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Critiques de Hari Kunzru (42)
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Larmes blanches

L'auteur de « L'Illusioniste » revient avec un roman sur le thème de la mystification et de ses conséquences, sur fond de musique blues.
Lien : http://www.lepoint.fr/editio..
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Larmes blanches

Carter et Seth sont amis. Leur amitié particulière repose sur leur amour fou pour la musique. Un jour, ils créent un faux enregistrement de blues et le mettent en ligne. Ils sont immédiatement contactés par un homme qui leur apprend que ce morceaux et son interprète ont existé.



Seth et Carter sont 2 amis que tout oppose sauf leur passion pour la musique, en particulier la musique noire, le blues mais surtout les très vieux blues méconnus. Ils se sont rencontrés à l'université et rien ne les destinait à être amis : Seth est un gars introverti, sans amis et désargenté  tandis que Carter est la star, il attire les gens comme des mouches et c'est un gosse de riche.Ils vont faire de leur passion, leur métier et vont créer leur propre studio d'enregistrement avec l'argent de Carter.



Tout roule jusqu'au jour où Carter est obnubilé par un air enregistré par Seth. Un air de blues aux paroles sombres. Il trouve une musique et décide de créer un faux enregistrement avec un faux nom d'interprète. Dès lors, leur vie à tout 2 sera une succession d'accidents et leur descente aux enfers.



La narration est faite uniquement par Seth. Seth raconte sa passion, sa rencontre avec Carter et le déchaînement d'événements violents.La première moitié du livre, que j'ai trouvé plutôt longue se consacre principalement à la passion des 2 amis pour la musique,et surtout pour les sons. A la 2 ème moitié, l'histoire s'enclenche enfin et les événements s'enchaînent très vite. Rapidement le passé et le présent s'entremêlent au point de se confondre.



Au-delà de la musique et du blues où les références sont pointues et nombreuses, l'auteur nous entraîne dans un univers de racisme et de violence incroyable. Nous sommes projetés dans le passé où règne la suprématie des blancs dans une Amérique profonde et surtout dans le Mississipi où les crimes raciaux étaient légions. C'est d'ailleurs de ce lourd passé, que gémissent les notes de blues!



Musique, racisme, haine, pouvoir, vengeance et une certaine forme de vaudou : tous les ingrédients sont réunis pour faire de Larmes Blanches un roman explosif! Cependant, bien que ce soit bien écrit, j'ai trouvé quelques longueurs et je me suis perdue dans la compréhension des événements. J'ai eu quelques sursauts de frayeur mais je ne me suis pas projetée. J'ai choisi ce livre pour son résumé et je dois dire que mon avis sur cette lecture est mitigé. Les faits ne sont pas assez clairs et trop sous-entendus. Ce livre n'est ni un thriller, ni un policier ni même un roman paranormal...Quand la musique réveille les morts, quand la vengeance et la haine sont plus fortes que la mort, les enfants payent pour les crimes de leurs ancêtres...



Je remercie Masse Critique, Babelio et les Editions Jean-Claude Lattès pour m'avoir fait découvrir cet auteur.
Lien : http://www.hellobeautymag.fr..
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Larmes blanches

Larmes blanches, un joli billet de Titania l’été dernier, un sujet qui me fait dresser les poils et hop, j’suis parti au pays du blues.

Deux potes, l’un dingue de musique, l’autre de sons multiples et divers. Carter, issu d’une famille à l’abri du besoin pour les deux ou trois prochains millénaires, Seth, tranquille pour à peu près les cinq prochaines minutes. L’un explore tous les styles musicaux de fond en comble, l’autre enregistre tous les bruits de la rue.

Un jour, en écoutant l’enregistrement de la journée, un vieux blues attire l’oreille des deux amis.

Entre investigation pour retrouver le bluesman et escroquerie dans le milieu des collectionneurs de disques, quelques substances illicites et un brin de pratiques vaudou vont nous emmener aux racines du blues.



Page après page, un air m’a trotté dans la tête. Dealing with the devil de Sonny Boy Williamson version James Cotton, le pied. (https://www.youtube.com/watch?v=PCwtdvwVzho&index=2&list=RDME9Tq-wHzzQ bonne écoute si le cœur vous en dit).



Et puis et puis… ça a merdé quelque part. Arrivé à la page 301, j’ai fermé définitivement le bouquin.

