazna tombe amoureuse de Zacharian...ce qui mènera à une tragédie !



Ainsi , après la mort brutale de Zacharian, Idris vient rendre visite à Mazna, dans sa famille, alors qu'elle est tombée en profonde dépression après l'assassinat de son amant...



Idris la persuadera de l'épouser et de partir commencer, ensemble, une nouvelle vie en Amérique , où on l'attend comme médecin-étudiant , où il commencera à pratiquer tout en achevant son " cursus"...



De son côté, Mazna accepte ce départ américain, tout en continuant de rêver à une carrière de comédienne...



Ils vont se construire une nouvelle vie : Idris deviendra médecin, chirurgien cardiaque ( comme une sorte d'ironie du sort!) comme il le souhaitait, contrairement à Mazna qui ne fera pas une grande carrière ni au théâtre ni au cinéma comme elle le rêvait ! Elle aura trois enfants; deux filles et un garcon: Ava, l'aînée (scientifique et biologiste ), Marwan, musicien puis cuisinier responsable d'un restaurant et Naj , la petite dernière...surdouée de la musique...



On va suivre les parcours de chacun et les vissiccitudes de toute cette famille pendant plus de 40 ans: des années 1960 aux années 2000...



Quarante ans plus tard, la famille est éparpillée à travers le monde, tentant de maintenir des liens tourmentés et entachés de trop de non-dits...

un événement va tous les obliger à se réunir à Beyrouth, car leur père a décidé brusquement de vendre la demeure familiale ancestrale...sans même consulter sa soeur, Sara, qui n'est pas d'accord et semble la seule, au courant de la " mystérieuse raison, inavouable" de cette brusque volonté de se debarasser du passé !!....



Nous découvrirons très, très progressivement les secrets, les mensonges, les concessions ...les trahisons d'Idris comme de Mazna...tout cela sur fond de guerres, d'exils...

Ce pourquoi j'insère l'extrait suivant, montrant les origines mélangées et hybrides des parents , émigrés aux États-unis ; origines encore plus cosmopolites pour les

enfants !...



La fuites des parents : fuite de la guerre, fuite pour oublier la mort d'un être adoré...qui continue d'habiter silencieusement leur vie intime , fuite de diverses culpabilités...!



Avec de nombreuses remarques sur les injustices dûes aux différences sociales, face à la guerre, au simple quotidien...



"(...) Elle-même à moitié syrienne, Naj avait passé toute sa vie à reléguer cette part de son identité au second rang, derrière Beyrouth et son éducation hybride en Californie. Étudiante, elle avait pris l'habitude de se rendre à Damas en voiture une ou deux fois par an pour voir ses grands-parents. Elle oubliait toujours de signaler aux gardes- frontières qu'elle était syrienne.Ce n'était pas comme si les deux pays n'avaient aucun rapport l'un avec l'autre.La frontière qui les séparait semblait plus anecdotique qu'autre chose. Les soldats syriens étaient entrés au Liban dans les années 1970 et avaient abusé de la bienveillance de leurs hôtes durant trois décennies, comme son père aimait à le répéter. (...)



Une lecture intéressante à bien des égards, qui m'a toutefois été peu aisée : longueurs, sauts dans la chronologie, auxquels on s'habitue, une fois, que l'on a enfin fait connaissance avec le passé et la jeunesse des parents : Idris et Mazna...qui sont le socle de cette fresque familiale !

Toutefois, je suis restée très frustrée du côté de l' Histoire même du Liban... !



Une couverture réussie...au vu des sujets, dont cette guerre omniprésente, ayant détruit un pays, d'innombrables familles...

...Et cette famille, qui a ses propres guerres internes...même si ces retrouvailles familiales dans la maison des grands-parents, à Beyrouth provoqueront des explications, confessions, rebondissement au sein de la fratrie..et apporteront, au final un début d'apaisement...



Je laisserai le mot de la fin au Père, Idris :



"Il voulait tout: l'Amérique, les enfants respirant ce pays par tous les pores de leur peau.Il voulait rayer Beyrouth de sa vie.C'est le problème avec le destin : on vole vers celui auquel on veut croire. "



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La ville des incendiaires

L'histoire commence par un prologue révélateur : dans le camp palestinien où il vit avec sa famille, Zakaria pense à la maison qu'il vient de quitter, maison dans laquelle sa mère fait le ménage depuis des années, celle des Nasr où habite son meilleur ami Idriss. Zakaria est parti rejoindre le camp après une violente dispute avec lui. Et voilà que Zakaria est assassiné par un groupe d'hommes qui vengent la mort de l'un des leurs. Dans ce roman en cinq parties se déroulant à des époques et à des endroits divers, Hala Alyan nous présente la vie compliquée d'une famille disparate et unie malgré tout. Mazna, la mère, est issue d'une famille syrienne assez pauvre. Idriss, le père, vient d'une famille libanaise plutôt aisée. On rencontre les Nasr alors qu'ils ont immigré en Californie. Leurs trois enfants sont adultes. L'aînée, Ava, est marié à Nate, un WASP, et le couple semble traverser une épreuve. Marwan, le cadet, est fou de musique et a créé un petit groupe il y a déjà longtemps, mais il ne réussit pas à percer. Pour vivre, il s'occupe d'un petit restaurant. Harper, sa compagne WASP, est une productrice de musique reconnue. Naj, la benjamine, est retournée vivre à Beyrouth, on comprendra bientôt pourquoi. C'est elle la musicienne douée qui se taille avec Jo, un ami, un joli succès. Mazna veut réunir autour d'elle tout son petit monde. Elle ne décolère pas : Idriss, après la mort de son père, a décidé de vendre la maison de Beyrouth, et ça, il n'en est pas question !

