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Critiques de Harper Lee (1343)
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Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

Je ne vais pas faire une longue critique, -je n'ai presque rien à dire, hormis le fait que ce livre m'a bouleversée au plus haut point, du début à la fin...Ne Tirez pas sur l'oiseau moqueur a été une véritable révélation, un petit bijou qu'il faut déguster, ou plutôt dévorer, enfin, une merveilleuse réflexion sur la condition humaine, et surtout sur l'enfance, portée par sa narratrice, Scout Finch.



J'ai été emportée par l'histoire, les mots simples mais attachants de la petite fille, l'Humanité de son père, Atticus, ou encore la solitude de son voisin Boo Radley ; deux mots me restent d'ailleurs une fois ma lecture terminée : enfance, à travers les personnages de Scout, Jem et Dill, et, bien évidemment, tolérance, à travers le comportement d'Atticus lors de la condamnation injuste de son client Tom Robinson, simplement parce que ce dernier est Noir...



Un chef d'oeuvre, voilà, la nature de ce roman d'Harper Lee, grande magicienne de la littérature américaine, qui voulait être la "Jane Austen de l'Alabama", et qui l'est devenue grâce à cette oeuvre universelle et intemporelle. Bref, Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur est un livre que tout le monde se doit de lire, ne serait-ce que pour mieux se respecter les uns les autres...



A lire absolument !!
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Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

S'il y avait une sixième étoile, je la décernerais à ce livre. Pourquoi tant d'enthousiasme ? Parce que "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur", l'unique chef-d'œuvre de Nell Harper Lee, réussit un prodige : ressusciter la grâce de l'enfance.



« À Maycomb, on voyait une dame dans la lune. Assise à une coiffeuse, elle se peignait les cheveux. » se rappelle Scout, la narratrice, une petite fille vive et débrouillarde. Son récit nous transporte en Alabama dans les années 1930. Maycomb est alors une ville rurale et ségrégationniste, durement frappée par la récession. Scout et son grand frère Jem vivent avec leur père, Atticus Finch, un avocat taciturne. Leur mère est morte quand Scout avait deux ans et la seule figure féminine de la maison est la vieille Calpurnia, la cuisinière noire. Ce qu'aime Scout par-dessus tout, c'est porter une salopette et suivre son frère partout. Au grand désespoir de sa tante Alexandra qui voudrait l'affubler d'une robe et faire d'elle une dame. Avec leur ami Dill, qui passe ses étés chez une voisine, Scout et Jem s'inventent des aventures extraordinaires. Mais l'intervention d'Atticus dans un procès qui enflamme la population de Maycomb va bouleverser leur insouciance...



Le petit monde recréé par Nell Harper Lee, en partie inspiré par son enfance dans l'Alabama, est diablement attachant. J'ai adoré le bon cœur et le courage de Scout, la bienveillance discrète d'Atticus, les efforts de Jem pour devenir un gentleman, la fantaisie de Dill, son côté "Huckleberry Finn" et son amour pour Scout... Après la lecture du livre, certains mystères demeurent, comme par exemple le passé d'Atticus ou ce qu'il est advenu de la famille de Dill. Il en est ainsi des souvenirs d'enfance : tout ne s'explique pas.



Ramené dans le contexte des années 1960 et de la lutte pour les droits civiques, le combat d'Atticus pour défendre un Noir injustement accusé d'agression sur une Blanche est un message de justice et de tolérance qui explique la portée politique du livre à sa sortie. C'est aussi un formidable ressort dramatique et le récit du procès m'a fébrilement tenue en haleine jusqu'au verdict. Surtout, ce procès et ses répercussions confrontent Scout, Jem et Dill à l'injuste réalité du monde des adultes. Un monde où l'hypocrisie le dispute souvent à la mauvaise foi. Car avec le temps, beaucoup se laissent gagner par les préjugés de leur caste, de leur sexe ou de leur race, renonçant ainsi à agir ou à penser librement.



« Tuer un oiseau moqueur est un péché », dit le proverbe américain. En effet, ces petits passereaux, si répandus dans le Sud des États-Unis, n'ont d'autre vocation que de nous charmer par leur chant. Tuer un oiseau moqueur – comme s'en prendre à un enfant ou condamner un innocent – c'est nier la beauté, saccager l'espoir et étouffer l'étincelle d'enfance qui subsiste en chacun de nous.

Tuer un oiseau moqueur, c'est retirer la grâce de ce monde. Heureusement, ce livre en est rempli.
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Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

Il y a des romans comme ça qui font peur. On ne sait pas pourquoi.

Et puis un beau jour on saute le pas et on se retrouve avec une vraie perle entre les mains, et on se dit pourquoi je ne l'ai pas lu plus tot.



Ce roman est le récit d'une petite fille de 8 ans. On voit donc le monde d'une ville et d'un population américaine a travers ses yeux. Et j'avoue avoir pris quelques claques par la justesse des propos.



Ce roman a été mainte fois "critiqué" sur babelio et je n'ai pas grand chose d'autres à dire qu'il n'ai déjà été dit. Juste que j'ai adoré et regretté qu'il ne soit pas plus long
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Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

Scout est la petite fille que j'aurais voulu être: impertinente, bagarreuse, culottée.

Elle traine dans le quartier, passe son temps à lire et à grimper aux arbres, mange des gâteaux en discutant avec la voisine et va écouter l'office du dimanche à l'église des Noirs.

Elle déteste l'école et les robes à smocks, répond du tac au tac à Tante Alexandra qui lui reproche son éternelle salopette maculée de poussière et ses fréquentations.