Oui ce sont des choses qui arrivent de fermer un livre quand on a fini, le problème c’est que là il y a 371 pages. J’ai abandonné à… 70 pages de la fin. J’ai essayé de le terminer mais je n’ai pas pu à mon grand désespoir.

J’ai commencé à partir en vrille aux premières prises de champignons. Leurs effets malheureusement désirables m’ont fait lâcher prise petit à petit jusqu’au largage complet. Le voyage à travers le temps, ça m’épuise et quand d’une page à l’autre je ne sais plus où je suis ça me gave vite. D’être perdu m’a fait décrocher de l’histoire, me l’a faite oublier.

Grosse déception car pas fan de retour vers le futur et autres produits dérivés, mais un bouquin qui pourrait plaire à beaucoup.

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Larmes blanches

Le titre français propose un jeu de mots tel que je me suis demandé s'il n'était pas volontaire. Hé bien non, Larmes blanches est la traduction exacte de White tears, donc le titre français est encore plus malin que l'original... Troublant!



Mis à part l'incitation du blogueur susnommé, l'écriture de l'auteur m'a entraînée dans cette histoire qui a priori n'était pas trop pour moi. Seth et Carter sont amis, mais de milieux différents. Carter est issu d'une très riche famille américaine. Seth est une sorte de génie de l'enregistrement et Carter un collectionneur fou, recherchant les 78 tours de musique de blues remontant de plus en plus dans le passé. Je préviens, dans ces deux domaines, ils sont pointus. Je leur ai fait confiance pour les détails.



Seth se balade dans New York et enregistre beaucoup, un jour un vieil homme chantonnant un air Oh oui vraiment un jour j'm'achèterai un cimetière, et un autre jour ailleurs un air de guitare, les deux correspondant pile poil, et voilà qu'ils lancent le tout sur internet, comme quoi un certain Charlie Shaw- nom imaginaire- en serait l'interprète.



Ils sont contactés par un vieux collectionneur leur racontant une histoire étrange. Et le roman bascule dans l'étrange aussi, avec des échos du passé, deux voyages effectués au même endroit à des années d'écart, bref je ne veux pas en dire plus (surtout que je n'ai sans doute pas vraiment tout compris), mais à la fin l'on constate l'existence d'une histoire tragique survenue dans le passé (et le sud bien raciste).



Ce qui est sûr, c'est que l'auteur mérite d'être connu ! Mais je préviens, c'est spécial quand même.



"Vous pouviez sentir l'épaisse moquette monter à l'assaut des pieds de votre tabouret, cherchant à ne plus faire qu'un avec vos chevilles."
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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Larmes blanches

Larmes blanches est un roman aussi étrange que surprenant. La quatrième de couverture et la lecture des premières pages ne sauraient dire à quel point cette histoire est inclassable.



Le récit d’Hari Kunzru est aussi méticuleux que nébuleux, son style aussi travaillé que filandreux. Déstabilisant, pour le moins, mais c’est clairement une volonté de l’auteur.



Il est parfois aisé de parler d’une lecture. Celle-ci me donne un peu de fil à retordre, à l’image de la lecture, qui n’a pas été d’un parcours aisé. Il faut dire que le trajet n’est pas, comme souvent, balisé et qu’il laisse une large part à l’interprétation avant de pouvoir appréhender le fin mot de l’histoire.



Cette amitié, entre un sans-le-sou asocial et un héritier qui refuse son statut de caste, réserve bien des surprises. Elle est improbable, à l’image de l’intrigue, et pourtant on s’y attache. Du moins si on a l’esprit ouvert à l’irrationnel et qu’on aime lire entre les lignes.



Larmes blanches a plusieurs niveaux de lectures, mieux vaut avoir l’envie de naviguer entres les flux narratifs qui s’entrechoquent. Ce fut mon cas, même si parfois les circonvolutions de l’auteur m’ont perdu en route, trop quelquefois. Un chemin recouvert de chausse-trappes que j’ai pourtant aimé parcourir.



Il faut dire que le début du roman m’a appâté, moi l’amateur de musique. Les deux personnages principaux sont obsédés par leur passion, bien au-delà de l’excitation normale envers un art. Obnubilés par leur collectionnite aiguë (d’albums comme de sons divers), ils vont peu à peu perdre pied. L’étrangeté du récit va vite les engloutir (et le lecteur avec).



