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Citations de Haruki Murakami (4499)


(La vieille femme et Aomamé écoutent une musique de Dowland)
Cette musique me fait parfois appréhender le temps étrangement, déclara la vieille femme à Aomamé comme si elle lisait en elle. Par exemple n’est-il pas étonnant que nous écoutions aujourd’hui la même musique que les hommes d’il y a quatre cents ans ?
Oui, tout à fait, convint Aomamé ; mais on pourrait dire aussi que les hommes d’il y a quatre cents ans voyaient la même lune que nous.
La vieille dame un peu étonnée regarda Aomamé puis elle acquiesça.
C’est juste, vous avez raison, ce qui nous amène à penser qu’il n’est peut-être pas si étrange que nous écoutions la même musique que quatre siècles plus tôt.
-Il faudrait peut être dire presque la même lune.
Aomamé observa la vieille femme mais il ne semblait pas que ses paroles aient éveillé chez elle un intérêt particulier.
Sur disque compact, dit-elle, les musiciens ont utilisé des instruments d’époque et ont respecté la partition du temps. Nous entendons donc à peu près la même musique qu’alors comme la lune est la même.
Aomamé reprit : Si les choses sont bien les même, la façon de les percevoir est probablement très différente; Les ténèbres des nuits d’alors étaient beaucoup plus profonde, l’obscurité était bien plus intense et la lune, sans doute, brillait d’un éclat bien plus vif. En plus, cela va sans dire, les gens n’avaient pas de vinyle, de magnétophone ou de disque compact ; ils n’étaient pas en mesure d’écouter de la musique à n’importe quel moment ; c’était toujours des circonstances spéciales.
- Oui, c’est vrai approuva la vieille femme, à vivre dans un monde tellement facile, notre sensibilité s’émousse peut-être ; si la lune qui brille dans le ciel est bien la même, nous la voyons sans doute tout à fait différemment. Il y a quatre siècles les hommes avaient peut-être une âme plus profonde, beaucoup plus proche de la nature ; mais c’était un monde cruel.
[…]
L’histoire nous enseigne que, au fond, nous sommes les même autrefois comme aujourd’hui. Même si nos vêtements ou nos modes de vie ont beaucoup changés, nos pensées et nos actes ne sont pas très différents. L’être humain finalement n’est qu’un simple véhicule ou un vecteur pour les gènes ; nous sommes leurs montures tout au long de leur voyage de génération en génération exactement comme des chevaux que l’on remplace lorsqu’ils vont mourir. Et les gènes n’ont aucune notion de ce qui est bien ou de ce qui est mal ni la moindre idée de ce que nous éprouvons, ils ignorent si nous sommes heureux ou malheureux, nous ne sommes pour eux qu’un moyen. Leur priorité c’est d’obtenir pour eux même le meilleur rendement.
Néanmoins nous ne pouvons pas ne pas réfléchir au bien ou au mal, n’est ce pas ?
La vieille femme acquiesça
Vous avez raison, les humains ne peuvent pas ne pas réfléchir à cela mais au fond ce sont les gènes qui régissent notre mode de vie. Evidement la situation génère des contradictions, ajouta la vieille femme en souriant.

[….]