Pour Noël, son père Atticus lui offre une carabine. Lui même pense qu'avoir une arme est une incitation à se faire tirer dessus, et il lui demande de ne jamais tirer sur l'oiseau-moqueur.

Parce que tuer cet oiseau-là serait "un péché".

Scout sait pourquoi, elle est elle aussi un drôle d'oiseau qu'on ne met pas en cage, qui observe et cherche à comprendre, picore des miettes et va se percher plus loin.

Scout appelle son frère sale morphodite, elle n'aime pas qu'on l'appelle Jean Louise, ni qu'on traite son père de sale copain des nègres.

Elle pleure de rage devant la bêtise et l'injustice, mais elle comprend qu'on peut aussi se battre avec des mots.

Alors elle décide d'écrire un livre.
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Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur.

Laissez-le veiller sur les enfants,

même s’ils ont l'esprit querelleur,

laissez-vous porter par son chant.



Ces enfants vivent dans l'insouciance,

ils peuvent alors, en ces temps bénis,

loin de toutes bonnes consciences,

avoir un autre regard, inventer la vie.



Atticus, le père, est un avocat intègre,

Scout, sa fille, n'aime pas qu'on le traite,

de collabo, de sale copain des nègres.

'l'a un fichu caractère la mouflette !



Qu'est-ce que vous avez foutus en Alabama ?

Pour quoi les hommes n'étaient-t-ils pas tous frères ?

Auraient-ils un jour, imaginé que le président Obama,

serait à la tête du pays, osant une nouvelle ère ?



Mais à cette époque, il ne faisait pas bon,

pour les Noirs, de trainer dans les rues,

leurs places étaient dans les champs de coton,

s'ils voulaient éviter une réelle déconvenue.



Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

est un incontournable de la littérature.

Vous y trouverez de belles valeurs,

et, en première partie, une belle aventure.



Un bouquin qui fait la part belle à l'optimisme.

Dans celui-ci, Atticus est de loin pour moi,

une véritable référence à l'humanisme,

à la paix, à l'honneur, au civisme.

A ce que l'Homme doit défendre pour soi,

afin d'enfoncer toutes formes de racisme.

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Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

J'ai rarement vu de la part d'un éditeur résumé si mensonger. À llre ce résumé, le lecteur est en droit de s'attendre à un procès retentissant, à un procès qui de la première à la dernière page le tiendra en haleine, car défendre, dans l'Amérique des années 30, un homme noir accusé d'avoir violé une femme blanche, ne devait pas être chose banale. Sujet fort prometteur, mais il n'en est rien.

Lorsque j'étais enfant et que le jeudi j'allais déjeuner chez ma grand-mère, à ma question "mamie qu'est ce que tu as fait à manger ?", il arrivait qu'elle me réponde : "Eh bien mamie a fait un "Fous-y-tout". J'ai compris en grandissant, que lorsqu'elle n'avait pas d'argent, elle

mélangeait tout ce qui "trainait" dans son garde-manger, comme elle disait. Un reste de boite de sardines, un peu de petit pois de la veille, une pomme de terre, un reste de haricots rouges, et voilà. Une bonne dose d'amour, quelques épices, et le tour était joué. Mais "où est-ce que je veux en venir", Me direz-vous ? Eh bien ce livre m'a étonnamment rappelé le "fous-y-tout" de mon enfance. Ce mélange des plus hétéroclite, mais avec les épices et l'amour en

moins. À défaut de tenir la promesse du procės, (très peu de pages y sont d'ailleurs consacrées), l'auteure, non pas à court d'argent mais à court d'idées sans doute, me ressert un "fous-y-tout. Ne voilà-t-il pas qu'elle fait entrer en scène une fillette du nom de Scout, âgée de neuf ans, qui me raconte sa vie en vrac. On passe des p'tites disputes avec son frère Jem à ses pérégrinations avec Jem et Dill, de leurs jeux à leurs incursions chez un voisin qui les

intrigue, de la lecture chez une voisine à la tatie qui débarque et j'en passe. Aucun liant, aucun fil conducteur, et c'est en celà que ce fameux roman a rappelé le "fous-y-tout" à mon souvenir. le sentiment que l'auteure a ouvert un cabas et qu'elle y a fourré pêle-mêle tout ce qui lui passait par la tête, sans aucun souci de cohérence, de lien entre un fait et un autre. Bien sûr, il est aisé de faire parler une petite fille de 9 ans, nous avons eu 9 ans nous aussi, et ne sommes par conséquent pas sans savoir qu'à cet âge là, on passe du coq á l'âne et de l'âne au coq. D'où une trame complètement bancale, complètement décousue.

J'ai quand-même tenu bon jusqu'au 3 quarts du livre, et me suis prise à espérer, espérer et encore espérer que non, un prix Pulitzer, ça ne pouvait

pas être ça. Et pourtant oui, c'était bien ça...... Quoi qu'il en soit, je ne sais qu'une chose, c'est que madame Harper Lee ne m'y reprendra plus.

Sans compter les clichés dont je n'ai même pas parlé. Je me suis vraiment, mais vraiment ennuyée, et j'emploie ce terme pour ne pas en employer un

autre, car croyez bien

Que ce n'est pas l'envie qui me manque.
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Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

Ce roman a été écrit en 1960 par Harper Lee qui a attendu d'avoir 88 ans pour écrire un second roman.

Quarante millions d'exemplaires ont été vendus.

Il est enseigné dans les trois quart des écoles publiques des Etats-Unis. C'est le livre le plus influent dans la vie des américains après la Bible.

Il a obtenu le prix Pullitzer en 1961.