Si vous recherchez un livre linéaire, facile à suivre, sans trop demander d’efforts, passez votre chemin. Appréhender et comprendre Larmes blanches se mérite. D’autant plus qu’Hari Kunzru est allé très loin dans ses recherches et que le propos « musical » est souvent très pointu.



Cette singularité est un réel atout, même si l’écrivain a eu parfois eu tendance à se perdre dans son excentricité narrative, à mon sens. Mais les concepts frappent l’esprit, au fil de la compréhension de cette sombre intrigue. Il faut parfois savoir s’égarer pour mieux comprendre.



Ce récit de blancs obsédés par la musique noire, va bien au-delà de ce qu’on pourrait imaginer. Il est question d’appropriation, de classes. Et de tant d’autres sujets non divulgables ici.



Hari Kunzru est un auteur étonnant, comme l’est son roman noir, Larmes blanches. Un voyage à l’aveugle dans le monde des sons. Un périple par les mots dans l’univers de la musique noire et de ce qu’elle représente réellement.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Larmes blanches

Merci à Babelio - via sa Masse Critique - et aux Editions JC Lattès de m'avoir fait parvenir cet ouvrage et, par la même occasion, de découvrir Hari Kunzru.



Cette plume est incroyable! D'une part, jamais je n'ai rencontré un auteur capable de si bien décrire des sons par les mots, on croirait presque entendre la mélodie et, d'autre part, le style et la forme de l'auteur sont si fluides que c'est un réel bonheur de le lire.



L'histoire est également réellement intéressante, avec plusieurs thématiques magnifiquement abordées : évidemment, d'abord la musique, mais également les liens familiaux et amicaux, la différence de classes sociales dans la société blanche newyorkaise, le racisme et le ségrégationnisme, etc.



Hari Kunzru parvient, de cette manière, à nous plonger dans la vie de Carter, Seth et du musicien obscur Charlie Shaw; son livre devenant, pour moi, un vrai pageturner et peinant à le reposer.



J'étais sur le point de lui attribuer un coup de coeur mais, malheureusement, les cinquante dernières pages sont venues - légèrement - gâcher mon plaisir. En effet, j'ai trouvé ces dernières relativement brouillons et peu en ligne avec le reste du récit.



Néanmoins, Hari Kunzru est, à mes yeux, un très grand auteur que je suis ravie d'avoir découvert et dont, sans nul doute, je suivrai la trace.



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Larmes blanches

Une couverture psychédélique, une larme au centre, des sillons noirs qui ressemblent à ceux des vinyles... Hari Kunzru, célèbre plume de la critique musicale britannique, nous propose un roman très singulier sur - notamment - l'appropriation par les Blancs de la musique noire. Ni contemporain, ni historique, ni thriller, ce livre ressemble fortement à un roman noir, très noir.



Son sujet principal ravira les passionnés de musique. Nous suivons en effet deux amis musiciens qui sont à la recherche permanente du son, du bon son. Le roman est truffé de références musicales (McKinney's Cotton Pickers, Cab Calloway, Harlem Hamfats et bien d'autres). C'est une ode au son, à la musique. Plus particulièrement à la musique noire, créée par des chanteurs Noirs anonymes tombés dans l'oubli. Ce blues qui faisait partie de leur identité a été pillé par des collectionneurs Blancs en quête de sensations, de frissons.



Mais Larmes blanches va encore plus loin que ça. Quête identitaire, immersion dans un passé sombre et dangereux, et dans un présent bobo de jeunes Blancs New-Yorkais collectionneurs de vieux disques. La réalité et le fantastique se mêlent, illusion, rêves et cauchemars se côtoient. Vous l'aurez compris, Larmes blanches est un roman particulier, mais captivant. On veut savoir ce qu'il va arriver à Seth et à Carter, amis unis par la musique, et aspirés tous deux dans une spirale infernale à cause d'un blues fredonné par un inconnu :



"Oh oui vraiment un jour j'm'achèterai un cimetière.



C'était une voix magnifique, assez haute, avec quelque chose de rauque quand elle était poussée, comme sur le "vrai" de "vraiment" que le chanteur décomposait en trois notes, celle du milieu montant dans l'aigu en bourdonnement perçant.



