AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Hermann Hesse (2210)


- Bien rares sont les gens qui savent vraiment écouter.
Commenter  J’apprécie          762
Chaque homme n'est pas lui-même seulement. Il est aussi le point unique, particulier, toujours important, en lequel la vie de l'univers se condense d'une façon spéciale, qui ne se répète jamais.
Commenter  J’apprécie          760
Même un homme moyennement doué acquiert une certaine maturité après avoir traversé quelques siècles.
Commenter  J’apprécie          750
Notre amitié n’a pas d’autre but, n’a pas d’autre sens, que de te montrer comme tu es absolument différent de moi.
Commenter  J’apprécie          723
Hermann Hesse
Tout humour un peu élevé commence par cesser de prendre au sérieux sa propre personne.
Commenter  J’apprécie          710
Et sa petite bouche rouge et intelligente lui enseigna beaucoup de choses, et sa main douce et souple aussi. En amour il était ignorant comme un enfant et enclin à se précipiter aveuglément dans les plaisirs des sens comme dans une eau sans fond. Elle lui apprit à ne point prendre un plaisir sans en donner un lui-même en retour ; elle lui enseigna que chaque geste, chaque caresse, chaque attouchement, chaque regard devaient avoir une raison, et que les plus petites parties du corps avaient leurs secrets, dont la découverte était une joie pour celui qui savait la faire. Elle lui apprit qu'après chaque fête d'amour les amants ne devaient point se séparer sans s'être admirés l'un l'autre ; chacun devait emporter l'impression d'avoir été vaincu dans la même mesure qu'il avait vaincu lui-même : l'un ne devait pas faire naître chez l'autre ce désagréable sentiment de satiété dépassée et d'abandon, qui pût faire croire à un abus d'une part ou d'une autre.
Commenter  J’apprécie          710
Ces hommes qui se rassemblent si anxieusement sont pleins de crainte et de méchanceté. Aucun d'eux ne se fient à l'autre. Ils restent attachés à des idéaux qui n'en sont plus et lapident celui qui en révèle un nouveau. Je sens qu'il existe des conflits. Ils éclateront bientôt, crois-moi. Ils n'amélioreront pas le monde. Que les ouvriers tuent les fabricants ou que la Russie et l'Allemagne se jettent l'une sur l'autre, il n'en résultera qu'un changement de possesseurs. Mais ce bouleversement ne sera pas vain. Il nous rendra conscients de la médiocrité des idéaux actuels. Nous serons débarrassés des dieux de l'âge de la pierre.
Le monde, tel qu'il est aujourd'hui, veut mourir, veut s'effondrer, et ainsi en sera-t-il.

p183
Commenter  J’apprécie          702
Et pourtant, ce qui l'attendait maintenant était encore pire qu'il n'eût pu l'imaginer. Cela commença aux premières fermes, aux premiers villages, et plus il avançait, plus cela persistait en s'aggravant. Toute la région, tout le vaste pays était sous un nuage de mort, sous un voile d'horreur, d'angoisse qui assombrissait les âmes, et le pire, ce n'étaient pas les maisons désertes, les chiens qui pourrissaient morts de faim à la chaine, les morts restés sans sépulture, les enfants qui mendiaient, les fosses communes devant les villes. Le pire, c'étaient les vivants qui, sous le fardeau de l'effroi et de l'angoisse mortelle, semblaient avoir perdu leurs yeux et leurs âmes. .. Des parents avaient abandonné leurs enfants et des époux leurs femmes quand ils étaient tombés malades. Les valets de la peste et les aides des hôpitaux régnaient en bourreaux, pillant les maisons vidées par la mort, tantôt, selon leur bon plaisir, laissant les morts sans sépulture, tantôt traînant les vivants, avant qu'ils aient cessé de respirer, hors de leurs lits sur les chars à cadavres... Chacun prétendait connaître le coupable, cause de l'épidémie, ou ses auteurs criminels ... Celui sur qui pesait un tel soupçon, à moins qu'il ne fût averti et pût fuir, était perdu, il était mis à mort par la justice ou par la populace. Les riches incriminaient les pauvres et réciproquement ; ou bien ce devaient être les juifs, ou les welches, ou les médecins. Dans une ville, Goldmund vit, le coeur soulevé de fureur, toute la rue des juifs en flammes, maison par maison, le peuple se tenait autour, hurlant sa liesse, et repoussant dans le brasier, par la force des armes, les fugitifs qui hurlaient. Dans cette angoisse et cette folle exaspération, partout on tuait, on brûlait, on martyrisait des innocents...
Commenter  J’apprécie          664
A part Eve, Max et moi, appartenaient à notre cercle, de près ou de loin, d'autres chercheurs de genres très différents. Plusieurs d'entre eux suivaient des chemins très particuliers et s'étaient fixé des buts bien définis et étaient très attachés à certaines opinions et à certains devoirs. Parmi eux, il y avait des astrologues et des kabbalistes, et même un disciple du comte Tolstoï, et bien d'autres hommes encore, tendres, timides, vulnérables, adeptes de sectes nouvelles, de méthodes hindoues, végétariens, etc.