L'histoire, qui s'étale sur trois ans, est racontée par Jem une fillette (de six à neuf ans). Son frère Scout de trois ans son cadet, leur père Atticus et Jem elle-même sont omniprésents tout au long de ce roman.

Le tout début du livre m'a bercée dans le confort et l'harmonie. Nous sommes dans la ville fictive de Maycomb aux Etats-Unis dans les années 30. Tout est décrit en respectant le regard de la fillette, ses impressions, ses interrogations, ses interprétations et ses doutes. Bien qu'il s'agisse d'une fillette assez clairvoyante pour son âge, nous sommes plongés dans un univers protégé affectivement et matériellement ce qui laisse toute la place à une certaine naïveté, une candeur bienfaisante et beaucoup d'espièglerie. Atticus élève ses enfants seul aidé en cela par sa soeur, tante Alexandra, une femme pour le moins rigide « tante Alexandra….semblable à l'Everest, une froide présence, ce qu'elle fut durant toute mon enfance » et la gouvernante de couleur Calpurnia pleine de bon sens et de tendresse.

Mais Jem commence à se poser des questions. A l'école les enfants lui lance des quolibets qu'elle ne comprend pas toujours. « Ton père défend les nègres » etc L'ambiance s'alourdit, et les interventions des uns et des autres dressent le portrait d'une société raciste et ségrégationniste du sud des Etats-Unis. le lecteur assiste aux dialogues bienfaisants d'Atticus avec ses enfants servant de ligne directrice à une éducation tolérante servant de contre-poids au climat de l'époque « Ne dis pas nègre, Scout, c'est grossier. » « Mais Atticus, tout le monde dit ça à l'école ! » « Désormais ce sera tout le monde sauf toi » « tu ne comprendras jamais une personne tant que tu n'envisageras pas la situation de son point de vue » « Ce n'est pas parce qu'on est battu d'avance qu'il ne faut pas essayer de gagner ».etc . Loin de se défiler il leur donne une ligne de conduite morale, il leur explique les valeurs qui font de lui ce qu'il est et qu'il désire transmettre à ses enfants . Il est avocat. Il défend les innocents qu'ils soient blancs ou noirs quoi qu'il advienne.



Je note que le parcours marqué par la compréhension, la justice et la tolérance comporte des failles. Les usages en place ont la vie dure. Ainsi, tante Alexandra interdit à Scout de jouer avec Walter Cunnigham : « Tu peux récurer Walter jusqu'à ce qu'il brille, lui mettre des chaussures et un costume neufs, il ne sera jamais comme Jem. de plus il y a une propension à la boisson dans cette famille. Je ne veux pas que tu le fréquentes » Comme quoi la ségrégation peut comporter différents domaines, elle n'en est pas plus juste pour autant !



Venons-en aux faits. Tom Robinson, noir, est accusé d'avoir violé une blanche. le procès auquel le lecteur assiste met en lumière les difficultés de l'accusé et d'Atticus à faire entendre leurs voix. A travers ce procès, c'est le combat de toute une population oppressée qui surgit. Une prise de conscience anime le lecteur s'il en était besoin. Les spéculations surgissent .Les échanges abondent avec vigueur et mauvaise foi. Harper Lee illustre avec force détails les propos outrageants que subissent à cette époque des hommes uniquement parce qu'ils sont de couleur noire.



Ce livre a été écrit au moment où John Kennedy a ouvertement combattu la ségrégation. Les noirs subissent de nombreuses discriminations et exclusions dans les lieux et services publics, certains théâtres, certains restaurants. Il faudra attendre l'adoption des lois civiques signées par le président Johson en 1964 pour abolir définitivement la ségrégation, les discours violents, l'usage du lynchage, le climat de terreur sur cette population. Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur a, je pense, participé à sa manière au changement dans les moeurs raciales. C'est certainement une des raisons de son succès mais pas seulement.



Profitant du regard d'un enfant en devenir, sans préjugé, encore malléable, qui pose les bonnes questions, il montre à mon sens la dose de morale et de bon sens sur lequel un adulte devrait s'appuyer pour modifier habilement sa manière de penser et d'agir. Une averse d'eau fraîche dans un torrent un peu boueux, ce texte a certainement aidé certains à réfléchir.



J'ajouterai qu'en 2003 George Bush reconnait l'esclavage comme l'un des plus grands crimes de l'histoire et qu'en 2008 la chambre des représentants présente des excuses pour l'esclavage et la ségrégation raciale envers les noirs.

J'ai bien sûr accompagné Scout avec le plus vif intérêt, respectant aussi l'immense popularité de cet ouvrage courageux, tenace et précis, trouvant par moment le ton un peu désuet mais le plus souvent percutant.

Je suis convaincue que cet ouvrage de référence peut être lu dès l'adolescence et ne perdra pas de sa valeur entre les mains des plus âgés. Un livre essentiel.

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Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

« Dans une petite ville d'Alabama, au moment de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Homme intègre et rigoureux, cet avocat est commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir violé une Blanche. »



Ce résumé figure en quatrième de couverture du roman de Harper Lee : Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur. Comme l'écrit Isabelle Hausser dans la postface, ce titre permet de comprendre le succès de ce livre publié pour la première fois en 1960, succès au point de recevoir le Pulitzer l'année suivante. Il paraît même que Truman Capote, jaloux, a affirmé avoir rédigé la majeure partie du roman…



J’ai dévoré ces 450 pages, tellement je me suis sentie immergée dans cette famille (américaine des années 1930) atypique et attachante, où domine la figure d’un père qui est un vrai humaniste, qui élève ses enfants certes comme deux petits sauvageons (c’est tante Alexandra qui le dit…), mais en leur montrant sans cesse ce qui est juste, qu’il faut savoir dépasser l’illusion des apparences pour approcher de la réalité des gens. Et tous les personnages secondaires sont parfaitement construits et dessinent un tableau d’une grande cohérence.