Si nous n’étions rien de plus que des convoyeurs de gènes, pourquoi un si grand nombre d’homme devaient-ils mener une vie aussi incroyable ?
Est-ce que l’objectif des gènes, à savoir la transmission de l’ADN ne serait-il pas pleinement atteint si nous nous efforcions simplement de nous maintenir en vie et de nous reproduire sains nous repaître de pensées inutiles. Quel avantage retirent les gènes que tant d’hommes mènent une existence compliquée et bancale voire extravagante ? Un homme qui prend plaisir à violenter des fillettes pré-pubères, des croyants fervent qui préfèrent mourir plutôt que d’accepter une transfusion sanguine, une femme enceinte de six mois qui se suicide aux tranquillisants, […] des hommes qui haïssent les femmes, des femmes qui haïssent les hommes ; quel intérêt pour les gènes que des hommes de ce genre existent ? Les gènes se servent-ils de ces épisodes biscornus comme de simples divertissement, ou bien dans une intention particulière ?
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Je me souvenais très nettement de ce que j'avais vu à ce moment-là dans ses prunelles : un espace sombre et froid comme un glacier du fond des âges. Un profond silence qui absorbait tous les échos, les empêchait à jamais de remonter à la surface, il n'y avait rien d'autre que ce silence. Un espace glacé qui étouffait tous les sons.
"Voilà le visage de la mort", avais-je songé alors, devant ces yeux qui me disaient : Toi aussi, un jour, tu devras venir en ce lieu. Tout le monde, tôt ou tard, sombre dans cette solitude infinie où le silence a perdu toute résonance, au cœur de ces ténèbres. Face à ce monde la peur m'avait oppressé, comme si je contemplais l'obscurité d'un puits sans fond.
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Les théories qui expliquent tout trop bien cachent toujours une chausse-trape quelque part. Je le sais par expérience. Comme l'a fait remarquer je ne me rappelle plus qui, s'il faut un livre entier pour expliquer quelque chose, autant ne pas l'expliquer du tout.
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Travailler, ça signifie faire son devoir. On ne peut pas regarder ailleurs (témoignage de Nishimura Sumio)
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Depouiller l Histoire de sa verite, c est comme depouiller quelqu un d une partie de sa personnalite. C est un crime.
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Ce qui est devenu fou, ce n est pas moi, c est le monde.
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L’école, on y entre, on y apprend quelque chose, et puis il est temps d’aller voir ailleurs.
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L'atmosphère de la bibliothèque déserte, tôt le matin, me comble de bonheur. A l'idée de tous les mots, de tous les mondes imaginaires qui reposent paisiblement dans ces pièces, je déborde du désir de préserver la beauté et l'harmonie du lieu.
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Même les rencontres de hasard sont dues à des liens noués dans des vies antérieures.
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Oui, tout finit par mourir, me dis-je. Certaines choses disparaissent comme tranchées d'un coup sec, d'autres se brouillent peu à peu et s'en vont avec le temps. Et il ne reste que le désert.
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Un peu de temps passe ainsi. Pendant trois ou quatre minutes, Eri Assaï reste allongée sur son lit, dans cette position.Ses yeux toujours fermés. S'est-elle rendormie ? Non. Elle prend son temps pour s'imprégner l'esprit du monde du réveil. De la même façon que quelqu'un, déplacé dans une pièce et soumis à une grande différence de pression atmosphérique, a besoin d'ajuster ses fonctions corporelles, ici, le temps joue un rôle capital.
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Page 73 :"Les gens qui n'ont aucune puissance de concentration auront beau écarquiller les yeux, ils ne verront rien."
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Les lettres ce n'est que du papier meme si on les brule ce qui doit rester dans le coeur reste et meme si on les garde ce qui ne reste pas ne reste pas
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"_[...] Je suis petite. Je n'ai pas de poitrine. J'ai les cheveux pleins d'épis. Ma bouche est trop grande. Et en plus, je suis myope et astigmate.

Kaoru rit.
_En général, c'est ce que les gens appellent de la personnalité."
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Pourquoi le déroulement de la vie de chacun de nous est-il si différent ? En somme, pour prendre votre exemple, vous êtes nées des mêmes parents, vous avez grandi dans le même foyer, vous êtes toutes les deux des filles ; qu'est-ce-qui fait que vous avez des personnalités si distinctes Où est-ce-que vos chemins se sont séparés ?
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Ce que je crois, moi, c'est que vous avez besoin de vous changer les idées, et de profiter de la vie un peu plus franchement, dit Melle Shimao. C'est vrai, non? Il peut y avoir un tremblement de terre demain, vous pouvez être enlevé par un extraterrestre, dévoré par un ours. Personne ne sait ce qui peut arriver.
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L'art de vivre est un subtil mélange entre lâcher prise et tenir bon.
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Peut-être ne devrions-nous pas nous rencontrer ? Ne serait-ce pas mieux que nous gardions tendrement en nous l'espoir de nous revoir un jour, sans pour autant nous retrouver ? De la sorte, ils continueraient à vivre à tout jamais avec leurs espoirs intacts. Des espoirs, semblables à une flamme toute petite, mais unique, qui leur réchaufferait le coeur. Une flamme minuscule qu'il faudrait enclore dans la paume de la main, pour la protéger du vent. Car les violentes bourrasques de la réalité risqueraient de l'éteindre.
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Il s'interrompait toutes les cinq minutes et regardait la pendule. Il avait l'impression que chaque fois qu'il pensait au temps, son cours ralentissait.
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Chaque fois que j'y pense, je me dis que l'orientation de notre vie tient vraiment à peu de choses.
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