***

Le prologue de la ville des incendiaires donne plusieurs clés auxquelles j'aurais dû être plus attentive quand arrive, beaucoup plus loin dans la lecture, le temps des questions. Je vous conseille de prendre quelques notes généalogiques. En effet, si je n'ai pas eu de problème avec le couple Nasr, leurs trois enfants et les deux conjoints, je me suis un peu perdue avec les ascendants et les fratries d'un côté comme de l'autre. La maison de Beyrouth va servir de pivot à l'histoire, d'ancrage ou de repoussoir pour cette famille immigrée, des années 60 à nos jours, et on comprend petit à petit, les motifs qui animent les uns et les autres. Dans la maison de Beyrouth où tous se retrouvent (sauf Nate), les secrets seront dévoilés, volontairement ou non, les rancoeurs, les jalousies, les mensonges se feront jour et on comprendra la duplicité, mais aussi la résilience qu'il a fallu à chacun pour s'accepter, accepter l'autre, pardonner et survivre.

***

J'ai aimé ce roman que je trouve pourtant trop touffu, parfois embrouillé. La perception qu'Idriss et Mazna ont de la guerre dans leur jeunesse, la vie qui continue, presque « normale », la violence qui surgit leur donnent évidemment une manière particulière d'appréhender le présent et d'envisager l'avenir. Les passages qui traitent de l'exil, du douloureux sentiment de n'être jamais à sa place, ni dans le pays d'accueil ni dans celui de naissance, de la culpabilité qui accompagne l'assimilation réussie ou comme but à atteindre m'ont particulièrement touchée. Je crois que j'aurais lu ce roman avec plus de plaisir si la taille de la police de caractères ne m'avait obligée à un effort constant…

***

Merci à Babelio et aux éditions La Belle Étoile pour l'envoi de ce roman dans le cadre d'une masse critique privilégiée.

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La ville des incendiaires

Si j’avais eu plus de connaissances sur l’histoire du Liban, j’aurais sans doute davantage apprécié ce livre.

Devant l’étendue de mes lacunes, je me suis uniquement intéressée à l’aspect familial du roman.

Lorsqu’ Idriss décide de vendre la maison de Beyrouth, où personne ne va plus depuis des années, chaque membre de la famille est abasourdi.

Les signatures de chacun des enfants étant nécessaire pour réaliser la vente, ils vont tous se résigner à faire le voyage, depuis les Etats Unis, vers ce pays méconnu.

Chacun se cherche des excuses pour éviter ce périple.

Pour Nate, cela tombe pile au moment où elle allait enfin avoir une promotion, quant à Marwan, son frère, il est en plein dans la tournée qui doit consolider sa carrière de rock-star.

Naj, la benjamine, a décidé de vivre à Beyrouth loin de sa famille, espérant se préserver de tous jugements sur son mode de vie, ne voit pas sans appréhension l’arrivée de sa famille.



C’est une histoire lourde de secrets et de non-dits que nous propose Hala Alyan.

J’ai apprécié la description détaillée des personnages avec leurs doutes, leurs failles, leurs chagrins, leurs espoirs.

Malgré la douleur de l’exil, les parents suivent leur route pour faire de leur nouvelle patrie, un eldorado.

L’écriture est sensible et précise.

Je remercie Babelio et les Editions La belle étoile pour ce voyage.



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La ville des incendiaires

Sans mentir si votre ramage se rapporte à votre plumage vous êtes le phénix..... ( Jean de la Fontaine )

Voici une phrase qui convient bien au roman de Hala Alyan La ville des incendiaires.

Le ramage ne correspond pas malheureusement au plumage.

L'auteur n'est peut être pas responsable totalement.

L'éditeur plus sûrement.

Faire une couverture avec des bâtiments de Beyrouth détruits et un titre volontairement suggestif. ensuite une quatrième de couverture qui indique : " Hala Alyan retrace la destinée tragique de tout un pays, le Liban, marqué par la guerre, les tensions religieuses et les protestations politiques. Un pays prêt à s'embraser à tout instant, à l'instar de cette famille rongée par des secrets qui, révélés, pourraient faire exploser sa fragile existence. "

Effectivement il n'y a que cela qui explose , car comment passer aussi largement de son sujet sur le Liban et le Proche Orient.

A aucun moment on ne ressent cette poudrière qu'a été le Liban pendant 40 ans.

Au détour des pages , seront parsemés quelques mots pour encapsuler le roman . Pour preuve la généralité du propos page 423 : Elle les inscrira à l'école américaine, près de l'université et quand ils seront un peu plus grands, ils raconteront leur année à Beyrouth aux autres adolescents. L'année des manifestations. l'année de la révolution "

Voila tout est dit.