Ce délicieux roman est un hymne à la justice et à la tolérance.



De cet ouvrage (le seul) d’Harper Lee , magistral par sa poésie, son ampleur et sa lucidité, un film a été tiré, en 1962: le méconnu "Du silence et des ombres" de Robert Mulligan qui reçut trois oscars dont un attribué à Gregory Peck (rôle d'Atticus).



Un très beau livre que je vous conseille vivement.

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Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

C’est l’histoire bizarre d’un livre. Je l’ai croisé plusieurs fois dans des rayonnages, l’ai emprunté sans le lire sur le conseil pourtant avisé de ma bibliothécaire, l’ai trouvé dans une location et l’y ai délaissé. Enfin au début de cette année bizarre, Harper Lee apparaît dans un livre sur Truman Capote chroniqué sur Babélio (La scandaleuse madame B.) et ma nouvelle bibliothécaire (également compétente) me le propose à nouveau. Je refuse, ne souhaitant pas réitérer le malaise éprouvé lors du précédent retour sans lecture. Et puis arrive « l’affaire » Georges Floyd, une amie Babéliote en fait l’éloge (merci) et je me dis que c’est peut être le signe qu’il est temps de le lire.

Mais je veux m’insurger contre ce titre qui a joué un rôle négatif dans ma relation à ce roman. Je ne sais pas ce qu’est un oiseau moqueur ! Cela ne veut rien dire ! Pourquoi pas «Ne tirez pas sur un dinosaure poète!» ? (Quoi que . . . )

Résultat : acheté, commencé péniblement (cinq chapitres en une semaine) car lu en parallèle avec des BD prenantes et deux livres « sérieux » très mobilisateurs de neurone(s).

Retour de l'influence de ma bibliothécaire : « J’ai une version audio si tu veux ! » (Car je ne lui avais pas dit que je l’avais acheté, rapport à la honte éprouvée la dernière fois).

Hésitant je prends . . .

Choc, Révélation, émotion.

C’est drôle quand même les paramètres qui influent sur notre perception. Est-ce la diction remarquable de Cachou Kirsch ? Franchement je ne sais pas mais grâce à elle, je suis rentré dans l’histoire tellement plus vite, tellement mieux. Atticus Finch, Jem, Scout me sont apparus comme des évidences.

Ce livre est une grande et belle leçon d’humanité, il mérite les éloges qui en sont faits partout.

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Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

Au moment de commencer ma lecture, je craignais un peu d'être déçue. Ce livre a tellement été encensé que j'ai pensé que sa réputation était peut-être exagérée. Dès le début du livre, j'ai été rassurée.



Ce roman, beau plaidoyer contre l'intolérance, appelle à se détacher de ses préjugés, invite à la compassion et à l'empathie pour son prochain.

Le fait que l'histoire soit vue à travers le regard d'une petite fille, regard encore naïf et innocent (mais pas niais), donne une dimension pédagogique au récit, la petite fille, Scout, prenant le rôle de Candide et son père, Atticus, celui de professeur. Scout, petite fille très attachante, curieuse, fonçeuse, ne cesse de poser des questions, de réfléchir sur le monde qui l'entoure, pointant du doigt l'hypocrisie et l'absurdité de certaines situations. Ce regard vivifiant permet au roman d'éviter tout didactisme pesant et ainsi de conserver une fraîcheur.



L'intelligence de Harper Lee est d'éviter tout manichéisme, tout simplisme et surtout de ne jamais se départir de son humanité.

L'auteure commence par nous dépeindre la communauté de Maycomb, ses communautés, ses habitudes, ses rumeurs, ses blessures.



La seconde partie, celle du procès, est passionnante, édifiante. Là aussi, Harper Lee évite toute facilité.

Si le destin de Tom Robinson, injustement accusé d'un crime, fait ressentir une profonde compassion pour cet homme et provoque la colère face à l'injustice dont il est victime, l'auteure a la subtilité de ne pas faire de son accusatrice une harpie rongée par la haine. Si Mayella est raciste, ce n'est pas par idéologie mais par habitude (comme bon nombre de ses concitoyens), parce que dans cette société il ne peut en être autrement. Et sa pitoyable vie faite de violence et de misère, dénuée de tout espoir suscite la pitié, voire même la compassion.



On voit dans ce récit un monde traditionaliste enfermé dans ses préjugés et son archaïsme par réaction au monde autour d'eux qui évolue, qui change (à l'image des convictions naissantes de Scout et de son frère). Et c'est bien la peur, encore d'avantage que la haine, qui les fait résister au progrès.



Le thème de la transmission des valeurs est habilement traité à travers le personnage du père, Atticus. Celui-ci n'impose jamais ses convictions. Il laisse ses enfants comprendre par eux-mêmes. Il fait confiance en leur réflexion, en leur cœur. Il est un guide plus qu'un maître à penser. Il leur transmet des valeurs simples, la grandeur de la compassion, le courage de ne pas céder à la colère, la nécessité de se mettre à la place de l'autre pour le comprendre.



Si la seconde partie est passionnante (malgré un dénouement plutôt expédié), j'avoue que contrairement à la plupart des autres lecteurs, j'ai une petite préférence pour la 1ère partie, cette chronique de l'enfance qui distille beaucoup d'émotion sans jamais tomber dans la mièvrerie.

