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Citations de Hermann Hesse (2211)


L'homme que vous voudriez tuer n'est pas monsieur Untel ; il n'est qu'un déguisement. Quant nous haïssons un homme, nous haïssons dans son image quelque chose qui réside en nous. Ce que nous ne portons pas en nous, ne peut nous toucher.
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Cependant, j’étais profondément misérable. Ma vie s’écoulait dans des orgies destructrices, mais, tandis qu’aux yeux de mes camarades je passais pour un chef et un damné type, pour un gaillard diablement mordant et spirituel, tout au fond de moi-même s’agitait une âme angoissée et désolée. Je me rappelle qu’un matin de dimanche, en sortant du cabaret, les larmes me vinrent aux yeux en voyant dans la rue des enfants jouer, joyeux, avec des cheveux bien peignés et en habits de fête. Et, tandis qu’assis entre des flaques de bière, à des tables malpropres d’auberges médiocres, j’égayais et souvent effrayais mes camarades par un langage d’un cynisme sans frein, au plus profond de mon cœur, j’éprouvais le respect de tout ce que je raillais et, intérieurement, je me mettais à genoux devant mon âme, devant mon passé, devant ma mère et devant Dieu.
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"La plupart des hommes ne veulent pas nager avant de savoir le faire." N'est-ce pas spirituel? Naturellement, ils ne veulent pas nager! Ils sont nés pour la terre, pas pour l'eau! Et, naturellement, ils ne veulent pas penser: ils sont faits pour vivre, pas pour penser! Oui-da, et celui qui pense, celui qui en fait son principal souci peut, certes, pousser loin dans ce domaine, mais il a quand même changé la terre pour l'eau et un jour il coulera.
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Le rêve ouvre sur le contenu de ton âme.
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Le cœur glacé, je dus voir se détacher de moi, et devenir passé, ma vie innocente et heureuse, et sentir l’autre vie pousser en moi, des racines nouvelles, avides, qui m’attachaient au monde des ténèbres. Pour la première fois, je goûtai la mort, et la mort est amère, car elle est naissance, angoisse, effroi d’un renouvellement terrible.
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L'éphémère possède un charme merveilleux, un charme d'une brûlante tristesse. Mais il y a plus de beauté encore dans le passé qui n'est pas révolu, qui ne s'éteint pas, se perpétue secrètement, dans le passé qui recèle une éternité cachée, refait surface dans la mémoire et se tapit dans les mots qu'il faut sans cesse invoquer !
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Rien n'est l'œuvre des démons, car il n'y a pas de démons. Chacun peut être magicien et atteindre son but, s'il sait réfléchir, s'il sait attendre, s'il sait jeûner.

Deuxième partie : Kamala.
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LES IMMORTELS

Sans cesse, du fond des vallées de la terre
Montent vers nous les vapeurs d’une vie intense,
Détresse cruelle, folle exubérance,
Fumées écarlates de mille orgies sanguinaires,
Spasmes du plaisir, désirs sans frontières,
Mains de meurtriers, mais d’usuriers, mains d’hommes en prière
Nuées d’êtres flagellés par l’angoisse et la volupté
Qui exhalent des parfums sensuels et putrides, chauds et grossiers,
Respirent la félicité et la lubricité sauvage,
Se dévorent entre eux, puis se vomissent,
Engendrent des guerres et de gracieux ouvrages
Ornent de leur folie les maisons de joie d’où les flammes jaillissent,
Rampent, se consument et se prostituent en jouissant
Des plaisirs médiocres et crus de leur univers enfantin,
Elan vital qui pour chacun renaît des flots mouvants,
Puis décline, redevient boue enfin.

Nous autres, au contraire, nous avons atteint
L’éther glacé, constellé d’astres radieux,
Les jours, les heures ne signifient plus rien,
Nous ne sommes plus ni hommes ni femmes, ni jeunes ni vieux,
Nous regardons de loin vos angoisses, vos péchés,
Vos jouissances lubriques, vos meurtres cruels,
Comme les soleils suivant leur course dans le ciel,
Chacun de nos jours dure une éternité.
Hochant la tête, silencieux, face à votre existence convulsive,
Observant, silencieux, les astres tournoyant sur eux-mêmes,
Nous respirons du cosmos l’atmosphère hivernale,
Du dragon céleste nous sommes les amis,
Notre vie éternelle est figée, d’une immobilité glaciale,
Notre rire éternel est clair, d’une froideur infinie.