Il en sera de même dans tout le roman. Des généralités sur le Liban et la Syrie

La ville des incendiaires est surtout et totalement une saga sur une famille.

Famille libano- syrienne qui s'est exilé en Californie.

Nous sommes en présence des parents Idriss et Mazna et des enfants Ava, Marwann et Naj.

Idriss est propriétaire d'une maison familiale à Beyrouth et suite au décès de son pére, il souhaite s'en séparer. C'est l'occasion de regrouper toute la famille à Beyrouth.

Et vont ressortir les secrets , les petites histoires. Une saga quoi !

Et une saga çà se dilue. Alors cela devient lassant et long.



Une déception mêlée d'une certaine colère auprès de l'éditeur.

J'ai reçu ce livre dans le cadre d'une Masse critique de Babelio.

Je les en remercie pour deux raisons :

1/ C'est toujours un plaisir de recevoir un livre et de découvrir

2/ Je ne suis pas fait pour les sagas !
Lien : http://auxventsdesmots.fr
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La ville des incendiaires

Merci tout d’abord aux éditions de la Belle étoile et à Babelio pour m’avoir offert cette Ville des incendiaires. Comme beaucoup, j’ai une fascination pleine de scrupule pour l’histoire du Moyen Orient. Les conséquences du colonialisme couplées à la diversité des religions, des ethnies et des cultures sur un si petit territoire rendent signifiantes les plus infimes bribes d’histoires personnelles. Tout semble intense, complexe, aussi inéluctable que tragique. Et moi, avec mes gros sabots, en digne héritière d’une Europe amoureuse d’un Orient recréé à sa mesure, je mélange et j’admire tout ce qui me passe sous les yeux : les saveurs que sublime Yotam Ottolenghi dans ses livres de recettes, les multiples langues parlées là-bas, les enluminures persanes, le français magnifié par des décennies de cohabitation au Liban, les paysages splendides et les destinées tragiques... De ce kaléidoscope chamarré, je me fais mon propre Moyen Orient, fantasme de carton-pâte, déambulation onirique où les toits plats, les tapis, l’eau de rose et la chaleur sont la toile sur laquelle évoluent mille et un personnages de fiction dans mille et une intrigues rocambolesques.

A ce compte, je suis effectivement la lectrice idéale pour La Ville des incendiaires : A partir d’un moment de crise, alors qu’un vieil homme vient de s’éteindre au Liban, ses descendants, exilés depuis des décennies aux Etats-Unis, reviennent à Beyrouth pour rendre hommage au père défunt et vendre sa maison. Comme si plus rien ne les attachait désormais à cette terre. Les retrouvailles sont lourdes de non-dits et les histoires de chacun trouvent à la fois une résonnance et une explication dans ce qui s’est joué avant l’exil.

Ce qui m’a semblé le plus intéressant, c’est le traitement qui est réservé aux deux générations de ses personnages. Les parents, Idris et Mazna, sont de ceux qui croient, chacun à leur manière, au rêve américain. Leurs trois enfants ont déjà dépassé cet idéal : ils sont assez américains pour que leur existence ait cette coloration hyper-individualiste, cette prétention à être réussie, épanouissante, heureuse sans que l’Histoire ait le moindre poids sur elle. Evidemment, les résurgences du passé montreront la vanité d’une telle ambition et ramèneront ces individualités dans une dynamique collective. Le personnage de Mazna, mère presque malgré elle, otage d’une certaine vision de la femme lorsqu’elle se rêvait star hollywoodienne, est composé avec finesse. On sent chez elle tant la folie destructrice que l’ambition dévorante et la désolante pauvreté de son existence.

Aussi, malgré un démarrage assez poussif, j’ai pris du plaisir à cette lecture. C’est un roman construit méthodiquement autour d’un écheveau de révélations. Les personnages sont traités de manière à fournir leurs lots de problèmes en lien avec notre temps : homosexualité cachée, sentiment d’impuissance de la part d’hommes dont les femmes réussissent mieux qu’eux, crise de la quarantaine, rien ne manque. Mais une fois acceptés les codes de ce genre, on suit avec intérêt l’évolution des personnages et le tissage subtil que propose Hala Alyan entre plusieurs époques, plusieurs histoires et plusieurs tempéraments.

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La ville des incendiaires

Ce roman raconte l'histoire de toute une famille moyen-orientale, avec de multiples secrets enfouis durant de nombreuses années, les désillusions de la vie de couples, des souvenirs d'enfance, des ententes et disputes entre frère et sœurs...

J'ai mis un certain temps à m'approprier ces personnages et, finalement, en comprenant peu à peu comment se sont forgé leurs destins, je me suis attachée à eux. J'ai dû retourner plusieurs fois en arrière pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants du roman.

Cette famille dysfonctionnelle à cause du poids des non-dits a été libérée lorsque la vérité a éclaté.

La condition des femmes est aussi évoquée et leur différence de traitement selon leur classe sociale, le racisme aussi et différemment selon que les protagonistes (ayant du émigrer) se trouve d'un côté ou de l'autre des océan et mer.

La ville de Beyrouth, dans sa modernité déroutante, contrastant avec la vétusté des camps de réfugiés, est présente tout au long de la lecture.