Oh oui vrai-ai-ai-ment, j'vais m'acheter un cimetière

Et ce jour-là j'mettrai tous mes ennemis en terre" (page 25)



Seth, un jeune homme introverti, passionné de sons et d'électronique, passe la plupart de son temps à enregistrer des sons de la rue, autour de lui. Alors que Seth est issu d'une famille modeste, Carter lui, est son opposé : issu d'une famille aisée, cultivé, stylé, dans l'air du temps. La passion pour la musique noire des années 20 les unit. Ils fabriquent des sons dans leur studio d'enregistrement et ils rencontrent un certain succès. Un jour, en se promenant à Washington Square, Seth enregistre un chanteur Noir qui fredonne un blues sorti de nulle part : « Oh oui vraiment un jour j’m’achèterai un cimetière. Et ce jour-là, je mettrais tous mes ennemis en terre ». Seth et Carter vont enlever les sons environnants et le "modifier" jusqu'à produire l'effet d'une chanson authentique des années 20. Ce chant puissant va modifier le comportement de Carter jusqu'à l'obsession.



"Il fredonnait ça depuis des jours. Je l'avais entendu le passer en boucle, la voix a cappella chantant ses paroles mélancoliques et menaçantes. Un an plus tôt, elle n'aurait pas eu un tel impact sur lui. Elle était apparue au moment où il y devenait réceptif. Toute musique après la Seconde Guerre mondiale avait disparu de sa vie." (page 49)



Carter décide de diffuser ce morceau sur Internet en affirmant qu'un certain Charlie Shaw, un chanteur de blues oublié, en est l'interprète. Le succès est immédiat et les collectionneurs prennent contact avec eux. Mais l'un d'entre eux retienne leur attention. Il semble connaître le véritable chanteur du morceau, Charlie Shaw...



" — Ils y croient. C'est dingue, non ? Nous l'avons fabriqué et ils croient que c'est authentique.

— Est-ce que c'est vraiment très malin ?

— Qu'est-ce que tu racontes ? C'est génial ! Ces connards pensent que cette musique a été enregistrée en 1928 alors que c'est nous qui l'avons créée. (...) Cette merveille est à nous !"

(page 93)



Dès l'instant où Seth et Carter s'approprient ce blues, les choses dérapent. Qui est Charlie Shaw ? A-t-il vraiment existé ? Seth, avec la sœur de Carter, part à la recherche de ce mystérieux Charlie Shaw et il ne s'imagine pas au départ à quel point ce passé ségrégationniste du Sud des Etats-Unis va le rattraper. La mécanique d'une vengeance brutale et violente se met en marche.



La réalité se mêle parfois au fantastique, le passé et le présent se mélangent, les faux-semblants s'accumulent, au point que ce morceau de blues risque de perdre les âmes des personnages à tout jamais.



"Quelque chose s'était agrippé à Carter et à moi, une vrille du passé, et si nous la détachions pas de nous, nous serions entraînés dans la mort et le silence." (page 175)



"(...) la voix de Charlie Shaw descend en piqué, ancienne, ensanglantée, violente, et c'est après moi qu'elle en a, c'est moi qu'elle veut débusquer tandis que je sombre, plus loin, encore plus loin, dans les ténèbres." (page 235)



Comme le dit Hari Kunzru dans Le Point, "le racisme, ce sont des petites choses, des moments de flou et de malaise". Ici, l'auteur dénonce le racisme, l'appropriation violente par les Blancs du blues, et évoque ces artistes, chanteurs, poètes et musiciens, dont les noms sont tombés dans l'oubli.



"Nous avions vraiment le sentiment que notre amour de la musique nous apportait quelque chose comme le droit à être noir, mais avant d'arriver à New-York, nous avions appris à ne pas en parler." (page 31)



"Personne ne pouvait autant aimer cette musique et avoir en soi un gramme de racisme. Malgré tout, je me sentais plein de honte. Dire ce qu'il avait dit semblait indigne." (page 221)



En bref, Larmes blanches est un roman noir, sur fond de vengeance, dans lequel s'affrontent deux temps : le présent bobo, Blanc, collectionneur ; et le passé sombre, ségrégationniste du Sud des Etats-Unis. Hari Hunzru, en plus de nous livrer une véritable ode au son, dénonce l'appropriation violente par les Blancs de la musique noire, le racisme, l'esclavage, mais aussi le pouvoir de l'argent sur l'art et la création musicale. Ce roman est déroutant par sa temporalité et son style. Il mêle passé et présent, réel et fantastique. Cependant, il est captivant et si passionnant, que l'on a impression, en refermant le livre, d'avoir vécu une aventure littéraire hors du commun. Une prouesse remarquable.
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Larmes blanches

Étrange et fascinante histoire avec une bande son éblouissante...