Avec tous ces gens, nous n'avions de commun, au point de vue spirituel, que le respect que chacun doit éprouver pour le rêve secret d'autrui.

p194
Commenter  J’apprécie          650
- [...] Tu as envie d'apprendre, Siddhartha, eh bien, apprends encore cela : l'amour peut se mendier, s'acheter, se donner, se ramasser dans la rue, mais il ne se vole pas !
Commenter  J’apprécie          640
Le Savoir peut se communiquer, mais pas la Sagesse. On peut la trouver, on peut en vivre, on peut s'en faire un sentier, on peut, grâce à elle, opérer des miracles, mais quant à la dire et à l'enseigner, non, cela ne se peut pas. C'est ce dont je me doutais parfois quand j'étais jeune homme et ce qui m'a fait fuir les maîtres. Écoute, Govinda, j'ai trouvé une pensée que tu vas encore prendre pour une plaisanterie ou pour de la folie, mais qui, en réalité, est la meilleure de toutes celles que j'ai eues. La voici : Le contraire de toute vérité est aussi vrai que la vérité elle-même ! Je l'explique ainsi : une vérité, quand elle est unilatérale, ne peut s'exprimer que par des mots ; c'est dans les mots qu'elle s'enveloppe. Tout ce qui est pensée est unilatéral et tout ce qui est unilatéral, tout ce qui n'est que moitié ou partie, manque de " totalité ", manque d'unité ; et pour le traduire il n'y a que les mots. Quand le Sublime Gotama parlait du Monde dans son enseignement, il était obligé de le diviser en Sansara et en Nirvana, en erreurs et en vérités, en souffrance et en délivrance. On ne peut faire autrement et, pour qui enseigne, il n'y a pas d'autre voie à suivre. Mais le monde en lui-même, ce qui existe en nous et autour de nous, n'est jamais unilatéral. Un être humain ou une action n'est jamais entièrement Sansara ou complètement Nirvana, de même que cet être n'est jamais tout à fait un saint ou tout à fait un pêcheur. Nous nous y laissons aisément tromper parce que nous inclinons naturellement à croire que le temps est une chose vraiment existante. Le Temps n'est pas une réalité, ô Govinda. J'en ai maintes et maintes fois fait l'expérience. Et si le Temps n'est pas une réalité, l'espace qui semble exister entre le Monde et l'Éternité, entre la Souffrance et la Félicité, entre le Bien et le Mal, n'est qu'une illusion.

Troisième partie : Govinda.
Commenter  J’apprécie          632
Il n'est pas une chose au monde que je connaisse si peu que moi-même.
Commenter  J’apprécie          620
Il est primordial, pour le lecteur entretenant un rapport vivant avec la littérature universelle, d'apprendre avant tout à se connaître pour savoir quels textes le toucheront : il n'a pas à suivre un schéma ou un programme culturel ! Il doit emprunter le chemin de l'amour, non celui du devoir.

Une bibliothèque de littérature universelle
Commenter  J’apprécie          624
Autour de ce qui substituera de nous, ou bien autour de ceux qui nous survivront, se concentrera la volonté de l'humanité, cette volonté que l'Europe a étouffée pendant si longtemps par les cris de la foire à la technique et à la science. Et il sera révélé que la volonté de l'humanité n'a jamais été celle des communautés actuelles, des Etats, des peuples et des églises. Mais le but que la nature tend à atteindre par l'humanité est écrit en chaque individu, en toi et en moi. Il était écrit en Jésus, il l'était en Nietzsche. Quand les communautés actuelles auront disparu, alors ces courants, seuls importants, qui, naturellement, peuvent se présenter chaque jour sous un autre aspect, trouveront la place qui leur est nécessaire.