Une certaine maison de famille est un personnage à part entière de ce récit. Mais d'autres lieux sont décrits avec acuité par l'autrice.

Enfin, la musique a un grand rôle à jouer dans l'histoire.

Pour ma part, je pense qu'il s'agit d'un bon roman car j'ai terminé ma lecture à regret.
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La ville des incendiaires

Le prologue est une partie très importante du livre , il est la clé de compréhension de cette famille .

Il y a le Liban d’une part , la Syrie de l’autre , deux pays aux destin bien compliqué , le Liban qui a connu une guerre , qui a recueilli de nombreux réfugiés palestiniens jusqu’à l’asphyxie , le Liban qui est en train de vivre une dévastatrice, gigantesque crise économique et la Syrie qui connaît une guerre civile épouvantable.

Le décor est planté , Mazna a quitté son pays la Syrie et son mari , Idris a quitté le Liban .

Ils vivent depuis à peu près 40 ans aux EU dans une petite ville dans le désert californien , Idris est un chirurgien cardiaque renommé , sa femme Mazna n’a , elle , pas pu réaliser son rêve , celui de devenir actrice .

Ils ont trois enfants qui ont comme dans chaque famille pris un chemin différent .

Beaucoup de non -dits , de secrets dans cette famille exilée qui essaie vaille que vaille de garder un lien avec le pays d’origine .

J’aime beaucoup l’histoire de ses deux pays , le Liban et la Syrie , j’ai donc été attirée par ce spécial masse critique , hélas comme de nombreux autres lecteurs , ce roman n’a pas répondu à toutes mes attentes.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Marabooks pour ce partage .
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La ville des incendiaires

La ville des incendiaires



Mazna a quitté la Syrie et Idris le Liban dans les années 70.

Ils se sont connus à Damas lors d'une représentation au théâtre. Mazna était l'actrice du rôle principal et Idris l'ami du metteur en scène. Séduit par la jeune femme, il n'a eu de cesse de lui proposer de l'accompagner passer des journées avec lui à Beyrouth, voir ses amis, sa famille.

C'est la que Mazna a rencontre Zakaria, l'ami d'iris, le presque frère, le fils de la domestique palestinienne.



Quarante ans se sont écoulés. Idris est devenu chirurgien, il opére des coeurs, il leur parle et les écoute. Et c'est un coeur qui lui a enjoint de vendre la maison de son père à Beyrouth. Cette maison où plus personne ne vient, mais qui est malgré tout chère au coeur de tous les membres de sa famille.

Mazna essaie d'imposer à ses enfants de se retrouver à Beyrouth pour tenter d'empêcher la vente. Si chacun d'eux a des raisons différentes de ne pas vouloir y aller, ils ont aussi toutes les bonnes raisons du monde pour y venir.



Leur fils Marwan refuse d'aller à Beyrouth, son groupe de musique est plus important que tout. Mais finalement il se décide et ira avec Harper.

Leur fille Ava ne sais pas trop, envie, pas envie, faire plaisir aux parents, retrouver la maison de famille. Atermoiements, interrogations, hésitation puis décision, ce sera Beyrouth avec ou sans Nate, ce mari qui ne lui refuse rien.

Reste à voir comment va réagir Najla, la petite sœur installée à Beyrouth justement. Pas chez ce grand-père qui est décédé et qu'il faut honorer avant la vente, mais pour y vivre sa vie de chanteuse à succès, et pouvoir être elle-même, amoureuse de ces femmes qu'elle quitte aussi vite qu'elle les séduit.

Mais peu à peu des secrets pourraient se révéler au cours de ce voyage au pays des origines.



Faisant des aller retour entre présent et passé, l'autrice réussi à travers le parcours chaotique de cette famille à décrire la complexité des relations entre le Liban, la Syrie et la Palestine.

Destinées qui se mêlent et s'entrechoquent au rythme des guerres, des tensions religieuses toujours fratricides et jamais assouvies et des aléas politico religieux qui ont si souvent décidé du bien être ou du malheur des populations de cette partie du monde.



Un bémol important, la taille de la police de caractère qui a rendu cette lecture bien fastidieuse et compliquée, quel dommage.







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La ville des incendiaires

À la fin des années 1970, Mazna, syrienne, et son mari Idriss, libanais, sont obligés de fuir leurs pays et s'installent en Californie où ils fondent leur famille. Quatre décennies plus tard, Idriss souhaite vendre la demeure familiale à Beyrouth mais sa femme s'y oppose et compte sur le soutien de ses trois enfants désormais adultes. 



Tous se retrouvent à Beyrouth dans cette maison où le passé resurgit et les secrets  volent en éclats.



Les premières pages de ce roman nous transportent à Beyrouth au travers d'une scène terrible dans laquelle un homme nommé Zakaria se fait exécuter. Une tension forte qui retombe rapidement mais qui aiguise notre curiosité puisque la première partie du récit nous emmène à la rencontre des trois enfants de Mazna et Idriss de nos jours. 



Dans cette saga familiale naviguant entre passé et présent, l'autrice fait la part belle aux personnages sur deux générations de la famille Nasr. Des personnages étoffés, nuancés et imparfaits. Mazna qui occupe une place centrale avec sa douloureuse histoire ainsi que la relation complexe qui l'unit à Idriss m'a particulièrement marquée. 