J'aime qu'un auteur me surprenne et c'est le cas pour ce roman musical dont le blues est le héros.



Il nous conte, avec des phrases comme des mélopées, sur le picking d'une guitare, l'histoire de deux musiciens blancs fascinés par les enregistrements anciens. Carter Wallace, un riche héritier bipolaire s'associe à Seth, un collectionneur de sons, pauvre et arrangeur hors pair. Ensemble ils fabriquent un faux blues à l'ancienne , et tout se passe comme s'ils avaient invoqué quelque chose de maléfique.



Une fascination mortelle comme une malédiction, qui brouille l'entendement, nous emmène dans un espace temps étrange , où le passé se mêle au présent . Les passions excessives des collectionneurs de disques confinent à la folie, coupent du réel, faussent le jugement et l'auteur réussit bien à rendre l'ambiance irréelle et onirique de cette obsession. La dimension fantastique du récit me fait penser aux délires esthétiques d'une fameuse série policière de David Lynch. Le bus de l’errance de Seth, rappelle celui, célèbre de Robert Johnson dans le blues du diable, celui qui doit sauver son âme .



Cette quête à la recherche d'un drôle de Graal, qui évolue et se dérobe sans cesse, nous emmène aux sources du son blues, dans des villages de cases du Mississippi. Dans les paroles des chansons, on a la souffrance , les amours perdues et la mort, toutes choses de la condition des pauvres hères, universelles et partageables . Le destin de Seth, misérable méprisé et rejeté, ressemble beaucoup à celui de Charlie, le musicien noir .



Au delà de la ségrégation, il y a une musique transmise de générations en générations par des musiciens blancs et noirs, leur histoire commune, un métissage artistique inéluctable, écouté par tous, une synthèse poétique qui fait un joli pied de nez à l'histoire.
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Leela

Je crois que l'éditeur s'est un peu emballé en écrivant sa 4e de couverture. "Un subtil chef-d’œuvre d'humour et d'excentricité" plein "d'imbroglios désopilants". Le Times le trouve même "hilarant du début à la fin". Qu'ai-je manqué? Je n'ai pas ri en lisant ce livre.

J'ai trouvé l'histoire d'Arjun et celle de Leela bien désespérées. Seul Guy a un côté ridicule, mais en grande partie causé par la drogue, ce que je ne peux m'empêcher de trouver sinistre. Dommage, j'avais choisi ce livre pour rigoler un peu.

Passée cette déception, il y a quand même de bonnes surprises. Les histoires des différents protagonistes s'imbriquent bien. J'ai particulièrement aimé Gabriella, le personnage le plus subtil et nuancé du livre.

En bref, une lecture sympathique mais pas indispensable.
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Leela

Arjun a de la chance : une société d'informatique lui offre d'aller travailler aux USA! Pour ce jeune Indien, c'est un rêve qui se réalise enfin et c'est avec enthousiasme qu'il fait ses valises pour cette nouvelle aventure. Hélas, le rêve tourne au cauchemar : malgré ses efforts, il est licencié. Pour se venger, ce timide génie de l'informatique, geek à souhait, crée un terrible virus, à l'effigie de sa star de cinéma indienne préférée, Leela. En quelques semaines, le monde est infecté, c'est le chaos général! En parallèle, on suit le parcours d'un jeune "loup" de la com' et celui de la belle Leela, star bollywoodienne si fragile. Leurs trois destins ne cessent de se croiser...



Un roman qui a un peu de mal à démarrer mais qui se révèle au final très intéressant et surtout très bien écrit. Une langue recherchée, des sentiments tourmentés, du suspense (oui, oui!), j'ai passé un excellent moment avec ce roman, glané au Salon du Livre qui recevait l'Inde cette année.
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Leela

Un indien, immigré aux USA dans une boîte esclavagiste qui l'exploite, petit génie de l'informatique... idéaliste, il a toujours été amoureux d'une danseuse indienne : Leela. Pour se venger de l'entreprise qui l'a exploité, il crée un virus appelé "Leela", du nom de son amour... c'est touchant et drôle en meme temps... Hari Kunzru s'amuse à inverser les rôles et les valeurs, comme ce technocrate évoluant dans les hautes sphères, qui se retrouve dans la peau d'un immigré victime d'une rafle de la police...
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Red pill