p184
Commenter  J’apprécie          615
Il existe un assez grand nombre de personnes semblables à Harry. Beaucoup d'artistes notamment possèdent le même type de personnalité. Ces êtres ont deux âmes, deux essences. En eux, le divin et le diabolique, le sang maternel et paternel, l'aptitude au bonheur et au malheur coexistent ou se mêlent de manière aussi conflictuelle et confuse que le loup et l'homme chez Harry. Dans de rares instants de félicité, ces hommes menant une existence fort agitée éprouvent également un sentiment d'une intensité extrême, d'une indicible beauté. Parfois même, l'écume de ce court ravissement jaillit si haut, elle est d'une blancheur si éblouissante au-dessus de l'océan des souffrances, que le bonheur éclatant irradie vers les autres, les touche et les envoûte. Ainsi naissent, telle l'écume précieuse et éphémère de la joie sur les flots de la douleur, toutes ces œuvres d'art à travers lesquelles un individu malheureux s'affranchit pour un heure de sa destinée, atteignant une telle hauteur que sa félicité luit comme une étoile et semble, aux yeux de ceux qui l'aperçoivent, refléter quelque chose d'éternel, un rêve de bonheur.
Commenter  J’apprécie          610
L'être humain ne dispose pas d'une grande capacité de penser ; même le plus intellectuel et le plus cultivé des hommes voit le monde et sa propre personne à travers un prisme de formules très naïves, simplificatrices, qui travestissent la réalité.
Commenter  J’apprécie          600
Il se disait que lui-même, comme tous les hommes, s'écoulait, se transformait sans cesse pour se dissoudre enfin, tandis que son image créée par l'artiste resterait immuablement la même et pour toujours.
Peut-être, pensait-il, la source de tout art et sans doute aussi de toute pensée est-elle la crainte de la mort. Nous la craignons, nous frissonnons en présence de l'instabilité des choses, nous voyons avec tristesse les fleurs se faner, les feuilles tomber chaque année, et nous sentons manifestement dans notre propre cœur que nous sommes, nous aussi, éphémères et que nous fanerons bientôt. Lorsque, comme artistes, nous créons des formes ou bien, comme penseurs, cherchons des lois ou formulons des idées, nous le faisons pour arriver tout de même à sauver quelque chose de la grande danse macabre, pour fixer quelque chose qui ait plus de durée que nous-mêmes. La femme d'après laquelle le maître a sculpté sa madone est peut-être déjà fanée ou morte et bientôt il sera mort lui-même, d'autres habiteront sa maison, mangeront à sa table, mais son œuvre restera, dans la silencieuse église du cloître elle brillera encore au bout de cent ans et bien au-delà et demeurera toujours belle, souriant toujours du même sourire triste dans son éternelle jeunesse.

Chapitre X.
Commenter  J’apprécie          592
Désormais, j'étais exclu de cette sérénité, de cette paix. A mes pieds collait une boue que je ne pouvais faire disparaître en les essuyant au paillasson. J'apportais des ombres inconnues au foyer paternel.

p38
Commenter  J’apprécie          590
C'était là une première atteinte à la sainteté du père, un premier coup porté au pilier auquel mon enfance s'était appuyée, pilier que tout homme doit détruire, s'il veut devenir lui-même. C'est d'événements semblables, d'événements invisibles qu'est faite la ligne intérieure, la ligne véritable de notre destinée. On se remet d'un tel déchirement; on l'oublie, mais, au plus secret de nous-mêmes, la blessure continue à vivre et à saigner.

p40
Commenter  J’apprécie          570
Plus réfléchi que le reste des hommes, il avait, en touchant aux choses de l'esprit, cette souveraineté presque glacée de ceux qui n'ont plus besoin que des faits, qui ont pensé, qui savent ; seuls, peuvent se montrer ainsi les vrais intellectuels qui ont chassé toute espèce d'ambition, qui n'ont jamais envie de briller, qui ne songent même pas à persuader, à avoir raison, à avoir le dernier mot.
Commenter  J’apprécie          574



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Hermann Hesse Voir plus

Quiz Voir plus

Hermann Hesse

Choisissez les bonnes dates ..

3 juillet 1977 - 8 août 1962
2 juillet 1877 - 9 août 1962
2 juillet 1876 - 9 août 1967

10 questions
75 lecteurs ont répondu
Thème : Hermann HesseCréer un quiz sur cet auteur

{* *}