Avec pour toile de fond la guerre au Liban et ses répercussions, Hala Alyan évoque également de nombreux sujets dans ce roman riche tels que les non-dits, le pardon, la jalousie ou encore l'amour. 



Une plume magnifique qui nous fait voyager entre la Californie, la Syrie et le Liban avec ce récit passionnant et poignant.



Une des belles surprises de cette rentrée littéraire.
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La ville des incendiaires

"La ville des incendiaires "est une saga familiale sur fond de guerre entre la Syrie et le Liban. Elle retrace la vie de Mazna, syrienne et d'Idriss, libanais. Ils font connaissance dans les années 60, Mazna se destine à être actrice et Idriss suit des études de médecine, Zaccharia, le meilleur ami d'Idriss est palestinien et vit dans un camp. Jeunesse insouciante pour ce trio qui a tout du triangle amoureux: Idriss aime Mazna qui aime Zaccharia. Un événement dramatique, la mort de Zaccharia va mettre fin à ce bonheur...

Le récit débute par la narration des trois enfants du couple Mazna/Idriss qui à la suite du drame sont partis vivre en Amérique;.

La fille aînée Ava est enseignante et vit aux Etats-Unis avec son mari et ses enfants. Marwan, musicien dont le groupe peine à percer vit également aux Etats -Unis avec Harper sa compagne mais la plus jeune Naj, violoniste et chanteuse est retourné vivre à Beyrouth ou son groupe à énormément de succès. Le décès du grand-père et la volonté d'Idriss de vivre la maison familiale de Beyrouth va être l'occasion pour la famille de retourner au Liban et de découvrir des secrets de famille...

La narration oscille intelligemment entre passé et présent. Le présent raconte d'une façon très détaillée et riche la vie des trois enfants, leurs problèmes de couples ainsi que les relations fraternelles entre amour et rivalité.Le passé consacre une partie sur la jeunesse de Mana et d'Idriss et sur les problèmes politiques de leur pays respecti. Une autre sur leur installation aux Etats-Unis. Autour du personnage central, Mazna, l'histoire se construit avec en filigrane l'évolution de la condition des femmes. Mazna a dû mettre de côté sa carrière d'actrice et ne s'est jamais remise de la mort de Zaccharia, comment être pleinement heureuse lorsque l'on fait un mariage de raison? Un roman passionnant et foisonnant !
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La ville des incendiaires

Hala ALYAN. La ville des incendiaires.



La quatième de couverture nous annonce une saga familiale, évoluant sur une quarantaine d’années. Le récit se déroule d’une part aux États-Unis , plus exactement, dans le désert californien, et d’autre part au proche orient, à Beyrouth. Mazna Adib, la syrienne, issue d’une famille pauvre de Damas,a épousé Idris Nasr, le libanais, d’origine bourgeoise. Ils ont fui le pays en guerre et Idris est devenu un grand cardiologue, greffant des cœurs auxquels il parle. Mazna, promise à une destinée de star a vu ses espoirs s’éteindre les uns après les autres. Elle a approché le rêve américain, signe de réussite mais n’est pas parvenue a entrer dans le vedettariat. Depuis quarante ans, ils vivent de l’autre côté de l’Atlantique et ne rentrent que de façon très brève dans leurs pays. Son père étant décédé, enterré, à Beyrouth, Idris décide de vendre la demeure ancestrale. Mais les enfants, trois, deux filles et un garçon vont s’élever et tout faire afin que le père renonce à cette idée. Pourtant plus personne ne vient dans cette maison. Elle est habitée par une ancienne employée du grand-père et c’est elle qui veille sur le patrimoine.



J’ai eu du mal à suivre les péripéties des couples formés par les enfants, tous nés aux États-Unis. L’aînée, Ava, biologiste, est l’épouse de Nate, un WAPS. Le couple semble traverser une mauvaise période. Le cadet, Marwan a formé un petit groupe musical qui ne s’élève guère et pour vivre, il possède une petit restaurant ; sa compagne Harper, WAPS est une productrice de musique fort connue. Seule la benjamine est retournée vivre à Beyrouth. Elle est une musicienne connue et a beaucoup de succès avec son ami Jo. Autour de cette grande famille, nagent les collatéraux des diverses branches maternelles et paternelles. J’ai perdu un peu le fil de la généalogie. J’ai du relire certains passages afin de démêler la trame des filiations.



Ce récit nous parle essentiellement des guerres civiles entre chiites, sunnites, maronites, druzes, chrétiens, musulmans. Une page d’histoire entre la Palestine et le Liban. Il s’agit de guerres de religion mais également une guerre coloniale. Petit à petit, nous apprenons les rancœurs, les jalousies, les mensonges … Les secrets ensevelis sous une véritable chape de plomb vont émerger, les uns après les autres. . Que restera-t-il de ces familles, divisées suite au décès du grand-père ? Sera-t-il possible de vivre encore en harmonie, en tentant d’ignorer tous les non-dits, les écarts de conduite. Il faut faire preuve d’indulgence, de résilience, pardonner. Les personnages sont bien décrits et l’implantation de la famille en Amérique témoigne de la réussite sociale du couple Mazna-Idris. Les sentiments des uns et des autres sont bien décrits; nous apprenons de nombreux détails de la vie quotidienne, des difficultés qui règnent dans la ville de Beyrouth, sujette à des guérillas, des tonnes d’ordures sur les trottoirs, des maisons victimes des bombardements et des divers attentats. C’est toujours la guerre et le population, les civils en subissent toutes les conséquences, parfois au péril de leur vie. Chacun traîne son boulet. Ce récit ne m’a pas réellement passionné.