Le roman a beau être très ancré dans un contexte particulier, un Etat rural des années 30 avec toutes ses spécificités (ségrégation, disparités sociales, stéréotypes sur ce que doit être une "dame"), Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur a une portée universelle, justement dans ce portrait très réussi de l'enfance.
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Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

Un livre publié en 1960 qui déroule les événements d'une petite ville d'Alabama dans les années 30.



On peut craindre le pire....



Pourtant ce récit est une petite merveille d'émotion, d'optimisme, et de tolérance. Il est révoltant autant qu'attendrissant, et parfois même amusant. Sans doute en partie parce qu'il est raconté par le prisme de l'enfance.



Jean Louise, alias Scout, est une gamine débordante de vie et de curiosité qui n'a pas la langue dans sa poche. Elle raconte le monde qui l'entoure, son frère Jem, leur ami Dill, leurs voisins, comme le terrifiant Boo qui vit en reclus et enflamme leur imagination. Elle raconte Calpurnia leur cuisinière noire, et leur père, Atticus, un avocat et un homme dont la bienveillance et l'humanité sont à contre courant d'une époque, pour ne pas dire à contre courant tout court. Mais elle ne peut s'empêcher de jouer des poings quand elle entend son père se faire traiter d'amis des nègres! A travers son regard, nous revivons l'atmosphère du sud des états unis du début du 20ème siècle. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, ce n'est pas tant un récit sur la ségrégation raciale (enfin un peu quand même!) que sur les préjugés, sur les clivages d'une société, et sur les injustices, les petites comme les grandes, auxquelles elles peuvent conduire.



J'ai pris beaucoup de plaisir à me plonger dans les aventures de Scout et de Jem (petit clin d'oeil à Tom Sawyer dont il y a parfois de faux airs) et à regarder grandir ces gamins pendant les 3 années que dure ce récit. L'enfance est chantée avec une spontanéité et une sensibilité qui vibre d'authenticité. Particulièrement dans la première partie. Dans la deuxième partie en revanche....le ton change, l'innocence commence à se craqueler et une autre réalité prend le dessus, celle du procès. de prime abord, on pourrait presque penser que ces deux parties sont indépendantes mais elles s'imbriquent subtilement, et se répondent l'une à l'autre, comme la pluralité des chants d'un oiseau moqueur. Quel curieux petit animal que cet imitateur de talent qui chante la liberté et le droit à la différence. Une cible tellement facile, tellement convenue...



"Je voulais que tu comprennes quelque chose, que tu voies ce qu'est le vrai courage, au lieu de t'imaginer que c'est un homme avec un fusil dans la main. le courage, c'est savoir que tu pars battu, mais d'agir quand même sans s'arrêter."

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Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

Magnifique narration empreinte de la sensibilité et de l'innocence de l'enfance, "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur" est un concentré de valeurs humaines qui ne peut laisser indifférent le lecteur avide de justice, d'égalité et de liberté.



Par les yeux de deux enfants, Jem et Scout Finch, c'est l'Amérique ségrégationniste des années 30 qui se dévoile dans tous ses contrastes et ses nombreuses contradictions.



Comté de Maycomb, Alabama, 1934. Atticus Finch, veuf et père de Jem et Scout, est l'avocat commis d'office de Tom Robinson, un travailleur agricole noir accusé d'avoir violé une femme blanche. Humaniste et éclairé – contrairement à la plupart de ces concitoyens -, Atticus est persuadé de l'innocence de son client et entend bien faire éclater la vérité, dans un contexte social qui lui est pourtant défavorable, entre peur raciste et préjugés gravés dans le marbre.



Une très belle découverte et un très beau moment de lecture. On n'a aucun mal à comprendre pourquoi ce roman, récompensé du prix Pulitzer en 1961, compte parmi les oeuvres fondatrices de la littérature américaine. Je pense qu'on peut parler ici de récit identitaire.



Le style d'Haper Lee est plus qu'accessible, le premier tiers du roman évoquant irrésistiblement les savoureuses aventures de Tom Sawyer, avant que le conte initiatique laisse place peu à peu au drame ; un drame poignant et écoeurant comme savent si bien en créer les grandes personnes.





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Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

Alabama année 30 en pleine dépression, Atticus Finch avocat dans la petite ville de Maycomb éleve ses deux enfants avec l'aide de Calpurnia la cuisinière.

jem l'aîné à 13 ans au début du récit, vénère son père, il est protecteur, curieux.

bref un enfant facile à vivre,Scout, la cadette âgée de 9 ans, garçon manqué, sorte de Tom Sawyer à la langue bien pendue au grand désespoir de sa tante Alexandra.

c'est les vacances, en compagnie de Dill l'amoureux de Scout ils partent à la chasse aux fantômes et aux légendes, ce genre de jeux que l'on a tous pratique enfants.

hélas le temps de l'innocence aura une fin surtout pour Jem. les enfants vont être confronté au monde adulte et à la réalité du Sud ségrégationniste.

accusé de viol sur une femme blanche,Tom Robinson va être défendu par Atticus,avocat commis d'office......

dans ce roman paru en1961 les droits civiques sont encore au balbutiement malgré le boycott en1955 des bus en Alabama par la communauté noire.

malgré le 14eme amendement voté en 1868 et interdisant toute ségrégation

ce roman courageux pour l'époque où le Ku Klu Klan dicte sa loi.

les cagoules blanches et les croix enflammées sont là pour rappeler aux noirs qui auraient envie d'une vie digne de ne pas dépasser la ligne jaune.

dans ce récit où la fraîcheur et l'innocence de scout et Jem nous font presque oublier le message initial, c'est à dire le respect de la personne, les droits de l'homme. ," ne tirez pas sur l'oiseau moqueur " reste quand même en deçà du roman " la couleur des sentiments " .