Avec Red pill, Hari Kunzru réfléchit avec brio sur la possibilité d’être un individu dans un monde où repères et certitudes se dissolvent.
Lien : https://www.transfuge.fr/202..
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Red pill

Complètement mindfuck et sans grand intérêt. Je n’ai même pas saisi le but final du roman et je n’ai absolument rien ressenti pour le héros. Le résumé en dévoile beaucoup trop et le tout est surchargé de mots/tournures qui alourdissent la lecture... pas du tout un coup de cœur !
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Red pill

Un écrivain se rend à Wannsee pour écrire. Au lieu d’y trouver la sérénité, il se sent envahi par une atmosphère délétère. Mieux que quiconque, Hari Kunzru joue avec le périmètre de nos facultés mentales, fait surgir des fantômes du passé et joue au magicien ès sortilèges. Il montre sans efforts à quel point notre monde repose sur des illusions et est fragile. Avec « Red Pill », il offre un puzzle obsessionnel qui prouve à quel point chacun peut basculer dans la névrose ou le néant sans qu’il y soit préparé. Il signe un roman rudement bien écrit, nourri de références mais diantrement chirurgical qui laisse une impression de froid qui parcourt l’échine.
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Red pill

Hari Mohan Nath Kunzru, né à Londres en 1969, est un écrivain et journaliste anglais. D'origine anglaise et indienne (Cachemire), Kunzru a grandi dans l'Essex. Il a fait ses études à Oxford et obtenu un Master of Arts en philosophie et littérature à l'Université de Warwick. Il a travaillé comme journaliste depuis 1998, écrivant pour des journaux tel que The Guardian et The Daily Telegraph. Il a aussi été correspondant pour le magazine Time Out et comme présentateur TV, faisant des interviews pour une chaîne anglaise. Red Pill son nouveau roman vient de paraître.

Ecrivain d’origine indienne, le narrateur est invité en résidence à Wannsee dans la banlieue de Berlin, quartier au passé historique lourd. Il quitte donc New York, sa femme Rei et leur petite fille, persuadé de pouvoir y travailler sérieusement à son livre. Bien vite il déchante quand il réalise qu’il n’a pas bien lu avant de s’engager, le règlement intérieur strict qui l’oblige entre autre, à travailler dans un open space, entouré de collègues, ou qu’un rapport hebdomadaire recense le temps passé sur son ordinateur… Lentement, comme un étau qui se resserre, il se sent surveillé jusque dans sa chambre ; pour se détendre, il marche et va sur la tombe de Heinrich von Kleist, un écrivain prussien, poète, dramaturge et essayiste mort en 1811, ou bien il regarde sur son ordinateur personnel, Blue Lives, une série policière qui va s’avérer être une prise de tête et un début d’engrenage effrayant…

Ca c’est du roman ! Même si ce n’est pas une surprise puisque j’avais adoré Larmes blanches (2018) dans un autre registre. Par contre sachez que le début du livre m’a paru « compliqué », le narrateur évoquant son travail d’écriture sur un livre très complexe, un essai très intellectuel, qui pourrait faire fuir certains lecteurs ; passez outre, l’embellie est proche. Ce qui devrait vous inciter à poursuivre votre lecture, c’est qu’immédiatement on voit que le gars sait écrire, le talent saute aux yeux. Une narration finement développée, pas strictement linéaire pour stimuler vos petites cellules grises, un vocabulaire et des tournures de phrases chiadées, un style insidieux, Hari Kunzru en garde sous la pédale mais on devine sa grande culture.

Revenons-en au roman qui s’étire sur une année, celle qui s’achèvera avec l’élection de Trump à la Maison Blanche. Notre héros, légèrement dépressif « tombe » dans Blue Lives, comme dans un puits sans fond. Si les dialogues paraissent quelconques au téléspectateur lambda, lui l’intellectuel y reconnait les sources dont ils sont tirés et les intentions subliminales fascisantes qu’ils distillent. Un hasard lui fait faire la connaissance d’Anton Bridgeman, le réalisateur de la série, et dès lors un combat intellectuel va se livrer entre les deux hommes ; Anton est sûr de sa force alors que notre narrateur est un peu mou de la réplique, au point que celui-ci en vient à se persuader qu’Anton corrompt son cerveau (comme dans un bouquin de Philip K. Dick ?). Persuadé qu’il a une mission d’intérêt général à accomplir il va pourchasser Anton à Paris puis sur une ile abandonnée en Ecosse où il s’apprête à en finir, le Bien contre le Mal, Saint-Georges terrassant le Dragon etc.