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Siddharta dit : " Oui, j'ai eu des pensées, j'ai eu des "connaissances", de temps en temps. Parfois, pendant une heure, pendant un jour, j'ai senti en moi les effets du Savoir comme on sent la vie dans son propre cœur. C'étaient bien certainement des idées que j'avais , mais il m'était difficile de les communiquer. Tien, mon bon Govinda, voici une des pensées que j'ai trouvées : la sagesse ne se communique pas. La sagesse qu'un sage cherche à communiquer a toujours un air de folie."
- Tu veux rire ? demanda Govinda
- Pas du tout. Je te dis que j'ai trouvé. Le Savoir peut se communiquer, mais pas la Sagesse.On peut la trouver, on peut en vivre, grâce à elle, opérer des miracles, mais quant à la dire et à l'enseigner, non, cela ne se peut pas.C'était ce dont je me doutais parfois quand j'étais jeune homme et c'est ce qui m'a fait fuir les maîtres.
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Ce que l'humanité a produit au cours de ses ères créatrices dans le domaine de la connaissance, des grandes idées et des œuvres d'art, ce que les périodes de spéculation érudite qui suivirent ont ramené à des concepts et transformé en patrimoine intellectuel, tout cet immense matériel de valeurs spirituelles, le joueur de Perles de Verre en joue comme l'organiste de ses orgues, mais les siennes sont d'une perfection presque inconcevable ; leurs claviers et leurs pédales explorent le cosmos spirituel tout entier, leurs registres sont pour ainsi dire sans nombre, et théoriquement cet instrument permettrait de reproduire dans son jeu tout le contenu spirituel de l'univers.
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L’homme puissant périt par la puissance ; le cupide, par l’argent ; l’humble, par la servitude ; le jouisseur, par la volupté. Le Loup des steppes, lui, périt par l’indépendance.
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Les ténèbres, l'obscurité désespérée, c'est le cycle effrayant de la vie quotidienne. Pourquoi se lever le matin, manger, boire, se recoucher? L'enfant, le primitif, l'être jeune et sain, l'animal ne souffre pas de cette routine. Celui pour qui la pensée n'est pas une chose douloureuse se réjouit de se lever le matin, de manger, de boire ; il en est satisfait et ne veut rien d'autre. Mais celui qui ne trouve plus incontestable cette routine cherche avidement dans le cours des journées les instants de vie réelle, dont le jaillissement rend heureux, anéantit le sentiment du temps et supprime toutes les réflexions sur le sens et le but de l'existence entière.
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Il le savait maintenant : le destin ne tombe pas sur nous de l'extérieur, il prend racine et se développe en nous-mêmes.
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C'est bien de l'amour que nous voulions parler, hein ? Eh bien, qu'est-ce que l'amour ? De nos jours, il est rare que l'on aille jusqu'à mourir pour une femme aimée. Ce serait ce qu'il y a de plus beau, il est vrai. (...) Je ne parle pas de l'amour à deux, des baisers, des nuits passées ensemble et du mariage; je parle de l'amour qui est devenu l'unique sentiment d'une existence. Cet amour-là demeure solitaire, même si, comme on dit, il s'agit d'un amour "partagé". Il consiste dans le fait que la volonté et toutes les capacités d'un être se trouvent passionnément tendues vers un but unique et que tout sacrifice se transforme en volupté. Cette sorte d'amour ne sera pas heureux, il va vous brûler, vous faire souffrir, vous détruire, il est semblable à une flamme qui ne veut pas mourir avant d'avoir consumé tout ce qu'il lui est possible d'atteindre.
[Victime de l'amour]
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Les choses se déforment facilement quand on regarde en arrière.
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L'homme n'est point capable de penser dans une grande mesure, et même le plus cultivé, le plus intelligent d'entre les humains ne voit le monde et surtout ne se voit lui-même qu'à travers les lunettes de formules naïves, simplifiantes et falsificatrices. Car c'est, à ce qu'il paraît, un besoin inné et obligatoire de tous les êtres de se représenter leur moi comme une unité. Aussi fréquemment, aussi profondément que soit ébranlée cette illusion, elle se reforme et se consolide toujours immédiatement.
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Les ablutions avaient du bon, mais ce n'était que de l'eau et elles ne purifiaient pas du péché, elles n'étanchaient pas la soif de l'esprit, elles ne guérissaient pas les angoisses du cœur.
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Sa mémoire remontait le cours du temps, alors qu’il n’était plus un petit garçon et pas encore un jeune homme. Il avait le sentiment que la seule chose qu’il eût perdue sans retour, qui ne se fût jamais répétée dans sa vie, enfin l’unique chose que sa mémoire n’était plus en mesure d’évoquer dans toute sa plénitude, c’était précisément cette ardente et juvénile impression d’«exister».
[Le conteur]
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Un vrai Joueur de Perles devrait donc être imprégné de sérénité, comme un fruit mûr de son jus sucré (...), cette forme de la vaillance, ce pas de danse gai et souriant à travers l'épouvante et les flammes du monde.
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Tu avais en toi une image de la vie, une croyance, une exigence, tu étais prêt à des exploits, des souffrances, des sacrifices; et puis, peu à peu, tu remarquas que le monde n'exigeait de toi aucun exploit et aucun sacrifice, que la vie n'est pas une épopée héroïque avec des rôles en vedette, mais une cuisine bourgeoise, où l'on se contente de boire et de manger, de prendre un café, de tricoter des bas, de jouer aux cartes et d'écouter la T.S.F. Et celui qui veut et qui a en lui autre chose: l'héroïque, le beau, l'adoration des grands poètes, la piété pour les saints, n'est qu'un imbécile et un don Quichotte.
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