J'ai toujours aimé ces romans où les enfants ont le premier rôle, ces romans initiatiques, dans la lignée de l'île au trésor ou Oliver Twist .

ceux-ci dit " ne tirez pas sur l'oiseau moqueur " reste un monument littéraire à mettre dans toutes les mains.

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Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

Harper Lee et son Oiseau moqueur m'étaient, jusqu'à il y a peu, complètement inconnus.

Et puis, j'ai vu ce livre plébiscité par les lecteurs de Babelio dont je parcours les critiques avec leurs déceptions et leurs coups de coeurs.

En fin de semaine dernière, je trouvai le volume du livre de poche dans la bibliothèque de ma voisine du dessus. Ni une ni deux, je lui emprunte et me plonge immédiatement dans la lecture de Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur.

J' en profite pour prendre connaissance de la biographie d' Harper Lee.

J'apprends qu' Harper Lee, comme son nom ne l'indique pas, est une femme... la femme écrivain d'un seul livre qui lui rapporta une reconnaissance et une notoriété immense dans son pays des États Unis, mais assez tardive en France.

Pour bien lire un livre, et faire honneur à son auteur, il faut s'y plonger, s'en imprégner et y vivre avec les personnages. Ce faisant, Harper Lee m' a conquis, emmené sur une histoire profonde et intense dans cette terre des anciens États confédérés du sud. le récit que nous conte une enfant avec ses illuminations et ses incompréhensions.

Le roman est assis au rythme de Maycomb, petite ville d' Alabama où la narratrice déroule trois années si cruciales de son enfance... ces trois années marquées de découvertes et d'apprentissage sous l'autorité bienveillante d' Atticus (le père) et avec la compagnie de Jem (le frère).

Harper Lee, à mon grand étonnement et mon complet ravissement, m'a raconté ce sud des années 30 d'une façon que je ne connaissais pas, quelque-peu différent de préjugés et idées reçues mais familier aussi: la terre d' Erskine Caldwell, où la ségrégation règne mais dans laquelle point un espoir ténu qu'un jour les choses et les mentalités évoluent. Un pays où le respect peut exister entre des adversaires que tout semble séparer...

Parce que l'enfant, devenu adulte ne peut-être tenu pour responsable de tout. C'est cela, qu' Atticus explique à ses enfants, ces tolérances et respects qui n'excluent ni la rigueur ni la justice.

Tous le monde n'a pas la chance d'avoir un père tel qu' Atticus, et Harper Lee nous le fait entendre de belle manière, en pointant délicatement le poids les carences de l'éducation et une fatalité installée dans ces familles de "petits blancs" rendus plus misérables par l'alcool et la crise.

Le fil conducteur de Boo Radley, amène au récit à la fois mystère et leçon de vie (voire d'une certaine morale) dans un déroulé sans inutile cruauté et sans démonstrations tonitruantes.



Quant à la postface de Isabelle Hausser,qui suit la fin de Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, celle-ci est loin d'être inutile à la compréhension de l' oeuvre d' Harper Lee et à l' appréhension de certaines de ses énigmes.



Quelle joie aussi, pour moi, d'apprendre que je retrouverai les personnages de Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, dans un second romans tardif d'une Auteure qui a su si bien m'entraîner et me fasciner.





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Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

Dans sa chronique sur mon roman La fille au mitote, Valmyvoyou (de Babelio) compare l'ambiance lente des premières pages "avant le drame" à celle de Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur. La comparaison m'a flattée car je connaissais ce roman de réputation, mais à ma grande confusion, je ne l'avais pas encore lu... c'est maintenant chose fait et je ne le regrette pas : je l'ai adoré.



Adoré sa lenteur, bien sûr, car elle sert à nous faire vivre avec les personnages, à nous faire vivre leur quotidien dans l'Alabama des années 30. Cette lenteur est la marque du livre tout entier, mais c'est une lenteur dense, peuplée des menus événements et des grandes émotions qui font le quotidien de l'enfance, qui donne son épaisseur aux événements qui sont relatés. Ces événements pourraient être résumés en quelques lignes, mais voilà, le livre n'est pas un résumé, c'est un roman avec lequel nous pouvons vivre une deuxième vie à côté de notre quotidien, tout le temps que nous sommes dedans - et encore longtemps après, je pense.



Est-ce un roman sur l'enfance ? Il est raconté par Scout, qui a moins de dix ans. C'est une petite fille très intelligente, dont la candeur a la saveur des actes manqués réussis car elle dit tout haut ce que les adultes pensent tout bas - certains adultes, ceux auxquels nous avons envie de nous identifier.



Est-ce un roman sur l'âge adulte, alors ? Les adultes sont méchants, mesquins, fous, mais aussi malicieux, progressistes, bienveillants. Avec parfois les deux côtés dans le même personnage - pour comprendre, il faut le lire en entier. Le livre prend parti, c'est un plaidoyer anti-raciste, qui prend le temps d'en passer par une plaidoirie magnifique ; il m'a d'ailleurs fait penser à La couleur des sentiments, bien qu'il ne se passe pas à la même période. Mais il contient aussi des échecs, des découragements, car à l'image de la vie, tout ne se résout pas par la magie de quelques bons sentiments. Dans le livre, tout ne se passe pas bien, mais dans la vie, quand on a lu ce livre, on est prêt pour que tout se passe mieux.