Mais tout ceci est-il bien réel ? Ne seraient-ce pas les propos d’un paranoïaque croyant à ses propres fantasmes où le monde irait au désastre ? Où est la vérité ? Police, hôpital psychiatrique et traitement adapté, retour à New York, femme et enfant effrayés. Tempête sous un crâne, espoir d’accalmie et paf ! Trump est élu…. Aaaaaargh ! Le cauchemar devenu réalité ?

Ne craignez pas que j’aie tout dit du roman, loin de là. Je ne m’inquiète pas, je sais que vous allez le lire.



PS : Certains pourront se demander pourquoi ce titre de roman ? La définition donnée par Wikipédia me paraît convaincante : « Les termes « pilule rouge » et « pilule bleue » font référence à un choix entre la volonté d'apprendre une vérité potentiellement dérangeante ou qui peut changer la vie, en prenant la pilule rouge, et celle de rester dans une ignorance satisfaisante en prenant la pilule bleue. Ces termes font référence à une scène du film Matrix. »

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Red pill

Dans ce roman décalé, Hari Kunzru éclate tous les codes et les repères. On y découvre un écrivain américain qui débarque à Berlin pour écrire et qui fait la connaissance d’Anton, le réalisateur d’une série policière addictive mais violente. Très vite, il se rend compte que ce dernier véhicule des idées malsaines et une idéologie réellement inquiétante, faisant référence au passé douloureux de l’Allemagne ou aux événements politiques américains récents. Ce roman noir est très surprenant et assez perturbant. Hari Kunzru a l’art de nous déstabiliser dans nos habitudes de lecteurs. C’est âpre, mais bien écrit et surtout bien traduit par Elisabeth Peelaert. J’ai été très inspirée par le visuel et même si j’ai trouvé le roman troublant, je suis contente d’avoir été bousculée et d’avoir fait une nouvelle découverte. Le titre est une référence à l’univers de Matrix. La pilule rouge va emmener le narrateur, et le lecteur aussi par la même occasion, au fond du « gouffre ». Il y a beaucoup de références à la psychologie, à la philosophie, mais aussi à la poésie et au conte. En réalité (si tant est que l’on reste connecté à la réalité dans ce texte), n’est-ce pas un conte cruel ? Tous les aspects les plus sombres et cauchemardesques de notre société sont condensés dans ce « Centre » qui aurait pourtant dû être auréolé de tranquillité pour le travail d’écriture du narrateur. Le voilà donc embarqué dans une spirale infernale, aux confins de la folie. J’affectionne particulièrement les romans publiés chez Christian Bourgois et celui-ci nous réserve encore bien des surprises !
Lien : https://cafenoiretpolarsgour..
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Red pill

Roman captivant sur le fil retors de la paranoïa, Red Pill met un auteur en crise existentielle face à ses craintes d'un retour de la menace fasciste.
Lien : https://focus.levif.be/cult..
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Red pill

Un écrivain américain en résidence à Wannsee sombre dans la paranoïa.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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Red pill

**Ouais bah sur le papier c’était difficile de me donner encore plus envie de le boulotter. Alors forcément je me suis lancé avec un sacré grand élan pour le déboiter. Mais.



C’est ultra pompeux et horriblement lent. À part pour tartiner de grand concepts de philosophie allemande des 18e et 19e siècles, repris au moment de la solution finale, l’auteur a énormément de m...**



La suite de la critique en cliquant sur le lien ci-dessous !
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Red pill

Publié en 2020 et offrant une action se déroulant l'année avant l'élection de Trump, "Red Pill" n'a pas prédit l'assaut du Capitole en janvier 2021 par les partisans du président, même si les personnages de ce roman font partie de groupuscules extrémistes et préparent un soulèvement? L'auteur insiste

sur la prolifération des théories héritées du fascisme à travers forums ciblés sur Internet et sur les théories conspirationnistes. Il nous plonge dans un monde underground fait de racistes, de déçus et de toute une faune de personnages prêts à en découdre au nom de leur nation, pour ne pas modifier leur manière de vivre ou plus simplement pour en découdre. Effrayant ...



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