(28/09/2022).


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La ville des incendiaires

« Une famille aimante, excentrique et parfaite » : c'est ainsi que la présente l'autrice. Un « clan » où dominent les figures maternelles. La culture méditerranéenne, ici précisément musulmane dans une famille résolument tournée vers l'occident, dans un pays, le Liban, en proie à la guerre civile.



Entre 1975 et 1990, Chrétiens, Druzes, Palestiniens, Chiites, Maronites, Syriens se sont entre-tués dans cette région étroite et magnifique (on évoque un bilan de 130000 à 250000 victimes). le Liban commence – ou poursuit – sa descente aux enfers. La guerre reste pourtant discrète, en toile de fond de cette saga familiale dont le héros malgré lui est assassiné dès le premier chapitre.



Ensuite, il est recommandé de tracer l'arbre généalogique de cette famille étendue dont chaque membre joue sa partition (plusieurs d'entre eux sont musiciens), entre vérité et mensonge. Des secrets gardés au chaud pendant quarante et un ans, comme il en existe dans toutes les familles.



Mazna est syrienne, pauvre, habite Damas. Son rêve est de devenir actrice, elle est très belle et non dénuée de talent. En 1978, elle épouse en catastrophe Idriss contraint de fuir vers les Etats-Unis où il a obtenu une bourse d'études. Idriss est issu d'une famille bourgeoise – son père est imprimeur - étudie la médecine et vit à Beyrouth. Il est tombé éperdument amoureux de Mazna, ou du moins de son image sur grand écran. Il ne se sépare jamais de Zacharia, Palestinien vivant avec sa mère dans un camp de réfugiés « en dur », fils de la femme de charge de ses parents, élevé avec lui comme un frère. Avec leur copain Tarek, ils viennent chercher Mazna à Damas les week-ends, deviennent inséparables. Mais Mazna tombe amoureuse de Zacharia, jusqu'au drame de l'assassinat de celui-ci.



Idriss et Mazna émigrent en Californie. Idriss deviendra un bon chirurgien cardiaque, Mazna devra renoncer à sa carrière, habitant pourtant à quelques heures de route d'Hollywood, un petit appartement en plein désert. Illusions déchiquetées.



Toutes ces vies entremêlées, les destins d'exilés des trois enfants du couple : Ava, Marwan et Najla, leurs tiraillements conjugaux mais aussi leur commun attachement à leurs racines explosent à l'occasion d'une décision inattendue : Idriss tient à mettre en vente la maison familiale désormais vide de Beyrouth et requiert leur présence pour organiser une cérémonie en l'honneur de la disparition récente du grand-père. de la Californie à Brooklyn, de Damas à Beyrouth, tous vont se retrouver pour un été particulièrement mouvementé. Les masques et les soupçons vont bientôt tomber.



Secrets, mensonges, vérités entrevues mais maintenues celées, renoncements plus ou moins surmontés, pulsions assouvies ou refoulées … Les ingrédients d'un drame shakespearien à la sauce méditerranéenne sont réunis pour faire ce roman un « page turner » aussi addictif que dépaysant qui nous fait comprendre aussi que, malgré la guerre installée depuis des décennies, les êtres continuent à vivre, à aimer et à s'entre déchirer.

Opération "Masse critique"
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La ville des incendiaires

"Personne ne ferme à clef à Beyrouth. La ville est sûre. Mis à part les explosions de voitures, les incendies, les manifestations qui bloquent les routes pendant des jours. Mis à part le fait qu'on n'y est jamais vraiment en sécurité." (P. 105)

Babelio m'a proposé de lire cet ouvrage dans le cadre d'une opération "Masse critique privilégiée"

Comment résister à une telle proposition?.....j'ai immédiatement répondu oui, espérant faire partie des heureux élus

Et j'avoue que le plaisir attendu ne fut pas totalement au rendez-vous...sans doute du fait d'un quiproquo

Le Liban est pour moi, un pays méconnu, un pays de tensions religieuses, de luttes entre des factions, de luttes entre des idéologies religieuses, un pays à la fois fascinant mais repoussant aussi par certains points, marqué par la guerre et tiraillé entre religieux et entre voisins..C'est en tout cas, comme ceci que je le perçois..un pays que j'aimerais parcourir mais qui me fait peur par bien des points.

Heureux d'être sélectionné...Mais en partie déçu.