Alors est-ce un roman sur les oiseaux moqueurs, petits oiseaux sur lesquels c'est un "péché" de tirer ? Oui, car le très beau titre, To kill a mockingbird en anglais, correspond à une jolie métaphore. Celle des enfants et de la part d'enfant qui reste en chacun de nous, celle des enfants et des adultes victimes de la folie et de la méchanceté des autres adultes... Les oiseaux moqueurs du livre, ce sont la narratrice, son frère et leur meilleur ami, mais ce sont aussi d'autres personnages parmi les adultes, qui n'ont pas tous abdiqué la part d'enfance en eux, jusqu'à endosser une vie de souffrance parce qu'ils ne supportent pas ce monde de l'Alabama des années 1930. Les dernières pages sont particulièrement émouvantes et donnent une dimension supplémentaire au livre en révélant qui est l'oiseau moqueur dont l'ombre plane sur tout le livre. Lisez-le !
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Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

Je suis enchantée d’avoir lu ce roman devenu culte et je me sens attachée à chacun des personnages, même si on y rencontre quelques être bien peu attachants qui par leur présence, renforcent les sentiments que l’on peut avoir pour les protagonistes : l’institutrice de première année de scout (qui m’a fait bien sourire) met en évidence par son comportement, l’intelligence déliée de la fillette, Bob Ewel, apparemment le mal incarné, fournit au lecteur de précieux renseignements sur la société de ces années 30, Boo Radley nous fait découvrir des trésor de malice chez les enfants, La tante met en relief la personnalité d’Atticus, belle personne altruiste qui transmet à ses enfants, des valeurs humaines qu’ils pourront cultiver lorsqu’ils seront adultes.



J’ai beaucoup aimé la première partie pleine d’humour, faite des jeux des enfants, de la complicité de Dill avec scout et Jem, le côté « garçon manqué » de Scout, son refus des convention et des mœurs de la bonne société de l’époque, dénonçant les inégalités dues au rang que l’on occupe dans la communauté.



J’ai apprécié Atticus qui mériterait une chronique à lui seul, personnage à l’aise dans son rôle d’avocat au point qu’on a l’impression tout au long du roman, qu’avec sa logique implacable, d’une plaidoirie à chaque fois qu’il prend la parole, j’ai trouvé cela délicieux, particulièrement un passage dans lequel il amène habilement son fils à se trahir. Atticus profondément humain, qui incite son entourage à ne pas juger sur les apparences (voir le passage où Mrs Henry Lafayette Dubose, cette vieille femme malade, insulte les enfants et leur père). Atticus qui contre vents et marées protège l’homme noir emprisonné et se moque de ce que l’on peut raconter dans les foyers.



Et puis survient le problème de fond, celui du racisme ambiant, celui des communautés qui ne se mélangent pas, si les noirs ont contact avec les blancs et pénètrent dans leur communauté pour une question d’emploi, les blancs ne fréquentent pas les communautés noires, ce n’est pas une surprise, on retrouve cette situation dans la couleur des sentiments, la couleur pourpre et bien d’autres écrits. Un passage très fort de ce présent roman montre bien combien la ségrégation est ancrée dans la société, je veux parler du chapitre dans lequel Scout et Jem se rendent à l’Eglise avec Calpurnia, dans la communauté des gens de couleur. Je crois que de tout le roman, c’est l’un des passages avec le jugement de Tom Robinson qui m’a le plus marquée.



J’ai abordé ce roman volontairement sans avoir lu aucune critique afin de le découvrir seule, sans interrogation préalable, et j’en ressors tout de même avec quelques questions : qui sont vraiment ces Radley dont on fait un mystère ? Je pensais le découvrir, mais sans doute n’était-ce pas très important, il fallait garder en soi cette part de mystère…

Pourquoi les enfants appellent-ils leur père par son prénom ? pas de réponse précise.

Par deux fois, j’ai fait marche arrière dans le livre pour vérifier l’âge de scout et j’ai trouvé très étonnant que cette fillette de huit ans, si intelligente qu’elle soit, ait été capable de se faire une idée de la vie, de suivre un procès et de la commenter, j’ai répondu à cette question en me disant que c’était peut-être une adulte qui se rappelait son enfance, sans aucun doute Harper Lee qui livre dans ce roman, une partie de son histoire.





Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur est une œuvre grandiose qu’il faut avoir exploré dans sa vie de lecteur.
Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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Va et poste une sentinelle

Il y a deux semaines je postais ma critique du roman « Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur », sans même savoir qu'une suite venait à peine de paraître.

Je remercie Michemuche, Lehane-fan et Dourvach d'avoir attisé ma curiosité quant au dernier roman d'Harper Lee.

J'ai adoré « Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur » et il me paraissait tout naturel de lire la suite dans la foulée et ce fut un plaisir de retrouver Jean Louise Finch, dite « Scout ».





On la retrouve vingt ans plus tard, toujours aussi mutine, si peu encline à suivre les règles de la bienséance sudiste, avec ce même franc-parler qui amuse tant les lecteurs !

Vivant désormais à New York, bien loin de Maycomb, sa petite ville natale, Jean est devenue une jeune femme indépendante et émancipée.

C'est lors d'une visite à son père et à son ami Henry Clinton (qui veut l'épouser) que tout ce en quoi elle croyait fermement va soudainement s'écrouler.

Et le lecteur avec elle de partager sa stupeur !

Quoi ! Comment Atticus, son père, cet homme intègre et grand défendeur des opprimés, fervent combattant des discriminations et de la ségrégation raciale peut-il siéger à un conseil des citoyens, aux côtés de ceux qu'il avait toujours détesté, ceux qui prônaient la haine et la supériorité des Blancs sur les Noirs ? Comment Atticus peut-il laisser parler ces hommes racistes et les écouter tranquillement sans quasiment broncher ?