Le travail de l'auteure est indéniable, et mérite d'être souligné...mais la forme littéraire m'a troublé. D'une part, ne bénéficiant pas d'une bonne vue, j'ai trouvé les caractères un peu trop petits, rendant cette lecture fatigante et pénible. Il ne m'était pas possible de m'y plonger pendant des heures...comme j'aurais souhaité le faire;

D'autre part, Hala Alyan, "psychologue clinicienne américano-palestinienne spécialisée dans les traumatismes, la toxicomanie et le comportement interculturel", comme Babelio la présente, a écrit un livre essentiellement, mais pas uniquement, rassurez-vous, fait de conversations familiales, rendant cette lecture hachée à mes yeux. Une écriture dans laquelle, certes, sont bien dépeintes les tensions et questions familiales, précises mais une écriture écartant trop, de ce fait, les points plus politiques de tensions entre pays voisins, Syrie, Israël, Jordanie...et les influences de plus grands pays, Etats-Unis, France et j'en passe...tensions que j'attendais. Et que je n'ai pas lues...je me suis un peu perdu dans ces trop longues conversations.

Je n'attendais pas une chronique familiale, mais un regard plus politique... cette famille semble si éloignée, en tout cas je ne l'ai pas perçu de ces tensions religieuses, de ces tensions politiques, de ces haines qui embrasèrent le Liban ......

Et j'avoue que ces tensions familiales ne figurent pas, surtout sur tant de pages, parmi les projets littéraires qui me font vibrer.

Sans doute parce que Masse critique m'avait proposé :" A travers cette grande saga familiale, l'auteur vous propose de retracer la destinée tragique du Liban, un pays marqué par la guerre, les tensions religieuses et les protestations politiques. Un pays prêt à s'embraser à tout instant à l'instar de cette famille rongée par des secrets qui, révélés, pourraient faire exploser sa fragile existence."

Ce n'est pas, par bien des points ce que j'ai lu.

Suis-je passé à côté de cette lecture du fait de ce quiproquo?

Merci aux Éditions La belle étoile / Marabout . Merci à Babelio
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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La ville des incendiaires

A Beyrouth, un homme meurt assassiné, conséquences d’erreurs commises dans son passé.

Aux Etats-Unis et à Beyrouth, les trois enfants d’Idris et Mazna Nasr sont en panique : leur père veut vendre la maison familiale de Beyrouth suite au décès du grand-père, leur mère s’y oppose et met tout en œuvre pour qu’ils se rejoignent tous sur place. Or c’est une famille paradoxalement soudée tout en étant désunie. Chacun est déjà suffisamment embourbé dans ses problèmes personnels. Les enfants évidemment ne savent rien de l’histoire de leur mère, ils ne comprennent pas ses réactions, les tensions palpables, ils sont pris dans les secrets de famille comme des mouches dans une grande toile d’araignée.

L’entrée en matière par un court prologue est très réussie, très accrocheuse : violence, drame, secrets. Ensuite les 5 parties alternent les époques et les points de vue : nous passons alternativement de l’époque actuelle avec le point de vue des enfants, au récit de l’histoire de Mazna, personnage clé de l’histoire et du drame.

Le ton, l’écriture, est différent selon l’époque et les personnages, c’est très cohérent : vif, enlevé, cinglant, très contemporain du point de vue des enfants ; plus classique, avec de plus longues phrases, du point de vue de Mazna. Les dialogues sont parfaits, dignes d’un scénario de série. Les situations sont finement décrites. Les personnages sont crédibles et attachants.

La ville de Beyrouth est présentée en filigrane et se révèle être un des personnages importants du roman.

C’est aussi un autre regard sur l’immigration musulmane aux USA, a priori « réussie », mais en apparence seulement.

C’est un roman très abouti qui nous offre de belles heures de lecture très agréables.



Merci aux éditions Marabout et à Babelio pour cette belle découverte via une masse critique.
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La ville des incendiaires

Quand j’ai compris que ce roman se situait au Liban , j’ai immédiatement répondu à Babelio que j’avais très envie de le lire. Il a bien pour toile de fond ce pays qui m’est cher, avant la terrible crise économique qui a réduit à la misère tous mes amis universitaires. On sent dans ce roman à quel point ce pays est incapable de renaître de ses cendres, les feux dont il s’agit dans le titre sont ceux qui sont provoqués par la population qui n’en peut plus de vivre dans les ordures jamais ramassées .

Les trois coquillages montrent ma déception, je pensais connaître un peu mieux ce pays, en réalité je connais tout sur l’histoire d’amour contrariée de Mazna une jeune fille syrienne qui a un talent certain pour le théâtre mais qui n’arrivera pas à devenir actrice aux États-Unis car elle a suivi un homme dont elle n’était pas amoureuse, Idris un jeune libanais qui vient d’une famille plus riche que la sienne. Mazna était follement éprise de Zakaria un réfugié palestinien et ami presque frère d’Idriss. Zakaria est tué car il a lui-même tué des chrétiens et Idriss et Mazna s’enfuient. Ensemble ils auront trois enfants dont nous allons suivre le parcours.

l’aînée, Ava chercheuse en biologie et mère de deux enfants, est mariée à un américain, son couple subit quelques turbulences. Marwan le fils préféré de sa mère, doit choisir entre une carrière de chanteur ou la cuisine et sa vie avec sa fiancée Harper, et enfin Najla homosexuelle et chanteuse à succès qui est revenu vivre et faire carrière au Liban.