Et le lecteur de compatir à la colère de Jean Louise, à ce sentiment terrible d'avoir été trahie par son père, celui qui jusqu'alors représentait son idéal, celui qui avait bâti une à une ses convictions, qui avait fait d'elle cette jeune femme moderne et humaniste.





Alors, bien sûr, on peut se demander ce qui a bien pu passer par la tête d'Harper Lee et rejeter en bloc ce roman qui dérange, qui nous trouble et qui nous renvoie à nous-mêmes.

Mais toute la force de ce roman est là. Il dérange, il pose des questions sans toujours donner les réponses, il nous aide à peser le pour et le contre, il nous aide à grandir encore...





« Chacun a son île, chacun a sa sentinelle : sa propre conscience. »





C'est cette phrase qu'il convient de méditer et ce roman nous y aide drôlement !

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Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

Ce roman regorge de secrets qui ne seront jamais révélés, même à la fin : Pourquoi Atticus a-t-il cessé de tirer ? Quelle était la personnalité de la mère des enfants ? Pourquoi ne sait-on rien du mari de Miss Maudie ? Pourquoi les enfants appellent-ils leur père par leur prénom ? Les questions sont innombrables et les réponses manquent.



Dans une petite ville d’Alabama, à l’époque de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Avocat intègre et rigoureux, il est commis d’office pour défendre un Noir accusé d’avoir violé une Blanche.



Harper Lee décrit simplement des actes, des gestes, des sentiments souvent complexes ou troubles. Elle laisse entendre, elle suggère plus qu’elle ne montre.

Le récit ne sombre pas dans le mélo, il est porté du début à la fin par l’humour et l’intelligence de Scout, la Narratrice. Une petite fille qui nous raconte trois ans de son enfance, elle le fait avec ses mots, avec les limites de son âge.



Même s’il n’y paraît pas, cet ouvrage est bel et bien construit autour de la métaphore de l’oiseau moqueur. Oiseau à une dimension mythique pour certains peuples américains, il serait l’inventeur du langage ; pour d’autres, c’est lui qui aurait appris aux autres oiseaux à chanter (l’oiseau moqueur peut chanter trente-neuf chants différents et imiter un grand nombre de sons).



Par ailleurs, même s’il peut sembler que « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » traite d’un sujet dépassé depuis la disparition de la ségrégation, des signes contradictoires laissent penser que ce roman reste éminemment actuel.

La morale de cette histoire est que le mal et le bien se confondent souvent et qu’il faut se garder de juger hâtivement ou de punir en appliquant rigidement la loi.



Romancière si talentueuse, Harper Lee est parvenue à écrire cette œuvre, d’une infinie drôlerie, qui est un enchantement d’où son succès universel….



PS – Cette critique vous semblera sûrement familière voir du déjà lu. L’explication est que l’utilisation d’un IPhone au réveil peut s’avérer fâcheux ! En voulant supprimer MON commentaire mal rédigé, j’ai annulé ma critique par inadvertance (une chance que j’avais conservé mon brouillon). Grrr… satané téléphone.

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Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

Et voilà, je viens de refermer ce livre.

Ce n'est pas évident de laisser une critique (il y en a déjà plus de 500 !).

Que dire qu'y n'a pas encore été dit ?!

Pour faire court, j'ai bien aimé ce roman. Nous sommes vraiment dans l'ambiance du sud des Etats-Unis, dans les années 40. Les noirs ne sont certes plus esclaves, mais sont-ils libres pour autant ?

Toute l'histoire est basée principalement sur les thèmes de l'égalité, sur les droits des hommes, sur la justice, sur le comportement que chacun doit avoir en société (homme, femme, enfants, blancs ou noirs...).

Ce livre, c'est l'histoire de l'apprentissage de la vie de 2 enfants (Jem et Scout).

Comment agir et grandir dans cette société américaine qui s'ouvre, certes, mais qui reste aussi ancrée dans ses préjugés.

Une belle histoire.
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Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

Grand classique de la littérature antiségrégationniste, « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » est un roman qui a marqué le monde entier par son approche très pédagogique du racisme et de la ségrégation.

En Alabama, dans les années 30, Atticus Finch, avocat intègre et rigoureux qui élève seul ses deux enfants, est commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir violé une Blanche.

Dans un sud engoncé dans ses réflexes racistes, atavisme issu d'un passé esclavagiste, le récit de ces évènements vu par les yeux d’une petite fille dénuée de tous préjugés marque forcément les consciences, d’autant plus que l’issue d’un tel procès à cette époque et en Alabama, est scellée dès le début…

Roman d’apprentissage qui décrit l’éveil à la conscience d’une petite fille, roman de la ségrégation qui décrypte la peur, la bêtise et la bonne conscience étriquée portée en étendard, « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » fait partie de ces livres qu’il faut avoir lus pour pouvoir comprendre une ambiance et une époque, admirablement décrits par Harper Lee et qu’on a tendance à oublier un peu vite.

On pourra faire le rapprochement avec le plus récent « La couleur des sentiments » mais surtout avec un excellent livre de Lillian Eugenia Smith, « Strange fruit », qui bien qu’écrit par une femme blanche issue de la bourgeoisie, fut premier manifeste littéraire pour l'égalité des Noirs.

S’adressant sans doute à un public plus large, et en particulier aux adolescents, Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, aurait été désigné comme l’un des trois plus grand romans du 20e siècle… !

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