Ils se retrouvent tous à Beyrouth car Idriss a décidé de vendre la maison de sa famille. Ce sera l’occasion de raviver les souvenirs que les parents préfèrent oublier. Il faut 420 pages à cette auteure pour faire émerger tous les secrets autour de Zakaria. Ma déception vient de ce que histoire si classique ne fait pas revivre le Liban, à cette nuance près que certaines décisions pouvaient entraîner la mort plus facilement qu’ailleurs. On sent aussi le poids des traditions dans l’éducation des filles et aussi la façon dont la proximité de la mort et de la guerre fait que la jeunesse fonce dans tout ce qui peut lui faire oublier les duretés de la vie et à quel point elle peut être brève : on boit beaucoup, on fume sans cesse et toutes les drogues sont possibles et la musique est toujours à fond.



Donc, une déception pour moi. Je lis sur la présentation de cette écrivaine qu » « Hala Alyan américo-palestinienne est clinicienne spécialisée dans les traumatismes, les addictions et l’interculturalité ». Je crois que j’aurais préféré que son roman se passe aux USA et qu’elle me fasse découvrir les difficultés pour une jeune américano-palestinienne d’assumer deux cultures. Car, pour ce qui est du Liban, je n’ai vraiment rien appris et je ne l’ai pas senti vivre contrairement par exemple aux roman de Charif Majdalani que j’aime tant.
Lien : https://luocine.fr/?p=15445
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La ville des incendiaires

Une masse critique m’invitant à revisiter l’histoire de la Syrie et du Liban à travers une saga familiale ne se refuse pas.

Un livre nous offrant une très belle couverture représentant une ville en feu au milieu de nulle part nous donne très envie de pénétrer dans les secrets du lieu.

Une attention remarquée et remarquable, à côté de la présentation de l’auteure, la traductrice n’est pas oubliée et même mise en avant, fait rare et pourtant ça semble si naturel d’associer le traducteur, celui ou celle sans qui la découverte ne pourrait avoir lieu !

Plus de 400 pages plus loin … que vous dire … une déception !

Oui c’est bien l’histoire d’une famille qui nous est livrée, mais … les événements dramatiques qui ont eu lieu dans cette partie du monde sont à peine évoqués !

Certes il doit être plus vendeur d’évoquer les hauts et les bas d’une famille syrienne, libanaise, palestinienne et même un peu américaine que les éléments d’un conflit qui perdure depuis si longtemps.

Je suis peu perméable aux difficultés du vivre ensemble dans une famille comme une autre qui a eu tout de même la chance de pouvoir tenter une autre vie de l’autre côté de l’océan, alors que le reste de la famille demeure au milieu d’un conflit qui dure encore !

La mise en avant des états d’âme des uns et des autres reste trop centrée sur leurs petits nombrils pour que je participe à un concert de louanges concernant cette lecture … je ne suis pas ce genre de public … d’autres apprécieront certainement !

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La ville des incendiaires

merci à Babelio, via Masse critique et à La BELLE ETOILE.

Dans les années 60 à 70, j'avais un ami libanais chrétien maronite et depuis je me suis intéressée aux pays martyres du Proche Orient.

Le prologue m'a étonnée en parlant de l'assassinat d'un maronite par des exilés palestiniens vivant en camp de réfugiés à Beyrouth; les proches du maronite se vengent en exécutant l'un des palestiniens: Zakaria dont il va être beaucoup question par la suite.

La première partie met en scène un couple aux USA: Ava et Nate. La mère d'Ava lui annonce que la maison familiale de Beyrouth va être mise en vente car plus personne n'y va. Reste à faire connaître la décision d'Idris aux proches. Il faut qu'ils aillent tous à Beyrouth!Naj' est la seule à y habiter cachant son homosexualité ; elle réussit dans le chant et la musique là où stagne son frère Marwan.

Tous se retrouvent bon gré mal gré à Berouth où la vieille Merris entretient la maison même si elle est vide depuis la mort du grand-père. Une commémoration pour lui est prévue alors que personne n'est venu à son enterrement.

La deuxième partie remonte le temps: Mazna a dix ans ,vit à Damas, son grand-père commence à perdre la tête: il vit dans le passé.Ses propos laissent des traces chez ses proches; la petite va au théâtre avec sa classe et c'est le coup de foudre: elle veut être comédienne et se montre déjà très douée.

L'Histoire n'est qu'une toile de fond dans ce livre où on évoque quand même les raisons de la guerre civile au Liban: la Guerre froide, les camps palestiniens, les différentes religions: chrétiens, sunnites, chiites, faible économie et enfin les européens et les français particulier: la colonisation.

Des jeunes gens viennent admirer Mazna: des libanais: Majed et Idris copans d'école, il ne manque Zakaria car il vit dans un camp. Ce sont des amis du metteur en scène Tarek.Ils font peu à peu connaissance et finissent par entraîner Mazna et son amie à Beyrouth malgré le danger et les nombreux contrôles. Idris va leur présenter Zakaria dont Mazna va tomber amoureuse (et perdre sa virginité)Apprenant la mort de Zakaria, elle tombe malade. Idris prend régulièrement de ses nouvelles et l'épouse. Ils partent aux USA. Lourd secret...



L'histoire de cette sage continue, pas toujours facile à suivre tant il y a de personnages aux prénoms parfois proches comme Mazna et son fils Marwan. La construction n'est pas simple non plus.

J'espérais un aspect historique plus présent.



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